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South Jersey Shore [Old Crow]

C'est ce que disait l'écriteau devant le manoir qu'observait Zero en ce moment-même.
C'était la soirée, le parc d'attractions de Suna Land fermait. Et pour être honnête, c'était une excellente chose, le robot haïssait cet endroit, avec les gamins qui s'amusent sur leurs foutus toboggans dans une ambiance mièvre de tout le monde il est content et joyeux. Au moins, ces sales gosses rentrées chez eux, on pourrait avoir droit au calme nocturne, qui doit être l'une des plus plus merveilleuses choses qu'ait inventé Dame Nature.

Il n'était pas spécialement content de s'être retrouvé à Suna Land, ce n'était pas le genre d'endroit qu'il appréciait, trop bruyant et trop niais. La seule chose qui l'intéressait en ce moment-même était le bâtiment devant lui. Une attraction abandonnée, jugée trop effrayante pour les jeunes bambins qui traînaient : le Manoir du Savant Fou. Une villa délabrée, lugubre, avec les craquements, sons de tonnerre aléatoires, et ambiance affreuse, comme dans un vrai manoir de savant fou !
Pathétique.
Mais, là, où ça devenait intéressant, c'est que des rumeurs circulaient. Et Zero savait que lorsque des rumeurs circulent, elles ont une forte probabilité d'être vraie. On disait que, la nuit, les lumières du Manoir s'allumaient, avec un rire strident qui en sortait. Un clandestin aurait investi les lieux et s'en servait pour faire des choses horribles.
En s'avançant vers l'entrée du manoir, tandis que le ciel se couvrait de nuages gris, Zero fit une grimace : il y avait de fortes chances que les seules personnes assez idiotes pour utiliser de tels endroits comme bases étaient des savants fou en herbe, des purs dingues. Et il ne supportait pas que ce genre de déchets pouvait marcher sur la Terre sans être puni...
Il se mit à pleuvoir. Il devait mettre fin à ceci tandis qu'il était sur cette île, au moins vérifier si ces hypothèses étaient justes... sinon, cela l'emmerderait énormément. Et il n'aimait pas être emmerdé.

Il se mit à marcher lentement. Au bout de cinq minutes, il se trouvait devant une porte en fer massive avec l'inscription "KEEP OUT !" inscrite dessus. Ainsi qu'un écriteau, un peu plus récent, qui disait : "Behold !"
Sans hésiter, Zero posa sa main sur la poignée et vit que le bâtiment était ouvert. La rumeur, au moins, était juste...

Il y eut un coup de tonnerre qui assourdit l'atmosphère. Il devrait se rendre au sommet du manoir, là où tout savant fou de pacotille se cachait. Marchant dans le hall gigantesque à moitié dans l'obscurité, le seul élément visible étant un tapis rouge, il plongea dans le noir.
    Crow n'était pas de ces femmes curieuses qui tentent souvent de savoir comment se porte le mari en cas d'absence inusitée pour leurs parts. Mais cette fois, ce fut plus fort qu'elle. Et une raison prédominante justifiait son acte : elle recherchait le breuvage divin, la bière de riz qu'on nommait saké. Sa dernière coupe dans l'estomac, elle ne pouvait croire en le maître de la barque de rapprovisionnement de Hook Island qu'ils arriveraient bientôt chez eux. Alors elle avait tant insisté (et étant appuyé par Tokioko son ami et le rouquin sa groupie) que Stag avait finit par flancher. Ils débarquèrent sur Suna Land en fin de journée. Malheureusement, manque de jugement, les bars fermaient au même moment que le parc d'amusements, sur cette île attractive.
    Alors Crow parcourait Île Sable, la main en visière pour préserver ses yeux des gouttes de pluie, cherchant une quelconque demeure pouvant lui procurer sa boisson. Et elle tomba vite sur un endroit susceptible de lui donner réconfort.

