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Inquisition

Deux mois. Deux mois à ne rien faire. Deux mois que l’on se trouve sur GrandLine, la route de tous les périls. Grandline, la mer la plus dangereuse du monde. Là où tous les forbans, les pires criminels et les plus valeureux marines se trouvent. Là où la hiérarchie des puissants se fait. Un climat imprévisible et des conditions de navigations souvent instables. Dans ma tête, c’est une route semée d’embuche ou chaque jour apporte son lot de catastrophe et de défi. Je m’attendais à tout, mais pas ça. L’attente. Une terrible et lente attente. C’est ça aussi Grandline, même si on y passe pas naturellement. Un climat imprévisible ? On pense à des tempêtes, des événements climatiques rarissimes. Mais le calme plat sous un grand soleil, c’est ça aussi, le climat imprévisible. C’est tellement calme que l’on se croirait sur Calm Belt. Tu sais ? Cette mer où il n'y a pas un brin de vent et où les fonds marins pullulent de géants de mer capable de gober le Belle Espoir sans s’en apercevoir tellement ils sont gros. Heureusement, on y est probablement pas. On se serait fait bouffer depuis longtemps.

L’attente, ça nous oblige à prendre notre mal en patience. On fait connaissance, on s’amuse, on discute, mais on fait vite le tour quand on y passe deux mois. Souvent, le silence s’installe dans le navire et se mêle au silence de la mer. Ça en devient oppressant. Et chaque petit bruit qui sort de l’ordinaire me met sur le qui-vive, comme si je m’attends à quelque chose d’incroyable. Ça allait bien un mois, ça. Maintenant, j’en suis presque blasée. Les cigares d’ishii, les danses de Jackie, le poker de Jevta ; tout ça me blase. C’est bien de temps en temps, mais surtout pas quand on a que ça à faire. Du coup, en journée, j’m’isole. J’évite de me déprimer encore plus. Sauf que le renfermé, c’pas non plus très bon. Du coup, je sors plutôt le soir. La fraîcheur de l'obscurité me fait un bien fou. Le son de la nuit aussi. Cette sorte de musique mystérieuse où la mesure est battue par le faible frappement des vagues contre la coque. C'est toujours la même chose, chaque nuit, mais ça se démode pas. Parfois, j'passe la soirée avec un autre Étranger, histoire d'avoir une discussion un peu plus poussée que l'ordinaire, comme si parler sous les étoiles nous ouvre plus facilement les portes de nos cœurs.

Ce soir, je fais fort. J'ai emmené Lucio avec moi. Enfin, je me suis posée à ses côtés. Le pauvre, il s'est endormi sur le chemin de sa vigie et de sa cabine. Du coup, j'l'ai posé contre un tonneau tandis que je me suis posée contre la balustrade. On a discuté. Beaucoup discuté. C'est que je le connais pas beaucoup, le Lucio. Il parle peu. Je lui ai beaucoup parlé de moi. De l'Église de la Juste Violence aussi. J'lui ai parlé aussi de quelques soucis personnels. Ça fait du bien d'en discuter. Extérioriser ses peurs pour mieux les affronter. J'ai pu étayer aussi un truc qui me travaillait. J'ai une théorie. Lucio comprend tout ce qu'on lui dit, même quand il dort. Surtout quand il dort. En fait. J'ai fait un test. Du coup. J'lui ai parlé de la recette du cake aux anchois. Je ne la connais pas particulièrement, j'ai beaucoup inventé. Je voulais savoir s'il allait réagir pour me dire que j'avais faux. Une fois mon récit terminé, j'ai attendu une réaction au milieu de ses ronflements. Rien ne vint. Ce n'est pas une preuve réfutant ma théorie. Peut-être qu'il ne sait pas non plus la recette du cake aux anchois. Et son ronflement pouvait signifier un « oui » dans le langage des dormeurs. En parlant de ce langage, je pourrais commencer à rédiger un traducteur. Un ronflement court pour « oui ». Un ronflement un peu plus long pour « non ». Peut-être qu'en réalité, Lucio a élaboré un langage de haute technicité où le sommeil t'oblige à dire la vérité. Un langage pur dans le sommeil. En pensant ça, je ne peux plus regarder Lucio autrement qu'en un sage incompris de son temps. Toi aussi, tu es Etranger.

J'ai tenté pendant cinq minutes de discuter en ronflant, mais j'ai pas assez de pratique. Et c'est au bout de ces cinq minutes que je me suis remise à regarder la mer, les yeux dans le vague. Suffisamment de temps après, j''ai vu un bateau qui faisait des vagues. Comment ? Avec des rames ? 'sont loin d'être con, eux. Et je tilte. Y a un bateau. Y a quelque chose à faire ! On peut faire quelque chose ! Je m'apprête à gueuler à tout le monde qu'il se passe enfin quelque chose quand je vois le pavillon en haut du mat principal. Les deux pavillons même. Et d'un coup, j'm'immobilise. J'deviens carrément livide, les yeux fixés sur ces deux pavillons pendouillant dans l'absence de vent. Mes mains tremblent. Mes bras tremblent. Tout mon corps tremble. Le premier pavillon, je l'ai déjà vu plusieurs fois. On utilise rarement les pavillons chez nous, mais il en faut bien un pour se repérer en certaines occasions. Comme la présence situation par exemple. Ce pavillon, c'est celui de l'Église de la Juste Violence. La croix ; c'est forcément eux. Mais le pire, c'est le deuxième. Je l'ai vu qu'une seule fois et j'ai jamais pensé le voir un jour en vrai et pas dans un bouquin.

Inquisition 2013-010

L'inquisition. La section de l'Église de la Juste Violence en charge des traitres à l'Ordre et des hérétiques. Il y a très peu de rumeurs sur cette section et le peu qu'on entend n'est pas très encourageant. On dit qu'à chaque fois qu'ils interviennent pour quelqu'un, cette personne finit toujours coupable. Pas qu'ils sont corrompus, oh non, ils sont très droits. Mais il ne se déplace pas sans avoir de solides arguments pour juger coupable un individu. Généralement, la sentence est expéditive pour les traitres. La mort : on ne rigole pas sur cette question, dans l'ordre. D'où ma peur. Ils sont forcément là pour moi. Pourquoi ? Ma prime ? Mes actes en tant que Walkyries ? En tant qu'Étranger ? Je ne sais que faire. Et je capte rapidement une chaloupe qui se dirige rapidement vers le Belle Espoir. Dans une minute, ils seront sur moi. La solution ? Les affronter ? Ce serait une déclaration de guerre à l'Ordre. Et les Étrangers dans leur ensemble paieront pour moi. De toute façon, de par leur nature de pirate, ils seront forcément jugés comme néfastes pour ce monde. L'inquisition fait aussi dans la chasse traditionnelle.

Il n'y a pas d'échappatoire. La section inquisitoire est d'un niveau suffisamment expérimenté pour voguer sur Grandline. On est pas de taille. Du coup, j'suis bien forcée de les attendre. Et c'est ce que je fais. Tandis que la barque glisse vers le bateau, je balance une échelle de corde par-dessus bord pour descendre. Dans l'embarcation, il y a trois individus. Deux sont assis et tiennent les rames fermement en baissant la tête, dissimulant leur visage. Le troisième est debout et me regarde d'en bas. Le clair de lune me permet de bien voir son visage.

Inquisition 2013-010

Je soupire. Et je regarde un instant Lucio.

Tu diras aux autres de pas s'inquiéter. Si vous pouvez partir … partez. Ça vaudra mieux pour vous.
RRRRRRRRRR
C'est un au revoir, Lucio
RRRRRRRRRR

J'hésite à le réveiller, mais j'ai une théorie ; il m'a comprise. Je passe par-dessus bord et je me mets à descendre l'échelle. C'est comme une descente aux enfers, en plus petit. Une fois le pas posé dans l'embarcation, je suis prise d'un vertige. Je sais ce que je fais. Je sais que je vais au devant de ma possible mort. Mais c'est comme ça. L'homme debout me toise un instant.

Soeur Marie-Thérèse.
Votre coopération est une sage décision. J'en ferais part à l'Eveque Strugholf.


Strugholf. L'inquisiteur...
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Assis dans la barque, il m’emmène. À chaque coup de rame, le bel espoir devient plus petit tandis que le bateau de l’inquisition grandit tout comme la menace qu’il inspire. Devant moi, il y a ce jeune prêtre silencieux portant sa petite croix sur son front, les yeux fermés. Je sens une certaine sérénité chez lui. Il sait ce qu’il fait et il le fait avec toute la ferveur qui l’habite. Un vrai croyant. Un vrai prêtre d’Élite. Je le sais. À ses insignes, ces petites choses qui sont ce qu’elles sont, je sais qu’il est de ce rang. Derrière lui, les deux rameurs ne doivent même pas être de mon rang. Ils n’appartiennent peut-être même pas à l’Ordre. Juste d’honnêtes travailleurs offrant leur huile de coude et leur connaissance de la mer au service d’un groupe dont ils n’ont que faire. L’inquisition va rarement au milieu des champs de bataille et quand ils s’attaquent à un criminel, ils le font avec une grande discrétion. Comme bon nombre de membres de l’ordre. Nous cultivons le secret de nos actes. Et c’est dans le secret et le silence que je change de bord. L’océan infini fait office de Styx. D’un côté, un paradis de paix qu’entretient Ishii Mosh. De l’autre, l’enfer possible et la mort promise. Dans la barque, je tourne le dos aux enfers. Je regrette un peu de n’avoir opposé aucune résistance. On m’arrache au Bel Espoir. J’y vis depuis peu de temps et pourtant, ça fait si mal. Plus que de perdre la tête, c’est davantage la perte de ceux qui comptent pour moi qui m’importe. Ils ne sont pas toujours très clean et je veille au grain, mais je sais qu’ils ont un bon fond et je le cultive pour le bien de tous. Et leur bien.

