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The end of all things.


The end of all things. Jedi_by_nefar007-d39agvx
Il marchait lentement dans la ville. Un tourniquet calciné, baigné par le sang. Là, la trace d’un cadavre. Des alignements de cadavres, des femmes en pleurs. Des hommes qui regardaient l’horizon avec inquiétude. Tous ceux qui n’avaient pu partir. Ceux qu’il devait encore protéger. On n’osait le regarder dans les yeux, on le qualifiait de monstre. De malheur. Ils étaient mieux avant, malgré leur misère. Peu étaient conscients de ce qu’il avait fait pour eux. La ville était détruite. Les flottes ennemies approchaient. C’était la fin de toute chose. Tout s’arrêtait là, tout se déciderait sur cette plage. Il les dépassa, avant de gagner le port. Au loin, les pavillons se levaient, révélant les symboles de la flotte de Goa et de la Marine. Un sourire triste se dessina sur les lèvres de l’assassin. Au dessus de la ville flottaient des drapeaux noirs. Le royaume était tombé et ils venaient le reprendre. Une foule s’était rassemblée là, pour l’attendre. Des soldats, des révolutionnaires. Il les salua d’un signe de la tête. Puis ils se dispersèrent. C’était le jour où tout se finirait. Tout était prêt. Alors il ne restait plus qu’à en finir.

Les navires jetèrent l’ancre, se positionnant face à la cité. Canons prêts, longue-vue à la main. Puis ce fut le signal. Des feux s’allumèrent sur les remparts et un peu partout dans la cité. Des flammes, des drapeaux noirs. Le symbole des révolutionnaires. La preuve que l’âme du peuple était encore vivante. Un défi lancé au visage de ceux qui venaient reprendre ce qu’ils pensaient à eux. Dans la longue-vue, on pouvait voir l’assassin au bord de l’eau, juste devant les renforts aménagés durant la bataille. Les feux l’auréolaient de leurs couleurs changeantes, un dernier adieu. Un dernier espoir. Les révolutionnaires se tenaient prêts pour l’assaut final et leur leader était en première ligne. Face à leur adversaire, sans se soucier du danger. Que pouvait-il faire d’autre ? Les secondes s’égrenèrent. La pluie avait cédé la place au beau temps pour ces derniers jours. C’était le Soleil qui accompagnerait cette bataille sanglante. Là-haut, sur les murailles, les soldats de la liberté se massaient. Un silence de mort pesait. On sentait la peur, le doute. On percevait le courage et la détermination. Un combat pour le destin du monde. De leur monde. C’était la fin. Une fois pour toute.


« Allumez-les. »

Puis il leva la main et les révolutionnaires lancèrent des fumigènes tout autour du port. À hauteur de un soldat par mètre, la vision de la marine s’en retrouva masquée par le panache gris. L’assassin se retourna et rebroussa chemin pour rentrer dans la ville, passant à travers le mur de fumée. Ce dernier gagna instantanément en épaisseur et hauteur, pour s’élever jusqu’à une trentaine de mètres. La stratégie de South Blue. Ou du moins, ça y ressemblait fortement. Mais cette fois, aux yeux du monde. Les navires de la Marine et de Goa se mirent en place, les canons se remplirent et ils firent face au port. Ils ne prendraient pas le risque de tomber dans un piège. Pourtant, nul tir ne se fit entendre. Derrière le rideau de fumée, les révolutionnaires se retiraient doucement, gagnant les protections de la ville haute. Les fumigènes se dissiperaient sous peu, le tout était de voir la réaction de la Marine et de Goa. Les citoyens gagnèrent les souterrains, comme c’était prévu, en attendant que les combats ne cessent. Quant aux autres, ils étaient à l’abri dans les montagnes. C’était le tout pour le tout. La ville basse n’avait aucun valeur stratégique. Raison pour laquelle un seul homme restait au milieu.

« AUDITOREEEEEE !!! » tonna une voix dans le lointain, avant qu’une colossale lame d’air ne sépare le mur de fumée en deux.

Un violent choc ébranla le port, alors qu’un énorme personnage y atterrissait. Dépassant le moindre des humains de sa stature colossale, il éclata de rire et détruisit l’oeuvre de Rafael en trois mouvements, se taillant une entrée à sa taille. Dantesque. Le Vice-Amiral Fenyang. Père d’Alheïri. L’homme qui avait capturé l’assassin pour la première fois, l’homme pour qui il avait rejoint le Léviathan. Le fléau des révolutionnaires.


The end of all things. 11120210

L’heure du jugement.

Un pas calme. Serein. Concentré. La gigantesque épée du bretteur reposait sur son épaule. C’était un David contre Goliath. Les deux adversaires se toisèrent. Le monde suspendait son souffle en les observant. Un combat de titan, une mise à l’épreuve comme jamais vu. L’assassin ravala sa salive. Un géant face à lui. Il sentait si minuscule ... écrasé. Il fit craquer sa nuque d’un côté. De l’autre. Puis il se mit en garde. Un Vice-Amiral, rien que ça. Il en frémissait d’avance. Voilà ce qui avait été dépêché pour lui faire face ?