    Un vieux manoir sombre et glauque. Une tour. Une porte d'entrée ouverte. Mais la brume montante du temps pluvieux interdisait à la plantureuse femme de bien voir ce que contenait les écriteaux qu'elle rencontra. Rapidement, comme une gamine espiègle, elle se retrouva sur le seuil de la demeure, observant la sombre décoration sombrant dans une pénombre opaque. Elle ne fit pas attention aux traces de pas sur le grand tapis rouge.
    Secouant le buste vers l'avant, elle se défit des gouttes pesantes lui humidifiant le col plongeant. Dans un orchestre de jurons bien sentis, elle finit par sortir sa pipe qu'elle passa à ses lèvres. L'écho de son chant délicat fut renvoyé dans presque chacune des pièces. Tabac mouillé prépara un nouveau bouquet d'échos vulgaires. Si quelqu'un habitait ici, il serait avertit.

    Avançant à tâtons, elle chercha une porte indiquant la cuisine. L'aspect délaissé ne lui souciait guère. Elle s'attendait tout de même à trouver un frigo bien plein, avec plusieurs bouteilles ne demandant qu'à être débouchée et engloutie. La noirceur l'enveloppa dans un châle frisquet. Elle poussa un léger soupir d'insatisfaction.
    Elle finit par délaisser le grand tapis rouge, qui semblait ronger des marches tourbillonnantes vers le haut du manoir. Ses godasses de bois rythmèrent sa marche, alors qu'elle dénichait dans un salon. Des meubles anciens, avec des pieds en forme de têtes de lions ainsi que de hautes cloisons blanchâtres décrépissantes l'accueillirent. Fatiguée de cette recherche, elle finit par poser ses fesses sur un canapé rayé rouge, où un nuage de poussière la salua. Et merde, j'suis paumée, déprima-t-elle...

    La tête renversée, elle observait le plafond. Une jambe nue sur l'autre, le tissu mouillé qu'elle portait enjolivait ses courbes déjà assez prononcées. Les bras prenant le plus d'espace possible, elle faisait ainsi grand étalage de son corps. À vrai dire, elle ne manquait pas de culot à ainsi s'approprier la demeure d'autrui, et quelques pervers bavant ne seraient que le châtiment qu'elle mérite — bien qu'elle les enverrait brouter l'herbe mouillée dehors.
    À moins qu'un autre type d'homme ne...
      Cet endroit était d'un cliché, se disait le robot tandis qu'il montait une par une les marches de l'escalier qui menaient aux étages supérieurs. L'architecte qui avait fait ce bâtiment n'avait visiblement tellement rien à faire qu'il avait pris soin de faire un travail quasi-parfait : les escaliers étaient en parfaite spirales avec des bougies (aujourd'hui éteintes) placées à équidistance les unes des autres pour ajouter à l'ambiance. Les fenêtres étaient telles qu'au moindre coup de tonnerre, le décor était éclairé de manière subite, assez pour admirer l'état de délabrement du manoir. Non, vraiment, il savait reconnaître le talent des designers de Suna Land pour faire des choses totalement inutiles.
      Et il comprenait pourquoi l'imbécile qui faisait le squatteur avait choisi spécialement cet endroit. Par contre, il aurait pu le prendre dans une île plus isolée que celle-là... enfin, il devait être un fou, donc c'était inutile de s'interroger sur ce genre de choses.

      En grimpant les dernières marches, il entendit soudainement un cortège de jurons variés résonner dans ses oreilles. Il s'interrompit, et diagnostiqua que la personne à l'origine de cela venait du bas, un nouveau visiteur importun ? Bah, du moment qu'il ne le gênait pas dans sa quête, il était libre de faire ce qu'il lui chantait. Il espérait juste ne pas être emmerdé par ces gros mots souvent, pas que la vulgarité le gênait spécialement, juste qu'il aimait le calme.
      Il s'avança cette fois-ci dans un couloir, avec cette fois-ci un tapis... pourpre. Ok, ça devenait déjà un peu plus particulier. Il n'y avait aucune porte, sauf une ou deux qui, après vérification, ne menaient qu'à une pièce vide en ruines. Elles n'avaient pas été prévues au public, sans doute.
      Continuant sa marche rythmée par les éclairs et le tonnerre, il entendit un rire strident interrompu par une crise de toux. Pas de doute possible : c'était sa cible. Et elle était bel et bien au sommet.

      Il eut un sourire en coin et continua à marcher. Et lorsqu'il fut arrivé vers le second escalier...


