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FB : La gueule qui fallait pas.


[ Deux ans plus tôt, sur une petite île perdue de East-blue]


«  H'est has de ha haute honhieur... »

« Nom d'une baleine rhumatismale ! Tu pourrais répéter ?! »

« H'ai his, h'est has de ha*... »

« Tu te fous de ma gueule cloporte ?! J'apprends que ce fumier de Koroshizu refuse de te reverser ma part, et tu oses prétendre que ce n'est pas de ta faute ?! Comprends-moi p'tite raclure, s'il ne te donne pas mes thunes, à toi mon intermédiaire, c'est que tu t'es laissé marcher sur les pieds. Il t'a pris pour un faiblard voilà tout ! Et quand on t'arnaque, c'est moi qu'on entube indirectement ! »

L'homme qui est à genoux devant moi n'en mène pas large, je le comprends. Tremblant comme une feuille, je peux sentir les sueurs froides lui inonder le dos tandis que se porte sur lui mon courroux. Étant mon intermédiaire dans le monde de l'ombre depuis plusieurs mois, il sait parfaitement de quoi je suis capable et surtout mon absence totale de patience. Il m'a déjà trop souvent vu à l'œuvre dans mes proverbiales colères, redoutant d'autant plus d'en être la cible. Le fait qu'il ait son propre flingue coincé dans la bouche ne l'aide pas forcément à garder son sang-froid en plus, ni même à articuler correctement.

« Héholé Ahashibouhei-hama... he ne hous hécehais hlus. »



Putain... c'est toujours le souci quand on délègue... C'est de plus en plus dur de trouver des sous-fifres compétents dans cette foutue mer. East-blue... la plus faiblarde de toutes ! Vivement que je puisses aller sur Grand Line, que j'y monte une vraie bande de tueurs sur qui compter, je les appellerai les... Sea Wolfs... oui ça sera pas mal. La vermine qui traine par contre devant moi présente bien trop de risque de faire capoter comme ici les affaires, qui plus est en me faisant prendre le risque de finir en taule. Il est grand temps que je passe à la vitesse supérieure...

Mais avant toute chose, il va falloir que j'aille régler en personne mes petites histoires avec ce Koroshizu. Pour ce qui est de revendre à bon prix les pièces à convictions qui ne servent plus, il est très utile, mais du moment qu'il refuse de me reverser ma part il n'y a plus de bonne entente qui tienne. J'vais lui apprendre à me faire passer pour une buse moi ! Le soucis c'est que je n'sais ni à quoi il ressemble, ni où le trouver... Mais pour ça j'ai mon ami à mes pieds.

« Bon gamin. J'veux bien te laisser une deuxième chance à condition que tu m'donnes c'qui faut pour aller botter le cul de cette charogne. »

« Hraihent ? »

« Bien sûr. Parole d'officier. »

« Hen hotre hars ih hient auhi un hipot sur le hai ouest, hommé « le hamhour hahistohé ». Hous he heconnaithez hacihement, il horte une ahmure de cuih hans hanche ahec une hrande henue hlanche lui hachant le hisage. Je hrois qu'elle a quehques hohif d'ahabesque horé ou houge... »

« Ben voilà quand tu veux... » BANG !



La déflagration résonnera encore un moment dans les ruelles sombres de la vieille ville, avant d'être happée par la nuit et ses mystères. Sans un regard pour mon ancien sous-fifre bien trop incompétent à mon goût, je m'engouffre dans les passages les plus sombres pour couper au plus court jusqu'à cette fameuse taverne. Mes grands pas avalent la distance tant mon impatience va croissante, au même titre que ma colère dont l'exécution n'a même pas entamé le quart. Il me faudra bien plus de sang pour apaiser la fureur froide qui coule dans mes veines. Les rares badauds que je croise ont la présence d'esprit de s'écarter sur mon passage, voyant clairement que dans mes mauvais jours j'ai la subtilité et la diplomatie d'un bulldozer.


(...)


Au bout de dix minutes me voilà enfin devant la gigantesque façade du « Tambour Rafistolé ». Me dominant de ses cinq étages, la bâtisse semble être un appel à la descente de police tant il est clair que toutes les fripouilles de la ville doivent s'y donner rendez-vous. Depuis l'intérieur, j'entends clairement les doux sons d'un orchestre embrasant l'immense hall par ses rythmes endiablés. Visiblement ça discute déjà ferme à l'intérieur, l'établissement semblant bondé ce soir. Rien à battre, c'est pas une cinquantaine de pirates d'eau douce qui va m'empêcher de dicter ma loi !

Lorsque je me dirige d'un pas ferme vers les battant de l'entrée, le colosse qui sert de vigile me bloque de la main tout en dévisageant sans retenue mes habits civils, puis ma gueule patibulaire. Visiblement il ne la trouve pas à son goût... Il a intérêt à faire gaffe à ce qu'il va dire ch'uis pas d'humeur à me laisser emmerder par un videur de seconde zone.

« Dégage de là toi ! On n'laisse pas entrer les sales poisca*...aaaaargl. »

Tenant ses bijoux de familles à deux mains, l'homme se recroqueville à mes pieds comme un tas de vieux chiffons. Sans un regard de plus sur cette vermine sans intérêt j'essuie sur son épaule la lame de mon rasoir à main, avant de pousser violemment les deux battants de l'entrée. Koroshizu me voici !



Dernière édition par Toji Arashibourei le Ven 22 Avr 2011 - 17:54, édité 1 fois
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[Hrp : un p'tit peu débordé en ce moment, ce qui explique ce rp de pas très bonne qualité ^^" désolé :/ ]

Une chose que l’assassin se devrait de corriger lorsqu’il serait plus gradé dans ce satané mouvement révolutionnaire … ne plus jouer les intermédiaires ! Bon sang, il avait autre chose à faire qu’aller délivrer un message à un quelconque mécène, ou encore récupérer un quelconque paquet ! Rafaelo n’appréciait pas tellement de n’être qu’un vulgaire pion, mais il concédait à ses supérieurs qu’il se devait de gravir les échelons un par un. De ce fait, bon gré mal gré, il n’avait d’autre choix que de se plier à leurs directives, et à voguer vers son objectif sans piper mot. Les têtes de la Révolution possédaient ça et là des contacts dans les pègres locales, lieux de prédilection pour collecter informations et semer quelques graines de sédition. Évidemment, même si le jeune assassin qu’il était avait quelque chose à y redire, il lui était conseillé de se taire. C’était là un milieu cruel, mais tant qu’il n’y aurait pas fait ses preuves … il resterait un sbire. D’autant plus irritant que son ego n’était pas adapté à pareille statut.

