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Chapitre 3: La fuite?

Worth était là, endormit sur une chaise avec une bouteille crasseuse à la main. Attenuait par sa journée, le Docteur était sur le point de tomber de sa chaise. Car quelques heures avant dans Terminal Grey....

La chaude odeur d’une clope allumée se mêlait à la puanteur du sang et des cadavres de la pièce. Une faible lumière éclairait les lieux, sautant de temps à autres. Une simple ouverture au haut du mur gauche de la pièce laissait filtré la lumière du soleil dans cette immonde décharge du Royaume. Et même si cette pièce était à la vue du simple passant voulant se pencher, personne ne viendrait les déranger.
Ils étaient tous habitués. Sang, souffrance et violence étaient le quotidien de qui voulait survivre et gagné quelques crédits dans ces zones.

Le bruit de la respiration d’un homme tentant de reprendre son souffle, haletant, entrain de récupérr et appréhendant déjà la suite de son calvaire. Torse nue, des traces de cicatrice fraîches et cautérisées sans grand soin, plus dans l’optique de faire souffrir et de tenir la victime éveillée le plus longtemps possible. L’homme était maculé de sang et de boue. Déjà deux de ses doigts avaient été sectionnés, un de ses ongles avait été arraché aussi, celui d’a coté été tordu.
Maintenu par diverses sangles crasseuses, l’homme avait été accroché sur une simple chaise en bois, trouée en son centre pour éviter qu’il y prenne confort. Ses cheveux avaient été rasés sauvagement, quelques traces de coiffures subsistaient encore. Il crachait du sang, et dans la flaque du liquide rougeâtre constitué à ses pieds, il était déjà possible d’apercevoir deux dents fraîchement cassées.

L’individu assis en face de lui tira de nouveau une longue taf sur sa cigarette, avant de souffler la fumée au visage du torturé.


"T’es vraiment sur que t’en veux pas Kiros ?"
"N…Non… Tu sais que.. Ça tue ces trucs-là.. "


L’individu souria dans sa tentative d’humour, ce qui provoqua un petit sourire malsain chez son bourreau.

"T’es vraiment un pote de me le rappeler… Moi aussi tu sais, je me souci énormément de ta santé."

Le bourreau plaça un instant la cigarette devant lui, et l’inspecta calmement. Le tabac se consumait lentement, laissant des cendres que l’homme étala lentement sur le corps de sa victime.
L’homme se leva. Il faisait dans les 40 ans. Cheveux blond et court, quelques cicatrices sur les avants, barbe de 3 jours, quelques traces de sang. Il s’approcha d’un des deux cadavres, avant d’en attraper un précisément.


"Regarde ton pote Ward, bon, on le reconnaît plus trop maintenant, mais c’est pas important. Il fumait pas mal lui, ta vu ce que ça donne ? Bon, je l'ai peut être pas arrangé, mais c'est LUI qui m'a dit de le faire."
"Arr..Arrête..Pitié.. "


La victime tremblait de tout son corps, ne pouvant décrocher son regard du cadavre torturé de son ancien compagnon, et de se rappeler tous les sévices que celui-ci avait du enduré sous ses propres yeux.
Worth se plaça derrière lui et plaqua la chaise qui entraîna Kiros sur le sol. Il colla ensuite sa botte sur les parties génitales de sa victime, et sortie un long couteau déjà maculé de sang. Il termina sa clope et laissa tomber le mégot brûlant sur le torse de l’homme.


"Bon. Kiros, j’ai tout mon temps. Ca fait une semaine que vous m’occuper bien avec tes deux potes. C’est sympa à vous et en plus ça LUI fait plaisir."

En même temps, le sadique agitait le couteau devant les yeux de Kiros.

"PIT…PITIEEEE !! AID..AIDEZ-MOI !!! "

L’homme laissait échappé des gerbes de sang depuis sa bouche à force de crier, mais son bourreau lui fermant assez vite le clapet à l’aide d’un coup de poing.

"Putain mais tu crois franchement que quelqu’un va venir t’aider ici ?"

Tout en lui maintenant la tête à l’aide de son autre main, l’exécutant approcha lentement son couteau de la bouche de Kiros, puis trancha de quelques centimètres à chacune des extremitées de sa bouche, ce qui arracha après coup un grand cris à la victime qui ne fit qu’étirés les plaies par cette action.

"Continue Kiros, plus tu cris, plus ça fera mal.. et plus ça LUI rendra hommage.. "

L’individu était agité de diverse convulsion, pleurait en silence tout en essayant de garder ce qui restait de sa bouche fermée malgré l’apparente douleur qui forcerait n’importe qui à crier autant qu’il le peut. Le bourreau, lui, avait redressé le siège pour éviter que l’homme ne s’étouffe avec son propre sang, qui coulait maintenant en masse, rejoignant l’incroyable flaque couvrant le parquet.
Le silence avait repris place dans la pièce qui ne faisait maintenant échos que de quelques pleurs, qui furent troublé par l’ouverture de la porte par un homme brun à la mine sombre.


"HeY L'Pote! C'est l'moment! *Urk*. C'est ok! BuTe-Le et Crame tout! On d'gage!"
"Ok, attend-moi dehors."


Worth se retourna vers Kiros, dont les yeux implorée maintenant pour sa vie. Le bourreau se rapprocha d’un pas lourd vers celui-ci, avant de sortir une nouvelle clope, ainsi qu’un gros revolver des vielles années. Il tira quelques lattes tout en vérifiant le chargeur de son arme qu’il pointa entre les deux yeux de la victime.

