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[Quête] Help ! I need somebody ! Help !

Il fait froid dans cette région de Grand Line, même avec un manteau sur le dos. La neige y fait partie intégrante et ne s’efface jamais, comme les actes bons ou mauvais. Chaque action entraine une conséquence, des changements et parfois ils ne présagent rien de bon. Une simple gifle peut parfois se transformer en une peine de mort le temps de croquer une pomme. Je suis actuellement dans cette situation, encerclée par de nombreux hommes en bleu et blanc. Une commodore sur les talons, épiant chacun de mes gestes, prévoyant une possible tentative d’évasion à chaque pas, chaque mouvement de tête.
Mais qu’est ce que je peux faire dans cette situation ? Il y a presque autant de gardes armés que de phalanges sur mes doigts. Je ne vois même pas la route cachée par cette armada. A croire que je suis une des plus grandes criminelles du monde. Voila ce qui se passe quand des hommes sont considérés comme «supérieurs».

En levant la tête je peux voir le ciel, où aucuns nuages ne pointent le bout de son nez. Ainsi que le toit des maisons, souvent abimé. Les évènements qui se sont déroulés sur cette île ont dû être d’une violence sans égale. Mais je n’ai que faire du passé et de l’avenir de cette portion de terre quand je comprends que le mien est clos. Au bout du chemin il y aura tout d’abord des barreaux puis une corde m’attendant délicatement.
Peut être aurai-je une cérémonie d’enterrement ? Et si je leur demande de m’enterrer avec une pièce sur chaque œil ? Je doute qu’ils accepteraient. Pourtant cette tradition était rependue sur West Blues il y a plusieurs siècles. Ils pensaient qu’il fallait payer un passeur pour atteindre le royaume des morts sinon on errait pendant des millénaires dans d’horribles douleurs...  
Dans mon cas, la douleur sera brève mais l’attente sera longue.

Au bout d’un moment, les maisons ont laissé place l’océan qui s’étend petit à petit avec quelques mats apparaissant les uns après les autres. On approche du port. Que vais-je découvrir ? Et comme une réponse ma question, la ligne de soldat placée devant mon champ de vision s’ouvre pour me laisser admirer un immense navire protégé par d’autres gardes. Une ligne de prisonniers, mains et pieds liés, montent un par un sur le navire. Surement ceux qui ont perdus la guerre. On entendra parler d’eux qu’avec des termes péjoratifs.
Seuls ceux qui ont gagnés ont le droit aux honneurs et à la gloire. Les autres n’ont le droit qu’à une cellule miteuse, dans le meilleur des cas.
Après quelques secondes d’attente un homme, habillé avec du cuir de haut en bas, le regard dur et franc, se présente comme le commandant du galion. Suite à une courte discussion avec la commodore Ayame, il me dévisage de haut en bas, et oblige un de ses hommes à me menotter. Le jeune homme s’approche doucement de ma position, et m’attrape le bras pour me glisser les menottes. Malheureusement pour lui, il semble débuter dans le métier. J’attrape son poignet et lui tord pour l’obliger à lâcher le bracelet de fer.
Tout en relâchant la pression, j’exprime ma franchise et mon intention de ne pas chercher à m’enfuir tout en rappelant la promesse passée avec Ayame. De toutes manières je suis cernée et quitte à devoir passer par la case prison, autant que ce soit dans les meilleures conditions.

Ma demande est rejetée par un léger rappel à l'ordre dans les côtes. Le futur voyage ne sera pas de tout repos. J'espère au moins avoir une cellule à part. Endormie au milieu d'eux, je ne passerai pas la nuit sans que quelque chose n'arrive. Leur emprisonnement proche leur donnerait surement de mauvaises idées auxquelles je ne souhaite pas être mêlée ni même imaginer.

-Si je peux me permettre, on va où ? Eeet est-ce que je serais dans la même cellule que ces hommes ? Jveux dire, il y a une cellule pour les femmes ?


Dernière édition par Levy Quinn le Lun 14 Oct 2013 - 13:25, édité 4 fois
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Une femme avec du caractère, j’adore !

Sur la passerelle, un type te fait face dans son blouson en cuir et sous sa casquette d’aviateur. Il avance à grandes enjambées dans ses bottes de Cow Boy pour se planter devant toi avec un sourire ravageur. Bon sang, une fille avec ton aplomb, ça lui tape dans l’œil. Il jette un regard à la Commodore à tes côtés pour lui faire un clin d’œil qui en dit long sur son tempérament.

[Quête] Help ! I need somebody ! Help !  Deepslv-deadbaron-final-copy-302x700_imagesia-com_7cbk_large

Il t’attrape par le bras pour te trainer sur cet immense navire qui te fait face. Un bateau tellement grand que tu n’en vois pas le bout. Une dizaine de mâts, des hommes à ne plus pouvoir en voir, et des prisonniers qui se font escorter jusqu’aux geôles. Toi, le commandant du navire te tient à l’écart de tout ça. Et il te reluque avec une arrogance assumée. Un goujat à qui on a trop souvent dit qu’il était beau gosse. Ça doit être le côté rockeur musicien qui joue.

Tu sais te défendre, tu restes noble, c’est Rock poupée !

Sous tes yeux, on charge les prisonniers comme du bétail. Petit à petit, ces hommes disparaissent de sur le pont. Toi, tu restes plantée là, au milieu de cette fourmilière qui ne saisse jamais de bouger. Ayame vous suit de près, l’air contrarié par le comportement du Commandant d’Elite en charge de ton transfert. Elle signe des papiers en le surveillant d’un œil, passant de ce fait les responsabilités à Aizen Hour. C’est son nom. Et tu l’entends quand Ayame le prononce pour se plaindre de ses expressions et petits surnoms déplacés…

Ayame, ma douce, très heureux de t’avoir revue… On s’appelle, on s’refait une bouffe…

Et la pauvre fille se fait reconduire à la passerelle, presque jeter sur la neige à coup de pied dans les miches. Aizen Hour se retourne vers toi, entoure tes épaules de son bras musclé et fait quelque pas vers la porte qui descend vers les ponts inférieurs. Sourire ravageur, il ouvre la porte d’un coup de pied bien placé et siffle pour appeler deux de ses hommes qui finissent par t’entourer :

Toi, t’es dans le haut du panier, t’as tes coulisses, ta place VIP ! On nous a dit d’prendre soin d’toi, la Star, pour le show final qui t’attend à Marie Joie… Et en attendant d’arriver, permet-nous d’être ton escorte jusqu’aux portes de l’enfer…

Il te lâche brutalement, laissant les deux autres hommes te saisirent par les bras :

Bon, les connards, on s’active on s’tire de c’bled paumé ! Vous, z’allez escorter la belle jusqu’à sa chambre cinq étoiles ! Et on tripote pas les copains… Chérie, hésite pas à dire s’ils te font du mal, hein… J’te protègerai !

Pouf, te voilà trainée vers l’intérieur du navire, descendant les étages sans toucher le sol. En fait, les deux types te tiennent si fermement que tes jambes sont trop courtes pour pouvoir ralentir ta descente. Tu passes devant des cabines, des geôles, des cellules pleines de monde, mais tu ne t’arrêtes pas, à ta grande surprise. Non, il passe un temps indéfini d’escaliers et de marches en tout genre avant d’arriver dans une calle si grande qu’elle n’en a pas de fond. A peine des hublots donnant sur la mer. Dans la pénombre, vous avancez jusqu’à une cellule plus ou moins spacieuse ou se trouve un lit, des couvertures, un coussin, une table, une chaise et une lampe pour que tu puisses lire ou écrire. On te laisse rentrer, on referme la porte derrière toi, et ton escorte disparait après quelques minutes.

Tu te penses seule, mais un bruit attire ton attention.

Alors c’est toi, Levy Quinn ?

Tu plisses les yeux, et tu décides de te servir de la lampe pour éclairer la pénombre de la calle. Là, une autre cellule, immense, terriblement grande, enferme un géant reconnaissable entre mille. Staline est là, enchainé, mais souriant :

Harharhar ! On va se tenir compagnie jusqu’à la fin du voyage…
    Le commandant tout en latex s’approche à grand pas pour s’arrêter juste devant moi. Trop prêt à mon goût. Jpeux sentir son odeur envahir l’espace nous séparant. Il s’agit d’un mélange entre un parfum trop concentré en alcool et de nombreux cigares. Ca donne mal à la tête et soulève le cœur.
    Comme pour s’imposer, il m’attrape le bras tout en m’entrainant sur le pont… S’il reste collé à moi comme ça je vais surement vomir. Heureusement que là haut, le vent y est plus fort.

