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Allumer la flamme

Rappel du premier message :

L’aube venait d’éclaircir des flots relativement calmes, impactant de sa lumière orangée les moindres reflets de l’écume.

Patrocle regardait les vagues se fendre sous la poulaine, sur laquelle il était appuyé. C’était une matinée des plus reposante, le chant des volatils marins se mêlaient à l’émergence des voix de l’équipage. L’air était doux, remplis d’embrun iodé qui gonflait les poumons du jeune homme.

En voilà un moment agréable, assister à l’émergence d’un nouveau jour, en homme libre. Pouvoir à sa guise, toucher, embrasser le paysage environnant sans autres contraintes que le temps.

Patrocle se retourna, il compta… une dizaine d’hommes, s’affairant aux cordages, ajustant les voiles, faisant office de mire. Un monde qui lui était bien inconnu, cet univers tant complexe, la navigation. Sans doute lirait-il un livre sur le sujet. En tout cas, les efforts des marins bouillonnaient dans un alliage de techniques propre et de détermination. Patrocle était impressionné, mais il revenait à l’observation de sa destination.

Orange, cette ville porte bien son nom. Patrocle feuilleta le passage de son bouquin sur le sujet :
« Petit village paisible réputé pour sa culture d’oranges, connues comme les meilleurs de tout Est Blue. »

Il referma son manuel. Patrocle se rendait sur cette île dans le cadre de son apprentissage, certes plus ou moins autodidacte, en médecine. La médecine des plantes pour être plus exact, Patrocle avait pu lire les miracles de soins à base d’huile essentielle de fleurs d’oranger, et à ce titre, il allait se quérir des meilleurs.
 
Patrocle languissait ce moment depuis quelques jours, il voulait pouvoir découvrir les concoctions à réaliser à base de ce produit. Rien n’aurait été possible sans ce marchand amical à leur cause, Patrocle était sans le sous mais pouvait se vanter d’avoir des soutiens de civils bienveillants.

Enfin ! Il apercevait l’île. En effet, ce petit bout de terre perdu au milieu d’une mer paisible paraissait être une étoile dans l’immensité du ciel.

Il faisait beau, le Soleil réchauffait les peaux des hommes du navire, et surtout, gonflait le moral de Patrocle.  
Le Soleil rendait à cette île une parfaite harmonie de couleurs, de grandes touches de vert encerclaient un point blanc, ce devait être le village, sa destination.

En se rapprochant, Patrocle pu apercevoir un vieux phare, non loin, portant les stigmates du temps et des tempêtes… il devait être à l’abandon. Les verres brisés, de la mousse barbue sur toute se façade, le doute n'était plus permis.
Plus intriguant encore, non loin du port se trouvait un grand bâtiment, tapissé d’échafaudages. Que construisait-il ? Une caserne?

Enfin, le bateau parvenait au port. Un port maigre mais agité, quelques pontons, permettant l’amarrage des navires, avançaient dans la baie.
L’effervescence des négociants et marchands formaient un bastringue ordonné, chacun avait un rôle.
On chargeait des caisses débordantes d’oranges, alourdissant peu à peu les quelques embarcations présentes. Des gens ordonnaient, d'autres courraient, il en avait même vu un uriner depuis son bateau, sur son collègue endormi dans des cordages du ponton plus bas. Tout ça en forçant l'hilarité de tous ses camarades bien entendu.

Patrocle pouvait deviner toute l’importance de ce commerce, qui, à première vue, attirait des hommes de tous les Blues.  
Néanmoins, il n’était pas ici pour contempler les transactions marchandes d’un port. Il se dirigeait alors vers le cœur du village.

L’atmosphère était paisible, légère, des enfants jouaient dans les rues se faufilant dans les ruelles des maisons d’un blanc éclatant. En effet, le jeune homme remarquait cette blancheur reflétant les rayons d’un soleil matinal, tout était calme.

