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La guerre permet des rencontres fortuites -

Rappel du premier message :

    Fraîchement promu au rang de « cavalier », me voici dores et déjà en mission. Un navire d’esclaves à intercepter, me dit-on. Rien que ça. Après, faut voir les choses différemment, j’ai effectivement à ma disposition des moyens biens plus importants que ce que j’avais auparavant. Autrement dit, je passe un peu rien à beaucoup, me rendant presque gourmand.

    « N’oublie pas ton objectif », me murmure une voix dans ma tête.

    Bon, l’idée est d’attaquer le navire, certainement accompagné, assez loin de sa destination et de son lieu de départ, afin d’être éloigné d’éventuels renforts inattendus. Mais là encore, nous sommes confrontés à un problème. C’est-à-dire que nous connaissons le trajet exact du navire, nous connaissons l’heure approximative à laquelle il passera, sauf qu’en aucun cas nous avons pris en compte les imprévus (tempêtes, pillages…).

    Mais nous avons du temps encore, et avant toute chose - par là avant même de commencer à parler de mission, je souhaite rencontrer ceux avec qui je me battrais. Et pour ça, je n’ai pas trouvé mieux que l’île de Cocoyashi, où les meilleures mandarines du monde semblent s’y trouver. Le seul bémol reste ma prime, mais avec un peu de discrétion, cela devrait aisément passer inaperçu.

    Le rendez-vous est donné dans un bar sympathique, un peu isolé pour plus de discrétion, va savoir ce qui va nous y attendre. Naturellement, je me dois d’y être le premier, c’est normal étant donné mon rang et mes responsabilité. Alors je me pointe un peu moins d’une heure à l’avance, pensant fièrement montrer l’exemple, sauf qu’en rentrant, je resté figé quelques instants.

    Une ambiance plutôt tamisée contrairement à ce que dégage cette île lumineuse et fleurissante. Mais à l’image de celle-ci, l’ambiance reste plutôt agréable, femmes et hommes semblent s’amuser, contrairement à l’image d’hommes ivres, limitent en train de se battre que je retrouve régulièrement dans ces lieux. Là, c’est cool, éméché comme il faut, c’est bonnard.

    Mais ce qui me fige instantanément, c’est le nombre de personnes qui me fixent avec insistance, me faisant comprendre qu’ils m’ont reconnu et qu’ils sont là pour moi. C’est génial… Enfin n’importe quel leader serait fier de cette image qui se présente en face de moi, mais je tenais tellement à montrer l’exemple. Comme quoi, j’ai encore beaucoup à apprendre dans le métier.

    « Holà, gringo ! Voilà quelques-uns de tes hommes venus tout droit d’Aeden, ça te dit quelque chose ? » Me dit un homme en me tapotant fièrement l’épaule.

    C’quoi cet accent pourri, latino, chaud et sûr de lui. Et cette couleur de cheveux ? ll semblerait que ce soit un des types que l’on m’a affecté, avec quelques-uns de ses coéquipiers, tout droit sortis du centre de formation d’Aeden. J’ai bien hâte de voir ce que ça donne. Mais celui-là est bien trop confiant. Il me propose aimablement de boire en compagnie des autres, de faire connaissance.

    Certains me regardent avec hésitation. J’ai peut-être pas la tête de l’emploi après. Une chemise blanche à moitié ouverte, un pantalon noir retroussé et claquettes, juste pour accentuer ma dégaine de touriste. C’est clair, c’est vraiment pas professionnel. Il n’y a seulement ma lame et éventuellement le tracé de mes pectoraux qui démontrent une certaine habilité au combat. Mais le combat ne fait pas tout.

    Au milieu de toute cette bande de machines de guerre, une jeune demoiselle, légèrement isolée du reste. Blonde, cheveux courts, les yeux verts, plutôt charmante et au style vestimentaire extrêmement professionnel. En effet, elle est vêtue d’un costume, on dirait une femme d’affaire ou une tueuse professionnelle. Va savoir laquelle des deux suppositions et la plus sensée. Elle fume sa clope tranquillement, mais me jette quelques regards discrets, qu’elle imagine probablement pouvoir me cacher.

    « Salutations, demoiselle. Pourquoi ne pas te joindre au reste de la troupe ? » Dis-je avec un sourire d’enfant.

    J’dis ça sans savoir si elle est là pour les mêmes raisons que nous. C’est surtout ses regards qui m’on interpellé, surtout qu’elle n’est pas si éloignée de nous, finalement.
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    « Par pitié, Kardelya, on doit au moins avoir le même âge, alors tutoie-moi. »

    Sa réponse à ma dernière question me scotch littéralement. J’ai les yeux grands ouverts, complètement effaré par cette réponse. Elle n’a pas dit « non ». J’en rougis presque. Cela dit, elle a bien mentionné le fait que ça ne fera pas avant d’avoir tué les dragons célestes, donc j’ai aussi bien le temps de mourir une bonne centaine de fois d’ici là.

