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Faire son entrée dans la cour des grands.

Le sang est la plus tenace des taches, une fois déposé sur vos vêtements, n'espérait pas l'en faire partir d'un vulgaire frottement du doigt auparavant mouillé avec de la salive. C'est ce que j'ai constaté en faisant mon métier et que je démontre une fois de plus après la mort d'Hollando. Son fluide vitale s'étant écoulé de sa gorge tranchée, pour venir se répandre sur ma combinaison et sur mon visage. Comment passer à moins d'un mètre d'un garde sans attirer l'attention dans de telles conditions ? Baisser la tête, regarder ses pieds, même si cela reste étrange quand on sait qu'à l'allée, je posais sur tous un regard fier et serein. Convaincu de m'y prendre comme il le fallait, de régler la situation avec une perfection inégalée. Maintenant que je traversais le couloir menant aux escaliers, tâchant d'adopter une démarche normale, sans paraître pressé de déguerpir des lieux, je me maudissais. Les premiers singes ne tarderaient pas à montrer le bout de leur nez, amenant avec eux les complications. Le temps de rejoindre l'étage inférieur.

Ce qui est chose faite, désormais. Et que je regrette, à présent. Bordel de merde, là y'en a du peuple. Et pas que des hommes surveillant l'établissement. Beaucoup de clients aussi, les plus fortunés, les chambres coûtant bien plus chères à ce niveau. J'renifle un coup, un délicieux arôme s'échappe de l'une des portes à ma gauche, à environ trois mètres de là. Mon ouïe me permet de capter une certaine agitation sexuelle à l'intérieur de celle-ci, ils ne doivent pas s'ennuyer là-dedans. Le reste est plus ou moins calme. J'repère un premier bonhomme en costume avec lunettes noires sur la gueule, au fond de l'allée, dans le virage donnant sur le couloir menant aux escaliers, il surveille qui monte et descend. Un second à l'entrée du corridor que j'suis en train de traverser, même job que son pote. L'idée de les tuer me traverse l'esprit, sans plus. Inutile de faire couler le sang davantage tant que l'on ne me fait pas chier. J'passe à côté du second gaillard, gardant la même attitude discrète.

Rien. Pas un mot, pas un soupçon, on est bon. Je suis bon. Et j'dévale les escaliers pour mettre le plus de distance entre mon crime et moi. Le pingouin servant de valet devrait pas tarder à retrouver ses esprits, il va remuer la merde le sale type. J'ai hésité à la tuer, j'aurais dû, en espérant qu'il ne me coûte pas la vie. Me v'là au troisième étage. Moins de luxe et d'insonorisation. J'dis ça parque les bruits excités et affolés d'un mec pervers et sans aucun doute maso sur les bords me perce très clairement les tympans. J'serai tenté d'aller le saigner pour qu'il arrête. Si encore il n'y avait que lui, une forte odeur de cigares bon marché et clopes à bas pris me chatouillent le nez, dissipant celle du sang qui stagnait depuis la mort du Sieur H. Quelques notes de musique percent également les cloisons des suites, notamment une qui domine toutes les autres, une chanson dédiée à feu Gold Roger, un vieux tube. J'avance paisiblement, ici il n'y a que moi en dehors des chambres, pas un garde en vue.

Le fauve de Las Camp débarque donc au second niveau...

    - GIAAAAAAAAAAAAAH ! AU SECOOUUUUURS ! ON A ASSASSINE LE SIEUR HOLLANDOOOO !


Eh merde, il s'est remis sur ses jambes... Son cri perçant de p'tite gonzesse apeurée a traversé l'intégralité du bâtiment, de haut en bas, sans aucun problème. J'entends déjà la cavalerie du haut s'activer jusqu'aux appartements de l'homme-poisson décédé et celle d'en bas rappliquer au plus vite. J'avoue que j'suis pris d'un moment de panique, l'espace d'un instant, j'me demande quoi faire. Des pas lourds et réguliers me parviennent aux oreilles, les gorilles montent. Les clients sortent affolés de leur chambre, histoire de mettre le nez dehors et constater ce qu'il se passe. Ceux du second tombent sur ma tronche de gars salement contrarié, aucun n'ose l'ouvrir et tous préfèrent s'enfermer dans leurs suites. Ils ont tort de croire qu'ils seraient en sécurité si j'décidais de tous les tuer. J'laisse échapper un grognement, ils sont là. Mes yeux se posent sur le groupe de gros bras armés. Des fusils, des bazooka, katanas et autres armes blanches, ils n'aiment pas qu'on touche au boss, eux.