S'il avait à témoigner de l'esprit du lieu, son "genius loci", il ne ferait aucun doute que Patrocle soulignerait son atmosphère particulièrement paisible.

Le sol était pavé d’une pierre semblable à la couleur des maisons, cet amalgame de netteté donnait à la ville une magnifique enveloppe fraîche et reposante.

Patrocle qui regardait autour de lui, rendant les salutations des locaux, se dirigeait vers l’échoppe d’un apothicaire, contact permanent sur l’île d’un ami d’une connaissance, d’un admirateur de la cause… Il n’avait pas bien tout saisi mais sa venue avait été annoncée, et le but était proche.

C’était son point de départ sur l’île, marchant vers son objectif, Patrocle restait songeur : Il avait hâte d’apprendre à confectionner les soins décrient dans son livre.


Dernière édition par Patrocle le Ven 16 Mar 2018 - 16:41, édité 1 fois
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Patrocle s’effaçait de toute altercation le mettant au-devant de la scène, la gêne était bien trop grande. Il portait à la fois une attention particulière à l’aide qu’il pouvait apporter aux gens, mais également, au fait d’esquiver toute forme de privilège.

Sa concentration était à la mission, rendre leur liberté de mouvement aux hommes du phare devenait primordial. La concoction avait été un réel succès, grâce à l’aide précieuse de son collègue apothicaire, la mixture était maintenant aboutie.
La main de l’hoplite passait sans arrêt sur cette fiole de verre, comme pour le rassurer d’une éventuelle étourderie de sa part. Du laboratoire jusqu’à la sortie du village, Patrocle s’efforçait de construire des scénarios positives sur l’aboutissement du périple.

L’effet de foule s’estompait peu à peu, la présence de son camarade semblait plus certaine, moins encombrante. Lui qui attirait tous les regards du village, le contemplant comme un héros de toujours, pour une action qui semblait, pour Patrocle, sans besoin de récompense.

Ses pensées changèrent tout autant que le paysage, il repensa tout d’abord à la préparation de l’antidote, repassant les passages comme pour valider sa création. Ce fût le tour de pensées plus vagues, portées par une odeur mielleuse de sels de bains, son corps appuyé contre celle d’une femme, certainement la douceur rêvée d'un foyer. C’est ce repos, tant physique que mental, qui avait permis à l’hoplite de se construire une réelle énergie de vivre à ce jour.

Les dernières maisons blanches, en périphérie du village, commençaient à rétrécir. Le soleil rougeoyant frappait d’éclats la blancheur des habitations, permettant à l’océan de parfaire le reflet de ses vagues. Un calme certain régnait, accompagnant la marche vive des deux compagnons, portés à ce jour au rang de héros locaux.  Le bruissement des feuilles ne servait qu’à dissimuler les chants de quelques oiseaux partageant des discours symphoniques.

Patrocle fixait ce sentier, jonché de racines déterrées par l’usure, ces pensées se portaient désormais sur quelque chose de concret : L’avenir.  
Et après ? Que ferait-il ? Bien que le destin l’ai souvent guidé, il se devait de se fixer des objectifs.
Il se tourna vers son ami, comme pour se rassurer, et l’interpella au milieu de ses pensées.
- « Que feras-tu après tout ceci, l’ami ? »  

Patrocle ne savait que penser de ce dernier adjectif, bien qu’il soit sorti naturellement, devait-il considérer le vagabond comme un ami, un compagnon ?
A vrai dire, le type était fidèle et digne d’une confiance certaine. Il agissait à chaque fois avec honneur et s’adresse quoi qu’il arrive avec franchise, peu de monde respecte ces usages.

Quoi qu’il en soit, on pouvait distinguer les reflets du soleil dans les carreaux du phare, certes à quelques minutes de marches. L’objectif était devant eux, il ne restait plus qu’à construire un plan.