Arrivé au port, le mystérieux personnage vêtu de blanc donna sa pièce au marin chargé de noter son nom, qui opta pour un Mr. Smith, avant de s’enfoncer dans les méandres de la cité. Il s’assura d’être dans un lieu bien à l’abri des regards avant de dérouler la missive maintenue dans un tube en fer hermétique. Il fit sauter l’opercule, osant un nouveau regard circulaire puis en sortit le parchemin roulé et cacheté. Autant de précautions pour un simple ordre de mission ? Tch … c’était pas commun. L’assassin déroula l’ordre et le parcouru rapidement.

‘Cible : Koroshizu.
Mission : Récupérer le dividende de 15,000,000 de berrys qu’il doit à la Révolution.
Informations supplémentaires : QG localisé au ‘Tambour Rafistolé’.
Bonne chance, Assassino, ce message s’autodétruira dans 5 secondes.’


À peine eut-il parcouru les dernières lignes que le parchemin noircit et se répandit en poussières. Ingénieux, mais il n’avait apparemment pas le temps de s’éterniser dessus. Bon, peut être avait-il un peu exagéré les choses au final. Le mot ‘cible’ laissait présager de bonnes choses en perspectives. Peut être qu’il pourrait faire passer sa frustration sur ce magnat du crime, après tout ? Lui faire ravaler ses dents avant de réclamer cet argent. Ouais, peut être une mauvaise idée, mais elle plaisait plutôt bien à l’assassin. Il fit jouer le mécanisme de son unique lame secrète afin de vérifier qu’elle fonctionnait toujours bien, et surtout d’entendre ce chuintement relaxant. Il serait peut être intéressant d’en prévoir une seconde, tiens … En voilà une grande idée !

Ce fut sur ce trait de génie que Rafaelo se dirigea vers le centre ville, où il finirait par apprendre assez rapidement où il pourrait trouver cette taverne du ‘Tambour Rafistolé’. Il n’eut pas cependant pas beaucoup de mal à trouver l’enseigne de la bâtisse, en qualité de plus gros lieu de débauche du coin. Bien entendu, un imposant videur se trouvait à son entrée, une sorte de mélange improbable entre un géant et un porc sur pattes, enfin, vous voyez. L’assassin se présenta devant lui sans sourciller, prêt à jouer de sa dague.

« Hep là, demi portion, si tu veux payer, faut rentrer. »
ordonna-t-il, offrant un beau sourire orné de quelques trous disgracieux.

Le jeune homme se plaça une main devant le visage, rebuté par l’haleine horripilante du videur. Il était aussi stupide que sa fonction l’indiquait, apparemment. Rafaelo soupira et le regarda droit dans les yeux. C’était pas une grosse poche à vin qui allait lui dicter sa loi ? Enfin bon, mieux valait ne pas faire de vagues avant d’avoir établi un premier contact avec la cible.

« Tu voulais peut être dire : ‘Si tu veux rentrer, faut payer’ ? » répondit-il, moqueur.

La brute se gratta le front avant d’acquiescer d’un air bovin tout à fait convaincant. Rafaelo secoua la tête de dépit. La pègre locale était bien peu … subtile, dirons-nous. Il offrit quelques berrys au videur, qui s’effaça pour le laisser rentrer tout en apprenant à compter les quatre pauvres berrys dans sa main. Voilà qui l’occuperait un bon bout de temps ! Bref. L’assassin s’avança jusqu’au bar et fit signe au barman de s’approcher de lui. Celui-ci ne daigna pas bouger sa graisse, du moins jusqu’à ce que Rafaelo ne pose une pièce sur le comptoir, en soupirant. Tout le monde était donc aussi vénal par ici ?

« Ouaip, qu’est-ce tu veux, d’mi portion ? »
lui demanda-t-il.

Demi-portion ? Encore ?! Autant avec le demi géant, ça pouvait passer, mais là, de la part d’un amas lipidique orné d’un tablier crasseux, c’était insultant ! L’assassin réfréna son orgueil, et offrit un regard noir à son interlocuteur. Celui-ci grogna quelque peu et baissa la tête.

« Je veux rencontrer Koroshizu. »
ordonna-t-il, comme s’il s’agissait là de son dû.

Le tavernier hocha la tête, puis se dirigea vers l’autre bout du comptoir, où une grosse clef trônait, accrochée à une poutre. Soudain, alors même que l’assassin allait enfin pouvoir enfin quitter ce débarras empestant la fange et la vermine, les battants de l’entrée claquèrent violemment.
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Une fois les deux battants de l'entrée violemment ouvert, je m'avance d'un pas avant de m'arrêter sur le seuil de la taverne, un instant hypnotisé par le spectacle qui s'offre à moi. A la frontière entre les ténèbres de la nuit et la lumière de ce lieu de fête, je reste ainsi immobile, bloqué par le mur de bruit et de chaleur qui m'accueille. Quel contraste entre la morosité des ruelles sombres de la vieille ville et ce lieu de débauche et de jeux. ! L'espace d'un instant mes sens sont assaillis par la musique tonitruante d'un orchestre de pingouins jazzmen survoltés, accompagnés par les discutions envenimées d'une cinquantaine d'ivrognes et mal de défoulement. Je comprends mieux que ce lieu soit la coqueluche de tous les rufians du port ! Rien qu'en balayant la scène d'un regard je peux y dénombrer plus d'une demi-douzaine d'infractions aux lois locales. Jeux d'argent, prostitution, trafics, règlement de compte... Je viens de débarquer dans le temple local du vice et des plaisirs bestiaux... Mwouaahahahah voilà qui n'est pas pour me déplaire ! Le cadre idéal pour l'affaire qui m'amène !


