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Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf.

Rappel du premier message :




Grand Line, 4ème voie.
A quelques miles nautiques de Tortuga, neuvième et ultime île de la 4ème voie.
La fin d'une traque.



Traversant les vagues tel la lame d'un scalpel tranche une carotide, la proue du Fenrir fend l'océan sans s’éloigner de son but, filant à vive allure avant même que l'éclat de l'écume n'ai eu le temps de l'accrocher. La mer gronde sur son passage, les vagues s'élèvent comme pour l’empêcher d'atteindre son but, mais malgré cela la fier navire de la marine ne ralentit même pas, comme insensible à la colère des éléments et à leurs funestes mises en gardes. A son bord, les hommes s'activent en cadence et avec une rigueur toute professionnelle, ramenant à eux le cerf volant géant qui leur a permis de voguer à une vitesse de croisière que les plus vifs esquifs de contrebandier envieraient. Deux jours de moins... deux jours de gagnés à la force des bras et grâce à l'expertise de ses marins et de leur capitaine qui connait la mer comme si elle l'avait enfanté elle-même. Deux jours qui permettront de lancer la manœuvre la plus audacieuse entreprise par la marine de la 4ème voie depuis bien longtemps. Tortuga est sa cible. Et les Sea Wolves sont ceux qui y écriront leurs nom sur le grand livre de l'histoire.


Dans la cabine du commandant, l'ensemble des officiers sont là, entourant comme à l'accoutumé une table couverte de cartes et de rapports d'information divers. L'alcool a été servit avec parcimonie, les cigares ont changé de mains, chacun se prépare physiquement et mentalement tandis que leur capitaine clarifie une ultime fois le plan établi. Et quand tout semble près et que la vigie signale leur destination proche, l'homme-poisson pose son regard sur chacun de ses subordonnés. Il est fier. D'être là. Fier d'avoir tant fait et d'être sur le point d'en faire encore d'avantage. Fier de l'avoir fait avec la meute qu'il contemple. Puis, d'une voix grave ou perce déjà les prémices d'une excitation bridée depuis trop longtemps :

- Tout l'monde est prêt les enfants ?

Signe de tête commun.


- Bien. Alors on y va.




Le Fenrir fend une nouvelle vague gigantesque en deux, faisant fit du ciel qui gronde et de la mer qui enfle. Il n'est pas dit qu'une tempête n'éclate pas dans les prochaines heures. Mais de cela la meute n'en a cure. Tortuga est là, et l'odeur de l'aventure et de la gloire est trop forte.




(...)


Du haut du promontoire de son phare flottant, Jacko l'persifleur tente tant bien que mal de se mettre à l'abri du vent glacial et chargé d'embrun qui le fouette depuis trop longtemps. Mal protégé dans sa cahutte exposée aux éléments, il ne peut que maudire son capitaine pour l'avoir mis de corvée de phare en cette soirée maussade. La mer est déchainée... la pluie ne devrait pas tarder à tomber, et en aucun cas il ne devrait avoir à être là : Son poste semble inutile en ce jours. Guetter la mer ! Surveiller l'arrivée des Sea Wolves du redoutable Contre-Amiral Arashibourei. Pffff... Ils ne devraient pas arriver avant au moins une grosse semaine, les informateurs de la flibuste étant formels : les Sea Wolves arriveront épaulés de toute l'armada de la contre Amirale Ziva, dès que celle-ci aura fini de prendre possession de ses nouveaux locaux à la Gueule. D'ici là il sera bien trop tard, l'ensemble des pirates présents s'étant alors dirigés vers le nouveau monde à la suite de leur chef à tous : le redoutable capitaine Drake. Celui-ci ne devant d'ailleurs pas tardé à arriver pour leur ultime voyage.

-Brrrr...

Et ce maudit brouillard qui arrive en plus de ça. Voilà qui ne va pas aider à rester au sec*... Mais... attendez... Écarquillant grand ses yeux fatigués par l'ennui, Jacko scrute avec plus d'attention un épais nuage de brume qui s'est arraché de la mer, et qui depuis quelques temps se rapproche décidément bien vite de sa position. Sur grand Line on doit éviter de s'étonner à chaque nouveauté, mais ce nuage a vraiment quelque chose de bien trop tangible. De trop concret. Et le fait qu'il se détache à chaque minute de la brume dont il s'est extirpé raffermit le doute qui s'instaure dans l'esprit du pirate. Le doute se transforme peu à peu en suspicion, puis en peur. Et puis il est trop tard... la brume happe le minuscule phare de bois, avant qu'un "Craaaack" lugubre retentisse...
De Jacko et de son phare, nulle trace si ce n'est quelques débris flottant épars, vite éparpillés par les courants puissants de Grand Line. Une oreille attentive pourra tout juste entendre dans la brume les voix de quelques mystérieux esprits vengeurs, fantômes marins à l'aura funeste :


-
Euh... on vient pas de percuter un truc là ?
- Piou.
-Roooh bordel les gars, faites gaffe quoi merde... N'allez pas m'rayer ma coque en roi des mers sur des cochonneries à la dérive hein.



(...)


Du haut de l'énorme Gaillard arrière de Galion qui lui sert de manoir, son chef bien à l'abri du mauvais temps ne remarquera même pas la disparition de ce minuscule avant-poste pirate, happé par la brume pour ne jamais en ressortir. Il fait bien trop sombre, les creux des vagues trop profonds, et le brouillard bien trop épais pour éveiller une vigilance endormie par un flot constant et parfaitement mis au point de désinformation. Car jamais au grand jamais Ziva n'aurait accepté de marcher sur Tortuga, ce qui de toutes façons n'a jamais été dans les ambitions de l'homme-poisson arriviste. Tortuga sera pour les Sea Wolves seuls. Et ils arrivent.


