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[FB - 1620] En voiture Simone...

Un pied se pose sur le quai, bienvenue à Bliss qu’on pourrait vous dire. Que nenni, les révolutionnaires sont aussi bien accueilli qu’une pute à l’église. Cela faisait quelques années que le Goon, comme tout le monde l’appelle désormais, avait rejoint les rangs de la révolution. Allez savoir, peut-être est-ce par simple caprice, quoiqu’il faut avouer qu’il s’y investit pas mal. Bourlinguer est une seconde nature chez lui, le voyage, la mer, le grand air, alors si en plus on ne le fait pas chier et qu’on le soutient lorsqu’il applique ce qu’il juge juste c’est la cerise sur le gâteau.

Le voilà donc arrivé, sa casquette toujours vissée sur le crâne, son cigare entre les dents et son baluchon sur les épaules. C’est-à-dire qu’on vient de lui offrir sa première mission en solo, elle n’est pas très compliqué, ni dure, c’est plus le lieu qui fous clairement la merde. À cause de ce foutu chantier naval, la marine a la main mise sur tout le pays, mais pour le coup on ne peut pas lui enlever le fait que c'est une source d'emploi assez conséquente pour les habitants du royaume. C'est donc l'une des raisons pour laquelle rien n’a vraiment été fait ici, en plus ne parlons même des citoyens qui sont des patriotes purs sangs comme n'en fait plus. Bref, finalement arrivé au bout du quai il prend immédiatement la direction d’un bar que sa cellule lui a conseillé. Le patron n’est pas très regardant sur ses locataires, enfin c’est le moins regardant en ville. Jerry fait donc profit bas, en s’engouffrant dans la foule, bon môssieur n’est pas des plus discrets avec sa carrure d’armoire à glace mais bien heureusement il n’est pas le seul à posséder une corpulence pareille. Suivant les indications de direction qui lui ont été confié, il arrive bien vite devant un rade à la devanture de bois pas toute jeune.

Goon pousse la porte qui fait tinter une clochette pour informer de l’entrée d’un nouveau visiteur. Même si celui-ci n’est pas très rempli, chacune des personnes s’arrête pour observer celui qui vient d’entrer, Jerry renifle, réajuste son baluchon sur son épaule et baisse un peu plus la visière de sa casquette. Les habitués reprennent alors leur affaires, certains boivent, d’autres discutent ou jouent aux cartes. Notre révolutionnaire se rend au bar et s’assoit sur un des tabourets après avoir posé son sac sur le sol.

_ Patron. Une bière.

Quelques secondes s’écoulent dans le brouhaha ambiant, puis on entend le son d’un verre qui glisse sur le zinc et Jerry l’attrape en vol lorsque celui-ci passe à portée. Il s’en paye une bonne grosse gorgée, c’est pas la meilleure qu’il ait bu mais ça fera l’affaire. Le barman qui se trouve être le proprio dudit troquet s’amène devant notre tatoueur. Les bras croisés devant lui, le Goon remonte légèrement la tête, juste assez pour croiser ses deux yeux qui l’observe avec un air un brin méfiant, un brin interrogateur.

_ Qu’est-ce tu viens faire ici, étranger ?

Buvant une nouvelle gorgée de bière, il la pose sur le comptoir et replace son cigare à sa place, entre ses dents.

_ M’entraîner au pédalo.

Plutôt vexer, le patron tape du poing sur la table ce qui crée un certain silence et tandis que les autres piliers de bar commencent à tous diriger leur regard vers Jerry.

_ Ici, c’est mon bar mecton ! Donc si tu veux pas d’ennuis commence pas à les chercher !

_ Desserre ton string bonhomme, je suis là pour une chambre.

La tension redescend, certains se rassoient et reprenne leur activité. Le tavernier croise de nouveau les bras tandis que Goon envoie un joli nuage de fumée blanche vers le plafond.

_ Et il de quoi payer le comique ?