Peut-être que cela me coutera la vie. Si j’ai pu les aider à vivre une vie de liberté sans sombrer dans les pires travers, je partirais heureuse. C’était ça le but de mon voyage. Permettre à ceux qui s’en détournent de retourner sur le droit chemin. Partir en sachant sa mission accomplie, ça me fait chaud au cœur. Restez pur, Etrangers. Je baisse la tête comme pour ne plus y penser. Derrière moi, c’est l’obscurité. La peur de ceux que j’ai côtoyés pendant des années. Cette peur fait un bon dans mon cœur quand la barque vient taper le bois du navire. Là aussi, il y a une échelle de corde. D’une main, le prêtre d’élite m’invite à y monter. Je m’exécute sans un mot et ma montée est laborieuse. Mes pieds ne veulent pas se mettre correctement sur les barreaux, comme s’ils se rebellaient contre moi alors que j’ai décidé d’aller au-devant des conséquences de mes actes. À Deux reprises, le prêtre d’élite est obligé de me soutenir le pied, lui qui est directement en dessous de moi. En haut, c’est deux individus qui m’agrippent les bras plus pour m’aider à monter que pour m’empêcher de faire une bêtise. Le prêtre d’élite me suit et me coupe toute fuite. Droite, je ne peux qu’aller de l’avant. Le pont est seulement éclairé par deux lampes près des portes menant aux ponts inférieurs. Il y a quelques hommes qui s’agitent dans l’ombre. Des matelots. Ils n’ont rien à voir avec l’ordre ; les deux rameurs les rejoignent et se mettent à discuter à voix basse. Des pas sur la gauche, vers la porte. Lentement, un homme apparaît. Le visage ancien, mais autoritaire, il inspire le respect. Son regard dur me fixe d’un coup et me jauge. Je préfère ne pas le défier et je baisse le regard. Je sens ses yeux toujours sur moi, puis il cesse de me fixer, marquant le coup d’un « hum » sceptique. L’évêque de l’inquisition, Strugholf, reste impassible. Le père d’élite s’avance et l’évêque détourne le regard vers lui.

Inquisition 2013-011

L’accusé n’a opposé aucune résistance. Personne d’autre n’aurait pu être plus docile qu’elle.
Mmh. J’entends, père Franz. J’entends.
Puisque l’arrestation s’est faite sans incident, je suis un peu en retard pour ouvrir la séance. Père Franz ?
Oui ?
Vous l’emmènerez dans le Purgatoire. Elle y patientera quelque temps.
À ordres, Monseigneur.

Le purgatoire ? Charmant. Le père Franz et ses deux acolytes m’emmènent dans les profondeurs du bateau. Est-ce que je reverrais le jour ? C’est une question sans réponse pour moi, ou peut être que si, mais je ne veux écouter cette réponse. Je suis docile dans les couloirs, mais les deux hommes qui m’encadrent ne diminuent par leur vigilance. Après trois couloirs et autant de croisement, le père Franz ouvre une porte et invite à m’y installer. Le purgatoire ? C’est juste une pièce de trois mètres sur trois mètres avec des chaises et un banc en bois sur les côtés. Sur une petite table, il y a une bible et d’autres livres du même genre. Sur les murs, des croix. Une petite porte discrète mène à une salle d’eau. Une salle d’attente. Voilà ce que c’est. Une salle pour méditer sur ses pêchers et attendre un procès dont je ne sais rien. Que va-t-on me reprocher ? Comment ça va se dérouler ? Je n’en sais rien et mon ignorance me terrorise. Parce qu’il y a toujours un espoir et si je ne peux même pas saisir ce mince espoir du fait de ma méconnaissance de ce qui va se passer, c’en est désespérant, comme un supplice avant l’heure. J’m’assois sur la première chaise venue et je commence à faire ce que tous ceux qui se sont affalés sur ses chaises ont fait. Douter. Se morfondre. Désespérer. Penser au pire. Quelle sera la méthode ? Pendaison ? Décapitation ? Un coup en plein cœur ? Ça me fait frissonner. Le temps passe. Ça pourrait être une minute. Ça pourrait être une heure. Une vie aussi. Et la porte s’ouvre. J’ai soudainement un soubresaut de peur. C’est le moment. Le moment d’être face au jugement. Une tête passe et me fixe. Je le connais … je le reconnais …

Inquisition 2013-012

Non, ce n’est pas Strugholf. Tu peux te calmer, ma grande.

Kestrel !
Eveque Kestrel, je te prie. Mère Isilda ne t’as pas mal élevé, je pense, non ?
Ah, oui !

La présence de Kestrel est un baume au cœur. J’ai rencontré cet homme au couvent. Il est très sympathique malgré ses responsabilités d’Eveque, parfois, il est aussi excentrique. Dans un sens, sa présence n’est peut-être pas fortuite. Peut-être va-t-il m’aider. En tout cas, j’ai une épaule sur laquelle je peux me tenir.

T’es d’accord pour discuter un peu ?
Oh oui !
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Shishou est de ces hommes à la tête bien faite et au physique délicat. Si bien que durant ces deux mois, il est vite devenu le confident du cachalot. Parce qu'il a le mot juste et la réflexion poussée. Alors lorsqu'Adrienne s'éclipse tout silencieusement du Bel Espoir, l'Ishii, plutôt que d'aller se mêler de ce qui ne semble pas le concerner, part voir ce minuscule poulpe, tout accroché au crane de son ami. Iwa tend la barre sous les consignes du petit être chapeauté et avec, entre deux ordres, quelques mots sur des papillons.

_ Hmm... Dis moi l'ami... Connaîtrais tu ce pavillon ?

_ Je le crains, mon ami. Et ce n'est malheureusement pas le type de fanion que l'on aime apercevoir. Je n'en ai vu que dans les livres, dans des légendes. On dit qu'ils n'apparaissent que pour châtier ceux ayant quitté le droit chemin et qu'ils ne disparaissent que lorsqu'il n'y a plus aucun témoin.

_ Dis, Shishou, ça veut dire quoi? Ils veulent nous faire du mal ?

_Non Iwa, parce qu'Adrienne a décidé ne pas nous appeler, elle veut régler ça elle même.

_Mais moi, j'aime bien Adrienne, même si elle gagne au bras de terre contre moi.

_Bras de fer Iwa,on dit bras de fer.

_Hmm... Je n'aime pas ça.

_On les tape ? Ils sont pas gentils ?

Les deux yeux du poulpe voient déjà l'immense d'Adrienne sur le bateau à étrange fanion.

_J'ai une proposition à faire, Ishii. Ça ne sera pas facile et chaque mot que l'on dira devra avoir été étudié avec soin. Nous allons nous rendre sur leur navire, et tenter de comprendre ce qu'il se passe. Iwa restera ici à s’occuper de la barre. Toi, tu me porteras sur tes épaules. Mais attention, là bas, nous ne serons considéré comme rien d'autre que des pirates de la pire espèce. Aucun geste, aucun mot de travers ne devra être fait.

_Hmm... Faisons ainsi.

Le cachalot saisit le poulpe de ses deux grosses mains, le fixe au bord de son crâne et plonge immédiatement en dehors du bateau, d'un geste presque trop naturel. Son corps entier disparaît, et, à peine quelques secondes plus tard, réapparaît, giclant au dessus de la surface pour atterrir chez l'inconnu. Leurs frusques toutes trempées commencent à peine à dégouliner sur le pont que déjà, cinq prêtres apparaissent. Le corps musclé sous la soutane et les mouvement parfaits pour bloquer toute fuite ou geste dangereux. Apparaît alors, au creux d'une porte, l’Évêque. Un mot de Shishou se glisse à l'oreille du cachalot,et l'Ishii se baisse, genou à terre. Regard contre le sol

_Bonjour mon père. C'est un honneur de vous rencontrer.

_Nous venons en ami, ici, afin de vous offrir le pain comme tout bon croyant se doit de faire lorsqu'il rencontre quelqu'un de votre grandeur. Mais nous venons aussi... Afin de plaider informations sur vos relations actuelles avec la soeur Adrienne.