    Ce n’est qu’une fois sur le navire que je me rends compte de l’ampleur des évènements précédents. Le navire, le plus grand que j’ai eu l’honneur d’observer, est plein à craquer. Malgré sa taille démesurée, il n’y a plus d’espace pour se déplacer librement. Une vraie fourmilière en pleine crise. Les uns s’activent pour escorter les autres vers leurs cellules. Mais leur destination ne m’intéresse pas des masses. Où est-ce que je vais me retrouver ? Vu comment il me reluque, je finirai surement dans sa chambre personnelle… Si c’est le cas, je ne tiendrais pas longtemps face à son parfum «d’homme», comme il le surnommerait surement.

    Ayame est restée sur mes talons jusqu’au moment où Aizen la renvoi à ses occupations avec son côté macho. Je peux la haïr pour son idée de la justice, pour mon arrestation et ma mort. Mais je ne peux lui enlever son professionnalisme. Du début jusqu’à la fin, elle aura été aux petits oignons avec moi. Et même si ça m’énerve de l’avouer… j’aurais préféré qu’elle reste derrière moi plutôt que de me retrouver aux bras de ce mufle en cuir.

    Sous son étreinte, je me laisse conduire jusqu’à une porte qu’il ouvre avec panache comme s’il voulait impressionner son invité de marque. Après un long sifflement. Deux hommes sortent de l’encadrement et nous entoure. Le voila qu’il entame un monologue. Jme serais bien passé de son haleine de cigare froid et de son souffle contre ma peau. J’en ai des frissons mais au moins je peux être sûr de ne pas me retrouver au milieu de tous ces hommes sans avenirs qui n’hésiteraient pas à alourdir leur peine pour se soulager un peu. Et je connais aussi ma destination… MarieJoie. Ca sera aussi le dernier lieu que je visiterai… La fin de la lignée Quinn. Le chagrin d’Alfred sera sans égale, mais au moins, avec lui, je suis sûre que la propriété sera bien gardée.

    Les deux gardes m’entrainent le long de couloirs sans que je puisse résister. Ils n’ont pas l’air très intelligent mais ils savent y faire avec les prisonniers. Depuis que l’on est rentré dans les entrailles de cette prison mobile, je ne touche pas le sol. J’ai bien essayé au début mais rien à faire, ils me tiennent fermement et ne comptent pas me lâcher. D’ailleurs, pourquoi essayer de résister alors que je connais déjà la fin… Tiens, ça fait moins mal au bras de se laisser balloter le long des entrailles du navire qu’essayer d’avoir pied.  On passe devant plusieurs cellules où sont entassés des dizaines d’hommes, des pirates mais aussi des révolutionnaires.
    A chaque cellule, les conversations s’arrêtent  pour me regarder passer, pour essayer de me toucher, ou bien me promettre une nuit agréable en leur compagnie. Tandis que les surveillants frappent de leur crosse chaque membre dépassant un peu trop. Un simple rappel à l'ordre. J’en suis révulsée et attristée à la fois. Eux aussi finiront au bout d’une corde.

    Après une bonne vingtaine de minutes à être transportée comme un sac de pommes de terre, ils me reposent au sol pendant qu'un autre garde ouvre la porte. L’endroit est immense et plus sombre qu’une caverne oubliée. On n’y discerne rien à plus de dix pas. Seuls de faibles rayons lumineux passent au travers de minuscules hublots. J’ai l’impression qu’ils sont là seulement pour donner un genre à la pièce. La quantité de lumière, qu’ils laissent passer, est insuffisante pour éclairer un dixième de la pièce. Les ingénieurs, mécaniciens auraient bien pu s'en passer. Ou bien est-ce un genre de torture psychologique ? Donner l’impression que la liberté n’est plus qu’un petit point dans cet horizon funeste.

    Devant une cellule, ils me poussent à l’intérieur aussi violement qu’ils m’ont transportés. Je me retrouve à moitié allongée sur le semblant de lit et le sol. J’entends ensuite le tintement des clefs fermer la porte et les pas des gardes s’en aller doucement. Me relevant calmement tout en époussetant mon pantalon, je compare cette prison aux autres cellules vues pendant le trajet et je n’ai pas à me plaindre. Des couvertures sont pliées sur un côté du lit, une table et une chaise pour pouvoir travailler… si on a de quoi travailler ou lire, ce qui n’est pas mon cas. Tout ce que je possédais est resté sur le navire de ce connard de Tenryuubito et le reste m’a été enlevé par Ayame… fais chier, j’aurais bien aimé garder mon piolet… Tant pis.

    Je regarde autour de moi et ne discerne rien de plus que la pénombre. Une autre femme pour faire la discussion n’aurait pas été de trop. Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire toute seule pendant le trajet ? Regarder par la fenêtre et déprimer sur mon avenir ?... Super ! Après quelques secondes à tourner en rond pour trouver une occupation j’entends un léger bruit venant du fond de la calle. Je tourne la tête mais ne vois rien.


    Alors c’est toi, Levy Quinn ?

    Je sursaute en entendant mon nom. Qui est-ce ? Même en plissant les yeux je ne remarque rien. Attrapant la lampe, je passe mon bas au travers des barreaux pour éclairer au maximum la pièce. Un peu plus loin se trouve une cellule. Et vu la taille de son propriétaire, il s’agirait plutôt d’une cage. L’homme à l’intérieur est gigantesque. Même Diele, déjà grand, ne fait pas le poids face à cette montagne. Il est tellement grand que je n’arrive pas à discerner son visage. Qu’est ce qu’il fout ici ? Comment ont-ils réussi à le faire rentrer surtout ?

    Harharhar ! On va se tenir compagnie jusqu’à la fin du voyage…

    -… Si j’ai bonne mémoire t’es Staline non ? J’ai déjà lu deux trois trucs sur toi dans la gazette. Alors comme ça tu t’es aussi fait prendre… C’est con pour toi et tant mieux pour moi. Au moins je ne pourrirais pas seule dans cette calle humide.
    D’ailleurs, t’aurais pas un bouquin pour faire passer le temps ? Quitte à aller à MarieJoie, autant y aller en faisant quelque chose que j’aime. Mais avant de me répondre…  j’aurais deux autres questions à te poser, comment connais-tu mon nom ?
    On ne s’est jamais rencontré, et je n’ai jamais fait parler de moi dans le monde comme toi où tous ces grands criminels, tous ces Jack sans honneur, ces Toji ou Red. Et comment tu t’es retrouvé là ? Je présume qu’il s’agit d’une injustice… comme pour moi.
    Mais vu que tu connais mon nom, je présume que tu saies aussi pourquoi je suis là…  




    Dernière édition par Levy Quinn le Lun 14 Oct 2013 - 13:42, édité 2 fois
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    Harharhar ! Comment ne pas connaitre ton nom, gamine ! Ça, c’est la question ! Bien sûr que je sais pourquoi tu es là, et j’tiens même à t’applaudir ! C’est des gens avec ton cran dont on a besoin par chez nous, qu’ont pas peur de talocher ceux qui le méritent !

    Le géant applaudit pour de vrai. Tu entends ça, tu vois ses mouvements, ses deux immenses paluches se frapper l’une contre l’autre, et lui qui te regarde, plein de fierté et d’admiration.

    C’que tu as fait, fallait une sacrée paire pour le faire, ou alors, être une putain d’inconsciente… Dans les deux cas, j’admire ! Harharhar ! C’que tu fais, ça fait bouger l’monde ma grande ! ça pose question ! ça force le respect ! T’es une figure de proue sans l’savoir j’paris !

    Il rit. Il rit toujours, à gorge déployé, s’accrochant à ton œuvre comme si c’était la meilleure des choses que tu aies pu accomplir jusqu’ici. Oui, ça a bousculé ta vie. Et ça t’amène peut-être à ta mort. Mais au moins, ce géant est sincèrement admiratif. Et vu que vous allez partager de long moment ensemble, il n’hésite pas à parler de lui et de ce qu’il a fait :

    Moi, j’suis là parce que j’ai perdu une bataille. Mais c’est comme ça, j’vais pas m’apitoyer sur mon sort. J’ai perdu. Perdre, c’est pas une grave, tant qu’on s’relève et qu’on r’part ! Harharhar ! Et tu ne perds jamais tant que tu es vivant !

