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Pour la bonne cause ? [abandonné]

Kana posait enfin pied sur West Blue. Cela faisait si longtemps qu'elle voguait sur la mer maintenant qu'elle avait presque oublié cette sensation que l'on avait en foulant une nouvelle terre. A vrai dire, la traversée avait duré presque trois semaines. Les conditions climatiques n'avaient pas été favorable d'après le navigateur de l'équipe marchand qui avait temporairement embauché la pirate et son frère. Cela faisait maintenant cinq mois que la jeune femme avait quitté Tequila Wolf. Elle commençait à comprendre toute le signification de la phrase «on n'est bien que chez soi» et aurait voulu retourner à Porto Dell, ne serait-ce qu'un seul jour, une seule heure, pour respirer l'air si pur qu'il y avait là-bas, entendre le martellement si familier qui produisait l'éternel chantier des ponts et aussi revoir tout le monde. C'était ce qui manquait le plus à Suu. Mais bon, elle avait fuit pour sa survie et quand on sait ce que les êtres humains sont près à faire pour garder cette si précieuse et si fragile existence... Il était donc hors de question de retourner sur l'île natale de l'albinos et ça, elle l'avait bien comprit et avait même finit par l'admettre. Jamais elle ne reverrait cette souffrance ancré aux visages de civils innocents.

La médecin revenait tout juste de North Blue, qui avait été la première étape de son long voyage qui ne faisait encore que débuter. Là-bas, avec Hotaru, ils avaient visité environ cinq îles. C'était un très beau océan qui possédaient des coutumes tout à fait intéressantes. Qu'en serait-il de West Blue ? Kana était curieuse, de loin le bout de terre où elle allait accoster avait l'air assez vert. Des forêts ? Des champs ? Des plaines ? Il y avait également des roches, disséminées un peu partout et qui ajoutait une touche de gris au paysage. L'île était immense et Suu ne savait rien de ce qui l'attendait. A vrai, de tous les matelots qu'elle avait interrogé, pas un seul ne savait comment s'appelait le bout de terre qui représentait la destination finale et malheureusement, la pirate avait été dans l'incapacité de faire parler le navigateur où le capitaine. Même son second était resté muet. C'était un comble ça quand même ! Ne pas savoir où on allait précisément ! Mais d'un autre côté, cela attisait la curiosité de Suu et rendrait la découverte encore plus attractive.

Le bateau jeta l'ancre près de quai relativement bien entretenu. Il y avait plusieurs bateaux déjà accostés. Certains partaient alors que d'autres se faisaient remplir de toutes sortes de fruits et légumes. Une île agricole ? C'était déjà un indice ! Kana était heureuse de cette découverte, Hotaru aimait en apprendre plus sur les cuisines locales de chaque ville et celles qui disposaient de ressources importantes étaient d'habitude plus riches. Le port quand à lui était plutôt morne et gris mais en même temps, un orage arrivait et couvrait la totalité du ciel de ses nuages menaçants, emplis de gouttelettes d'eau. Il était logique que personne ne sorte. Le Capitaine donna à chacun des membres de l'équipage une permission de trois jours, après quoi ils repartiraient vers le Sud. Suu alla chercher sa paie et celle de son frère avant de quitter le navire, ses affaires sous le bras en sifflotant joyeusement. Cette île méritait d'être explorée plus en détail et trois jours ne suffiraient pas, de plus, Hotaru s'était embrouillé avec un ou deux matelots, ce qui était une raison largement suffisante pour partir.

La première étape était bien sur de trouver un logement. Il y avait plusieurs hôtels sur la place principales et chacun donnait sur cette dernière qui n'était pas particulièrement belle. Au sol s'étalaient des pavés, tous collés les uns aux autres et il n'y avait pas vraiment de plantes. Enfin, l'endroit avait au moins le mérite d'être aéré. Peut être y aurait-il plus de monde avec le beau temps ? Kana en était à peu près persuadée. Elle entra dans le premier établissement qui venait et réserva deux chambres pour une semaine, en payant d'avance. Ayami l'avait attendu dehors et semblait étudier la devanture d'un magasin. Suu en profita pour arriver en silence dans son dos et le faire sursauter en lançant un cri perçant.

