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Livin' on the Edge [1624]

Mer. Mer à perte de vue. Mais ça, j’en sais rien.
Ça fait bien depuis le départ d’Union John que j’ai pas foutu le nez dehors. Pas envie. Pas possible pour moi. Incapable parce que j’entendais tout, absolument tout. Ces gestes, ces mouvements, ces actions, ces petits trucs qui me sautaient à la gueule comme les gosses de Walt lui sautent à la gorge. Alors je reste dans mon coin, dans ma cuisine, à tabasser le premier qui s’approche à des kilomètres, à fuir le moindre contact. On s’étonne, parce que je sais avant le reste. On s’étonne, parce que je suis plus du genre sociable d’ordinaire. Mais on s’inquiète pas trop, parce qu’on est des durs dans le coin.
Enfin. J’en sais rien. Tant que je me contente de faire mon job, ça gène personne, à priori. Mes états d’âmes, et ces voix dans ma tête, qui me font penser que je deviens aussi tarée que l’autre accro au chocolat. J’imagine que c’est à force de fréquenter des types pas nets, que c’est ma conscience qui tente de me causer. Mais j’en sais rien. Je suis même pas sûre d’avoir une conscience, dans cette histoire. Et en fait, j’en ai rien à foutre. Je veux juste que ça s’arrête.

Ouais, que ça s’arrête, bordel.

Mais j’ai l’impression que le connard en haut entend pas mes prières. Tu me diras, il a pas envie d’écouter une dégénérée dans mon genre. Il a laissé tomber pour nos cas, ici-bas. Il a jeté l’éponge après ce pari risqué de réunir des tordus dans notre genre. Faut dire que ça lui a probablement échappé. Alors, ouais, Dieu m’écoute pas. Mais il m’a jamais vraiment tendue l’oreille, pas faute d’avoir cent fois crié. En fait, je crois qu’il ne m’a jamais aimé non plus. A raison, ou à tort, j’ai trop de fois défié ce qu’il mettait en travers de ma route et les probabilités. Je le pense aussi tordu que le Capitaine, aussi frappé que le second, aussi jeté que le doc. Dieu, c’est probablement un type de notre trempe, un enfoiré. Probablement, ou pas. J’en suis sûre. Personne prendrait autant son pied à mater des âmes se perdre dans trop de libertés, des pauvres types se mettre sur la gueule parce qu’ils tournent en rond dans leurs caboches. Personne à part lui, là-haut.

Mais je crois que je dérive, un peu comme nous tous.

Je me paume, comme ça, depuis des semaines. Des jours entiers à pas vouloir voir la lumière du jour. A pas avoir envie de prendre mon courage à deux mains, de peur d’entendre encore ces petites voix dans ma tête qui me disent tout plein de trucs que j’ai pas le temps d’assimiler. C’est trop. Toujours trop. Partout, tout le temps. Et j’en oublie de penser à ce qui compte vraiment pour moi, et ce qui me maintient à flots parmi ces imbéciles malheureux.

A toi Lia.

Et putain, comme je m’en veux…

Et là, je suis aux aguets. Et ça remurmure dans ma tête.

« JACK ! SI TU VAS PAS TE FAIRE ENCULER, C’EST MOI QUI T’ENCULE ! »

La menace est lancée. Et elle est quand même pas très agréable pour un bonhomme de la trempe du sans Honneur. Elle tonne comme un coup de foudre. Il y a comme un silence pesant. Très lourd. Et de derrière la porte de la cuisine, j’entends les pas lourds du second qui repartent vers l’extérieur.

Désolée l’ami, t’auras ton steak en même temps que tout le monde.



Dernière édition par Michaela Hope le Lun 19 Nov 2012 - 22:17, édité 1 fois
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« TU VAS LES TENIR TES PUTAINS DE GOSSES ! »

J’en choppe un et le balance à son paternel. Je sais pas lequel c’est, j’arrive pas à retenir les noms des zigs, mais tout ce que je sais, c’est qu’il commence à sérieusement me pomper les ovaires. Et qu’à force, ça use. Walt me regarde comme si j’étais une tarée. A raison, on m’a rarement vu aussi enragé de bon matin. Et pour le coup, qu’enfin j’arrive à sortir le nez de ma cuisine, faut que je gueule un grand coup parce que faut que ça évacue. Quelque part, ça fait presque du bien de revoir leurs sales gueules.