    Soudainement, le navire tangue et vire de bord, se met en mouvement. Par le hublot, tu vois le quai s’éloigner, progressivement. La neige tombe et encrasse la vitre, tamisant la luminosité. Tu peux dire au revoir à Drum, tu n’y reviendras pas de sitôt…

    Cramponne-toi Gamine, accroche-toi bien à ta cellule. La route jusqu’à Marie Joie s’ra pas aussi longue qu’tu l’crois, et la fin approchera bien plus vite qu’tu l’penses.

    Silence, Staline lève les mains et te les présente en s’excusant platement de ne pas pouvoir plus te distraire :

    Mais désolé pour toi, j’suis pas un grand liseur et j’peux pas t’aider. J’suis sûr que t’as tapé dans l’œil d’Aizen Hour, profite en, harhar !

    Il s’adosse à sa cellule, faisant tinter ses chaines.

    T’as prévu quoi pour t’enfuir, Gamine ?
      Ses énormes mains s’entrechoquent violement. Il ne se ménage pas en tout cas. Je peux sentir un léger courant d’air sur mon visage à chacun de ses applaudissements… ça fait du bien d’entendre quelqu’un qui partage tes pensées, d’être avec quelqu’un qui pense par lui-même avant d’agir. Pas comme ces marines qui obéissent parce qu’un homme a dit que c’était comme ça et pas autrement. Mais je me demande bien ce qu’il veut dire par «part chez nous».

      J’ai beau agité la lampe pour essayer de voir son visage, mais rien à faire, il est trop grand et la lumière trop faible. Je discerne son buste mais son visage reste enfouit dans l’ombre. Jusqu'au moment où de larges dents blanches apparaissent pour en laisser sortir un rire gras et sincère.


      *Bordel, il pourrait presque m’arracher une larme s’il ne me foutait pas à moitié les chocottes. Il fait quelle taille ? Et si j’étais au milieu de ses mains quand il m’applaudissait ? Comme une mouche entre les miennes.* Levy regarda ses mains, lui rappelant la baffe, la pomme, les menottes, Mr Rock star et ses cigares, son colocataire tout en relevant les yeux vers lui.    

      Tu as perdu la bataille… et tu seras jugé, tout comme moi ou les autres ici présent non ? Alors pourquoi tant d’espérances ? Il y a, peut être, une infime chance pour réussir à s’échapper avant MarieJoie. Et encore… Le navire commence à tanguer, entamant son départ, et comme une réponse à ses mots, je m’accroche aux barreaux.  Vu qu’on est parti je dirais que nos chances sont maintenant de … 0,002%. Peut être pourrais-je atteindre un canot de sauvetage mais pour faire quoi ensuite ? Mourir de faim et de soif en pleine mer ? Ca n’en vaut pas vraiment la peine.

      La luminosité dans la pièce diminue encore dû à la neige s’accumulant sur le hublot. Dehors, on voit le port et Drum s’éloigner tout doucement. Dommage qu’on n’aille pas à Alabastra. J’aurai bien aimé admirer leurs temples et œuvres d’art. A ce qu’il parait, ils possèdent des objets splendides. Sans aucunes chances de voir son visage pour le moment, je pose la lampe au sol et m’assieds sur le bord du lit. C’est à ce moment que je le vis approcher ses énormes mains. Comme pour me prouver qu’il ne cachait pas de livre.


      -Et oui t’as visé juste pour Aizen… Tu sembles le connaître. Tu penses qu’il va revenir ? Dis-je avec un grand sourire à mon tour. Il me plait bien finalement ce géant. Malgré les ennuies qui l’accable, il reste souriant et à confiance en l’avenir.  Lorsqu’il bouge pour se redresser j’entends ses chaines. Encore une fois, je ne m’en sors pas si mal… au moins je ne suis pas menottée.

      T’as prévu quoi pour t’enfuir, Gamine ?

      Cette phrase me stop net dans mes pensées.  Je le regarde en levant un sourcil interrogateur.

      -Comment ça qu’est ce que j’ai prévu pour m’enfuir ?... Rien du tout qu’est ce que tu croies ? Je navigue sans réel but depuis Calm Belt. Si j’avais su que tout ça m’aurait menée au fond d’une cellule, jamais je ne serais parti de chez moi. Bouffée par un monstre marin, j’ai navigué sur une merde géante, échappée à un tyrannosaure. Et jme retrouve devant un géant, ayant perdu une bataille, m’applaudissant pour avoir été inconsciente... En reprenant tes mots.
      Alors désolé de te décevoir mais je n’ai aucuns plans pour m’en sortir. J’pourrais bien essayer de fausser compagnie à notre ami le comandant mais je doute pouvoir y arriver. S’il dirige autant d’homme c’est qu’il ne doit pas être mauvais en bastonnade. Et vu son style, je suis sûr qu’il adore ce genre d’échanges.
      Alors excuse-moi de me répéter, mais je ne vois pas très bien comment disparaitre de cette cage. Mais si monsieur à une idée, je suis prête à l’entendre. Je suis toute ouïe.


      Je laisse trainer un silence. D’ailleurs… Qu’est ce que tu entends en disant «C’est des gens avec ton cran dont on a besoin par chez nous» ?
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      Staline se baisse. Tu peux enfin voir son visage imposant, avec ce sourire qui mange toute la face, l'air coriace.

      Harharhar !

      Pourquoi avoir quitté ton bled si c’est pas pour vivre ce genre de chose, Quinn ? Si c’est pas pour te sentir vivre ? Si c’est pas pour trouver une raison de continuer ?! C’est ça qu’on cherche tous quand on s’en va, et qu’on trouve parfois. C’est ce que j’ai trouvé, et ce que les miens ont !

      On a la conviction des grands ! Des volontaires par chez moi !

      La vraie question, Quinn, c’est pourquoi tu l’as taloché ? Tu me parles d’injustice, j’te cause qu’y’a une couille dans l’monde qui fout un infâme bordel, et qu’c’est p’t’être ça qui t’a fait réagir. P’t’être ça ou p’t’être que tu t’es rendue compte qu’y’avait aucune raison pour qu’un microbe avec une bulle sur la tête puisse essuyer ses pompes qui valent mille salaire sur ta pomme… Ou p’t’être que j’me trompe et qu’t’es juste une pimbêche qui s’regarde trop l’nombril.

      Mais t’as pas l’air de cette trempe, Quinn. Quand j’parle de gens de ton cran, c’est d’gens assez inconscients pour s’dresser devant un Tenryuubito, qu’ont pas envie d’leurs lécher les pieds, qui comprennent pas pourquoi ils devraient l’faire…

      Alors avant que j’te dise comment c’est chez moi, faut qu’tu me dises…

      Pourquoi tu l’as frappé ce type, hein ?
        J’écoute son rire tout en m’allongeant sur le fameux lit. Le froid commence à m’envahir et l’humidité de la pièce ne règle pas le problème. Au contraire, elle a plutôt tendance à l’augmenter… je hais le froid humide. Finalement, avec son froid sec, Drum n’était pas si mal. J’attrape une couverture et la place maladroitement  sur moi. Tandis que l’autre me sert d’oreiller.

        Les mains, entre le coussin de fortune et ma tête, je regarde fixement le plafond… Dans sa direction serait plus juste. En effet, tout ce que je vois n’est que ténèbres. Tout autour de moi n’est qu’ombres. Seul la lampe et les hublots apportent un peu de clarté dans cette vaste calle sombre. A travers la vitre, se trouvant juste à côté de mon visage, je vois l’océan. Le port n’est plus visible depuis un petit moment déjà. Au loin, quelques oiseaux indiquent que l’on se trouve encore prêt des côtes.

        Me positionnant sur les coudes, je peux enfin voir son visage. Il s’est approché de ma cellule pour me laisser voir ses yeux. Ses grands yeux noirs, profonds et perçants. J’ai l’impression qu’il scrute chacune des réactions de mon visage, un froncement de sourcil, un mouvement de lèvres ou des yeux. Comparé à tout à l’heure où il semblait joyeux, maintenant je le sens professionnel. Aurais-je touchée un point sensible en disant m’être trompée en partant de chez moi ?  


        Alors avant que j’te dise comment c’est chez moi, faut qu’tu me dises… Pourquoi tu l’as frappé ce type, hein ?

        -Ahah ! On peut dire que tu lâches tes informations qu’au compte goutte toi. Tu veux savoir pourquoi j’ai quitté mon Bled ? Tout simplement pour devenir la plus grande Archéologue du monde. As-tu déjà entendu parler de la célèbre Nico Robin ? Je souhaite suivre ses pas et découvrir les… . Tu m’excuses mais je garderais quelques informations secrètes moi-aussi. Un sourire apparait sur mon visage comme une répartie au sien.