Ouaaaaaaah !

Le gamin s'enfuit en courant puis regarda derrière lui et éclata de rire en ne voyant que sa sœur.

Oh, tu m'as bien eu sur le coup ! Que ce que tu peux être méchante !

Le garçon en profita pour se rapprocher et décoiffer sa soeur qui éclata de rire.

Il n'est pas venu le jour où tu me battras à ce jeu-là Ruru.

Ruru ? C 'était simplement un surnom affectif que celui qui se faisait appeler ainsi détestait particulièrement. Il explosait à chaque fois que sa soeur osait le sortir. Les deux comparses commencèrent à se battre en riant aux éclats sur la place qui était maintenant martelait des larmes du ciel.


Dernière édition par Kana Suu le Sam 23 Juil 2011 - 13:34, édité 1 fois
      Première mission, premiers doutes. Césare avait une sorte de hobbie, de tic, c'était de toujours tendre vers le perfectionnisme. Une raison de sa venue au monde en tant qu'Empereur, gommer les défauts, remettre sur pied le monde dans lequel il avait vu le jour. C'était tout bête, car au lieu de devenir Révolutionnaire, le jeune homme aurait pu tout simplement exécuter sa vengeance de manière aveugle, et sans conviction aucune. Bien sur, son frère était different, les injustices lui hérissait le poil... Sans doute voyez-t-il là le moyen de faire renaître les Auditore, en tant que défenseur d'une justice abstraite, puisqu'elle émanait des hommes et non d'une puissance supérieur. Le tout fraichement converti avait horreur de savoir une main invisible le guider et pourtant, cela semblait pour lui une explication logique. Enfin, pas tellement rationnelle, mais qui a dit que lui devait l'être plus que les autres ? Bien entendu, il n'aimait pas le genre humain, cependeant, la haine qu'il portait pour le gouvernement était bien présente, tout comme l'amour qu'il éprouvait pour son frère. Ce n'était pas tant par ses actions qu'il prouvait de son appartenance au genre humain, mais par ses sentiments refoulés. Discipline de fer imposée à un si jeune homme par son propre esprit, on pouvait percevoir cela comme une tragédie. Césare ne se plaignait pas de son sort, il était née avec un esprit exceptionnel, à ne pas douter, cependeant, tout ce génie était bien futile face à ses doutes, face à ses questions qui le tourmentait sans cesse, à cette douleur invisible, inexplicable, qui tenaillait son coeur à chaque fois qu'il portait ses yeux sur la vie. Cette dernière le dégoutait, et il ne trouvait reconfort que dans la froide morsure de la faucheuse. Ainsi couvert de son voile funéraire, son regard ne portait plus aussi loins, et sa psyché pouvait rester près de ce qui lui était chère. C'était affreux, de voir qu'un homme éprouvait plus d'amitié pour un mort que pour un vivant -exception faite de sa moitié d'ame, n'est-il pas ?

      Oui mais un mort ne se plaint pas, un mort ne parle pas.

      Les cadavres, compagnie la plus parfaite pour lui. Lorsqu'une personne était touchée par la faux, lorsque l'étreinte glacée se refermait sur lui, tout en subtilisant son esprit, sa rage, sa vie, celle-ci devenait perfection. Un homme, en mourant, revenait à la terre, et devenait plus utile que lors de son vivant. Nourissant les vies qui s'aglutineraient en son sein, il ne tuait plus, ne commetait plus d'injustice, n'était plus capable d'instiller le poison avec lequel il était né, sans le savoir, sans le vouloir. La violence. Spirale dans laquelle ce monde était enfermé par la faute de sa race. C'était là l'origine de son dégout pour tout être vivant ayant comme dénomination "Homo Sapiens".

