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C'est la fête au village

Domaine des Grissac, Inu Town, 1613.

Le cab approche de la demeure familiale. A l'intérieur, une femme rayonne par son sourire resplendissant, une bonne journée, assurément. A l'extérieur, un homme, droit comme un I attend le cab, les mains croisés dans le dos. Derrière une fenêtre, au premier étage de la luxueuse demeure, un jeune homme glisse un marque page dans son livre, le referme et pivote sa tête pour apercevoir le cab qui remonte l'allée. Derrière une porte, au premier étage, une dame à la voix nasillarde appelle le jeune homme. Dans son bureau, un homme à la chevelure grisonnante griffonne un plan, une porte s'ouvre, il lève les yeux et se met lui aussi à sourire, sa femme est rentrée. Dans le hall, l'ensemble de la famille est réunit, on débarrasse le manteau de madame pendant qu'elle étreint son fils et son mari. Une clochette tinte, c'est l'heure, les protagonistes convergent vers la salle à manger, le souper est prêt, la mère doit prendre la parole, elle va le faire, au dessert.

C'est la fête au village Portrait-of-a-young-gentleman-by-taru-sama-d4lqbrq_imagesia-com_b9nl
Ankou, 18 ans.
Le repas est assez élaboré, la famille Grissac mange à sa convenance. Une fois tout le monde repus, la mères de Loktar s'essuie la bouche avec douceur. Elle attrape la main de son doux mari et le regarde dans les yeux puis alterne en regardant Loktar. Elle fait un va et vient, elle a leurs attentions. Elle ouvre la bouche et la referme aussitôt en souriant, son mari penche la tête pour essayer de comprendre tandis que Loktar lève les yeux au ciel.

Mes chéris, j'ai proposé au maire d'organiser une grande fête populaire à Karnutes pour célébrer l'arrivée de l'été.

Les deux hommes regardent dans la même direction, droit vers la mère mais chacun arbore une expression faciale différente. Sur le visage du mari, on peut lire la surprise, le ravissement et l'étonnement. Sur celui de Loktar, on peut y trouver une trace de fatigue morale, un relent de dégoût et une pointe de désespoir. La mère, quand à elle, rayonne. Elle enchaîne rapidement et d'une voix qui se veut douce mais ferme, comprenez que le refus n'est pas à l'ordre du jour, elle s'adresse à nouveau à ses hommes.

J'ai milles idées de stand, plusieurs amies se sont portées volontaires pour m'aider dans les démarches, le maire a abondé complètement à l'affaire. Il nous soutiendra autant qu'il le pourra. Chéri, j'espère que tu m'aideras et toi Loktar, je veux que tu tiennes une animation, ce sera ta mission, je te laisse choisir le sujet par contre mon ange.

Merci mère, vous êtes assurément la plus accaparante des femmes de ce monde.

***

Deux semaines plus tard. Le jeune Loktar a rendu son projet avec enthousiasme à sa génitrice. Elle l'était moins après avoir lu le projet. Elle lui demanda si c'était une blague, loktar s'offusqua et souligna le mot sur l'affiche: "Artistique". Elle allait refuser le projet mais après argumentation de Loktar et l'assurance de la participation du maître d'arme de son fils comme arbitre, elle accepta. Satisfait, Loktar jubila silencieusement. Il déposa sur le bureau de sa mère, dans le dossier "Stand/Animation validés" sa proposition de compétition d'escrime et fonça voir son maître d'arme pour avoir quelques leçons supplémentaires.

***

La fête battait son plein, la place centrale de la ville et tout le quartier étaient emplis de stand ou d'animations en tout genre. Des casses boîtes, une grande roue, un concours de gâteau, une loterie, des confiseries, un stand de tir à la carabine, des fléchettes sur des avis de recherche Pirates, une boutique reconvertie pour l'occasion en maison fantôme, bref, une centaine de stand et animations étaient disponibles lors d'un weekend à tous les habitants d'Inu Town. Plusieurs navires avaient acheminés des touristes venus d'un peu partout sur North Blue. Il faut dire qu'on avait pas lésiné sur les affiches. Une bonne ambiance régnait dans la ville et la marine, responsable du service d'ordre, n'avait pas grand chose à faire, si bien que bon nombre de soldats, s'essayaient aux jeux des villageois. La météo, pourtant récalcitrante durant les semaines précédentes, semblait elle aussi contente car elle embellissait la ville grâce à ses chauds et longs rayon de soleil sans nuages.

La mère de Loktar, vagabondait au bras de son mari dans les rues et ruelles pour voir les stands de chaque participants. Ils étaient gracieusement remerciés et vice et versa. De son côté, Loktar, soupirant et agitant un éventail devant son visage, tenait les inscriptions pour son tournoi d'escrime artistique.


Je ne pense pas que l'on puisse, en ce monde, faire plus clair et simple que cet écriteau. Si vous ne comprenez pas ce qu'il y a noté, c'est que le problème vient de vous. Vous savez lire au moins ?  

Il pointa nonchalamment du doigt, encore une fois, l'affiche géante en devanture de son barnum.

Tournoi d'Escrime Artistique

Ouvert à tous, venez prouver votre adresse lors du tournoi d'escrime artistique. Nombreux lots à gagner, médailles et titre à la clé. Deux catégories, Enfants et Adultes.

Modalités:

  • Ne pas blesser ou tuer les participants.
  • Rester fairplay
  • Frais d'inscription: 100 b
  • Résultats par vote du public.






Dernière édition par Ankoü le Lun 9 Sep 2013 - 0:06, édité 3 fois
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C'est la fête au village 975358loo
- Mizu, 9 ans.

J'arrive à la maison en courant et je passe la porte, puis je la claque derrière-moi tout excité. Ensuite je m'arrête à la cuisine où j'y trouve ma mère en train de faire une tarte à la fraise. Et ce n'est pas l'odeur alléchante de ce gâteau qui m'emplie de joie. 

- Maman ! Maman ! Tu peux me donner 100 berrys ?

- Bonjour Maman. S'il te plait maman.
- Bonjour maman, tu peux me donner 100 berrys siteuplait. Dis-je en baissant la tête.
- Tu bois ton lait de vache d'abord et tu me dis ce que tu comptes en faire. 
- Arrgh... Beurk ! Je bois pas ça. ''Glouglouglou...'' FINIT ! C'est pour la fête, il y'aura des bonbons, des jeux et plein de trucs d'animations. Dit oui, dit oui ! Siteuplait Maman.
- Oui bon d'accord, mais tu ne fais pas de bêtise et tu rentres avant l'heure du dîner.
- Merci... Shishishishi !

Et dés qu'elle me donne l'argent, me voilà déjà dehors en train de courir vers l'endroit de la fête. 
Soudain, sur l'allée que j'emprunte, j'aperçois un marchand de barbe à papa à ma gauche, je m'y précipite en mettant ma main gauche dans la poche... Rien n'y ressort. Alors je fais mon regard le plus kawaii au vendeur. Il hésite un moment, puis m'en offre une. Je lui adresse mon plus grand sourire en le remerciant et je me dirige vers l'endroit qui a retenu mon attention et la raison réelle qui m'a poussé à demander des berrys à môman. 

Je suis devant cet adulte en costume, je le fixe des yeux tout en mangeant ma barbe à papa. 


- Dites Monsieur. C'est quoi fairplay ? Et le résultat par vote du public, ça peut être nos amis et des étrangers ou c'est 50/50 ? Et les médailles, elles sont en chocolat ? Dis-je avec des yeux pétillants de curiosité.


Ensuite je lui donnerai 100 berrys pour m'inscrire.


Désolé maman, mais je vais faire des bêtises ! 
Que des bêtises !


    Honaka – 13 ans


    Mille ans. J'avais eu l'impression que ce « fabuleux voyage en mer » ne se finirait jamais. J'avais encore très mal supporté les gros rouleaux et je ne vous parlais même pas de mes nuits blanches. Quand m'y habituerais-je ? Un jour peut-être... Pour l'instant, je n'avais pas vraiment le choix. Je continue mon errance, je continue d'avancer sans trop savoir où je vais atterrir à la fin, je continue malgré l'angoisse de cet avenir qui est bien trop sombre pour quelqu'un de mon âge.

    C'est une nouvelle étape. Inu Town. Il fait beau, les oiseaux chantent, l'herbe est verte... Cadre idyllique lorsque l'on veut passer des vacances tranquilles à la campagne. Une brise agréable agite un peu les voiles des bateaux du port. Les mouettes planent dans le ciel et se disputent parfois un reste trouvé dans une poubelle.