Jerry plaque sur le comptoir quelques billets de Berry. En les voyants son interlocuteur se gratte le menton, on peut même voir ses yeux briller d’une certaine envie en voyant ce fric. Lorsque le tatoueur retire sa main, elle est immédiatement remplacée par celle du tenancier qui s’empresse de glisser les biftons dans son tablier. Il se retourne avant d'ouvrir un petit coffre dans le mur de l’autre côté du bar, et il en sort une clé attaché à une petit bouée. Il la tend au nouveau locataire mais y reste accroché même après que Jerry l’ait lui-même en main. Les yeux des deux hommes se croisent, et le patron lance.

_ Je veux pas d’embrouille, sinon c’est mon pied au cul. Les chambres sont au premier, prend les escaliers du fond.

Dit-il tout en désignant du pouce l’arrière salle faiblement éclairée. Finissant sa bière dans une dernière gorgée, il attrape son baluchon et s’y engouffre sans autre cérémonie. La propreté n’est pas le point fort de l’établissement, mais il va falloir faire avec. Le plancher des manches et du couloir qui mène à la chambre numéro sept grince sous le poids du tatoueur. Un tour de clé et le voilà entré. La chambre est vétuste, une petit commode, un lit simple et une nouvelle porte qui donne sur une toute petite salle de bains. Il ouvre les volets et la fenêtre ce qui crée un petit nuage de poussière, il pose ensuite son sac sur le lit et fait un très rapide tour du propriétaire. Le voilà donc installée, il tourne la clé dans sa serrure et pose son oreille sur la porte, le silence. Son cigare toujours en bouche, il ôte sa casquette et sort une petite lettre d’un revers caché. Il déchire l’enveloppe et en sort quelques feuilles visiblement rédigé dans une écriture codé. Celle-ci décrit la nature de sa mission, récupération d’informations du chantier naval et exfiltration d’une personne. C’est d’ailleurs cette même personne qui est porteuse des infos que Goon doit récupérer, de quoi faire une pierre de coup en somme.

Une fois ses quelques affaires rangées et les documents brûlés, Jerry reprend le chemin inverse jusqu’au bar. Il demande assez rapidement le chemin qu’il doit prendre pour rejoindre le chantier naval, pour selon lui, trouver un travail. Le patron l’informe de la route à suivre et le voilà parti dans les rues de la ville, dans la direction qu’on vient de lui donner. Suivant à la lettre les recommandations, il arrive devant des portes hautes sur lesquelles l’insigne de la marine est gravé. Il reste quelques instants à observer ces grosses portes, jusqu’à ce qu’un soldat le rejoigne. C’est visiblement le vigile qui garde l’entrée du chantier et intrigué de voir un homme, qui plus est avec la dégaine du Goon, vient voir ce qui se passe quitte à le faire circuler par la suite.

_ Monsieur, je peux vous aider ?

Dit l’homme avec un ton plutôt sec. Jerry baisse la tête pour observer de son œil unique son interlocuteur.

_ C’est possible. Je cherche du boulot.

Le soldat est plutôt surpris par les propos du tatoueur avant de finalement reprendre sa contenance.

_ Mouais… Et pour quel genre de travail ?
_ Bah charpentier par dis !
_ Et bien dans ce cas vous allez devoir passer par le bureau de recrutement.
_ Qui se trouve…
_ Juste là.

Dit le marine tout en indiquant du doigt un petit bâtiment à cheval sur la muraille qui entoure le chantier, moitié dedans, moitié dehors. À l’intérieur, il n’y a pas foule seulement un guichet avec un homme affalé derrière lui. Jerry fait tinter la clochette posée sur le comptoir et deux yeux plutôt fatigués se mettent à le scruter de haut en bas. Finalement l’homme qui lui fait face se redresse mais avec un air toujours aussi déprimer commence à s’exprimer d’une voix fade et monotone.