Dernière édition par Ishii Môsh le Dim 9 Juin 2013 - 18:43, édité 1 fois
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Kestrel ? C'est vraiment un chic type. Je sais pas quel âge il doit avoir. Malgré la jeunesse qu'il dégage, il doit aller sur les cinquante ans. Un bon bonhomme quoi. Kestrel est Eveque depuis une vingtaine d'années et c'est un pilier de l'organisation. Respecté de tous, il inspire le respect et ses excentricités lui donne une aura, un jenesaisquoi en plus par rapport aux autres. M'enfin, je connais pas beaucoup d'Eveque, en fait. Je l'ai croisé au couvent de Ronapura. Je sais que les Eveques s'intéressent pas trop à la section féminine de l'Ordre et qu'il y a depuis des lustres un conflit d'influence entre les Évêques et les Mères Supérieures. Parmi les leaders masculins de l'ordre, Kestrel est celui qui défend le plus la cause des Soeurs. Isilda, ma mère supérieure, le connait bien. Il paraît qu'ils ont fait des missions ensemble, ce qui semble inenvisageable quand je vois Isilda. Elle est trop vieille pour ça. Ou alors, Kestrel est vraiment bien conservé. Enfin, le fait qu'il m'est reconnu est assez incroyable. On a de l’échanger quelques heures tout au plus. À cette époque, j'étais insignifiante. Encore aujourd'hui en fait. Le truc le plus surprenant, c'est sans doute sa présence sur ce bateau. Je doute que Kestrel aime se balader en compagnie de l'inquisiteur. Une coïncidence ? Peut être pas. Peut-être que Mère Isilda a entendu parler de ce que voulait faire Strugholf contre moi et qu'il a demandé à Kestrel de m'aider. C'est une hypothèse, mais elle a le don de me faire sacrément chaud au cœur. Il est expérimenté et sa parole compte. Si je peux sortir indemne de ce bateau, ça sera probablement grâce à lui. Le tout, c'est de lui tirer un peu les vers du nez. C'est qu'il prend ses grands airs de types qui se trouvent là par hasard et qu'il semble s'en foutre royalement de mon procès imminent. On parle du couvent, tout ça. Si je vais bien. Sans blague, j'vais peut-être me faire exécuter dans une heure, mais sinon ça va, tout baigne. Et il semble pas du tout prêt à changer de sujet. Du coup, je mets les pieds dans le plat cash. T'façon, j'ai peut être pas le temps de faire dans la finesse.

Et sinon, Evêques Kestrel, vous êtes là pour m'aider, n'est-ce pas ? Pour le procès ?


Il était en train de raconter une blague à base de balle de ping-pong. Que je l'interrompe, ça semble le déranger. Il me fixe. J'le fixe. J'baisse pas les yeux. J'le défie plutôt. Un mince sourire s'étale sur ses lèvres boudeuses.

T'aurais pu me laisser finir, elle est drôle en plus. Et arrête avec le vouvoiement, j'suis pas si vieux, ça me fout le cafard.
C'est que tu es un peu ancien, quand même, Evêque Kestrel.
Et stop le protocolaire aussi. Tu sais pas reconnaître l'ironie toi ? Ou c'moi qui sait pas en faire. Bref. Kestrel, c'est suffisamment joli sans mettre de l'Eveque devant. Et non, mes chevilles vont très bien, si tu veux savoir.

Ou tu veux pas savoir, vu la situation…


Il fait la grimace, étirant ses rides qu'il cache tant bien que mal. Puis il s'étend, les bras en arrière avant de se mettre les mains sur sa coupe afro.

J'te le dis tout de suite, je suis là totalement par hasard. Intervenir dans les affaires de Strugholf, c'pas mon trip. C'est juste qu'il m'a pris en chemin. Un hasard. J'te jure.
Non mais je te crois.
Totalement par hasard ! Le coup de bol ! Pouf, j'suis là ! Y a rien de prévu !
Oui, oui. J'ai compris, Kestrel.
Ah ? Ah. Nickel. Oublie-le pas. C'est important.
Enfin, l'important est que t'es pas la tête coupée. Isilda m'en voudrait à mort et tu sais pas ce qu'elle est capable de faire quand elle est vraiment en colère. J'l'ai eu par Den-den Mushi y a une semaine. Un hasard aussi. Hein ? On est bien d'accord ?

Bref.

Tu me fais un rapide contre rendu de ce que t'as fait depuis quelques mois. Isilda m'a parlé de tes missions de sœur, mais ces infos s'arrêtent à une époque ou t'aurais été… Walkyries ? C'quoi c'te merde ?


C'pas de la merde ! Et puis, pourquoi tu sais ça ?

Le hasard. Une discussion qui a dévié sur toi sans le faire exprès. Totalement fortuit. Étrangement.

Je pousse pas la chose. J'ai confiance en lui. S'il dit que c'est par hasard, c'est par hasard. Alors, j'lui balance un résumé de ce que j'ai fait. Mes péripéties en tant que Walkyries. Puis mon changement de mer et mon changement d'équipage. J'parle d'Ishii, des Étrangers. J'lâche quelques sentiments et observations à leur sujet. Callelongue. Puis Reverse Mountain. Ça va vite en fait, même si ça me semble être une éternité d'aventure. Kestrel m'écoute bien sagement. Parfois, il se lisse avec attention son afro. Ça fait rien du tout, mais il adore. J'sais qu'il ne perd par une miette de ce que je dis et son regard étincelle de temps en temps, comme s'il capte des trucs importants dans ce que je dis et qu'il fait les réflexions qui s'imposent. J'ai pas encore fini qu'il m'interrompt ; en même temps, je suis en train de raconter ce que j'ai fait pendant deux mois à rien foutre sur Grandline, c'pas intéressant.


Ce Ishii… il est digne de confiance ? Les Walkyries, ça peut passer, mais ce gaillard semble être autre chose que… comme qu'elle s'appelle ? Ah oui, Crow. J'ai entendu une rumeur à son sujet… m'enfin, c'pas là l'important. Il pèse beaucoup dans la décision de t'arrêter. Tu sais déjà que les types primés dans l'ordre, y 'en a pas des masses... ils le quittent le plus souvent. Ou ils perdent la tête. Ahah. Heuuum. Pardon.
C'est un peu le but de ma présence avec lui. Je le teste. Je vois ce qu'il vaut vraiment. Pour l'instant, il me déçoit pas. Il a été très « humain » à Callelongue. S'il cache une nature beaucoup plus dangereuse, je serais là pour l'arrêter. J'reste persuadée que les gens ne sont pas forcément mauvais parce qu'on les désigne comme méchants. Il y a les circonstances.
Un peu comme toi quoi.
Un peu comme moi.

Des bruits derrière la porte. Kestrel regarde dans la direction et fronce les sourcils. Il revient vers moi.

Ça doit être l'heure. Quelques conseils. Ne mens pas. Ils ont enquêté sur toi. Ils savent tout. La première partie, ils vont t'interroger. Sur la deuxième, ça sera plus débat d'idées. Je serais là. J'essaierais de t'aider même si je suis là totalement par hasard.

Garde bien la tête sur les épaules, quoi.

Ahahhahah.

...
Heuuum. Désolé.


La porte s'ouvre et un homme en soutane apparaît. D'une main, il m'invite à le suivre. J'abandonne Kestrel qui me lance un sourire confiant. J'y réponds furtivement avant de m'engager dans le couloir. Personne pour m'empêcher de faire de bêtise cette fois. C'est peut-être un test. Faire une bêtise signifierait l'exécution sans procès. Du coup, je reste calme et courtoise. Logique. Et on arrive finalement à la porte du tribunal. L'homme toc. Et j'entre.


***


L'Eveque Strugholf lance un regard dédaigneux à Ishii Mosh sans même s'apercevoir de l'existence de Shishou. Les prêtres forment un cercle autour du pirate, prêt à agir sur l'ordre de l'Eveque.

Ishii… Mosh. Capitaine pirate primé à trente et un millions de Berrys. Multiples crimes. Meurtres. Troubles. Un danger public.

Enchanté.

Je comptais m'occuper de vous après. C'est très honorable de vous êtes déplacé pour nous.


Les hommes sortent des armes. Des dagues. Des pistolets. D'autres hommes sortent sur le pont supérieur et mettent le pirate sous la menace de leurs fusils.

Père Franz ?
Veuillez vous occuper de lui. Je m'occuperais de son cas plus tard. J'ai une séance à préparer.


Et il s'en va. Le père Franz s'approche et commence à passer des menottes à Ishii qui ne bronche pas. Puis il le fouille sans rien trouver de particulier. Les hommes se détendent et la plupart retournent à l'intérieur. Le père Franz semble vouloir l'emmener à l'intérieur, mais vu la corpulence de l'homme poisson, il abandonne l'idée. Il vient le faire asseoir en plein milieu du bateau. Des prêtres sont placés tout autour, à plusieurs mètres, empêchant toute fuite. Seul un unique prêtre reste en compagnie du pirate. Pour sa part, le père Franz vient se placer sur le pont supérieur, observant Ishii d'un œil sévère. Le calme se fait et se prolonge. Puis, le prêtre en compagnie d'Ishii le brise d'une voix lente.