      -Va à gauche cette fois-ci... L'autre gauche !


    Je retins un grognement exaspéré. Quoi ? Vous pensiez sérieusement qu'après mon escapade, j'aurais pu continuer à me balader n'importe où ? Résultat de ma dernière aventure : une nounou. Ou plutôt, un de ces marchands qui va s'assurer que je n'irais pas m'aventurer vers une plage sauvage. Est-ce le moment où je dois hurler ma joie évidente à pleins poumons ?... Bien sûr que non. J'aurais préféré me rendre dans un endroit vide. Totalement calme. Un lieu de paix quoi. Vous savez où est-ce qu'il m'a emmenée ?... À la fête du village. Et qu'est-ce qu'on y trouve à part les stands et les animations ? Une foule énorme et un boucan digne d'un Roi des Mers qui digère mal son dernier navire pirate...

    Je n'étais pas vraiment à l'aise. Si vous préférez, c'est typiquement dans ce genre d'évènement que je n'arrive pa à trouver ma place. Trop d'yeux posés sur moi, trop de voix, trop d'agitation simplement. Moi, sauvage ? Peut-être bien que je finirais en ermite. Seule dans sa montagne. Solitaire, comme le vieux de loup de mer. Ça m'irait très bien aujourd'hui.

    Je marchais devant le chanceux qui m'accompagnait. C'était un marin, comme on en croise partout sur un navire. Aucune idée de son nom et je m'en fichais un peu.

      -Toujours aussi silencieuse ?


    Il avait envie de combler le vide. Mais ce n'était pas avec ce genre de questions que je délierais ma langue. Je tournais la tête de l'autre côté... Pour voir débouler une tête blonde. Un or pâle et des cheveux soyeux en bataille. Une tête de moins que moi, mais un comportement énergique familier. Le gamin qui venait de passer me rappelait étrangement Edhan. Sous la surprise, je m'étais arrêtée.
    Je l'ai observé un instant « négocier sa barbe à papa ».

    PAF. Quelque chose m'est rentré dedans. J'ai levé la tête pour voir le visage du marchand.

      -Si tu voulais manger quelque chose, il fallait le dire tout de suite !

      -Nan ! Je n'ai envie de rien !


    J'avais réagi au quart de tour. Ce ton amusé, ce sourire, ces yeux pétillants que je trouvais moqueurs... Rien de mieux pour me piquer au vif. Il a commencé à rire devant mon air renfrogné. J'ai repris la marche en traînant des pieds tout en cherchant du regard, le rase-moquette jaune. Les gamins de l'âge d'Edhan méritaient leur réputation de « jeunes rapides ». Il avait déjà disparu de mon champ de vision...

    ***

      -Allez. S'il vous plaît !


    Pourquoi cette soudaine politesse avec mon surveillant ? À force de marcher, marcher et toujours marcher... On se fait des ampoules aux pieds bien sûr, mais c'est comme dans une brocante. On finit par trouver son bonheur. Comme « l'animation » qui se préparait juste à côté. En général, je ne m'intéresse pas à beaucoup de choses. Mais dois-je vous rappeler que je suis originaire du Pays de Wa ? Que je manie très bien... Bon, d'accord, je débute dans l'art du sabre. Cependant, un samuraï digne de ce nom ne résiste pas à un défi. « Tournoi d'Escrime Artistique ». Une compétition, si ça ce n'est pas un challenge !

    Une des deux lames que j'ai reçues de ma mère sur l'épaule, je sautille d'impatience. Je précise que je ne suis pas encore à genoux pour le supplier de me passer une somme vraiment ridicule. Cent Berrys. Tout le monde doit avoir cette somme en poche normalement. Tout le monde sauf... Heum... Moi.

    Un loooooong soupir finit par sortir de la bouche de l'homme. Je le regarde avec espérance. C'est gagné... Je vais les avoir... Je vais pouvoir m'insc-

      -Seulement si tu promets d'être une gentille fille. Sinon, on te laisse sur l'île et tu iras trouver un autre capitaine assez gentil pour accepter de t'emmener en errance sur les mers.


    Moment de rage muet. Je grimace, fait la moue, prend un air blasé. Il connaît bien mes faiblesses. Je soupire avant de grommeler :

      -N'accord, h'est prognis....

      -Tu peux répéter plus fort ?


    Nouveau silence de ma part. Je bougonnais. Grumph... Pourquoi le chantage existe-t-il ? Je repris avec un soupir exaspéré.

      -C'est promis !


    Et l'argent arriva enfin dans mes mains. On n'oublie pas la politesse... Après tout, j'ai fait une promesse. Un petit « merci » et je m'approche déjà du stand, ma lame à la main. Et qui je vois devant moi ? Le gamin blond, sosie d'Edhan par sa bouille d'enfant et sa manière de s'exprimer... Il s'adressait à l'homme qui devait organiser ce tournoi. Avalanche de questions. Tiens, maintenant que j'y pensais, qu'est-ce qui changeait avec l'escrime artistique ? On fait de l'art en même temps ?

    J'ai relevé la tête fièrement avant de demander moi aussi, avec toute la prestance que j'ai pu rassembler :

      -Et artistique dans tout ça, à quoi ça va servir ?
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    Balior – 55 ans.

    Le monde est laid. Je l'ai compris il y a quelques années déjà. Maintenant, à un âge aussi avancé que le mien, dire qu'on veut changer le monde c'est comme pisser dans un violon, inutile. Car la jeunesse n'écoute plus ce que les vieux forbans ont à leur dire sur cette terre. Alors nous, pauvres âmes baignant dans un tonneau de gnôle, nous nous occupons à faire ce que nous faisons de mieux, attendre le trépas. C'est laid. Heureusement, il y a des jours avec. Des fois où au réveil, on sent que les prochaines heures vont être l'une des meilleures de notre vie. Aujourd'hui, c'est le cas. En ouvrant les mirettes, j'étais toujours allongé dans cette sale et sombre ruelle de Karnutes où j'avais passé la nuit.

    Seulement en me réveillant, je n'avais pas les vieux os refroidis comme d'ordinaire. La raison, un paletot recouvrait mon torse. Un geste simple d'un inconnu qui suffit à me rendre un peu moins désagréable que d'habitude. Pour la première fois depuis des lustres, un sourire heureux vint étirer mes lèvres. C'est guilleret que je déambulais donc dans les rues, découvrant à cette occasion que la cité était plongée en pleine festivités. L'opportunité de descendre des litres de ratafia sans y faire passer ma quelque centaine de berrys encore en poche ! Cette découverte ne fit qu'allonger ce sourire enchanté sur mon faciès ridé. Pour sûr que je devais faire peur avec pareille trombine.

    La direction prise fut celle du premier stand présentant divers vins des environs. Boire de la piquette après une longue sieste, que demander de plus ? Qu'on accompagne le pinard avec de la boustifaille, peut-être. N'allons pas nous plaindre pour si peu, la bectance s'étalait à perte de vue en ce jour festif, il n'y avait rien à craindre. Un verre vint rapidement se loger au creux de ma paluche, tandis que je mirais tout autour de moi, profitant de l'instant. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas apprécié cette cité à sa juste valeur. Depuis cette greluche de Miranda, cette pimbêche et son bâtard m'avaient totalement écœuré de mon île natale. Au point que je n'avais plus voulu y mettre un ripaton.

    Les temps changent, toi aussi Balior.

    Dites, vous êtes là pour le tournoi ?
    Le tournoi... ?
    Celui d'escrime pardi ! Le tournoi d'escrime artistique ! Ne me dites pas que vous n'en savez rien ? Sinon pourquoi vous afficheriez-vous avec de tels sabres ?


    Moment de mutisme. De panique aussi. D'après mes souvenirs, rares sont les pirates ici et ils ne sont pas vraiment appréciés de la population. Une parade vite.

    Ah oui ! Le tournoi ! Désolé l'ami, la piquette commence à me monter au carafon ! Giah-ah-ah-ah !

    Il rigole, c'est bon signe. Il me croit.

    Faut pas rater les inscriptions mon bon ! Tu vois le jeunot là-bas, celui qui est fringué comme un pingouin ouai, bah c'est lui qui s'occupe des inscriptions. Va le voir !

    Mortecouille. Coincé comme un troufion. Je vais devoir y aller. C'est qu'un malheureux tournoi de toute manière, il me suffira de triompher pour repartir étancher ma soif. Rendu devant le chiard qui doit suer des berrys tellement il m’apparaît comme fortuné, j'annonce d'une voix forte mes intentions.

    Je veux participer ! Giah-ah-ah-ah-ah !