Jugeant ma pose théâtrale sur le seuil finie, je me dirige dans la gigantesque pièce, totalement bondés, même sur les coursives internes qui s'élèvent sur les quatre étages. Que de monde huhuhu... certains sont même bien connus de nos services de renseignement... des criminels jusqu'ici trop malins pour s'être fait pincer. J'en prends ainsi bonne note pour une éventuelle future décente.
Évoluant avec la vitesse et l'inflexibilité d'un iceberg entre les tables, je ne manque pas d'attirer moi aussi tous les regards de l'assistance, accueil probablement commun à tous les nouveaux venus. Tout est question de savoir si l'homme qui vient de pénétrer dans le hall appartient à la catégorie des futures victime à plumer, ou bien alors à celle des requins dont il vaut mieux ne pas s'attirer l'attention. A la façon dont ils se réintéressent rapidement à leurs verres ou à leurs occupations, je ne doute pas de leur jugement.

C'est donc avec la confiance du prédateur se sachant le plus gros poisson de la mare que j'évolue dans l'assistance, ne manquant pas de pousser négligemment de la main les malheureux qui n'auraient pas eu le temps de s'écarter de mon passage. C'est fou ce qu'une confiance aveugle en soi peut faire comme prouesse... Mais bon, je ne suis pas là pour me donner en spectacle. J'ai effectivement un but des plus clairs et je ne saurais m'en détourner avant d'avoir calmé la fureur qui m'habite encore. Koroshizu où te caches-tu sale vermine ?



Aaaah... il ne me faut pas plus de quelques minutes pour repérer enfin la cible de ma vindicte. Accoudé au bar, mon homme semble être en pleine conversation avec le tavernier, encadré au coude à coude avec la meute de clients assoiffés. Pas difficile à remarquer en vérité, des hommes en gilet de cuir avec des vêtements blancs comme les siens ne doivent pas courir les rues. Il est donc là, droit devant moi. Commencer le dialogue d'une balle dans la nuque ? Nooon.. J'ai encore besoin de savoir où est mon argent, et de plus il m'a peut-être remarqué, sans pour autant en témoigner la moindre trace. On va la jouer diplomate pour le moment alors. Enfin... Diplomate dans les limites de mon fichu caractère.

Une fois repéré, je me dirige donc d'un pas décidé dans sa direction sans plus attendre. Arrivé derrière lui, je me dégage alors une place à ses côtés en chopant le marin assis juste à sa gauche par la peau du cou. Je le projette ensuite par-dessus mon épaule dans les airs, sans le moindre ménagement ni trace d'explication ! Son cri décroissant avec la distance sera ponctué du bruit caractéristique d'une table pulvérisée et de nombreuses exclamations et jurons.

Le geste, en plus de me faire une place au bar, vise bien sûr à capter l'attention de mon interlocuteur, qui maintenant me regarde avec la plus grande vigilance. Sans plus attendre je l'interpelle d'une voix ferme et teintée d'un soupçon d'agressivité. Les yeux dans les yeux, je suis sûr qu'il n'en perdra pas une miette malgré le vacarme ambiant.

« Bon, on va faire simple pour nous éviter de perdre du temps et de la patience, la mienne en l'occurrence.
Je suis venu récupérer l'argent. »


Malgré l'impressionnant sang-froid dont ce Koroshizu fait preuve malgré mon attitude, je peux voir au fond de ses yeux une étincelle passer lorsque je lui parle de l'argent. Nul doute, il sait de quoi je parle, le contraire eu été étonnant.




Mais avant qu'il n'ai pu ouvrir la bouche, nous voilà déjà dérangés par quatre molosses aux airs patibulaires. Le plus gros d'entre eux s'interpose entre nous, me faisant ainsi face tout en m'apostrophant avec son haleine saturé de rhum et de caries.

« Holà l'ami ! C'est toi le bâtard qui nous a balancé ça ? » me lance-t-il en m'exhibant l'homme volant inconscient qui a vraisemblablement atterri sur sa table.

« C'est pas le moment creuvard... Dégage avant que j'me fâche. » Le ton est sans réplique. Si l'homme n'était pas si fier il aurait compris qu'il est dans son intérêt de décamper au plus vite. Mais voilà, il n'est pas si sage.

« Nan mais regardez-le ce sale poisson qui s'donne des airs terrif*... Hey mais qu'est-ce que* ?! Attends! Hey ! »

Le simple fait qu'un tel être puisse me faire perdre ainsi mon temps fait lâcher la dernière barrière qui maintenait refoulée ma rage ! Que voulez-vous, j'ai toujours été un grand impulsif... C'est donc avec une fureur inouïe que je m'empare de son visage avant de le fracasser contre la laque du bar, lui bloquant ainsi la tête d'une main tandis que je dégaine impatiemment mon rasoir de l'autre. Mon visage n'est alors qu'un concentré de fureur et de haine ! Il fallait que j'me passe les nerfs sur quelqu'un, pas de bol il s'est montré insistant au mauvais moment. C'est pourquoi je m'attelle à lui trancher avec le plus de sadisme possible sa putain de langue ! Ceci malgré tous les efforts désespérés qu'il emploie évidement pour se sortir de mon étreinte. Un moment nous bagarrons ainsi, entrecoupé des cris de douleurs de ma victime et d'horreur des clients proches.

« Mais tu vas arrêter de bouger connard ! Tu vois pas que tu vas m'faire tout saloper ?! Raaah !
Voilà j'men suis foutu partout, t'es content ?!
Arrête de bouger j'te dis ! Humpf ! »
Après une minute interminable de violence barbare, je relâche enfin le pauvre homme, dont les gesticulations ne lui ont valu qu'un lot impressionnant de balafres supplémentaires. Comprenez-moi, il a fallu que j'lui tranche d'abords les joues, il voulait pas l'ouvrir sa foutue bouche ! Et puis j'ai un peu ripé... une oreille... une jugulaire... un œil... Enfin bref c'est de l'histoire ancienne maintenant. Ses compagnons l'évacuent aussitôt au travers de la foule qui se referme rapidement derrière eux. La réaction du barman ou des autres clients ? Rien à branler, j'ai assez traîné, passons aux choses sérieuses.




Calmé provisoirement par ce petit intermède défoulant, je me retourne alors en m'essuyant vers un Koroshizu décidément bien stoïque. Une fois un verre anonyme jeter derrière la cravate, je reporte ainsi toute mon attention sur lui, espérant que l'interlude lui aura fait comprendre que je suis tout ce qui à de plus sérieux.