C'est assez surprenant… que vous veniez. Tout comme Soeur Marie-Thérèse.

Vous n'êtes peut-être pas au courant…
Mais Soeur Marie Thérèse est accusée de trahison à l'ordre. Pour les actes qui lui valent d'avoir une prime sur sa tête. Dans notre ordre, ceux qui se détournent du droit chemin sont châtiés.

Et c'est leur tête que l'on prend.

Pour les gens comme vous… vous avez de la chance. C'est à la marine que vous aurez à faire.

Vraiment bizarre que vous soyez venu. En même temps, j'crois bien que la condamnation de Soeur Marie-Thérèse aurait précédé notre attaque de votre bateau.

Vous nous facilitez la tâche… en fait…
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Le père Franz est de ces hommes qui malgré la jeunesse, inspire la sérénité, la sévérité et l'exigence, où dans chaque geste, le monstre sent une pensée dédiée, un calcul. Alors lorsqu'il s'avance vers le cachalot, les menottes serrées au creux des mains, Ishii n'oppose aucune résistance, et plutôt que de tenter un lamentable combat, se lève pour tendre les mains. Le père palabre alors et chaque information qu'il lance ainsi, comme une menace de mort, ne fait qu'être une information de plus pour les deux comparses étrangers. Parce que l'Ishii a vogué trop de fois, trop près de la mort. Parce qu'il a travaillé en tant qu'esclave, jusqu'à tuer son esprit sur des cailloux, parce qu'il a vécu cinq ans au pays des monstres, jusqu'à croire avoir perdu son humanité, le Monstre ne prend pas peur, non. Et il sait qu'après cet instant où les mots acérés du bourreaux viennent susurrer à son oreille, viendra celui où ses chaînes se briseront.

Du haut de son crane, le minuscule poulpe, lui, ne fait rien que de chuchoter des mots doux au cachalot, des conseils et des demandes pour qu'il garde son calme et sa sérénité. Mais calme et sérénité ne font qu'un avec le Monstre, et lui, droit comme un I, aussi stoïque qu'une statue de marbre, ne répond que de sa voix grâve et douce à la fois.

_Vraiment bizarre que vous soyez venu. En même temps, j'crois bien que la condamnation de Soeur Marie-Thérèse aurait précédé notre attaque de votre bateau.


_Hmm... Étrange que nous soyons venu ? Cher monsieur, c'est à notre ami que vous vous en prenez. Et parce que son sort nous regarde autant que le notre, nous étions obligé de venir.

Un temps pour un ange.

_Hm... Pourriez vous me sortir un cigare de mon veston, je vous prie ?

Le prètre jeta au monstre un regard, qui ne disait qu'une chose, une seule, et qui en un instant, illustrait toute sa haine envers les criminels comme lui.

_Hmm... Je vous comprends mon père. Et beaucoup font l'erreur, comme vous, d'affilier les gens à ce qu'ils transmettent. Les apparence, toujours. Soit par choix de facilité, soit par ignorance hmm... Et je vous sais de trop intelligent pour faire l'un ou l'autre... Hmm... Permettez alors, de nous laisser nous exprimer. Au pire, vous perdrez tout au plus cinq minutes de votre vie à écouter un homme dire ses dernières paroles.

Shishou, silencieux, glissa une tentacule dans le veston du monstre pour en sortir un cigare et l'allumé, tout difficilement.

_Hmm... Au mieux... Vous ne vous salirez pas les mains du sang d'hommes bons. Non pas innocents, mais bons. Voyez la nuance. Hmm... Merci Shishou...

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Prenez place.

Strugholf m'attendait, assis derrière son bureau d'une excellente facture, visiblement ancien et verni avec soin. Ma place ? Une pan de bois vertical suffisamment grand pour y mettre mes mains et suffisamment fragile pour se casser si je m'appuie trop dessus. Le casser pendant la séance, ça le fait ? Dans le doute, je préfère pas m'y risquer. Et c'est sûrement fait pour ça. Ils peuvent être fourbes dans leur méthode, mais c'est leur métier. Traquer la traitrise et le mal jusque dans les plus profonds recoins des êtres. Mettre en lumière les zones d'ombres de l'âme. Balayer les ténèbres que l'on essaye d'installer pour leur cacher l’innommable. Strugholf est un expert en la matière. Il lit dans les gens. Son regard est encore plus perçant que la normale, comme s'il voit au travers de moi. Ses yeux sont fixes et, parfois, ils s'illuminent d'un éclat étrange, comme s'il vient de trouver quelque chose. Et machinalement, il écrit quelques notes d'une écriture minuscule en forme de patte de mouche. Sur mon côté droit, des chaises. Deux prêtres sont assis, dos contre le dossier, vraisemblablement prêt à toute éventualité. Derrière moi, je sais qu'il y'en a deux autres qui sont tout aussi sur le qui-vive. Les éclats des lames brillent dans la clarté des lampes à l'huile qui éclairent tant bien que mal la pièce, lui donnant une allure inquiétante, presque rougeoyante. Comme si l'enfer n'est pas si loin. Et c'est sans aucune autre forme de politesse que l'interrogatoire commence. Toute ma vie de voyage passe au crible.

Au début, on parle de mes débuts au couvent. Mes rapports avec ma mère supérieure, Isilda. Ils sont très bien renseignés, mais je n'ai pas à mentir, conseil de Kestrel. Et puis, c'est une période plutôt propre de mon existence. Strugholf appuie plus ses questions sur Soeur Elsa. Celle qui m'a tout enseigné. Pas forcément le modèle de soeur, mais une sacrée femme bien compétente. Elle a fait quelques conneries dans sa vie de sœur et c'est là-dessus qu'ils m'interrogent. J'essaie principalement d'éviter qu'il pense qu'elle ait eu une influence sur mon éventuelle traitrise, s'il la voit comme ça. Les questions sont précises et difficiles. Je devine bien là l'art de Strugholf pour amener ces accusés à donner les informations qu'il veut sans qu'ils puissent s'y opposer. Puis, en un instant, il en a fini avec mes années au couvent. Il prend quelques notes et semble paisible. Je dirais que ça s'est bien passé.

Viennent alors mes voyages. J'ai beaucoup exploré les iles de South Blue afin de lutter contre le mal. Mon credo est beaucoup plus miséricordieux que d'autres membres de l'ordre. Les criminels ont le droit à une seconde chance. J'ai essayé de donner une seconde chance à ces gens-là, mais ils ne l'ont jamais accepté pleinement. Tout a toujours été fait pour profiter de ma bonté d'âme. Ma naïveté ? Strugholf la met en avant. Et j'ai beau le nier au début, il me met devant le fait accompli. J'ai été bien crédule de croire l'homme si versatile. Quand l'âme est noire, il l'est souvent à jamais. Souvent. Pas toujours. J'ai trop généralisé les rares cas. Et toutes mes entreprises finissaient invariablement de la même façon. Stopper par la manière forte. Ne faire preuve d'aucune pitié. L'inquisiteur relève quelques-uns de mes états de services. Les missions de l'ordre que j'ai accomplies avec brio. Heureusement, il ne fait pas mention de mon passage en cellule sur Bliss. Tout ça par la faute de Tahar Taghel. Une époque plutôt mauvaise de ma vie et je fus sauvé par Elsa. Elle a dû taire cet événement aussi. Je l'en remercie. Du coup, il ne fait que noter à voix haute le grand sens des responsabilités que j'ai endossé à chaque fois. Jusqu'à la veille de ce jour fatidique de 1623, Strugholf me décrit comme une sœur volontaire, quoique bercée de folles illusions. C'est dur, mais plus c'est dit et enfoncé dans mon crâne, et plus je ne peux lui dire qu'il a raison.

Ce jour fatidique de 1623 où j'ai rencontré Sarah Crow. Leurs éléments sont beaucoup moins fournis et se reposent davantage sur des rumeurs et des bribes d'informations. C'est en cela que c'est dangereux. Il repose leur avis sur des éléments de la vérité. Je leur explique les origines de mon intégration à sa grande idée : les Walkyries. Rejoindre un équipage pirate pour agir de l'intérieur. Faire en sorte que cet équipage ne soit pas corrompu. Pouvoir contrôler Old Crow. Pouvoir contrôler les Walkyries pour reprendre la flamme de quête : combattre le mal. Je sens les prêtres sceptiques, mais ma naïveté pourrait me sauver. Ça s'expliquerait aisément. De plus, il n'y a pas grand crime. Old Crow n'était pas primé et n'était pas connu pour avoir fait de grands crimes. Quelques bastons de taverne ne sont pas grand-chose par rapport à ce que je fais plus tard.

