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Je passe le plus clair de mon temps à l’obscurcir.

On dit, les gens sont fatigants, oui ? Bien. Voyez-vous, à Kikai no Shima, la population est touristes en plus d’être banques et machines à sous. Habitants ? Qui ? Personne, même l’homme à la tête de l’île, pas escroc pour deux berries, joue et se saoule dans les casinos. Une île parfaite pour décompresser, utiliser ses pouvoirs de marine et prendre un peu de vacances. Fraichement gradé sergent, j’ai envie de vivre, un peu. Pour ça, il y a cette île. Elle comporte tout ce dont un jeune soldat célibataire rêve : des femmes, du jeu, de l’alcool... A la bonne heure pour le bonheur d’être homme en ces lieux.

Harry et moi on a donc laissé le commandement pour trois jours à un  homme de confiance, du moins je crois, une grave erreur qui, si elle se sait pourrait nous causer beaucoup de problèmes. Mais j’estime quand même avoir fait du bon boulot de mon recrutement à là, faudrait pas me faire chier, non plus. Harry est d’accord, il l’est toujours.

La lumière qui éclaire la pièce par la grande fenêtre me tape au visage. Sourire qui fait apparaitre toutes mes dents pendant que je m’étire en sortant de mes draps blancs. Hôtel peu luxueux mais peu pauvre aussi. J’observe les murs, portrait de King John Smith d’après l’écrito, le type qui a instauré l’univers du jeu dans l’île. Un grand et mauvais homme que les plus vieux des habitants n’oublieront jamais, des vases rouges et verts, des coussins en forme de dés. J’ai prévu de sortir aujourd’hui, le temps est bon, ha, je m’en réjouis, même. Puis le pulu pululle.

Mah ?

Et bien sergent, on prend du bon temps sans en parler ?

Comment ces tocards  de grands gradés peuvent me griller illico. J’sens une merde comme pas possible me tomber sous le museau, et ça pue. Marine de pacotille que je suis, vrai qu’j’ai pas pensé à vérifier mon den-den mais ç’aurait fait un peu bizarre et mon intuition aussi merdique soit-elle me chuchote que ç’aurait été pire. Harry, lui, on lui reproche rien, on lui reproche jamais rien. D’ailleurs, j’me demande où il est. Ha, ça y est, il est entré, il est là. J’lui fais signe de la tête de pas parler, on est dans la merde puis j’retends l’oreille.

Puisque vous êtes sur Kikai, vous allez rejoindre l’équipe du contre amiral David Eko, peut-être que celui-ci arrivera a vous apprendre la discipline…

Et il raccroche. David Eko ? Déjà entendu parler, ouais et en bien avant tout. Un exemple de parcours en tant que marine, une vraie bête noire pour la criminalité, une justice implacable, un soldat de haut rang, du high level dans la force et l’intelligence. Souvent les gens comme ça sont les plus tyranniques et on va l’affronter, reusement que je suis pas tout seul sinon j’aurai sans doute pas pu assumer, héhé.

On papote avec l’aminche Harry, puis, à la porte d’entrée du grand cosne, on le voit. Veston repassé, regard de vipère, du galon sur le torse, de la barbe et un cache-œil qui témoigne de la vie chargée qu’il a eu. Pas la peine de vouloir y échapper, hein, j’y vais en saluant puis je remarque deux gus derrière lui. Un qu’on dirait un chouard qui s’appelle Heed et l’autre qu’on dirait un saoulard nommé Ol Conar. J’aime pas les gens de nature alors quoi, j’les aime pas. Et l’autre lopette avec sa chemise blanche sale me châsse d’un très mauvais œil. Harry, en bon soldat lambda demande en quoi qu’on va être utile à m’sieur Eko pendant que je reluque l’autre gros bras. Mission casse burne bien strange en soit : le comportement des forces de la division de Kikai no Shima étant louche, on cherchera à en savoir plus sur le commandant actuelle Patrik Ruel. Le témoin est lui-même un représentant de la loi, Pancho Shima ou l’pahonet mais c’est notre seule gageur d’info. Bien sûr, y a un truc qu’est pas net dans tout ça et j’ai bien l’intention de ne pas le savoir parce qu’en vérité j’m’en fous. Le truc, c’est que faire un petit bout de chemin avec David Eko, ça me permettra de m’entrainer et d’inscrire un grand nom dans mon histoire.

