Mission détente

Suna Land. Ile technologique pensée par le scientifique Vegapunk. De loin, elle ressemble à un immense parc d'attractions, mais quand on y regarde de plus près, il y a tout un mécanisme complexe et innovant pour animer cette île. Et grâce à ça, elle fait partie des îles les plus touristiques des blues. Les activités sont multiples entre le parc d'attractions, la bronzette, les saunas, les piscines et la station balnéaire. De plus, le GM a dépêché le colonel Chouchou Sushi pour veiller sur la sécurité des citoyens.

Je me mets à sourire. Ça me réchauffe le cœur, de voir que tous nos efforts ne sont pas en vain. Que le peuple arrive à se détendre et vivre en paix. Ils se sentent bien et en sécurité grâce à notre protection. Il n'y a pas plus grand honneur que de voir les gens heureux et serein.

Néanmoins, pour un agent du CP, le repos n'est pas permis. Bien que certaines missions soient considérées comme telles. Aujourd'hui, c'est mon cas. Mon chef m'a donné une mission venant du CP7. Ils dépendent directement des dragons célestes. Je dois définir si oui ou non, ils pourraient prendre plaisir à venir ici.

Ainsi, le chef m'a accordé la journée entière pour tester quelques attractions et goûter au plaisir des vacanciers. Tout ceci me fait sourire, car je n'aurais jamais cru qu'un jour une telle mission me soit confiée. C'est un immense honneur que de se voir accorder une telle décision. Si oui ou non, un dragon céleste peut prendre du plaisir ici.

Je ne sais pas grand-chose sur eux, mais je vais essayer de penser comme eux et voir s'ils peuvent prendre un quelconque plaisir. Je m'engage donc dans les rues afin de voir ce que proposent les forains. Tir au pistolet, pêche au canard, manège à sensation forte et bien plus encore … Il y a tant de choix, tant de choses que l'on peut faire que ça ne peut être qu'un point positif.

Cependant, je dois aussi tester quelques attractions et je sais laquelle choisir : la grande roue. Je me dirige donc d'un pas décidé vers cette dernière, mais hélas il y a du monde et je suis obligé de faire la queue. Tant pis, je vais la faire, il y a seulement quinze minutes d'attentes. J'espère que la vue en vaudra le coup !

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Joe était revenu sur South Blue. Le voyage était encore long pour rejoindre Ralcol Island, sa chère île natale, mais pour le moment Joe était coincé sur l'île de Suna Land. Coincé, oui c'était bien le mot adéquate. L'homme ou plutôt le sous-homme de l'époque avait été amené ici par un navire marchand où Gillian avait payé son passe pour traverser la mer entre deux grosses caisses dans la cale. Clandestin, oui il l'était, l'homme fuyait après tout. Mais le prix de ce passe pour ses deux semaines de traversée lui avait couté le reste des maigres économies qu'il possédait encore après son passage de Calm Belt et l'exorbitante somme qu'il avait versé pour pouvoir partir de la route de tous les périls. C'est donc un Joe fauché, sale et alcoolisé qui débarqua du navire marchand, enfin débarqué pour ne pas dire qu'il s'était presque fait jeté comme si les marins avait eu honte de l'aider à se déplacer sur les flots. Le navire était entré par le second port, celui que l'ont ne voyait pas vraiment, c'était un peu la partie de l'île qui était la zone de service de cet espèce de parc d'attraction géant. Cachée mais existante, c'était la que les gens entreposait les pièces de rechanges, la nourriture... C'était la zone d'ombre de l'île, la zone pauvre où les petits gens se terraient pour servir les riches.

Cobra n'était plus que l'ombre de lui même, et c'est dans une rue adjacente au petit port qu'il passa le reste de l'après-midi, adossé contre un mur entrain de cuver le rhum qu'il avait fini de boire avant de descendre du bateau. Les éléments de la trahison de Brodmann ou plutôt l'entubage complet que l'ancien membre de la division scientifique lui avait fait subir était encore bien frais, sans parler de la mort de Toad, son compagnon qu'il avait du tuer ou bien encore la mort d'Erina son grand amour... Tant de choses qui polluaient son esprit, tant de choses qui lui avait traversaient le coeur, le faisait saigner dans un flot continu de douleur et de regret... La nuit tomba, Joe qui arrivait à marcher sans tituber maintenant, se dirigea un peu plus profondément dans le quartier sobre et caché. Il trouva une maison qui semblait être inhabité et alla s'installer dans le grenier en passant par la fenêtre de la mansarde, autant jouer la sécurité pour le moment.