Car bien que confiants par les bonnes nouvelles du retard prévu du terrible équipage de marines d'élite, tous pirates qu'ils sont les plus perspicaces des veilleurs ne peuvent qu'être intrigués par l'arrivée imminente d'un bras de fumée, qui contre toute attente bifurque directement vers l'entrée du port donnant sur les principaux quais de l'île ; là d'où partent toutes les grandes artères de la ville d'épave, là où sont rassemblées ses plus nombreuses troupes et marchandises. Mais le fait est connu, lorsqu'on a plusieurs chefs et qu'on ne communique pas assez, il est difficile de prendre des décisions adéquat sans un sacré temps de latence. Et si les pirates communiquaient entre eux, même sous la bannière d'un seul chef, ça se saurait.  Un pirate est individualiste par nature... Alors lorsque le bloc épais de fumée sombre pénètre dans l'enclave de Tortuga, tous les yeux de la piraterie locale se sont un à un portés sur lui, sans pour autant qu'un petit malin ne juge nécessaire d'en faire la remarque. Le voisin s'en donnera la peine, logique. Ou pas.






Puis, d'un seul coup, une ombre effilée semble surgir de la brume, s'en extrayant en la déchirant telle la lame acérée d'un poignard. Une proue, agressive et pleine de crocs. Celle d'un loup. Puis... la silhouette fine d'un navire de course au centre duquel trône un SmokeDial géant en fin de vie, éructant ses derniers volutes. A son bords, une vingtaine de silhouettes pleines de confiance, s'exhibant sur le bastingage avec une hardiesse toute caractéristique. Et en haut de son mat... Stupeur générale : Une mouette bleue, célèbre fanion de la marine ! Et juste au dessus, celui tant redouté des Sea Wolves !


Tandis que le navire poursuit tranquillement sa course vers une embarcadère de libre, tous les regards exorbités ne peuvent se détacher de cette vision surréaliste d'un équipage dont transpire à chaque geste confiance en soi et la provocation. Nul n'ose émettre un son, et tous regardent sans savoir comment réagir. Ils sont là... Les loups sont là. Les Sea Wolves sont là !

Et tout à l'avant, un profil plus massif que les autres, fermement campé debout sur l’immense tête de loup qui sert de proue au Fenrir et se tenant fermement d'une main au cordage tandis que l'autre repose sur sa hanche dans une attitude pleine de défi : Le contre amiral Toji Arashibourei. Son regard porté droit devant lui provoque des sueurs froides dans le dos des moins braves, tandis que le sourire carnassier peint sur son visage paralyse de frayeur les plus faibles... et derrière lui sa meute gronde comme une seule bête. Leur réputation les a précédé depuis bien longtemps, sapant les forces des frères de la côte ; qui plus est pris sous le coup de la surprise. Si seulement Drake était déjà là...




Près de cinq cents glottes avalent leur salive à l'unisson, tandis que le navire de la marine poursuit sa courte route vers le cœur de la cité pirate.



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  • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei
Premier géant que rencontre Ryuuku, qui plus est qui ressemble à un Wotan, impressionnant... Et premier bateau sur la gueule aussi, les deux ont un effet pas si différent en fait. Heureusement, grâce à un Tekkai et un géant qui vise pas spécialement bien (ou alors qui ne visait pas Ryuuku), le marine s'en sort avec quelques petites coupures à peine après le lancer de bateau. Mais devant lui se trouve maintenant l'imposante masse de vie qui le surplombe de... beaucoup. Comment battre ce genre d'ennemi? Sans pouvoir spécial, il n'y a pas moyen.. Le cerveau du Voyeur tourne à plein régime. Pendant ce temps-là le colosse lui n'attend pas. Le dialogue n'est pas son dada, écraser ça il aime bien. Pas qu'il soit con, mais il sait qu'écraser c'est facile et rapide. Il a observé le champ de bataille et devant lui se trouve Gakuen. Ce sera donc lui le premier à mourir, simplement.

Une orbe sombre dans le ciel attire les objets.Ryu court, et le grand malabar le suivant, il s'écarte en essayant d'aller le plus rapidement. S'éloigner de ce truc noir, sûrement fait par Red, et trouver une place un peu plus ouverte pour s'occuper du mastodonte. Et heureusement après quelques dizaines de secondes, un endroit assez calme où la gravité n'attire que peu le Voyeur se propose à ce dernier.

Le marine voit le géant s'approcher peu à peu, et en deux enjambées il se trouve juste devant le commandant d'élite. Ce dernier, debout, sent la menace arriver. Le titan lève sa jambe, et relâche ses muscles et laisse tomber son pied sur le marine, qui l'évite in-extremis. S'en suit une scène qui de haut, ressemble à un enfant qui voudrait écraser une souris qui se trouve sur le sol. Et ça fait du bruit, car en plus le malabar exprime son énervement par de puissants jurons. Il accélère, et le marine commence à s'essouffler, mais aucune opportunité ne se présente au petit combattant... Ça sent mauvais, il faut trouver quelque chose... Il cherche dans son esprit... Pourquoi pas le Soru? Cette technique si souvent observée chez Red et Toji, qui permet de se déplacer rapidement.

En plus, Ryuuku sait comment ça marche. Frapper sur le sol, rapidement. Y'a moyen, faut juste pas rater son coup.

La jambe se lève, encore dans le même mouvement. Soru! Gakuen tape des pieds. Mais à part lui donner un air ridicule, ça ne fait rien. C'est embêtant. Le pied s'approche, plus le temps d'essayer, juste de se lancer. Le marine se lance et il se retrouve à terre, et déjà un nouveau pied s'approche. Le colosse a vu une faille, il sent que ça va marcher cette fois-ci. Le marine se relève, il n'a plus de souffle. Une petite pensée... Accroche toi mon vieux, ça va le faire. Soru! Et miraculeusement, le marine se trouve une dizaine de mètres derrière le titan. Ce dernier, ne voyant pas le marine, croit l'avoir écrasé. Il soulève son pied, mais ne trouve rien. Il cherche où est passé le petit bonhomme blanc. Et pendant ce temps-là, le commandant d'élite est en train de regarder ses pieds... Il les adore.