Il marche vite, l’Eko, comme en piaule, on a que des hotels, notre mini-base se situe dans un ou on se sappe en civil pour pas éveiller les soupçons d’la division. C’t’une dictature, c’t’île, normal qu’on puisse pas foutre nos lois et qu’on doit agir caché. Le Contre Amiral décide de nous séparer en trois binômes, lui et son cerveau, Harry Heed et Ol canar et moi. Bon, j’préfère c’type au chouard, moi trainer avec les mecs gueuledefemme, c’est pas mon truc alors j’proteste pas. De toute façon rien que son regard m’envoie une dérouillée, ferme ta gueule et marche mon brave Jeliev.

Alors avec mon nouveau compère, on est les premiers à partir à la découverte de l’île. Ben ouais, faut d’abord étudier son environnement avant de foutre le souc, j’crois et pour ça : direction le stade. Parait qu’y a des gladiateurs et des trucs de oufs là bas. Allons, cher Alconar, dis moi qui t’es pendant le trajet, t'as du mal à parler grand homme.

Cette mission va être longue, je pense. Ou p't'être pas. En tout cas, j'ai un mauvais pressentiment quant à l'indic', pas toi ? Un mauvais pressentiment quant à cette île, ça m'dit qu'elle est bien plus noire qu'on peut le penser. On ignore ce qui se cache dans l'obscurité et l'inconnu, c'est toujours excitant. Excitant car il fait peur, oui. Ce qui effraie le plus ? Ce n'est pas la réalité mais ce qu'on imagine qu'elle cache. L'homme est l'ennemi. L'homme est la peur. Le monde entier est cruel à l'intérieur et cinglé en surface.

Moi aussi.
    Allongé sur mon lit douillet, les mains derrière la tête, j’prends du repos tout en rêvassant. De quoi ? De tout et de rien. De mon passé, de mon futur, du présent. J’ai passé mes journées à m’entraîner à bord du navire, et maintenant, c’est l’heure pour moi de prendre du repos. Apparemment, enfin, d’après Heed, on file tout droit vers une île du nom de Kikai No Shima. Ou l’île qui ne dort jamais, si vous préférez. J’ai déjà entendu pas mal de rumeurs sur cette île aux touristes et autres personnes venues s’amuser ici. Je n’ai aucune idée de pourquoi nous y allons alors que nôtre unique mission est de rétablir l’ordre. Mais ça m’fera pas de mal d’aller miser quelques sous autour d’une table, carte en mains. J’sais bien que si on vient ici, c’est pas pour aller boire du scotch, une donzelle sur les genoux.

    J’entends d’un coup la vigie gueuler, du haut de sa tour de bois, la même phrase, celle qu’elle répètera toujours : Terre en vue. Une terre est en vue. La terre est en vue.

    Kikai No Shima.

    J’décide de bouger d’ici, pour pas devenir encore plus flemmard. Je sais qu’Heed va venir. Je le sais, parce qu’il le fait tout le temps. Tap, tap. Heed. J’baille fort, on m’entend de dehors et j’ouvre enfin la porte. Une gueule mal rasée, des cheveux gras mi-longs, un regard simple, le sourire toujours suspendu, accroché, qui ne veut pas tomber. On se salue rapidement, je passe devant lui et je laisse les rayons du soleil m’éblouirent. C’est bien, il fait beau. Pour une fois. J’remarque que les hommes sont tous à leur poste, comme pas concernés. Concernés par ce qui nous attend, moi et Heed. Et oui, je me mets en premier. Je l’ai toujours été.