- « Ecoute Joe, j’ai peut-être une idée, mais j’aimerai d’abord connaître ton avis, comment comptes-tu leur faire boire cette fiole ? »
L’attente de Patrocle s’avéra à la hauteur de toutes attente.
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Patrocle demeurait attentif au discours de Joe, qui lui parlait, comme à l'accoutumé, brièvement.
Il essayait néanmoins d'en extraire l'essence et la volonté du personnage, comprendre ses envies et ses ambitions futures. Bien que particulièrement renfermé, son compagnon laissait apercevoir des détails de plus en plus rêveurs, des envies d'aventures.
Johnny tenu le discours quelques minutes, il expliquait notamment que sa vie ici touchait probablement à son termes, sans jamais l'expliciter clairement. Et lorsqu'il avançait l'aventure, le voyage on pouvait déceler, du fond de ses yeux, une lueur étincelante venant surplomber un sourire discret.
Il était évident que le camarade de l'hoplite désirait, du plus profond de son âme, s'enquérir de découvertes inédites.  

Patrocle quitta alors du regard son compagnon pour porter son attention au paysage. Le paysage ne devenait qu'un prétexte flou pour se plonger dans une réflexion.
Et si Joe le suivait, après tout le gars peut devenir une aide précieux, non seulement pour lui mais pour Ragnar. Patrocle explora les possibilités avant de porter le regard sur le phare avoisinant, ce qui le coupa de ses pensées.

Le phare se tenait là, entaché d'une fierté d'antan perdue. Plus l'hoplite voyait ce phare, plus il le trouvait sale, délavé, ruiné.
Une motivation profonde monta en lui, il voulait connaître l'effet du contenu de la fiole, assister à la réussite d'heures de travail.
Les deux hommes se regardèrent machinalement :

- « Écoute Joe, j’ai peut-être une idée, mais j’aimerai d’abord connaître ton avis, comment comptes-tu leur faire boire cette fiole ? »


Joe resta muet une dizaine de secondes, portant son regard sur le lieu dit. Il passait délicatement la main sur son avant-bras permettant, apriori, de se concentrer.
Patrocle alla s'appuyer sur un arbre, la main portée sur l'écorce, comme pour mieux étudier l'affaire.
- " Patrocle? Sais-tu jouer la comédie?" dis calmement son compagnon.
L'hoplite se figea pour regarder Joe par étonnement.
- " Et bien... Je ne sais pas trop. A quoi tu penses ?" Demanda Patrocle.
Alors Johnny sortit une toge noir d'un baluchon discret qu'il tenait sur l'épaule gauche. Détails qui, part ailleurs, a échapper à l'observation de Patrocle.
- "J'avais pensé le faire, mais tu sera sûrement mieux en faux prêtre. Une esquisse de sourire sournois se déguisa. Et puis, je serai plus discret pour me faufiler et préparer leurs boissons."
Patrocle resta de marbre, observant la toge noir que Joe tenait maintenant étendu devant lui avec un regard quasi moqueur. Devrait-il, lui, jouer un rôle de bouffon pour arriver à son but? Et puis après tout...
- " Je t'avoue que je ne m'y attendais pas le moins du monde, bravo l'ami." Encore une fois ce mot ressortait.

Patrocle enfila alors la toge similaire à celle du chef précédemment arrêté, pendant que Joe qualifia la tenue par ses deux pouces levés. L'hoplite referma la capuche sur sa tête de manière à créer d'autant plus de crédibilité.
La fiole passa dans les mains de Joe, qui alors, s'écartait à pas de chat sur la droite du phare. Les hommes semblaient reclus à l'intérieur, impossible de connaître leurs faits et gestes à cette heure.
En levant les yeux au ciel et soupirant de rire, l'hoplite s'avança en direction de la porte principale du phare. Vraiment, le phare tombait doucement en ruine, la porte plus qu'abîmée par les brises salées et le moisi laissait deviné du manque d’entretien.