Pour ces événements, je n'ai aucune excuse. J'avoue et je complète chacun des faits qui sont présentés. L'attaque d'un entrepôt à Bliss. La participation à l'attaque du QG de south blue. Mon excuse ? Ne pas rater la tâche que je m'étais confiée en essayant de m’insérer dans la démarche du pirate. Je ne convaincs pas. Strugholf note le sauvetage d'un officier de la marine des flammes de Bliss. J'ai toujours essayé de faire le moins de victimes possible. Des principes. Toujours des principes. Et cette naïveté qui me poursuit. Strugholf note avec plus d'acharnement. C'est un passage de ma vie qui semble plutôt déterminant. L'époque où j'ai commis des crimes. L'après-attaque du QG a été beaucoup plus calme. J'ai beaucoup voyagé pour recruter des Walkyries. J'ai fait en sorte de pas me faire remarquer et j'ai réussi. Les quelques fois où je me suis fait remarquer, c'est en bien. Ils sont même au courant du jour où j'ai rencontré Jackie. Sur cette deuxième période de l'époque Walkyries, je sens Strugholf beaucoup moins sceptique. Mais je sens déjà son interrogation. Le mal est-il déjà implanté, ou s'implante-t-il lors de ma deuxième épopée ?

Car au final, je finis primée et traquée, obligée de fuir sur East Blue en volant un dirigeable. Un vol, un crime ? Oui et non. La problématique n'est pas posée sur ce point. Strugholf enchaine rapidement sur Callelongue et notre rencontre des Étrangers. La prise de contrôle de l'ile. Les rapports sur notre passage sont doubles. Il y a ceux qui nous vouent une haine terrible et ceux qui se sont souvenus de nos beaux gestes. Je sens que c'est sur la question des Étrangers qu'il faut que je travaille. Je mets en avant la personnalité d'Ishii et sa bonté d'âme. Je parle de ses principes et de ses rêves. Il n'est pas juste un pirate. Il est autre chose. L'évêque m'écoute, mais ne dit rien. On enchaine. Ou pas. La piste s'arrête là. Reverse Mountain ? Ce n'est rien pour eux. Un premier bilan est posé. Selon Strugholf, j'ai fauté lors de mes exactions en tant que Walkyrie. J'ai usé de la violence et j'ai propagé du chaos sans raison. J'ai caché ce côté obscur de moi-même par ma naïveté. Ma crédulité à croire que tout cela était pour la bonne cause. Leur rapport n’est pas à cent pour cent fiable. Ils se basent aussi sur ma prime. Une prime importante qui fait tache pour une sœur de la Juste Violence. Une prime n'est pas forcément le reflet de ma traitrise. Mais Strugholf n'est pas de cet avis.

Au final, il semble s'arrêter sur un avis plutôt tranché, ce qui me fait douter de la suite. Pour lui, le cœur du problème est Ishii Mosh. Il est celui qui peut me faire plonger dans les ténèbres tout comme il peut ne rien me faire et je continuerais à être moi-même. C'est assez dur à comprendre. Mon mal, ma traitrise, elle pourrait être entretenue par ma condition d'Étrangère. Il n'y a qu'un pas pour que je sois perdue, selon lui. C'est là que ce pose le problème. Je suis sur le fil du rasoir. Un pas de plus et je suis perdue, d'où une sentence expéditive pour mettre un terme au problème. Tout dépend d'Ishii. Ils m'ont parlé de lui. Ils m'ont parlé de ces crimes, de ce qu'on lui reproche. Des crimes sales et pleinement assumés. Des choses que je ne connaissais pas de lui et qui me font douter de sa sincérité. Quand il m'a dit toutes ces belles choses, pensaient-ils à tout ce qu'il avait fait en connaissance de cause ? C'est terrible d'en arriver là. Douter d'Ishii alors que j'aurais besoin de son soutien.

Si le problème est Ishii, tout ça est insolvable …
Vous avez plutôt raison. Mais le Seigneur a tout prévu. Il nous l'a fait venir. Je lève cette séance. Nous reprendrons avec lui et Kestrel ; je doute qu'il ne prenne pas la peine de s'immiscer dans cette affaire.

Je reste totalement stupéfaite et il faut me pousser pour me reconduire au Purgatoire. Ishii ? Mais qu'est ce qu'il fout là ?

***


Le garde laisse faire Shishou, s'apercevant de son existence. Il juge l'être inoffensif ; il en fera part plus tard à Franz.

C'est à l'Eveque d'en décider. Lui seul a l'expérience de juger qui est coupable et qui est innocent.
Soeur Marie-Thérèse est l'une des nôtres. Elle connait les risques et quand elle a fait ce que nous lui reprochons, elle était au courant que ce jour arriverait. Forcément. Ce n'est qu'une conséquence de ces agissements. Rien d'autre.


Un silence. Puis de l'agitation attire l'oeil. Un homme sort sur le pont. Légèrement courbé, il se déplie de toute sa longueur aussitôt qu'il le peut. Il aperçoit le père Franz sur le pont supérieur et il le salue d'un coucou de la main.

Hé ! Franz ! Toujours aussi accueillant que la commode de ma grand-mère.

L'interpellé réagit à peine. Ses yeux se fixent sur l'homme à la coupe afro. Il ne dit rien. Le contraste est saisissant entre le prêtre austère et l'Eveque exubérant. Ce dernier ne manque pas d'apercevoir l'homme poisson et s'approche de lui avant de lui présenter sa main.

Kestrel ! Enchanté ! Monsieur Mosh !
Ah, que je suis-je bête, vous ne pouvez pas.


D'un coup d'oeil, il aperçoit Shishou. Sans aucun complexe, il lui tend la main, se saisit de l'un de ses petits tentacules et lui dit bonjour.

Pratique ce petit, bonhomme. Tu veux pas squatter mon afro ? C'plus douiller, j't'assure !

C'est à peine s'il s'est aperçu de l'autre prêtre. D'un coup, il se retourne vers lui et le salue à son tour.

Hé, mec ! Tu veux pas me laisser seule avec ce solide gaillard ?

L'homme regarde Franz qui hoche faiblement la tête. Il s'exécute, laissant l'Eveque avec les deux hommes poissons. Kestrel regarde à nouveau Ishii et s'aperçoit d'un détail.

Hé ! Mais t'as un cigare ? Tu m'en files un ?

Sur son visage, on peut lire le fin connaisseur de cigare. Et aussitôt allumé, il sait l'apprécier. Kestrel a le bagou pour parler. La discussion se lance avec Ishii, de tout et de rien. Du beau temps. De la qualité de l'eau. Et puis, ça vient rapidement sur un sujet plus d'actualité. Son ton est plus bas, moins jovial.

T'as du cran pour être venu. J'aime ça. Moi, j'suis là, mais j'suis là par hasard, faut pas l'oublier. Mais j'vais faire en sorte d'aider Adrienne à s'en sortir. C'pas une mauvaise fille. La clé du problème, c'est toi. On a beau avoir les meilleurs idéaux du monde, un pirate reste un pirate. Et c'est mal. Et t'as un passif pas très bon pour forcer à la clémence. Strugholf va surement t'interroger. Tu seras un peu le témoin dans ce qui va suivre. S'il juge que t'es pas fiable, c'est Adrienne qui est pas fiable. Par contre, son exécution, elle sera fiable.

Limite, t'aurais pas dû venir, en fait ...
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Le Monstre ne bouge pas. Aucun de ses muscles, pas même sa moustache n'ose se balancer au gré du vent. Tout ce temps, à attendre, n'est qu'une observation du spectacle. Des vagues de mers, perdues au milieu de l'océan, des cotons blancs se grisant peu à peu sous la pression, se mêlant et se déchirant au gré du vent. Des hommes maintenant le cap vers une destination inconnue, suivis de loin par le Bel Espoir où le monstre, croit de ses petits yeux, discerner quelques formes floues.

La discussion, elle, entre le Monstre et l'énorme frère ; et au coin d'un crâne, le petit Shishou qui tout silencieux, réfléchit; cette discussion n'est qu'une de celles se faisant entre amis. Celles autour d'un thé, d'un cigare, où les gens ne parlent pour rien d'autre que passer un moment ensembles. Et lorsque le sujet arrive, l'Ishii ne dit mot. Il se contente d'écouter.

Puis vint le moment où l'Eveque sort de la coque, le regard glacial. Sa toque tombant jusqu'à ses pieds, son énorme pendentif accroché autour du cou, toutes ses autres jolies parures, tous ces signes, ils ne font que mettre en avant la richesse d'un esprit. Alors plutôt que de parler, l'homme s'assoit sur une chaise, là, en face du monstre. Et plutôt que de questionner de mille et une interrogations, une seule phrase vole. D'un ton presque aussi calme que la voix du monstre. Mais plus dur. De celles qui ne laissent aucun doute sur la véracité de la réponse.

Qui je suis ? Hmm... Ishii Môsh.