    Comment qu'il faut verser cent berrys ?! Sacrebleu ! Foutu estampeur ! Sois maudit ! Ouai, évidemment que je les ai tes berrys. Tiens marmot, va acheter des sucreries avec.

    Bien ! On débute quand ?! C'est que je commence déjà à avoir la gorge sèche ! Giah-ah-ah-ah !


    Dernière édition par Balior Blackness le Sam 16 Nov 2013 - 20:20, édité 2 fois
      Place du Marché, Inu Town, 1613.

      Les inscriptions s'enchaînent et ne se ressemble pas, tantôt courtoises, tantôt arrogantes, tantôt ahurissantes. Bientôt une trentaine d'adultes et un peu moins d'enfants sont listés. Futur participants du tournoi qui les opposera pour décrocher le merveilleux titre de Fine Lame d'Inu Town. Loktar, dans son beau costume soupir, il en a marre d'appliquer sa propre organisation, il voulait déléguer mais sa mère insista pour que ce soit lui qui gère, son père approuva. Il ne pouvait pas déléguer sur place, sachant très bien que sa mère rodait dans le coin et devait surement, entre deux stands à visiter, surveiller celui de son rejeton. Le futur écrivain dévisageait chaque concurrent, pour les jauger. Certains, des gars de l'île, le faisait vomir par leur arrogance. D'autres, venus de l'extérieur était déjà plus mystérieux et plus impressionnant. Certains parlaient mal, très mal. Le dénommé Balior, suintait comme un porc. Loktar glissa son nom dans la grosse catégorie, dans l'espoir à demi caché de le voir se faire démastiquer dès le premier round par des gars à la carrure impressionnante. Car oui, c'était bien Loktar qui distribuait les dossards et qui attribuait chaque concurrent à une catégorie. Les enfants n'avaient pas de catégories mais les adultes en avait trois. Sur la feuille, on pouvait voir, barré puis remplacé par des mots plus souples les anciens noms des catégories. Les péquenauds, les marginaux, les classieux. Loktar n'avait pas compris pourquoi sa mère avait refusé ce premier jet. Peu importe, voilà une autre inscription....  

      C'est la fête au village 110923115056119772_imagesia-com_3h3r_large

      L'homme, encapuchonné et protégé de la lumière par un placement des plus habile, déposa 200 berrys sur la table, devant Loktar. Sans un mot, ni bonjour, ni merci, rien. Relevant la tête de son tableau, le jeune Grissac fronça les yeux pour tenter de distinguer les traits de l'homme mais en vain. Le soupir laissa place à une mine renfrognée, il ne savait pas ce qu'il devait faire, l'insulter ? lui apprendre les bonnes manières ? Alors il se contenta des formalités en prenant la voix d'une fonctionnaire le vendredi à 16h28.

      Bonjour monseigneur, l'inscription n'est pas aussi cher, c'est uniquement 100 berrys et il me faudra votre nom je vous prie. .

      L'encapuchonné répondit du tac o tac, comme si il avait l'habitude de ce genre de situation.

      Disons 200 Berrys et on n'oublie le nom.

      Loktar haussa un sourcil et s'apprêtait à rembarrer l'incongru en lui demandant si il était du genre à accepter les pots de vins et surtout si il était du genre à avoir besoin de 100 berrys. Mais, l'image de sa mère le surveillant du coin de l'oeil en arrière plan refoula en lui se désir. Il se contenta de fourrer, sans s'en rendre compte, les 100 berrys supplémentaires dans sa poche et rétorquez d'une voix presque mécanique.

      Bienvenue au tournoi d'escrime artistique Monsieur Smith.

      ***

      Une fois les inscriptions closes et les participants répartis, Lokta pu enfin déléguer la gestion de l’événement au maître d'arme particulier de la famille. L'homme, pour bien se faire voir auprès de la mère de Loktar avait accepté volontiers la demande du jeune prodige. Il fait dire que le larron lorgnait sur la mère ou sur la fortune de la mère.

      ***

      Les 30 adultes et 20 enfants, tous alignés devant les gradins, attendaient la fin des présentations des concurrents pour se mettre furieusement sur la tronche. Le fils Grissac s'était changé et avait opté pour une cape et un chapeau presque plus grand que sa tête. Il arborait désormais un sourire goguenard et déambulait, une main dans la poche, l'autre sur sa canne à faire des figures en la faisant tourner dans tout les sens par simple gesticulation des doigts, pour épater la galerie. Le maître d'arme s'avance et prit à partie la foule qui reporta son attention sur lui.

      Bonjour à toutes et à tous heureux citoyens d'Inu Town et de ses environs. Heureux car vous allez pouvoir, par celle belle après midi, pouvoir apercevoir des combats d'anthologie opposant tout ces braves guerriers. Mais n'ayez crainte, aucun sang ne sera versé aujourd'hui ! Ce tournoi est avant tout, un tournoi de grâce et d'élégance où les parades comme les figures artistiques comptent autant que l'aspect  esthétique du combattant. Tout ceci n'est que mise en scène pour le plaisir de vos yeux ! Soyez indulgents et adulez nos précieux gladiateurs !

      Enfin.. La foule s'ébranla et l'ambiance se réchauffa. La fête de la ville était assez bruyante mais le tournoi décupla le volume sonore émis. Impossible de dénombrer les spectateurs, il faut dire que le spectacle était gratuit. On distribua des Katanas à tout les participants. Le premier round était pour les adultes. On commença par la première catégorie, ceux que Loktar avait qualifié de péquenauds. Les combats étaient brouillons, sans intérêt, fades et grossiers. Loktar ne se préoccupa pas vraiment de cette poule et pas vraiment de la suivante non plus. Il faut dire qu'il s'était auto classé dans la meilleur, celle à grand spectacle.

      Mais on le pouvait le lui reprocher, il maniait assez bien la lame, c'est un fait et je ne dis pas ça car c'est lui qui me paye pour vous le dire, non non, je suis objectif.

      Du coup, quand la troisième poule débuta, Loktar se réveilla un peu. Il dévisagea les premiers et deuxième des deux premières poules quand il eu fini de reluquer les demoiselles à décolletés pigeonnants du publique. Et ce fut un choc, le premier combat de la troisième poule s'expédia en même pas 10 secondes. Même le maître d'arme resta bouche béante devant le spectacle. L'un des deux concurrents, si vous me permettez l'expression, envoya du pâté. Il domina son adversaire et ne laissa aucun doutes planer sur l'issue d'un combat réel contre lui. Le niveau était clairement élevé. Attentif, le jeune Loktar assista au deuxième combat qui fut du même acabit. Les yeux ronds, une perle de sueur sur le front, se rongeant les ongles, le jeune Loktar défaillait à vue d'oeil. Jamais il n'aurait pu prévoir que de tels monstres participeraient. Discrètement il se rapprocha du maître d'arme.  


      Pssst... Hey psst. J'aimerai vous dire deux mots, rapidement. Je crois que ma place serait plus avec les enfants.

      Heu non je n'ai pas peur... détrompez vous !

      Je réfute vos insinuations grossières, je proposais simplement mon changement de catégorie afin d'agrémenter un peu plus le spectacle avec les mouflets.

      C'est mon tournoi ! Je suis quand même apte à savoir que faire !

      Allez.. dites oui.. par pitié..


      Le maître d'arme resta sourd et se permis même de rire de la couardise de son élève. Loktar allait devoir luter dans la catégorie adulte mais pas tout de suite, c'était au tour de Balior d'affronter un redoutable bretteur. Du côté des enfants, on avait aussi lancé les sélections mais cela n’intéressait guère le jeune Loktar qui scrutait avec attention son futur adversaire.


      Dernière édition par Ankoü le Lun 28 Oct 2013 - 11:53, édité 1 fois
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      Ella Sutero, Maman de Mizu : 30 ans.
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      Mizu est parti si vite... Je continue à faire la vaisselle en pensant à mon bout de chou et je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Je ferme l'arrivée d'eau et je me pose sur la chaise. Je devrais pas m'en faire après tout, c'est un grand garçon. Quand tout à coup, le den den sonne.

      - Mushi mushi ?
      - C'est Brad, madame.
      - Je suis en vacance et je vous ai dis de ne pas me contacter pendant cette période.
      - Oui, M'dame. Désolé de vous déranger madame. J'ai aperçu votre fils donner de l'argent à un type chelou, madame.
      - QUOI ! ''Bruit d'un verre de lait qui se brise contre le mur''
      - Pardon, madame. Dois-je intervenir ? C'est urgent, je crois que le petit compte intervenir dans un tournoi d'escrime.
      - Depuis quand les larbins se mêlent des histoires de famille !? ''Bruit d'un vase qui se pète contre le sol''
      - Pardon, M'dame, je voulais aider.