Cette sensation de rapidité est incroyable. Savoir se déplacer aussi rapidement, c'est juste incroyable. Le titan va voir. Soru! Le Voyeur se trouve en-dessous de lui. Et dans un petit saut, il déploie sa jambe qui touche les génitales du pirate, et les fait remonter. C'est ça qui fait le plus mal, quand elles vont s'écraser sur les os du bassin. Le géant crie, ça fait mal. Et sur les côtés, tous les pirates se tiennent les leurs, et espèrent que cela ne leur arrivera jamais. Le mastodonte tombe à genoux. Il faut s'écarter, Soru!

- Il ne faudrait pas en abuser non plus... Ça fatigue halète Gakuen.

Bon, c'est pas fini. La plupart des pirates ne bougent pas, mais certains des leurs vont chercher d'autres renforts, la peur commence à prendre le dessus. Mais pour le moment, il faut profiter de cette masse qui est à genoux, le moment parfait, c'est presque trop simple. Le commandant d'élite se met à courir, d'un saut il arrive sur le haut du dos du géant. Mais ce dernier a encore une main libre (l'autre essayant de masser la partie douloureuse), et d'un geste il envoie Ryuuku valser. Ce dernier se fait heureusement arrêté par une maison. Bien sûr, au prix de quelques dommages...

Se relevant, le marine crache un peu de sang. Putain, se relâcher alors que c'était presque gagné, c'est con. T'as fait le con, Brain Master. Mais c'est au tour du titan qui toujours à terre, se tenant les burnes, de se déconcentrer. Le petit homme a été envoyé valsé, il n'y a plus à s'en occuper. Et pourtant... Le marine sort son nouveau fusil. Un beau calibre... Il l'a déjà dit. Il vise, les pirates veulent prévenir le colosse, mais ils n'ont pas le temps.

- Pack!

Une balle dans la tête.

- Pack! Pack! Pack!

Trois autres, le Voyeur vise bien. C'en est fini pour le titan, qui s'écroule au sol. Une mare de sang se formant autour de son visage écrasé à terre. Les pirates s'enfuient, reculent. Ça va attirer l'attention, c'est mauvais, les pirates vont aller chercher les plus grandes forces de l'île.

- Il faut rejoindre Rachel, je le sens mal. Pour l'instant, c'était le petit calibre, mais quand le gros va arriver, ça va être autre chose.. se dit le commandant à lui-même.

Et comme pour vérifier ses dires, une ombre d'une femme suit la course de Ryuuku qui revient vers Rachel et Lin. Mais cette Ombre est puissante, car même Gakuen et son Haki de l'empathie ne la remarquent pas... Elle se déplace, elle arrive, elle se rapproche...
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"Pourquoi ?", "Impossible", "C'est un cauchemars !", "C'est une blague ?"... autant de mots et de questions qui passèrent dans l'esprit de Lin en l'espace de quelques secondes, son corps figé face au visage découvert de son adversaire, se mordant la lèvre nerveusement, des larmes naissantes sous ses yeux. Le temps s'était comme stoppé autour d'elle, son cerveau était comme plongé dans un tourbillon balayant un tas d'informations et de questionnement tout ça pour aboutir à la réponse qui passait en boucle dans son esprit:


*Pourquoi ?*

Steel Monk, ce jeune homme surement un peu plus jeune que Lin, ses cheveux bruns en bataille avec cet épis caractéristique qui partait vers le haut, ce ton familier qu'il employait envers la rouquine et surtout... ses yeux bleus, ce bleu profond qui colore également les yeux de la jeune femme. Après toutes ses années l'on pourrait croire qu'elle pouvait se tromper, mais non, l'homme en face d'elle était bien cette personne qui avait motivé Lin à rentrer dans la marine. Les larmes se mirent à couler sur les joues de notre héroïne.

Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf. - Page 2 Linple11

- Keichi...

Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf. - Page 2 Keiayz11


Ayzami Keichi, le petit frère de Lin, kidnappé dans leurs jeunesses par des pirates était en face de sa soeur, sa grande soeur qui était entrée dans la marine pour lui, qui avait traversé toutes ces épreuves dans l'espoir un jour de le retrouver et l'on peut dire que le destin n'avait pas décidé de gâter cette famille de charpentiers, car pour sûr elle venait de retrouver son frère, mais dans quelle situation ? Keichi inclina légèrement la tête.

- Lin...

Un électrochoc parcouru tout le corps de la marine, comme lorsque la personne que vous aimez vous avoue son amour pour vous, ce genre de frisson résultant d'une forte émotion. La commandante finie de se relever face à son petit frère. Elle serrât les dents et ses poings, murmurant d'abord.

- Pourquoi....pourquoi kei...

Pour ensuite exploser en sanglot.

- POURQUOI KEI ?! POURQUOI LA PIRATERIE POURQUOI TU T'ES EMBARQUÉ LÀ DEDANS ?!

- Tu sais...

- DEPUIS LE JOURS OÙ TU ES PARTIS J'AI TOUT FAIT POUR UN JOUR TE RETROUVER, JE SUIS ENTRÉE DANS LA MARINE POUR TE RETROUVER. PAS UNE SEULE FOIS JE N'AI...

- FERME LÀ !

Son corps tremblant, la rouquine fut stoppée dans son instant de faiblesse.

- Tu ne sais rien de la situation, tu cherchais à me retrouver ? Toutes ces années après ? Bravo et quand je suis partis nos parents ont-ils essayés de me retrouver ? Sont-ils allés voir les forces de l'ordre pour mettre un avis de recherche ?

Elle ne pouvait pas répondre, elle était même désemparée, parce qu'elle ne savait pas, elle n'avait pas souvenirs de ce que leurs parents avaient fait après ce drame, elle ne pouvait pas croire en la réaction si froide et violente de son frère.

- Merde, quand j'ai entendu dire que la seconde des Sea Wolves se nommait Lin je n'ai pas voulu y croire, je me suis demandé comment ma propre soeur avait-elle pu s'embarquer là dedans. Les Sea Wolves vous qui n'avez aucun respect pour la vie humaine, on parle de massacres, de tueries sanglantes, il n'y a pas une histoire que j'ai entendue de vous qui ne mettent pas en cause la mort et le chaos !