    Nos panards frappent le bois du pont et devant nous se dresse, l’unique, le titan, le Titan : David Eko. Même si je ne respecte pas cet homme, il faut avouer que son air féroce, son regard d’acier d’un seul œil, son béret, sa veste bien taillée et propre, sa voix ferme et sa gueule tranchée par les cicatrices peuvent faire flipper. Mais moi je flippe pas. Y’a que les dauphins qui flippent.

    Aujourd’hui, il a l’air plus sérieux que d’habitude. Je sens le gros truc qui nous attend. Le truc qui ferait pâlir un ogre. On se met au garde-à-vous. Respect oblige. Si j’avais le choix, je ne le saluerais même pas. Certains disent qu’on a toujours le choix. Mais dans ce monde on ne l’a pas.

    Et puis, il nous explique la situation, toujours avec cette voix ferme qui n’exprime rien. Juste des ordres. Il paraît qu’on devra récolter des infos sur Patrik Ruel, l’chef de la garnison de Kikai No Shima, car les soldats de cette île deviennent de plus en plus inquiétants. Notre seul informateur sera Pancho Shima, une autre mouette. Et apparemment, sur cette mission, on sera pas tout seul. Pas qu’Eko, que moi et Heed. Deux autres types vont nous accompagner. Des représentants d’la justice, je suppose. Comme eux deux, là. Pas comme moi. Moi je représente moi.

    On descend donc du colosse des mers et on se met à arpenter les rues de cette ville. Celle qui ne dort jamais, il paraît. Et on arrive finalement devant un hôtel, pas trop médiocre, normal on va dire. On gravit les escaliers et on arrive devant une chambre. La 104. D’habitude on frappe à la porte pour demander l’autorisation d’entrer. Eko, lui, il frappe pas, il entre, directement. Devant nous, y’a deux gus, pas bien grands, pas trop maigrichons. Juste ce qu’il faut comme chair. Un s’appelle Ki rit j’le lève et l’autre A ri. Après courte discut’, Eko sort de l’hôtel, avec ses petits chiens derrière lui : nous.

    Pendant l’trajet vers la p’tite base marine, j’observe les deux types qui nous accompagnent pour m’en faire une idée concrète. Z’ont pas l’air bien méchants, mais z’ont pas l’air bien gentils non plus. J’ai un peu l’impression que le A ri ressemble (pas physiquement, hein) fortement à Heed. Toujours derrière, toujours calme, obéit toujours aux ordres et ne conteste rien…L’autre à l’air d’être un sacré rebelle.
    Et puis Eko dit qu’on va séparer en trois binômes pour récolter plus d’informations. Lui il compte pour deux. Heed part avec le A ri, et moi j’me ramasse le rebelle. Eko nous dit qu’on part en premier. Alors on part en premier. T’façon on est obligé d’obéir. Eko nous dirait d’aller nous faire foutre, on irait s’faire foutre.

    Kiril, de son vrai nom, m’dit qu’on va au stade. Sympa de découvrir un stade, il doit s’passer des trucs marrants là-bas.

    Cette mission va être longue, je pense. Ou p't'être pas. En tout cas, j'ai un mauvais pressentiment quant à l'indic', pas toi ? Un mauvais pressentiment quant à cette île, ça m'dit qu'elle est bien plus noire qu'on peut le penser. On ignore ce qui se cache dans l'obscurité et l'inconnu, c'est toujours excitant. Excitant car il fait peur, oui. Ce qui effraie le plus ? Ce n'est pas la réalité mais ce qu'on imagine qu'elle cache. L'homme est l'ennemi. L'homme est la peur. Le monde entier est cruel à l'intérieur et cinglé en surface.