« Ça termine où ça a commencé, Auditore. Toi, moi et une corde. » le railla Fenyang, faisant jouer son énorme épée.

L’assassin tendit sa main vers lui, appelant la fumée. En deux lames d’air, le Vice-Amiral l’écarta. Avant qu’il n’ait pu établir le contact. Il ricanait. Alheïri était le digne fils de son père ... Rafael soupira. D’un geste, il dissipa la tenue de son ordre pour se révéler avec une simple veste en cuir et un marcel blanc. Il avait prévu cette option, que Keegan viendrait l’affronter pour l’écraser rapidement. De toute sa puissance. Son armure ne servirait à rien face à un pareil monstre. Il lui faudrait user de tous ses talents d’assassin, de toute sa force. Il était un guerrier avant tout. Son pouvoir n’était qu’accessoire. Qu’un outil.


Ace of shades. Erbaff Style.

La fumée s’ordonna autour de Rafael, s’enroulant sur ses poings. Comme des plaques d’armure, elle s’ordonna jusqu’à son coude pour se terminer par un panache évanescent. C’était ainsi qu’il avait vaincu Krabbs. Mais cette fois, avec quelques petites surprises. Dans sa main gauche dansaient les composants de son gantelet d’arme.

Theme:

Keegan porta le premier coup. Une taille horizontale qui emporta trois maisons derrière lui. Se baissant en arrière, l’assassin esquiva sans mal. Ce n’était qu’un coup de semonce. L’air n’avait fait que le décoiffer. Roulant sur le côté, il se précipita sur son adversaire, gonflant son poing de fumée. Doublant de volume, ce dernier s’écrasa sur la lame du géant, sans même le forcer à reculer. Relevant son arme, Keegan fit décoller l’assassin dans les airs. Rafael se réceptionna quelques mètres plus loin, sans mal.

« Hm. Tu as fait des progrès, Auditore. »le nargua-t-il.

« Tch. Toi tu t’es empâté. Je t’ai connu plus virulent. » répliqua Rafael.

« Déconne pas, Auditore. T’as trahi mon fils, t’as tenté de le tuer. Je te ferais pas de cadeaux. Ce serait pas mon genre d’épargner un révo. Même quand ... Hmpf. Encaisse ça. » fit le Vice-Amiral, avant de bondir sur son adversaire.

Même quand ... quoi ? L’assassin roula sur le côté, esquivant l’assaut. Les membres de Fenyang avaient viré au noir. Tch. Le même haki qu’auparavant ? Pourquoi cette hésitation ? Et puis les coups ... Il ne pouvait avoir baissé à ce point, hein ? Rafael savait jauger ses adversaires. Et celui-ci se réservait. Lui laissait volontairement un temps d’avance.


« Et vous allez faire quoi, hein ? Brûler les cendres de Goa ? Tch. Vous êtes vraiment pitoyables, à la solde de ces putains de nobles. Vous voyez pas le mal que ça fait ? Hein ? Putain de fils de Dragon Céleste ... » grogna l’assassin, en lançant une dague sur le Vice-Amiral.

Ce dernier émit un son guttural alors que la dague rebondissait sur sa peau. D’un bond, il se jeta sur son adversaire et, pivotant au dernier moment, il lui colla un coup du plat de l’épée. Se la prenant en plein visage, l’assassin décolla de plusieurs mètres et fraçassa deux maisons. Le géant se rattrapa sans mal, puis commença à se diriger vers Rafael. L’assassin écarta les gravats d’un geste rageur, les projetant tout autour de lui, puis il fonça vers le Marine. S’ensuivit de puissants échanges de coups. La vitesse et l’empathie de l’assassin surclassant la force brute de son adversaire. La force de Keegan surpassant la perfidie du révolutionnaire. Au loin résonnaient les échos de leur bataille. Des sons stridents, et la chute des demeures de Goa. Des trous, des effondrements. Ils faisaient à eux deux plus de dégâts que la révolution en elle-même. Petit à petit, l’expérience du Vice-Amiral prenait le pas. Parant une attaque de manière imprévue, perçant la garde de Rafael. Si bien qu’après quelques dizaines de minutes d’échanges, le révolutionnaire se fit à nouveau expédier à terre. Y rebondissant lourdement, il se releva en titubant, aux pieds du Vice-Amiral.


« C’est étonnant, je pensais qu’il y aurait plus de tes copains par ici ... Personne pour te protéger, personne à sacrifier. Dis-moi, Auditore, pourquoi te bats-tu ? » se moqua le Marine, s’essuyant malgré tout le front.

L’assassin se releva de nouveau, s’essuyant le sang qui lui dégoulinait le long du menton.


« Pour gagner du temps, abruti de Marine. Pendant que tes copains t’attendaient, on a pu se préparer. » ricana Rafael.