    - TOI ! Arrête-toi immédiatement ! Personne ne sort d'ici tant qu'on a pas réglé la situation plus haut ! C'est l'affaire d'une quinzaine de minutes, tout au plus.
    - Très bien messieurs, j'attendrais.


Et au moindre mouvement suspect que l'un de vous réalise, j'lui casse le cou. Un sourire carnassier s'installe en maître sur mes lèvres encore rougies par le sang. Ont-ils remarqué que l'hémoglobine de celui qui les tient par la peau des couilles, se retrouve sur mes fringues ? Si ce n'était pas le cas avant, l'type qui m'a demandé de ne pas bouger vient de s'en apercevoir. Du moins il constate une substance louche sur le haut de ma combinaison, quelque chose de séché et sur lequel on a frotté pour l'enlever. Il distingue mal le rouge, bien qu'il s'en doute un peu. Et c'est alors qu'en me dévisageant lentement, il fait finalement le lien entre la présumé mort du Sieur Hollando, avec la présence d'un type à l'allure bestiale dans les parages. Il a pigé. J'ai pigé qu'il a pigé. Il a pigé que j'ai pigé qu'il a pigé. Ses hommes pigent avec un temps de retard qu'on a pigé. C'est déjà bien trop tard pour espérer me cribler de balles. Alors qu'ils lèvent leurs armes, j'me suis déjà encastré dans la porte à ma droite, la traversant dans des éclats de bois, disparaissant du champ de vision des fusilleurs.
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    - Ne le laissez pas s'en tirer ! Rattrapez-moi ce type ! VITE !


L'ordre est clair, les gangsters passent à l'action. Moi j'suis déjà dans la pièce d'à côté, découvrant ce qu'elle renfermait jusqu'ici. Le spectacle vaut le détour. Un homme, en train d'se maquiller et se préparer. Ouai, un homme j'ai bien dit. Avec rouge à lèvre et toutes les conneries sur la gueule. J'hésite sur la manière de réagir d'vant un tel spectacle, pas lui. Il fait mine de m'embrasser, ce qui me donne envie d'vomir. Mais quel connard d'me faire ça dans une telle situation ! Au son d'la cavalerie qui débarque, j'me planque derrière la porte de la salle de bain, en prenant soin d'le refermer juste avant qu'ils ne déboulent dans la pièce. Le long silence qui suit m'fait comprendre qu'ils réagissent exactement comme moi face au travesti. Bah, avouez que ce n'est pas courant d'loger c'genre de gars quand on est un chef de gang. Pas un son, ils attendent quoi ? L'premier qui touche à la poignée de c'tte porte, j'lui casse les dents que j'me répète plusieurs fois mentalement. Et arrive forcément l'moment où la poignée finie par être tournée...

Crac. Mon poing traverse furieusement le bois d'la porte, ma main se referme sur la gorge du malheureux, qui voit son souffle se couper. J'le rebats brusquement vers moi, son crâne imitant alors ma main il y a peu, fracassant lui aussi l'portique. Son visage à ma merci, j'lui brisque la nuque, tout simplement. Brave garçon, il en fallait bien un pour me déloger. Tandis qu'il me crève dans les doigts, ses potes en costumes ouvrent le feu, mitraillant l'intégralité de la pièce, inscrivant à coups de balles la marque du gang Hollando. Le travlo est anéanti, en larmes et moi j'me fais tout petit derrière le cadavre recyclé en bouclier humain. Ces petites frappes n'ont même pas hésité un seul instant à le trouer pour tenter de m'avoir. Et ils y sont parvenus ces ordures ! Bien qu'il ai amorti le gros de la fusillade, j'ai tout de même le bas du ventre en sang et l'épaule droite dans l'même état. C'est douloureux, j'serre les dents et laisse ma rage m'envahir complètement. Au moins, l'espace d'un instant, le mal sera dissipé. Juste le temps de bouffer ces connards.