- Kei... je...

- Ne m'appelle pas comme ça, tu n'en as pas le droit, bordel il a fallu que tu entres dans la marine, cette organisation pourrie jusqu'à l'os, peuplée d'hypocrites qui font régner une justice illusoire qui ne sert que l'intérêt de ceux qui ont les bonnes grâces du gouvernement mondial ! Pire que ça tu es entrée dans un des équipages réputés aujourd'hui pour leurs cruauté sans limite... qui plus es-tu semble avoir contribuée à cette réputation.

Elle se faisait accabler par son propre frère, elle avait fait tout ça pour la justice, mais aussi dans l'espoir d'un jour le retrouver, chaque mot de son frère heurtait son coeur et l'empêchait de répondre, la heurtant un peu plus à chaque seconde, les larmes ne s'arrêtant pas de couler, ça faisait mal, très mal.


- Et tu oses me la jouer comme ça, à moi ? Tu penses que maintenant que tu m'as retrouvé tu vas pouvoir me ramener chez nos parents et que tout va redevenir comme avant ? Ne rêve pas, je n'ai aucune intention d'abandonner mes nakamas et je n'ai aucune intention de coopérer avec les chiens de la marine.


La commandante ferma les yeux et baissa la tête, essayant de retrouver son calme en vain, elle n'arrivait pas à encaisser ce qui venait de se passer.


- Je...

Keichi s'avança, le regard froid vers sa soeur qui semblait totalement désemparée.

- Maintenant part, tu n'as rien à faire ici.

Les mains de Lin vinrent agripper les épaules de son frère.

- Keichi... je t'en prie.. je...

Elle se tû, le poing de fer de son frère dans le ventre mais elle ne lacha pas.

- Kei...

Elle reprit un coup dans le ventre, faisant taire une fois de plus Lin qui refusait de lacher.

- Je t'ai demandé de partir, parce que tu es ma soeur j'accepte de te laisser partir même si tu es membre de la marine, alors ne soit pas idiote, PARS ! ET NE REVIENS JAMAIS !

Le vide totale, c'est d'un coup ce qui restait dans l'esprit de Lin, "jamais", les mots de son frère venaient de briser quelque chose en elle. Ses mains lâchèrent, elle était debout, face à son frère la tête baissée et les bras le long de son corps. Ce dernier posa sa main sur l'épaule de sa soeur.

- Tu fais le bon choix, inutile de dire à nos parent que tu m'a retrouver et bien sûr... ne te remontre plus devant moi, sinon...

La main de la rouquine agrippa le col du moine de fer.

- Sinon quoi ?

L'esprit de Lin s'était remis en marche, réalisant à quel point elle avait été stupide, réalisant à quel point son propre frère venait de la mettre minable. Elle tremblait toujours, mais un autre sentiment venait de se mêler à la grande tristesse de Lin, un sentiment qu'elle connaissait, mais qui pourtant à ce moment précis semblait si fort, si incontrôlable. La rage était en train de s'emparer du corps de la marine.

- Comment ose-tu...

- Pardon ?

Le poing libre de Lin frappa et envoya valdinguer son propre frère quelque mettre plus loin. Il se releva très vite alors que sa soeur n'avait pas bougé, l'on voyait sur son visage la rage qui l'emplissait.

- J'ai fait tant de sacrifice pour te retrouver... j'ai affronté de nombreuses épreuves... tout ça pour quoi ?

- Ne m'oblige pas à me repet...

- TOUT ÇA POUR QUE MON PROPRE FRÈRE VIÈNNENT ME METTRE PLUS BAS QUE TERRE MOI, NOTRE FAMILLE ET LES VALEURS QUE JE DÉFENDS ?!

Le corps de Lin n'était plus paralysé malgré les larmes qui continuaient de couler.

- Alors comme ça tu as pitié de moi et tu me laisse partir ? Et si je te recroise quoi ? Tu m'ôteras la vie cette fois ?

Un rire nerveux s'échappa de la bouche de la tigresse dont les griffes et les crocs seulement se mirent à pousser.

- Je vais te montrer qu'on n'insulte ni la marine, ni les sea wolves, moi je ne vais pas te laisser partir, Ayzami Keichi dit "Steel Monk".


Keichi vint récupérer sa lance sur le corps d'un pirate.

- Je t'interdit de m'appeler par mon nom de famille... chienne de la marine.

Ce fut le mot de trop, le corps de Lin fut d'un coup propulsé en avant, ses mains se transformèrent et vinrent tenter de lacérer le corps de Keichi qui bloqua le coup à l'aide de sa lance. Le frère et la soeur se faisaient face, tentant de faire plier l'autre, les sentiments de Lin venaient d'êtres broyés par son propre frère et maintenant le pelage roux du prédateur qu'elle incarnait venait recouvrir son corps.

- Un fruit du démon ?!

- Il est temps d'en finir... KEICHI !
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Explosions... vortex de fumée et de flammes autour d'un soleil noir... Choc des sentiments et menaces implacables... les Sea Wolves ont posé le décor et savent jouer leurs rôles à merveille. Figurants et acteurs de secondes zones défilent aux rythme des coups, tandis que déjà les actes les plus attendus de la pièce font sentir leur approche. La pluie répond alors à la débauche de violence qui enfle au sein de la capitale pirate en grondant à son tour, menaçante dans ses nuages qui se rassemblent. Les fusées les traversent en les illuminant de couleurs flamboyantes, avant que les ténèbres d'un trou noir ne les absorbe à son tour ou ne les face dévier aux quatre coins de la ville.
Et au travers du fracas des sabres et des menaces... Un bateau. Dévalant de la Haute ville dans un grondement d'avalanche, chaumières brisés et moellon de pierre en prime. Car transportée par son élan, la corvette file à une vitesse toujours plus grande en glissant de toits en toits, de coques retournées en coques retournées, quitte à tracer son sillon en lettre de ruine !