        -Me regarder le nombril ? Surement un peu, j’aime me faire belle, c’est naturel non ? Mais être une pimbêche… Redis ça et je te ferais manger ta moustache. Dis-je avec un clin d’œil amical.

        -Et pour en revenir au problème, pourquoi je l’ai frappé ? Parce que c’était un connard d’esclavagiste. Il se pensait supérieur, imbu de lui-même, l’égalité ne semblait pas exister pour lui. J’avais l’impression qu’il se croyait intouchable et j’ai voulu lui prouver le contraire. Et si c’était à refaire je le refais en lui faisant bouffer quelques phalanges de plus. Alors si pour toi avoir du cran signifie être en partie inconsciente, alors oui j’en ai. Mais il en faut bien quand on a un métier comme le mien. Haaaaa, A ton tour… de me do… me donner… des infos.

        En regardant de nouveau dehors, il n’y a plus d’oiseaux et le soleil tombe sous l’horizon. D’ailleurs, je n’ai pas dormi depuis un moment et ces deux jours ont été plus qu’épuisant. Physiquement comme mentalement. Je l’entends parler mais ne comprends pas tout ce qu’il raconte. Mes paupières se ferment toutes seules et j’ai de plus en plus de mal à entendre sa voix. Il ne s’éloigne pas et pourtant j’en ai l’impression… zzzzz.
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        Salut chérie…

        Tu rouvres les yeux et la première chose que tu vois, c’est la tête d’Aizen Hour, posée contre les barreaux, à te regarder fixement avec un p’tit sourire. Y’a de quoi se sentir agressé, épié même. A côté, un bruit désagréable perturbe ton ouïe. Pas dur de comprendre que le géant ronfle comme une armée de tracteurs en marche. Dur la captivité…

        Bien dormi ? J’sais pas comment tu fais à côté de l’ouragan là… Si tu veux… Mon lit est grand…

        Regard appuyé, c’est lorsqu’il comprend que tu ne mangeras pas de ce pain-là qu’il te désigne du doigt un carnet et un livre qu’il a pris soin de poser sur ton bureau. Tu as même droit à un crayon mal taillé. Le livre ? « Le BAN, ce que vous devez en retenir » en format poche. On peut pas tout avoir dans la vie, mais c’est toujours mieux que rien. D’ailleurs, ça doit être son livre de chevet, sa bible, et probablement le seul bouquin a des kilomètres à la ronde… T’as bien de la chance qu’il accepte de te le laisser. En bref, un livre qui va te causer du B.A.BA des règles du BAN et du GM en général… Engagez-vous, qu’ils disaient…

        Ton grand copain Révolutionnaire a plaidé ta cause, il a dit qu’t’étais une tronche, qu’t’avais besoin d’lecture, d’écriture, d’faire des recherches… J’trouve ça très con mais on choisit pas c’qu’on aime. Enfin… Si t’m’fais une lettre d’amour, hésite pas à m’la faire passer…

        Il tend la main et fait mine de te tirer dessus avec ses deux doigts. Il souffle sur le bout du « canon » et te renvoie un baiser ravageur censé te faire tomber en pâmoison devant sa classe et son charisme légendaire. Et sur ces entre-faits, il tourne les talons et quitte la cale en sifflotant…

        Harharhar… Kilékon.
          Je me suis endormie comme une masse sur cette banquette froide et trop dure. Un faible rayon, passant par le hublot, tombe sur mes paupières encore fermées, me tirant petit à petit de ce rêve étrange. A l’intérieur de celui-ci, je suis allongée sur une plage tandis que le soleil se lève dans de magnifiques rayons rouge-sang. Le sable, quant à lui, est froid de la longue nuit qu’il vient de passer sous la lune. Devant moi, l’océan, déferlant ses vagues inlassablement dans un boucan infernal. Dans ma main droite une cigarette se consume doucement tandis que dans l’autre l’histoire des civilisations disparues de la 4eme voie de Grand Line. J’ai l’impression d’être au paradis. Mais ce rêve si beau et apaisant se transforme rapidement en cauchemar. De la mer une multitude, voir même une incommensurable armée d’hommes en eau marchent dans ma direction et s’arrêtent à quelques pas de moi. Puis, j’entends un craquement venu du ciel et, en levant les yeux, je vois un point noir tomber à une vitesse folle dans ma direction pour se stopper à deux mètres du sol. Cet ancien point n’était autre qu’une corde, qui pendouille du ciel juste au dessus du nez pour finalement me dire :

          -Salut chérie…

          Je sursaute à moitié et ouvre enfin les yeux… j’aurais préféré les laisser fermer. Aizen est juste devant moi, la tête coincée entre les barreaux lui donnant un côté asperge. Ses yeux me fixent sans cligner et, avec son petit sourire en coin, j’ai l’impression que de nombreuses idées lui passent par la tête. Depuis combien de temps est-il là ? 5 minutes, peut être 10 voir même plus. On ne sait jamais avec ce genre de type. Dans sa cage, Staline ronfle… au moins il dort bien lui… Tiens c’est amusant, on dirait le bruit des vagues de mon rêve. Surement pour ça qu’il ne m’a pas réveillée.

          Lorsque Mr Rock me propose de le rejoindre dans son lit, je le regarde avec un air blasé mêlé au dégoût. Après quelques secondes à se regarder dans le blanc des yeux, il me montre la petite table où s’on maintenant posés un livre et un crayon à papier… Malgré son air brusque et malodorant, il a peut être un bon fond… Ah nan, c’est mon nouvel ami qui est révolutionnaire. J’aurais dit pirate… mais c’est peut être ça qu’il voulait dire par part chez nous.

          Tout le reste du temps où il se trouve dans la calle je reste stoïque… Je ne sais pas quoi dire ou faire face à une telle attitude. C’est quoi cette mentalité ? Et puis c’est quoi ce comportement ? Une fois seule avec le géant, je reste assise en tailleur sur ma planche. Comme bloquée par quelque chose. Une force inconnue me bloque les cordes vocales. Comme si une main se trouvait devant ma bouche. Mais le rire, presque coutumier maintenant, du  géant débloqua cette malédiction et je pu me lever sur le lit tout en pointant un doigt accusateur sur la porte d’entrée plongée dans le noir.


          -ET TOI ! Ouais toi ! Tête de nœuds. Tu crois impressionner qui avec ton baratin de lover du dimanche ? Une lettre d’amour … T’en ferais quoi ? Je suis sûr que tu n’arriverais pas à la déchiffrer. Tu trouves ça con de faire des recherches ? Tu aurais peut être du faire un peu plus d’études et pas rester coincé dans ton monde de Rock, Blues et Latex ! Et tout ce que je souhaite te faire passer c’est un coup de pompe.

          Ca fait du bien de se défouler un peu ! Je regarde autour de moi,la seule que je puisse voir est un petit morceau du soleil à travers la toute petite minuscule vitre. Il devrait être huit heures du matin au grand maximum… Jpense. Dans cette salle si sombre, il est impossible de savoir l’heure. Surtout que la lampe ne fonctionne plus. C’est bien du matériel bon marché… Descendant de l’estrade, je m’approche du livre un peu intriguée… «Le BAN, ce que vous devez en retenir».

          -Génial… Merci pour le livre d’ailleurs, dommage pour le résultat. C’est l’intention qui compte… D’ailleurs en parlant d’intention. Tu comptes faire quoi pour t’en sortir toi ?
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          Staline applaudit sa prestation avec ses grosses paluches, riant de plus belle à tes déclarations. Ta compagnie a l’air de rendre son voyage moins éprouvant. C’est toujours ça de pris dans des moments pareils ou l’on sait qu’on se dirige vers le pire. Avec la chute d’Impel Down et sa prime, le géant révolutionnaire sait qu’il n’a plus longtemps à vivre et qu’on ne pourra pas le garder éternellement sur un navire. Mais la situation n’a pas l’air de l’inquiéter, il est même confiant et jovial, n’affichant aucun signe de détresse. De là, tu peux comprendre qu’en effet, il n’a pas l’intention d’aller se faire couper la tête ou de rester enfermer, et qu’il a sans doute un plan pour s’en sortir…

          Tu le sauras bien assez tôt… Quand nous serons plus au large, quand tu t’y attendras le moins, il sera temps de nous en aller… Enfin…

          Il chuchote, l’air malicieux et toujours souriant, en se penchant vers l’avant pour t’interroger du regard :

          Tu voudras venir avec moi ?

          HRP :
            -Venir avec toi ou bien mourir… Jpense venir. Dis-je avec un léger sourire en coin.