"C’est drôle Kiros, tu le vénère pas mais tu sera avant moi aux côté de Zorg."

Un bruit assourdissant. Une flaque de sang projeté un peu partout autour du cadavre.Un sourire grandissant sur les lèvres du bourreau.
La flaque avait arrosé au passage l’homme qui rangea son arme, tira une nouvelle latte et alla chercher le bidon d’essence qu’il vida un peu partout dans la pièce. En sortant de celle-ci, il admira pendant quelques secondes encore son œuvre, et projeta le mégot qui enflamma aussitôt les lieux.
La piaule commençait déjà à prendre feu quand l’homme sorti au niveau de la rue, où l'homme l’attendait.


"Merd' Worth, pas l'temps! Faut qu'on Go ! J'retourne dans m'piaule. Un b'teau t'ttend sur l'port d'Fshia."


Voilà ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt dans Le Terminal Grey. Le soleil était en train de se coucher et Worth était en attente d'embarquer.
    La nuit commence à tomber plus vite que je ne le pensais. Il faut que je quitte Fuschia au plus vite maintenant. Les adieux avec Phaal sont encore tout frais, je ne réalise pas vraiment encore je pense mais bon quoi qu'il en soit, il ne faut pas que je reste là planté comme un poteau dans la rue à la vue de tous les villageois. Je décide de prendre en direction de l'Est et je cours tout droit sans faire attention où je met les pieds. Je croise quelques personnes et je me rends compte que j'attire l'attention, mais si j'arrête de courir la marine va surement me rattraper et je ne préfère pas imaginer la suite des événements. Je ralentis le pas, je me retourne très rapidement en jetant un coup d'oeil. Rien à l'horizon. Ouf. Il vaut mieux que j'utilise une marche rapide plutôt que de courir. La nuit tombe de plus en plus vite, il faut vite que j'atteigne la sortie de Fuschia, dans la nuit à mon avis je vais avoir du mal, quoi qu'au final il y aura sûrement moins de monde la rue. J'hésite ! Putain toujours indécis ça me gave. Il faut que je trouve vite quoi faire, ma vie est peut-être en jeu. A cet instant, j'ai l'étrange sensation que le temps se ralentit, tous mes mouvements sont exécutés avec une lenteur impréssionnante. Je tourne la tête légèrement sur la gauche, mon regard se balade de la même façon scrutant l'horizon. Rien à déclarer. Deux fois plus lentement, ma tête change de cap. Cette fois-ci j'aperçois une ruelle que je ne connaissais pas. Le temps se remet de nouveau normal, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Est-ce que quand je n'arrive pas à me décider le temps s'arrête réellement ou ce n'est qu'une imagination ? Peu importe, ce qui est sur c'est que la ruelle qui se trouve en face de moi, je ne la connais pas. C'est bizarre parce que je connais Fuschia comme ma poche. Ca m'intrigue fortement, pas le choix je vais passer par là.

    J'avance et je trouve que la ruelle est bien sombre comparer au reste du village, les murs des maisons ont l'air assez vieux et l'air est différent, ça reste dans les poumons et ça sent un peu mauvais. Mais où je suis ? Merde je n'ai jamais vue cette rue en 21 ans de vie ici. Trop tard pour faire demi-tour. Au loin, derrière moi un bruit de foule du moins c'est qu'il me semble être. C'est surement la marine qui sont enfin à mes trousses. Enfin ce n'est pas le mot, j'aurais préféré que ce soit dans plusieurs jours, voir pas du tout. Je me force à me faufiler un peu plus dans la sombre rue. Je ne me sens vraiment pas en sécurité, je me remet à courir je ne préfère pas rester plus longtemps ici, ça craint. Je cours tout droit encore une fois sans me soucier de quoi que ce soit. Quelque chose m'interpelle sur la gauche. Une espèce de vieille auberge ou je ne sais quoi, un truc qui y ressemble, tout délabré. Juste devant sur la sorte de terrasse, deux vieilles chaises presque cassées, l'une vide. L'autre, un homme y était assis dessus. Pas le genre de mec qui te rassure. Je ne sais pas s'il m'a vu, qu'est-ce que je fais ? Je fonce ou je lui demande de l'aide ? Une nouvelle fois le temps me semble se ralentir, comme il y a quelques minutes quand j'ai dû faire un choix compliqué. Je regarde attentivement l'homme, il tient une bouteille dans la main, il a également une cigarette dans la bouche. Tiens ça me fait penser que depuis que j'ai quitté la maison de Phaal je n'ai pas fumé. Merde c'est pas le moment de penser à ça. L'homme assit, porte une sorte de blouse blanche de docteur, enfin quelque chose qui s'en rapproche, au col de celle-ci de la fourrure.C'est pas très habituel mais bon. Physiquement se trouve un homme assez grand, blond même dans la presque nuit, je le vois très bien. Il est de dos, c'est tout ce que je peux voir de lui. Je retourne ma tête du côté de la rue. Le temps se remet une nouvelle fois à sa vitesse normale. Là, je n'ai pas rêvé, le temps s'est vraiment écouler plus lentement pour me laisser le temps de décider. Je me dirige vers cet étrange personnage, je monte la première marche, il ne donne aucun signe de vie, c'est vrai ça., il n'a pas bouger d'un poil depuis que je l'ai en vue.