« Je les recroise dans ma cuisine, je te jure… Je les fais cuir. »

Nan, ta gueule Bishop, j’ai pas mes règles. Et soyez-en heureux, parce que ça pourrait être pire.

Bien sûr qu’on me regarde bizarrement. Mais c’est normal. Ça fait un bail qu’on m’a pas vu autant, là. Presque en forme. Avec une pèche de feu de Dieu. Et avec le sourire crispé.

Oui je suis tendue. Bien sûr que je suis tendue. Mais le bourdonnement dans ma tête est presque supportable. Voir imperceptible. Et ça passe drôlement mieux pour tout le monde. Alors je me dis qu’au lieu de faire mon associable dans ses mauvais jours, je pouvais me fondre à la masse et tenter de taper la discut’ à quelqu’un. Ou alors, simplement fermer ma gueule pour éviter d’agresser le premier venu. Et naturellement que la deuxième option est votée intimement par tous. Personne a envie de se faire insulter de bon matin par une revenante à la sale mine. Pas même Walters, qui d’ordinaire, raffole de mes coups de poêles. L’est occupé. Il s’est découvert une âme, lui, alors il a adopté en masse. Oh, oh, oh.
Mon avis sur la question ? C’est de la connerie puissance mille. Un jour, il les aimera trop fort et il les enterrera. Oui oui oui. Mais moi, je dis ça, on me croit jamais. On dit que j’exagère, on dit même que je… Dramatise. Forcément, je suis pas la plus optimiste, mais y’a un moment, faut ouvrir les yeux. Walt père, c’est un peu comme Jack honnête, Maya saine ou Rimbau myope. Ça marche pas, c’est comme ça.
Je veux pas médire. Si ça fonctionne, tant mieux. Mais que ça fonctionne loin de ma cuisine, surtout.

Bon, et sinon Jack, on arrive un jour ou on va avoir droit à un pause syndicale loin des mioches, un jour ?
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Clockwork.
Clockwork à perte de vue.

Merci Jack.

On pose le pied à terre et on se sépare. On met un temps fou à monter les marches l’air de rien, mais on les monte et là, on se sépare pour de vrai. Une journée sans eux, au milieu des gens. Des vrais gens, j’entends. Moins monstre. Plus gens. Et je sais pas, ça fait son petit effet sur tout le monde. J’ai rien de spécial à faire, si ce n’est des courses. Mais ça, c’est l’habitude. Et j’embauche personne pour m’aider, parce que j’ai pas envie de taper causette. A vrai dire, je saurais pas quoi dire. J’ai été tellement désagréable que j’ai presque honte de moi. Mais j’ai mes raisons, et j’ose pas en parler, à qui que ce soit. Par peur, peut-être, qu’on se foute de ma gueule ou qu’on me diagnostique un truc pas frais à la Maya. En fait, j’ai vraiment peur d’être comme elle, dans le fond. Elle est choupi, tellement poupée de porcelaine. Mais derrière… Y’a un truc qui dort et qui fait peur. Tellement peur. Et qui, depuis que je la connais, me met mal à l’aise. Pas qu’elle soit méchante, ou qu’elle m’ait fait du mal, hein… Enfin… J’en sais rien.
Je crois que j’ai plus de la peine, un truc comme ça.

Et puis, à propos de Walters. J’y repense, là. Et je me dis qu’en fait, c’est un peu de la jalousie.
Ouais, ça doit être ça.
De la jalousie.
Je me demande ou est la justice dans ce putain de monde. S’il y en a une. Où est l’équité dans cette foutue histoire ? Je veux dire… Moi, j’ai une môme. Et c’est MA môme. C’est mon sang, ma chair. Je l’ai porté dans mon ventre pendant neuf putains de mois. NEUF, BORDEL. Et voilà trop longtemps que j’ai même pas le droit de savoir si elle va bien. De la toucher, de lui parler. De lui apprendre à être… Ma fille.
Alors oui, je suis jalouse. Lui, il débarque, il les trouve au milieu de nulle part et il les adopte. Et eux, ils l’appellent « Papa, papa ». Et « papa » par-ci. Et « papa » par-là. Et moi, le son de sa voix, à Lia, je la connais pas. Je sais pas si elle est douce, forte, aigue, comme celles des petites filles de son âge. Je suis punie d’un truc, mais j’ai pas encore saisi quoi. Et ça fait drôlement chier d’être puni pour un truc qu’on comprend pas. J’ai envie de demander si dans ce putain de monde, on pense un peu à moi ? Mais je connais déjà la réponse.