Mais vous le savez déjà ? Non ? Hmm... A vos papiers posés délicatement sur vos genoux, A votre regard inquisiteur, vous pensez me connaître, hmm ? Que des mots, et juste des mots. De ceux qui ne disent rien d'autres que des apparences. Voyez mon père, comme il m'a fallut du temps pour comprendre ce qu'était la vie. Je suis né là où les hommes se lèvent pour aller au labeur et se couchent sur un lit de paille, en ne pensant à rien d'autre qu'au lendemain. Et alors ils recommencent. A piocher leurs terres, à dépecer leurs animaux. Mais moi, je voulais mieux, car même là bas, les hommes me regardaient comme vous. Hm... De ce regard mélangeant pitié, dégoût, haine, rancœur. A croire que même les plus sains des hommes ne sont bons qu'à croire aux apparences. Alors j'ai travaillé, pour me hisser là où personne ne pourrait plus me regarder ainsi. Là où je serai moi, et l'autre, mon égal. Mais j'ai échoué, j'étais naïf, j'ai tué le mécréant en pensant soulager le monde, j'ai volé le voleur en pensant être juste. Mais JAMAIS, oh non jamais, je n'ai tué d'innocent. Mais ça ne suffisait pas, on me roulait toujours, on me haïssait à chaque fois plus. J'ai vu le plus sain des hommes jugé par le plus horrible des monstres, j'ai vu la mort venir chercher des enfants. Tout ça, au nom d'une justice, d'un gouvernement. J'aurais pu perdre mon âme chaque jour que votre Dieu me donnait, mais non. Au contraire, ces horreurs m'ont grandi, tout comme un nouveau né découvre la vie et s’éveille par sa vision, c'est la mort qui m'a poussé. Ce sont mes cinq années à me battre pour survivre en prison. Ce sont mes mois passé à frapper des pierres dans le désert de Tequila Wolf. Ce sont ma mère tuée, Tonray détruit, Ted tombé, Tahar Taghel enfui, Rouge disparu. Ce sont tous ces hommes, ces monstres et ces pertes d'hommes bons qui m'ont fait comprendre, une chose. Essentielle. L'importance de la vie. Hmmm...


Un court instant, un ange passe. Une latte se tire et le gros monstre, tout essoufflé, repart de sa voix roqueuse, qui ne sort plus d'une bouche mais d'un cœur.

Alors mon père, lorsque vous nous menacez de nous tuer, nous, Les Etrangers... Hmm... Je ris. Je ris qu'un homme tel que vous n'ait pas encore compris que lorsque vous tuez un mécréant, c'est la création de votre Dieu que vous supprimez., parce que chaque vie, si horrible soit-elle, est l’égale dune autre. Chaque monstre, avant d'être ce qu'il est fut l'enfant bavant dans son landau. Hmm... Et lorsque, encore, la violence s'empare de moi pour asséner au mécréant toute la violence qu'il mériterait, je me rappelle à ça. Hmm... Tuez moi si vous le voulez, et je m'en irai le cœur léger. Car je n'ai aucun remord, les crimes que j'ai fait, je me les suis pardonné, et c'est un homme bon que vous tuerez. Quand ma lame se rougeoyait de sang, j'étais aussi naïf que vous.
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Strugholf fixe l'homme poisson pendant sa déclaration. Immobile tout comme les autres membres de l'Église de la Juste Violence, il écoute ce qu'il a dire. Tout le monde a le droit à la parole, même si c'est pour raconter des âneries. En l'occurrence, Strugholf tique quand le pirate se méprend sur certains points. Cela l'irrite. Et il ne peut s'empêcher de parler d'un ton sec et froid alors qu'Ishii termine à l'instant son discours.

Je sais qui vous êtes. Je sais ce que la rumeur et vos actes disent de vous. C'est tout. Et je juge sur ces faits comme un autre individu, un marine ou un chasseur de primes, vous jugerez et déciderez de vous traquer pour vous enfermer.

Vous riez ? Moi, vous m'irritez. Pour plusieurs choses. Vous n'êtes pas au centre du monde et veuillez cesser, par pitié, de vous poser en martyr alors que vous êtes venus de plein gré vers nous et que l'affaire en cours ne vous concerne pas spécialement.
Deuxièmement, cela m'irrite que vous déblatériez des mensonges sur notre ordre et sur notre façon de faire. Des menaces ? Peut-être. La mort ? Bien sûr que non. Je n'ai pas la prétention de me placer en juge de tout individu. On m'a juste donné l'autorité pour appliquer les lois s'appliquant aux membres de mon Ordre, lois qu'ils se doivent de respecter. Là encore, votre nombrilisme est navrant. Nous ne tuons pas. Nous ne sommes pas comme… d'autres. Et vous n'êtes pas le seul à vous prétendre suffisamment réfléchi pour mettre autant de valeur dans la vie. Égocentrisme, encore une fois.


Hey ? Strugholf ? Tu peux arrêter steup' ? On discutait tranquillement avec l'ami Môsh !

Kestrel…


Ça se chamaille. Et pendant ce temps, on prépare la deuxième séance. Puisque l'Ishii Mosh doit y participer, il n'a pas la taille pour que cela se passe à l'intérieur du bateau. Strugholf a décidé que cela se passerait sur le pont. Adrienne est déjà en route tandis que les membres de l'Église se placent tout autour de la zone dégagée pour le procès. Il y aura Ishii. Il y aura l'accusé. Il y aura les deux Eveques. Et enfin, le père Franz surveillera le tout. La mer est calme et sans brise. Cela promet.


***

Je reste une poignée de minutes dans le Purgatoire, histoire de me remettre de l'interrogatoire, parce que c'était plutôt ça. J'ai de l'eau à disposition et je vide le cruchon en une minute tellement j'ai la bouche sèche d'avoir parlé. Le truc qui me reste au travers de la gorge, c'est quand même Ishii. Mais qu'est ce qu'il fout là ? Si je me barre sans prévenir personne, c'pas pour les avoir quand même dans les pattes. C'est privé, quoi ! Et y a toutes les raisons de pas venir quand on sait que l'Église de la Juste Violence fait dans la traque de criminels, souvent. Tss. Il mérite une bonne claque. Tiens, si je le fais devant Strugholf, ça serait bien vu, non ? J'garde l'option sous le coude. Si je peux sauver ma peau et me calmant les nerfs, c'est tout bénef. Bref, je devrais me calmer, mais ça m'énerve. Ou plutôt, j'suis anxieuse. Ishii, c'est le truc imprévisible, surtout dans un milieu qu'il connait pas. Déjà que je suis pas au fait de tous les détails, alors lui… bah non.

J'aurais bien voulu un peu plus de temps pour réfléchir, mais on finit par me chercher. Comme d'hab', j'oppose aucune résistance et je suis les deux types. Aucune parole n'est échangée durant le trajet ; t'façon, j'ai pas envie de parler. On arrive rapidement sur le pont et j'vois que Strugholf s'est pas payé ma pomme. T'as bien le Ishii avec Kestrel à sa droite et le père Franz à sa gauche, comme si on l'escortait.On m'amène à côté de Kestrel, un peu en face de Strugholf qui s'est offert le luxe d'avoir sa chaise et sa table déménager. Les papiers et les notes s'empilent sur le meuble et il est en train de noter quelque chose. Je regarde un instant Ishii. J'lui tire la gueule. La gueule de la fille qui n'aime voir son grand frère regarder dans ses affaires. Et j'détourne les yeux avant qu'il ne puisse faire ou dire quelque chose. On m'offre une chaise de bois pour m'assoir et les deux hommes qui m'escortaient se placent derrière, les bras derrière le dos. Du coin de l'oeil, Strugholf me fixe.

Bien. Nous pouvons commencer.

Je vais faire un résumé des conclusions de mon entretien avec Soeur Marie-Thérèse.

Après recoupement entre ces dires et les informations à ma disposition, on peut dire que Soeur Marie-Thérèse a toujours voulu le bien, mais sa naïveté l'a amené à réaliser des actes délictueux. À partir des premiers actes, commis sous le drapeau d'un équipage de pirate aujourd'hui disparu, les Walkyries, Soeur Marie-Thérèse n'a pas jugé bon de changer ses méthodes et d'arrêter ses méfaits. Elle a continué à agir sous le masque de la piraterie pour des motifs, aux premiers abords, nobles. Combattre le mal en s'ingérant dans les affaires d'autres pirates. Ces actions ont continué sous le drapeau des Étrangers et de son capitaine, Ishii Mosh, ici présent.

Quelles sont les accusations de l'Ordre ?

Par ses crimes, Soeur Marie Thérèse se serait déclarée ennemie de l'Ordre et aurait pris goût à sa vie de piraterie et aux méfaits qu'elle a commis.

Par conséquent, elle aurait trahi les principes de notre Ordre et aurait usé de la Violence, non pas dans un but de paix et de protection, mais dans un but égoïste afin de commettre le mal. Sa prime en est le reflet.

Doit-elle être considérée comme une traitresse à l'ordre ? Doit-elle en subir les châtiments qui ont été fixés depuis la création de l'ordre ? Là est la question.