Le Vice-Amiral ne parut pas vraiment satisfait par la réponse de l’assassin. Il l’envoya paître dans un mur, du bout du pied. Trainant sur le sol, l’assassin ne put que se mettre en boule pour réduire la force de l’impact. Les Fenyangs étaient une famille désastreuse ... Se transformant en fumée, l’assassin se reforma sur le tas de gravats. Il tenait son bras droit, pestait contre le sort. Keegan semblait seulement un peu fatigué. Se redressant, Rafael inspira profondément. Que faire de plus ? Il avait tenté tous ses mauvais tours, avait essayé la plupart de ses ruses. Et cela ne changeait rien. Keegan faisait évoluer son style, changeait d’un coup de technique. Tout ça pour surprendre Rafael. Il avait parfaitement étudié le sujet. Tch. Mais rien n’était perdu. Il fallait gagner du temps. Du temps. Toujours et encore. L’assassin regarda en arrière, vers la ville-haute. Tout n’était qu’un champ de ruine. Des morts. Partout, encore. Le peuple qui grondait même contre lui. Putain, mais ils pensaient quoi ? Que ça serait facile ? Idiot qu’il était, d’avoir cru que la vérité suffirait, que sa volonté pourrait changer le monde. Un homme ne faisait pas le poids, ne faisait pas la différence. C’était la corruption, le mensonge qui façonnait les choses. Quel était donc le pouvoir de la vérité ?


« Du temps ? Pourquoi faire ? Vous pourrez pas vous cacher, on vous traquera et on vous trouvera. Et tout rentrera dans l’ordre. Quand comprendrez-vous que vous ne faîtes que prêcher la voie de la déraison et de la folie ? » grogna le Marine, avançant d’un pas lourd vers Rafael.

L’assassin cracha un molard de sang à terre. Au loin, les premiers coups de feu se firent entendre. Hm. Mendoza perdait patience ? Le plan reposait là-dessus après tout. Une maigre chance, ridicule. Si minuscule que la simple idée de la tenter était risible. Pourtant, c’était tout ce qu’il leur restait, l’espoir. Ne restait plus qu’à compter sur l’intelligence de Fenyang. Rafael lâcha un sourire en coin. Il sortit de sa tunique une bombe fumigène. Le Marine éclata d’un rire gras, puis il se rua à l’assaut. L’assassin éclata la bombe à terre, générant un nuage de fumée. Puis il disparut à travers les rainures du sol. Il se reforma plus loin, passant à travers une plaque d’égout. L’eau avait été drainée, l’endroit dégagé. Le révolutionnaire resta là, debout, attendant que son adversaire le perçoive. Puis il disparut dans une gerbe de fumée, filant vers la ville haute. Blessé, il ne pouvait que parcourir de maigres distances. Cela ressemblait à des avancées fulgurantes sous forme de fumée entrecoupées de réapparitions successives. Keegan secoua la tête puis se mit à sa poursuite : il ne lui échapperait pas ! Et Rafael comptait bien là-dessus ...



Dernière édition par Rafaelo Di Auditore le Jeu 5 Déc 2013 - 10:25, édité 1 fois
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Assis sur le trône qu’il convoitait depuis le début. Un sourire fébrile. Ses yeux caressaient le siège maculé du sang de son frère, comme il en avait toujours rêvé. Tout autour de lui, les révolutionnaires affichaient une mine maussade. Une armée leur faisait face, c’était le dernier assaut. L’assassin avait laissé ceux qui le voulaient partir. Mais beaucoup trop étaient resté. Pour que cela ne serve pas à rien, pas peur des représailles s’ils échouaient. Par conviction, car il ne fallait pas oublier que c’était de ça qu’étaient faits la majorité des révolutionnaires. La conviction, le sentiment de faire justice. Souvent nés dans le sang, désireux de voir tout cela se terminer. Le nouveau Roi, quant à lui, ne tenait pas en place.

« Dans les lois de Goa ... hu hu. Je suis le nouveau Roi, Eirikr n’est rien ! Ah ah ah. J’ai tué mon frère, je suis à présent le Roi ... » récitait-il sur un ton fiévreux.

Plus personne ne l’écoutait. D’atout, il était devenu une gêne. Perturbé par des années de souffrance, il ne servait plus à rien. Et les derniers évènements n’avaient pas arrangé les choses. La ville entière était tombée aux mains des révolutionnaires. Les soldats avaient préféré mettre le feu à bon nombre de maisons plutôt que de les aider. La répression avait été violente et sans merci. Les bandits s’en étaient livré à coeur joie, avant d’être réprimés par celui qui semblait les mener. Un homme de violence dépêché par Auditore pour les mater par la force. Cela avait eu son petit effet. Les civils avaient pu s’éloigner. Mais comment réparer tout ça ? C’était impossible. Inutile.

