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Chess Mate: L'oeil du fauve

Chess Mate: L'oeil du fauve Pnj13

Walter Rosen se dresse au centre d’une large pièce où prônent tables, chaises et meubles dans quantité réduite. Rajoutant à l’atmosphère décorative spartiate de l’établissement, les murs sont perforés à de nombreux endroits, des poutres maintenant le plafond sont esquintées de nombreux morceaux, les fenêtres sont répandues au sol, en miettes. Visiblement, la pièce a déjà encaissée des tirs avant ton arrivée, peut-être une troupe d’éclaireur qui passait par la. Et comme pour renforcer cette hypothèse, tu remarques soudainement qu’au fond de la pièce gisent deux soldats dont les uniformes blancs sont recouverts d’un carmin virant vers le marronnasse. Ils sont morts depuis un petit moment.

Il affiche un demi-sourire lorsqu’il croit reconnaître cet accoutrement si singulier que tu portes.

-Hm, on m’avait informé qu’un marine psychopathe en voulait à ma peau sur l’île de Dawn, mais de là à croire qu’on me pourchasserait jusqu’à un autre Océan! Tu as du caractère, bonhomme. Ricane l’homme en écartant une mèche immaculée de devant son visage narquois.

Son sabre est nettoyé, il reflète la lumière empoussiérée qui filtre à travers les lucarnes explosées comme dans un silencieux avertissement de mort. En fait, l’homme en lui-même transpire la mort, toi qui t’y es tant habitué peut le sentir comme tu peux sentir la pluie sur ton visage. Son costume tiré à quatre épingles, son regard ombrageux et ses pupilles flamboyantes dans le demi-jour de la pièce ne peuvent que te mettre sur tes gardes face à une telle présence meurtrière.

-J’imagine que je vais devoir te tuer aussi? Enchaîne-t-il sur un ton provocateur qui se veut las.

Et comme de fait, il n’attend pas, peu préoccupé par l’activité du premier étage, il fonce vers toi à une vitesse déconcertante.

Le Croc du Puma!


Et lorsque sa lame fend l’air vers ton cou, elle laisse dans son sillage une impressionnante traînée orangée qui prend la forme d’un grand félin. C’en est même que tu crois entendre le grondement d’un fauve lorsque la lame file avec véhémence vers toi.

Décidément, à force de chercher, on trouve.
    Ce magnifique puma. Pourquoi diantre doit-il être aussi meurtrier pour notre jeune marine  fonçant à pleine vitesse sectionnant les murs et bientôt son corps. Il doit bloquer ou il sera réduit en charpie. D’un mouvement fluide, Kaze sorti les deux pistolets et tenta de minimiser les dommages physiques de cette attaque fulgurante en les utilisant comme bouclier.

    Néanmoins, le choc fut des plus brutales, le félin n’était décidemment pas apprivoisé ou bien l’homme qui maniait le sabre n’était qu’un meurtrier. Le deuxième choix semblait malheureusement être le plus approprié. Malgré son veston et ses habits, diverses entailles apparurent sur tout son torse et ses avant-bras.  Les armes, quant à elles, étaient sorties indemnes et n’attendaient que le signal pour contre-attaquer.  Le rythme cardiaque du marine allait en augmentant, l’envie lui revenait. Cette envie qui montait en lui et lui criait de s’amuser  même si cet homme,  ce fauve fou furieux, risquait de le tuer. Aucuns de ses soldats étaient présents ici mais ils ne tarderaient,  s’il voulait se déchaîné il en avait l’occasion mais pour un bref instant. Cet adversaire n’était pas qu’un futile révolutionnaire qui tentait vainement de défendre cette île déjà aux mains de la Marine. Le jeu était des plus risqué mais plus la pression est force plus le plaisir que l’on ressent s’intensifie. Telles étaient les pensées qui s’écoulaient comme un flot continu dans le crâne de ce jeune gradé de la Marine.

    Il devait riposter sans attendre et arrêter de penser, ce n’était qu’une distraction inutile dans sa quête de sang. Tout comme dans une conversation, il était de son devoir de répondre à son interlocuteur sur le même ton et le même débit.  Kaze ouvrit alors le feu et tenta de répondre avec autant d’agressivité que son funeste collègue.  Il aurait pu tenter de viser les genoux et le paralyser  mais avant il devait maîtriser l’arme de l’ennemi. C’est avec cette intention qu’une pluie de balle si dirigea vers sa cible : les bras qui maniaient l’arme des plus mortelles. Bien sûr, pour la chance, l’une des balles était adressée à la tête mais uniquement par pure courtoisie.
      -On se la joue à distance alors?

      Ce sont les seules paroles que Rosen peut prononcer avant que les détonations de tes canons ne recouvrent complètement les bruits de l'étage. Et ce sont aussi les dernières paroles qu'il pousse avant de sauter d'un salto jusque derrière une table. Naturellement, d'un ample mouvement, il la bascule du pied vers l'avant, l'utilisant ainsi comme bouclier face à ton feu nourri.

      -Je sais lire le jeu de mes adversaires, Starn! Je vois où porte ton regard, où vont tes objectifs! Tu n'atteindras pas mon bras armé si facilement.

      Lorsque la futilité de tes tirs te pousse à arrêter le massacre fait sur la table parsemée de trous, le Fauve se relève prestement pour l'envoyer valser du pied directement vers toi.

      Une contre-attaque si simple? Bien sûr que non! Car le fauve profite du moment de cessez-le-feu que lui donne la table volante pour couper deux poutres amaigris par les tirs. D'un coup de sabre bien placé, il sectionne complètement ces dernières de part et d'autre du bureau.

      -Tu aimes les sports extrêmes, Starn? dit-il dans un sourire carnassier tout en replaçant une mèche immaculée lui barrant le visage.

      Comme pour répondre à cette réplique, un craquement de tous les diables se fait entendre sur tout l'étage. De larges fissures se creusent et lézardent de plus en plus les frêles murs d'épaves composant le bâtiment. C'est évident, dans quelques instants, le bâtiment va s'écrouler!

      -On se retrouve ailleurs, Starn? te lance le Fauve avant d'éventrer un mur de son sabre et de s'enfuir par l'ouverture.