            Cela fait maintenant une petite semaine que nous sommes enfermés, le géant et moi, dans cette calle humide. J’ai l’impression que cela fait un demi-siècle que je suis avec lui. Le temps, à cause de  l’absence de lumière, semble s’écouler différemment. Chaque secondes semblent être des heures et les jours des mois. Heureusement que Staline est là. Jamais je n’aurai pu tenir sans lui. A l’heure qu’il est je serais surement folle à lier. Complètement barge en train de lire pour la énième fois ma seule lecture. Et encore, sans lui je n’aurais peut être pas eu de bouquin.On parle de presque tout ensemble. Du plat préféré au plus honteux moment de notre vie tout en passant par des parties de chifoumi endiablées… On s’occupe comme on peut en cellule.    

            La nourriture est, sans mentir, d’un goût indigeste. On aurait pu décrire ça comme la plus abjecte, nauséeuse et infecte soupe mais si précieuse dans ces moments où l’on n’a pas le choix. Chaque passage des deux costauds, du premier jour, nous donnaient envie de rire. Une fois parti, on se moquait deux pendants des heures… ou minutes… secondes ? Bref, on se moquait d’eux.  

            Tous les soirs je voyais le même cauchemar. Seule la fin était différente. Derrière la corde m’appelant chérie, quelque chose approchait rapidement mais à ce passage, je me réveil souvent en sursaut avec le cœur battant. Putain de rêve ! Déjà que la planche devient chaque fois plus dure, je coupe mon court temps de sommeil… et l’autre qui ronfle à côté.




            Ayant quitté Drum depuis longtemps, la chaleur était grimpée plutôt rapidement. Avec l’humidité présente dans la calle, on se serait dit au fin fond d’une jungle. Les hublots, totalement embués ne laissaient rien voir du dehors. De toutes façons, on ne voyait qu’une étendu d’eau ondulant verticalement. Les bavardages s’étaient espacés et les moments de silence accentués. Peut être était-ce dû à l’atmosphère me faisant penser à l’archipel Vert. Toute petite, mes parents m’emmenaient souvent là-bas et je détestais ça. Toujours à devoir se faufiler à travers la végétation, les carnivores du coin guettant la moindre proie. Le seul but était d’avancer. Si on stagne, ça finit toujours entre quatre planches de bois. Je me rappelais mes premiers pas à travers toute cette flore dangreuse, mortelle. Toutes les fois où je pensais y rester. Ce fût au tour d'Alfred et de la maison de me revenir en tête. Jme sentais triste et heureuse à la fois. Si je devais refaire le choix de partir, je le ferais...

            Mais aujourd’hui, après au moins un mois et dix-sept jours de calvaire, quelque chose semble différent. La température s’est rafraichie au lieu de grimper comme à son habitude. Staline est toujours dans sa cellule et, après tout se temps passé dans le noir, je peux le discerner plus aisément. J’ai l’impression qu’il n’a pas bougé d’un pouce depuis que je l’ai rencontré. Regardant par le hublot j’observe un léger voile blanc se déposer brièvement dessus avant de se faire engloutir par les vagues. Je reste un petit moment devant ce phénomène essayant, à travers la saleté de la lucarne, qu’est ce que cette chose pouvait bien être.


            -Tu fais quoi à regarder cette vitre si minutieusement ?

            -Bah… Tu vas pas me croire… mais je crois qu’il neige...
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            De la neige ? En été ?

            - HarHarHar ! Sacrée elle !

            Difficile de concevoir l’idée. Encore plus de l’imaginer lorsqu’on ne le voit pas de ses propres yeux. Pourtant, s’amassant à ton hublot, c’est bien des flocons de neige. Tu vois à l’extérieur sans vraiment voir, et progressivement tu ne vois plus du tout. Un vent glacial pénètre dans la cale, sûrement par une entrée d’eau mal rebouché, et vous fait frissonner tous les deux. La situation n’a rien d’amusante et pourtant, Staline esquisse un sourire gigantesque, encore plus que ce qu’il a pu t’offrir jusqu’ici. Un petit rire perce dans ce silence de plomb, avant qu’il n’ajoute :

            - Ma grande, va falloir te préparer à bouger.

            *

            - J’y vais.
            - Vous êtes sûre ?
            - Pourquoi ? Tu veux me retenir bonhomme ?
            - Non, ce n’est pas ce que je voulais dire, juste… Seule, sur ce navire, ça risque d’être dangereux. Il y a beaucoup d’hommes et…
            - Si vous êtes là et que vous vous tenez prêt, je n’ai aucune raison de m’inquiéter. Suivez le plan et les ordres et tout ira bien pour moi.
            - Quand est-ce qu’on saura que c’est le bon moment pour tirer ?
            - Je vous ferais un signe.

            Emilie Knox fait face à ses hommes avec un sourire tranquille. Sous les yeux de ses collègues, elle disparait et se dissipe en une dizaine, puis une centaine de flocon qui volent droit vers le cuirassé à l’horizon…

            - Vous le reconnaitrez.
            - Bien madame.

            *

            Dehors, les flocons tombent doucement. Ils virevoltent au gré de l’air et fondent sous le nez des marines qui n’en croient pas leurs yeux. Aizen Hour reste sceptique. De la neige, ici, ce n’est pas normal. Même si sur Grand Line, le normal ne l'est pas vraiment.

            - Restez vigilants ! Ne vous laissez pas avoir…

            Vigilant, lui, il l’est. Il file à la barre rapidement pour maintenir le cap, mais à peine a-t-il franchi les marches qui le séparent de son navigateur que la neige tombe deux fois plus, avec des flocons deux fois plus gros. Pourtant, le ciel est clairement dégagé, et même si Grand Line est une mer capricieuse, ça n’a rien de naturel… Il s’inquiète d’autant plus, sommes ses hommes de trouver une explication à ce phénomène qui n’en a aucune…
            Soudainement, le navire est comme pris dans un tourbillon de neige et une épaisse couche de poudreuse recouvre le pont et les rambardes. Les hommes sont frigorifiés, cherchent même à se mettre à l’abri, mais Aizen ne l’entend pas de cette oreille. Le tourbillon s’élève haut, très haut dans le ciel, et s’intensifie, faisant s’accumuler un amas encore plus considérable de neige sur le navire marine…

            *

            Au loin, le chebec attend dans l’ombre. Les hommes regardent, emmitouflés dans leurs doudounes alors que la température est clairement étouffante à l’extérieur. Certains sont au bord du malaise, mais ils tiennent bon, les yeux rivés sur le cuirassé qui disparait progressivement sous la neige…

            - Vous pensez que c’est le signe ?
            - Euh, aucune idée…
            - Elle compte sur nous les gars…
            - Ouais bah euh… Dans le doute…

            FEU !

            Une salve de boulets de canon s’écrase sur le flan du cuirassé de la Marine. Aizen Hour sonne la cloche, demandant à ses hommes de se mettre immédiatement en formation de combat, prêts à répliquer. Dans la tempête qui s’abat sur le navire, l’homme distingue la silhouette d’une femme qui se forme dans la chute de neige…

            - Toi !
            - Vigilant, mais pas assez…


            - Notre monde vaut la peine qu'on se batte pour lui !
              Sacré elle ? Comment ça sacré elle ? De qui parle-t-il ? De la neige ? Je pense pas. C’est juste un changement climatologique brutal dû à Grand Line, rien de plus. Je reste fixée sur le hublot, essayant de voir quelque chose à travers mais cela devient vite difficile. En effet, les flocons se déposant sur le hublot n’ont pas l’air de vouloir nettoyer la vitre. Bien au contraire, ils se collent petit à petit à l’extérieur ne laissant plus rien entrevoir… Si c’est une tempête qui se prépare, va falloir s’accrocher.

              D’un seul coup, un vent glacial à la limite du supportable s’engouffre dans la calle pour finir par nous entourer de ses bras frigorifiques. Un frisson me traverse le corps des pieds à la tête. Comprenant que la situation ne va pas s’améliorer, je me dirige vers la chaise et attrape mon manteau pour le remettre sur les épaules. Regardant Staline, qui n’a pas bougé, je remarque un gigantesque sourire se dessiner sur son visage… Ce n’est pas normal. On ne sourit pas à une tempête de Grand Line.


              -Ma grande, va falloir te préparer à bouger.