    _ Monsieur ?

    Mon « monsieur ? » avait été un peu timide, moi-même je ne savais pas s'il était réellement sortit de ma bouche ou pas. Alors que je ne m'y attends pas, un des pieds de la chaise qui était déjà à moitié cassé vient de se briser complètement. L'homme tombe sur le cul. Putain, c'est sur là il va me voir, j'espère qu'il ne va pas croire que c'est moi qui cherche à lui taper l'embrouille. Je ne sais même pas s'il va se relever, mais en tout cas je ne suis pas du tout rassuré, il fait flipper comme ça à première vue. Je savais que je n'aurais pas dû l'approcher. Je monte les deux marches qu'il reste et me met de façon à lui faire face. Je vois à présent son visage, il a des yeux d'un bleu extrement pur, je n'ai jamais vu ça. Il a une barbe de quelques jours, il a l'air d'avoir vécu pas mal d'histoire, il a le visage assez marqués. Je n'arrive pas à lui adresser un mot, il me fait vraiment froid dans le dos. Je suis là sans bougé à le regarder des bas en haut sans rien faire, sans rien dire.

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    Worth ne bouge pas. Il semble encore endormi, le choc avec le sol ne l'ayant pas du tout réveillé. Il était là, sur le sol, au beau milieu des débris de bois et de verre mélangeait avec le peu d'alcool restant dans la bouteille. Eh oui, malheureusement pour lui, sa bouteille s'était cassé sur le sol. Il s'était même coupé la main sous l'impact avec les débris de verre. Le sang était en train de se répandre sur le sol en bois pouilleux de la terrasse.

    Les secondes passaient et le Docteur était toujours sur le sol, ronflant a plusieurs de ses inspirations. Les secondes se transformèrent en minutes. Un bruit assourdissant de pas et de mouvement s'approcha de la taverne. La Marine? Eh oui, il fallut quelques secondes pour une dizaine d'hommes de La Justice pour encerclé la terrasse du Bar. Ils braquaient leurs armes à feu en direction de Bakky, une expression de confiance sur leur visage.

    Les soldats avançaient petit à petit à chaque seconde qui s'écoulaient, près à faire feu, quand le groupe s'arrêta, recula même d'un pas, reprenant leurs concentrations de plus belle. Worth c'était levé comme une poupée complètement désarticulé. Son bras encore en sang qui s'était écoulé sur une partie de sa blouse blanche. Encore les yeux collés, il posa sa main sur sa joue puis sur tout son visage, créant un bruit de frottement entre la peau et sa barbe.
    Même après sa chute qu'il se soit relevé, sa cigarette était toujours collée à sa lèvre inférieure. Consumait jusqu'au bout, il l'enleva avec un léger souffle. La clope s'échappa d'entre ses lèvres pour aller s'écraser sur le sol dans un éclat de petite étincelle. A peine elle toucha le sol, qu'une nouvelle était sur les lèvres du Tortionnaire.

    Il n'avait toujours pas remarqué ni Bakky, ni La Marine. Il remarqua enfin sa main en sang. Son visage devint perplexe. D'où venait ce sang? Et surtout, pourquoi la bouteille dans sa main avait disparu? Il regarda le sol et mit peu de temps pour comprendre, lâchant un "Han" de déception et de tristesse. Basculant sa tête en arrière, il semblait regarder l'immensité du ciel devenant rouge foncé à force que le Soleil se couchait derrière l'horizon.


    "Looz, tu me comprend, la perte de ce breuvage me fait bien plus souffrir que cette coupure."

    Finissant sa phrase, sa tête basculait en avant, doucement, lentement. Worth remarqua enfin le jeune garçon qui n'était qu'à quelques centimètres de lui. Le Médecin fronça les sourcils à la vue de Bakky. Quand vous vous réveillez et que votre bouteille est cassée, vous vous en prenez à celui que vous voyez en premier. Simple logique de "Champion de lever de coude". Avec une voix rauque et pleine de terreur, il s'adressa à Bakky.

    "Mhm, ton nom Gamin, que je sache qui je vais tortu...."

    Un son assourdissant coupa Worth. Comme une explosion. Le quadragénaire posa son regard en direction du bruit. Le canon de l'arme à feu d'un des Marines fumait sous la balle qui venait de tirer. Un tir de sommation.

    "Merde, qu'est-ce qu'ils foutent là eux? Pourtant, j'ai laissé aucune trace."
    "Cessez tout ça. Petit, met les mains en l'air."
    "Petit? Heu, vous devez vous tromper de personne là."


    Il comprit vite que celui qui était recherché par la Marine n'était autre que le jeune homme se trouvant juste à ses côtés. Worth croisa ses mains, prenant quelques choses. Il ouvra ses bras rapidement, lançant plusieurs scalpels sur les Marines. Six hommes furent touché aux points vitaux et tombèrent lourdement sur le sol. Après cet acte, le peu de Marine qu'ils restaient, étaient devenu tendu et tenaient enjoue Worth.
    Un sourire apparut sur le visage de ce dernier, satisfait d'en avoir touché autant. Sur l'étonnement de la plèbe, le Docteur leva les mains puis descendit les marches, lentement. Avec une voix calme et rauque, il se mit à parler.