Du sang, des meurtres. Le même refrain, hein ? Quand il faisait au minimum, cela revenait pareil. Qu’il tentât d’arranger les choses, ça empirait. Mieux valait la solution de force brute en ce cas : tenter de jouer sur la même table que les rois et reines était superflu. Si tous avaient pu croire en cette révolution au départ, aucun n’y croyait plus à présent. Comment penser pouvoir renverser un état ou un gouvernement s’il n’y avait plus aucun espoir ? Rien ne changerait jamais, la révolution était morte. Voilà ce qu’il pensait. Voilà ce qu’Auditore réalisait peu à peu. South Blue. Echec. Drum. Echec. Goa. Echec. Jamais deux sans trois. Mais de trois fois, voilà la leçon. Les plans étaient futile. Pourtant ... une dernière fois. Sa dernière fois. Il essayerait. Détermination, mauvaise foi ? Quelle importance. L’enjeu était la survie.

L’assassin entra en trombe dans le palais. C’était le signal. Les Révolutionnaires se dispersèrent rapidement, comme ils l’avaient envisagé. Tout avait été soigneusement préparé, maintenant il fallait faire place à la suite. Aux évènements à venir. Négociation, combat à mort ? Peu importait. Mais s’il y avait un point sur lequel l’ersatz de roi avait raison, c’était bien celui-ci. Les lois de Goa étaient claires. On devenait Roi en supprimant tous ses frères. En s’affirmant sur eux. Hors de sa lignée, il était le dernier. Le dernier fils en vie. Une larve méprisable, un être que personne n’eut voulu sur le trône. Cependant, face à la Marine, c’était différent. Ils avaient fait serment. Obéissance, allégeance. Qu’importait : l’assassin menaçait le Roi légitime.


« Que ... » lâcha Keegan en avisant l’étrange personnage.

Rafael se trouvait à côté, la main sur son arme.


« Alors, Vice-Amiral, on perd de sa morgue ? » minauda le révolutionnaire « non, il n’est pas mort ... comment vouliez-vous que je le protège de vos amis, sinon ? Uther Dol et ce cher, cher Mendoza. »

Il tira son épée et la pointa vers Gerdald qui se recroquevilla sur son trône en couinant. Il avait vu trop de choses, il était brisé. Malléable à souhait. Pour Mendoza et Uther, il ne représentait rien de plus qu’un obstacle. Mais pour Fenyang, c’était un otage. Et de taille. La loi, il ne la connaissait que trop bien. Tout comme il savait qu’Edmure l’avait délibérément enfreinte en forçant son frère à reconnaître sa suzeraineté. Mais là était le noeud, la tradition de Goa était la tradition. Si Edmure avait contourné la loi pour son propre amusement sadique, le premier texte restait effectif. Mais de là à targuer Gerdald de roi ... C’était un texte qui n’avait plus vocation d’être. Ou peut-être que si. Juste assez pour permettre un instant d’hésitation. Juste assez pour que le doute s’instillât dans l’esprit du Vice-Amiral. Sacrifier Gerdald, attaquer l’assassin ?

« Je ne connais pas de Uther. Et Mendoza n’a fait que suivre les ordres du Roi ... » répliqua le Marine, serrant sa main sur la garde de son épée.

Il n’était pas du genre à discuter au milieu d’une bataille, mais Rafael lui forçait la main. Evidemment, sinon il n’aurait pas pu aller si loin. Keegan aurait abattu son épée dès le départ.


« Bien. Alors maintenant, vous allez peut-être m’écouter un peu. J’ai un otage. La belle affaire. Sauf que cet otage possède des informations capitales. Oh bien sûr, vous pourrez croire que c’est moi qui lui ai demandé de parler ... et pourtant, vous me concèderez qu’il peut y avoir un doute ... » poursuivit l’assassin, en faisant signe de parler à Gerdald.

Keegan fit un pas en avant. Le révolutionnaire remonta son épée vers son otage, faisant non de la tête.


« Ra .. Rafael ? Tu, tu m’avais dit que le trône serait à moi ... après tout ça ... Nous n’avons pas fait tout ça pour rien, hein ? Je suis le roi légitime ... c’est moi, le dernier ! Ah ah ! » geignit le noble, à moitié fou.

« Je sais, je sais ... mais tu vois, Mendoza n’est pas de cet avis. Tu peux nous expliquer ce que tu as vu, Gerdald ? Tu sais, la dernière soirée où tu as vu ton frère vivant ... avant que je ne le tue. » lui fit-il.

Le noble frémit à la mention des actes de l’assassin, puis il déglutit bruyamment. Il regarda Rafael, avec de grands yeux perdus, puis il revint vers Keegan qui semblait avoir arrêté de s’énerver sur la garde de son épée.


« Ecoutez bien, Vice-Amiral. Nous aurons tout le loisir de reprendre les festivités après. » s’amusa l’assassin, affrontant le regard de son adversaire.