« Mon argent donc. »



Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 23 Avr 2011 - 10:16, édité 1 fois
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Si le racisme n’était pas de mise dans la ville, ce n’était pas le cas en ces lieux. Un rassemblement de tout ce qui pouvait être considéré comme les rebuts de cette société en mal de vivre tenait lieu de clientèle à ce commerce. Commerce, oui, car plus d’une chose était offerte à ce comptoir, ne serait-ce que par la quantité d’alcôves discrètes de l’endroit. L’assassin ne fit que lever un sourcil en observant le nouvel individu. Un homme-poisson. Et alors ? Il n’était pas coutume d’en voir par ici, mais qu’il respire sous l’eau ou ait une paire de branchies n’avait pas réellement d’importance pour lui. Il avait déjà pu côtoyer ce genre de créatures, quelques uns s’étaient engagés sous la bannière populaire, même si le mouvement Révolutionnaire était majoritairement humain. Quelques hommes poissons croyaient pouvoir changer le monde ainsi, même si selon l’assassin, ils feraient mieux de changer leur gueule avant que le monde ne leur tombe dessus. Enfin, quoi qu’il en soit, il comprenait que le silence se soit fait dans la taverne, même s’il ne partageait pas l’opinion globale. Lui, tout simplement, n’en avait strictement rien à foutre : il était ici pour accomplir sa mission, rien d’autre.

Tout aurait été plus simple de cette manière, mais la loi de Murphy n’était pas une constante négligeable. Alors que l’assassin rappelait au tavernier sa présence d’un signe agacé de la main, un cri de panique retentit à sa gauche. Rafaelo se retourna, et tira à moitié son épée courte du fourreau, au cas où. Il vit un homme décrire un magnifique arc de cercle dans les airs, s’achevant par un atterrissage plutôt moyen, mais auréolé d’éclats de bois. Relâchant son arme, le jeune homme fit une grimace douloureuse, par compassion pour le pauvre pirate volant. Il se retourna vers la brute et ne fut pas tellement surpris de se trouver là face à l’homme poisson. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que pour une fois, sa mission se passait si bien … trop pour qu’il n’ait pas d’ennuis. Il fixa son interlocuteur droit dans les yeux, ne cherchant pas à se défiler face à ce contact inopportun. Il ne prit pas même la peine d’étudier le faciès ésotérique de cette créature, mais se concentra sur la lueur bestiale qui luisait au fond de ce regard pourtant bien humain …

« Bon, on va faire simple pour nous éviter de perdre du temps et de la patience, la mienne en l'occurrence.
Je suis venu récupérer l'argent. »


Argent ? Heu … Il pouvait la lui refaire là ? Il était en mission, et de ce fait incognito, pour récupérer de l’argent, justement, à un homme sur cette petite île. Qu’on lui explique alors qu’un homme à moitié écailleux vienne lui demander des comptes ? D’où il le connaissait … et surtout, pourquoi venait-il l’emmerder ? Rafaelo entrouvrit la bouche et fronça les sourcils. Un peu trop agressif le type, mieux valait le prendre avec des pincettes. Mais un homme-poisson, ça pensait pareil que lui ? Ouais, peut être. Bah après tout, il avait une tête et donc un cerveau. Autant s’adresser à lui de la même manière qu’il l’aurait fait avec un type lambda.

« Écoute-moi bien, playboy … »
commença-t-il, agacé par ce contretemps.

Trop tard : un homme aux airs de bouledogue croisé avec un menhir venait de s’interposer entre son interlocuteur et lui. Rafaelo soupira longuement avant d’offrir un sourire goguenard à ses comparses. Ceux-ci, comprenant alors qu’il se moquait d’eux, ce qui n’était qu’à moitié le cas, gonflèrent leurs muscles saillants et mimèrent la suite des événements en écrasant leur poing droit dans leur paume gauche. Très pertinent comme remarque. L’assassin se détourna donc, n’ayant aucune envie d’avoir de nouveaux ennuis. Les trois ivrognes prirent ce geste pour de la peur et retournèrent à tourmenter l’homme poisson. Ce fut le choc cuisant de la tête du premier molosse qui ramena Rafaelo à la réalité. Il ne s’attendait pas réellement à ce qu’ils l’emportent sur la poiscaille, mais plutôt à ce que cela se passe d’une autre manière ! Il se recula avec violence, et évita la première giclée de sang. Quelque chose de sourd commença alors à monter en lui. Il passa sa main sur le pommeau de son arme, et jugea qu’il ne valait mieux pas tirer celle-ci au clair, et donc déclencher une mêlée générale. Cette … créature ne semblait pas posséder un semblant d’humanité, à l’instar de quelques autres humains, il fallait bien le reconnaître. Etait-il pirate pour oser se comporter ainsi ? Certainement. Nul uniforme, nulle prérogative à instaurer une loi aussi personnelle soit-elle. Les lèvres de l’assassin ne formaient plus qu’un pli de rage, se narines s’étaient dilatées, signe d’une colère grandissante.

Déformation professionnelle, Rafaelo jeta un œil vers les différents témoins de la scène. Le barman avait disparu de là, il se dirigeait vers le fond de la taverne. En quête du propriétaire ? Peu importe, il était hors champ pour l’instant. Les clients, en revanche, s’étaient massés en une foule compacte autour des deux protagonistes. L’homme poisson venait de relâcher sa proie, que les trois stupides soulards raccompagnaient dehors. Inutile, il était déjà mort à en juger par le flot de sang s’échappant de sa jugulaire. L’assassin secoua la tête de dépit. Il était à présent au centre de l’attention, il entama un retrait discret afin de ne pas être mêlé à ce massacre gratuit. Il sentait la colère des hommes gronder autour de lui, comme un miasme entêtant. Il préférait nettement prendre l’air que de rester là. Ça aller éclater, c’était évident : il n’était pas du genre à se soumettre à une quelconque autorité. La preuve en était que Rafaelo venait chercher ici un contact de la Révolution. Il se recula timidement d’un pas, profitant du fait que l’attention soir exclusivement centrée sur l’homme poisson, en cet instant.