    "Looz, écoute ma prière, et que mon cri parvienne jusqu'à Toi. Ne détourne pas de moi ton visage; car grâce à la force que tu me confère, je vais te rendre hommage.
    Toi qui m'écoute depuis si longtemps, entend mes mots que je vais graver dans la chair et les os.
    Ta Douleur est toute puissante."

    Il regarda une nouvelle fois en direction du ciel, maintenant devenu bleu foncé. Toujours les mains en l'air, la tête de Worth se tourna vers Bakky.

    "Hey gamin, je crois qu'ils sont là pour toi, tu crois que je vais faire le sale boulot tout seul?"


    Dernière édition par Worth le Mar 4 Juin 2013 - 21:56, édité 1 fois
      L'homme est devant moi enfin debout. Chose rassurante il n'est pas mort, il parle même ! Bon après je ne comprend pas vraiment tout ce qu'il dit, on dirait qu'il marmonne dans sa barbe. Limite qu'il s'adresse à quelqu'un, mais qui ? On est que tous les deux encerclé par la marine. D'ailleurs joli coup qu'il vient de me sortir, il a lancé des sortes d'instruments chirurgicales et a éliminé plusieurs hommes en blancs d'un seul coup. Après ça, cet homme me jette un regard et m'adresse enfin la parole.

      _ Hey gamin, je crois qu'ils sont là pour toi, tu crois que je vais faire le sale boulot tout seul ?

      Putain c'est vrai, au final, ces marins sont à ma poursuite et c'est lui qui vient d'en éliminer six d'un seul coup alors que moi je ne bouge pas d'un centimètre depuis près de deux minutes. Mais pourquoi cet homme prend des risques comme ça ? Je ne le connais même pas, il se fout dans la merde tout seul si on n'élimine pas le restant du groupe. Sur un ton assez gêné je lui réponds.

      _ Euh... Ouais ils sont à mes trousses... Je... Merci pour cette aide...Je ne sais pas quoi dire...

      En disant ces mots, je regarde le sol. Les marins eux ne savez pas trop ce qu'il se trame ici, si nous sommes alliés ou bien de parfaits inconnus. Quoi qu'il en soit cet homme venait en quelque sorte de me sauver la mise. Je remonte le regard et sans parler je sais que cet homme veut que je mette hors d'état de nuire au moins une partie du groupe des marins restant. Je ne sais pas vraiment ce que je dois faire. Et si cet homme appartient lui aussi à la marine et qu'il me tend un piège ? Non vu sa trogne, c'est impossible. Je sens le regard de plus en plus insistant de l'homme en blouse blanche sur moi. Très bien, tant qu'à faire, après avoir neutralisé Garik le pirate, on va se faire des mecs de la marine.

      _ Et vieux, au faite moi c'est Bakky ! Tu viens de me sauver la mise. Mais t'as pas une clope ?

      A cet instant je regarde le groupe qu'il y a devant moi, je fouille dans ma poche gauche et trouve une cigarette. Je l'allume d'un geste super rapide.

      _ C'est bon, mais c'est ma dernière.

      Après avoir pris une bonne bouffée, je cours vers la marine toujours immobiles, l'espèce de médecin fou me regarde, je l'entends ricaner. Je me retrouve face à un premier homme qui pointe son fusil sur moi, d'un coup de pied gauche je le désarme sans difficulté. Mon pied d'appuis retombe sur le sol, j'envois cette fois le pied droit en pleine face. Il vole à deux trois mètres de là, deux autres arrivent de chaque côtés. Je m'élance en l'air, tire une latte sur cette clope qui me fait tellement de bien. C'est étrange qu'en plein combat, une cigarette me fasse un tel effet. Un coup de pied pour chacun en plein sur le nez, ils tombent comme des mouches. Les autres me regarde, je me tourne vers le doc', puis vers la marine. Ils ont l'air effrayés. Je commence à me ruer sur eux, mais là, ils crient et s'enfuient. Etonné, je me retourne une nouvelle fois vers cet homme étrange.

      _ Ils fuient ? Etrange, non ? Qui êtes-vous ? Pourquoi m'avoir aider ?

      Je me retourne d'un pas déterminé vers lui et je continue ma marche vers lui. Il me regarde avec de grands yeux, ces yeux bleus dont j'ai l'impression que je me noie dedans lorsque je le fixe. J'arrive très proche de lui, il est plus grand moi d'une bonne tête, mais je n'ai pas peur. J'attends qu'il me réponde, mais qu'il se dépêche. D'autres marins vont sûrement arriver sans tarder et avec des renforts à mon avis. Le temps presse et je n'ai toujours pas quitté Fuschia...
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      "Baggy? Ca me dit quelque chose Baggy"

      Il sort un vieux bouquin de sou sa blouse et semble en lire quelques lignes. Son regard semble s'être arrêté. La devanture du bouquin qu"il tient dans sa main est un mélange de rouge sang et de marronnasse. Il le referme fermement d'une main, de la poussière et un bruit sec en réchappant. Le rangeant à l'endroit où il se trouvait quelques instants auparavant, Worth pris deux cadavres des hommes de la Marine. L'un par le col et l'autre par le pied, les trainant en direction de la terrasse. Arrivait au quelques marches, Le Docteur semble avoir du mal. L'un des cadavres ayant bloqué son coude inerte. Grimaçant de cette situation, Worth tirant un grand coup sec, libérant le macabé dans un bruit de craquement d'os. Arborant un sourire de satisfaction, le Bourreau empila les deux hommes l'un sur l'autre devant une table collante et pouilleuse. Recommançant le même processus avec les quatre autres hommes à qui il avait si gentiment ôté la vie, Worth se retrouva avec une petite montagne de cadavre, s'en servant comme siège.