Jetant un coup d’œil bref sur sa droite pour s'assurer de l'avancée de Joe, Patrocle planta sa lance dans le sol. Johnny était prêt, caché derrière un tas de pierre provenant du phare.
L'hoplite leva alors les mains vers la porte et cria ces mots, entendus lors de leur première rencontre avec les hommes du phare :
- " DABOUL DABOULKANIECH !"

On entendait alors une légère agitation provenant de l’intérieur de l'édifice, les hommes avaient entendus l'appel, bien que nos deux compagnons n'en connaissaient pas la signification.
Une série de bruits de pas, de toussotements et râles se dirigeaient vers la porte. Patrocle jeta un regard en coin vers son camarade, les deux se comprirent : C'est proche.
La porte branla, le bois humide et gonflé raclait contre le sol et la voûte de pierre. Elle manqua de peu de se briser sous l'ouverture des malheureux, la poignée cuivrée se reposa, la porte baillait maintenant. Seul Patrocle était face à cette horreur, une fois de plus difficile à supporter.
Le phare laissa sortir ses prisonniers, envoûtés depuis trop longtemps, cloîtrés dans ses murs humides ressemblant à l'organe d'un monstre ayant avalés les pauvre hommes.

Les larmes coulaient toujours le long des joues creusées des hommes, dues au manque invraisemblable de nourriture. Leurs visages blafards prenaient un air mortuaire, faisant ressortir d'autant plus les larmes colorées, les larmes du Diable.
Patrocle avala sa salive, ils étaient relativement nombreux, ils l’entourèrent. Le jeune homme redoubla son appel :
- " DABOUL DABOULKANIECH !"
Étrangement les hommes lui répondirent en chœur la même phrase. Bien moins surpris qu'étonné Patrocle poursuivit alors :
- " Mes frères, je suis revenu de l'enfer pour vous sauver, TOUS ! CHACUN! Vous allez connaître le jour de la rédemption et du salut, vous allez reconnaître ce goût des choses, du bonheur et de la vie." Seul l'hoplite aperçu son camarade se faufiler dans l'ouverture laissée béante par les suppliciés.
Aujourd'hui, ensemble, nous partagerons la boisson de la liberté. Priez avec moi !"

Patrocle sentait une légère moiteur dans ses mains, l'inspiration lui manquer, bien que les pauvres hommes subissaient de plein fouet les effets hallucinogènes du fruit, ils ne tarderaient pas à succomber d'inanition ou pire, d'attaquer le jeune homme.
Le silence de la prière dura une voir deux minutes, Joe qui repartait se cacher, signala la réussite de son opération par une sifflement similaire à quelconque animal de prairie.
L'hoplite se dirigea alors vers la porte, un chaudron de cuivre posé au milieu de la pièce était rempli à moitié d'eau, et en observant la couleur, de l'antidote.
Il attrapa alors une louche, suspendu au mur, qu'il plongea dans le récipient :
- "Approchez ! Et buvez !"
La vision de ces visages détériorés proche à lui le mettait mal à l'aise, et provoqué chez lui ce sentiment d'empathie propre au situation de pitié.
L'opération dura jusqu'au passage du soleil haut dans le ciel, les hommes s'endormirent un par un sur le sol paillassé du phare. Ces pauvres hommes étaient maintenant, ils l’espéraient, en voie de guérison.

L'orphelin d'Orange entra à son tour dans le phare :
- " Notre plan à parfaitement fonctionné alors ! " Dit-il avec satisfaction
- " Effectivement, il ne reste plus qu'à attendre 24h pour observer un retour à la normale."