    Mh. T’es vraiment un type chelou. Mais bon, j’suis assez d’accord avec toi avec c’qui s’passe sur cette île. Mais avant de faire quoi que ce soit ici, mon p’tit gars, je dois te dire que je m’en fous un peu de ce qui se passe ici. Moi je veux mon cocktail, ma donzelle sur les genoux et ma piscine. Par contre j’ai bien envie d’aller voir c’qui y’a au stade. Ça peut être marrant.

    Sans attendre de réponse, je file vers le stade, et normalement, il m’suit le fou. Ouais, c’est vraiment un dingue ce gus. L’a un lourd passé, j’pense. Parce qu’être cinglé comme ça, je suis pas sûr que ça existe réellement. Déjà, tutoyer son Commandant, ça faut le faire. Et on arrive finalement devant le stade. Gigantesque. La foule est là, en mode supporters. Il doit y avoir des jeux de oufs, ici. Je suis de plus en plus curieux ces derniers temps.

    Tu penses qu’y’a quoi ici ? J’entends des cris, ça m’a l’air d’être une arène de combat ou un truc dans l’genre et pas un truc de lopette. J’ai vraiment envie d’y faire un tour. Voir un peu de sang couler, ça m’ferait du bien. Suis-moi, mon brave.

    Alors qu’on s’prépare à entrer dans l’arène, on voit un vigil qui nous bloque, comme ça, cash. Monsieur veut une beigne ? Il me lance un regard noir et me demande de sortir mon ticket. Mon ticket ? Quel ticket ? L’est sérieux lui ? Comme si j’allais payer. Je sais pas s’il a remarqué qu’on est des marines. Non il a pas vu ça. Ah mais merde j’ai pas mon uniforme sur moi. Tant pis, on va faire ça à l’ancienne.

    Bam.

    Bonne nuit mon bon. D’autres gardes viennent illico nous entourer, manches retroussées. Raaah, j’suis encore tombé dans une merde pas possible.

    Bam. Bam. Bam. Bam.

    Eh beh voilà. J’ai vu que le Kiril s’est bien défendu, lui aussi. Il s’débrouille bien, héhé. J’vois deux gus venir vers nous. Z’ont pas l’air hostiles. Séparé de moi de quelques centimètres, un d'eux se met à tâter mes muscles. Mh ? Gay ? Il se retourne vers son coupain et lui fait un large sourire en montrant ses dents jaunes pas brossées.

    Héhéhé, Jack ! On est tombé sur des bons ! Appelle Francky et foutez les dans l’arène !

    Mh. Quoi ?! Dans l’arène ? Pourquoi nous sérieux ? Mais on a rien fait p’tain. Ça va c’est pas comme si z’étaient morts les gus. Le Francky arrive. Il est, gros, gras, il pue la mauvaise bière. Il arrive avec son pote, Ricky. Ricky est gros, gras, il pue la merde. Ricky m’attrape les jambes, Francky les bras, j’peux rien faire. J’gigote dans tous les sens mais leur graisse de porc m’empêche de m’extirper. J’vois Jack et un autre mec choper Kiril. Putain, on va vraiment s’retrouver dans l’arène.
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    Mais qu'est-ce que cet enfant de satan a fait ? Je lui ai dit DIRECTION le stade pas de ME FOUTRE DANS le stade mais quel tocard de commandant. Commandant ? Mais comment il a pu gagner ce titre ? Il a l'intelligence et la discrétion d'un Mousse qui passe la serpillière sur un rafiot propre. Et c’est qui ces mecs qui pensent pouvoir arrêter Kiril Jeliev ? Bon… ils ont réussi, certes ! Mais c’est pas une raison de s’en convaincre. J’étais juste pas en forme !
    On nous a foutu dans une cage sale et sans lumière. J’entends des rugissements, des félins qui sont pas à plus de cinq mètres de nous. L’Adam grince des dents, le regard furieux. Ah parce qu’il ose l’être ? C’est moi qui devrait l’être, mon pote ! Moi j’ai pas cherché la putain de bagarre avec un costume noir. J’applaudis, pour le coup.