      Césare avait toujours eu horreur de la foule. Césare avait toujours eu horreur des ports. Touts ces espoirs, touts ces rêves, toute cette niaiserie, toute cette hypocrisie, cela avait le don de le foutre en rogne, et de son flegme habituel, il en devait intraitable, associable. Comme si les pensés des autres pouvaient pénétrer sa logique, sa propre psyché... Comme si dans chaque regard larmoyant, il pouvait y lire ce qu'on lui demandait, et dans chaque démonstration de tendresse, ce qu'on lui avait volé. Dans ces conditions, il est facile de connaître son humeur, le jour de sa première mission en solo. La foule se pressait sur le quai pour voir le bateau débarquer, et lui, accoudé au rebords de celui-ci, pestait déjà devant l'épreuve qui l'attendait. Était-ce pour lui rappeler que sa tâche était ardue, et que sans son frère, il se sentait bien démuni ? Attrapant le mouchoir de tissus immaculé qui trainait dans sa poche arrière, L'Empereur mit celui ci devant sa bouche, comme certains le ferait pour ne pas sentir la puanteur qui se dégageait d'un endroit, afin de cacher sa grimace dégoutée.

      Arrivé à quai, il quitta rapidement celui-ci d'un pas pressé, esquivant avec grâce tout ceux qui se trouvait sur son chemin. Un gamin, par exemple, qui se présentant sur sa droite, qui jouait avec son joquaris, le jeune homme se permit même de bousculer légèrement une vieille dame qui pesta devant « l'insolence des jeunes de nos jours ». A dire vrai, il s'en tamponnait l'oreille avec une babouche.

       « Vieille chose sénile... »

      Il disparut tout en esquivant les invectives de son première adversaire. C'était peu prestigieux que de comparer une vieille dame toute ratatinée à un agresseur, mais c'était le constat qui s'était établi dans son esprit.

      Sur le chemin qui le menait à l'auberge, le révolutionnaire se remémora mentalement sa mission. Enquêter sur les activités de cette île, découvrir si le trafic d'esclave était toujours en place malgré les nombreux avertissements silencieux de sa faction, et le cas échéant, demander une intervention. C'était assez simple en apparence, cependant, les hautes instances de l'île devaient déjà être sur le qui vive, et le jeune espion devrait la jouer finement afin de glaner informations et preuves. Se fût dans cet état de préoccupation la plus totale que celui-ci arriva devant l'auberge qu'on lui avait indiquée, repère de l'autorité gouvernemental, et de tout homme assez riche pour se payer une chambre digne de ce nom. Possédant un restaurant sur sa droite, pourvu d'une terrasse qui donnait sur une place quelque peu... Disgracieuse, il était propre et sans prétention. Apparemment, ce n'était pas le cas de tout les établissemenst de cette ville.

      Posant sa valise, il eut la surprise de découvrir de l'agitation. Un jeune homme débarqua en roulé boulé, bousculant sa valise. Eh bien c'était sa veine, lui qui voulait du calme et de la discrétion, il devrait composer avec ce paramètre.

       « Shhh... ragazzo... »

      Son ton n'avait pas été agressif. Tout simplement morne, plat, comme si l'individu en costume était las de toutes singeries. Il faut dire que Césare n'en comprenait pas trop l'intérêt, ou plutôt, qu'il ne l'avait jamais vraiment compris. Austère, n'est-ce pas ? Trêve de divagation, son regard mordoré se plongea dans celui du garçon, et celui-ci dût comparer sa situation à celui d'un rongeur venu déranger le loup, qui, force tranquille, le considérait si peu qu'il ne lui ferait même pas la faveur de le punir.