_ C’est pour ?
_ Un job.
_ Plaît-il ?
_ Je cherche du travail comme charpentier.
_ Quelles sont vos référence ?

Goon sort de sa poche une feuille qui recense tous ses emplois et le mieux c’est qu’il n’est même pas trafiqué, un curriculum vitae tout simplement. Après quelques instants pendant lesquels l’homme lit (avec une certaine lenteur) le contenu, il se leve.

_ Je reviens.

Je s’enfonce alors au-delà du guichet vers un couloir, et durant ce temps-là le tatoueur patiente de longues minutes. Finalement une porte s’ouvre laissant apparaître la silhouette et la mine fatiguée de l’homme qui la reçu.

_ On va vous recevoir. Veillez me suivre.

Jerry s’exécute et suit le bonhomme à travers plusieurs couloirs aux couleurs monochromes et neutres jusqu’à une porte. L’homme frappe et on lui intime l'ordre d’entrer, il ouvre la porte et désigne le chemin au Goon, refermant la porte derrière son passage. Il se retrouve donc dans un pièce relativement spacieuse avec un bureau en son centre où un homme moustachu est assis derrière. Il se lève et indique l’un des sièges devant lui pour que Jerry puisse s’y installer.

_ Monsieur... Goon…
_ Simplement Goon.
_ Comme vous voudrez. Je disais donc... Goon, j’ai lu attentivement vos références et j’en suis plutôt impressionnée. J’ai cru comprendre que vous aviez du mal à tenir en place.
_ On peut dire ça comme ça.
_ Mais alors, pourquoi postuler ici, à Bliss ?
_ Et pourquoi pas ? J’ai besoin de travailler et j’ai cru comprendre que c’est pas ce qui manque dans ce chantier naval.
_ Certes, mais ce n’est pas le seul.
_ J’peux vous parler franchement m’sieur ?
_ Mais fait.
_ Et bah, j’ai toujours voulu m’engager dans la marine mais j’ai pas cette discipline qu’ont tous les marines. Alors j’aimerais bien mettre la main à la patte, mais à mon échelle.

Visiblement touché par les propos de bonimenteur du Goon, le scepticisme du gradé qui lui fait face disparaît pour laisser la place à une certaine fierté.

_ Vous semblez vouloir faire partie de cette grande famille. Je suis sûr qu’on va pouvoir vous trouver une place parmi nous. Aidons nos forces pour qu’elles puissent répandre la paix et la justice sur les mers du globe.
_ Comme vous dîtes, m’sieur.

Le boss se lève et sert la main de Jerry avant de le reconduire à la porte, il avise l’homme du guichet que désormais le Goon fait partie des employés. Le tatoueur se fait accompagner au vestiaire où on lui donne un t-shirt ainsi qu’une veste à l’insigne du chantier. Il les enfile et on lui propose de se balader, histoire de se familiariser avec son nouveau lieu de travail. Le chantier naval est composé de plusieurs zones et un peu à l’écart, on peut voir un bâtiment gardé de sentinelles et surtout des barreaux aux fenêtres. Il semblerait que Jerry a trouvé le lieu où son contact est retenu captif. Sans se faire remarquer, il évalue le terrain, prend note des patrouilles qui sillonnent les différentes zones et enfin les rondes des sentinelles. C’est d’ailleurs l’une d’entre elles, visiblement le plus gradé, qui porte un trousseau de clé à la ceinture. Après en avoir fait le tour et bavardé avec deux ou trois personnes, Goon reprend son chemin vers le premier bâtiment par lequel il est entré. La journée est fini, le sifflet sonne c’est l’heure de rentrer. Il place au vestiaire ses affaires, et s’accoquine avec quelques gars, ils leur proposent d’aller boire une bière histoire de faire plus ample connaissance. Dans ce cas, autant aller dans le bar où il crèche, en plus le patron sera content de voir des clients et avec un peu de chance il sera moins emmerdant par la suite.