      "PIEGE !"


      Le hurlement fut soudain et Zero ne comprit pas de suite que le tapis pourpre cachait ni plus ni moins qu'un trou. Il poussa ensuite un grognement de rage et tomba vers le rez-de-chaussée, précisément là où le nouvel arrivant se trouvait, perdu.
      Il tomba sur le ventre devant Crow. Un immense nuage de poussière se souleva, et le robot se releva, balayant ses habits. Bordel, ce foutu savant fou...


      "Attention, gentlemen ! Ici le Docteur Bastien Izzard, destiné à la célébrité et à la domination du monde. Vous n'avez aucune chance de pouvoir me vaincre ! Partez, quittez ce lieu ou rejoignez-moi en tant que cobayes !"

      Il y eut un nouveau rire strident. Ce con avait contrôle sur de l'équipement sonore et s'en servait pour parler aux deux intrus. La voix s'éteignit et il y eut un nouvel éclair.
      Zero put voir que sur le canapé devant lui se trouvait une femme. Probablement le second arrivant. Soit. Il ne fut absolument pas tenté par sa pose indécente, cela faisait longtemps qu'on lui avait fait renoncé à tout désir de la chair.
      Il se retourna, ignorant délibérément la femelle, et sortit son arme, ce pistolet qu'il avait volé à East Blue...


      "Je vais lui faire passer définitivement tout sens de l'humour."

      C'est ce qu'il pensa à voix haute avant de se rediriger vers l'entrée qui se trouvait sans aucun doute deux salles à côté. Crow tenterait-elle un contact social ?
        Une voix, en craquement. Rapidement, Crow dirigea sa tête vers le plafond, d'où provenait le léger vacarme. Quelle ne fut pas sa surprise de voir ces morceaux de bois et de plâtres pourissant s'ouvrirent sur un tapis pourpre étrangement bombé ? Crow n'était pas habitué à de telles arnaques, surtout pour une bâtisse qu'elle pensait inhabitée... Et rapidement, elle comprit qu'elle n'était pas bienvenue dans ce lieu piégé, alors qu'un inconnu déchira le tissu et vint s'écraser au sol devant la dame. Encore une fois, la poussière s'anima et un instant, le visage du nouvel arrivant fut masqué. Puis, lorsque le tout fut retombé, reprenant les places de plusieurs années de solitude, et qu'un éclair zébra la façade de la maison sur laquelle donnait ce salon médiocre, Crow put distinguer l'homme. Elle sourit.
        Puis vint la voix, indiquant à la trentenaire que personne ne les accueillerait au champagne, elle et lui.

        Mais l'homme l'ignora, se retournant. Crow ramena ses bras sous sa poitrine, les croisant d'un air de défit. Elle se leva, déliant ses jambes, et se rendit compte qu'elle dominait légèrement de taille l'homme. Mais peu lui importait. Elle ne sourcilla pas lorsque Zero sortit son flingue, et laissa un petit rire s'échapper lorsqu'il dicta ses pensés. L'homme n'avait pas l'air d'avoir apprécié sa descente forcée...
        Quant à Crow, elle voulait bien rendre visite au marionnettiste de la situation, car sûrement cette homme (homme car c'était une voix plutôt masculine dans l'interphone caché) savait où quelques réserves du jus magique pouvait se cacher. Oui oui, pour Crow, il était naturel de garder une ou deux bouteilles par ci par là.
        Et Old Crow se fichait bien d'être accompagné par Zero. Il ne voulait sympathiser et la femme non plus. Bref, sûrement se battraient-ils en duo sans même se regarder. C'était un tantinet incroyable, lorsqu'on y pense. Deux inconnus qui s'accordent ? Elle verrait bien.