      "Je t'ai pas aidé gamin, ils braquaient leurs joujous sous le nez. J'aime pas ça. Bien, assit toi petit, raconte.

      Ah attend."


      Se levant d'un coup sec, Worth disparu dans la pénombre de la pièce principale de la Taverne. En y pensant, cet endroit était bizarre. Il n'y avait personne sur la terrasse, personne n'était sorti après le coup de feu. Assez étrange pour un lieu de divertissement. Le Docteur revint enfin avec une nouvelle bouteille et deux verres, s'asseyant de nouveau sur la pile de cadavre. Proposant à Bakky de s'asseoir d'un mouvement de tête, lui montrant la chaise en bois encore valide.

      N'attendant même que le jeune homme prenne la décision de s'asseoir sur la chaise, Worth lui avait déjà servi un verre d'un breuvage ambré. Buvant directement le reste de la bouteille au goulot, pourquoi c'était-il pris un verre?




      [HRP: Désolé du léger post. J'étais en manque d'inspiration ce matin /HRP]
        Mais qu'est ce qu'il fait ? La marine peut rappliquer à tout moment, mais lui il collectionne les corps et en fait un gros tas. En plus il a l'air d'aimer ça, ils souffrent et lui rigole, je ne comprends pas. Voilà maintenant qu'il me fait signe de m'asseoir à ses côtés. Il vient d'aller dans la taverne et il en ressort avec une bouteille d'alcool et deux verres, il remplit le mien et commence à boire à la bouteille. Il est rentré et sortit de la taverne sans encombre, je ne vois rien là dedans c'est trop sombre, mais ça à l'air vide. Je fais le tour de la table tout en regardant dans la direction d'où je viens pour voir s'il n'y a pas des représentants de l'ordre. Non, personne. Je regarde le docteur descendre sa bouteille à une vitesse assez incroyable, je m'assois à sa droite.

        _ Je me suis présenté, vous m'avez aidé même si vous le renier, j'aimerais au moins savoir comment vous vous apelez.

        L'homme en blouse ne me répond pas, il a toujours la bouteille dans sa bouche, le liquide descend toujours. Il la pose sur sa table, s'essuie la bouche avec la manche de sa blouse tachée de sang, c'est vraiment dégueulasse. De sa main gauche il me pousse mon verre, la moitié se renverse. Je le monte à ma bouche et renifle le verre au cas où ce ne serait pas empoisonné. Je réfléchis quelques secondes et me dit que même s'il était empoisonné, à l'odeur je ne le sentirais pas vu que je n'y connais rien. Je commence à prendre une gorgée. Pouah ! Je recrache immédiatement, un truc horrible on dirait de l'alcool à brûler. Comment il fait lui pour boire tout ça à la bouteille ce vieux fou ? Je regarde le sol et trouve mon mégot, merde j'ai presque rien fumé sur celle-ci, en plus c'était ma dernière. Peut-être que le doc' en a lui, je l'ai vu jeter sa clope tout à l'heure, elle pandouillait à ses lèvres.

        _ Et docteur ! Vous avez une clope pour moi ?

        Oh c'est quoi ça ? Un bruit assourdissant. Ca à l'air de se déplacer, c'est étrange. Même le vieux se retourne pour voir d'où ça vient. Ma phrase à peine finie, une dizaine de mecs de la marine étaient là devant nous. Je suis toujours assis, tout ce passe trop vite. Le vieux les regarde, il à l'air d'apprécier la compagnie lui, mais pas moi. Hein ? En un instant, ils sont le double, merde mais ça n'arrete pas ! Les voilà maintenant, à vu d'oeil au moins une cinquantaine ! Je repense à Ina, à l'incendie. A toutes les parties de pêche avec Phaal aussi, c'est comme ci toute ma vie défiler devant moi. On a aucune chance, je n'ose même pas bouger parce qu'ils sont bien trop nombreux. Je vois le docteur qui lui s'allume une clope, j'aurais aimé moi aussi mourir en fumant une petite cigarette. Fumer c'est ce que je sais faire de mieux dans la vie, c'est ma drogue. Il doit être comme moi, en tout cas il ne parle toujours pas, je lui ai posé deux questions, il ne m'a répondu à aucune. Il n'est pas très bavard. Il tire une grosse latte sur sa cigarette, un amas de cendre se forme au bout, il les jettes au sol et, chose incroyable me tend la clope. Sans hésitation je la prends, je fume. Quel bonheur, même si proche de la mort j'arrive à être content de quelque chose. Je lui redonne la cigarette. Le doc' se lève tout d'un coup, se tourne vers le nombre incalculable de marins qui nous entourent. Je fais de même et me met à côté de lui. J'ai l'impression qu'on est acolyte depuis des lustres voyant cette scène qui se trame devant moi. Le vieux fou retire une latte et se met une nouvelle fois à ricaner.
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        Quelques heures plus tôt, dans la même taverne....