Les deux compagnons s'occupèrent tantôt d'observer le changement d'état des ermites, tantôt d'aller leur cueillir quelques fruits, ou de se reposer. La journée ne dura qu'un instant dans cette prairie côtière balancée entre le vent de mer qui formait des vagues dans les herbes hautes et le chant mélodieux des arbres remplis d'oiseaux.
Patrocle se rappela de sa venue, c'était le mot paisible qui lui était venu en priorité, c'est également ce sentiment qui lui traversa le cœur lorsque, revenant les bras chargés de provisions il observa ce tableau. La prairie vierge de toutes traces de l'homme, haute en couleur, portait le phare en éloge, contrastant la beauté naturelle de l'ordre de l’incontrôlable. Et cette bâtisse, qui, sortie de sa couronne de verdure, ne pouvait émerveiller ne serait-ce que le plus chagrin des hommes.
Patrocle retrouva Joe assoupi, semi assis contre un mur voisin de l'escalier. Il en profita alors pour monter observer la mer, qui déjà, portait les couleurs orangées des soirées d'étés. Patrocle plongea alors dans son recueil, las de contempler les vagues se ciseler contres les parois côtières.

Ce ne fût qu'un bref instant avant le trou noir, et le réveil quelque peu douloureux. Sa nuque le tirait affreusement, le jeune homme s'était endormi contre le mur, le livre ouvert sur ses jambes.
Il descendit alors les marches du phare une à une en se tenant le cou, comment avait-il pu s'endormir ainsi?
A sa grande surprise, Joe et les hommes partageaient les provisions accumulées la vielle. Tous semblaient, certes faibles, mais hors de l'emprise des Larmes du Diable. La concoction était donc une réussite, il avait réussis à créer un antidote, son premier. La joie de voir ses hommes libres de leurs mouvements, se nourrissant, faisant leurs toilettes lui paraissait comme un aboutissement, un exploit.
Lui qui n'avais jamais qu'appris à ôter la vie, ou tout au mieux à panser des blessures, il réussissait à guérir.
Un profond changement s’opéra en lui, il aurait pu le jurer, il ne savait comment mais le fait était là. Des personnes debout, redevenu homme grâce à lui.
Le soleil traversant l'ouvrant et les maigres carreaux du rez-de-chaussé sublimait la scène.
Un sentiment de paix lui traversa l'esprit.

Patrocle ne trouva aucun mot pour sublimer cette transformation, mais Joe lui les trouvaient. Il portait de l'eau et des vivres à ces hommes sortis d'un mal rongeur.
Les ermites, aussi nombreux qu'ils soient, n'avaient aucun souvenirs de cet épisode, seul la venue d'un homme mystérieux demeurait visible dans leur esprit.
Un des hommes, semblait plus âgé. Celui ci regardait les deux jeunes hommes discuter entre eux. Sa courbure, plus voûtée que ces camarades semblait lui faire porter le poids du monde sur ses épaules, c'est pourtant lui qui fît le premier pas vers ce qui s'apparentait pour lui comme ses sauveurs.
- " Messieurs, je ne peux comprendre ce qu'il nous est arrivé, expliquez nous. Je vous le conjure." Sa voix interpella les hermites avoisinants
- " Bien sûr, prenez ce siège. Patrocle tendit un tabouret branlant au vieillard. Ne doutez pas de l'histoire, car ce n'est que la pure vérité. Nous sommes venus ici, il y a quelques jours suite à une étrange affaire de disparitions d'enfants dans le village voisin d'Orange..."
- " Oh, il y a bien longtemps que je n'y ai pas mis les pieds !" Coupa le vieil homme.
- " Certainement, je vous crois, cependant nous avons retrouvés les enfants ici. Captifs et choqués. Mais ce n'est pas tout, il y avait un homme certainement mal intentionné. Il vous avez tous drogué avec ceci. Joe compléta les dires de l'hoplite en montrant les fruits hallucinogènes. C'est ainsi, que sous son emprise, vous avez accompli ces noirs desseins."
Les ermites partageaient un sentiment de gène, de honte. Certains choqués protestaient.
- " Vous êtes maintenant guéris, n'ayez craintes. vous pouvez reprendre une vie paisible telle qu'elle l'était."
L'ancien prit les mains de Patrocle assis face à lui.
- " Vous êtes des saints, jamais nous pourrions assez vous remercier pour vos actes." Souffla l'homme
Johnny, resté muet, continuait à aider les guéris par des actions minimes, mais qui comptaient tant pour eux.