        Rapidement, le cyborg et la colérique montèrent à l'étage. Cette fois, des bougies étaient allumées... Le maître des lieux voulaient jouer à ça ? Qu'à cela ne tienne ! Crow, d'un pas assuré, s'avança, réduisant bien vite la distance entre elle et le trou ayant éjecté Zero au rez-de-chaussé précédemment. Elle regarda un instant le trou. Le tonnerre grondait. Puis elle l'enjamba d'un bond.
        Elle ne fit cependant pas trois pas que le mur pivota dans un nouveau cri du mégaphone (PIÈGE !) et que le planché se souleva, pour sûrement faire glisser Crow dans ce trou. Cependant, la femme, d'un juron, fracassa la planche qui tentait de l'envoyer dans le trou. Les morceaux de bois montèrent au niveau du visage de Crow, avant de s'écraser. Le bas de l'articulation du piège remonta pitoyablement.
        Furieuse, elle se retourna vers Zero, comme si c'était lui le cruel maître du manoir. Le cyborg ne semblait pas rire, mais Crow se l'imagina.
        Elle était surtout furieuse que sa quête de saké s'avère si infructueuse.

        « Qu'es-ce que tu veux, Baka ?! »


        Spoiler:
          La femme s'était décidé à le suivre sans avoir l'indiscrétion de tenter de lui adresser la parole. Bien ! Au moins, cela rendait les choses beaucoup plus simple au niveau relationnel et on pourrait éviter des déclarations enflammées. Oh, pas une question de sexisme, mais Zero savait que dans un tel lieu aussi cliché, il y aurait forcément deux protagonistes de sexe opposé qui devraient se protéger l'un et l'autre des terriiiiiiiiiiiiiiiiiiiibles dangers du manoir sombre et obscur avec embrassade à la fin. Totalement débile. Il ne pouvait que saluer la chance de lui éviter ce genre de désagréments.
          Soit. Ils se trouvaient maintenant de nouveau au premier étage, cette fois-ci totalement allumé. Jusqu'à quel point Izzard maîtrisait cet endroit en réalité ? Les lumières, le son, les pièges, quoi d'autre ? Vu l'esprit détraqué de cet imbécile, il avait sûrement quelques cartes en réserve.

          Sa compagnonne de fortune sauta par dessus le trou dans lequel il était tombé. Zero, s'apprêtant à la suivre, lâcha un grognement lorsqu'il entendit à nouveau le mot "PIEGE !" se faire hurler à travers le mégaphone. Un autre juste après ?! Bordel, c'était d'un tordu.
          Heureusement, la femme avait une certaine force dans son corps et défonça avec ses pieds le piège. Au moins ce ne serait pas un poids inutile... deux bons points. Bons points qui furent plutôt annulés par elle regardant d'un air colérique le robot et lui hurlant dessus :


          « Qu'est-ce que tu veux, crétin ?! »

          Zero resta silencieux. Il n'aimait absolument pas qu'on lui parle sur ce ton. Un horrible rictus déforma son visage et s'avançant, il répondit en haussant la voix :

          "Je veux buter l'abruti au sommet de ce manoir. Si tu veux pas être sur ma liste, tu baisses le ton, pauvre conne !"

          Il rajusta ses lunettes et sauta à travers le premier trou. Dépassant l'herculéenne en ne prenant pas la peine de lui adresser un regard (pour lui, la conversation était déjà terminée), il observa le nouvel escalier en spirale qui se dressait devant eux. Vu l'esprit tordu de Izzard, il devait avoir placé un piège... et s'il était aussi cliché que prévu, Zero connaissait déjà sa nature.
          Il se mit à les monter, en prenant bien soin de s'accrocher au pilier de pierre qui soutenait les marches. Cela n'était qu'une question de temps... il ne savait pas si la femelle avait eu l'intelligence de comprendre elle aussi ce qui l'attendait et s'en foutait.
          Lorsqu'il fut arrivé à la moitié, la voix hurla de nouveau :


          "PIEGE !"

          Mais cette fois, ce fut complètement inutile : les marches disparurent pour laisser place à une rampe, comme dans un toboggan, un truc complètement classique pour observer avec grande joie les victimes se ramasser la face et revenir inexorablement vers le début. Zero perdit un instant l'équilibre mais sa prise sur le pilier lui avait permis de ne pas être affecté.
          Lentement, ses pieds avancèrent sur la rampe vers le second étage... qu'en était-il de l'autre ?
            [Sooorry, my dear, j'ai eu un petit imprévu ! Tu es toujours là ?]