La nuit passa et au petit matin, n'entendant toujours pas de bruit dans la maison, Gillian décida de descendre visiter la cahute. Sobriété était le mot qui caractérisait la petite maison mais cela ne gênait pas Joe. Effectivement elle semblait ne pas être habitée ou du moins pas pour le moment. Les placards était vide et Joe ne trouva que deux choses à se mettre sous la dent, un paquet de biscuit qui devait avoir des mois et un demi flacon de rhum. Gâteau et gnôle! Un petit déjeuner de champion! Après s'être coller quelque chose au fond de l'estomac, Joe trouva la salle de bain et se lava. Trouvant un vieux rasoir, il réussit à se tailler légérement la barbe pour faire un peu plus civilisé. Nettoyant ensuite rapidement ses vêtements, il trouva un manteau trainant encore dans un placard et le passa par dessus sa combinaison. L'homme ramassa ensuite quelque objet dans la maison, un vase, une statuette, un encrier... Des objets qui semblait être les plus chers restant dans la moment et il prit ensuite la route vers la véritable ville. Il s'arrêta ensuite chez un brocanteur où il échangea son petit butin contre quelques billets. Il alla s'acheter ensuite quelques cigares et une petit fiole de whisky et cacher sous son long manteau d'emprunt, il rentra en plein centre de Suna Island. L'homme savait ce qu'il avait à faire pour ce qu'il voulait faire. Son but? Quitter l'île pour rentrer chez lui. Comment remplir ce but? Avoir de l'argent pour se payer le transport. Comment avoir l'argent? C'est un petit sourire en coin qu'il regarda les riches personnes qui passait en face ou à coté de lui. Eux avaient de l'argent, ils avaient de l'or dans leur bourse et des billets dans leur portefeuille. Son épaule rencontra celle d'un monsieur en cardigan noir et rouge passé par dessus une fine chemise de soie brodée, une excuse très très polie, un regard fuyard devant l'homme au monocle et quelques secondes après Joe avait en sa possession le porte monnaie du gars avec les milliers de berrys qui s'y trouvaient. Quelques minutes après, il trouva sa prochaine victime, un petit mec en costard qui semblait être le parfait petit touriste. Joe s'approcha et recommença son manège.

_ Oh! Excusez-moi mon bon monsieur.

Joe Style:

« Elle n’avance pas cette file. »

_ Oh! Excusez-moi mon bon monsieur.

Je me retourne et fixe l'homme du regard. S’il en a marre de faire la queue, moi aussi. Alors ce n'est pas une raison pour pousser les autres ! Je lui lance le pire regard noir que je puis lancer. S’il y a bien une chose dont j'ai horreur, c'est celle-ci. Le respect c'est important, et ne pas en montrer devrait être considéré comme un crime.

Je sors un petit calepin de ma poche et y gribouille quelque chose. Ce sont des notes, pour mon futur rapport. Je ne connais pas les goûts et les couleurs des nobles mondiaux, mais je ne pense pas qu'ils apprécieraient ce genre d'impolitesse.

Je hoche la tête de haut en bas. C'en est même une certitude. Si jamais ils veulent passer du bon temps sur cette île, il va falloir faire évacuer toute la population. Sinon, ils n'accepteront jamais d'attendre pour une attraction, où qu'on les bouscule.

Je fixe l'homme. Il continue de s'excuser et recule lentement. Il a compris son erreur et c'est déjà ça ! Ça me réchauffe le cœur de voir qu'il y a une reconnaissance de ses fautes quand on en commet. Il a vraiment l'air gêné et moi ça me fait de la peine. Après tout, je suis le défenseur de ces gens, je suis la main de la justice et je me dois de savoir pardonner quand il le faut.

Pour cette raison, je lui souris. Comme pour lui faire comprendre que je lui pardonne. Que je peux comprendre qu'il n'a pas fait exprès et qu'il en soit désolé. Plus les secondes s'écoulent, plus l'homme s'éloigne de moi afin de ne devenir qu'une simple silhouette avant de disparaître.