        Worth était arrivé du Terminal Grey. Légèrement en avance pour prendre l'embarcation qui l'emmènerait loin de ce royaume, il s'installa au comptoir de la Taverne pour boire n'importe quel breuvage qui lui passerait sous la main. La bâtisse est remplie d'une dizaine de personnes, éparpillaient dans la salle, tous regardant le nouvel arrivant. Fuschia, ce n'est pas le genre de village où on voit beaucoup de nouveau visage.
        Le Barman qui tient boutique s'approche du Bourreau, un torchon à la main, essuyant vaisselle et verre. D'un geste brusque de la tête, le Tavernier semble demander ce que veut ingurgiter le client. Quelque chose de sec et fort. Un truc qui vous décape la tuyauterie et vous débouche les sinus. Le commerçant pose une bouteille poussiéreuse sur le comptoir. Sur le point de sortir de quoi boire le contenu de la bouteille, Worth fait un signe de la main, montrant que ceci ne servirait à rien. Débouchant la bouteille avec les dents, le Docteur crache le bouchon au loin et en boit une grande lampée. Le tout accompagnait d'un bruit de déglutition.
        Un homme sort de la pénombre, s'asseyant près du Tortionnaire, curieux de s'avoir ce qui l'amenait à Fuschia. Il était assez petit et légèrement rondouillard. Les cheveux bruns et son pâle le rendait sinistre et mystérieux. Sans la moindre contrainte, il s'adressa à Worth sans tourner autour du pot.


        "T'es qui et tu viens d'où toi?"

        Worth ne semble pas répondre de suite, plus occupait à descendre la bouteille que de faire "copain copain" avec un inconnu. Le trouble fête semble s'impatienter, grimaçant à la non-réponse du Médecin. Ayant un bateau à prendre et ne voulant pas envenimer les choses, Worth semble répondre un rapide "Ecclésiastiques" mélangeait avec les bruits de bouche et de déglutition. Aussitot le mot sortit de sa bouche que le goulot froid et humide de la bouteille vint de nouveau en bouche. Il n'y eu aucune réaction des clients de la Taverne, tout d'abord surprit de la réponse fugace de Worth. Un rire vint couper le silence des lieux, celui de l'homme qui était venu interpeller le Médecin. Un rire grossier et moqueur, de ceux qu'on a pas envie d'entendre. Un ricanement du genre qui vous chauffe à vif quand vous l'entendez. Presque similaire à celui de Worth à vrai dire.

        "En voilà un beau de "Priest"

        Les rires du reste de la plèbe vinrent accompagner celui de cet homme qui tombait de plus en plus dans l'exagération. Même le Barman se mit à sourire, entraînait par les rires des personnes se trouvant dans la Taverne. Les rires furent coupé par le bruit sec de la bouteille sur le bois du comptoir. Worth montrant son mécontentement de la situation, le silence reprend de nouveau place dans l'établissement. Le petit rondouillard approchant son visage de celui de Worth, cherchant de nouveau à le faire sortir de ses gonds.
        Ce qui ne tarda pas. Worth attrapa sa bouteille, l'éclatant sur le visage du bel-âtre, arrachant un bout de sa joue dans un mélange de sang et d'alcool. Tétanisaient par ce qu'il se passait sous leurs yeux, aucun des clients ne semblaient avoir bougé. Sonnait par l'attaque du Docteur, le balafré se tenait la joue, empêchant que le sang ne s'écoule. Il criait à chaque goutte s'écoulant de sa chair déchirée. Chaque cries et mouvements buccaux semblaient écarter la plaie et engendré plus de Souffrance.
        Worth semblait regarder le plafond, marmonnant quelque chose dans sa barbe. Sûrement une prière à son Dieu de Douleur et de Souffrance. Il s'approche lentement du malotru, lui coupant la gorge lentement avec un scalpel. Les cries et les insultes se transformèrent en un bruit de respiration forte et imprécise. Puis plus rien, l'homme s'écroule lourdement sur le parquet de la Taverne. Les spectateurs, horrifiaient de la scène, s'enfuirent en criant des "Au meurtre" ou des "Au secours".
        Le Docteur se retrouva très vite seul dans l'établissement. Tranquillement, il fit le tour du comptoir pour se retrouver derrière. Prenant une nouvelle bouteille d'un alcool fort dont il buvait le contenu. Tout en descendant le breuvage par intermittence, il regardait les autres bouteilles, les balançant un peu de partout tout autour du cadavre. Elles s'éclataient sur le sol pouilleux, répandant le liquide sur la surface.
        Dès que le bar fut vide. Worth se dirigea cette fois en direction de ce qui semblait la réserve. Il en sortit avec un tonneau assez lourd qui posa près du macabé. Il recommença l'action une quinzaine de fois, le tout se transformant en une montagne de tonneau. Que contenaient-ils? Alcool? Poudre? Dans les deux cas, si le tout prenait feu, ça n'allait pas être joli à voir.