Mwouahahahah ! Par tous les démons marins des abysses, j'ai l'coeur qui va exploser ! J'peux sentir au travers de mes bottes le plancher vibrer tandis que nous dévalons moi et mon moyen de locomotion improvisé les mètres qui nous séparent encore d'un Greed, qui à ma plus grande joie ralentit pour sa part de plus en plus. Les éclats volent derrière moi, les gens hurlent sur mon passage, et au dessus de ma tête les éléments eux-même semblent perdre raison en basculant entre feu et ténèbres ! Un rictus d'excitation mal retenue s'affiche à moitié tandis que d'une main je me tiens à un cordage de fortune pour me stabiliser des innombrables cahots qui parsèment notre descente. Les chocs me malmènent comme si j'montais un troupeau entier d'hippocampe sauvage ! Mon souffle se fait court, mon coeur accélère... et je souris comme un diable maintenant que j'peux voir le dos et un des quatre visages de mon ennemi juré à quelques dizaines de mètres seul'ment de moi. La mort n'a jamais dû lui parraitre si proche... ni si bruyante huhuhu !

Mais comme l'ont toujours démontré ses quatre faces, surprendre le corsaire n'est pas du domaine du faisable. Le cyborg voit tout... et réagit avec vitesse et puissance. Au moment donc où les innombrables dégâts infligés par ma "monture" se répercutent au bâtiment où s’insérait jusqu'alors le câble où il s'accroche et qui se casse dans un claquement sec ; à ce moment-là donc le corsaire se retourne en plein chute, me foudroyant de ces huit yeux qui se sont déployés en une ligne de bataille menaçante ! Au même moment la gravité en début de vacance profite d'un toit un peu plus résistant que les autres pour faire s'envoler la corvette à à peine plus de quelques mètres du sol, juste assez par ailleurs pour filer au dessus de la tête d'un Ryuuku que je n'aurais même pas l'occasion de voir. Étrange instant de stabilité avant que le sol ne rappelle à l'ordre le trop lourd navire. Instant de stabilité... et donc d'immobilité relative.
Hors on ne devient pas corsaire en jouant les petits bras... Et bien que Greed soit probablement un des moins fort de ses pairs, il est bien décidé à me faire goutter à ses plus terribles pouvoirs. Alors quand je vous parlais de ligne de bataille, voyez plutôt ça comme une batterie de canon ; et pas du p'tit calibre croyez moi. Plutôt du genre rayon laser high tech' acheté hors de prix. Les huit faisceaux laser illuminent un instant le champ de bataille comme une aurore fugace, odeur de métal chauffé à blanc et grésillement pour toutes options. Huit lasers crachés par chacun de ses orbites et qui traversent la corvette et une bonne partie de l'île derrière elle ! La navire et littéralement coupé en deux, perdant même la plus grande partie de sa structure alors réduite en cendre par la puissance des faisceaux conjugués ! Ce qui reste du bâtiment échappe alors à l'emprise du black sun et se répandent dans les rues de la ville basse, traversant pontons et murs de bois avant d'abandonner pour de bon toute lutte.
Et juste au dessus de l'explosion, comme à la frontière entre la lumière ardente des lasers et l'opacité d'un soleil toujours plus noir : la Bête. Greed peut la voir de ses huit yeux, lancée dans les airs juste avant la sublimation et emportée par l'élan de la descente, alors illuminée par l'explosion sous fond d'astre opalin... Souriante comme un démon... Et ses yeux emplis d'une folie sauvage cette fois complétement libérée et dardée sur lui. Un instant le corsaire reste paralysé...



Spoiler:

Puis la bête fond sur lui comme s'abattrait les foudres du dieu noir de la mort et de la guerre ! L'éclair frappe le Shichibukai dans un claquement sec, instantanément suivit par une immense explosion de poussière et de débris qui se répandra en une vague épaisse et puissante dans toute la zone !


Et comme un écho dans l'air, quelques mots arriveront enfin aux oreilles des spectateurs toujours debout :
"Abyssal Requiem !"

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Les explosions font rage dans tous les sens. Sans parler des feux d'artifices jetés par Old Timer en l'honneur de l'arrivée des Sea Wolves, Red a passablement détruit son aile de l'île et Toji s'entraîne sur les planches miteuses comme sur un sac de sable. Si l'on rajoutait à ça le craquement sinistre ambiant des multitudes d'épaves se brisant sous l'attraction du soleil noir, les cris des nombreux hommes présents, pirates comme sea wolves, et les hurlement rageurs de Lin prouvant qu'elle était en forme, la formidable explosion tout ce qu'il y a de plus banale qui déstabilisa tout ce qui, en l'air, était déjà ardemment déstabilisé, passa totalement inaperçue. Surtout aux yeux de Red qui n'y voyait définitivement pas grand chose.

Pourtant, d'un pas sur le côté, il esquiva l'astéroïde qui s'écrasa à quelques pas de lui, du pingouin et de la cp soudain affolée. Il fallait la comprendre, son monde s'écroulait. Et non je ne dirai pas qu'elle venait de perdre le peu de raison qu'il lui restait. Plutôt que ses multiples interrupteurs devaient avoir eu une coupure de courant momentanée.
Mais pour en revenir à la comète qui venait de s'encastrer dans les restes entassés par la paume géante de Bouddha, le Lieutenant Blacrow se redressa dans un bond pour se retourner vers les deux -trois- protagonistes qui la regardèrent médusés. Ou qui essayaient pour l'un d'entre eux. Sur son crâne, deux magnifiques cornes et dans ses mains une gigantesque lame incurvée qu'elle fit jaillir d'entre les décombres. Son regard brûlant se posa sur l'étrange couple que les deux cps ou ex-agents du gouvernement formaient. Et ils pouvaient sentir qu'elle venait de créer autour d'eux un périmètre d'une étrange tension macabre.

Son regard erra un instant sur les gravats, le sol en charpie et les voies d'eaux un peu partout dans chaque voilier qui servait de sol « stable » à l'île. Son œil se porta alors sur le visage maculé de « boue » du lieutenant médecin. Elle sourit et la cp se tassa un peu plus sur elle-même.