    Bravo m’sieur le commandant, bravo tocard, j’admire votre putain d’intelligence de merde, c’est supra cool c’qui m’arrive à cause d’un débile dans ton genre. Fais attention, les gens stupides ont du mal avec les radasses et ils arrivent que très rarement à procréer. Conseil.

    L’type s’lève de colère, moi aussi, prêt à se daubler, près de se daubler, même, et on s’rend compte qu’on est enchainé aux guiboles. Pas plus longtemps après, un mec qui r’ssemble à un bourreau parce qu’il a un camail vient nous taper la discut’ en nous donnant les clefs d’nos menottes puis des vêtements tout dégueulasse de gladiateurs. Y a eu des morts qu’ont eus les mêmes vêtements, des fiottes aussi. J’dis ça parce que ça sent la pisse et le sang. Le mec ressemble vraiment à un type qui tranche des gorges alors, j’ai pas cherché à discuter tandis qu’Olcon à râler. Il râle alors que c’est à cause de lui qu’on est là.

    Une fois le tout enfilé, un petit groupe de bourreaux, oui j’le redis parce qu’ils font vraiment flipper, nous ont emmené dans la porte qui donne à l’arène. Avant de l’ouvrir, on nous a simplement dit qu’on allait peut-être sinon sûrement crever dans l’arène vu les surprises qui nous y attendent.

    Ah bon ?

    Quoi ah bon ? Une fois ton pied, mon minable, sur le sable de l’arène, tu attraperas plusieurs maladies. Le stress, la peur. Tu sais, mon minable, quand tu vas voir tout ces gens dans les gradins, qui veulent qu’une chose, que ta tête explose ou vole, tu te rends compte de ce qu’est l’humain. Maintenant, allez-y.

    Deux pour ouvrir la porte, deux pour nous pousser à y aller et les deux mêmes autres pour la refermer aussi tôt. L’arène est plus ovale que ronde et je châsse d’autres portes qui s’ouvrent. Deux cages font leur apparition… Les lions. Pas encore libéré, donc. Et des gladiateurs de deux mètres équipé de : massues, goupillons, bardiches, corsèques, hallebardes. Nous, on nous a donné une simple pertuisane avec un pavois puis vêtu d’une brigandine toute moche sous nos mailles tandis que eux, ils sont couverts de la tête au pied par du vrai métal de bourge :

    Sur la tête une ailette qui leur recouvre tout le visage pour la majorité, d’autres ont des armes ou des barbutes, un heaume pas très bien choisi puisqu’il donne vu sur les yeux. Tous on une bavière couplé d’une braconnière qui double la maille et le plastron et sur le coude une cubitière sans oublier les gantelets aux mains. Les cuisses sont parfaitement recouvertes d’un cuissot, les genoux, d’une genouillère. Ça va de soi. Ils ont aussi une tassette qui renforce le cuissot, attaché à la braconnière. Pour ce qui est du bas de la jambe, c’était évidemment une grève attachée par trois courroies et coincé dans la genouillère.

    De vrais guerriers d’antan. De vraies emmerdes pour nous. Je regarde Adam, il m’regarde pas. Là, c’est censé être un combat à mort entre les gladiateurs, mais qu’est-ce qu’on est nous, hein. On pourrait s’poser dans un coin et les regarder, non ? Tain, ils font deux mètres… Laisse-les s’entretuer. Puis, ils vont sortir les lions quand il restera que cinq mecs, j’pense. J’répète, l’Adam m’regarde pas. Mais j’constate un putain de sourire qui vient enlaidir sa face, le comble. L’a p’tèt envie de se faire tuer ? Il est p’tèt maso ? Passons, le temps nous le dira. Quand ils ont commencé à bouger, nos adversaires, c’était l’heure. On l’sait. On y va. Qu’on crève pas ici.
      Putain, Adam, t'as rien dans la tête ma parole ! Bordel, dans quelle merde j'suis encore tombé. Le pire c'est que l'autre gus rebelle est tombé aussi. Bon sang. Que ma tête ne soit pas donnée en trophée. Bon, là, on a plus le choix je crois. On l'a jamais eu d'ailleurs. C'est rester en vie, ou mourir. Voilà nos seules options. Ouais rester en vie avec rien sur nous, merci. Avec le Kiril, on est dans une p'tite pièce, puante, crasseuse, noire. J'vois juste sa tronche de merde. J'ai l'regard furieux. J'ai les nerfs. Saleté de gardes à la con, pourquoi ils nous ont foutus là ?! On va se battre dans une arène. A mort. Avec des spectateurs, autour. Le sang va gicler.