    Crepuscolo

      Kana et Hotaru jouaient. Ils étaient heureux, ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas pu courir ainsi et même si il pleuvait et que le cadre était plutôt gris, la bonne humeur dominait, effaçant tout sentiment pénible, toute violence, toute haine. Ainsi, la vraie joie pouvait enfin montrer le bout de son nez. La joie de se savoir en liberté, la joie de partager ce moment ensemble, la joie d'être seuls. Tout cela, Ayami et Suu s'en délectaient. Il arrivait fréquemment qu'ils puissent s'amuser comme ils le faisaient en ce moment mais à chaque fois, ils en appréciaient chaque seconde, de peur d'être interrompus trop tôt. Les deux comparses se complétaient vraiment et leur amitié semblait pouvoir franchir des obstacles encore jamais surmontés. Une réelle fraternité était née entre les deux gamins qui jouaient sur la place. L'albinos retrouvait son âme d'enfant, qu'elle n'avait d'ailleurs jamais eu à vrai dire puisque ce n'était certainement pas à Tequila Wolf qu'elle aurait pût s'amuser ainsi. Quand au petit blond, c'était à peu près la même chose. Même si il avait quatorze ans, bientôt quinze, les seuls mois dans sa vie où il avait eu le droit de s'amuser étaient ce qu'il avait passé avec sa sœur.

      Toujours était-il qu'il fallait arrêter car c'était fatiguant de courir ainsi dans tous les sens et c'était pourquoi, Hotaru et Kana décidèrent d'un commun accord de rentrer à l'hôtel pour se sécher un peu. Ils dégoulinaient maintenant et la pluie ruisselait sur leurs vêtements, ne faisant plus que glisser tellement ils étaient imprégnés. La venue de microbes et bactéries seraient donc théoriquement encouragée par cette fragilisation des défenses immunitaires des deux amis mais comme Kana était médecin, ce n'était finalement pas bien grave. L'essentiel était de s'amuser, non ?

      Un petit garçon turbulent et trempé jusqu'aux os déboula dans le hall en glissant sur le carrelage propre, répandant des traces bien marquées de leur marron poussiéreux sur la surface bien lustrée. Dans un coin reposaient un seau et un balai encore un peu humide,
      preuve que le ménage avait été fait il n'y avait pas très longtemps. Le gamin continua de déraper et termina sa course contre la valise d'un nouveau client, faisant tomber le tout dans un fracas assourdissant. L'hôtelière déboula dans la pièce, avertie par le vacarme qu'avait causé la chute du petit blond. Elle commença d'abord à crier son indignation en voyant l'état de son sol qu'elle venait tout juste de nettoyer puis se calma, voyant visiblement qu'on ne l'écoutait pas. Le perturbateur regardait le nouveau client, l'air assez confus mais à la fois apeuré.

      [Revoyons cette scène en point de vu omniscient voulez-vous ?]

      Hotaru déboula dans le hall et dérapa sur la cire avec laquelle l'hôtelière venait tout juste de briquer son sol. Après une assez longue distance parcourue qui aurait aisément pu battre le record du monde de glissades en intérieur si elle avait été mesurée, le jeune garçon tomba sur la valise d'un nouveau client qu'il n'avait absolument pas remarqué de prime abord. Ce dernier le regardant en maugréant pendant que le petit casse-coup se relevait de sa chute.

      Shhh... ragazzo...

      Euuuh ? Sa vous arrive de vous amusez ? Aurait surement dit Ayami si il n'avait pas vu la tête du type en question. Elle était véritablement menaçante. Un peu choqué et sonné à la fois, Hotaru se releva et là ce fut la peur en question qui prit le dessus... Ce type ressemblait tellement à... Un loup ! C'était le terme le plus juste qu'il aurait pu trouver pour le décrire et c'était vraisemblablement ce qu'il était. Kana déboula à son tour dans le hall mais de son pas sûr de personne déjà mature, ainsi, la jeune femme ne dérapa pas et ne termina pas son jeu dans la valise d'un inconnu. Dommage pour elle car elle était plutôt habile pour les glissades. Pas de record du monde aujourd'hui donc. L'albinos se plaça aux cotés de son frère et regarda le type en face.