Non.

Les gars des Saigneurs pensent à moi avec leurs estomacs. Ma fille ne connait même pas mon existence. Les autres pensent à moi pour me faire la peau. Alors, non, dans ce putain de monde, on m’a un oublié. Et je me dis ça en déambulant dans les rues de Clockwork. L’endroit est moche. J’aime pas. Mais je vais pas continuer à me plaindre parce qu’on dirait que je sais faire que ça. Et…

BRINGRKRAKRETJHEHJR.

« Mh ? »

Je me retourne pour voir d’où ça vient. Derrière moi, l’étalage de tomates a rendu l’âme et un pauvre type est enseveli sous les pastèques transgéniques. Je pose la main sur ma hanche et regarde attentivement, puis daigne m’approcher du pauvre type pour lui demander si ça va :

« Besoin d’aide ? »

Il lève le nez vers moi pour voir ce qu’on lui veut. Et là, son visage se mue en un masque de terreur, un truc vraiment pas frais qui augure rien de bon, mais dont je comprends rien non plus.

« Tu-tu-tu-tu… AAAAAH ! Tu es malade ! Monstre ! Ah ! »

Je fronce les sourcils.

« Une pastèque t’est tombée sur la trogne ou bien ?
- AAAAAAAH !
- Mais tu vas arrêter de gueuler ?
- Moooooonstre !
- PUTAIN, mais j’hallucine, merci quoi ! Moi, j’viens te filer un coup de main et tu me traites de monstre ? Attend voir comment tu… Hé ! Hé ! »

J’ai pas le temps de sortir ma poêle qu’il détale comme un lapin poursuivit par une horde de chien. J’ai pas bougé, je pige pas.

Monde de fou.

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Le mec des tomates, je l’ai revu deux fois avant de me rendre compte qu’il était sacrément tordu. Et qu’au préalable, il me suivait depuis mon arrivée sur Clockwork. Et que ça devait être un bon timbré, comme je les attire bien. Bon, ça… ça arrive que je me dis. Ça m’embête plus quand il me suive, hein.

Que je vous en parle, du mec en question : Un naze, tout gringalet, les cheveux gras et les grosses lunettes en cul de bouteille. La chemise boutonnée jusqu’en haut et l’air d’un gros scientifique qu’à jamais vu une femme de sa vie. Vous voyez ? Vous voyez. Forcément, moi, je connais pas les dessous de l’affaire, je pense que c’est juste un type en manque.

Je le pense à la deuxième rencontre. J’étais tranquille en train de me dire qu’il restait plus assez de patates et qu’il m’en fallait en rab pour la prochaine excursion, le nez en l’air avec la mine qui tente de réfléchir à la question genre « mmmmh, qu’est-ce que j’ai bien pu oublier ? ». Enfin, vous mirez la chose, ouais. Je passe sous une enseigne genre, peinarde. Je cherche des crosses à personne. Je pousse la porte, rentre dans le magasin et me dirige vers ce qu’il faut pour nourrir une douzaine d’estomacs. Et là…
Un putain de grand fracas. Le marchant s’affole pendant que tous les clients, dont moi, se retournent dans la boutique pour voir ce qui se passe. Dehors, juste devant la porte, l’enseigne s’est cassé la gueule, juste au moment ou un gus voulait rentrer. Je me dis « franchement, Micha : coup de bol, ça aurait pu être toi, ouais. » Et puis, bonne âme, je vais aider ce pauvre type.
Là, surprise. Sur qui je tombe ? Le scientifique tordu.
Il râle, il dit qu’il a mal, il jure. Le grossier personnage. Alors moi, je me dis, une fois c’est un hasard, deux fois, c’est me prendre pour une buse. Et j’aime pas trop qu’on me prenne pour une buse. Les mains sur les hanches, je l’interroge du regard en mode « je suis pas commode, moi ». Et lui, il lève le nez pour me voir, à nouveau. Et à nouveau, il manque de se faire dessus en gueulant que je suis malade et que j’ai besoin de me faire soigner, que je suis un monstre.