La soirée se passe, les bières s’enchaînent, ça rigole et ça discute. Jerry dirige la conversation pour que les hommes du chantier lui disent ce qu’il veut savoir, la politesse et les effets de l’alcool peuvent délier un paquet de langues. On lui apprend que les plans des bateaux qui sont construits viennent justement du bâtiment aux fenêtres barrées. Bref le tatoueur a la confirmation de ce qu’il se doutait déjà. La soirée touche finalement à sa fin et chacun rentre chez soi, plus ou moins éméché par l’alcool. Pendant ce temps-là le Goon reste debout à la fenêtre de sa chambre, il réfléchit à un plan d’action, mais il rejoint bien vite son lit. Demain il allait commencer sa première journée de travail, il vaut mieux qu’il soit d’attaque, voilà pourquoi il se couche avant de s’endormir du sommeil du juste.
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La nuit avait été sans grande aventure, le réveil par les rayons du soleil qui traversent les volets l’est tout autant. Le Goon se réveille et prend une douche express, en même temps paye ta salle de bains où le pauvre rentre à peine en largeur. Il s’habille sans oublier sa fidèle casquette qu’il se vise sur le crâne, puis sort de sa chambre qu’il referme à clé. Il descend alors les marches qui le mène à la salle principale de la taverne et visiblement le petit déj’ n’est pas compris dans sa formule puisqu’il ne trouve personne de levé à cette heure. Il sort donc du bar non sans avoir pesté sur la bande de fumiste qui tient l’établissement et prend la route du chantier naval. En chemin, il s’arrête dans un petit bistro pour y commander deux croissants et un café qu'il s’empresse d’ingurgiter pour ne pas arriver en retard à son premier jour. Devant les portes encore fermées du chantier, il y a déjà foule. Mais loin d’être des clients c’est simplement les charpentiers qui attendent qu’on leur ouvre pour poinçonner leur début de journée. Jerry reconnait dans la foule le groupe avec qui il avait partagé des bières la veille. Il les rejoint pour discuter de choses et d’autres pour mien s’acclimater et s’intégrer à l’entreprise, bref pour être préservé de tous soupçons. Après quelques minutes à causer pour savoir comment untel a réussi à rentrer chez lui hier soir, le coup de sifflet retenti et les lourdes portes s’ouvrent pour y laisser entrer les travailleurs. Chacun rejoint donc son baraquement où il peut poinçonner et se changer. Le tatoueur en fait de même et enfile l’uniforme de la compagnie, le t-shirt et la veste avec le logo imprimé.

Enfin prêt, le patron l’a intégré au groupe chargé des finitions, avec son doigté et sa patte artistique c’est le meilleur endroit pour lui. C’est donc très vite qu’il se sentit comme un poisson dans l’eau, et le courant passait plutôt bien avec ses coéquipiers. Tout en travaillant les bois de différentes qualités et de différents bateaux, Jerry garde un œil toujours alerte sur la petite maisonnette qui loge son objectif. Tous les moyens sont bons pour lui permettre d’avoir un peu plus d’informations sur la bâtisse et c’est d’ailleurs en haut d’un grand mat, alors qui procède à quelques fioritures, qu'il remarque une lucarne au centre de la toiture. Malgré la distance, il lui est aisé de remarquer que cette entrée ne possède pas de barreaux. Toutefois, une question se pose alors, pourquoi ? Le reste de la maison est cadenassé comme une vraie prison et pourtant une issue reste vulnérable. Un scepticisme s’installe bien évidemment mais il serait tout de même avisé de connaître la raison de ce manque. Il semble qu’une nuit au chaud dans un bon lit ne soit pas au rendez-vous, ce soir le Goon va avoir droit à une petite escapade nocturne sur les toits. La journée se passe donc sans pépin, et le tatoueur joue de ses outils pour tailler et donner forme au bois. C’est vers la moitié de l’après-midi que les choses ont un peu bougé. Le patron dans sa tournée quotidienne des zones du chantier termine sa course en entrant dans le fameux bâtiment pour n’en ressortir qu’une demi-heure plus tard l’air visiblement irrité. Cela tire un petit sourire à Jerry tandis qu’il essaye de s’imaginer ce qui a bien pu le mettre dans cet état.