      Si j'attrape ce morveux, je lui ferai passer un sacré savon ! Mentir à sa mère, ça se fait pas ! Pris par l'instinct protecteur, je fonce à toute vitesse vers la fête foraine. En chemin, je salue mes connaissances qui me disent ''Oh, mais quelque chose ne va pas Ella'' Sourire forcé, sourcils froncés, je leur réponds que non.

      JE VAIS TRÈS BIEN !

      A votre avis ? J'ai une boule à l'estomac et si mon petit bébé se blessait ? Il n'en fait qu'à sa tête... Faîtes des gosses ! Puis je commence à trembler quand le maître d'arme prend la parole. Des guerriers ? Mais, il n'a que NEUF ans ! Qui est l'abruti d'organisateur ? Je vais lui foutre un pain avant de reprendre mon enfant par les oreilles.

      - MIZUUUUUUUUUUUUUUUU !

      Il ne bouge plus, il sait très bien que s'il essaie de m'échapper, sa punition sera plus grande. Interdiction de sortie, lait de vache trois fois par jour. Bref, je m'approche de lui en mode ''Furax'', ensuite je me mets à sa hauteur.

      - Qu'est ce qui te prend de me mentir !
      - M'mm'maiis.
      - Y'a pas de MAIS qui tienne !
      - ''Sniff'' Ze voulais te faire une su'prise pour la fête des mères. ''Sniff'' Ze voulais gagner pour montrer que j'étais aussi fort que toi. ''Sniff''

      Je le prends soudainement dans mes bras et le câline.

      - Je t'aime comme t'es. Un jour, tu seras plus fort que moi, tu pourras même toucher les étoiles filantes. Pleure pas, t'es un grand garçon. Allez on rentre à la maison.
          -Allez, courage ! Si tu perds, c'est pas si grave... Tu ne pleureras pas ?


        Ooooh... Si j'en étais capable, je lui ferais passer un sale quart d'heure ! Mais quand on a treize ans, difficile de se faire respecter par des adultes... Je ne le supportais pas. Pour qui me prenait-il ? Je venais du pays de Wa ! Le pays des bretteurs les plus confirmés ! Perdre ? Inconcevable pour moi. La tête bien haute, les bras croisés, j'ignorais ses cris d'encouragement. Stupide fierté qu'on confond avec de l'arrogance...

        Mais au fond... Je n'en menais pas large. Quoi ? Où était passé cette assurance, cette vaillance et ce sens de l'honneur ? Disparus. Envolés. Le coq redevenu poussin. Et tous les yeux qui se fixaient sur ma silhouette malmenée par les évènements. Et ça murmurait, et ça se posait des questions. Qu'est-ce qu'une maigrelette faisait là ? De quoi était capable, une enfant frêle et à l'air fatigué, avec un sabre ? Je tapotais nerveusement le sol de ma lame. Elle partait à gauche, puis à droite, et encore à gauche, pour revenir enfin à droite. Une danse éxécutée par mes mains moites. La sueur collait à mes mains, et n'importe qui aurait pu la faire voler. Cette arme blanche, longue et flexible, qui battait mes mollets lorsque je marchais.

        Être seule devant une foule entière... Moi, anxieuse ? C'était bel et bien le cas. J'étais à deux doigts de me ronger les ongles jusqu'au sang. Mais je ne faisais que chuchoter avec angoisse tout bas. Les mots s'envolaient. Tout comme la fumée qui s'élèverait du feu. Des lettres qui flottaient dans l'air en pêle-mêle. Ça n'avait pas de sens aux oreilles des autres. Mes lèvres s'animaient, bougeaient. Elles s'ouvraient sur des sons, qui restaient silencieux au reste du monde. J'avais toujours voulu gueuler ma colère et mon indignation à la terre entière. Les occasions, elles s'étaient présentées plusieurs fois. Elles se ressemblaient toutes, avec ce sourire malin qui peignait leur visage. Pourtant, je n'en avais pas profité, et elles repartaient toutes, me taquinant de leur rire moqueur. Je n'avais pas le cran de le faire. Je bouillonais de cette rage, de cette lave qui s'agite et qui n'attend que ça. Éclater. Et pourquoi, hein ? Pourquoi je me taisais ? Pourquoi je gardais ce silence, ce mutisme si dur à supporter ? Pourquoi je restais sourde, alors que ces tares, ces démones, toutes bien nommées, Peur, Angoisse, Douleur, Tristesse et Mélancolie, dévoraient mon âme toute entière ?

        Pourquoi ? Elle revenait souvent cette question. On l'entendait partout, dans la bouche de tout le monde. Je voulais l'hurler ma colère, je voulais la beugler ma souffrance, je pouvais aussi vociférer ma haine, tant que j'y étais.

        Je tremblais. Il ne faisait pas si froid pourtant. Le temps était même clément. La tempête venait d'autre part... Le poids des regards sur moi. Un flot d'intérêt et de curiosité qui pesait trop sur ma poitrine. Et toute cette foule... Et tous ces gens...

          -Heheum !


        La bulle éclata. Clignement d'yeux. Et il était devant moi. L'adversaire.

        Il était plus âgé que moi, me dépassait d'une bonne tête et en plus de ça, il me fixait d'un air ennuyé, un sabre sur l'épaule. Une tignasse brune emmêlée et un visage ovale . Le reflet du soleil sur les verres de ses lunettes m'empêchait de voir son expression. Et puis à quoi bon voir son regard ? À quoi bon échanger des noms ? Ce n'était qu'une brève rencontre, au cours d'un tournoi certes, mais ça resterait court. L'un perdrait. L'autre gagnerait. Et l'on ne s'adresserait jamais la parole.

        Je ne grelottais plus. Je raffermis la prise que j'avais sur le manche de mon sabre. La peur et toutes ses amies s'étaient terrées. Je sortais encore la tête de l'eau, je découpais cette cage que la solitude construisait. Parce que je participais à un tournoi tout de même. Fallait pas que je me dégonfle. Fallait bien que j'aille au bout du premier combat. Fallait que je rattrape courage, et tous ses joyeux lurons, ses amis qui faisaient la fête le soir.

        On dégainait alors sa lame, le tintement familier du métal résonnant dans l'air. Lui, il faisait de même. En garde ! Prêts ? Allez ! Et le combat, il commençait. On battait de la pointe, timidement, puis, hop, quand on s'y attendait le moins, l'offensive débutait. Et on ripostait, prenant de plus en plus d'assurance. On se valorisait, on se fixait, en chiens de faïence. On voulait tous les deux la même chose. Prendre l'avantage. Est-ce que l'âge, la différence de culture, ou bien le sexe, allait changer à la donne ? Hop, hop. De légers coups, pas très forts. On ne savait pas trop. En face, il maîtrisait plutôt bien ? Ah, il avait du mal à parer une taille. Quant à moi, mon équilibre ne tenait qu'à un fil. L'inexpérience. Même si je venais du pays des samuraïs, il y a bien des choses, bien des techniques que l'on ne m'avait pas dévoilées.

        Ses estocs étaient de plus en plus forts, et je me faisais violence pour que ma lame ne me glisse pas d'entre les mains. Il était plus grand, plus fort aussi. La loi du plus fort. Foutue loi d'ailleurs. Pourquoi une femme ne pourrait-elle pas être au même niveau qu'un homme ?

        Blam. Je parai à nouveau, tant bien que mal, le choc m'ébranlant toute entière. Elles dansent les épées. Une danse laconique, martelée par les sons du métal battu par lui-même. Et hop, hop, on se tournait autour, comme deux fauves prêts à se jeter à la gorge. Mais ne pas blesser. Surtout, ne pas blesser. Sinon, le tournoi s'arrêtait là. C'était la règle, une limite à ne pas franchir.

        La fatigue pesait dans mes bras, la sueur coulait à mon front. Quand allait-il céder ? Il n'était pas si mauvais que ça, je l'admettais. Pourtant, je ne pouvais pas perdre. La douleur subie au pays de Wa, je ne l'avais pas endurée pour rien.

        Slash. Arrêter de cogiter. Arrêter d'emmêler, d'entrecroiser mes pensées. D'un bond en arrière, je pus éviter la nouvelle offensive que menait mon adversaire. Le souffle me manquait. Et lui, il avait l'air toujours aussi frais qu'un gardon... Et ce regard... Oui, cet air avec lequel il me fixait... Était-ce de l'arrogance ? Ou bien tout autre chose ? Aucune idée. Et j'enrageais de cette impuissance, je bouillonais de colère, face à cette porte de sortie que l'on me présentait. Perdre ? Non. Non !