Forcément, la tatane made in Micha part. Coup de Poêle dans sa gueule.

Lui, imprimé dans le pavé.

Et moi, je reprends là où j’ai laissé mes courses.

Mes courses, j’en étais à la fin, alors quand on a pas grand-chose à faire, rien ne sert de s’y éterniser. Me suis dit sur le moment qu’il était de bon ton de rentrer, peut être taper la discut’ avec Oz, vu que le géant était pas du genre à me prendre la tête. Je repars, comme je suis venue, sans demander mon reste et refais tout le chemin en sens inverse. Et je descends les marches une à une sans me soucier de rien.
Ce que je sais pas, c’est que derrière moi, le scientifique barge me suit encore et se prend tous les pièges tendus le long de l’escalier de Clockwork. J’entends quelque « aie » par-ci par-là. Je calcule pas trop parce que j’en ai rien à carrer, et j’arrive en bas, normal.

« Salut Oz !
- Miiiiiiiiiiiiiiiiichaaaaaaaaaaaaaaaaaa… ! »

Je me bouche les oreilles parce que ça fait beaucoup de timbre pour une aussi petite personne. Oz se baisse et me montre un type derrière moi. Je me retourne. Je le regarde. Et je reconnais le tocard qui me piste depuis tout à l’heure et qui marche plus très droit.

« Jeee… viens te… saaauver !
- Ah non mais, ça devient absurde mec ! Faut vraiment que t’arrêtes !
- Tu as… bes-Aie !
- Ecoute, j’en ai ras-le-bol que tu me suives, on va mettre les choses à plat : C’est non. T’es trop bizarre, ça marchera jamais entre nous.
- MONSTRE !
- ça marchera encore moins si tu me traites encore une fois de monstre !
- Vieeeens avec moi ! Nous allooons te soiiigner !
- Bon, ok, tu vas te prendre une dérouiller mon coco, faudra pas venir pleurer !
- Nooooon, ne m’approche paaaas ! Je ne veux pas être contaminé !
- Putain mais… MAIS C’EST SUPER CON CE QUE TU DIS !
- Gnéééééh.
- En fait, il te manque un truc. Genre, un cerveau.
- çaaaaaa vaaaaaa Miiiiiichaaaaa ?
- Ooooooh, un géant ! Un méchant géant, il faut le sauver aussi ! Viieeeeens-là, petit petit petit…
- … Bon, y’en a marre. »

Le scientifique sort de sa poche une seringue et s’approche de moi. J’attrape ma poêle et laisse les sacs à Oz qui me regarde l’air de rien. Le geek se rue vers moi, mais avant d’arriver à mon niveau, il se prend les pieds dans ses lacets défait et se vautre lamentablement. Je lève les yeux au ciel, m’approche, lui écrase la paume avec le talon, attrape sa seringue et regarde ce qu’il y a un l’intérieur.
Le liquide est verdâtre et pas très engageant.

« C’est pour quoi ?
- Gneh ! Ne touche pas à ça, c’est pour te guérir !
- Ah ? C’est pour guérir ?… ça te sera utile, alors.
- N-n-n… Nooooooon ! »

Paf, dans son bras. Et on injecte comme si de rien n’était. Par contre, y’a erreur sur le produit que je me dis en le regardant. J’ai pas tout mis, alors je retire la seringue. Le type se tord de douleur, se tenant le ventre, les cotes, tout ce qu’il peut, allant du sommet de son crâne à ses doigts de pieds. Il se tord, se tord, comme un ver. Et d’un coup…

Il s’évanouit.

« Bon… ça devait pas guérir en fait. »

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« On va se promener ?
- Oooooooh ouuuuuuui !
- Au large alors ?
- Oooooh… Maaaaais jeeeee vaaaaiiiis meeeee faaaaaiiiiireeeee puuuuuniiiiiirrrrr…
- Mais non, si c’est moi qui te le demande, tu ne te feras pas punir.
- Oooooooh… d’aaaaaccoooooorrdd… »

La grosse voix d’Oz résonne. Je grimpe sur l’écume et Oz plonge dans l’eau. Il se met alors à tirer, tirer, tirer très fort en battant des pieds. En quelques minutes, les deux bateaux quittent le port avec à son bord, moi. Et moi seule.