              Je ne sais pas vraiment pourquoi, surement un réflexe  ou un instinct de survis, mais à la fin de sa phrase, j’attrape le pauvre crayon mal taillé et le livre posés sur la table. Cela doit bien faire plusieurs jours qu’ils n’ont pas changés de place. Le silence s’installe dans la calle. Aucuns de nous ne parle, Staline pour une raison que j’ignore. Moi, par stress, par curiosité, par liberté. Alors c’est ainsi qu’il avait prévu de s’échapper… avec une tempête de neige. Elle doit avoir quelque chose de spéciale mais quoi ?... Si cette tempête était naturelle, jamais il n’aurait dit ça ou ne serait aussi heureux ? Alors qu’est ce que ça peut être… Et si… Non pas possible. Ce serait la première fois que j’en vois un à l’action… un vrai utilisateur d’un fruit du démon venant pour le libérer ? Pas possible… Quoiqu’on ne sait jamais. La révolution peut avoir un grand nombre d’atouts insoupçonnés.
              Cela fait maintenant un petit moment que j’attends quelque chose. Peut importe de quoi il s’agit, il faut qu’il se passe quelque chose sinon je vais devenir folle.


              -Dis-moi… Ca prend du…         BOUM

              Le navire tout entier vient de tanguer violement, manquant de m'écraser contre les barreaux de la cellule, tandis que la cloche sonne l’alerte. Qu’est ce que c’était ? Une attaque… Alors ça a vraiment commencé ! Le froid s’amplifie petit à petit et je dois tourner en rond tout en me frottant le corps pour ne pas tomber en hypothermie…

              -Bordel, il fait froid… j’espère qu’on ne va pas nous oublier. Dis-je pour réchauffer l’atmosphère.
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              Tu as à peine dit ces mots qu’une deuxième salve de boulets de canon s’écrase sur le navire. Ils éclatent le bois violemment et l’un des boulets rencontre les barreaux de ta cellule. Tu manques de te casser la figure, ta cage tangue dangereusement, ton lit éclate sous le choc et une fumée blanchâtre s’élève à présent. Il fait encore plus froid et tu peux voir maintenant que la tempête rentre à l’intérieur de la calle, refroidissant l’atmosphère.

              Mais tu peux voir autre chose : Les barreaux se sont tordus sous le choc. Ils n’ont pas cédé, mais tu peux passer (en te contorsionnant beaucoup) et te libérer.

              Harharhar ! T’es en veine !

              Le géant, lui, ne l’est pas autant. Et de toute façon, ce n’est pas un espace comme celui-ci qui lui aurait permis de sortir, vu sa taille. Bref, tu te rends compte qu’il y a un autre problème : l’eau s’infiltre dans la calle à cause du trou, et qu’il ne faudra pas longtemps au navire pour couler. Pas besoin d’être une experte pour comprendre qu’il ne fait pas bon trainer dans le coin.

              Tu me files un coup de patte ? Va donc me chercher la clef pour que je me libère !

              Sur le pont, le combat sévit toujours, et les tirs ne cessent pas. Simplement, le navire marine répond avec ses propres canons…

              Et ton pote le géant te demande de te jeter au milieu d’une guerre pour une petite clef que tu vas trouver dieu sait ou ?

              Qu’ils sont durs les révolutionnaires.
                A peine ai-je fini de prononcer cette petite blague qu’une deuxième salve fait trembler toute l’architecture de navire. Les boulets traversent la coque, faisant voler le bois à travers toute la calle, et l’un d’eux finit sa course contre les barreaux de ma cellule. Le choc est si violent que mon ancienne banquette ne tient pas le coup et décide d’éclater. Je me retrouve assise sur le sol, la tête recroquevillée entre le livre et le crayon à papier, ces derniers toujours entre mes mains.

                Me relevant doucement pour admirer les dommages infligés au navire de guerre marine, j’aperçois un nuage blanc s’engouffrant par le trou découpé, quelques secondes plus tôt, dans la coque. La température est encore tombée, mes dents et mes genoux improvisent une symphonie pour l’occasion. Lorsque je me retourne vers Staline pour voir s’il va bien, je remarque que les barreaux se sont décalés pour me laisser une petite faille. Je m’approche de l’ouverture et y passe mon bras droit jusqu’à l’épaule. Le fer est encore plus glacial que je l’aurai cru. Chaque fois que ma peau le touche, je sens un frisson me traverser l’échine.

                Je passe ensuite la tête… Les barreaux sont un peu trop serrés me donnant l’impression de mettre un pull trop petit… beaucoup plus dur et froid aussi. Après plusieurs secondes à galérer, pour faire passer le haut du corps, je place le crayon de papier entre les dents et attrape le barreau à pleines mains pour me pousser. Et ainsi réussir à sortir de la cellule. Je me retiens tant bien que mal une fois à l’extérieur de cette foutue cage. Le bateau n’est pas dans son meilleur état et tangue de plus en plus fortement. L’eau qui s’infiltre, grâce à la nouvelle déco des amis du géant, ne laisse rien présager de bon non plus.


                Tu me files un coup de patte ? Va donc me chercher la clef pour que je me libère !
                Je le regarde avec un air interrogateur et dis :

                -MmmM… *Quelle conne* J’enlève le crayon de papier d’entre les dents et reprends :

                -La clef ?! Sérieusement, jamais je réussirais à la trouver. Il est trop grand ce rafiot, et avec l’eau qui monte, tu vas te retrouver au fond de l’océan avant que j’ai eu le temps de me renseigner… Attends une seconde, jvais essayer un truc.

                Je m’agenouille devant sa cellule et enfonce le crayon à papier à l’intérieur. J’ai déjà réussi avec une épingle alors pourquoi pas avec ça. Je reste un couple de minutes à tenter la chance, me mordant doucement la lèvre inférieure à chaque tentative avortée. Après quelques essaies, j’entends finalement le cliquetis de la porte et, avec un certain sourire fière sur le visage, j’ouvre la porte de sa cellule.

                -Alors, on dit quoi ? ahah… Mais tu ne passeras jamais par la porte… Jte propose qu’on se retrouve sur le pont. Jvais chercher un moyen d’ouvrir le pont. C’est surement dans la salle de contrôle… On se rejoint où après ? C'est quoi votre plan ?
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                Harharhar, t'as un bol monstre ma grande ! Pire que la sainte coupe afro !

                Le géant bouge, sort de sa cellule et tangue finalement pour réussir à s'extraire de sa cage. Il tient à peine debout dans cette cale. Alors qu'il n'est pas totalement déplié, il te surplombe. Tu vois que le navire, troué à cause des coups de canon, vacille légèrement à cause du poids qu'il pèse et du mouvement de celui-ci. Le plancher grince dangereusement...

                T'inquiète pas pour moi, inquiète toi d'réussir à sortir d'ici et à pas mourir. T'sais, ce rafiot a été construit autour de moi, pour pouvoir me déplacer jusqu'à Impel. J'peux m'en extraire tout seul, ouais... J'm'en sortirais, mais j'vais attendre que tous mes frères révolutionnaires soient retournés sur le chabec avant d'envoyer ce bateau au fond de l'océan...

                Il se penche et cherche à poser sa paluche sur ton épaule pour te parler. Il se ravise très vite en souriant de toutes ses dents, et se contente de frotter son doigt sur le sommet de ton crâne avec un air fraternel et affectueux :

                T'dois faire quelque chose pour moi... T'dois trouver la donzelle qu'a foutu tout ce boxon, elle s'appelle Knox, lui dire qu'il faut qu'ils repartent tous vite avant d'finir à la flotte. Qu'ils ont pas plus de dix minutes avant que le navire coule... J'tiens à mes frères, alors j'te confie leurs vies, à tous.

                Et levant son énorme pouce pour te mettre en confiance, il ajoute :

                J'compte sur toi, ma grande.
                  -Je comprends rien à ton histoire de coupe afro…  mais moi j’appelle ça la classe Haha !

                  Le géant se lève, enfin essaye, vu qu’il reste à demi-plié. On aurait dit une montagne s’érigeant doucement mais surement vers les cieux. Il attrape la porte de sa cellule d’une poignée ferme et sort doucement de sa cage. Chacun de ses pas fait tanguer doucement mais surement tout le navire… combien de tonnes pèse-t-il ? Je n’ose même pas l’imaginer… Le plancher n’a pas l’air en confiance non plus vu les grincements qu’il émet. Il semble vouloir lâcher à chacun de ses mouvements.

                  Le mystère est, quant à lui, élucidé. Ils ont carrément construits ce navire autour de Staline… Il semble être assez important à leurs yeux pour investir autant de temps et d’argent… Alors comme ça tu veux rester en dernière ligne pendant que moi je serais de l’autre côté. Enfin… si j’y arrive. C’est vrai, ça doit être la pagaille la haut… En tout cas, le seul à pouvoir envoyer ce navire par le fond c’est bien lui. Il a qu’à lever le pouce pour exploser les murs… En parlant de pouce, il approche son énorme main de moi mais se ravise au dernier moment pour poser déposer délicatement le bout de son index. Qui est, il faut le préciser, immensément gros.