      Je suis désolée, il ne l'a pas fait exprès. Vraiment, toutes mes excuses, déclara Suu en s'inclinant légèrement, signe de respect oblige.

      Derrière, l'hôtelière rouspétait encore pour son carrelage bien qu'elle sache que tout le monde s'en fichait royalement.

          Relevant doucement sa valise, son bras passant près du jeune garçon, Césare avait décidé d'opter pour la discrétion, et cette esclandre n'était pas spécialement prévue au programme. Il fit donc tout ce qu'adulte distingué et fondu dans le moule ferait, c'est à dire, un sourire ! Simplement, ses sourires n'étaient pas du goûts de tous, et ce ne fût qu'un avant de goût de mort qui se dégagea de cette expression... Percevant le malaise qui commençait à prendre le petit homme à la gorge, les yeux écarquillés devant la violence qu'il pouvait percevoir, le jeune homme lui, se disait que la jeunesse ne valait décidément pas grand chose.

          "Je suis désolée, il ne l'a pas fait exprès. Vraiment, toutes mes excuses."

          Se tournant vers la jeune femme qui venait d'apparaître, Le révolutionnaire pu apprécier la douceur de ses traits, et la grâce de ses courbes, tandis que de l'eau dégoulinait encore de sa chevelure. Détournant le regard, et ne voulant toujours pas provoquer un quelconque quiproquo, qui pourrait lui coûter beaucoup, L'Empereur opta pour un repli stratégique. Sa valise en main, détournant le regard de celle qui venait de s'excuser platement, il passa pour un ingrat, un grossier personnage, mais cela valait mieux qu'être catalogué fauteur de trouble. Approchant de la gérante, qui pestait encore un peu, dans sa barbe -qui hélas existait belle et bien, le tout fraîchement promu Commodore de la Révolution annonça, d'une voix presque douce pour l'image qu'il venait d'imprimer dans les esprits.

           « J'ai une réservation, au nom de Rokuji. »

          Affublé ainsi de son costume impeccable, de son air peur commode et de sa valise, il ressemblait plus à un membre de l'un des neufs Cipher pol que d'un agitateur de foule près à tout pour renverser le gouvernement. Et pourtant, son but n'était autre que l'annihilation pure et simple de tout ceux qui a avait commandité le massacre que sa famille avait subie. Il faut d'autant plus se méfier d'un animal à terre que celui-ci devient féroce, et les deux frères avaient été traînés plus bas que terre, on avait enfoui les ossements de sa famille, et à présent, la férocité avec laquelle ceux-ci voulaient les venger ferait cas d'école.

          Attrapant sa clé, il se dirigea vers ses quartiers, d’où il ressortit quelque minutes plus tard, après avoir disposé les pièges à l'encontre d'éventuelles fouineurs, ainsi que de discrets dispositifs, lui permettant de savoir si on avait tenté ou réussit d'entrer dans sa modeste chambre. Vigilance, prudence, deux vertus dont L'Empereur était fait, bien que ses préceptes ne s'appliquent pas à sa vie de tout les jours, lui qui se battait contre l'organisme le plus puissant au monde. Il savait qu'il pouvait mourir à tout moment, que la cruelle faucheuse l'attendait, patiemment, dans un coins, pour lui ravir son anima, son âme, sa vie. Au moins, l'eusse-t-il céder au prix d'efforts et d'actes méritants, tout en gagnant sa place dans le Walhalla que son père s'efforcerait de créer. L'Empereur était souverain, mais aussi guerrier, et mourir de vieillesse ne lui irait jamais.