Je me sens un peu comme Reine du monde, et c’est grisant. Et dans ma tête, seulement quelques murmures qui s’étouffent. Je me penche par-dessus la rambarde pour regarder les vagues heurtaient la coque. Nous, prendre de la vitesse. Et très vite, en relevant le nez, je remarque que Clockwork est loin. Je ferme les yeux et je respire.

Je n’entends plus ces voix. Seulement les quelques mouvements sous nos pieds. Infime. Comme des murmures lointains et étouffés par le vent. Je ne réalise pas ce que c’est, ni ce qu’il m’arrive. Mais bordel, ce que je me sens bien. Oz me lâche et part plonger. Il semble ravi d’avoir un peu de compagnie. Ravi qu’on le regarde. Ravi qu’on l’écoute. Vrai qu’on a pas souvent l’occasion de lui taper la discussion. Une grande bouffée d’air dans les poumons, je regarde vers l’horizon, ou il n’y a que la mer bleue et rien d’autres. Ce néant total me fait un bien fou, car j’ai le temps de songer à Lia. De penser à elle. Ma fille. A comment elle me manque, et tout ce temps passé qu’il faudra rattraper. Les moyens à user pour y parvenir. J’étais prête à tout.

Et d’un coup, je me retourne. Il y a un bruit énorme derrière, un truc qui t’en décrocherait les oreilles. Et là, à la place de Clockwork, je vois l’horloge s’effondrer sur elle-même. Mes yeux s’écarquillent sous la surprise. Et là, je m’inquiète.

« Merde… Merde, merde, MERDE ! »

Je ne sais pas quoi faire. Les gars ils sont… dessus. Sur l’île. Tous. Et l’île ? Il n’y en a plus. Qu’un tas, de fumée, au loin.

« OOOOOZ ! ON Y RETOURNE ! »

Oz ne se fait pas prier, lui aussi a senti le choc dans l’eau. Lui aussi voit l’île qui n’est plus. Ce qui était en arrivant. Disparu. On hallucine tous les deux. Il nage plus vite pour revenir. En quelques brasses, on approche d’où on était quelques minutes avant. Et on regarde, les yeux ronds comme des billes. On s’en remet pas. L’île est remontée, et elle se gorge d’eau. Alors Oz gueule :

« LEEEEES COOOOOOPAAAAAAAIIIIIIINNNNNSSSSS ?!! »

On fait le tour des montagnes. Une fois. Deux fois.

Trois fois.

Et on les voit.

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On récupère tout le monde. Et il en manque pas un.

« Putain… vous avez tous de sales gueules… »

Je dis ça et on me fusille du regard. Moi, à côté, j’ai l’air pimpante. J’ose pas demander ce qu’il s’est passé. J’entends leurs voix, à nouveau. Et ça… ça, même si c’est inquiétant, ça me rassure. Ce silence avait pas été aussi bon que je le pensais. J’aurais été seule, face au monde. Et je pense pas pouvoir tout faire moi-même. Et puis, me serais perdue en mer et j’aurais fini par mourir de faim… Non, suis contente de les revoir. Même s’ils sont sacrément cons, des fois.

« Vous abusez. Je ferme les yeux deux minutes et vous rasez une île… »

De nouveau, des regards noirs. Non, je dois le dire, ça m’amuse de les voir comme ça. Je lève les yeux au ciel et soupire un coup. Je devrais leurs filer une mèche de ma coupe afro. Sérieusement, ça leur porterait chance, cette connerie. Sans elle, je me serais retrouvée impliquée dans un truc pas frais…

« M’enfin… »

Oz repart vers le large, sous les ordres d’un second qu’a des entailles au bras, comme partout. D’un capitaine qu’a pas l’air au mieux, mais qui vaille. D’un bosco qui se sent père, d’une Maya qui se remet au chocolat…

« Vous m’aviez presque manqué. »

Je dis ça, comme ça. Puis j’annonce que festin ce soir, vu qu’on est entier. Alors, on est content. Et j’avance vers Jack pour lui causer de deux trois trucs, comme ça au passage. Je me rends compte que s'il y a un taré à qui je peux en causer sans qu’il se foute de moi, ou pas trop, c’est peut être bien lui… Ouais.

« Jack ? J’ai un souci. »

Parait qu’admettre, c’est le premier pas vers la guérison.
Esperons.

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