« Et bien, Rafael, et bien ... C’était le soir, tard ... Je me promenais, comme d’habitude. Les coins d’ombre, j’aime ça. Edmure disait que j’étais un rat. Il s’amusait à me faire ramper devant lui pour manger, tu sais ? Alors j’étais un rat. J’ai appris à écouter ... doucement. J’étais tout le temps là, il aimait faire souffrir des esclaves devant moi, pour me faire voir qu’il pouvait le faire ... Alors j’étais là. Là quand Mendoza est venu. Tu sais ?

Il ... il a dit que tu viendrais, Rafael. Que tu viendrais le tuer. Mais Edmure a ricané. Il a dit à Mendoza que tant qu’il tiendrait sa position, rien ne pourrait arriver à Goa. Puis Mendoza a dit oui. Il a dit qu’il vendrait jusqu’à sa vie pour protéger son Roi. Puis il est parti. Mais Edmure ne l’a pas cru. Alors ... alors il a demandé à l’assassin de le surveiller. Uther. »
fit-il, se balançant d’avant en arrière sur le trône.

« Ecoutez bien, Keegan, c’est là que ça devient intéressant ... » ricana Rafael, resserrant la prise sur son arme.

Gerdald regarda le Marine avec un air étonné. Comme s’il semblait le reconnaître. Nul doute qu’il était dans un état psychologique très fragile. Son discours avait un ton enfantin effrayant. Comme si on avait fait disparaître jusqu’à son âme, brisé sa volonté pour que ses paroles ne soient plus qu’un fleuve. Qu’on ait qu’à ouvrir le robinet. La chute de Goa, la fin de tout espoir. Le seul espoir auquel il s’était rattaché et qui avait fini par le rendre fou.


« Mais il a pas fait ça. J’étais là quand l’assassin a parlé à un garde. Et que le garde à parlé au contremaître des esclaves, pour lui remettre un papier. Il disait de tuer le prince Anthony. Qu’il devrait mourir entre les doigts des révolutionnaires.

Je crois qu’il a dit, exactement ‘attendre le bon moment’. J’ai plein d’amis esclaves, vous savez ? Ils appelaient cet assassin, Uther, ils l’appelaient Barid. Froid. Ils le connaissaient, ils en avaient peur. Moi aussi. Alors ... je suis allé à la cellule. Non, la chambre d’Eirikr. Mon neveu, celui qui était gentil avec moi. J’avais peur, après ce que les esclaves m’avaient dit, alors je suis allé le voir. Et ... les gardes étaient morts. Et plus de Prince. Mais là, c’était déjà le matin. Et Edmure avait autre chose à faire. Mais heureusement, j’ai croisé mon ami Ser... »
continua-t-il avant que la lame de Rafael ne vienne se placer sous sa bouche pour lui faire avaler son dernier mot.

« On s’en fiche, Gerdald. La suite. » grogna l’assassin, dardant un regard inquiet sur Keegan qui observait tour à tour les issues.

Il fallait conserver son attention.


« La suite ? Et bien ... Mendoza est parti, alors qu’il avait juré à Edmure de rester. Et Uther avec lui, en prenant Eirikr. Mais tu le sais ça, Rafael ? Pourquoi il faut lui dire à lui ? Il me dit quelque chose ... je te connais ? Oui, oui. D’accord. Alors ... » poursuivit le noble.

« ... Qu’est ce que ça peut me foutre, Auditore ? » l’interrompit Keegan.

« Qu.. quoi ? Et bien ... Mendoza vous l’a faite à l’envers, c’est évident. » répliqua Rafael, apparemment étonné.

« Et alors ? Impitoyable, ambitieux. J’appelle ça un bon parti. » le railla le Marine, prenant son épée à deux mains.

« Tch. Va savoir pourquoi, ça ne m’étonne même pas. » répliqua l’assassin, enfonçant sa lame dans la gorge de Gerdald, qui s’écroula sans demander son reste.

Le prince glissa à bas du trône, roulant à terre pour finir par se répandre de son sang sur les marches.


« Bien, tu as l’air de comprendre, Auditore. Stabilité, ordre. Pérennité. Et toi, t’es le grain de sable dans l’ornière de la roue. Alors je m’en vais te déloger prestement. Un type qui veut du pouvoir ... c’est parfait. Toi, tu fais que te foutre en travers de tout ça. Il faut des hommes pour guider les autres. Toujours été comme ça : les hommes ont besoin de bergers. Et toi, t’es qu’un putain d’agitateur notoire. La liberté n’est qu’une illusion, révolutionnaire, c’est cela même qui nous permet de manipuler l’humanité. Y’a un temps, je t’aurais dit que tu te trompais et t’aurais donné une chance de v’nir nous aider. Mais là, t’es juste un pion sur mon chemin. Ta tête sera parfaite pour ma cheminée. » lâcha d’un trait le Vice-Amiral, achevant visiblement la dernière chance pour Rafael de s’en sortir.

Il leva haut son épée, se mit en garde. Ses bras se couvrirent du fluide noir, sans que l’assassin ne réagisse.


« Hé. Je m’en doutais un peu. Mais par contre, ça a eu au moins un point positif : tu es rentré dans le palais sans te méfier. » ricana Rafael, levant la main.