          Redescendant par l'escalier, il s'installa à une table de la taverne adjacente à l’hôtel particulier, tout en sirotant une bière, se concentrant sur les discussions afin d'en comprendre le sens. Il devait tout d'abords récolter quelques informations, tâter le terrain, avant de passer à l'action et s'infiltrer en profondeur dans une ville qui, de jour, semblait sans histoire. Bien souvent, la beauté cache la pire des monstruosité, et il savait que l'île ne serait pas en reste. Restant là deux bonnes heurs, le jeune homme commençait à désespérer, lorsqu'enfin une cargaison débarqua.

          Une tablée en particulier retenait son attention, celle ou plusieurs sous fifre du Gouvernement fêtait le jour passé, pour ne pas craindre le futur. Cependant, alors qu'il allait enfin toucher au but, un jeune chapardeur, qui tenait de voler pour survivre, comme tout pauvre, vit son acte « malveillant » découvert, et la marine présente fût bien prompte à répondre.

           « Eh gamin ! Je t'ai vu, tu as volé cette pauvre dame! »
           « Oh le petit salaud ! Viens par là que je t'attrape ! Un crime doit être payé par son malfaiteur ! »

          Quatre hommes se levèrent, attrapant le petit garçon par le bras, le menant à l’extérieur. Qu'allaient-ils lui faire subir, avant de récupérer son larcin ? Césare ne le savait pas, mais un mauvais pressentiment quand à l'avenir du petit voleur le prit au tripes. Il ne devait malheureusement pas intervenir... C'était une certitude. Non, il ne devait pas, cela gagerait de l’échec cuisant de sa mission. Pourtant, à sa propre surprise, son corps bougea sans avoir vraiment son accords, alors que d'un air détaché, tandis que la salle était atterrée qu'on puisse oser tenter de voler l'un des leurs, ne prêta pas attention à l'homme sans histoire, installé dans un coin de la salle. Déposant quelques berrys pour régler sa commande, il sortit.

          Et il aperçut celui qui serait la cause de son échec. Recroquevillé, le pauvre n'en menait pas large contre les quatre adultes qui l'invectivait, le poussant chacun leurs tours, comme un ballon qu'ils se passeraient. Pathétique basse engeance, toujours à maltraiter les plus faibles hein ! Son sang ne fit qu'un tour, bouillonnant dans ses veines, lui donnant presque des sueurs.

          La suite, ne fut qu'une succession de coups, à la suite duquel les pauvres soldats ne se souviendraient que d'un éclair verdâtre, prédateur effrayant, fauchant corps et âme, d'une violence et d'une haine sans commune mesure. Un coup à la carotide, un autre à la pomme d’Adam, le troisième écopa d'un coup de couteau papillon qui sectionnerait ses muscles au niveau de l'épaule, jusqu'à sa carotide, tandis que le dernier expirerait ses derniers souffle dans une douleur intenses, une lame ayant perforé sa rate et son foie.

           « Sa va petit homme ? »s'assura Césare, d'une voix douce, complètement décalée avec la haine qu'il venait d'exprimer par ses gestes.

          Malgré le sang qui maculait ses manches et une partie de son visage, malgré son air fourbe et prédateur, la présence de l'inconnu avait quelque chose de rassurant pour le petit garçon, qui avait vu sa vie défilée devant ses yeux fermées, avant de découvrir la silhouette salvatrice le tirer des bras de la mort. Chargeant le garçon sur ses épaules, il s'élança dans la nuit, poursuivit par cinq officiers, intrigués par le temps que mettait leurs subordonné pour revenir. Bousculant une personne et ne faisant pas attention à celle-ci, Césare poursuivit son chemin dans le labyrinthe obscur des petites rues de l'île.

          Acta est fabula
          Alea jacta est.