Les adieux furent plus calme qu'au village, une poignée de mains ou deux, quelques remerciements. Les deux camarades redescendaient lentement, le cœur léger, à travers ce sentier de sous bois les conduisant vers le village côtier d'Orange.
Tout comme l'aller, le retour ne fit la scène que de très peu d'échanges entre les deux jeunes hommes, quelques banalités sur l'affaire ou sur les habitants.
La mélancolie de l'air ambiant, était aggravée par des notes lointaine de harpe, probablement jouées par un habitant profitant du calme forestier. En effet, le cœur léger au départ, ce retour prenait des airs de départ, tous deux le sentait.
Les quelques rochers qui surplombaient le village formaient une sorte d'escalier naturel, sur lesquels les enfants aiment à grimper et jouer, ils étaient tout proche.
La vie habituelle semblait avoir repris son cours, chacun s’affairant à sa tâche, coursiers, marchands, gardiens. Un douce agitation permettait au deux camarades de progresser sans trop d'interpellations. La chaleur de la ville était palpable, les habitants semblait ne porter aucune vindication dans leur âme, et cette atmosphère rayonnant était magnifiée d'une sublime brise d'été porteuse d'embruns.

Patrocle prit la parole, devant la boutique des " Soins d'agrumes" :
- "Bon, Joe, je vais rendre compte de la situation. Je te propose qu'on se retrouve dans la soirée, je t'expliquerai alors quelque chose d'important."
D'un œil interrogateur, Joe acquiesça.
Patrocle savait parfaitement que ce n'était pas convenu de définir un lieu, Joe le retrouverait quoi qu'il arrive.

Le cœur prêt, Patrocle repensa aux apprentissages reçu dans cette enceinte, il allaiut recevoir les faveurs ou non du scientifique.
D'un pas sûre il entra.
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L'odeur enivrante des agrumes dans cette boutique, envoûtait Patrocle à chaque visite. Derrière une grande armoire remplie de multiples concoctions diverses et variées, s'agitait l'apothicaire. Patrocle prenait du temps pour examiner chaque lotion, soin, potion disposés sur les étagère légèrement poussiéreuses, quand une tête surgit entre deux.
- "Ah vous êtes là ! Je ne vous pas entendu rentrer." s'exclama l'homme
- " J'ai pu voir ça répliqua l'hoplite complété d'un léger rire. Je viens vous annoncer la réussite à notre projet. Les hommes du phare sont rétablies, il n'y a plus aucun danger."
- " C'est excellent jeune homme, vous vous élevez donc dans notre petite société d'Orange à un rang important. Le maire serait sûrement ravi d'apprendre cela." Le vieil homme souriait allègrement
- " Cependant, Johnny Joe m'a été d'une grande aide. En ce qui concerne la concoction, je m’intéresserais à en apprendre davantage sur ces soins. Si possible." Répliqua Patrocle
- " Je vois jeune homme, attendez... L'apothicaire partit dans son arrière boutique, on entendait des portes s'ouvrir, des armoires bouger. Ah le voici, il n'est plus très jeune, néanmoins c'est ce que j'ai de mieux sur tout ce que j'ai pu faire dans ma vie. Un recueil sur toutes mes recettes, je vous le cède volontiers."

L'honneur était immense, et le refus, impossible. Patrocle tenais cet ouvrage bien épais en reliure de cuire sur lesquelles on pouvait lire " Recettes pour Soins et Remèdes aux huiles essentielles d'Agrumes", bien entendu titré de son auteur. L'almanach regorgeait de notes griffonnées, feuilles de schéma rajoutés, volantes ou même imbibée de senteurs.
- " Je ne sais comment vous remercier..." Bafouilla le jeune homme.
Le propriétaire lui sourit et lui posa la main sur le livre et rétorqua :
- " Il est temps pour toi d'en faire bonne usage, tu as fais du bon travail ici. Saches que ta bonté d'âme sera connue chez tes amis comme chez tes ennemis."