            Zero était l'un des rares insouciants à vouloir tenter sa chance contre les poings de Crow. Mauvaise idée ! Alors qu'il passait devant la femme, l'ignorant complètement et son insulte le suivant comme une effluve repoussante, Crow serra le poing. Son regard devint sombre. Elle le talonna, attendant le moment propice pour lui enfoncer ses jointures dans sa petite boîte crânienne ferrée. Mais alors que les compagnons de fortune montaient les marches, le mégaphone caché s'actionna une nouvelle fois. Zero sembla comprendre plusieurs secondes avant Crow, tandis que la dame roulait sur elle-même, dévalant avidement la distance la séparant du trou béant. Sans ne pouvoir rien faire, elle passa les derniers pieds, se propulsant au dessus de l'ouverture soudainement striée d'éclairs. Sa main décolla tel le serpent, venant agripper de ses doigts solides et forts le bord. Tel le singe, elle se suspendit.

            Sa force herculéenne la remonta, et Crow, d'un rictus mauvais, jeta un regard noir sur Zero, qui tentait d'arpenter la pente de l'escalier en se tenant à la rambarde. Le second genou de la femme venait rejoindre le tapis rouge crasseux et poussiéreux. Il allait payer, ce nul ! Se redressant, elle n'écouta même pas le nouveau cri de la boîte de conserve (qui devait annoncer la suite de la glissade) et elle ne fit qu'accélérer le pas pour ne pas avoir la lance dans la poitrine. La pointe métallique lui érafla l'omoplate. Une goutte rouge scintillante perla.
            Elle vint attraper l'arme au manche pourri. L'arrachant du sol, elle le soupesa rapidement, puis l'envoya dans les airs (pas si haut, car le plafond bas ne lui permettait pas des prodiges) avant de l'attraper vigoureusement et de l'envoyer dans une rotation excellente de l'épaule. Le dard d'acier fusa. Malheureusement, le mauvais bois, la mauvaise proportion de la lance fit dévier l'arme, et le morceau de bois fracassa les marches, explosant au pied du cyborg.

            Crow avançait, faisant craquer ses jointures.
            D'un regard barbare.

            Puis, d'un jeu de jambes agiles, elle se colla au mur un instant. Elle se souvenait de l'arme du cyborg, et malgré toute sa fougue, une balle pourrait la tuer. Elle devait à la place profiter de l'endroit restreint.
            Elle se poussa du mur, s'accroupissant rapidement pour rejoindre l'autre mur et ensuite se propulser vigoureusement sur Zero. Trop rapide pour être visée, un combat corps à corps s'engagerait !
            Cette fois, ses godasses ne glissèrent qu'un instant au début, avant de rythmé sa montée. Elle donnerait le premier coup ! Son poing fusa vers l'estomac du cyborg !

            BAKAYARO !
              Au vu des bruits gênants de personne qui se ramasse dans une rampe, Zero poussa un "Tsk." de mépris en comprenant que sa partenaire n'avait pas eu la finesse d'esprit pour comprendre la nature du piège. C'était évident, pourtant ! Dans un endroit aussi basique, les escaliers devaient cacher une rampe ! Enfin... tant pis pour sa gueule. Il continua à grimper lentement, essayant de ne pas perdre sa prise, avant de s'arrêter lorsqu'il entendit hurler cette foutu voix :

              "PIEGE !"

              Encore ?! Déjà ?! C'était imprévu... mais il ne se produisit absolument rien. Zero haussa un sourcil et entendit un sifflement en bas... il avait actionné une saloperie pour la femme en bas ? Quel intérêt ? Bah, qu'il fasse ses conneries s'il chante, cela ne l'intéressait pas, du moment qu'il pouvait l'atteindre le plus rapidement possible et le buter... il effaça la femelle de son esprit se remit à monter d'une lenteur de tortue... c'était... glissant.
              Puis il entendit un craquement de bois derrière lui. Il se retourna et vit une lance fracassée à ses pieds.
              Qu'est-ce que... ? Puis, il comprit en voyant le regard de son ex-partenaire qui faisait craquer ses os qu'elle n'avait pas très bien pris son rappel à l'ordre. Cette chieuse...