Le sifflet annonçant la fin de la journée retenti et chacun quitte son poste. Passage au vestiaire, notre tatoueur fait en sorte d’être le dernier et lorsqu’il est enfin seul, il laisse entre-ouverte la fenêtre avant de finalement sortir à son tour. Il rentre directement à la taverne en attendant la tombée de la nuit. Lorsque l’obscurité tombe enfin sur la ville, il s’arme d’une corde muni d’un grappin et de vêtements noirs. Pour dissimuler son matériel, il s’enveloppe d’une cape de voyage et sort du bar par l’arrière. Il rejoint le bâtiment qui contient les vestiaires et se cache dans les ténèbres d’une petite ruelle pour laisser passer une patrouille. Lorsque la voie est finalement libre, il s’empresse de rejoindre le mur et y jette son grappin. La fenêtre entre-ouverte s’ouvre sous l’impact du bout de métal qui s’accroche au rebord. Jerry se fige et reste alerte tout en observant les alentours, quelqu’un aurait pu l’entendre. Après quelques secondes qui ne témoigne d’aucune activité, il tire sur la corde pour vérifier la solidité de la prise et commence l’ascension.

Il se retrouve encore une fois dans les vestiaires des employés du chantier et fait remonter la corde pour éviter qu’elle soit vu par un soldat mais surtout parce qu’il risque d’en avoir besoin s’il veut atteindre la lucarne. Sans bruit, il rejoint la fenêtre opposée qui donne dans l’enceinte de la compagnie et l’entre-ouvre délicatement pour repérer une quelconque patrouille. Il aperçoit les flammes de torches qui lui permettent de situer les gardes et leur ronde. Après quelques minutes où il a analysé et anticipé les chemins de chaque patrouille il utilise l’escalier qui donne dans l’enceinte du chantier naval. Comme il l’a prévu sa sortie ne rencontre aucune torche et il peut aisément rejoindre le petit bâtiment qui trône dans l’une des zones de l’entreprise. Il en fait le tour pour analyser les sorties potentielles, l’état des barreaux, des verrous, des murs. Et finalement il arrive à rejoindre le toit grâce au concours des barreaux qui lui servent d’échelles. Il essaye de ne pas trop faire de bruit en marchant sur les tuiles avant d’enfin rejoindre la lucarne. La petite fenêtre n’est fermée que par un petit verrou et en forçant un peu il arrive à l’ouvrir sans faire trop de bruit. Avec mal, il arrive à s’introduire par l’ouverture et se retrouve dans une sorte de grenier mais sans aucune issue pour en descendre. Voilà donc pourquoi des barreaux n’était pas nécessaire, mais loin de prendre son aplomb le Goon fait le tour du propriétaire en essayant de trouver quelque chose d’utile.

À première vue, rien, il semble qu’à moins d’une bonne vieille hache ce passage-là, c’est mort. Jerry remonte sur le toit et referme la lucarne derrière lui avant de descendre. Selon toute probabilité les clés du cadenas devrait pouvoir se trouver dans le bureau du gradé. Sauf que notre tatoueur n’a pas vraiment fait attention et une fois au sol il se retrouve sur le chemin de trois soldats. Pris au piège, il ne va avoir d’autres choix d’attaquer, pas forcément une bonne chose mais espérons que la surprise qu’il a de son côté suffise. Il se positionne dans un coin tandis que le trio s’avance sous la lueur de leur lanterne et lorsqu’il passe à proximité bondit en attaquant d’abord le teneur de flammes. Un coup de pied dans le thorax lui fait lâcher prise et la lampe s’écrase au sol n’éclairant que d’une faible lumière. De ses deux mains il attrape la gorge des deux autres et entrechoque leur crâne l’un contre l’autre, double black-out.