      Mais pas le mien.

      P'tèt celui de Kiril, qui sait. En attendant, j'ai même pas envie de trouver un moyen de sortir d'ici, parce que y'en a pas. Et puis de toute façon, casser des dents m'fera le plus grand bien. 'Stoire de décompresser. Mh ? Qu'est-ce qu'il a à m'regarder l'autre Kiril ? J'espère qu'il va pas m'chercher lui aussi, sinon il va être mort avant d'rentrer dans l'arène.

      Bravo m’sieur le commandant, bravo tocard, j’admire votre putain d’intelligence de merde, c’est supra cool c’qui m’arrive à cause d’un débile dans ton genre. Fais attention, les gens stupides ont du mal avec les radasses et ils arrivent que très rarement à procréer. Conseil.

      Sérieux ? Attend qu'j'me lève petit salopard. J'm'en vais t'refaire le visage. Il fait d'même à c'que je vois. Mh, c'est quoi ça ? J'arrive pas à bouger mes panards. Putain d'fer.
      Un bourreau vient à notre rencontre. Chai même pas si c'est un bourreau, d'ailleurs. Et puis bon, on s'en fout. Il nous parle, j'fais même pas attention. Il nous balance les clefs de nos fers, j'porte mon attention. Là j'vais pouvoir lui casser la gueule, au Kiril mes roubignoles. Après ça, le bourreau nous jette des habits en lambeaux d'anciens gladiateurs. Ouais, d'anciens, parce que ça pue le liquide rouge.

      J'vais absolument pas enfiler cette merde moi. Alors j'râle. Mais j'veux pas m'faire couper la tête. Alors j'râle plus. Et j'enfile. Ça schlingue mais j'enfile. Des copains bourreaux arrivent à leur tour. Ils nous mènent à la grande porte d'l'arène. Ça y'est, c'est l'moment. On nous dit qu'on va mourir. Oui on va mourir. Tout le monde va mourir. Kiril va mourir, et moi aussi. Mais pas aujourd'hui.

      On nous ouvre la porte. La lumière nous éblouit. C'est parti. L'arène du sable. Mes pieds nus s'enfoncent dans les grains, et au fond, j'vois plusieurs autres portes s'ouvrirent à leur tour. Oh, des copains. Les copains sont sur les côtés. Putain mais c'est pas des gladiateurs eux, c'est des mastodontes ! Equipés d'la tête au pied, on voit qu'ils ont l'habitude, prêts à en découdre. Ils sont plusieurs, j'compte pas, mais j'sais qu'ils sont plusieurs.

      Et j'souris. Héhéhéhéhé. D'la vraie baston, moi qui voulait pas au début, là j'dois dire que ça m'fait sourire. Non, j'ai pas envie d'crever, c'est juste que ça m'fait sourire. Ils bougent. On y va. J'vais pas mourir. Après c'que j'vais faire, lecteur, tu vas me prendre pour un fou. Tant pis.

      Kiril, t'as une stratégie ? Moi j'en ai une. YAAAAAAAAAH !!!

      Parce que je suis un fou.