              Il n'avait pas le temps de prendre son arme, si il le faisait trop vite, il perdrait l'équilibre et se ramasserait le figure, ce qui le laisserait trop vulnérable. Il tenta de faire volte-face mais l'endroit était trop étroit pour lui permettre de se mettre en garde. Il ne pouvait que grincer des dents tandis que l'herculéenne femme fonçait sur lui en bondissant de mur en mur... et se reçut un coup de poing dans le ventre.
              Il poussa un "Gargh !" et baissa la tête, quasi-immobile, une de ses mains toujours accroché au pilier.
              Puis il releva lentement, très lentement la tête, et regarda Crow avec un regard abominable, rempli d'une haine absolue et d'une folie furieuse, un ritcus infâme déformant son visage, et d'une voix lente et faussement amicale, il lui demanda :


              "C'est tout ? A mon tour maintenant, sale truie..."

              Il allait la crever... mais avant cela, il allait lui rendre son affront au centuple. Il lâcha prise et bondit sur elle tel un fauve, et les deux se mirent à tomber dans les marches. Mais il s'en foutait, il se contentait de taper avec son poing, ignorant si cela touchait effectivement son nouvel ennemi ou le sol. Animé par sa pure démence, il tentait de l'étrangler et ignora le trou qui se présentait en bas des marches.
              Ils tombèrent dans l'étage inférieur dans un lourd fracas. Zero se releva, ne montrant pas de grands signes de douleurs, il sortit son flingue de sa poche et chercha dans le nuage de fumée qui s'était crée cette salope...


              "Allez, montre-toi... si t'es coopérative, je tenterais de faire vite. Mais je suis déjà assez énervé comme ça, tu comprends ?"

              Il remit ses lunettes en place et commença sa recherche, prêt à toute éventualité et ignorant la voix gêné de Bastien Izzard dans le mégaphone qui leur demandait s'il les dérangeait.
              Il s'était fixé une priorité plus immédiate.
                Son poing fracassait l'estomac du cyborg, et les yeux de la dame s'écarquillaient lorsqu'elle comprit ce à quoi elle avait à faire. Il n'eut pas le craquement habituel des côtes flottantes, ni le souffle rude et coupé de l'adversaire, alors que la chair semblait se déplacer sous l'impulsion de sa force. Cette fois, l'adversaire était bien plus coriace, ne produisant que le simple son d'une vive mais éphémère douleur. Zero baissa la tête, comme pour regarder le coup de Crow. Et Crow comprit.
                Elle avait trouvé bien louche cette grosse vis traversant la tête de l'homme, mais se disait que ce n'était que du flanc. Mais il semblait plutôt costaud et affreusement... mécanique. Car c'est lentement que la tête de Zero se releva, jetant un regard d'acier haineux dans les pupilles de la civile. Mais Crow ne sourcilla pas, lui réfléchissant ce regard meurtrier. Le temps semblait long. Puis le cyborg finit par articuler. Crow capta la fluidité de ses paroles. Normalement, sur un humain quoi, ce serait avec peut-être une petite coulisse rouge et une voix rauque. Ce ne serait que plus intéressant !

                Trop rapide pour que la rose à épines puisse réagir, le pirate se jeta sur elle. Déboulant les marches lisses enlacés, les amoureux du combat dévalèrent à une vitesse ahurissante l'espace qui les séparait du même et prévisible trou. Les coups pleuvaient. Bien que Zero semblait plus rapide, assénant des touches imprécises mais douloureuses au visage et plancher, effleurant parfois la poitrine de la dame, Crow lui décochait des droites et gauches puissantes. Néanmoins, la folie qui animait l'être de ferraille et de sang éliminait ses réactions. Puis à seulement quelques centimètres au bord du gouffre, Zero passa ses mains au cou de Crow. Mais cette dernière le contre en poussant de ses genoux dans le ventre de l'être.
                Ils tombèrent.
                Un nuage de poussière dense les accueillir et les laques de bois éclatèrent sous les poids. Habitué à se relever rapidement lors de combats, Crow se poussa du cyborg, pour mieux analyser, ce qu'elle faisait rarement. Bien longtemps qu'elle était tombé sur un être digne de sa force ! Parfait, lui aussi mangerait.