« Mon argent donc. »

… et merde. L’assassin se stoppa net, agissant comme s’il n’avait jamais eu l’intention de bouger. Il offrit un regard glacial au sadique personnage. Il était maintenant au centre de l’affaire, mais personne n’avait encore osé parler. Etait-ce à lui d’initier les choses ? Il pouvait tenter un débat diplomatique avec cet homme, mais il était certain que les gens qui les entouraient n’étaient pas de l’espèce de ceux qui savaient écouter, de même que cet homme poisson. Rafaelo n’avait tellement d’autre choix que de se prémunir contre cet homme et contre les ires de cette populace composée de criminels et autres vermines. Un homme venait de se faire tuer froidement sous ses yeux, il ne pouvait laisser ceci impuni. C’était, bien entendu, la gratuité de l’acte qui ferait peser son jugement, non l’acte lui-même : il était lui-même un assassin, après tout.

« Tu fais erreur. Je suis de passage sur cette île. »
commença-t-il, pesant chacun de ses mots.

« Mais je doute que ton comportement soit admiré de tous par ici. » continua-t-il, avec une moue de dégoût.

Les clients pouvaient très bien s’en foutre de ce qu’il venait de se passer : les lieux ne semblaient pas exempts de violence. Il fallait peut être attribuer le ressentiment général à l’apparence du meurtrier. Les hommes poissons étaient plutôt rares dans East Blue, et les minorités avaient souvent bien mieux fait de se tenir à carreaux. Excepté pour celui-ci, apparemment …

Au même instant, alors que l’assassin jetait un œil inquiet à la foule, une porte s’ouvrit vers le fond de la taverne et un homme, vêtu de blanc et arborant une armure de cuir se faufila à travers les tables. Le tout lui donnait l’air d’un moine, la capuche lui masquait le visage et quelques arabesques égayaient sa tenue. Il portait même une demi-cape rouge, tiens ! On aurait dit …

« Mais c’est quoi cette embr… » s’exclama l’assassin, ouvrant grand les yeux.

Au fond de la taverne, se trouvait une réplique quasi parfaite de sa tenue vestimentaire. Il reconnu alors le tavernier, non loin de cet étrange personnage, tenant entre ses mains une imposante clef en fer. Rafaelo se retourna brusquement et contempla avec contrariété que la clef qui aurait du le mener à sa cible n’y était plus. Il leva les yeux au ciel puis, occultant totalement la foule, il quitta sa place et voulu se tailler un chemin à travers elle. Malheureusement pour lui, un malabar lui barra la route.

« Où tu vas, demi portion ? On a deux ou trois mots à vous dire, à ton pote et toi … » le menaça-t-il, répétant le même geste que les trois comparses de la victime de la poiscaille, quelques secondes plus tôt.

Pas le temps, il n’avait pas du tout le temps : voilà déjà que celui qu’il supposait être Koroshizu s’enfuyait hors du « Tambour rafistolé » ! Rafaelo prit un pas de recul et expédia son poing ganté dans le nez de son adversaire. Il l’envoya au sol d’un seul coup, dans une explosion de sang et de hurlement. Et son pote ? Quoi d’autre encore ! N’avaient-ils rien écouté ? Bon sang, la peste soit des soulards !

« Dégage, j’ai pas le temps. »
murmura-t-il à l’homme qui se roulait à terre, se tenant le nez entre ses mains.

Malheureusement pour lui, ce geste venait de déclencher la cohue générale, ce qui n’était pas forcément pour le servir. Mais entre ça et laisser échapper sa proie, le choix était vite fait ! L’assassin se prémunit d’une quelconque réaction agressive de la part de l’homme poisson en dégainant sa rapière. Ce faisant, il fit tourner la lame autour de lui, menace évidente. Quatre hommes reculèrent devant celle-ci, tandis que la majorité de l’assemblée tirait son arme au clair. Evidemment … Réagissant au quart de tour, l’Auditore plongea sa main droite dans sa bourse et en tira une bombe fumigène. Il l’amorça aussi tôt et l’éclata contre le sol. La fumée se répandit dans la pièce, tandis que déjà, l’assassin se taillait un chemin dans la foule. Dégainant sa lame secrète, il trancha quelques tendons, puis il se servit des hommes blessés pour passer au dessus de la rangée suivante. Marchant tout simplement sur la tête de ceux-ci, il gagna le fond de la taverne en un saut périlleux parfaitement exécuté. L’assassin se récupéra à quelques mètres de la porte et profita de la panique créée par sa bombe pour partir à la poursuite de sa cible. Au pire, l’homme égorgé par le poisson ne serait regretté de personne … la mission primait avant tout : s’il ne la menait pas à bien, ce serait à son tour d’être dans de sales draps !
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« Tu fais erreur. Je suis de passage sur cette île.
Mais je doute que ton comportement soit admiré de tous par ici. »


Bien que je mette facilement en doute ses premières paroles qui semblent être les plus pâles excuses jamais évoquées devant moi, je dois reconnaître que ce Korihizu n'a pas tort sur la fin. Suivant son regard je ne peux que faire l'irritant constat d'une foule de plus en plus compacte qui semble ne pas apprécier le spectacle de ma « bonne » humeur. Raaaah... Pourquoi faut-il toujours que ces misérables vermines viennent toujours se fourrer dans mes pattes au pire moment ?! C'est donc le plan que tu as prévu scélérat ? M'envoyer tes sbires, profitant lâchement de la xénophobie locale ? Tssss... voilà qui n'est pas digne d'un aventurier des mers digne de ce nom, tu n'es définitivement qu'un sale mafieux auquel je n'aurais jamais dû confier mes affaires.

Tu vas voir que c'est pas ça qui va m'empêcher de... Attendez... y a un truc qui cloche. Tandis qu'il était en train d'essayer de se fondre subtilement dans la foule de son établissement, voilà que celle-ci lui bloque le passage avec véhémence. Qui plus est, certains marins le menacent ouvertement. Tout ça n'est pas très logique n'est-ce pas ? Pourquoi ses clients et larbins le bloqueraient-ils ?... A moins que... C'est précisément à ce moment-là que lui et moi remarquons dans une magnifique synchronisation de tête un autre homme s'enfuyant sans précipitation par la porte de derrière.

« Mais c’est quoi cette embr… »
« Mais c’est quoi cette embr… »
Nous exclamons-nous en cœur !



Le temps que l'idée saugrenue d'un quiproquo me vienne en tête, voilà que mon voisin s'élance à sa poursuite, rapidement bloqué par la piétaille vindicative. Héhéhé, parfait. Voilà qui me fera une parfaite diversion pour traquer le vrai Koroshizu en paix*...
Pchhhhhhhhh !