        Et forte d'une énergie nouvelle, je repartais à l'assaut.

        Allez, à droite, à gauche, en bas, en haut, et un estoc rectiligne, un !

        Ah, il faisait moins le malin ? Et je frappais, je mettais toute ma hargne dans mon sabre. Et il reculait. Je le sentais, il faiblissait. Attends un peu la suite. Tu n'avais rien vu encore. Et ça s'enchaînait. Pam, pam, pam ! Je mettais les points sur les i. Non, il n'allait pas m'avoir. Non, je ne perdrais pas. Même s'il était un garçon, même s'il faisait bien une tête de plus que moi, je n'abandonnerais pas. Mais lui non plus, il ne voulait pas s'avouer vaincu.

        Et il lançait une taille en diagonale. Et je parais, bien plus difficilement. Aucun de nous deux ne se dégageait. On serrait la mâchoire, on pliait ses bras encore plus fort.

        Lame contre lame. Corps contre corps. Souffle contre souffle. Les yeux dans les yeux.

        On ne voulait pas lâcher, parce qu'on n'allait pas tomber de toute façon. On attendait que l'autre le fasse à notre place. Il allait pas le faire. Moi non plus. Alors, j'avais pas trop le choix, même si ça revenait plus à écourter le combat.

        Un coup de pied dans la garde. Son sabre, il volait un peu plus loin. Un mouvement en avant pour essayer de le récupérer, puis un soupir. Je pointais ma lame sur lui. Désolée, hein. Un bretteur digne de ce nom ne faisait pas ce genre de coups bas pour reprendre l'avantage, et encore moins pour gagner. Mais je voulais aller plus loin que cet affrontement. Et maintenant, je reprenais mon masque d'impassibilité. Rester digne, quoi qu'il arrive. Pas montrer qu'on pouvait avoir des regrets. Voix sèche, posée. Je parlais comme ça, depuis le temps, vous devriez vous y faire. La petite fille, elle s'était évaporée depuis ma fuite. Je l'avais effacée, comme on enlevait d'un tableau, les mots tremblants tracés à la craie.

          -Ne sous-estime pas les ressortissants du pays de Wa !

          -J'les sous-estime pas.T'es pas mauvaise pour une fille non plus...


        Déstabilisée. Le temps d'une phrase. Je ne comprenais pas. Pourquoi ce sourire taquin sur les lèvres ? Il avait perdu. Et ça n'avait pas l'air de le déranger plus que ça. Il rangeait son sabre et il s'en allait, se mêlait à la foule. Je partais à sa suite. Pourquoi ? Je voulais des réponses. Surtout à pourquoi.

        PAM. Décidément, ce jour était celui où j'allais rentrer dans tout le monde. Un vieil homme cette fois... Je grognais un désolée, avant de rechercher du regard le garçon. Trop tard. Perdu, avalé par la foule.
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        Une cruche de vin dans la paluche, l'autre tenant un gros morceau de larton surplombé d'une tranche de lard fumé, je mire les différentes joutes. Me gondole comme un bossu, le fafiot du chiard disait que ce tournoi privilégiait les pirouettes artistiques et autres foutrissures de gonzesses qui n'ont pas leur place dans un combat à l'épée. Or, aucun des participants m'a l'air de virevolter et de faire de jolis moulinets du poignet. Jusqu'à ce que débute finalement ma poule. Catégorie dans laquelle on m'avait refourgué bien malgré moi. C'est que je n'ai rien d'un artisse, moi. Le niveau a pris un marron aux miches et s'est envolé. Les échanges ne durent pas bien longtemps et la foule en redemande.

        Pour le prochain duel à l'épée, veuillez acclamez nos prochains gladiateurs ! Balioooor Blaaackness ! Et son opposent, Juuuuuliooo Césaroooo !
        GIAH-AH-AH-AH-AH-AH-AH ! Qui est le poissard qui a hérité d'un centriot aussi tordant ? Giah-ah-ah-ah !


        Je me tords comme une baleine, déposant le pinceau à peindre le nez et engloutissant la boustifaille, je me suis avancé au milieu de l’arène, sourire si grand qu'il en déchire les bajoues et dévoile au grand complet deux rangées de dominos jaunies et amochés. A peine la trentaine que ma dentition est déjà canée. La piquette fait des ravages, pas qu'au foie. Le fameux Julio se présente face à moi, me zyeutant, haineux. Ce n'est pas le genre de gasier qui a dû avoir une enfance facile, lui. A moins qu'il n'apprécie pas qu'on déconne sur son sobriquet, m'enfin. Ce n'est quand même pas ma faute si ses vioques lui ont fait un coup de putain ! Patoches au fond des fouilles, cibiche au coin du bec, pansement servant de bandeau lui barrant le chasse droit, il me rembroque, jouant à la muette.

        Cuir moricaud, barbouse de quelques semaines, tignasse d'noir d'encre, coupée court, la façon dont il porte ses frusques donnent l'impression qu'il veut en sortir. Cravate dénouée, haut de corps ouvert, à tous les coups un bazisseur, ce gonze.

        Spoiler:

        Il suinte d'envie de me saigner comme un boeuf, le bâtard. J'arrête fissa de pavillonner en le percutant. Passant du sourire moqueur à la trombine furibard. On se regarde en chiens de faïence. L'ambiance s'alourdit, le public doit ressentir la tension qui s'installe. Dare-dare, avant le signal de départ, les règles de combat me traversent le carafon. Ne pas écorcher vif les participants. Il va falloir se retenir avec cette binette de mariolle. Ne pas envoyer de coups de putain. C'est un peu mon quotidien, morbleu, les sales coups ! Une babou qu'il me rend par un grognement. Le maître d'arme à nos côtés comprend qu'il ne va pas falloir nous lâcher des quinquets une seconde.

        Finalement, les hostilités sont ouvertes.

        Vif, il s'élance, sabre au creux de l'arpion. Ill trouve à qui parler face à lui et mes pognes s'emparent de mes armes, brandissant l'acier en opposition au coup d'estoc qu'il donne. Il me faut une volonté d'acier pour ne pas lui expulser un gluau sur sa binette à caler les roues d'un corbillard. Au lieu de quoi, je le repousse et enchaîne deux coups de taille, me fichant bien de savoir si cela pourrait sérieusement l'esquinter. Et il me le rend bien, le bigre. Un brutal échange s'installe, sans qu'aucun ne parvienne à prendre l'avantage. Une suée me prend, tandis que l'autre reprend difficilement son souffle. Si je le surpasse en force brute, lui reste plus rapide et agile. Laissant la rage monter à la bouteille, un regard est échangé.

        Le prochain échange sera le dernier.

        Chacun prend de la distance pour mieux s'élancer avec hargne sur son opposant. Mon bras droit en retrait du reste de ma carcasse, le gauche en avant. Lorsqu'il tente une découpe à la diagonale, ma dextre fend l'air pour briser sa lame en deux. Ma gauche fuse immédiatement au niveau de sa jugulaire, la pointe de mon épée s'arrêtant à quelques centimètres, m'offrant ainsi la victoire. Le public s'exclame, applaudit, apprécie. L'autre affiche une trombine de frustration, fait volte face et se tire, sans un mot. Il y a vraiment des gens peu commode dans le coin. Peu importe, la victoire est mienne, je passe au prochain tour. Levant haut les bras au cieux, je pousse un grognement en réponse aux exclamations de la foule.

        Retenez bien ce nom, car il sera en finale ! BALIOR BLACKNESS ! GIAH-AH-AH-AH-AH !


        Dernière édition par Balior Blackness le Dim 24 Nov 2013 - 13:24, édité 1 fois
          Place du Marché, Inu Town, 1613.


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          Au final, Loktar est contraint de rester dans le groupe des adultes et ça ne l'arrange pas du tout. Il n'avait pas prévu de se retrouver avec des véritables bretteurs, il pensait récupérer quelques fils à papa du village, quelques marins et deux trois clodos mais non, là, c'était du lourd. Des vrais bretteurs, avec des vrais sabres et des vrais techniques. D'ailleurs, une chose interpella Loktar. Il ne l'avait pas remarqué mais depuis le début, tout les participants utilisaient leurs sabres et non les boken qui aurait du servir normalement. Le jeune organisateur du tournoi se tourna vers le maître d'arme qui haussa les épaules, après tout, il n'y avait pas eu de blessés ou très peu depuis le début et au moins, le public semblait satisfait. Loktar soupira en abaissant ses épaules.. Sa mère allait surement le quereller pour ce manque flagrant d'organisation et cette mise en danger inutile de la vie d'autrui. Mais pour l'heure, il avait autre chose à gérer. Un homme d'un bon mètre quatre vingt jouant avec une petite lame incurvée. C'était l'adversaire de Loktar.