                Elle passa une main fluette sur son visage, y récoltant des taches sombres de sangs au coin de sa bouche. Une paupière était également plus lourde que l'autre, mais les coups métalliques de Zero ne l'avait pas plus amoché. Un léger bleu se trouvait au dessus de son sein droit, niveau clavicule environ. Ce qui l'inquiétait un peu plus était ses mains tremblantes. Les fourmis luis rongeaient les doigts. C'est qu'il est dur le nounours !
                Puis Zero la quémanda, sûrement en lui pointant son arme dessus. Heureusement, elle restait masqué. Tss, salaud, ce n'est plus du jeu si tu as une arme à feu ! pensa-t-elle.
                Elle n'avait cependant d'autres choix que d'aller à sa rencontre, espérant qu'elle n'aurait pas de mal à éviter le tir...

                C'est en avançant que Crow eut une merveilleuse idée. Alors que son pied glissait sur une laque défoncée, mais qu'elle était toujours masquée par la poussière centenaire, elle glissa ses mains dans une interstice maladroite. Elle fléchissait les jambes, gonflant ses poumons d'air le moins saturé possible, puis elle expulsa tout d'un coup, arrachant comme une démone le plancher. Des planches revolèrent vers l'avant, et Crow fracassa de son pied le plus gros morceau, histoire de l'envoyer sur Zero. Ce manoir délabré était une arme pour elle, qui savait user de sa force herculéenne en taillant du point son environnement.

                Rapidement, elle sauta à la suite de son projectile, se camouflant dans son ombre. La densité du bois permettrait à Crow de se protéger d'éventuels projectiles. Son but premier était de débarrasser le cyborg de son pistolet.
                Elle et son bouclier de fortune sortirent comme un obus du tas de poussière, se jetant sur Zero tels des tigres affamés. Et alors que la première offensive se fracassait contre le cyborg, Crow lui fit la surprise de venir lui balancer son poing en pleine tronche. Elle se fichait du métal qui pouvait se trouver sous sa peau, car elle pourrait bien lui fracasser le nez ! Bref, elle l'envoya valdinguer.
                Elle jeta un regard circulaire autour d'elle, cherchant l'arme du pirate. De ses poings elle le briserait. Mais Zero semblait déjà se relever. C'est qu'il était résistant le bougre ! Bon, la meilleure défense est l'offense non ?

                À l'assaut !
                  Elle se défendait bien, pensait-il alors qu'il faisait une rapide vérification de son état ! Contrairement à ce qu'il pensait, elle n'était pas juste une faiblarde de passage qu'il aurait pu tuer en un coup de poing bien placé. Non... elle était forte, et n'allait pas se laisser crever sans se battre. Et cela l'énervait encore plus. La dernière chose dont il avait besoin était d'une résistance de la part de chieurs ou chieuses dans son genre. Il pointa son arme devant lui, l'index fébrile, prêt à tirer sur le moindre signe de chose vivante qui bougerait. L'autre main, elle, massait son ventre, il n'était pas vraiment blessé, non, son corps mécanique remplissait son rôle à merveille... c'était loin, très loin des coups de poings d'un Dylaï Ruken enragé. Cela n'excluait pas la prudence, néanmoins.

                  Il continua de chercher du regard sa cible, qui était avantagée par la fumée. Qu'est-ce qu'elle faisait... ? Il eut sa réponse rapidement en entendant un horrible craquement devant lui. Il pointa son pistolet, se préparant à actionner la gâchette, avant de se raviser lorsqu'il vit une grosse planche foncer sur sa figure. S'il ne se défendait pas, il risquait de se prendre des échardes dans la gueule, pas la chose la plus souhaitable. Il mit son avant-bras libre devant son visage, afin de servir de bouclier de fortune. Le bois miteux vint se fracasser sur le cyborg... qui se reçut avec une certaine surprise un poing sur la gueule qui l'envoya se ramasser par terre un peu plus loin, son arme glissant il ne sait où. Il ressentit une douleur vive en subissant le contact avec le sol délabré. Bordeeeeeeel...