                  Knox… Alors c’est bien un fruit du démon. La fameuse personne responsable de toute cette panique. Une révolutionnaire venu récupérer ses frères des griffes de la marine. Première fois que j’aurais la chance d’en voir un en vrai. Ce n’est pas donné à tout le monde d’en posséder un, c’est n véritable honneur même. En contre parti… l’eau c’est fini. A part dans les baignoires, les bains sont déconseillés, ce qui est bien dommage en soit.

                  Ah oui, quand même… 10 minutes, ça ne laisse pas un champ d’action très large. Va falloir s’activer un petit peu. Et d’ailleurs comment je vais bien pouvoir la retrouver cette Knox. Je ne sais pas à quoi elle ressemble… Le plus pratique ce serait de parler partout sur le ba… La salle de commande ! Il doit bien y avoir un Den-Den spécial pour ça… Ca devrait être le plus simple

                  La fin de son dialogue est lourd voir triste sur les bords. J’ai l’impression que ses phrases tombent lourdement comme pour insister sur quelque chose de mauvais, qui laisse le souffle court. Tu insinues quoi en disant que tu me confies leur vie ? Tu comptes sur moi pourquoi ? Dans le plan tu viens avec nous. Comment ça tu comptes sur moi ? C’est un poids supplémentaire sur les épaules ça.
                  Je reste quelques secondes pour réfléchir à ma réponse. Et, tout en levant mon petit pouce face au sien je lui réponds :


                  -Mourir ?... Hé, j’compte bien rester vivante et tu ne perds jamais tant que tu es vivant, non ? Knox, c’est noté. Un petit truc pour la reconnaître facilement ? Et T’es vraiment prêt à tout miser sur une inconnue ? Ca force le respect, je vais essayer de faire de mon mieux.

                  Il me glisse un renseignement sur le physique de cette fameuse révolutionnaire. Tout en me dirigeant vers la porte,  je me le répète une fois entre les dents et une seconde fois dans mon esprit. Comme pour l’enregistrer, pour en imprégner mes pensées. La porte s’ouvre lentement dans un grincement strident. Les gardes l’ont surement laissée ouverte pensant les barreaux suffisant à notre cloisonnement… Ils avaient oubliés la chance. Une fois de l’autre côté, et la séparation refermée, Je commence à entendre un fond sonore. Comme un brouhaha entre mêlé de sons sourd et grave.

                  Je dois trouver le poste de commande de toute urgence… Mais je sais pas du tout où il est. Peut importe, faut y aller. Je m’élance à travers ce labyrinthe de fer et de bois. Une cloche retentie inlassablement dans tout le navire. L’ambiance s’est transformée. Passant d’une atmosphère de résignation à un état d’énergie couplé à la peur. Une peur invisible, comme si à chaque virage la mort nous attendait avec son plus beau sourire.
                  Au début de ma course, j’essayais de retrouver le chemin par lequel j’étais entrée mais sans grand succès. Je m’arrête donc quelques secondes afin de récupérer un peu mon souffle et mettre au clair mes idées.


                  *Le poste de commande où est ce qu’il peut être ? En hauteur ça c’est obligé, et à l’avant… non, il ne verrait pas ce qui se passe sur son navire et ça ne serait pas pratique pour les manœuvres… Au milieu ? Pourquoi pas mais pas optimum… Tandis qu’à l’arrière ça serait parfait. Bon angle de vue sur tout le navire, et sur les alentours pour voir venir les évènements.*

                  A la fin de ce petit brainstorming, je m’élance donc vers le cul du navire. Après avoir monté quelques escaliers, le son semble s’être accru. Je me trouve encore à quelques étages du ponton et pourtant la bataille semble si proche. Je passe devant un nombre impressionnant de cellules vides… La sortie est proche.

                  Et lorsqu’enfin j’ouvre la porte menant à l’air libre, je tombe nez à nez avec une scène des plus violentes de ma carrière de chasseuse de trésor. Un champ de bataille en direct. Un nombre incalculable de personnes se battent, crient, blessent, tuent leurs adversaires… Pourquoi ont-ils des fusils, des épées et je ne sais quoi alors que je n’ai qu’un crayon ?!

                  A ma droite, j’entends un crie. En tournant la tête, j’aperçois un homme en bleu et blanc me foncer dessus avec sa baillonette. Le livre, resté dans mon autre main depuis tout ce temps, m’aura finalement était utile. Je le lance violement sur la tête du jeune homme qui dévie sa trajectoire. Profitant de son déséquilibre, je l’attrape par le manche de son arme et lui donne un violent coup de pied dans le ventre. Ce dernier tombe à terre un peu sonné jusqu’à ce qu’une crosse lui atterrisse au coin de la figure pour le faire tomber dans un sommeil profond.


                  *J’ai gagné un fusil… c’est déjà pas trop mal. Alors… C’est par… C’eeesst paaarr LA !... Mais c’est quoi toute cette neige ?*

                  L’attaque surprise m’ayant complètement fait oublier le reste, je redécouvre la neige recouvrant l’intégralité du ponton et le froid allant avec… Jsuis pas assez couverte, fait chier.

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                  Je me frotte les bras pour me réchauffer un peu avant de m’élancer vers le poste de commande. En temps normal, cela aurait été plutôt facile. Cependant le ponton est, inégalement, recouvert d’un mélange de neige sale fondue et de sang rendant le sol légèrement glissant malgré mes bottes. A d’autres endroits, se dressent des parcelles de neiges où aucun affrontement à encore n’eut lieu. Mais dans ces conditions là, cela devenait un périple. A n’importe quel moment, un homme pouvait remarquer ma présence et s’en prendre à moi. Lors d’une guerre, on se trouve souvent dans un camp.

                  Aujourd’hui, je me situe au milieu. Je pourrais, tout aussi bien, me faire attaquer par un révolutionnaire que par un marine… Bon ce n’est pas le moment de tergiverser. Comme on dit dans le jargon… fonce ! Je m’élance, d’un pas sûr sur le champ de bataille.

                  Un, deux, trois pas, je me cache derrière un canon. De l’autre côté deux hommes se livrent un duel au sabre. Le marine reçoit un coup de manche sur la joue qui le fait basculer au dessus de la rambarde. Tandis que le révolutionnaire se retourne pour repartir au combat… 8 pas de course plus tard, un homme se dresse devant moi voulant m’arrêter. Je lève mon arme mais, le temps que je réalise quelque chose, il s’écroule, touché dans le dos par la balle perdue d’un marine. Crachant du sang avant qu’une petite flaque autour de lui ne grossisse. N’ayant d’autre choix, je saute au dessus de lui. Et, au lieu de bien me rétablir, je trébuche sur une arme posée sur le sol. Poussant dans ma chute deux marines au sol.


                  *Aie aie aie ! Ça sent pas bon *

                  Je me relève rapidement et me dirige vers le bord du navire, n’ayant nul autre endroit où aller. Les deux hommes, quant à eux savent où aller et se dirigent dans ma direction. Bientôt, je me trouve obligée d’attraper le cordage et de commencer mon ascension. Je vois le doigt d’un de mes assaillants frôler la semelle de mes chaussures. Tandis que le support tremble par l’arrivée de l'autre homme… Va falloir presser le pas, surtout que le fusil ne rend pas la montée plus facile. N’ayant pas de gants, le froid glace mes doigts et chaque accroche représente une vive douleur à l’intérieur de mes articulations.
                  Je continue ma route sans regarder en arrière malgré les insultes des deux hommes. Un vent glacial vient à son tour fouetter nos visages. En arrivant sur une petite plateforme, à mi-chemin du sommet, je sens tout mon corps picoter douloureusement comme le froid c’est si bien faire. On dirait des milliers de morsures à l'intérieur des muscles.