        Revenons au présent. Worth et Bakky sont debout sur la terrasse de la Taverne, entourés d'une cinquantaine d'hommes de la Marine. Le Docteur semble assez satisfait de la situation. Il reprend sa cigarette à Bakky, puis d'un geste assez brusque, il l'a balance en direction de l'intérieur de la taverne. Une flamme semble apparaitre dans la pénombre de la salle. Grandissant à vue d'oeil, elle éclair petit à petit l'intérieur, faisant découvrir le cadavre sur le sol et la montagne de tonneau. Les flammes commençant à s'intensifier, grignotant maintenant une partie des tonneaux.
        Une explosion assez forte survenu. Rapidement, Worth retourna la table pour se protéger des flammes, prenant Bakky par le col, le faisant s'accroupir brusquement derrière le carré de bois. Le souffle de la détonation les propulsa derrière les lignes ennemies, atterrissant dans la fenêtre du bâtiment en face. L'explosion semblait avoir sonné les hommes de la Marine. Etourdi, ils essayaient tant bien que mal de s'en remettre.
          J'ouvre les yeux, la première chose que je vois, c'est le plafond. Je suis au sol ! Merde cette explosion n'était pas de la rigolade. Il est complètement timbré ce docteur. Tiens, d'ailleurs il est où ? Je tourne la tête dans tous les sens pour voir où il se trouve. Aucune trace de lui. Je me relève difficilement, des bouts de verres glissent le long de mon pantalon. Je m'essuie le visage avec ma manche, ah je saigne de partout là. Ah d'accord, l'explosion m'a carrément envoyé valser de l'autre côté de la rue, par la fenêtre brisée, j'aperçois la taverne où l'on été il n'y a même pas cinq minutes, du moins ce qu'il en reste. Je vois aussi que les gars de la marine sont au sol aussi. Vaut mieux filer, si je m'en suis sortit à bout portant, eux vont pas tarder à se relever également. Je sors doucement de l'endroit où je suis, j'ouvre la porte. Un nuage de fumée noire se dessine devant moi, avec des flammes encore à mi-hauteur, le feu n'est pas éteint, la taverne brûle encore. Quand j'y repense, ce type est vraiment fou, il a faillit nous tuer tous les deux. Sans hésitation il a jeté sa cigarette dans la pièce sombre, à mon avis il devait y avoir quelque chose à l'intérieur pour que ça explose d'un coup.

          _ Et docteur ! Relevez vous, faut qu'on se taille maintenant là !

          Le vieux fou est là, à ma gauche. Allongé dans une position assez étrange, il n'a pas l'air conscient. Je me penche sur lui, lui tapote les deux joues en espérant qu'il se réveille sincèrement. Ca n'a aucun effet. Je ne peux pas le laisser là, seul, alors qu'une cinquantaine d'hommes vont se réveille d'un instant à l'autre. Allez, pas le choix. Il m'a sauvé la mise je lui dois bien ça. Je fouille ses poches tout d'abord en espérant trouver mon bonheur. Yes ! Une clope, je la prend et l'allume.

          _ Merci Doc' !

          Après avoir tiré une bonne latte, je prends le corps inconscient de mon sauveur, comme je le peux malheureusement. Je le met sur mes épaules et commence à trottiner. A mon avis, il ne doit pas être à l'aise, peu importe il est complètement k.o. Je continue donc à trottiner en direction de l'Est. Je n'ai même pas fais cent mètres que je suis déjà épuisé. Il est trop grand et gros pour moi, il va me ralentir plus qu'autre chose. Comme depuis plusieurs jours, l'étrange sensation que le temps se fige m'apparaît. Cette fois-ci c'est sur, à chaque fois que je dois décider d'une chose cruciale le temps s'arrête pour me laisser le temps de bien choisir. Soit je laisse cet homme qui, je l'avoue, est complètement fou, mais qui m'a sauvé la vie, soit je continue de le traîner sur mes épaules au risque de nous ralentir... Le temps se remet à défiler correctement, j'ai fait mon choix. Personne n'a la droit de se laisser abandonner aux mains des marines.

          _ Tiens bon vieux fou, on va s'en sortir.