-Red. Tu tombes bien. Enfin... Mettons plutôt que je tombe bien. J'aurais besoin de tes bizarreries ténébreuses.
-C'est quoi ça ? Je la connais pas... Elle... elle est... balbutie la cp en se cachant derrière Red, totalement apeurée par cette vision à laquelle elle ne s'attendait pas.

Rachel, elle, laisse glisser son regard sur l'une, puis sur l'autre, toujours camouflé par l'encre. Elle les jaugea. Longuement, faisant monter la pression dans son regard. Et si le lieutenant médecin ne pouvait le percevoir, Stirling, elle, voyait sa respiration enfler, preuve de son trouble. Ce qui ne l'empêcha pas d'ouvrir la bouche pour déblatérer des sottises. Venues d'un autre temps.

-Rossignol ! C'est le démon ! Mon chevalier servant, sauve donc ta princesse de cet horrible...

Mais l'horrible en question l'avait déjà assommée avec le crochet de boucher qu'elle tient par habitude à la ceinture, ou ce qui lui fait office de. Elle attendit le « pof » satisfaisant puis se tourna vers Red, demeurant inflexible et immobile. Il fallait de la concentration pour faire face à une Rachel sans pouvoir la distinguer. On ne savait jamais quand le coup allait partir.

-C'est quoi ça ? Une autre esclave qui t'a juré qu'elle était majeure ? Non parce que d'abord il y a eu ces pussycats, puis les furies se disant ninja et maintenant ça ? Tu les choisis toutes plus folles les unes que les autres ma parole ! (pointant le bout de son crochet vers le visage de Red, elle entreprit de lui retirer cette pâte qu'était devenue l'encre en séchant) Attends ne bouge pas, ça ne devrait pas faire mal... (elle tira d'un coup sec, arrachant la moitié des cils, sourcils et barbe du visage de Red en un instant) Tu vois ? Mais pour en revenir à cette fille, maintenant que tu as fini de faire mumuse avec ton autochtone, tu pourrais peut-être te rendre utile, non ? J'ai un corbeau qui cherche à s'échapper. Mister Crow. Tu veux pas le faire revenir un peu, lui ou son navire ? Voire les deux, je ne suis pas difficile, tu le sais.

A leurs pieds, Stirling ouvrit un œil bien plus lucide que les deux réunis qu'elle posait sur son environnement avant son petit tour au pays de Morphée. Elle avisa Rachel et se figea en croisant le regard hautain que notre faucheuse lui renvoyait. Une seconde, voire deux, où un étrange vent porta soudainement une brume noire autour d'eux et où la flamme imprimé sur l'iris de Rachel paralysa une Stirling encore sonnée.

-En plus elle est moche... ajouta-t-elle dans un reniflement de dégoût et de... jalousie.
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J'inspire, profondément, laissant l'air frais et humide m'emplir les poumons. Ca fait du bien. Une sorte de renaissance ; ou plutôt un réveil. J'me sens neuf, frais, reposé. Autour de moi le bruit des combats me parvient comme en sourdine, alors que pourtant je me trouve en leur sein. Mais j'y suis étrangement serein. Confiant dans ma destiné qui aujourd'hui s'interdira de me faire périr d'une balle perdue ou d'un assassin tapis dans l'ombre. Non, aujourd'hui on abat ses cartes au grand jour ; et je sais au plus profond d'moi qu'j'ai une main gagnante. Alors je ferme les yeux en relevant la tête en arrière sans faire attention au chaos qui m'entoure et me berce presque, tout en continuant à respirer à pleins poumon cet air de poudre et de tempête. Un air digne de moi, de mon histoire, de mes loups.
Et juste devant moi, tandis que je profite de ces instants de calme après ce défoulement de toute puissance ; tandis que la bête rassasiée un court instant me laisse en paix ; pendant ce temps là donc mes mains s'occupent sans que j'y fasse attention. Machinalement, elles palpent et malaxent entre leurs doigts puissants ; jouant ainsi dans la matière avec aisance. Mes ongles s'enfoncent, ma peau caresse et mes muscles plient... Et entre eux les visages de Greed perdent peu à peu toute ressemblance humaine.

Puis comme la bête n'est pas du genre à rester calme si longtemps, elle me revient ; plus enragée et impatiente de poursuivre son œuvre sur notre tant honnis Corsaire. Je repose donc mon regard sur lui, tout en continuant à le maintenir d'une prise ferme à genoux, à mes pieds. Au centre d'un cratère recouvert de restes de plumes d'or, nous sommes donc là, face à faces, prêts pour notre ultime rencontre. Notre ultime confrontation. Et tandis que la vision de mon adversaire refait naitre en moi mes plus sombres promesses de vengeance, je recommence à sourire comme une grimace. Où en étions nous ? Huhuhu.

Déjà son visage de gauche n'a plus de forme distincte. C'est lui qui a encaissé en premier ma plus redoutable technique. Il n'est plus humain, il n'est que morceaux de métal et de chair confondus. Mes mains s'en désintéressent. Elles cherchent, farfouillent, trouve son visage de droite... Elles le tordent, s'y enfoncent et jouent avec lui comme une meute de chiens de chasse s'amuseraient avec une proie à l'agonie. L'homme se débat autant que ces faibles forces le lui permettent. Coup de genou empli de Haki qui lui éclate alors une partie du thorax et des viscères, avant que je ne reprenne sans plus attendre mon jeu. Sentir son sang glisser entre mes doigts est un plaisir que je saurais chérir dans mon cœur comme un doux souvenir. Mais bien vite il n'est plus . Pulpe à nouveaux, dont je me lasse... Visage de derrière, le pire de tous, celui qui lui permet de te parler sans même prendre la peine de se retourner. Que j'ai haï celui-là ! "Pour le petit personnel " que je lui dis tout bas. S'il ne comprends pas, moi je me souviens. Me voilà donc qui sans plus attendre le tords d'une poigne ferme, tout en dégainant d'une main mon gigantesque poignard qui aussitôt scintillera de cette aura funeste qu'est la bête lorsqu'elle l'habite. La haki glisse donc le long de son visage comme un indien de Skypie scalperai un crâne, sauf que cette fois c'est un visage complet et sanglant qui orne maintenant le sol.
Voilà qui est mieux. J'ai horreur des gens qui n'prennent pas la peine de vous darder leur regard dans l'votre, et je n'ai supporté ses quatre tronches hautaines que trop longtemps. Maintenant on va pouvoir parler tranquill'ment. D'homme à homme-poisson. Je le pousse donc négligemment en arrière, tandis qu'il s'affalera en se contorsionnant de douleur. Sa fierté et ses innombrables fonctions de cyborg lui permettent de tenir encore, ce qui n'est pas plus mal. Lui et moi n'en avons pas encore fini.