Jetant le macchabée dans la pièce voisine, aux pieds des hommes de l'homme-poisson égorgé, je pose sur eux un regard de prédateur. Un rugissement déchire les environs, tandis que j'ouvre ma gueule bien en grand, dévoilant des mâchoires n'ayant rien à envier à un animal. Blessé un fauve ne fait que le rendre plus dangereux encore, ces hommes vont le comprendre à leur dépend. Membres inférieurs comme supérieurs en appuis sur le sol, adoptant la posture d'un lion chassant sa proie, j'engage le combat d'un bond. La grande gueule du groupe est ma proie. Réflexe humain et non animal, que de lui faire fermer sa grande bouche. L'poids de mon corps le fait basculer en arrière, il s'étale sur le lit, mon bras droit se lève puis s'abat sur son torse, qui reçoit le soutien de son arme qui voltige sur le côté. Parfait. Ainsi désarmé, il n'est plus rien. Les autres le comprennent, flairant le danger, je m'écarte d'un bond sur la droite. Les balles pleuvent... ses abrutis viennent de plomber un second camarade...

La connerie humaine, j'vous jure. Toujours présente dans les plus grands moments de panique. La réception sur le plancher est hasardeuse, blessures obligent, j'titube un instant, la seconde de trop. Coup de crosse dans la gueule, j'réagis instantanément par un fauchage des jambes d'mon agresseur qui s'écroule. Ils sont trop nombreux ici et la chambre pas bien vaste, 'serait bon de réfléchir à une fuite. M'relevant plus rapidement, écrasant la tronche du criminel dans l'élan, mes yeux se bloquent sur trois gros molosses aux sourires inquiétants. Dans leurs mains, trois gros bazookas. Le doute s'installe dans ma caboche, ils ne vont quand même pas s'en servir ici... ? Si ? Les enfoirés...

BAOUUUM !

Le son de trois p'tites explosions simultanées, toutes sur ma p'tite gueule. J'ai placé les bras en croix au niveau du visage avant qu'ils tirent, mais les dégâts restent conséquents. Le mur de la suite n'est plus qu'un tas de gravas et un épais écran de fumée se propage dans l'allée où j'me suis retrouvé éjecté. Dur, j'ai l'impression d'être passé sous un navire... L'corps noirci, la combi' en lambeaux, d'intense brûlures qui m'agressent par vagues de douleur, ajoutons la vue troublée et les oreilles qui sifflent et vous comprenez parfaitement ce que je ressens. Ah j'ai oublié un détail, j'enrage aussi. Si mon ventre ne pissait pas l'sang, peut-être alors j'aurais eu le temps d'me bouger ! Il va me falloir plus que serrer les dents pour m'en sortir là. Dur de se remettre debout, mon corps me crie de ne plus bouger, d'lui foutre la paix le temps qui se remettre de ses émotions. Impossible de l'écouter, la cavalerie des étages supérieurs dévale les escaliers menant au second, j'vais pas tarder à me retrouver pris dans un foutu étau.

La fumée commence à se dissiper, ils ont ouvert la fenêtre pour accélérer le processus les bâtards. Le son des armes qui se rechargent pour un second round m'alerte que les types en face vont pas tarder à en finir. Les mafieux du dessus s'engouffrent dans l'allée, la scène se fige un instant. Debout, les g'noux qui flanchent un poil, les bras le long du corps, ensanglanté et la chair cramée, la solution s'impose à moi subitement. C'est suicidaire, mais cela peut fonctionner. Second étage, à environ cinq ou six mètres du sol. Une brèche droit d'vant moi. Y'a plus qu'à courir sans s'arrêter et prier pour que mon corps tienne bon. Le temps reprend ses droits tandis que je m'élance, poussant un hurlement bestial, dans l'ouverture faite y'a une vingtaine de secondes, droit dans la masse de gangsters. La fumée n'a pas encore totalement quittée les lieux, ils ne me voient qu'au dernier moment leur tomber d'ssus.