          Cette phrase remplie d'espoir ne lui était pas réellement destinée, c'était simplement pour me motiver. Je savais très bien qu'il ne l'avait pas entendu. Je repars de vive allure, comme si j'avais un second souffle, je refais de nouveau une centaine de mètres et je passe devant un petit commerce abandonné. Des fruits et légumes moisis trainer ici et là. En regardant de plus prêt, pile poil la chose qu'il me fallait, une sorte de petite charrue. Je finis ma clope, la jette par terre. A cet instant, j'entends des cris venant de derrière. Merde ils sont sûrement de nouveau debout et à nos trousses les mecs en blancs. Là, faut faire très vite. Je jette littéralement le docteur dans la charrue, m'empare de celle-ci et repars toujours en direction de l'Est. Impressionnant, ce n'est pas confortable pour moi, ça pèse sur les bras, mais on va nettement plus vite, même si lui à l'arrière est secoué dans tous les sens peu importe ! Je cours encore, droit devant moi, au bout d'une dizaine de minutes, en face de moi se dresse deux chemins, l'un à gauche. L'autre à droite. Je regarde derrière moi pour voir si le doc' est rétablit, toujours pas. Je ne peux pas compter sur lui pour m'aider cette fois. Allez peu importe, il y a une chance sur deux que la Marine n'emprunte pas le même chemin que nous, du moins même s'ils se séparent ça sera plus simple pour nous. Je commence à dévier vers la droite, sauf qu'avec la fatigue et le poids de la charrue ajouté à celui du vieux, je n'arrive pas totalement à tourner. Le vide est juste là, à deux pas de moi. Si je ne redresse pas, on va finir à l'eau c'est sur ! Je tire de toutes mes forces pour éviter d'aller dans le vide. Rien à faire, je n'y arrive pas. WAAAAAHH ! La charrue, le vieux fou et moi-même tombons dans le vide. Je regarde en dessous, c'est de l'eau, sûrement la mer. Le doc' lui est toujours inconscient. L'étendue bleue se rapproche de plus en plus, l'impact est imminente. PLOUUF ! Je suis plongé de force dans l'eau, elle est glacée. J'ouvre les yeux sous l'eau pour voir où est tombé le Doc', je le vois du premier coup, une chance. Je nage dans sa direction. Je tends mon bras vers lui, l'attrape par la fourrure de sa blouse blanche et remonte à la surface. Je souffle tout ce que je peux. Une chance que nous sommes pas loin du bord. Je le ramène sur l'espèce de plage. Je l'allonge sur le dos, je m'assois à côté de lui et reprend mes esprits. Là c'est sur la marine ne nous trouvera pas. Je me relève et me penche vers lui, cette fois je lui pose une énorme claque sur la joue gauche...
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          Worth se réveille en sursaut, cirant "Non vavam flus de Mavelaine". La phrase semble incompréhensible, la cause, un surplus d'eau de mer dans la gorge et la bouche du Docteur. Perdu dans ses pensées, l'eau s'écoulant de sa bouche comme un filé de bave, il regarde autour de lui. Qu'est-ce qu'il fait là? Le cul sur le sable blanc et l'étendue infiniment noir de la mer la nuit.
          Il passe sa main rigide sur sa face, s'essuyant le visage et baille. Une personne est à ses côtés mais, il n'y fait pas attention, cherchant plutôt son paquet de cigarette dans la poche de sa blouse. Malheureusement pour lui, qui dit "eau", dit "clope mouillé". Avec une grimace, il jette son paquet au loin avec un rageant "Rien à foutre de l'environnement". Il remarque enfin le jeune homme à ses côtés. Il avait presque oublié ce qu'il venait de se passer et allait insulté Bakky pour savoir qui il était et si c'était ce dernier qui avait trempé son paquet de cigarette.
          S'accrochant au bras de Bakky pour se relever, il faillit le faire tomber. Il se mit à sourire au jeune garçon, lui mettant de grandes claques sur le dos pour le remercier de l'avoir aidé. Les claques devinrent de plus en plus forte, le Docteur ne faisant pas attention pour montrer sa gratitude.


          "AH AH AH AH, bien joué gamin, tu nous a sorti d'une sacré merde."

          Worth se dirige en direction du port, suivant les lumières au loin. Il se retourne vers Bakky, lui conseillant de le suivre d'un signe de la main. Tout en marchant difficilement dans le sable, il enlève sa blouse puis l'essore pour enlever le surplus d'eau. Les deux personnes arrivent rapidement au port. En face d'eux se trouve un bateau. A son bord, un vieil homme ressemblant à un clochard. Une jambe en bois, un crochet à la place de la main droite et un cache oeil. Il semble rigoler en voyant Worth arriver.

          "J'ai failli partir sans vous bourreau. Je vois que vous êtes pas tout seul, bon de toute façon, on me paye pour vous trimbaler, que vous soyez seul ou deux, peu importe.
          Allez on met les voiles."


          Worth monte à bord du navire, se retournant pour regarder Bakky encore sur le quai.

          "Gamin, j'ai cru comprendre que tu voulais partir de l'île, je t'en donne la chance......Au fait mon nom est Worth, Docteur Worth."
            Après avoir marché quelques minutes sur le sable, les habits trempés le vieux fou me fait un signe de la main m'indiquant de le suivre. Sans hésiter pour une fois, je le suis sans rien dire. Je n'ai nulle part où aller, je ne sais même pas où est-ce que je me trouve donc je n'ai pas le choix, je suis le doc. On marche le long de la mer, mon camarade devant moi regarde de nombreuses fois le ciel et au loin, il essaye sûrement de se guider. Nous arrivons enfin à destination. Je reconnais cet endroit, nous sommes au port, je serais incapable de dire par où je suis venu en tout cas, tout est flou. Quand j'y repense j'ai eu une journée vraiment épuisante et pleine de rebondissement.

            On se rapproche un peu plus des bateaux qui sont accostés, Worth monte sur l'un deux, un homme l'y attend. Je suis en retrait et n'entends pas ce qu'ils se disent, mais après quelques secondes le Doc me fait signe de monter avec lui. Je me rapproche d'eux d'un pas soutenu.

            _ Gamin, j'ai cru comprendre que tu voulais partir de l'île, je t'en donne la chance......Au fait mon nom est Worth, Docteur Worth.

            Je sais enfin son nom, Worth. En plus de ça, j'avais vu juste, il est docteur. Chose incroyable par contre c'est qu'une seconde fois, il me sauve la vie. Moi qui n'ai nulle part où aller et qui suis dans l'obligation de quitter Fuschia, je ne peux pas refuser sa demande. Après tout, on s'en est sortis tous les deux, c'est une bonne chose. Je regarde l'autre homme qui me fait également un signe de la main, je monte sur le bateau avec eux deux. A peine le deuxième pieds sur le navire, sous l'oeil de Worth, son ami détache la corde et voilà que le bateau commence à partir.

            Je regarde le paysage. Il fait nuit, c'est ma ville natale et je la quitte précipitamment. Je n'ai aucun regret, sauf pour ce vieux Phaal, le plus étrange c'est de me dire que je ne reviendrais peut-être jamais ici. Je sens les larmes qui montent, je m'essuie avec ma manche.

            _ Docteur Worth, merci.

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