Je me retourne et regarde l'état actuel de la queue. Plus que deux personnes devant moi. J'ai hâte d'admirer la vue de la grande roue. On raconte qu'elle est exceptionnelle et qu'on a une vision sur toute l'île. Parait-il qu'on aperçoit aussi la marine s'entraîner dans la base. Ça me fait sourire. Je la fixe de nouveau et j'aperçois avec le plus grand plaisir que c'est mon tour.

« Bonjour, si vous voulez faire un tour ça sera 15 Berry. »

Pas cher, c'est bien. Si toutes les attractions tournent autour de ces prix, c'est normal qu'il y ait foule. Je mets alors ma main dans ma poche afin de mettre la main sur mon portefeuille. Mais rien. Je réitère l'opération. Toujours rien. L'homme s'impatiente ainsi que toutes les personnes derrière moi.

Devant l'ampleur d'une telle situation, je n'ai pas d'autre choix que d'accélérer mes recherches. Je décide alors de retourner toutes mes poches, mais toujours aucune trace de ce dernier. J'essaye de comprendre ce qui m'arrive, mais je n'ai aucune explication.

« Monsieur, si vous n'avez pas de quoi payer, je vous prierai de céder vos places aux personnes qui ont de l'argent. »

Je fais la moue et m'exécute. Je n'ai pas vraiment le choix. Je décide tout de même de chercher une nouvelle fois. Mais c'est peine perdue. Je ne le retrouve pas. L'ai-je pris ? Oui. Je me rappelle l'avoir mis dans …

« L'enflure. »

C'est évident. Le responsable ne peut être que cet homme. Il était louche après tout. Me rentrer dedans, puis partir aussitôt. Cette fois, c'est sur ! Je ne conseillerais pas cette île aux nobles. Mais avant ça, allons retrouver mon porte-feuille …

Une subtile fouille de la poche du mec et Joe avait dans sa manche le portefeuille tant convoité. Après mille excuses, le vagabond chapardeur déguerpit assez vite pour filer dans une rue adjacente pour pouvoir voir ensuite le montant de son forfait. Ouvrant le portefeuille, il compta rapidement les billets pour arriver à une somme dépassant la dizaine de milliers de berrys. Avec les huit milles qu'il venait de piquer à l'autre juste avant et le reste de sa vente de début de journée, Joe avait maintenant en poche environ vingt milles berrys. C'était un soulagement, il allait pouvoir s'acheter un repas bien plus que convenable et se chopper quelques bouteilles pour se rincer le gosier.

Il s'acheta d'abord un sandwich sur un stand de hot-dog avec une petite boisson qu'il engloutit en deux secondes et demi. Après cela, il reprit sa route pour remonter quelques rues, les attractions et autres frivolités ne l’intéressait pas, après tout il n'était pas la pour faire du carrousel ou de la buche magique ou bien tenter de choper une peluche en défonçant des conserves. Il voulait des sous, il voulait manger boire et repartir de cette fichue île, il n'avait rien à y faire, rien de rien! S'éloignant de la grande roue, continuant à remonter les rues, il trouva enfin un bar ou une taverne qui n'était pas rose bonbon ou qui n'avait pas une façade avec un gros nounours ou autres drôle d'animal dessus. Il rentra dans l'établissement et retrouva quelque couleurs flashy mêlée à celle du bois qu'il préférait. Il allait s'installer au fond dans le coin le plus obscur et attendit qu'une serveuse  qui portait des oreilles de nounours et des gants d'ours arrive pour prendre sa commande.

Spoiler:

_ Servez moi une bière, une grande brune et deux whisky sec aussi. Euh... J'aimerai manger un bout aussi, vous avez quoi? Bah donner moi une grillade avec des frites et une omelette du chef alors. Puis vous me refouterez la même boisson lorsque je vous appelerez ok?

Il l'aurait dragué de nos jours et lui aurez coller une belle main au cul bien entreprenante, mais le Joe Gillian de l'époque était encore trop sombre, trop blessé. Il n'était plus qu'un chat sauvage, il se sentait traqué, il se sentait seul... La serveuse arriva avec les boissons. Il vida le premier whisky d'une traite et entama ensuite un bon tiers de la bière en quelques lampées avant de faire subir le même sort qu'à son petit frère au deuxième whisky. Ca commençait bien, il adossa plus fortement sur sa chaise et attendit que la bouffe arrive.