Bordel, c'est quoi ce délire ?! Fait chier ! Le temps d'une respiration, mon compagnon de galère vient de me couper l'herbe sous le pied en prenant l'initiative d'enfumer cette putain de salle. Quelle idée à la con pour moi, imaginez cinquante gars énervés, dans la confusion de l'aveuglement et des cris de douleurs de certain de leurs compagnons blessés. Maintenant rajoutez le fait qu'ils sont au coude à coude... Avec une légère aura de sang en plus dans l'air, vous aurez une bonne idée de la situation où je me trouve... La merde quoi.

Après un léger flottement de calme où chacun ne sait comment réagir, la furie envahit les lieux en même temps que les premiers coup pleuvent ! Ma chance, c'est que moi je peux taper sur tout ce qui bouge, alors qu'eux ont plus de chance de frapper un camarade que ma peau écailleuse. Du coup, je me déchaîne autour de moi, frappant à l'aveuglette dans la fumée, brisant des os et impactant des crânes à chaque coups ! La rage de m'être fait prendre de vitesse et la volonté de sortir vivant de cette galère renforce chacun des impacts que je porte avec violence.
Vlan ! Une matraque m'éclate sur l'arrière de la tête, suivie peu après par un tabouret dans les côtes et un coup de canif dans la cuisse. Tin', j'en ramasse presque autant que j'en donne... ne pouvant esquiver que par pur réflexe, il m'est quasiment impossible de voir la multitude d'attaques qui pleuvent sur moi. Seul ma résistance de vieux guerrier ma sauvera la mise. Faut bien dire que je ne laisse pas non plus beaucoup d'occasion de s'approcher de moi. Virevoltant comme un typhon, je frappe sans interruption tout autour de moi, tâchant au mieux de créer un véritable mur de douleurs autour de ma chère personne. L'attaque reste la meilleure des défenses non ?



Bon, j'dois avouer que la situation à un côté plaisant, c'est vrai. Fracasser sans retenue des ivrognes dans une taverne m'a toujours plu, même si ceux-ci se trouvent relativement faibles. Alors imaginez ma joie au milieu de toute cette pagaille ! Cinquante gars qui se tapent dessus à l'aveuglette, c'est géant ! Nul doute que la moitié d'entre eux a déjà oublié que j'en étais la cible huhuhu.
Mais les meilleures choses ont une fin, il ne faudrait pas que j'oublie la raison de ma venue dans ce bouiboui : mes thunes. C'est donc avec une irritation de nouveau grandissante que j'essaye de m'extirper de cette masse d'hommes plus ou moins valides. Mais c'est qu'ils s'accrochent en plus ces microbes ! Ça y est j'en ai de nouveau marre ! J'explose !

« Raaaaah ! Lâchez- m*...?!»

Mais qu'est-ce que ?! C'était ma voix ça ?!
Putain de fumigène qui m'a bousillé le larynx, faudra que j'en touche de mot au sosie vestimentaire de Koroshizu !
*Tousse tousse*... aaargl.




Après une interminable lutte au corps à corps, ma main se pose enfin sur le battant d'une porte. Le contact des grains du bois sous mes doigts est alors un soulagement pour le claustrophobe toussotant que je suis. Au mieux c'est une sortie vers la rue, au pire une salle où échapper à la foule en furie. Je ne voudrais surtout pas être là quand les fumigènes se dissiperont.

D'un coup sec de l'épaule je défonce la serrure avant de me précipiter à l'intérieur sans un regard ! L'instant d'après je me jette sur un bureau, que j'intercale aussitôt devant la porte afin de me barricader le temps de reprendre mon souffle... Pffui un peu de calme et de clarté ne fait pas d'mal. Bon, du coup où est-ce que j'me suis fourré ? Pas la rue visiblement, plutôt un cabinet privé. Vous savez, ce genre de bureau étroit mais luxueux où mener tranquillement ses petites affaires de gestion. Balayant la pièce du regard, je finis forcement par tomber sur notre cher tavernier, occupé à genoux à forcer un petit coffre au fond de la pièce. Ouvrant de grands yeux effrayés, celui-ci présente tous les signes du rat qui espère quitter le navire avec la caisse, si possible sans se faire choper. Huhuhu c'est râpé pour sa pomme.

« T'approche pas sale monstre... ou... ou j'te troue la peau ! » me hurle-t-il en essayant d'y mettre le plus de confiance possible.

« C'est un défi ? Huhuhu. »


Ah ? Ma voix est revenue... Et avec elle l'horrible sourire de prédateur dont j'aime gratifier mes futures victimes. A défaut de Koroshizu j'ai peut-être mis la main sur quelque chose d'aussi important, son coffre personnel. Le crétin qui se dresse entre lui et moi n'entre évidemment pas dans l'équation... Pas plus d'une demi-seconde en tout cas.

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Voyons voir... Un vieux modèle de coffre, bien lourd et à la serrure rustique mais efficace... Un bon vieux Scheiner de 1426 si j'me gourre pas. Autant dire que c'est pas en cinq minutes que j'arriverais à le forcer avec un trombone. L'autre crétin de barman n'y serait jamais arrivé, même avec toute la bonne volonté du monde. Autant dire que celui-là n'a pas su jouer les bonnes cartes jusqu'au tout dernier moment de sa vie. La vie est ainsi composée de deux types de personnes... ceux qui ont un instinct de survie, puis les autres. Trahir son boss au dernier moment puis oser me menacer, a évidement placé ma dernière victime directement en tête de la deuxième catégorie. Huhuhu.
C'est donc les deux pieds dans ses tripes encore chaudes que j'observe avec attention le coffre, fouillant dans mes souvenirs un bon moyen de récupérer son précieux contenu. J'en ai déjà forcé plus d'un, parfois même pour de bonnes raisons, et ce type là ne m'est pas inconnu. Chaque coffre des Scheiners possède un défaut, dont je cherche à me remémorer avec précision l'emplacement. Là ! Juste sur la tranche gauche.