_ Mais qu’est-ce…

Pas le temps d’en dire plus que le Goon saute sur le teneur de torche pour lui asséner un taquet qui le sèche. Mais le voilà maintenant avec trois corps sur les bras, il semblerait que l’extraction soit pour cette nuit, pas que ça l’enchante mais avec ce barouf c’est sa seule chance à présent. Il traine les corps jusqu’à un coin plutôt éloigné dans l’enceinte, il prend un pistolet et un couteau aux inconscients, ça pourrait servir sait-on jamais. Direction le bureau du gradé du chantier, il commence donc par remonter par les vestiaires avant de s’introduire dans le couloir du bâtiment. Il arpente les séries de porte avant d’atteindre celle qui l’intéresse, il y pose son oreille pour constater du silence qui y règne. Il s’y introduit et rejoint le bureau pour y fouiller les tiroirs lorsque des bruits de pas se rapprochent. Le bras armé du couteau il se cache comme il peut dans un petit angle mort derrière la porte qui s’ouvre et il place son autre main sur sa bouche pour étouffer le bruit de sa respiration.

_ Merci, vous pouvez disposer.

Jerry entend distinctement qu’on transmet quelque chose d’une main à une autre et il reconnait le tintement d’un trousseau de clé. S’en suit le son produit par un salut militaire, la porte se referme et il voit l’homme rejoindre le bureau tandis que le Goon se trouve dans son dos. Il range le couteau et s’élance sur le gradé, frappant du plat du pied dans le pli de l’articulation du genou. Les jambes lâchent et le tatoueur place son bras autour du cou de son adversaire pour l’étrangler. Avec la gorge serrée aucun son ne sort et l’homme tombe petit à petit dans l’inconscience. Il traine le corps inerte jusqu’au fauteuil et le fait s’asseoir avant de tourner la chaise pour qu’elle fasse dos à la porte d’entrée. Il est maintenant en possession des clés pour ouvrir les verrous de la maisonnette et après avoir soigneusement fait attention à ne pas se faire surprendre de nouveau il rejoint le couloirs, les vestiaires, la cour et le revoilà devant le bon bâtiment. Sans attendre qu’une nouvelle patrouille se pointe il ouvre la porte s’y engouffre et referme derrière lui à clé. Et juste le temps de se retourner il voit une chaise dressée qui s’abat violemment sur lui…
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Alors que Jerry monte sa garde, la chaise s’abat sur lui et s’écrase, volant en éclat. Sous le choc il met genou à terre quelque peu sonné par l’attaque si soudaine qu’il vient de se prendre sur le pif. Ses esprits plus ou moins revenus, il se relève difficilement en grognant peu importe qui lui avait fait ça, monsieur va se prendre une de ses dérouillés. Tandis qu'il se redresse il voit une silhouette qui tient ce qu’il reste de la pauvre chaise et ne faisant ni une ni deux son bras attaque et sa main empoigne la gorge de l’inconnu. Tandis qu’il serre sa poigne il avance tout en portant le corps qu’il tient par le cou jusqu’à ce que ses yeux aperçoivent qui le tatoueur enserre dans ses griffes. Une jeune femme aux cheveux blancs et au visage anguleux. C’est à cet instant que la demoiselle choisit pour réagir, en tenant le bras de Jerry elle envoie ses deux pieds joints sur le torse de son assaillant pour se défaire de son emprise et le propulser contre une armoire dont les portes volent en morceaux. De nouveau sur ses jambes, elle s’élance vers l’intrus pour lui asséner un puissant coup de pied, le Goon un peu sonné la voit arriver et exécute une roulade sur le côté. Le coup frappe avec violence l’armoire qui se brise en deux, apparemment elle a de la force la copine. À genoux sur le côté, elle enchaîne avec un coup de pied retourné qui frappe la garde monté du tatoueur mais qui se fait tout de même éjecter sous l’impact. Sa casquette se fait la belle à travers la pièce et alors qu’il redresse difficilement la tête, la jeune femme est déjà en vol pour finalement lui atterrir dessus à califourchon et commence à lui meuler la gueule à coup de poings. Jerry pare les coups comme il peut mais la demoiselle est du genre rapide, enchainant les coups dans la face et dans les flans sans cesser. Au contact il arrive finalement à lui maintenir les mains et à la faire basculer pour se retrouver au-dessus. Bon la position est plutôt étrange mais le Goon a d’autre chat à fouetter dans l’instant. Avec ses deux mains qui maintiennent les poignets de la furie au sol, il souffle. Enfin c’est sans compter sur la combativité de la demoiselle qui profite de la situation pour enserrer entre ses cuisses la taille du tatoueur, lui coupant petit à petit la respiration.