                  Il se leva, du sang coulant de sa bouche, cette salope lui avait amoché la mâchoire ! Sa haine se fit encore plus intense envers son ennemie, qui tentait une nouvelle offensive directe. Elle allait comprendre qu'il ne jouait pas dans la même catégorie... il se plaça droit, redressant ses lunettes. Il retint son souffle, tandis que l'autre conne fonçait vers lui pour lui asséner un coup qui lui ferait peut-être mal. Et alors qu'ils furent proche l'un de l'autre...


                  « HAAA ! »

                  Le cri sortit de sa gorge, amplifié par ses cordes vocales mécaniques, résonnant dans toute la salle, peut-être même dans le bâtiment entier, faisant trembler le bois autour de lui. C'était le moment ! Il profita de la puissante onde qui aura sûrement du amocher les oreilles de la fille pour faire un bond en arrière, il fit rejoindre ses mains entre elle, et prit son élan...

                  « GOLIATH ! »

                  Il fonça ensuite sur cette chieuse, prêt à marquer son joli corps d'un coup dont elle se souviendra encore dans pas mal de temps !
                    Le nouvel assaut ne porta malheureusement pas fruit comme le voulait Crow : son adversaire poussa un cri retentissant, grillant les tympans de la belle. Son coup en fut momentanément ralentit, et le poing ne put même pas décrire un arc minable. Il stagna à sa hanche. Crow restait figé, tandis que son adversaire reculait d'un bond. Elle avait les oreilles qui cillaient. Vraiment déboussolée, elle ne parvenait pas à recentrer sa cible dans sa mire. Et ce Zero préparait un vilain coup. Quel cyborg emmerdant ! Elle l'avait profondément dans le collimateur, et il lui faudrait de grands coups de dynamite pour désobstruer la voie ! Et encore, elle devait se protéger du coup qui venait. Elle parvint à lever ses bras, les barrant en croix devant elle, pivotant sur le côté. Zero balançait déjà ses mains liés en masse, elle avait plusieurs secondes de retard.
                    Elle se prit le coup à l'épaule, décollant du plancher des vaches pour s'écraser douloureusement sur le côté. Elle transperça le mur, comme une flèche, alors que le scientifique propriétaire des lieux crachaient dans ses interphones de bien vouloir respecter le bien d'autrui. Il n'avait donc pas compris que pour ces deux fous du combat et de la douleur, un lieu n'était autre qu'un château de cartes facile à souffler ? Enfin, ce n'étaient pas toutes des lumières, ces hommes... En fait, ce n'étaient pas, point !

                    Elle était encore sonné par le cri sonar du tas de ferraille. Et son épaule lui faisait atrocement souffrir. Parmi les débris, sur un siège de poussière, de bois pourris et de décombres, la belle se tâta son os déboîté. Elle laissa une grimace lui échapper alors que ses doigts frôlaient à peine la bosse. Elle s'était déjà assez déboîtée d'os pour savoir comment les replacer. Mais à chaque fois, le membre restait fragile et plus difficile à déplacer. Elle aurait besoin de repos après ce petit interlude avec Zero. Sa traversée pour Hook Island sera pour la première fois des plus agréable, sentait-elle.
                    Elle grinça des dents lorsqu'elle poussa sur son omoplate, remboîtant les os. Puis elle frictionna non sans dégoût sa blessure. L'enflure, il paierait pour ça ! Et si de simples coups ne suffisait pas pour l'avoir, alors elle lui sortirait le grand jeu. Elle s'extirpa des débris.
                    Zero lui avait tourné le dos, mais il n'était pas question qu'elle l'affronte de dos. Surtout qu'elle voulait voir ses mains, maintenant ! Mais elle pouvait néanmoins lui porter le premier coup lorsque le cyborg s'en douterait le moins : soit maintenant.

                    Elle s'élança, son bras blessé replié sur son ventre. Furieuse, elle rattrapa le cyborg, sautant dans les airs pour tournoyer complètement, élançant son pied et voulant le lui fracasser sur le crâne. C'était son coup le plus puissant, celui qui brisait toutes les gardes qu'elle affronté jusqu'à lors. Elle pouvait fracasser la pierre avec, mais elle se demandait ce que ça donnerait sur une chair renforcée d'acier. Ce serait un test concluant ou non...

                    « BIGGUHIRU, BAKA ! »