De ma main gauche je soulève alors sans peine la masse de métal, la montant à mi-hauteur de mes yeux. Bien à plat en-dessous, elle supportera la majeur partie du choc. Du choc me demandez-vous ? Et bien pour vous répondre simplement, quand on a ni le temps ni les outils pour ouvrir un coffre fort, on le fait sauter ! Et lorsque la nature vous a doté d'assez de force pour déraciner des maisons entières, ce n'est pas une demi-tonne de métal qui va vous résister, loin de là. La seule chose dont il faut se méfier, c'est de ne pas abîmer le contenu en frappant trop fort. Plus que broyer le métal, il faut ainsi le fendre net en deux, d'un seul coup sec. Un exploit qui demande une certaine préparation je n'vous l'cache pas...
Après quelques secondes de concentration, ma main droite se lève donc brusquement dans les airs, avant de s'abattre d'un coup sec sur le bord gauche du coffre. Au moment où ma manchette percute le métal, mon visage se crispe sous l'intense volonté de destruction que je dégage !

« Scheuuuuuuu ! »
Schlang !


Tel le haut d'un œuf à la coque, tout un pan du bloc d'acier se détache net, retombant lourdement sur le sol. Le reste du coffre -intact- témoigne de la réussite de mon opération. Héhéhé Y a vraiment des fois où jm'aime ! C'est donc avec avidité que je fouille aussitôt à l'intérieur, bien pressé de mettre la main sur ses mystérieux trésors, d'autant plus que les bruits de combat se rapprochent de ma cachette. Mwouahahah ! Me voilà pas déçu ! Pas moins d'une quinzaine de millions en grosses liasses ! J'ai bien fait de venir moi ! Je m'attendais à tomber sur les trois malheureux millions que Koroshizu me devait, me voilà verni. Sans plus attendre, je me fourre ce joli pactole dans différents replis de mes vêtements, bien décidé à garder le surplus.




C'est alors que la foule en furie décide de pénétrer dans le petit bureau, éclatant la porte et ma barricade sous une violente poussée. Les premiers pirates qui rentrent s'arrêtent aussitôt sur le seuil, contemplant d'un air horrifié la pièce où je me trouve. Visiblement ils ne s'attendaient pas à la nouvelle « décoration » que je lui ai donné huhuhu. Faut dire qu'avec les 90 kilos de sang et de graisse du barman, on a de quoi en faire des jolie murales. Faut aussi avouer que j'me suis passablement senti inspiré avec cet abruti héhéhé. J'en ai mis partout ! Sur les murs, sur le mobilier et même sur le plafond... Du grand art dans le domaine du gore. Bon ok, ça a encore tendance à salir et à goutter un peu partout, mais c'est pas encore sec quoi... enfin bref.
Une fois ce première effet de stupeur passé, les yeux des autochtones se posent sur le coffre vide, puis sur moi. La conclusion se fait vite dans leur petits cerveaux emplis de haine, ne me laissant que deux choix. Soit j'me casse au travers d'un mur, la moitié du quartier sur les talons, soit je me les coltine tous, ici et maintenant. A votre avis, qu'est-c'que j'vais choisir ? Une lame apparaît timidement dans les mains du premier entré, vite suivie pas un de mes si redoutables sourires. Il y a trois raisons qui me poussent à me battre avec acharnement : le plaisir, conserver ma vie et sauver mon argent. Si chacune de ses raisons est suffisante à elle seule, je retrouve dans ma situation les trois. Autant vous dire que je pète la forme et que ma motivation est au top !

Débordant de confiance, je m'avance ainsi avec détermination dans la direction de la plèbe qui se ramasse de plus en plus sur elle-même. Les pauvres petits ont compris... Aussi nombreuses soient-elles, les souris ne devraient jamais acculer un tigre. La plupart d'entre elles le ressentiront au fond de leurs cœurs, alors même que je commence à débiter avec plaisir leurs collègues du premier rang. Rapidement, la panique prend le dessus, transformant ce qui aurait pu être un combat difficile en carnage sans fin. Entendre mon rire dément au travers des hurlements de douleurs et des éclaboussures de sang sera surement le coup de grâce à leur combativité. Putain c'que j'aime ça !


(...)


« On a quoi ici ? » Lance le lieutenant de la marine en arrivant devant l'entrée de la taverne. L'ensemble de ses hommes -arrivés un peu plus tôt sur la scène du crime- se retourne d'un trait vers lui. Tous portent le même teint verdâtre sur le visage.

« C'est pas joli chef... Y a eu un carnage dans la boutique de Koroshizu. Une vraie boucherie... »

« Des témoins ? Des survivants ? » demande le lieutenant sans faire attention aux dernières remarques de son subalterne.

« Ceux qui ne sont pas assez traumatisés pour encore parler ou bouger ont tous quitté la ville monsieur... Impossible de tirer quoique ce soit des autres... »

Devant ce manque flagrant d'indication, le lieutenant esquisse une moue perplexe avant de s'avancer à grands pas en-dessous des scellés. Rien de tel que de se rendre compte de la situation de ses propres yeux. Quelque secondes plus tard, il ressortira précipitamment en courant avant de vomir tout son déjeuner !



[Je clôture le rp au vu de l'absence de Raphaelo. Nous en reprendrons un autre plus tard]

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[je clôture aussi de mon côté pour ne pas rester sur une impression d'inachevé =) ]

Les hôtes de la taverne rugirent comme un seul homme lorsque le gaz fumigène envahit l’endroit. Alors, on aimait pas se faire enfumer ? Ouais, vous m’étonnez. Pas le temps de s’appesantir sur le devenir du poiscaille et de sa marmaille. De toute manière, il devait bien se faire chier à se tailler un passage dans la masse. Il s’était montré tellement brutal que l’assassin se demandait qui de la marine ou de ce type cette bande de scélérats se devait de craindre … Il poussa les deux battants de la porte et se faufila à l’air libre, non sans distribuer un ou deux coups au passage. Si le péon moyen se découvrait avoir des envies de meurtres sur un assassin, il risquait d’y avoir des étincelles. Du coin de l’œil, il avisa le fuyard qui tentait d’escalader un mur de ses membres tremblants. Et ça voulait le copier ? Mais quelle honte ! S’habiller comme lui, ok, mais quand on avait aucune classe, ça rimait à rien. L’assassin jura, et souffla en secouant la tête. La cavale n’en finirait donc jamais ? Il se rua à l’attaque, esquivant un badaud par un simple crochet, en feintant un autre par une cabriole loufoque. La rue qui s’offrait à lui était bondée de monde, ce pourquoi ce Koroshizu avait certainement préféré la voie des toits. C’était stupide de sa part s’il voulait se confronter à un Auditore, mais soit. On faisait tous des mauvais choix dans sa vie. Une carriole stationnait devant une échoppe de tissu. Parfait, voilà qui agrémenterait l’escalade d’un petit soupçon de piment ! Rafaelo bondit sur le rebord en bois et s’accrocha à l’enseigne de la boutique. Il se hissa à la force des bras puis sauta sur l’encadrement d’une fenêtre pour finir par se hisser sur le toit. Il se releva en s’époussetant, alors que l’enseigne s’écrasait sur la boutique. Dommage … Pas de victime ? Tant mieux.