Une détonation sourde retentit. Puis le palais trembla. Keegan regarda partout autour de lui, avant de comprendre. Des explosifs, placés partout dans le palais. Le but avait été, depuis le départ, de le faire venir ici. Les révolutionnaires préféraient tenter le tout pour le tout en sacrifiant la ville-haute plutôt que de fuir et de perdre Goa pour rien. L’image de l’assassin se vaporisa en une légère brume. De rage, le Vice-Amiral envoya de multiples lames d’air, qui n’eurent pas l’effet escompté car Rafael était déjà hors de portée. Tout avait été calculé. Les conduits d’évacuation servirait à sa fuite : ce ne serait pas l’explosion qui porterait le coup fatal, mais le poids de milliers de tonnes de gravats sur le dos du Vice-Amiral.

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«  Ça ne le retiendra pas bien longtemps ... » déclara Bô, en apercevant l’assassin qui se tenait devant les ruines du palais.

L’explosion avait secoué la ville entière, faisant trembler jusqu’à ses fondations mêmes. Les souterrains s’étaient pour la plupart écroulés : c’en était fini de la ville haute. Des nobles ne restait plus qu’un vague souvenir. La défaite ou la mort. Le Roi des ordures soupira. Il avait prévenu l’assassin dès le départ, et voilà qu’ils en arrivaient à la conclusion. En dix jours, à peine, ils avaient détruit l’un des plus puissants royaumes des blues. Enfin, détruit. Mis à mal. Avec d’innombrables vies, de trop nombreux sacrifice. Nul doute qu’on s’amuserait à conter la légende du révolutionnaire assassin à travers le monde entier pour terrifier les gens. Que la presse relaierait cet échec et le magnifierait pour en faire une ode à la gloire du gouvernement. Tout ça pour ça. Ridicule, risible. Les dieux devaient bien ricaner en regardant les hommes se débattre, impuissants. Au moins maintenant, il y en avait un qui se débattait vraiment six pieds sous terre. Littéralement.


« Suffisamment pour ce que nous lui préparons. Quant au Buster Call ... » répliqua l’assassin.

« ... ce n’est pas la meilleure des idées. Fenyang est venu avec une flotte conséquente, certes, mais à moins d’être sûrs de sa mort, il n’oseront jamais. D’autant plus que ça ne servirait à rien. Mendoza et la Marine s’occupent déjà de ça, ça ne servirait à rien. » le coupa Bô, se passant les mains sur le visage, las.

« J’allais y venir. Keegan confortait la prise de pouvoir de Mendoza. Ils feraient de même en éliminant l’étape Eirikr. Il va falloir faire profil bas un temps. Pour ma part ... je pense que je vais devoir m’éloigner pour attirer l’oeil de nos ennemis loin d’ici. Avant qu’on n’écume East Blue pour faire cracher le moindre révo. » répliqua Rafael, dubitatif.

« Ouais. On saura gérer ce qu’il reste. Beaucoup de bandits sont morts, plus que de révolutionnaires. Avec ceux qui se sont enrôlés dans nos rang, nous sommes toujours une force conséquente. Les civils retrouveront leur quotidien et les esclaves ont quasiment tous fuit. De ce fait, le royaume ne possède quasiment plus rien. Avec les richesses que nous avons prélevées dans le trésor royal ... nous sommes à l’abri du besoin pour des décennies. Je pense que si nous réinvestissons le complexe de la montagne, tout sera pour le mieux. Ils ne nous ont pas trouvé par le passé. Cela recommencera. » répondit le Roi des ordures.

« Bien. Le Grey Terminal sera peut-être nettoyé, finalement. » poursuivit Rafael, fermant les yeux pour étendre son mantra au plus loin.

Finalement, c’était plutôt bien engagé, cette défaite. Keegan sous des mètres de gravats, les flottes qui entraient à peine dans la ville, paniquant sous la déflagration colossale. Il restait encore si peu de monde à évacuer ...


« Je vais aller m’occuper d’évacuer les derniers civils, Rafael. » fit Bô, se dirigeant vers les égouts de la ville basse.

« Bien. Judas ? » lâcha l’assassin, se retournant vers la silhouette massive qui s’appuyait contre un mur, bras croisés.

Le colosse se mit en branle, attacha ses cheveux en arrière. Un signe de tête qui voulait tout dire. L’assassin avait perçu les mouvements dans le sol alors qu’il discutait avec Bô. Judas, par un autre moyen qui importait peu. Les deux guerriers tirèrent leurs armes de leur fourreau, faisant face aux gravats, dernières traces du palais. Dans le fond, on entendait la marine et les soldats qui reprenaient place dans leur cité. Les deux hommes étaient là pour un dernier baroud d’honneur, pour un dernier instant de gloire. Pour mettre un point final au chapitre que Rafael avait entamé en s’infiltrant sur le Léviathan, un an plus tôt. Les deux guerriers se regardèrent un instant, sentant poindre l’instant ou le Vice-Amiral allait émerger des gravats.