Un instant de silence. Je prends note de tout ce qui s'est dit. J'essaie de capter le regard de Kestrel, mais il fixe Strugholf en se mâchouillant la lèvre. Chacun doit avoir ses arguments à émettre. Je sens Strugholf dans le doute. Il aurait pu être beaucoup plus tranchant s'il était sûr de ma culpabilité. Y a une chance. Maintenant, ce sont les mots utilisés qui importent. Et chaque mot comptera.
Personne ne semble vouloir prendre la parole et engager sa responsabilité. Personne, à part Kestrel, peut-être. Celui-ci se redresse et semble vouloir parler.
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Elle aurait prit gout à la piraterie ? Hmm... A vivre avec nous ? Bien sûr. Vivre en hommes et femmes qui n'ont rien d'autre comme but, que de vivre libre, Hmm... De pourfendre le mal là où nous le verrons... Hmm... Quel mal y a t il ?

Strugholf lève la main pour couper l'homme poisson comme si son intervention est bien la seule qu'il n'aurait voulu avoir. Les sourcils froncés, il lui lance un regard irrité. Adrienne se mord la lèvre, redoutant l'énervement de l'Eveque.

Je vous ai pas demander d'intervenir pour l'instant.
Bah, j'interviens alors. Et je réponds, parce que ma moman, elle m'a bien éduqué.

Strugholf détourne son regard vers son confrère. Adrienne se détend un peu et tente de capter le regard d'Ishii pour lui inciter à la boucler.

Le problème, c'est pas de vivre libre, c'est d’enfreindre les règles de l’ordre, règle qui doivent être respecté quand on embrasse la cause. Et on souligne suffisemment ces règles pour que les membres de l'ordres soient bien conscients de ce que celà implique.

Mais évidemment, ce n'est pas le cas ici, parce qu'il n'y a pas eu infraction des règles !

ça, c'est la question sur laquelle je dois statuer.

Hmm... Si nous avons enfreins vos regles. Un navire marine nous a attaqué sur East Blue. Nous avons du nous enfuir avec leur bateau et leur laisser de simples barques.

Strugholf coupe la parole un instant

Soeur Marie-Thérèse ne faisait pas partie de cette attaque. Cela ne nous concerne pas ici

L'Ishii ne semble pas être gêné par la remarque et il continue.

Nous avons été abordés sur Reverse Mountain par la pirate Aoi. Nous avons dû nous défendre et des dégâts ont été occasionnés. La presque destruction de leur bateau. Mais aucun mort. Hmm... Je crois.

L'énervement de Strugholf est un peu trop affiché. Adrienne hésite à lui dire de se taire, follement inquiète tandis que Kestrel remarque ce qu'elle fait et s'en amuse, un peu. Mais L'Eveque Strugholf n'a d’yeux que pour l'homme poisson.

Un affrontement entre pirates. Qu'il y ait destruction ou pas, peu nous importe. Nous aurions été sur place, nous aurions combattu cette pirate pour les livrer aux autorités et si mort il aurait du avoir, il y aurait eu mort.
L'important, c'est que la violence utilisée soit juste. Pas une violence pour faire le mal, mais pour faire le bien. C'est sur ce principe que notre Ordre a été bâti et c'est ce principe que Soeur Marie-Thérèse a peut-être remis en cause


Moins souriant, Kestrel surenchérit.

En gros, l'ami, faut pas juste voir tes actions à toi et tes potes, mais juste les actions de Soeur Marie Thérèse et comment elle les a faites. Si t'es un gros méchant ou un incompris, c'pas à nous d'en décider. Ici, on traite les affaires qui concernent uniquement Soeur Marie Thérèse.

Ishii semble enclin à laisser parler les autres. Adrienne se détend à nouveau.

On parle, on parle. Mais qu'est ce que t'en dis, Adri ?
Un peu de sérieux quand même …
Hein ? Ouais… Soeur Marie Thérèse.

Adrienne avale sa salive à deux reprises avant de commencer à parler. Elle regarde Strugholf, mais elle cherche régulièrement le soutien dans les yeux de Kestrel qui hoche la tête d'un air confiant.

Ce que j'ai fait, je l'ai toujours fait en voulant le bien. Et quand j'ai dû user de la violence, c'est toujours pour accomplir ce bien que je veux. Cette cause que j'ai appris à défendre grâce à mes mentors du couvent. C'est juste… que dans ce monde, ce qui représente le bien et l'autorité n'est pas toujours le bien et que s'y opposer signifie être considéré par beaucoup comme des ennemis de la paix et du bien. Je regrette aussi certains actes qui, au final, n'ont eu aucune influence dans ma quête et qui m'ont surtout attiré vos suspicions sur ma bonne foi. Ces actes ont fait de moi une pirate pour le plus grand monde, car ces actes sont des actes de pirateries.

Mais… je vous demande alors, Eveque… le fait que je sois considérée comme une criminel fait-il de moi forcément une traitre à l'ordre ?


Mmmh … Il me semble que c'est assez facile à répondre …

Évidemment ! Il n'y a aucun lien entre les deux !

Comment ?!

Strugholf observe Kestrel qui est intervenu sur un ton désinvolte. Il sourit comme s'il préparait quelque chose.

C'est sûr qu'on chope beaucoup de criminels pour rendre le monde plus en paix, mais avoir une prime n'implique pas forcément d'avoir trahi à l'ordre !

Enfin, c'est presque parei...

Hé ! Strugholf ! T'as quand même pas oublié que l'ordre a déjà soutenu des « criminels » reconnus en son sein !

Adrienne écarquille les yeux. Elle n'en savait visiblement rien et elle doute soudainement de la lucidité de son défenseur.

J'ai des noms en tête. Le père Marto, la sœur Evangeline, le père d'élite Suryuki. Même l'Eveque Naabuco !

Enfin, c'est différent pour eux. Ils ont toujours usé de la Juste Violence. Ils ont été considérés comme des criminels parce que leurs actions allaient à l'encontre de certaines personnes qui ont fait en sorte qu'ils soient primés et pourchassés !

Bah alors, faut pas considérer Adri… Soeur Marie-Thérèse comme une traitre à l'ordre parce qu'elle est primée et pourchassée.

C'est une excellente attaque de Kestrel. Strugholf en reste bouche bée. L'espoir jaillit de toute part.

Oui… Tu n'as pas tort.

L'aveu donne des ailes à Adrienne qui se permet de relancer.

Si je puis me permettre, Eveque. Puisqu'il est acquis que les actes et les crimes du point de vue des autorités ne peut être utilisé pour dire que j'ai trahi les préceptes de l'ordre, seul le pourquoi et le comment des actes comptent.

Je ne vous ai pas permis, mais vous me laissez pas l'occasion de vous permettre…
Pour vos propos, le pourquoi est assez discutable puisque vous pouvez évidemment cacher des buts cachés sous les motifs que vous nous avez annoncés. Pour le comment, il est difficile de statuer puisqu'il faut être sur place pour constater les faits.


Et bien, nous avons un témoin ! Qu'est ce que tu dirais de Soeur Marie Thérèse, Mosh ?

Une idée de Kestrel, mais une idée dangereuse. Tout ce que peut dire l'homme poisson peut se retourner contre Adrienne. Strugholf semble approuver la proposition et fixe Ishii, attentif.


Hmm... Shishou, qu'en dis tu ?

Rien Ishii. Pour l'instant nous n'avons rien fait que nous défendre. Défendre la vie d'innocents. Et que parler ne servirait à rien. Il leur faut des preuves tangibles. Un témoin de valeur. Alors pourquoi ne pas montrer de la bonne volonté. Mon père, venez avec nous sur notre bateau. Et observez pas vous même pour comprendre que nous avons les mêmes objectifs que les vôtres. La réponse au mal par une juste violence.

Strugholf tique à nouveau.

Vous ne répondez pas à la question…
Mais c'est une très bonne idée !!
Comment ?!

Kestrel s'est levé, la mine réjouie. Tout le monde le fixe, incrédule, sauf Shishou et Ishii qui sont toujours très posés.

Comment j'y ai pas pensé plus tôt … rah !
Savoir si ces actes font d'elle ou pas une traitresse sans les avoir vus, c'est insoluble ! Alors, on a qu'à mettre en parenthèse le passé et juger que sur l'avenir. Tu pourrais aller sur leur bateau et surveiller les faits et gestes de Soeur Marie Thérèse. Si tu juges qu'elle enfreint nos règles, elle sera coupable. Sinon, elle sera innocente. Et on partira sur ce postulat que si elle respecte les règles, elle les a respectées précédemment !


Un blanc. Adrienne ne peut que constater la solidité de la proposition et ne peut s'empêcher de lancer un regard heureux vers Shishou. Chez les membres de l'ordre, on est tous bouche bée. Tout le monde a entendu et tout le monde ne peut que constater les avantages de cette solution. Strugholf tente une dérobade.

Mais… c'est dangereux. Ils pourraient me menacer… Je ne suis pas de taille… plus de taille…

C'est à ce moment-là que le Père Franz s'avance.

Je peux m'acquitter de cette mission, Eveque. Je saurais leur tenir tête.

Oui ! Et puis, Le Père Franz est très bien placé pour juger ou non de la culpabilité de Soeur Marie Thérèse, non ?

Strugholf est piégé. Kestrel connait la grande confiance que porte l'Eveque en son disciple. Il ne peut le désavouer ici.

