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Un poing de plus qui se lève.

Partie une : Cavale sans issue.

Le ciel s’est depuis longtemps recouvert de sa sombre robe joliment mise en valeur par sa parure d’étoile.  Là sous le toit du monde, sur une falaise en bord de mer, quelques intrigants du coin s’étaient donné rendez-vous pour un passage à tabac en bon et due forme. Rassemblé en un cercle concentrique, les braillards rouaient de coup l’impudent qu’ils avaient rencontré quelques heures auparavant.  Le vielle homme et ami d’Isley avait fait le vœu sur son lit de mort de voir ce dernier devenir un des piliers de la révolution.  Voilà pourquoi il lui avait indiqué l’une des caches d’une cellule du mouvement qu’il devait rencontrer afin de recueillir des informations sur un homme. Toutefois, rien n’a tourné comme Isley l’a voulu. A peine avait-il mis un pied vers l’endroit reculé qu’il fut assaillit par cette bande de pillard.

Une rixe s’en suivit et le Lion eu d’abord le dessus contre l’un d’en eux. Après quoi, loin d’être suicidaire, il se retira à la lisière de la forêt qui bordait le même sentier qu’il venait d’emprunter. Le feuillage était dense et l’astre d’argent avait grande peine à illuminer l’endroit de sa sinistre lumière. Bien qu’imposant, le Lion n’en était pas moins agile et il savait courir aussi vite que le suggérait la situation. Il savait qu’il ne pouvait pas fuir, d’ailleurs, il ne le souhaitait pas. Son but était simple : décimer un maximum d’entre eux en un contre un avant de se frotter au reste du groupe. Avec un peu de chance, il en restera pile ce qu’il faut pour leur en donner pour leur argent.  

Après une cavale haletante, Isley se cacha derrière un tronc d’arbre tout en jaugeant la situation du coin de l’œil. Il en avait compté huit, mais il était plus sûr pour lui de penser qu’ils étaient au moins neuf. L’un d’eux approcha de sa direction et tandis qu’il le dépassa,  sa main droite vint alors le bâillonner et sa main gauche, raide, vint, elle, vivement couper la trachée. Le corps chancelle et se répand sur le sol non sans qu’Isley ne l’accompagne dans cette chute. Presque inaudible, le lion se déplaça à nouveau pour changer de position. Cependant l’un d’eux le repéra et le malheureux essuya bien vite une volée de traits assassins. L’odeur âcre de la poudre commença à hanter les bois et nombre de volatiles s’échappèrent en direction du ciel suite aux bruits assourdissant des mousquets.

...

Je suis touché à la cuisse et à l’épaule, je peine à courir avec ces deux balles logés dans ma chair. Je boitille lentement, mais surement pour finalement me replier. Les ombres sont mes alliés, la douleur est une contrainte et le temps m’est à présent compté. Si je pensais pouvoir me débarrasser d’eux dans un premier temps, c’est à présent un plan exclus et obsolète, car ma survie est en jeu.  Je sans le liquide rougeâtre quitter mon corps pour recouvrir ma peau et le sol en une trainée qu’il m’est impossible à camoufler. Mon corps me répond de moins en moins bien, mes gestes perdent leur coordination et ma vue devient floue. Mes sens m’abandonnent, mais par chance, le rivage n’est plus très loin. Je peux entendre le bruit des vagues se fracasser contre les côtes et inconsciemment mon esprit échafaude un plan suicidaire, mais censé : sauter dans les profondeurs des abysses. Mes peines et mon instinct me poussent toujours plus en avant et je n’ai que faire du bruit que je peux bien faire maintenant.

Le souffle vient à me manquer, mon énergie également. Les balles devaient surement être en Kairouseki, bordel. Je n’ai pas le temps de penser à ça, seul compte la vie qui m’habite encore et elle m’est bien trop précieuse pour leur laisser.  Encore quelques pas et je serais sauvé, cependant, le destin et la malchance semble s’être ligué contre moi en cette nuit et c’est l’un de mes assaillants que je retrouve face à moi.  Il est l’ultime rempart entre le funeste destin qui m’attend ici et le destin funeste qui m’attendent plus bas.  Mon poing s’arme et est en position contre ma hanche, un dernier élan me projette contre mon ennemi et c’est avec l’énergie du désespoir que je m’en prends à lui en le visant droit au visage. Alors que mes yeux ont, durant un court instant, perdu mon adversaire, je revois une lame danser devant moi, elle reflète la blafarde lumière d’un clair de lune et le noir s’empare aussitôt de mon être.
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Partie Deux: Traitement de faveur.