Il s’autorisa un bref regard en arrière, la fumée sortait par les fenêtres de la taverne, un agréable spectacle. L’assassin sourit avant de reprendre la poursuite. De toute manière, sa cible n’avait réussi qu’à se hisser deux toits plus loin, et courait à en perdre haleine, tellement paniqué que s’il n’était encore tombé en bas, cela tenait du miracle. Un grand fracas retentit soudain. Euh ? C’était quoi encore ce bordel ? Encore le poiscaille ? Ouch, heureusement qu’il était pas resté là-bas ! Bref, pour l’heure, il avait d’autres chats à fouetter. L’assassin pencha sa tête à droite, puis à gauche, faisant craquer sa nuque, puis il fit de même avec ses doigts pour finir par s’étirer longuement. Bien, Koroshizu avait cent mètres d’avance, cela suffirait-il ? Peut être. Rafaelo s’élança à la poursuite du fuyard, enchaînant entre sauts par-dessus les ruelles, prises de risque insensées et acrobaties maîtrisées. S’il n’était pas un maître bretteur, il restait un acrobate fort doué. Il finit par rattraper sa cible alors que celle-ci se hissait avec peine sur un énième toit. Le jeune homme prit son élan et atterrit sur le bâtiment en exécutant un roulé-boulé. Il se releva aussitôt et toisa avec malice Koroshizu.

« Si tu cherches à me copier, petite frappe, va falloir que tu te lèves tôt. C’est donc toi Koroshizu ? » questionna-t-il.

Le susnommé répondit simplement en essayant de frapper Rafaelo d’une dague. Celui-ci esquiva aisément l’attaque de l’homme épuisé par sa course. Il se déplaça d’un pas sur le côté, attrapa son poignet et le tordit violemment. Sa victime fut forcée de poser son autre main au sol pour se maintenir. L’assassin joua un peu sur la solidité de l’articulation, tirant un gémissement de douleur. Il attendit quelques secondes, puis recommença.

« Aïïïe ! Ok, ok, c’est moi Koroshizu ! T’es avec Thunder F., c’est ça ?! Pitié, j’ai jamais voulu faire ça ! » lâcha-t-il, sous le coup de la douleur.

Rafaelo arqua un sourcil, interloqué. Thunder F. ? Non, sincèrement, il n’en avait pas grand-chose à faire de ce type, et à vrai dire il ne savait même pas de qui il s’agissait. Peu importait. Il força son captif à se relever, en tirant sur son bras et lui retordit le poignet, pour la forme.

« Non, je suis venu récupérer le fric que tu nous dois, imbécile. Ne prends pas les Révolutionnaires pour des billes … tu nous dois quinze millions, l’ami. » expliqua l’assassin, visiblement déjà lassé de cette discussion.

Le sosie partit alors d’un grand éclat de rire, ce qui énerva profondément Rafaelo. Celui-ci posa sa main gauche sur l’épaule de son prisonnier, et l’envoya au sol d’une violente poussée. Il s’y écrasa tête en première, mordant littéralement le sable, tandis que l’Auditore lui tordait le bras tout en appuyant de tout son poids sur son torse.

« Tu oses rire ? » cracha-t-il, avec une moue de dédain.

« L’argent n’est déjà plus là ! La taverne sera mise à feu et à sang par Thunder, et il prendra tout, tout ! Ah ah ah …
*tousse* ah ah *tousse* … »

L’assassin desserra alors son étreinte et laissa Koroshizu se relever. Il haussa les épaule tout en acquiesçant.

« Bien … je vois. Il va être difficile de parvenir à un accord dans ce cas. Enfin, j'ai ma petite idée pour régler le problème. »
énonça-t-il, avec un petit sourire en coin.

Le fuyard se mit debout, précipitamment et regarda l’assassin avec un air effaré. Il avait l’air encore plus pitoyable avec sa lèvre éclatait et la capuche qui pendait à moitié sur son visage. Rafaelo fit un pas vers lui, ce qui eut pour résultat de le faire reculer, l’air effrayé. On ne se sortait pas indemne d’une arnaque à la Révolution. L’assassin fit soudain un bond vers sa victime et le frappa en plein plexus solaire. L’homme fut projeté au sol et s’écrasa lourdement contre le bord du toit plat. L’Auditore tira sur ses gants de cuir puis s’approcha de lui. Il tenta pathétiquement de fuir en rampant, mais il était trop tard. Le jeune homme ricana puis écrasa son talon sur l’entrejambe de sa proie, qui se tordit de douleur après un ridicule hoquet. Koroshizu se recroquevilla en position fœtale et n’émit plus aucun bruit, si ce n’est qu’il avait la bouche ouverte et semblait souffrir le martyre. Rafaelo se pencha alors sur lui et le frappa à la tempe, l’assommant pour un bon moment. Il secoua de nouveau la tête, puis le saisit de ses deux mains et le hissa sur ses épaules. Cela suffirait-il à compenser les quinze millions de berrys ? Peut être … Quoi qu’il en soit, vu le nombre de Marine qui semblait converger vers l’auberge, du moins vu des toits, mieux valait ne pas trop trainer dans le coin. L’assassin assura son chargement, puis gagna les toits du port en quelques bonds. Bien, ne restait plus qu’à amener le colis à ses commanditaires. Quelle plaie, il passerait encore pour un sauvage. Comment leur expliquer qu’un certain Thunder F. avait pris le fric pendant qu’il pourchassait Koroshizu, du moins c’était ce que supposait ce diable de sosie. Et puis de toute manière, même s’il n’avait pas le fric, il avait le gars qui le possédait, alors si ses supérieurs voulaient l’argent, ils n’auraient qu’à le faire cracher, foutredieu !
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