Oui… c'est vrai…
C'est probablement la meilleure décision…


Instant de silence malgré les vagues de soulagements qui submergent Adrienne tout comme ces alliés. Après s'être gratté le menton, Strugholf se lève.

C'est entendu. Le Père Franz surveillera Soeur Marie Thérèse. Il jugera de son respect de nos préceptes.
De ce jugement dépendra son sort ainsi que nos actions envers les Étrangers. Vous acceptez mon homme de confiance à votre bord, je présume ?


Il fixe un instant Ishii.
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Vous acceptez mon homme de confiance à votre bord, je présume ?

Dans les yeux du père, il y a cette méfiance que le monstre prend pour un mélange de haine et de dégout. Comme une attaque lancée.

L'Ishii n'a pas le choix et il le sait. Et il sait que le père le sait. A vrai dire cette question n'est qu'un énième pique lancé pour tester le Monstre. Pour voir à quel point il sait garder son calme ou s'il n'est qu'un pirate comme les autre. Mais le Monstre n'est pas un de ces assoiffés de sang. Alors plutôt que de répondre par les mots, il fixe l’Évêque de ses minuscules yeux. Tend ses mains menottés et rien ne sort d'autre de sa bouche qu'un « Hmm... », un minuscule souffle.

Oh, il sait à quel point l’Évêque se méfie de lui, lui qui représente toutes les méchancetés de ce monde, la Monstruosité, l'Horreur, la Piraterie. Ces trois choses qui n'ont été rien d'autre que des obligations pour l'Ishii. Ses menottes se libèrent et pourtant, il continue son silence, comme la désapprobation de cet ordre, comme l'acceptation non pas par choix, mais par amitié envers Adrienne. Et puis...

Qui nous sommes nous pour juger, Ishii, après tout ?

C'est la voix du Shishou qui rappelle le cachalot à la raison. Ishii sourit. Ce petit poulpe a toujours raison, et chacune de ses phrases sort toujours comme empreins de vérité. Aujourd'hui encore il a sûrement sauvé la vie d'Adrienne. Lui qui est resté tout du long en retrait et qui ne s'est empressé de parler que pour trouver les mots justes.

Hmm... Merci Shishou.

C'est un merci qui veut tout dire. De ceux qui se suffisent à eux même pour signifier toute l'amitié.

Le Monstre plonge déjà dans l'eau, comme pour se laver de cette mauvaise rencontre. Son corps entier s'enfonce dans l'eau, cognant le grand bac bleu de toute sa puissance, détruisant les vagues voulant le percuter et bien vite, les deux créatures volent sur le pont du Bel Espoir.

Là, tout l'équipage est réuni, comme inquiet. Jackie a arrêté de danser avec Chan pour ne plus faire que regarder l'étrange navire. Rydd a oublié son cigare aux coins des lèvres jusqu'à le laisser s'éteindre. Il n'y a que l'Iwa pour rester à la barre, presque naïvement. Et pourtant, au coin d'un de ses yeux on pourrait presque voir un peu d'anxiété. Ishii sait qu'il doit parler. Son énorme bouche se perd sur son cigare comme pour y tirer les mots.

Hmm... Mes amis. Nous aurons un invité à bord. Cet homme nous croit mauvais. Mais j'ai confiance en vous, en nous. Et parce que nous sommes des personnes au grand cœur, nous le prouverons au monde, nous le prouverons à cet homme. Nous lui prouverons toute la bonté d'âme d'Adrienne.

Il ne dit pas plus. Ni les raisons de la venue de l'invité ; ni les mots échangés ni la peur qui hante sûrement encore l'Adrienne. Il repart déjà déposer Shishou sur le crane de son ami pour ensuite partir dans sa cabine. Là où seul, il s'assoit pour ne penser à rien. Juste tranquillement fumer son cigare, assis confortablement sur une chaise de bois.


Dernière édition par Ishii Môsh le Jeu 13 Juin 2013 - 21:46, édité 1 fois
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C'est fini.
C'est dur à croire. Jusqu'au bout, j'ai douté. La succession de vagues, d'espoirs et de désespoir. Chaque mot a compté. Chaque mot a été soit une bouffée d'oxygène, soit un poids de plus aux pieds, m'emportant vers les abysses. J'ai peur de ces abysses. C'est normal. C'est la mort. Qui n'a pas peur ? Ishii ? Au sens propre comme au sens figuré ? Lui qui a beaucoup vécu au-delà de la légalité, alors qu'il a toujours été rejeté pour ce qu'il était. Oui. Au final, il a dû tellement en voir, tellement en vivre, tellement en ressentir qu'il ne peut avoir peur. Il a dû la voir de nombreuse fois. Il a pu la réclamer à grand cri. Il a pu la fuir à chaque fois. Pour lui. Pas pour les siens. Non. Ishii n'a pas peur. Ishii n'a jamais peur. Je suis faible. Derrière mes idéaux et ma force, je ne suis que fragilité. J'ai eu la belle vie et les horreurs m'ont souvent fui. Ai-je déjà été devant l'horreur ? Oui. De rares fois. Mais je n'ai jamais crains de moi. Je n'ai jamais eu peur. La peur, c'est terrible. Ça vous change. Je pense que ça va me changer, indéniablement. Et alors que Strugholf lève la séance après avoir eu l'accord tacite d'Ishii, j'ai les jambes qui faiblissent. Kestrel le voit et s'empresse de me prendre dans ses bras avant que je ne m'effondre à même le sol. La chaleur de ses bras. Ça fait chaud au cœur qui bat la chamade. Je me sens rassuré, un peu. J'ai envie de dormir. Oublier. Au travers des mes paupières mi-closes, je vois Ishii qui marque un temps d'arrêt, Strugholf qui s'interroge sur mon comportement. Je n'arrive pas à articuler un mot. Je n'ai pas envie. Laissez-moi m'oublier.

Elle a un petit instant de fatigue. J'lui avais dit de s'hydrater ! Rah, c'te tête de mule ! Je l'emmène à l'intérieur pour qu'elle reprenne ses esprits.

Il n'attend aucun accord de la part de Strugholf qui ne pense même pas à lui accorder. De son côté, le père Franz s’éclipse discrètement, sûrement pour préparer ses effets personnels. Sûrement. Je ferme les yeux pour ne plus voir. Pour ne plus savoir. Ne plus penser. Comme si c'était facile, tiens. En fermant les yeux, je revois chaque instant. Chaque échange. Chaque visage. Chaque expression de ces mêmes visages. Calme-toi. Calme-toi. Tout s'est bien passé.

Calme-toi.

J'ouvre les yeux. À nouveau le Purgatoire. Oh non. Je veux pas. Je ferme les yeux, mais Kestrel me retient les paupières. Il a l'air fâché.

Bon, Adrienne ! Tu vas arrêter de faire la gamine !
J'fais c'que j'veux.
'Tain ! Si Isilda te voyait… Elle m'aurait pas appelé…
Elle t'a appelé pour venir m'aider ?
Hein ? Noooooon. Pas du tout. Tu vas arrêter avec ça ? C'est pas drôle.

J'arrête, mais ça m'a donné envie d'arrêter de faire l'enfant. Ça me va pas en plus. Je m'assoie bien droite tandis que Kestrel m'observe. On se dit rien un moment.

Comment tu te sens ?
Bien… Enfin… mieux.
Le plus dur est passé. Le reste est entre tes mains.
Franz ?
C'est un bon gars. Un peu froid, mais je remettrais pas en cause son jugement. Si tu fais une erreur, il le dira. Si t'en fais pas, il le dira aussi.
C'est rassurant. À la moindre erreur…
C'est comme ça. La moindre erreur peut mener à la mort de quelqu'un. Il ne faut jamais faire d'erreurs.
Tu as déjà fait des erreurs ?
...Personne ne fait d'erreurs…

Vraiment rassurant. Mais derrière le visage grave, je sens la sérénité. Il est en paix avec lui-même tout en sachant la gravité de ses erreurs. Il doit penser que je saurais m'en sortir. On tergiverse pas plus. Je me sens mieux. En ressortant du navire, Franz nous attend. Strugholf, lui, a déjà donné ses recommandations à son subordonné. Il n'est plus là. Tant mieux. Je ne sais pas ce que j'aurais ressenti à le revoir. Cette peur ? Cette toute nouvelle appréhension ? Celle de rater l'occasion que je viens de gagner. Avant de descendre dans la barque, j'enlace une dernière fois Kestrel qui me tapote la tête gentiment. Je voudrais que l'instant dure plus longtemps, mais il faut y aller. Franz m'attend. On finit par voguer vers le Belle Espoir. Là-bas, je retrouverais les Étrangers. Je remercierais Ishii et Shishou. Devant moi, Franz m'observe en silence.Je voudrais lui dire quelque chose, mais rien ne sort. Bonne chance ? Au plaisir ? Rien ne convient. Pourtant, je ne peux pas rester sur cette première impression. Finalement, je tends la main vers lui. Je l'observe. Il me regarde. Il ne sourit pas.

Mais il me sert la main.
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