Part I
In the Name of God Hunter, impure thief of the old and the new sea shall be banished to eternal damnation!
Quand le plaisir de la vie se mêle aux goûts poivrés du gibier récemment chassé, l'homme qu'il était n'était plus que colère et noirceur irritée. Observant ceux qui s'étaient dressés devant lui, il leur sourit comme si rien ne s'était passé, courageux, ne manquant pas de témérité, il voulut malgré tout se dissocier du jouet qui l'avait auparavant abordé pour le tuer et le déposer afin de générer une sorte de fête mal organisée et une danse macabre aux couleurs éthérées. Investigation et longue vue étaient toutes deux conviées afin de mettre la main sur ceux qu'on devait réprimer ou exécuter. L'esprit l'avait signifié et la marine l'avait exigé, c'est donc avec fierté que je me devais d'avancer pour les capturer ou simplement offrir au dernier leurs têtes coupées et soignées avec un couteau acéré. L'homme chien était donc affiché et c'est sur l'île de Dawn que je devais débarquer, le royaume de Goa s'en était lavé les mains et l'avait peut-être oublié, mais c'est lui que j'avais choisi d'éradiquer pour le bien de tous et surtout afin de lui offrir cette sérénité qu'il avait sans doute négligée pour se concentrer sur ceux qui l'avaient persécuté.
Un havre de paix, c'était ce qu'il cherchait et c'est dans la mort qui la trouvera pour ne plus avoir à penser, ni à calculer ou prévoir d'attaquer et blesser, du moins c'est ce que je pensais. C'est un présent que je me devais de lui offrir afin d'égayer à jamais ces nuits et ces journées. Pour se faire, il me fallait travailler, construire et progresser sans oublier que c'est un homme qu'on avait lésé. Toujours aux aguets, la rumeur disait qu'il était futé et qu'il ne se laisserait sans doute pas capturer et encore moins tuer. Déluré sans pour autant être doué, réputé sans être excessivement renommé, il savait se cacher et contrôler. Il voulait frapper et ne laisserait pas encore appréhender par une bande malpropre vaniteuse et raté. Je ne connaissais encore rien à la réalité, j'étais juste un chasseur de prime exercé, lié à cette personne qui m'intriguait et avec qui j'avais décidé d'accomplir cette mission pour ne pas me laisser tomber. Mon regard fixait le nuage qui traversait le ciel dégagé, je réfléchissais et je ne pouvais en aucun cas me l'ôter de l'esprit... Ma femme que j'avais moi-même tuée pour évoluer et saisir " L'opportunité ". Je tire un dernier coup sur la cigarette qui me tenait et me retenait avant de la jeter et l'écraser afin d'observer l'île que j'avais décidé de marquer.
Attristé et à moitié écœuré, je souris nerveusement avant d'adopter une mine rassurée. Armé et équipé, j'avançais pour quitter le navire qui m'avait aidé à embarquer et accéder à cette partie de l'île paisible baignant ses invités dans un souffle de tranquillité. Je me laisse bercer par la douceur d'un mouvement printanier en cherchant des yeux, une auberge ou une taverne afin de me nourrir et me reposer. À droit ? À gauche ? Non plus loin, à quelques mètres de la maison aux taches noires peu raffinées. Je marche sans pour autant savoir ce qui m'attendait, je pénètre à l’intérieur du bar qui semblait en apparence vide et sans grandes histoires à raconter, même si ce dernier n'avait rien à envier à ceux qui l'avaient précédé. Je ne porte aucun regard à l'assemblée et je me dirige vers la tenancière puisqu'il s'agissait d'une femme afin de commander boire et me reposer. Agréable sans pour autant être naïve et sous-développée, elle m'aide à répondre à certaines interrogations sans pour autant me juger.
[Archeon] — Une boisson fraîche s'il vous plait...
[Tenancière] — Voilà votre commande jeune homme !
[Archeon] — Dites pour voir, vous ne pourrez pas m'aider à trouver une auberge ou quelque chose de ce bord pour passer la nuit ? Je ne suis pas de la région et j'ai encore un long chemin à faire.
[Tenancière] — C'est possible mon garçon, plus loin à droit de la grande maison, à environ 200 mètres vous pouvez en trouver une. Mais il n'accepte pas ce genre de chose. Dit-elle en montrant du doigt mon arc.
Je poursuis le dialogue avec la dame avant de lui demander si elle pouvait me recevoir ou me louer une chambre, histoire d'éviter d'abandonner mon armement à quelqu'un de peu convaincant et avec qui je pouvais rapidement en venir aux mains. Quelques heures de négociation suivies de plusieurs boissons échangées avec ceux qui s'étaient présentés ici-bas mènent à un accord acceptable et convenable. Convivialité et bonne humeur arrosée d'un soupçon de méfiance et de prudence semblaient animer leurs sentiments, la dame accepta de garder mon équipement en m'offrant une sorte de ticket gagnant afin de trouver de nouveaux vêtements. J'interroge des passants et encore plus celle qui m'avait rendu service sur certaine localisation, le Mont Corbo était ma destination et je me devais de saisir l'occasion afin de m'instruire pour ne pas me faire détruire, analyser sans pour autant oublier que je devais capturer et éliminer, demander sans abuser et tergiverser.
Récolter des informations était indispensable pour ma sûreté, mais dormir afin de me ressourcer s’avérait être une bien meilleure idée. C'est seulement au soleil levé après une bonne nuit passée dans l'auberge du coin attractive et presque sans aucune mobilité à noter, que je décide de quitter le village pour me diriger vers ce qui apparaissait comme étant un enfer à éviter. Néanmoins, le danger premier qu'il me fallait dépasser était le Mont Corbo réputé pour ces bêtes inconsidérées et ses criminels hostiles et fermés. Préparant discrètement mon entrée, évitant de peu les yeux peu disposés à m'aider, je rodais dans cette montagne tel un spectre. C'était proprement jouissif. Que de libertés dans cette escapade nocturne, dont l'objectif lui-même était assez trouble. Trouver un point de départ pour me retrouver en haut de l'endroit que j'avais choisi de nettoyer était bien plus compliqué que ce je croyais avoir à affronter.
Curieuse localisation qu'était cette montagne, on pouvait l'apparenter facilement à un labyrinthe que l’abîme lui-même n'avait pas réussi à percer. Mouillé et taché, une fois arrivé à la destination que je m'étais fixée, je décide juste de me sécher sans pour autant m'arranger et encore me nettoyer. J'avais jugé que mon état actuel n'était rien si on le comparait à l'odeur qui émanait du Grey terminal, bien plus malodorant et inhospitalier. Et puis bon si je devais m'apparenter à l'un d'eux, il me fallait me dissocier de cette beauté non froissée. Une silhouette noire relevant lentement la tête, là au-dessus de cette agglomération en effervescence, la transformation était prête et la créature que j'étais s'est enfin préparée pour prendre d'assaut le monstre hideux qu'était devenue l'image qu'il observait. Un capuchon abritant un visage, une arme dérobée et une épée sans doute pas utile, mais présente et cachée. Pour commencer, il n'en fallait pas plus pour percer.
Une action destinée à purger une nuance mal disposée était enfin marche, ma prudence et mon ingéniosité seraient mes deux seuls alliés, même si en réalité, j'avais joué une carte ou deux pour éviter de me faire tuer. Je ne suis pas le premier personnage qu'un artiste peint sur sa toile ou le premier acteur d'un scénario développé, je suis celui qui tente de briller malgré eux, celui qui tentera de surprendre sans pour autant attacher le regard, je suis un chasseur et c'est ici que j'ai décidé de m'élancer.