      Ouais je fonce. Ouais j'risque de me faire buter dès la première minute, mais tant pis. Au moins j'l'aurais fait. Je fonce vers la mort, sans doute, mais peu importe. Simple hallebarde en main, j'me rue sur un gladiateur qu'a l'air moins féroce que les autres. Lui il a un trident et un filet. P'tèt que j'me suis trompé et que c'est l'plus fort. Tant pis, j'y suis, j'y suis. Je lui saute dessus, et le tranchant d'mon arme vient se briser littéral'ment contre son heaume. Il vacille un peu puis s'remet droit. Bordel c'est quoi c'type ?! Il me jette son filet sur la gueule et celui-ci vient s'enrouler autour de moi. Je gigote, je gigote, mais j'arrive pas à m'en sortir. Et j'vois les pointes du trident se rapprocher vers moi à toute vitesse. Merde. Je roule sur le côté rapidement et une pointe vient m'écorcher un peu le bras. Le sang coule et le sable change de couleur. Aïe. 'Faut oublier la douleur, sinon ça va pas l'faire.

      J'tourne mon regard rapidement et j'vois que les autres gladiateurs sont en train de s’entre tuer. La foule crie, c'est un moment épique. Mais pas pour moi. Le Kiril, j'sais pas c'qu'il fait. Il sûrement déjà mort, qui sait. Mais peu importe, 'faut que je me concentre sur mon combat si je veux pas mourir maintenant. D'un coup d'pied je pousse le gladiateur en arrière et ça me laisse le temps de m'échapper du filet. Ouf. Par contre, j'ai plus d'arme. Ça va poser problème. Je la jette par terre. Espérons qu'aujourd'hui, les poings fassent le boulot. Viens mon gros, je t'attends. Il s'met à rugir et me fonce dessus. Avec son trident il m'envoie un coup direct que j'esquive aisément. J'me repositionne et lui envoie un pain tout droit dans la gueule. Aïe. J'ai plus d'poing. Son heaume est toujours en parfait état, il a rien senti. Comment j'vais faire ? Ah je sais.

      Il m'assène le même coup et cette fois-ci, je chope son trident par le long manche. Je lui envoie un coup dans l'g'nou puis je tire fort sur le manche pour l'envoyer de mon côté. Il lâche finalement prise et avec l'bout du manche j'lui envoie une sorte d'uppercut qui vient retirer son casque. Yes. Là, c'est plus la même chose. Je lâche l'trident. Bonne nuit mec. Shbam. Là c'est sûr, il a senti quelque chose. Mais il tombe pas à terre pour autant. Il vient ensuite me plaquer au sol et me roue de coups. J'le vois reprendre son trident, mais là, j'dois vous avouer que je peux rien faire.

      Erf, en fait elle est pas bonne ma stratégie. J'aurais du réfléchir avant. Saleté. Maintenant j'vais mourir. Mais il me reste une chance. J'espère qu'il est pas mort ce con.
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      Turellement, il attire plus les emmerdes qu’il ne les répare, ce type. J’en apprendrai à chacune de ces actions, dur de coopérer avec lui, faut dire qu’il fait tache en binôme. Moi, j’préfère m’détacher d’lui pendant qu’il fait le rambo, j’vais rapidement vers deux trois mectons qui s’tapent comme ennemis jurés puis j’m’impose. J’aime bien m’imposer, ça envoie.

      En parlant d’envoyer, j’ai jamais été super fort en combat avec une masse, une hallebarde ou autres conneries du genre. D’ailleurs j’aurai été content d’avoir ces autres conneries mais non, une pertuisane qui nous condamne presque. Puis mes poings vs leurs armures ça risquerait de pas le faire alors j’repère dans la bataille, c’lui qu’à l’arme la plus costaud et m’faufile derrière lui, p’tit qu’j’suis. Hop, j’saute, j’m’agrippe à son cou et les autres en profite pour l’terminer à coup d’lame dans l’cœur ou dans l’corps. Peu importe, il finit mort. Vite avant qu’il m’repère, j’prends sa sorte de bardiche et j’la teste illico en tranchant la gorge d’un type.