Au sommet d’une des falaises de l’ile, dans une cabane abandonné par le temps et délaissé par ses occupants se trouvaient les tortionnaires et leur victime désignée : Le lion de L’ouest. Celui-ci était assis sur une chaise ou ce qu’il en restait. Pieds et poings liés, il peinait à porter un regard sur son environnement clairement hostile. La faible lueur d’une des lampes suffisait à peine à éclairer la seule pièce de cette bicoque exiguë. Les ombres dansaient sur les murs en bois et tandis qu’Isley émergeait du noir, sa nausée et les maux de ses plaies suffirent à répondre à la première question qu’il se posait et que l’on se pose tous dans ces moments-là : Suis-je encore en vie ?

Une averse sévissait au dehors, les trombes d’eau se déversaient continuellement sur la cabane en bois qui n’avait jamais parue si frêle qu’en cet instant. Le gémissement du bois sous les coups de dame nature lui rappelait sa propre condition. Un œil poché, des balles encore présentes dans ses chaires, des ecchymoses et unie fièvre carabinée. Une pluie battante au dehors, une pluie de coup qui bat son corps au-dedans, la scène avait de quoi être inquiétante. De bref échanges avaient lieu entre les bandits qui prenaient un malin plaisir à malmener leur nouveau jouet. Bien qu’il tentait de faire le point sur ce qui l’entourait et en ayant presque réussit, sa vue restait tout de même floue et un bourdonnement dans ses tympans rendait difficile sa compréhension.

- T’es du gouvernement ? Ou t’es peut-être un mercenaire ? Tu travailles seul ? Réponds sale chien !

Autant de question auxquelles il ne souhaitait pas répondre. Dans un semblant d’accalmie, le lion fit le point sur sa situation. On lui avait clairement indiqué l’existence d’un groupuscule de révolutionnaire sur cet ilot, mais tout ce qu’il découvrit en réalité fut un regroupement de bandit. Souriant, car ne pouvant décidément rien faire d’autres, l’acharnement et la maltraitance dont il fut l’objet redoubla d’intensité jusqu’à le laisser plus mort que vif dans ce cabanon que les malfrats venaient de quitter. Le lion percevait encore faiblement la lueur de la lanterne près de lui. Pareil à un phare dans la nuit, il tentait de focaliser le reste de son énergie et de sa volonté sur cette flamme vacillante, car il savait que sans ce repère il finirait par être complétement émerger par le vide qui l’attendait.

Il ne percevait plus le rire glauque de ses tortionnaires et c’était à la fois une bénédiction et une malédiction, car cela signifiait qu’ils en avaient fini avec lui et s’ils ne prirent pas le temps de l’achever, cela pouvait également dire que ce n’était pas la peine et que le temps et les maux se chargeraient de ce point de détail. Le visage tiré par un semblant de sourire rendu amer aussi bien par les plaies à l’âme qu’au corps, Isley continuait de fixer la lueur, encore et toujours sans jamais vouloir se rendre.

- Hey Beni, il était coriace le bougre, il a pas dit un mot, rien !

- On n’a pas été assez méchant avec lui c’est tout. De toute façon il va y rester, mais nous on ferait bien de bouger

Lentement, le groupuscule regagna la petite embarcation qui gisait sur la rive à quelques centaines de mètres de l’endroit où reposait le lion.  La voile levé, le bateau filait au gré du vent. Les premières lueurs du jour se reflétaient à la surface de l’onde glacée des eaux quand soudain, l’embarcation fuma pour finir par être disloqué par une explosion. Sur le rivage, un vieil homme péchait en souriant après avoir été témoin de la détonation.

- Et bien mes enfants,  des accidents ça arrive tous les jours… Alors, tu en penses quoi de la potentielle recrue ?

- Il n’a rien dit aux bandits, ni son nom ni pourquoi il s’était rendu ici. dit une femme qui reposait dans les ombres d’un arbuste à quelques pas du vieil homme.

- Bien, vois s’il n’est pas mort. Soigne-le et conduis-le ensuite là où tu sais.

- Bien Dady Chin.

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