_ Bordel mais qu’est-ce qui va pas chez toi ?

Alors que Jerry se redresse pour tenter de desserrer l’étreinte mortelle, elle le relâche, se laisse tomber et place ses deux pieds joints une nouvelle fois sur le torse de son adversaire avant de le propulse de toutes ses forces. Notre pauvre Goon se retrouve encore une fois éjecté et s’écrase de tout son poids sur une petite commode. Un liquide chaud et au goût métallique atteint sa bouche, l’affrontement est allé jusqu’au sang puisque c’est ça que Jerry recrache colorant les débris de meuble en rouge. Et alors qu’il se dit que cela ne pourrait pas être pire, il aperçoit une forme floue qui s’avance vers lui et l’éclat du métal semble briller à sa main. Reprenant quelque peu ses esprits, il se rend compte que son adversaire à profiter de leur proximité pour lui dérober son arme à feu. Et elle lève actuellement le bras pour le mettre en joue avec, est-ce la fin si prématuré du révolutionnaire ? Mais en tout cas, c’est pas en suppliant pour sa vie qu’il va passer l’arme à gauche. Il se racle donc la gorge est crache un gros mollard ensanglanté sur les bottes de la jeune femme.

_ Connard de marine !

Tout en fermant l’œil prêt à recevoir sa sentence. Mais contre toute attente, rien ne se passe. Il ré-ouvre la paupière, voit l’arme relevée et la silhouette accroupit devant lui en l’observant avec interrogation. Et après quelques instants de contemplation mutuelle, la jeune femme lui adresse finalement la parole.

_ Qu’est-ce que tu as dit ?
_ J’ai dit que je ne supplierais pas un enculé de marine.

La femme se relève l’air songeur avant de mettre l’arme à sa ceinture et de s’installer sur une chaise survivante. Pendant ce temps-là, le Goon s’assoit difficilement et sort de sa poche sa boîte à cigare avant de s’en caler un entre les dents. Mais avec les coups il galère vraiment à faire fonctionner son briquet pour allumer le bout du cigare. Ce n’est qu’avec efforts qu’il y arrive, les dents serrées et un petit filet de sang qui coule du coin de sa bouche. Mais faire gonfler son thorax lui apporte plus de mal qu’autre chose, et il tousse à s’en cracher les poumons sous l’assaut de la douleur. La jeune femme est quant à elle installée sur sa chaise, les jambes croisées toujours à observer le tatoueur d’un air dubitatif.

_ Alors comme ça tu ne fais pas partie de la marine ?
_ J’ai une gueule de soldat selon toi.
_ Réponse perspicace. Mais si tu n’es pas un soldat, qui es-tu ?
_ Je t’en pose des questions moi ?

La femme tire l’arme de sa ceinture et la pose sur la table avec le doigt sur la gâchette.