      Lourdeur, sérieux. Lourdeur d’l’air, j’me sens comme si j’avais pas chier d’puis deux jours, et croyez moi, c’est rare. La boule au ventre, surtout, parce qu’ça m’répugne qu’on applaudisse quand un mec défile la parade. Salement en plus. Tranchage de gorge, salement j’redis. Ça m’dévore, c’t’envie. Quoi ? Ouais, l’envie d’me retourner contre les spectateurs et d’leur cracher toute la haine qu’j’ai. Pas forcément pour eux, pas forcément à cause d’eux. Mais leur cracher parce que si y a des déchets humains sur cette foutue planète, la majorité s’trouve dans ceux qui prennent du plaisir à contempler les horreurs qu’arrivent aux autres. Mais, comme dirait Harry :

      Le bon et le mauvais, peu importe. Méchants et gentils, aussi. Riche et pauvre, trésor ou aumône. Bon r’gard ou œil de truand. Qu’est-ce tu vas faire ? C’est ça, l’humanité. Et c’est parce que c’est ça qui définit chaque humain sur terre, qu’aucun homme ne peut prétende pouvoir la changer.

      Moi non plus. Alors, équipé de la bardiche, j’emborgne sous les heaumes pour leur donner ce qu’ils veulent, j’me fais attaquer les mailles, jusqu’à voir le blanc d’mon bras. J’le cache. Et là, p’tit Kiril devient grand gladiateur. Les cadavres s’empilent, moi j’les dépouille. D’leur armure, hein. J’suis pas si sinistre.

      Je passe le plus clair de mon temps à l’obscurcir.  Gladiateur21

      J’me rapproche d’mon pote de galère, Adam puis on comprend qu’maintenant c’est plus chacun pour sa peau, ouais. Maintenant c’est tous contre nous deux, les nouveaux. Ça s’sent parce que nos opposants ont arrêté d’se battre entre eux. L’en reste 4 baraqués à donf. Doivent faire deux fois ma masse et c’est les plus équipés, niveau armure. On a du lourd. Ailette, écu, boce, cuirasse et fauchon. Du matériel tant défensif qu’offensif. Nous, pauvrement sappé, on a rien d’lourd, simplement du soucis à s’faire. Dit.

      J’prends les d’vants c’te fois et m’dirige vers l’plus à l’écart pour éviter qu’on m’prenne en bande, hé, n’y voyez rien d’suspect. Il m’attaque avant qu’j’le fasse, le gus, avec son fier fléau mais l’soucis avec cette arme, c’est qu’on maitrise pas la masse de fer et qu’avec un simple manche, on peut prendre en cible la chaine qui la retient et d’cette manière l’immobiliser. Et c’est c’que j’fais. Peut plus rien faire avec son fléau d’armes, souci, c’qu’il m’sort de nulle part une arme d’hast. J’m’empresse d’éviter l’coup qui prend pas d’temps à décocher et d’répliquer avec ma bardiche dans son plastron. Plastron bien renforcé d’ailleurs parce que ma lame parvient même pas à égratigner l’fer. J’bloque le coup d’hast avec ma rondache puis j’retente en vain.

      Un retrait, un peu. Vers O’Connor qui m’redonne espoir. Pourquoi ? Parce que l’clampin est dans la merde, vu l’colosse qu’y a sur lui. Une montagne de muscle portant une camaille, une grosse ailette et une hache qui fait tout mon corps. J’glousse pour lui avant d’reprendre ma besogne. Il m’frappe avec l’plat d’sa main, lui, tellement fort qu’il m’projette par terre. Bingo. Les aisselles, et ouais, l’inconvénient d’une braconnière c’est qu’ya qu’une aisselle de recouverte. J’profite que j’sois par terre pour brandir ma bardiche et la lui transpercer. L’sang a une odeur de sueur et ça gicle sur moi. Autant dire qu’ça sent mauvais. Et y en a d’autres.