                  Rapidement, les deux ennemis arrivent à mon niveau. Lorsque le premier apparaît, je m’élance vers lui pour cogner violement ses mains et sa mâchoire avec la crosse de mon arme. Ce dernier râle douloureusement avant de lâcher la corde et tomber dans l’océan… C’était moi ou lui. Malheureusement le second marine à eut le temps de monter sur la passerelle. Et il ne semble pas vouloir m’inviter à danser.
                  Dans un mouvement de rage et de violence, il se jette sur moi et me débarrasse du fusil qu’il jette dans le vide. J’arrive à me décaler mais il m’attrape le poignet. Après quelques secondes de lutte, je me détache de son étreinte pour me lancer sur le cordage opposé. Je dois continuer mon ascension. Mais, encore une fois, le soldat est vif et réactif. M’attrapant les jambes, je n’ai plus que les bras me raccrochant à la vie. Je suis obligée de me débattre violement afin de me libérer encore une fois de son emprise. Déséquilibré par les coups de pied, le marine bascule pour aller s’écraser, quant à lui, sur le ponton. Ca doit être une tradition dans la marine de passer par-dessus bord. Peu de personne remarque la chute de l’homme et personnes ne se préoccupent de son sort… Trop occupés avec le leur.

                  En tout cas, je peux monter tranquillement maintenant.  
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                  Arrivée au plus haut point possible, je surplombe tout le navire. Même le poste de commandement se trouve en contre bas… La vue est magnifique. D’ici je vois aisément le carnage qui fait rage sous mes pieds. Du navire révolutionnaire, plus petit que le notre, s’écoule un flot d’homme venu délivrer leurs compagnons d’armes, tandis que les marines font rempart autant qu’ils le peuvent. D’ici, ce ne sont que des fourmis… et pourtant Staline est toujours en bas attendant mon coup de fil… Je mets la main sur le menton  pour étudier la situation et en pliant machinalement les jambes pour me réchauffer un maximum.

                  -Bon alors la situation… J’ai mon manteau mais pas de gants, un crayon coincé dans ma poche et un message à faire passer. Mon objectif ? Le poste de commandement, qui est quelques mètres plus bas mais beaucoup plus loin.    Machinalement je pose mon index sur les lèvres comme pour demander le silence à une assemblée invisible.Où suis-je ? Sur la plus haute plate-forme du navire… Des cordages sur les côtés mais… Je m’agenouille et regarde si aucun câble ne part en direction de mon but… Il y en a bien un mais il s’arrête plus haut que la vitre et beaucoup plus bas que le toit…C’est pas mal, mais pas génial non plus. T’auras qu’une chance ma petite. Maintenant comment s’y rendre avec assez de vitesse pour casser la vitre ? Crayon, non, les mains, non plus. Je regarde mon blouson. Et merde… fallait que ça soit ma seule solution. J’enlève mon manteau et le froid attaque aussitôt ma peau de toutes ses forces. Mes dents claquent, mes jambes aussi, mais je dois transmettre un message. Un message de la plus haute importance. Et je n’ai pas le droit à l’erreur… cette sensation… C’est pour ça qu’on part de chez nous, ahah.*

                  Je ferme le manteau difficilement, les doigts brulant, et picotant affreusement à chaque mouvement. M’asseyant à côté de la corde, je place mes mains sous les aisselles afin de les réchauffer le plus possible durant quelques secondes… Faut y aller, je n’ai pas le temps. Quand je m'allonge sur la plate-forme glaciale, un frisson à ranimer un mort me traverse le corps, je place le blouson perpendiculairement à la corde et un bras passant par dessous. Je fais d’abord tomber mes pieds tandis que le reste de mon corps glisse peut à peu dans le vide. Le blouson entame sa descente et je me retrouve emportée avec lui. Les flocons de neige fouettent violement mes joues. Les yeux plissés, je regarde le point ultime. Celui où je devrais lâcher. A cette idée, mon cœur s’emballe et je sens une montée de stress m’envahir… Et si la fenêtre est trop solide et que ma vitesse ne suffit pas ?

                  Ce n’est pas le moment de penser à ça. Avant tout l’objectif. La limite se rapproche dangereusement tandis que la veste semble mal en point. A tel point qu’elle craque à quelques centimètres du point prévue. Je me retrouve entrainé vers la vitre. Je n’ai pas totalement le temps de me recroqueviller avant de percuter ma fenêtre d’entrée. Lorsque les premiers morceaux de verre volent en éclats, j’en sens quelques uns me lacérer les bras et les jambes. De larges griffes rouges apparaissent tandis que je m’étale sur le sol. En me redressant, une douleur se fait sentir dans mon bras gauche. Je tourne la tête, et aperçois un autre morceau de verre. Planté dans mon bras cette fois-ci. Je l’attrape délicatement, et le retire tout doucement pour ne pas le casser… Ca fait un mal de chien mais au moins, ce n’est pas profond.  Une fois la blessure bandée autant que possible avec un morceau du manteau resté dans ma main, je commence à chercher le moyen de transmettre le message.

                  La salle est saccagée. De nombreux papiers trainent sur le sol, ainsi que des stylos et même une casquette bleue. Plusieurs machines sont complètement hors service. Je cherche pendant un petit moment d’où sont transmis les messages avant de le trouver. Attrapant l’appareil, j’appuie sur un bouton afin de lancer l’appel. Un son strident résonne sur tout le navire…  Bon, c’est à moi de parler.


                  -Bonjour ! Vous m’entendez ? Ici Levy Quinn. J’ai un message de la part de Staline pour une certaine Knox et le reste de ses compagnons. Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour être venu à notre rescousse et ensuite, le navire a été gravement touché et va sombrer dans moins de cinq minutes. Notre ami commun a décidé de s’occuper des finissions et nous ordonne de retourner sur votre bateau avant de finir comme garde mangé pour poisson. Merci de votre attention à bientôt.

                  Je lâche le micro et me dirige vers la sortie. En commençant à descendre les marches, je me rappelle avoir oublié quelque chose. Je remonte en vitesse, rattrape le combiné et enclenche de nouveau le son perçant.

                  -C’est re-moi. Staline, n’oublies pas de nous rejoindre, j’compte sur toi pour ça. Les autres, remuez-vous les fesses ceci n’est pas un exercice.

                  Cette fois-ci, je m’élance pour de bon dans les escaliers, un marine me bloque le passage. Tentant de me couper en deux, je me baisse pour passer sous sa lame et lui plante le crayon dans la cuisse. La douleur est si intense qu’il en lâche son arme, que je récupère, avant de s’assoir dans les escaliers. Je ne me préoccupe pas de son état et cours en direction du navire révolutionnaire.  
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                  Har har har... Sacrée gamine !

                  Staline reste là ou il est. Le sourire sur les lèvres après ton annonce qu'il a entendu. Il rit d'autant plus de ton audace. Non, il ne te laissera pas... Même avec de l'eau jusqu'au genou. Il attend. Patiemment.

                  *

                  Tu as entendu Aizen ? Quitte le navire tant que tu as l'opportunité. Je te laisse le champ libre.
                  Ouais ! J'allai t'en parler d'ailleurs...


                  Aizen Hour lance un regard furieux à son adversaire, essuyant d'un revers de manche du sang sur ses lèvres. Coriace, la Knox. Mais ça, il le savait déjà. Il savait dès l'entame du combat qu'il n'était pas au niveau. Il l'a distrait le temps de... Le temps de rien, car lorsqu'il regarde autour, ses hommes sont déjà à terre. Rictus mauvais, méprisant, il laisse échapper un soupir rageur. Seulement, quand il te voit surgir de nulle part, il sait qu'il a trouvé son issu de secours. Vague coup d'oeil vers la Knox, il l'esquive et te bondit dessus comme un chat sauvage affamé :

                  Toi tu viens avec moi !

                  Il t'agrippe à la gorge et place son couteau non loin de ton oeil. Il te maintient de son autre bras pour t'empêcher de fuir. Sourire mauvais, Emilie Knox reste stoïque, mais tu peux voir sur son visage un masque haineux... Sans doute qu'elle imagine déjà cent milles façon de lui faire la peau. Il tente de te rassurer, mais les insultes partent plus vite que les mots rassurants :

                  Pourriture...
                  Vous partirez pas sans votre jolie poupée qui vous a sauvé la mise, hein.
                  Raclure de bidet...
                  Noooon, forcément, vous êtes idiots !
                  Déchet de capote...
                  Pas votre genre à vous, révolutionnaire.
                  Tu la relâches, et j'envisage la possibilité de peut-être pas te tuer, Aizen...
                  Ha ha ha ha !


                  Il recule. Et là, il ordonne la retraite, à tous ses hommes de sonner la cloche et de rejoindre les barques pour quitter le navire. Une fois cela fait, les marines s'agitent, laissent leurs combats et sautent à la mer sans demander leurs restes...

                  C'est ça votre problème, vous êtes incapable de laisser des gens en arrière.

                  Clin d'oeil de muffle vers la révolutionnaire qui tente de te protéger sans risquer ta vie :

                  Au bilan, je gagne quand même !

                  Hrp:
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