          C'était qui ce type ? Sérieux ! Il ressemblait plus à un agent secret, comme on n'en fait plus de nos jours qu'à autre chose. A vrai dire, avec ses cheveux verts, sa peau pâle et son air sérieux, on avait du mal à le mettre dans une catégorie bien précise de la société. Une sorte de reclus, de rejeté peut être. C'était probable mais avec ce genre de type, on ne pouvait jamais prévoir leur réaction ne espérer comprendre leur cœur un jour, aussi longtemps on eut été en contact avec lui. Oui, c'était tout à fait le genre de personne froide et distante qui gardait toujours ses problèmes pour elle, ne jugeant pas les autres dignes de les partager ou simplement pensant que de toute façon, vu qu'ils n'étaient que la pour faire un décor, ils seraient inutiles dans la résolution du-dit problème. A vrai dire, c'était tout à fait le genre de gars que Kana n'aimait pas.

          Son sourire grimaçant montrait le peu de fois où il avait réalisé cet exercice pourtant très commun. En fait, Suu se reconnaissait un peu en lui mais pas telle qu'elle apparaissait maintenant, c'était celle qu'elle était à Tequila Wolf qu'elle voyait à travers l'air perpétuellement sérieux du jeune homme. Le bonheur et la joie ne devait pas être son quotidien et cela, l'albinos l'avait également vécu néanmoins l'air antipathique du bonhomme en question ne l'encourageait pas vraiment à lui parler.

          Après cette analyse relativement poussée de la façon dont notre super héroïne percevait le personnage un peu... spécial dirons-nous qui s'était maintenant détourné pour aller prendre sa clé au comptoir, la médecin entreprit de se sécher un peu les cheveux à l'aide... D'un torchon propre qui trainait par là, ce qui accentua encore les plaintes de la gérante de l'hôtel. Après avoir complètement trempé la bout de tissu, la jeune femme le laissa choir par terre. L'hôtelière pouvait bien ronchonner autant qu'elle voulait, c'était elle qui n'assurait pas un minimum de propreté dans les chambres qu'elle louait.

          Quand Kana et Hotaru avaient découvert le petit réduit plein de poussière où s'entassaient deux lits et où les fenêtres, au vues de l'odeur, n'avaient pas été ouvertes depuis une éternité, ils avaient été dégoutés, surpris aussi. Alors, ils s'étaient décidé pour faire le ménage à fond. Quoi de plus horrible que de dormir avec trois kilos de poussière sur soi et des draps parsemés de tache plus que suspectes. Ainsi, ils avaient gâché deux heures de leur précieux temps sur cette île intéressante à faire les femmes de ménage... Jolie occupation ! Enfin, au moins maintenant la pièce ressemblait plus à une chambre d'hôtel et sentait le propre... Ce qui était très agréable.

          Après s'être chacun changé et vêtu de sec à tour de rôle, les deux amis redescendirent dans la rue. Le soir était déjà d'actualité, l'après-midi avait passé si vite ! Enfin, il faisait sec, tout du moins, il ne pleuvait plus, ce qui était déjà un point positif. Après les trombes de tout à l'heure, c'était relativement appréciable. La jeune médecin et son frère décidèrent de visiter la ville, afin de poser leurs marques pour le lendemain et de pouvoir évoluer plus aisément dans le grand labyrinthe. Les lieux étaient tous communs, sans grand intérêt mais avaient tous cependant le point commun d'être composé majoritairement de gris. La découverte s'annonçait donc maussade.

          Après une longue heure à déambuler parmi les rues et les ruelles de la ville, Kana et Hotaru entendirent des éclats de voix. Ils coururent vers la source du bruit, afin de savoir ce qui se passait. Un vieux, qui semblait assez pauvre se faisait rouer de coups par celui qui se disait être son propriétaire... Des esclaves ?! Bordel non, pas ça ! La chair de la jeune femme se glaça et ses muscles se crispèrent tout en regardant cet homme se faire frapper et insulter, tout ça parce qu'il avait été malade et avait perdu de ses capacités.

          C'est à ce moment-là que la médecin aperçut le type aux cheveux verts qu'elle avait déjà croisé le jour même, à l'hôtel. Il portait un gosse sur le dos et semblait avoir lui aussi remarqué la scène.