    Concernant le reste, je comprends davantage ses motivations. Tout ne semble être que vengeance, mais alors pourquoi s’obstiner à libérer des esclaves, à vouloir agir pour le bien ? Cela va bien au-delà d’une « simple » vengeance, je ne me fierais pas autant à cette dernière dans le cas contraire. Je n’ai pas besoin de davantage de détails quant à ses ambitions. Cela concorde plus ou moins avec les miens.

    « Bien… Je crois que nous avons fait le tour pour aujourd’hui. Un moment très constructif à tes côtés. Maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, ma blonde. » en esquissant un vilain sourire.

    À l’instar d’un rugbymen, je plonge au niveau de l’abdomen de la jeune fumeuse, que je saisis au niveau des ischio-jambiers comme un sac de patates, puis on descend ensemble cette foutue colline. C’est clairement plus simple en descente. Même pas besoin de m’arrêter, je bouffe du terrain à grande enjambées, atteignants le village en un rien de temps.

    Le soleil commence à se coucher lentement, sonnant la fin d’une journée de durs labeurs, d’aventures et de prises de conscience. Mais de la musique résonne u loin, et après quelques instants, j’entends la voix de Suelto qui chante une nouvelle fois. Pas de temps à perdre, j’entame une course totalement folle en direction de ce début de fête.

    En quelques instants, à l’instar d’une tornade, j’arrive comme une tornade, dérapage compris en déposant le présumé « sac de patates » sur une chaise à côté, délicatement. De là, comme si c’était une épée, je dégaine mon élégante guitare de mon dos, et en demandant au rouquin de poursuivre, je m’adapte aussitôt à son rythme. On fera un bon groupe musical de gitans.

    Il semblerait que nous soyons intégrés au sein de ce village, ces derniers dansent tous avec nous. Les anciens détenus, quant à eux, n’ont pas tardé non plus à prendre place aux festivités. D’ailleurs, ils ont passé tellement de temps enfermés ensembles, puisqu’ils reprennent rapidement le flambeau en chantant de manière totalement synchronisée. C’est tout bonnement merveilleux.

    Je me retourne alors vers Kardelya, le sourire toujours aussi bête, lui tendant la main en guise d’invitation. Je sais qu’elle est blessée et que cela limite assez ses mouvements, mais je compte bien les alléger.  Puis au pire des cas, elle n’est pas obligée d’accepter mais ça serait dommage qu’elle reste assise toute la soirée.
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Je réfléchis un temps, soufflant un nuage de fumée sur la droite:

-Hum... Très bien, comme tu voudras, capitaine.

Je hausse un sourcil, suite à la réflexion du capitaine, remarquant alors la position de son corps. Oh bon sang...
Je recule d'un pas, me préparant à partir sur le coté, pour laisser ma jambe gauche sur la passage, pour laisser mon capitaine s'écraser contre un arbre, mais ma hanche blessée me fait grimacer et stopper mon élan et je me sens être soulevée du sol, comme un fétu de paille par le capitaine.
Je soupire de nouveau, alors que je me fais de nouveau trimbaler jusqu'au village. Bon, en même temps, je pense que c'est une bonne chose que j'ai un transporteur... Cela m'économise pas mal d'énergie, pour ma hanche blessée, mais ça reste pas mal frustrant de me faire balader comme ça. Je sais bien que je pourrais marcher toute seule, mais bon, vu le caractère de mon nouveau capitaine, tout ce que je dirais entrerait par une oreille et ressortirait par l'autre...

Une fois arrivés au village, la personne que je vais devoir me décider à appeler Ragnar, vu que l'on va devoir travailler ensemble, à partir de maintenant (et puis, mine de rien, je lui ai promis de vivre avec lui, une fois les Tenryubito évincés), me dépose sur une chaise, dans une taverne, avant de commencer à jouer avec nos compagnons.
L'ambiance était bonne enfant et les habitants semblaient bien heureux de faire la fête avec nous. J'imagine que ça aide d'être révolutionnaire et de montrer à la population que nous sommes là pour veiller sur eux, plus ou moins directement.

Au bout d'un moment, Ragnar me tend la main et je comprends rapidement où il voulait en venir. J'imagine que la "promesse" que j'avais faite, avant de partir de Cocoyashi, se doit d'être tenue, nos coéquipiers étant tous sortis indemnes de cette opération.
Je saisis donc la main tendue de Ragnar, avec un sourire. Allez, c'est parti pour la fête! Profitons d'un rare moment de paix et de tranquillité, après une mission réussie!
Je commence donc à danser avec mon nouveau capitaine, ignorant royalement ma blessure, qui me lançait de temps à autre, mais ça restait bien supportable.
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