_ Répond à la question et tu sortiras peut-être en un seul morceau.
_ Si tu crois que ton jouet va me faire parler, tu te foires le doigt dans l’œil jusqu’au coude, connasse.

Le bras met une fois de plus le tatoueur en joue, mais loin de prendre son aplomb il continu de rester l’œil fixe dans ceux de la demoiselle. Et après quelques instants, elle détend le bras et pose une nouvelle fois l’arme sur la table.

_ Tu ne sembles pas prêt de lâcher le morceau mais cela m’en apprend autant que si tu l'ouvrais. Vu ton allure et ton penchant pour la mort plutôt que pour la délation, je voterais pour un révolutionnaire, c’est exact ?

Jerry reste figé, rien ne laisse transparaître alors qu’il continu de fumer son cigare avec quelques quintes de toux au passage. Après tout ce n’est pas le moment de flancher, il ne sait à qui il a affaire mais en tout cas elle a du répondant la copine. Et d’ailleurs en y réfléchit de plus près le Goon se rend compte que la femme l’a attaqué en le croyant membre de la marine. Alors, cela voudrait-il dire que… le contact… ce soit elle ? Plus il y pense et plus ses doutes se transforment en certitude. Après tout elle est seule dans cette baraque et est loin de porter la marine dans son cœur, il semble donc que la pioche soit bonne. Il tire une latte sur son cigare, rejette un nuage de fumée et s’éclaircit la voix.

_ Et moi je dirais que tu es un officier tombé en disgrâce et qui ne jouit pas du statut d’invité. Je me trompe ?

Tout est dit et un simple regard suffit pour se comprendre, elle, une marine séquestrée, lui, un révolutionnaire venu pour la faire sortir. Elle replace l’arme à feu dans sa ceinture et se lève pour aller aider ce pauvre Jerry toujours affalé par terre. Une fois sur ses cannes, elle passe son bras par-dessus ses épaules pour l’aider à se déplacer, les côtes du Goon lui font mal.

_ Comment tu t’appelles ?
_ Je suis le Goon, enfin c’est comme ça que tout le monde me nomme.
_ Lin. Enchanté. Et désolé par ça.
_ Borf des piqures de moustiques tout au plus… Aïe ! Oh bordel !

Jerry lui tapote légèrement l’épaule pour lui faire signe qu’il peut se déplacer tout seul et en profite pour tendre à Lin le trousseau de clé qui va leur permettre de sortir d’ici. Elle se dépêche d’ouvrir la porte et d’y passer la tête pour aviser des alentours. Le tatoueur quant à lui est en train de récupérer sa chère casquette et de la replacer sur sa tête, le voilà de nouveau paré. Il rejoint la femme et ensemble sorte pour tenter de rejoindre un point de sortie mais vu l’état du Goon retenter l’escalade de l’aller risque de faire mal. Le plus important pour l'instant, c'est de se barrer avant que l'une des nombreuses patrouilles ne découvrent l'un des corps que Jerry a laissé derrière lui. Aidé par Lin y arrivent à plus ou moins courir pour rejoindre le bâtiment où se situe les vestiaires et leur fenêtre de sortie. Une fois à l'intérieur ils montent le plus vite possible les escaliers en s'aidant de la rambarde et débouche dans la pièce pleine de casiers. Le tatoueur donne à Lin le grappin pour réinstaller la corde. Et après avoir rapidement vérifié que la voie est libre ils descendent le long du mur extérieur jusqu'au plancher des vaches. Ils rejoignent le port tandis que le sifflet retentit faisant cette fois-ci office d’alarme. Les corps avait du être découvert, il ne faut pas trainer et ils décident donc de "réquisitionner" une barque. Le petit navire est facilement manœuvrable à deux et c'est toujours au cœur de cette nuit sans lune que le bateau glisse sur la surface sombre de l’eau. Mission accomplie, le contact est à bord tandis que la ville toute entière semble se réveiller dans le brouhaha des troupes militaires.
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