« J’t’en dois plus que deux, Auditore. » lui rappela le lutteur, tout en se frottant les mains.

« Tu m’en devras d’autant plus à la fin. » répliqua l’assassin, concentrant de la fumée autour de ses membres.

Puis les ruine s’ouvrirent en deux, sous l’impact de lames d’air d’une puissance effrayante. Un être gigantesque en émergea, sautant des décombres pour atterrir aux abords du palais, à grand renfort de débris projetés. Il était couverte de sang, roussi des pieds à la tête et affichait une mine maussade. Et c’était peu dire. Il hurla de rage, larguant moult lames d’air en direction du révolutionnaire et de son allié. Les deux hommes esquivèrent sans mal, puis ils se ruèrent à l’assaut du Vice-Amiral. Chacun d’un côté. Ce n’était pas un combat loyal comme les aimait Judas, mais c’était ça ou se faire aplatir, et un serment le liait à Rafael. Alors c’était un sacrifice envisageable. Il fut le premier à frapper. De son énorme poing, il enfonça le côté du Vice-Amiral, tandis que celui-ci tentait de l’assassin de son autre flanc. Ainsi donc, ce qu’on disait était vrai : Judas avait une sainte horreur des hommes qui étaient plus grands que lui. À voir la hargne avec laquelle il s’acharnait sur lui, c’était plutôt évident. Keegan l’envoya paître d’un coup de coude qui n’eut le mérite que de le faire reculer de quelques pas. Profitant de l’occasion, Rafael le frappa au menton, passant sous la garde de son épée.

Cette fois-ci, la tendance s’inversa. Au fur et à mesure des coups, Keegan reculait d’un pas. Puis de deux. Il se recouvrit du fluide. S’empara de la gorge de Judas. L’assassin lui perfora le biceps à l’aide d’une lame façonnée par la fumée, le forçant à lâcher le colosse. Puis il tenta de les frapper d’un coup de taille. De nombreuses tentatives, mais c’était peine perdue. Si contre Rafael il avait eu l’aval plus tôt, il se retrouvait face à deux adversaire. Et grièvement blessé qui plus est. Rien qu’imaginer ce qu’il avait dû endurer, c’était terrible. Un homme capable de survivre à l’explosion et l’effondrement d’un palais entier. Terrifiant. Derrière trônaient encore les ruines du palais. Tout ce qu’il restait de la royauté déchue de Goa. Ou presque. Les coups de leur combat se répercutaient à des lieues à la ronde, résonnant contre les montagnes. La lame de Fenyang qui s’écrasait sur le gantelet de l’assassin, ou les grèves de Judas qui rebondissaient sur le plat de l’arme du Vice-Amiral. C’était un combat de Titan qui trouvait pourtant sa complémentarité en chacun des combattants. Rafael pour la vitesse, la précision. Judas pour la force. Chacun était en mesure de prendre leur adversaire par surprise et il devenait impossible pour Keegan de contenir les deux êtres. Si Rafael avait été blessé un peu plus tôt, ce n’était rien comparé à l’état du Vice-Amiral. Les coups s’enchaînèrent jusqu’à ce qu’enfin, un coup de poing de Judas fasse reculer Keegan plus que de mesure. L’homme trébucha sur un caillou, faillit tomber en arrière.


« Im ... impossible ... » cracha le Marine, maculé de son propre sang.

En face de lui, Judas et Rafael soufflaient tous leurs poumons. Il les avait malmené, mais pas assez. Les deux guerriers se regardèrent. Acquiescèrent. Un sourire commençait à naître sur leur visage. Le temps était venu. La chance, le maigre espoir ! L’assassin se rua en avant, sautant vers son adversaire. Sa main décupla de volume, adoptant la forme d’une étrange serre grise. Esquivant sur le côté, Rafael s’empara de la lame de Fenyang et usa de l’élan qu’il avait mis dans son coup pour le bloquer. Epée en l’air, tirée par une masse fumeuse, Keegan se retrouvait dépourvu. Grimpant sur ses épaules, Rafael enserra sa nuque et ramena l’épée vers lui, faisant se pencher en arrière le géant. Judas sauta sur l’occasion. D’un bond, il se propulsa sur le Vice-Amiral et enfonça son poing dans son abdomen. Puis le second. Et il recommença. Le Marine intercepta le quatrième coup de poing et envoya valdinguer Judas de son coude. Puis il s’empara de l’assassin, abandonnant son épée, et l’envoya à terre de ses mains imprégnées de fluide. Il boita jusqu’à lui, cherchant à le frapper au sol. Plus rapide, Rafael roula sur le côté et esquiva le coup, qui fendit la terre. Ce fut au tour de Judas de revenir à la charge, claquant un coup de genou meurtrier dans la mâchoire du Marine, qui roula plusieurs mètres terre, séparé de son épée. Le son qui en résultat fit frissonner l’assassin. Rien qui ne fut de bonne augure pour Keegan. Il laissa échapper un sourire amusé. Le colosse se releva en se tenant le visage, le sang débordant entre ses doigts. Le Roi de la cage avait parlé.