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          Dragut, 39 ans.

          Le jeune habitant de Logue Town déglutit à plusieurs reprise en pénétrant dans le cercle qui délimitait l'arène éphémère du tournoi. Loktar jeta son boken qui visiblement ne lui servirait pas et ajusta sa paire de lunette ronde. Il se ficha, droit comme un I devant son adversaire et lui tira un chapeau imaginaire. Son adversaire se mit à sourire, montrant à tous la qualité médiocre de sa dentition plus qu'amoindrie. Après un rapide rappel des règles par l'arbitre, le duel commença. Dragut ne perdit pas de temps et marqua tout de suite un nombre non négligeable de point en faisant des cabrioles dans tout les sens. Il jeta même un couteau, tel un artiste de cirque, sur Loktar qui perdit son chapeau. Le pauvre était désormais cloué contre une planque de l'estrade par un couteau de lancer.

          Bonjour monseigneur, je dois admettre votre incroyable dextérité et votre souplesse mais hélas, nous ne sommes pas dans un cirque. Je vous ferai porter la note de ce couvre chef qui me tenait particulièrement à coeur.

          Alors que l'agacement de Loktar suite à la perte de son chapeau lui faisait reprendre du poil de la bête, Dragut lui s'était mit à faire des saltos, avant puis arrière en faisant de grands mouvements amples avec sa petite lame. Le publique était en extase devant ses acrobaties.

          Alors petit homme, tu viens te battre où tu as peur du terrible Dragut ?

          Loktar haussa un sourcil dégaina avec nonchalance sa lame de sa cane. Le publique retint son souffle quand le jeune homme avance, pommeau de sa lame au niveau du visage, lame dressée comme un mât vers le ciel. Dragut fit des esquives superflues dans le vide, Loktar n'attaquait pas. Puis, l'engagement tourna court. L'homme élastique sautilla deux trois fois puis tenta d'attaquer le jeune homme par le côté en une série de petit coup. Mais il du rebrousser chemin, la longe de l'épée de Loktar l'empêchant d'approcher de trop près. Et le combat dura ainsi plusieurs minutes ou Loktar, se contentant d'avancer vers l'homme, bloquait ses attaques, une à une. Pas découragé pour autant, Dragut sorti une autre lame et entreprit cette fois de passer à deux endroits en même temps. Hélas pour lui, Loktar le ridiculisa par une habille passe d'arme. Dragut avait marqué beaucoup de point il est vrai mais quand il commença à perdre ses habits au fur et à mesure que que Loktar coupait les boutons ou les coutures, Dragut devint risible aux yeux du publique. Vexé, Dragut se mit à faire des fautes. Il faut dire que se battre quand vos vêtements partent en morceau n'est pas très évident. En quelques minutes, le combat fut plié et Dragut en slip. La victoire était pour le jeune Loktar. La foule ovationnait le petit Dandy qui vérifia les plis de con costume avant de saluer, comme un chef d'état, ses adulateurs. On offrit à Dragut une couverture afin qu'il ne se balade pas comme ça en ville et qu'il soit contraint de payer une amende pour atteinte à la pudeur. Loktar, lui, ricanait, il avait vengé la perte de son joli chapeau.

          ***

          Un petit problème émailla l’événement et là je ne parle pas du gros rustre ayant perdu un doigt, je vous parle de la mère d'un des enfants concourant le tournoi qui a débarqué comme une furie pour ramener son bambin à la maison. Loktar n'en aurait eu rien à faire si le publique ne s'était pas mit à persifler et à conspuer l'annonciateur de l'annulation de ce match de poule.

          Il faut dire que Loktar était sous une tonnelle, à siroter un brandy tout en regardant d'affreux jojo s’esquinter artistiquement quand son oreille grinça. Il fit une halte dans son après combat et s'approcha de l'enfant et de la mère. Celle ci ne semblait pas commode mais par chance, sa beauté et ses formes plus que généreuses aurait suffit à faire passer ce mauvais caractère.

          Loktar, après un rapide coup d'oeil à la maman, s'enquit de la situation. L'annonciateur expliqua le problème et Loktar lui demanda de faire avancer le prochain match de la poule en attendant le retour de l'enfant. Au final, le publique se calma très vite quand une jeune représentante du pays de WA entra en scène. Loktar, lui, vérifia son costume et piqua quelques fleurs dans une jardinière sur un balcon puis s'approcha de la mère et du mouflet qui semblait, malgré son âge, pleurer. L'organisateur zélé du tournoi s'interposa sur le chemin de la mère de famille et lui offrit les fleurs.


          Quelle attention touchante, votre dévotion est sans nulle doute la plus belle chose que j'ai vu en ce jour pourtant si radieux. Permettez-moi de vous aborder Madame, je me présente, Loktar Grissac, organisateur du tournoi. On a porté à mon attention vos inquiétudes, légitimes il va de soi, sur la sécurité des participants et participantes. Je me suis donc empressé de venir vous assurer madame, sur mon honneur, que nous avons prit toutes les précautions pour ce tournoi. Ne craignez rien pour votre merveilleux fils, il ne risque absolument rien. C'est un tournoi artistique, ils ne combattent pas vraiment, le but de faire de jolis gestes et de belles passes d'armes mais sans contact. Tout participant se montrant agressif ou voulant nuire à l'intégrité physique de son adversaire se verra disqualifié sur le champ. J'en veux pour garant un des responsables de la base de la Marine d'Inu Town qui assure l'arbitrage des rencontres.

          Alors très chère madame, permettez d'insister sur votre présence et celle de votre fils à ce modeste tournoi. L'ambiance y est bonne enfant et je suis sur que ce petit ange serait vraiment heureux de pouvoir y participer. Allons, venez avec moi, je resterai à vos cotés lors de ses matchs, je vous expliquerai les subtilités de cet art à part entière qu'est l'escrime artistique. Ayez confiance en moi, laissez moi être votre serviteur en ce jour de festivités.


          ***

          De son côté, Don Lope Di Sangrin alias Mr Smith filait des roustes à tout ses adversaires en un clin d'oeil. Personne ne lui arrivait à la cheville. Le publique semblait l'apprécier pour son côté mystérieux mais tellement joueur. Pour dire vrai, il s'ennuyait un peu, il espérait trouver homme de sa trempe dans ce tournoi mais visiblement, ce n'était pas le cas. Au final, une fois qualifié, il se posa sur une table, près d'un bar et commença à boire, attendant ses futurs adversaires. D'ailleurs, les tableaux tombèrent. On s'approchait des finales et le niveau s'élevait progressivement.

          Enfants

          Honaka vs Tom Pousse
          C'est la fête au village Honaka_imagesia-com_d6m2

          Mizukawa vs High Girl
          C'est la fête au village Mizu_imagesia-com_d6m8

          Adultes

          Balior vs Mister Freaks
          C'est la fête au village Balior_imagesia-com_d6ma

          Loktar vs Mr Smith
          C'est la fête au village 110923115056119772_imagesia-com_3h3r_large

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            -Arrête un peu de tirer la tronche. Souris un peu quoi !


          C’est bien ma journée. L’autre qui revient me taper la causette. Je n’ai pas envie de parler. Il faut le dire en quelle langue ? Ah, pas dans la vôtre en tout cas… Et c’est la seule que je connaisse… J’essaie de sourire. Vaguement. Mais le croissant de lune se brise à nouveau et redevient une ligne, une ride qu’on ne peut effacer.

          Mes yeux sont fermés sur le monde. Seuls les sons parviennent à mes oreilles : il y a des cris, des rires,  des voix graves ou aiguës et de la musique. Au loin, des chiens qui aboient. Je me suis assise sur un banc, posé non loin du lieu où se déroulent les combats. À attendre le prochain avec qui je croiserai le fer. Rien à dire, rien à faire. Juste attendre. Que le temps passe, que la lumière du soleil commence à se teinter de carmin, que la foule s’amasse, puis se délite. Étrange manège qui règle les journées. Étrange ronde qui rythme encore le pays de Wa.