Dernière édition par Hatyla le Ven 15 Fév 2013 - 15:29, édité 1 fois
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Quelques balles fusent, les bazooka crachent leurs boulets, une explosion retentie dans la suite, le feu ne tardant pas à absorber la pièce. Une, deux, trois secondes s'écoulent. Alors à travers la fenêtre ouverte, une dizaine de mecs en costumes noirs font le grand saut. Au-dessus d'eux, s'agrippant par le col de ces mecs comme il le peut, moi. Splash, l'grand plongeon que dirait mon père, comme quand on sautait d'puis les hauts arbres s'élevant à une dizaine de mètres. Ces fois-là, j'parvenais toujours à retomber sur mes pattes, là j'crois que c'est mort. La chute semble durer l'éternité et pourtant en réalité, ne dure qu'une fraction de s'condes. A la retombée, le craquement sourd d'os qui se brisent est puissant. L'impact avec le sol, bien qu'amorti par le corps de mes agresseurs, reste affreusement brutal. D'quoi m'éclater l'front et m'coller une énorme claque dans la gueule, l'genre qui vous laisse totalement groggy. Les types qui m'ont servi d'amortisseurs sont morts, évidemment. Tout autour d'nous, les rares personnes ayant assistées à la scène ne se préoccupent pas de nous.

A Las Camp, les bonnes personnes savent qu'il ne faut jamais se retrouver au milieu d'un conflit entre gangs, bien que ce ne soit pas exactement le cas avec moi. Cela hurle à plusieurs mètres au-dessus de ma tête, la cavalerie a assistée à mon action suicide. Ils devraient pas tarder à rappliquer, le temps de descendre et d'gagner la rue. Cette pensée bien en tête, j'force sur les mains pour me relever, une dernière fois, afin de pouvoir prendre la fuite et me faire oublier quelques jours. J'y parviens, difficilement, un cri de douleur m'arrachant la gueule tandis que les portes d'entrée de l'établissement s'ouvrent brutalement de l'intérieur. Du monde en sort, tous tenant fermement des armes à feu, suivi d'un type qui en impose plus que les autres, qui attire l'attention. Il est grand, deux mètres vingt environ. Chapeau sur l'crâne, costume noir et long manteau sombre. Les mains gantées et la gueule d'un poiscaille. J'bouge pas, j'peux pas vraiment dans mon état. Il m'regarde en souriant, il a l'air satisfait. Foutue gueule bleue rayée d'rouge, c'pas permis d'être aussi vilain. J'réponds à son sourire d'un grognement. J'montre les crocs.

Spoiler:

    - Allons l'ami, inutile de paraître menaçant, je n'ai nullement l'intention de te faire du mal.


Sa réaction me surprend, pas que moi, les mafieux aussi. Pas l'temps pour autant de répliquer qu'il sort de la poche intérieure de son manteau un flingue qu'il pointe vers moi. Il tire. Deux coups. Une dans l'genou droit qui m'fait immédiatement plier et une autre dans l'bras gauche, j'suis à terre, à serrer les dents. Furieuse envie de meurtre, mais j'peux rien faire, si ce n'est observer et écouter. Il se rapproche de moi, la démarche sereine, me toisant de son air supérieur. Il n'a pas perdu ce foutu sourire qui m’intrigue. Pas d'intention hostile ? Mon cul oui ! J'pisse l'sang.

    - Je dois te remercier Hatyla, tu as parfaitement accompli ton travail. Je savais que je ne me trompais pas en te conseillant au patron.. Même pour toi, la bête de Las Camp, comment aurais-tu pu tuer ta propre mère ? Je savais bien que tu te retournerais contre ton commanditaire, beau travail ! Tu ne le sais peut-être pas, mais tu viens de me propulser à la tête du gang, depuis le temps que j'en rêvais ! Je ne pouvais pas tuer moi-même le boss, oh non ! Mais toi Hatyla ! Tu l'as fait ! Et je ne peux que t'en remercier ! Et puisque tu as si bien travaillé, je vais te laisser une chance de survivre cette nuit. Mes hommes vont te larguer loin d'ici, à ton réveil, profite-en pour fuir. Si jamais par le plus grand des hasards, nous tombions de nouveau nez à nez, alors cette fois tu mourras. Ma dette aura été payée, plus rien ne me retiendra. Sur ce, je vais te laisser !


Joignant l'geste à la parole, il écrasa la semelle de sa chaussure sur ma tronche, l'impact me plongeant immédiatement dans l'inconscience. Je l'ai écouté me déballer son espèce de plan machiavélique pour parvenir à ses fins, sans pouvoir l'ouvrir. Tellement enragé de n'avoir été qu'un vulgaire pion dans toute cette histoire ! Je n'ai pour autant pas le temps de la ramener, désormais aux mains des quatre gangsters qui commencent le déplacement du fauve endormi. Il ne fait aucun doute qu'à mon réveil, cela va chier...
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