« Tu salueras ton fils de ma part, Fenyang. Tu lui transmettras un message de ma part ... » grogna l’assassin en se relevant.

Il fit deux trois pas de course, puis percuta le Vice-Amiral de toute sa force. Genou en avant, bras en l’air. Il dégaina sa lame secrète, restée camouflée sous sa veste de cuir, dans un chuintement strident. Le géant bascula en arrière, s’écrasant de tout son poids dans les ruines. Il était à bout de force. Blessé, vaincu. Et pourtant, il en avait fallu du travail pour arriver à cette simple ouverture ! Les mains de Fenyang se refermèrent sur l’assassin, mais déjà la lame acérée s’enfonçait sous sa chair, traçant un sillon carmin de ses glandes sublinguales à sa carotide. Pourtant, la force ne sembla pas quitter tout de suite Fenyang. Il raffermit sa prise et asséna un violent coup de boule à Rafael, qui l’envoya rouler plusieurs mètres plus loin. Tant pis pour le message. Keegan se releva, comme si de rien n’était, continuant à se vider de son sang. Il ouvrit la bouche, pour parler, mais aucun son n’en sortit. Il exécuta un pas. Puis deux. Et finit par s’arrêter. Debout. Maculé de son propre sang. Un voile terne commença à se glisser sur ses yeux, puis plus rien.


« Il ... Il est mort. Je n’entends plus sa voix. » fit l’assassin, écarquillant les yeux.

Judas éclata d’un rire gras, vantant les mérites d’un homme mort debout, puis tomba en arrière pour profiter du maigre répit. Les plaies du colosse s’étaient déjà arrêté de saigner, son métabolisme faisant le gros du travail. Celles de Rafael se mirent à fumer légèrement, afin d’éviter que trop de sang ne coule. Ils venait d’accomplir un exploit, sans trop le réaliser. Un silence de mort régnait autour d’eux, la ville basse tombait peu à peu aux mains de leurs adversaire ... mais le Vice-Amiral Keegan Fenyang était mort. Pris au piège par la perfidie de l’assassin et par les poings impitoyables de Judas. Celui-ci remit sa capuche sur son crâne, au cas où on ait la mauvaise idée de le prendre en photo. La célébrité, c’était pas son truc.


« Bon. On fait quoi maintenant ? » grogna le colosse, enfonçant un doigt crasseux dans son oreille.

« Tu n’entends plus ma voix ? » grogna la silhouette inerte.

L’assassin se retourna, reculant d’un pas. Qu ... quoi ? Merde. Satané Fenyang ... il était mort, il ne le percevait plus ! Etait-ce le retour à la vie ? La même capacité que son fils ? Non, ça n’y ressemblait pas. Seulement un monolithe. Quelque chose d’indestructible. Lentement, le Vice-Amiral ferma les yeux. L’assassin ne percevait plus le rythme de son coeur. Il l’avait réduit volontairement. C’était possible, ça ? Improbable. Imbattable. Judas esquissa un mouvement vers Keegan, mais celui-ci l’écarta d’une main, l’envoyant rebondir plus loin. Qu’attendre de plus, de la part d’un homme qui pouvait arrêter une hémorragie par la simple force de sa volonté ? De panique, Rafael commit une erreur. Il s’interposa entre Keegan et la lame qu’il destinait à Judas. Il contint l’attaque, puis les membres du Vice-Amiral se couvrirent du fluide noir. Le coup gagna en puissance, passant à travers l’assassin. Il sentit le contact glacé du métal, sa peau se déchirer.


« Je te l’ai dit, Auditore. C’est une exécution. » fit le géant, avant de l’attraper par la gorge.

Judas se releva, fonça vers le Marine qui tenait son allié. D’un geste négligent, il déchaîna sa lame contre lui. En plein visage. Dans une gerbe de sang, le Roi de la cage roula à terre, suffisamment preste pour éviter la mort. Grièvement blessé tout de même. Sa rage de bataille était passée, il était devenu vulnérable. Rafael tenta de se défaire de la poigne de fer de Keegan. Sans succès. Il sentait les doigts du vieil homme enserrer son cou avec une force insoupçonnée. Un étau. Etait-ce la fin ? Le Vice-Amiral fit basculer son épée, lame en avant. L’assassin se défendit. Le Vice-Amiral écarta toute possibilité de récidive d’un coup de boule. Après tout, c'était logique : si Keegan avait pris autant de risques, c'était parce qu'il était sûr de s'en sortir. De réussir à neutraliser ce petit rien qui se trouvait sur sa route. Cet assassin ridicule.


« Adieu. » lâcha-t-il, comme une sentence.

Et la lame s’abattit.



Dernière édition par Rafaelo Di Auditore le Jeu 5 Déc 2013 - 12:28, édité 2 fois
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