L'hoplite remercia une dernière fois le vieil homme, et lui promis de donner des nouvelles de ses futures aventures.
Il se dirigea vers le centre, en empruntant tout d'abord une ruelle étroite dans laquelle une lavandière sortait des panières de linge étincelant. Puis sur l'artère principale du village, qui menait directement au troquets habituels des locaux.
Le jeune homme attendrait ici, assis au bord de la fontaine représentative d'un oranger, d'où l'eau glissait le long du feuillage pour retomber en rideau sur le bassin. L'eau était fraîche malgré la température peu douce. Patrocle y glissait ses mains et se rafraichit le visage.

En se relevant, Joe était à côté de lui, tenant une glace à moitié mangé dans la main droite.
- "Patrocle, tu voulais me parler." Démarra l'orphelin d'Orange.
- "Effectivement, je voulais connaître ta position pour ton futur. Tu vas rester ici ou voyager?"
Johnny pris une mine sérieuse, comme si une grande réflexion l'éprouvait.
- " Je ne vais pas te mentir l'ami, je repart demain matin, si tu le souhaites tu peux me suivre. Je ne te promet rien, juste de découvrir des choses, nous ne serons pas toujours proche mais en constante liaison. Qu'en dis-tu?"
Quelques gouttes de glaces coulaient sur les doigts du local.
- " Je dois réfléchir."
Et le vagabond partit rapidement.

Patrocle n'avait pu déceler dans sa voix et ses mimiques aucune forme de réaction, ni de la joie, ni de la tristesse. Il s'en voulait d'avoir été franc, sans discuter réellement de la chose avec son camarade. Il se jura que s'il le croisait, plus tard dans la soirée, il l'interpellerait.
Mais le jeune homme commençait à connaitre l’énergumène, il doit se terrer quelque part d'impossible à trouver.
L'hoplite décida de profiter de sa dernière soirée dans ce magnifique village. Portant son regard sur cette place principale, il n'y vit que bonheur et joie. Le gens rigolaient, souriaient, buvaient, loin des soucis du monde et avec une insouciance infantile presque touchante. Quelques musiciens s’effaraient dans une sorte de guinguette pour amuser les jeunes couples échangeant des étreintes chaleureuses. Les notes portaient avec elles une ambiance de béatitude qui remplissaient les cœurs.

La fontaine servait également à faire naviguer ces petits bateaux de papiers construits par les enfants, jouant au plus robuste. Quelques vols d'hirondelles surplombaient une place vibrante et festive. Les bâtiments permettait au derniers rayons du soleil de venir frapper d'éclats les dalles blanchies par le passage réguliers des passants.
Même les animaux semblait respirer d'un enthousiasme débordant, détallant autour et entre les tables en terrasses érigées par les bistros.

Un endroit isolé, à l'égard des soucis mondiaux, non corrompu, Parfait?
Et pourtant, tout arrive, il y a certes un bon dieu pour les courageux mais y en a-t-il un pour chacun?
Une phrase venait à l'esprit de Patrocle qu'il avait pu lire, il y a quelque temps dans un ouvrage particulier :

" Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie"

C'est exactement ce qu'inspirait Orange au jeune homme. On allumait des lanternes, le soleil perdait de son éclat laissant place à la pénombre grandissante d'une nuit d'été.
Un groupe de citoyen invita l'hoplite au gîte et à la boisson, le refus aurait été un affront, contraire à ces  mœurs locales si douces. Et puis, après tout, il repartait demain, le temps du repos et de la joie se portait au jeune homme.
Patrocle dégustait chaque bière aux agrumes, chaque plat servit, il nota d'ailleurs la recette d'une excellente tourte aux légumes cuisiné part un vieille dame des plus accueillante. La bonne humeur était de rigueur tout comme la musique. Patrocle découvrit la joie de partager des chansons, quelques fois légère mais follement amusantes. La nuit se déroula bien plus vite que tout son passage sur cette île, il dansa une grande partie de la nuit avec plusieurs demoiselles, rappelées bien souvent par leur prétendant ou leur père.