          Mais ici, ce n’est plus la terre que j’ai connue. Je l’ai quittée contre mon gré. Parce que j’ai fait quelque chose de mal ? Je ne sais pas. Toutes mes pensées sont ballottées, comme on secoue un gros bidon de jus de fruit, tellement sucré qu’il en est infect. Je me suis retrouvée à North Blue sans le vouloir. Maman non plus n’a pas souhaité sa mort. Pas plus pour Misuzune. Et tous ces problèmes familiaux, qui durent et  qui se sont installés depuis des années, me sont revenus en plein la figure.

          Et dans quelques jours, je ne foulerai plus la même île. Le temps que les marchands vident et remplissent leurs cales.


            -T’as pas envie de jouer avec un autre gosse ? Comme le gamin là-bas ?


          Je rouvre les yeux. Ces iris, deux pupilles rondes et brunes qui me suivent depuis toujours, mais qui restent tristes. Elles voient et décortiquent toutes les formes, toutes les couleurs qui passent à leur portée. Je lance un regard morne dans la direction que pointe le marchand. Il est là. Le gamin qui m'est passé devant tout à l'heure. Blond du blé des prairie et suppliant une dame, très belle et à l’air doux. Il gémit, elle réplique par un sourire affectueux.


            -... Il est occupé avec sa mère, je vais pas quand même pas les déranger ! Et ce n'est plus de mon âge, de m'amuser !


            -Et alors ? C’est pas une raison. Toi aussi, tu as une mère. 'Fin, elle est pas là, mais je suis sûr qu'elle pense à toi !

            -Elle est morte.


          Mon ton est sec, la phrase a claqué, rapide et brève. Voilà. Il n’y a rien de plus à dire ou à faire. Compatir, ça ne servira pas à grand-chose non plus. Même si mon coeur se serre. Quand on perd quelqu’un, difficile de combler le vide qui s’installe. La pitié, je n’en veux pas. Ce n’est pas ça qui va m’aider à avancer. Il me fixe avec un air mi-grave, mi-désolé. Je suis soufflée par un détail qui m’avait échappé. Ses yeux bleus. D’un bleu clair, si pâle qu’on le confondrait avec du verre. Et la pitié est là. Dégoulinante de tristesse et d’un certain malaise.


            -Désolé.


            -Pas besoin de l'être…


          J’ai la voix rauque, tandis qu’un lourd fardeau retrouve sa place sur mes épaules. Quand pourrais-je m’en débarrasser ? Pas encore me souffle-t-on. La colère gronde d’un bruit sourd dans mon coeur. Une rage transformée en mépris pour les hommes et les pères. Où est-ce que vous étiez quand j’en avais besoin ? Et pourquoi faut-il que vous soyez violents envers les femmes ? Est-ce que vous êtes tous comme ça ?Après tant de douleurs, je ne veux plus vous entendre. Je ne veux plus apprendre à vous connaître. Vous verrez un jour. Je serai forte. Et vous devrez bien l’admettre que nous ne sommes pas de vagues ombres que vous pouvez simplement ignorer.Le silence reprend sa place, comme toujours. Il est reposant et a toujours été un ami fidèle pour moi. Il ne reproche rien, puisqu’aucun son ou mot n’est prononcé. Une brise douce agite les branches des arbres et les feuilles s’envolent. Je vois bien à quel point le marchand est gêné. Et aucun de nous deux n’ira meubler ce blanc.Je soupire avant de me lever. Si je n’ai rien d’autre à faire avant que mon tour n’arrive, autant aller faire une balade en attendant. Faut dire que la manière dont la conversation a viré m’a sacrément agacée, pour ne pas dire échauffée.


            -Où est-ce que tu vas comme ça ?


          Il se râcle la gorge, l’air gêné. Je lui montre d’un signe de tête le gamin.


            -Jouer avec lui. ça ne se voit pas ?


            -Ecoute… Je… Je suis vraiment désolé d’avoir réveillé une telle douleur…


          C’est pas vrai ! Il ne pourrait pas arrêter avec ce discours redondant ? Je le fixe avec des yeux froids et fulmine. Ma voix est amère et sarcastique.


            -Je n’ai pas besoin de toutes ces belles paroles qui sont là pour réconforter, ni de vous, pour réparer tout ça. Je n’ai besoin que de moi-même et cela me suffit bien.


          Et je file droit devant moi sans me retourner. Pas la peine d’aller voir sa tête. Je ravale des larmes chaudes. Une rumeur sourde m’habite. Elle ne cesse de grandir. Bientôt, ça va péter. Je le sens. Bientôt, très bientôt, je vais m’effondrer à genoux. Mes doutes affaiblissent la fierté que j’essaie de me donner. C’est pas mon exil qui va me tuer. C’est pas la mort de ma mère qui va me tuer. C’est la peur de ne pas être assez forte qui va m’avoir. Et paf. Le choc a ébranlé mes jambes et je ne peux que contempler avec étonnement la tête blonde qui m’est rentrée dedans. Ou bien le contraire. Disparue l’humeur maussade, la colère irascible qui m’entraîne n’importe où. Je souris avec gêne à la mère. Le gamin a l’air sacrément secoué. Espérer qu’elle soit pas mère-poule ? Promis, pas fait exprès. Je ne regarde pas souvent devant moi. Plutôt derrière, même si je veux me détacher du passé.


          Dernière édition par Honaka Suzuke le Lun 3 Mar 2014 - 17:05, édité 2 fois
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          Alors détachons nous du passé et regardons vers l'avenir en se focalisant sur le présent. Et bousculons notre quotidien en allant de l'avant ou en marchant à reculons, sans se soucier du regard des autres, de ce monde, car nous sommes des enfants, éternels ''Petit Prince''.

          Et lorsque je pose les yeux sur la voute bleu azur, immuable splendeur pour ensuite admirer les mirettes de ma source d'inspiration qui me fait vivre. Je souris à l'idée réconfortante que ses yeux sont le reflet du ciel et apaise mon être de sa beauté. Elle est ma force, ce n'est pas une mère poule, mais dragon. Symbole sempiternel de ma volonté d'être, l'élan vers la paix qui me pousse avec une main douce.

          Elle m'incite à présenter des excuses à la jeune fille. Je ne comprends pas sa demande, mais je m'exécute timidement, ensuite je m'exprime jovialement dans une légèreté amplifié par vague. Une onde en forme de Lion qui t'emporte vers un moral en apesanteur, qui pourrait détruire un bagne. Et reconstruire un paradis à partir des fragments brisés qui ont absorbé la souffrance des monstres. Si, ma matrice était un verbe, ce serait ''Paumoyer''. Elle a le pouvoir de t'hisser le drapeau de l'harmonie de l'être.

          Être de trop pour exister.

          Ouvrir ses prunelles sur le charme de l'existence. Éclat de couleurs qui réchauffe notre tout individuel. Nos valeurs sont innocentes, alors prenons conscience que s'apitoyer est vain. Et penser que la pitié nous fait avancer et non le contraire. Car sans cette sympathie à la douleur d'autrui, nous ne pourrions pas agir avec gentillesse. Bonté au ton agréable qui réchauffe notre cœur oppressé. L’énergie naturelle qui active les nerfs qui façonnent notre sourire et nous permet même d'écouter le désir de vivre.

          Oublions la tristesse et le malaise et partons à l'aventure, à la recherche du bonheur. Avec la permission de ma mère, j'invite Honaka à quitter ces lieux pour aller s'acheter une barbe à papa, profiter de la bonne humeur des autres, s'en inspirer et juste vivre.

          Vivre comme un enfant.
            Nan mais vous croyez aller où comme ça ?  Vous irez vous faire des bisous après la fin du tournoi.

            Loktar s'interpose devant les deux gamins qui semblent être sur une autre planète. Ils ont l'air heureux, pas Loktar. Ça fait deux minutes qui les cherche, ça va être à eux de concourir. Du doigt, il pointe l'arène. High Girl et Tom Pousse attendent. Ils sont d'ailleurs en train de se regarder pour se jauger. Ils imaginent déjà le forfait des deux petits cachottiers. Ils l'espèrent même ce forfait mais non, fin de la récréation. Les deux pitchounes regagne l'arène et il était temps car c'est à Loktar de passer à l'opposé d'eux. Il s'assure que les deux retournent bien se cogner dessus puis il traverse la foule pour aller défier Mr Smith. Dans la foule, plusieurs personnes le regardent avec intérêt. Loktar aime sentir ses regards et ça l'apaise. Il se revigore d’égocentrisme. Il se surprend à distribuer des clins d'oeil, ici et là. Même à des mères de familles.