Nouvelles explosions derrière nous... nouveaux râles d'agonie dans le lointain... Nous n'y prêtons pas attention.



La bête se tourne et se retourne en moi, savourant cette vision de douleur et se léchant les babines par anticipation de c'que j'lui ai promis... Et moi, à la fois maitre et esclave de sa force, je savoure avec elle et je prends de nouveau le temps de contempler notre œuvre avec elle. Quelques minutes plus tôt; j'avais promis au corsaire une mort lente et douloureuse, et il s'agit là de promesse que je sais tenir. Je jubile donc en laissant glisser mon unique œil valide sur la robe autrefois si richement décorée du Shichibukai et maintenant en loque. Ses ailes d'or démantelées sous l'impact de mon Abyssal requiem me font penser à ces légendes d'anges déchus, tombés du ciel pour avoir trop voulu rivaliser avec dieu... Tranchantes comme des rasoirs, une bonne partie d'entre elles m'ont lacéré la peau pourtant épaisse de mes avant bras, sans autre effet toutefois que d'alimenter ma détermination. La colère camoufle de même les coups que j'ai reçu un peu plus tôt, s'y alimentant même comme à la source du vice. Je regarde ensuite chacune des marques de mes propres coups portés et imprégnés dans son corps un peu plus tôt dans son bureau, revivant alors avec plaisir les sensations qu'ils ont laissé dans mes poings.
Puis Greed semble rassembler assez de force pour se redresser sur ses coudes avant de tourner son dernier visage vers moi, entre supplication née de la peur et haine farouche. Comme un déclic, ce contact relance la machine de guerre qui est en moi, et qui se rue sur lui et le soulève d'une simple traction par les cheveux. Ma lame a été rengainée, mon sourire s'est affuté pour elle, et mon regard se retrouve plus perçant qu'un trait de baliste. Et devant cet être tremblant de douleur je me retrouve avec un étrange sentiment de honte en moi. Honte d'avoir eu peur de lui. Honte d'avoir été un jour trop faible devant quelqu'un qui n'a de corsaire que le nom et la fortune. Honteux d'avoir été amené à haïr un être si méprisable. Mais ça c'était avant. Demain, Toji sera un homme neuf. Lavé de ce miasme, de cette souillure. De Greed.


- A... Attends Toji !
- ...
- Ne m.. m...me tue pas. Ton secret... je promets de ne rien dire !
- ...
- Je te laisse un quart de ma fortune. Non attend la moitié, la moitié !
- ...
- J'avouerai tout au gouvernement ! Je leur dirais pour Drake ! Je leur dirais pour tous les marines qu'il a corrompu ! Ta carrière sera alors pavée d'or !
- ...
- A... Alors ? Qu'en dis tu ?...
- ...
- Alors ?! Réponds moi !
- C'est inutile Greed... Ton secret tu l'emporteras dans ta tombe. Ta fortune sera dispersée aux vautour tout comme ta carcasse. Et je n'ai nul besoin de toi pour assoir ma gloire. Tu ne m'es d'aucune utilité vivant.
- M... Mais tu es fou ! Je suis encore un Corsaire ! Un Shichibukai ! Tu n'as pas le droit de me tuer ! Je suis un allié du gouvernement !
- Je n’obéis qu'à une loi, la mienne . "Fais ce que tu veux sera office de loi".
- Que.. ?!
- Tout a déjà été dis tout là haut dans ton domaine. Et nulle loi ni armada ne sauraient te soustraire à ma vengeance.
- Non ne fais pas ça !
- Tu es fini Greed.
- Non arrête !...
- Inutile.
- Raaah ! Va aux diables Toji Arashibourei ! AAAAaaargl !...
- On s'reverra sur'ment là bas.
...
D'ici là, garde-moi une place près du feu, huhuhu.

- AAAAaaargl !...


Et sans plus attendre, je relâche ma prise sur les rennes de la bête, qui se jette pour la curée par le biais de deux mains avides et saturées de haki, s'empressant de déchiqueter le visage, le crâne, puis le thorax de mon tant hais ennemi. L'être déjà sans vie se débat par saccades, en vain tant je me montre implacable dans ma vengeance. Rapidement il n'a plus rien d'humain ni de machine ; il n'est plus rien, il n'est que souffrance et sang. Et moi je ne suis que vie et extase. Je renais ! Je revis ! J'exulte tandis qu'un à un les carcans qui m'enserraient le cœur éclatent comme éclatent les côtes et les os de Greed ! Et je ris. Doucement... puis de plus en plus fort tandis que son sang éclaire mon visage et que ses spasmes se répercutent dans mes bras... Et finalement, quand enfin son cœur mécanique n'orne plus sa poitrine, j'éclate d'un rire victorieux et lucide !


MWOUAHAHAHAHAHAH !!


Dernière édition par Toji Arashibourei le Lun 14 Jan 2013 - 22:28, édité 4 fois
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Beaucoup de choses avait lieux autour de Lin, explosions, hurlements, mouvements de foules, mais rien, non rien qui ne pouvait détourner son attention de son adversaire. Son propre frère s'était révélé être un pirate, un ennemi de toutes les valeurs que défendaient Lin et maintenant ils étaient faces à faces, le bras de la tigresse contre la tige en métal de la lance de Keichi.