Six coups sonnèrent. Déjà?! Effectivement, la noirceur de la nuit laissait place à une pâleur discrète englobant la voûte céleste, ne restant que la Lune comme compagnon.
Il était temps de se diriger vers le bateau, quitter cet endroit de merveille. Un retour à la réalité? Non, Patrocle pensait simplement et tout bonnement à son avenir, à ce qu'il allait pouvoir accomplir. Le regard droit devant, bien qu'un peu exténué, il se dirigea vers la rade.
Quelques marins engourdis du punch nocturne dormaient à poings fermés dans les haussières lovées, ou dans les filets de pêche. Certains marins commençaient à s’affairer pour frapper le pavillon, ou en surveillance de coupée.

Patrocle reconnu son bateau, un deux mâts, robuste, qui porte le nom atypique de La Cuissarde. Il semblerait que ce ne soit que le seul bateau prêt pour l'appareillage, sûrement pour affaires importantes.
Il monta la coupée, se porta à la poupe pour tenter d'apercevoir le vagabond qui l'avait bravement aidé lors de ce voyage. Mais personne ne vînt.
"Sûrement a-t-il préféré rester, a-t-il peur du large? Après tout il fait bon vivre ici, et tout le monde apprécie ce bonhomme. Alors bon vent camarade."

Patrocle s'adressa au capitaine du bateau, s'enregistra au registre des voyageurs et partit finir sa nuit paisiblement dans un bannette en cale.
En descendant d'un pont, il aperçut au détour d'une coursive, un homme frêle encapuchonné dont il n'avait pas prit connaissance lors de sa venue. Le manque de sommeil jouait en sa défaveur, et l'hoplite continua sa route vers son lieu de repos.
Une bannette, encore chaude, l'attendait dans une des chambres. Le départ était prévu pour dans une heure ou deux, il se réveillerait alors pour faire ses adieux à cette île somptueuse.

Le sommeil pris le jeune homme qui embrassa les bras de Morphée en quelques instants.

Une cloche sonna. " Levez les amarres, baissez les avirons, nous partons !". L'hoplite sauta dans ses vêtements, et remontât d'une traite les quelques marches le séparant du pont principal.
Arrivé à l'arrière du bateau, il plongea son regard sur toutes les personnes qui souhaitaient le bon vent.
Il y avait pratiquement tout le village. Patrocle fût prit d'émotions, et la gorge nouée, il salua sobrement les personnes qui le remerciait du quai.
Il pouvait entendre quelques éloges, des remerciements, des applaudissements. il reconnut également les jeunes femmes avec lesquelles il avait dansé, le maire de la ville, ce bon vieil apothicaire, Pedro, Jam et Abby. Mais pas de Johnny Joe, pas de camarade pour lui offrir une réponse.
Patrocle subissait le contraste de la tristesse et de la joie de voir et quitter toutes ces belles personnes. Néanmoins, il aurait plus que tout aimé voir son camarade, mais non, tant pis.
Un sentiment de fierté le traversa alors, il avait pu accomplir son devoir d'altruisme, il était fière de ses action, de son apprentissage, de son engagement.

Le village puis l'île disparaissait de la vision de Patrocle, son esprit était alors tourné vers l'avenir, l'horizon. Le cœur n'était pas à observer le décors, ni le mouvement des matelots sur le ponts mais bel et bien à sa future mission.
Il se devait à tout pris de contacter Ragnar pour lui faire part de ses nouvelles, prendre des directives.
Le chemin a été long jusqu'ici, il le sera d'autant plus, mais qu'importe il se savait prêt.
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