            Mais trêve de plaisanterie, son adversaire, toujours encapuchonné, l'attend de pieds ferme. Mr Smith ne semble pas stressé, encore moins agité. Il est fixe, la main sur sa garde, attendant les instructions de l'arbitre. Loktar est intrigué, il n'a pas trop eu le temps de regarder les combats mais il a entendu dire qu'il était redoutable. D'ailleurs, le futur finaliste, Mister Freaks qui vient de défaire Balior assiste au combat avec attention. Il sait qu'il devra affronter soit Smith ou Loktar. Le juge abat sa main au milieu de l'arène, déclenchant les applaudissements et les acclamations du public. Mais Loktar ne les entend plus, il est concentré. Il a eu de la chance avec Dragut mais Mr Smith est carrément d'un niveau supérieur.

            D'ailleurs, celui-ci ne bouge pas, il s'est contenté de replacer sa main près de sa garde. Il laisse visiblement le soin à au fils Grissac de porter le premier coup. Qu'à cela ne tienne ! Loktar bondit et fend l'air de sa lame. Mr Smith ne dégaine pas et se contente de reculer pour se mettre hors de portée. Le binoclard l'assaille littéralement d'une pluie de moulinets en tout genre. Smith est acculé, il recule, toujours et encore vers la périphérie de l'arène. Le juge se tient prêt à le disqualifier dès qu'il aura dépassé la bordure. Loktar n'y croit pas, c'est trop facile mais il poursuit, il redouble même d'effort. L'arbitre qui est aussi son entraîneur est impressionné par la cadence. Il ne peut pas l'encourager mais dans sa tête, des petits cris vont à Loktar. Le public retient son souffle, après tout, lui a déjà vu Mr Smith et tout le monde sait qu'il est redoutable et surtout indomptable. Qu'attend-il pour réagir ?

            Je vais vous le dire. Il attendait simplement d'être à l’extrême limite de sa position, à un cheveux de la disqualification pour dégainer. Le bruit que fait son sabre est sourd. Comme l'impression que plusieurs tonnes sont déplacés par une grue portuaire à bout de course. Pourtant, le geste est gracieux et agile. En même temps que ses pieds s'arrêtent au bord, sa lame vient mettre fin aux moulinets infernaux du jeune bretteur. Le choc n'est pas violent et pourtant, Loktar a le bras paralysé, sa lame ne bouge plus, elle vient d'être stoppée nette par Mr Smith. La foule redouble de hurlements, le suspens est à son comble. Toujours la tête baissée sous son capuchon, l'homme sait y faire en matière de tension. A croire que c'était voulu, comme une mise en scène millimétrée pour se mettre le public dans la poche. Nous y voilà, au retournement de scénario.

            Loktar est incapable de se dégager du sabre de Mr Smith et pourtant, il semble être simplement posé dessus. Il enrage, il ne reste que quelques millimètres pour sortir son adversaire. Le grondement des acclamations et le combat lui provoque des palpitations. Il se sent complètement cerné par Mr Smith, comme si celui-ci était à la fois derrière et devant lui. Une torpeur l'envahit, sa main tremble, provoquant un petit crissement sur les lames. Il sent le regard de plomb de Mr Smith lui déchirer la peau. Il faut qu'il réagisse sans quoi, quand Mr Smith daignera riposter, il se fera balayer. Alors il tente. Il tente quelque chose de pas vraiment éthique et surtout à la limite des règles du jeu. Il lâche son arme, fait un pas en arrière. Tout ceci se passe en un instant, si bien que sa lame n'a pas encore commencée sa descente vers le sol. Puis il prend appuis sur ses jambes et saute sur le plat de sa lame pour faire basculer en arrière Mr Smith. Le public lâche un Ô géant, tout le monde regarde l'action. Quelques millimètres, il faut juste le pousser un petit peu alors Loktar met tout son poids, quitte à retomber sur les fesses. L'arbitre a les yeux rivés sur la bordure et n'attend qu'une chose, disqualifier l'encapuchonné pour donner la victoire à son protégé.

            Mais l'indéboulonnable Mr Smith ne bouge pas d'un iota. Il semble enraciné à plusieurs mètres sous terre. Seule la poussières sort de l'arène, le publique est sur le cul, Loktar aussi, littéralement. Le sabre du jeune homme tombe au sol. Sa tête percute la terre et son regard arrive enfin à percer la capuche. Après quelques secondes, Loktar stabilise son corps. Il est complètement étendu sur le sol, son regard se faufile sous la capuche de Mr Smith et entraperçoit enfin le visage. Sur le coup, il croit être sonné, perdu, il craint d'être victime d'une hallucination. Voilà qu'il se met à croire que Mr Smith est en fait Don Lope Di Sangrin. L'homme sourit à travers sa capuche et lui fait même un clin d'oeil.


            C'est la fête au village Samourai-capuche-L-PDFhuY


            Ha d'accord.. Enchant...

            Loktar est évacué sur une civière car il vient de tomber dans les pommes. La foule applaudie Mr Smith pour sa victoire. Place aux jeunes maintenant, la finale des adultes attendra.

            ***
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            Vraiment casse-noix ce gus... Je lui file des thunes pour l'encourager à continuer ses bonnes actions et il ne tire profit que de ce qu'il veut pour lui, pourquoi il nous a ramené dans l'arène ? La high-girl, je ne sais quoi avec son sabre-machin, j'en ai rien à faire... Y'a rien de beau à manier un talent, il a cru que c'était la fête au village... Je n'ai d'yeux que pour elle ! J'ai menti à ma maman et j'en payerai le prix fort... Cette dernière m'aime et je ne vois pas ce qu'elle trouve à ce gamin de 18 piges à peine. 18 piges, encore un gamin... Maman, maman.. Je suis un enfant qui veut sa barbe à papa. Tu crois que je vais vouloir retomber comme lui parce que j'aurais mal vécu cette enfance ? T'en ai même sûr, mais tu veux pas me le dire pour me protéger...

            Peut-être que je suis encore un gosse, mais je comprends bien des choses... Je me gratte le crâne, j'observe notre ravisseur du dimanche se faire évacuer en civière et je sens un truc pas net, du genre parfum de calice... Ouais, parfum de calice.

            L'insouciance me guette, mais je ne suis pas de ce bois là. Je ne suis pas du nombre des vilains, un jour, je serai grand, beau et fort ! Un jour, je soufflerai sur le feu de tous ces brigands... Amiral de la marine, c'est pas assez grand, beau et fort ! Je serais meilleur... Tu seras fier de moi. Je te le promets.

            Je vaincrai Mr Smith, mais pas maintenant, il ne me voit pas... Il n'a rien à m'apprendre de plus que mon actuel maître... Encore cet homme que t'aime tant... Je vais finir par croire que ma maman, elle aime que des hommes qui lui brise le coeur...

            J'observe et j'écoute.
            Alors...

            Pour l'heure, j'emmène une seconde fois la fille qui ne m'aime pas vers ces ballons de couleurs qui flottent entre les mains des civils aveuglés, qui aujourd'hui retrouvent peu à peu la vue. Je suis souriant et cette fois-ci, je rougis avant de faire quoi que ce soit...

            - Veux-tu m'accompagner pour manger une barbe à papa ?

            Si elle me répond que non, je referai son monde !



              N'y a t-il pas dans la candeur, un parfum de bonbons goût cola ? Je veux des caramels, surtout pas de chocolat, je déteste le chocolat. Des bonbecs acidulés, réglisse et mistral gagnant dans une poche, je me promène au milieu de la foule en tentant de retrouver les principaux protagonistes. Il semble que tout le monde s'est paumé par ci, par là. Mordillant un réglisse, je retrouve ma tendre mère. Elle me serre fort dans ses bras, une étreinte qui m'étrangle un peu.

              J'avale sec et manque de m'étouffer. Maman m'apporte un verre de lait que je bois cul sec comme les sales de la taverne de l'oncle Pete buvant inlassablement leurs mixtures alcoolisés. Ça me rappelle là fois où j'ai bu un jus de tomate, plutôt vodka fraise aux côtés de Julius. Je me suis retrouvé dans un sale état, si un jour, je deviendrai grand, jamais je ne boirai cela ! En plus, ça a goût affreux, je préfère nettement mes friandises.

              En parlant de sucreries, il m'en reste presque plus... Il est peut-être temps de faire un tour au marché ? Je reçois un non ferme de la part de ma génitrice. Génitrice, c'est un mot que j'ai appris avec le communiste de prof Azrael.

              Bientôt il va faire nuit, j'ai hâte d'être à bientôt car ils ont prévu de faire exploser dans le ciel des feux d'artifice. Toutes ces explosions de couleurs...

              C'est la fête au village.