- Alors jusqu'au bout tu es devenue un monstre.


- Tu regretteras tes mots quand j'en aurais fini avec toi !


La jambe de Lin s'avança rapidement pour faucher le pirate qui d'un mouvement circulaire se rattrapa en l'air à l'aide de son arme dont il se servit comme d'une perche au sol. Lin ne lâcha pas le morceau et se jeta à nouveau sur son frère, le problème d'une lance comme arme est la portée nécessaire pour s'en servir efficacement et cela ne rata pas, les griffes de Lin se plantèrent dans le ventre du jeune homme qui saisit le poignet de la marine.

- Pas si vite !

Il lâcha sa lance et frappa de son poing de fer le visage de sa soeur, sonnée elle prit un second coup de genoux au ventre qui l'envoya valser plus loin. Cette fois elle se releva un peu plus vite que tout à l'heure.

- Ton fruit te permet d'endurer un peu plus les coups que je t'inflige, mais ça ne te sauveras pas au prochain coup.

Il fonça sur Lin et commença à envoyer ses coups de poings à grande vitesse, sans pouvoir avoir le temps d'y réfléchir Lin tenta de contrer l'assaut de la même façon. Les deux adversaires se faisaient face et se rendaient coup pour coup à vitesses égales, entrechoquant leurs poings par moment et blessant un peu plus Lin qui malgré la force promulguée par son fruit prenait sur elle des coups d'aciers. Aux bouts de quelques secondes la rouquine frappa le menton de Keichi, le déséquilibrant momentanément.

*Maintenant !*


La tigresse souffla un grand coup et amorça un puissant coup de poing en direction du visage de Steel Monk.


- ORAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Elle fit mouche ! Totalement propulsé vers le mur le pirate ne pouvaient pas répliquer, aussi la jeune femme suivie le mouvement et rempila en plantant ses griffes une fois encore dans le buffet de son ennemi et l'écrasant un peu plus contre le mur. Elle fit un pas en arrière soufflant un peu, son frère ne bougeait plus et notre héroïne tentait de reprendre son souffle, malgré les coups reçus elle ne ressentait pas la douleur et n'arrivait même pas à se calmer comme si sa rage ne voulait pas s'éteindre.

- Il est temps....

Elle se redressa et écarquilla les yeux, elle avait baissée la tête quelques secondes seulement pour retrouver son souffle et pourtant.

- D'en finir c'est ça ?


Il était là, collant son front contre celui de la tigresse qui n'arrivait pas à y croire. Le poing d'acier de Keichi vint casser quelques côtes à la commandante.

- J'ai eu tord de te sous estimer, j'aurais dû me méfier de ton tempérament explosif... cependant malgré tout tu n'es pas capable de me vaincre, tes actes sont inutiles.

Il saisit Lin en agrippant son foulard et la renversa au sol.

- Tout comme ton fruit du démon qui est inutile, ta détermination aussi est inutile, tout comme tes idéaux corrompus de marines, inutiles, INUTILE, INUTILE !

Il frappa un grand coup, craquelant le sol sous le Lin.

- INUTILE !

Le bras de Lin agrippa le poing du pirate qui venait de frapper, les crocs serrés comme jamais Lin ne pouvait plus parler, les larmes ne coulaient plus et les griffes de la Sea Wolves étaient en trains d'entailler le bras de son frère qui n'arrivait pas à la faire lâcher.

- T-t-tu...

D'un coup elle tira sur le bras et se redressa, ramenant son frère au même niveau qu'elle. Elle ouvrit la bouche et mordis dans l'épaule du pirate plantant ses puissants crocs dans la chaire du jeune homme.

- Arg !

Après quelques secondes il arriva en s'en sortir, mais pas sans dommage, son épaule étant en sang, même s'il avait l'avantage il commençait lui aussi à être affecté par les coups reçus ! Il fit un autre pas en arrière et récupéra sa lance à terre, regardant sa soeur qui ne semblait même plus être consciente comme si un réel tigre s'était emparé de son corps.

- Regarde toi, tu n'es même plus humaine...

Lin respirait bruyamment, ne distinguant qu'une masse marquée comme "à abattre" face à elle, ses mains commençaient à enfler, les dégâts causés par les chocs contre les poings de fers de son frère avaient l'air d'être importants. Steel Monk commença à faire tournoyer sa lance autour de lui et se mit en garde.

- Cette fois il est temps d'en finir, approche !

La tigresse désormais guidée par sa seule envie de terrasser son adversaire se jeta sans réfléchir et ce qui devait arriver arriva, la lance empala Lin, traversant son flanc gauche.

- C'est terminé...

Il retira son arme et constata avec un léger frisson qu'elle tenait encore debout.

- IDIOTE ! Ça ne sert plus à rien mainte....

La tigresse bondit sans crier gare et faucha l'avant bras gauche de son frère d'un coup de griffe anormalement puissant.

- RARGH ! COMMENT EST-CE POSSIBLE ?!

Il se retourna, voyant sont avant-bras et sa main gauche dans la gueule de la tigresse dont l'apparence avait changé, son pelage devenant plus foncés, ses mains plus massives et son corps même devenant globalement plus massif elle se retourna face à son frère et poussa un puissant rugissement que l'on entendrait surement de très loins, le rugissement sauvage d'une bête blessée qui refuse d'abandonner.
Sans attendre plus longtemps Keichi envoya sa lance, la tigresse esquiva et partie exactement dans la direction supposée par le pirate dont le poing de fer frappa le torse de la bête en plein élan qui se stoppa net, le coup avait sans doute dû se répercuter dans tous son corps, bloquant sa respiration et causant surement d'énormes dégâts. S'en était fini de la rouquine qui ne mit que peu de temps à s'écrouler, Lin avait perdue. Son frère s'avança vers elle et regardât sa soeur qui reprenait forme humaine, totalement inconsciente, puis il regardât son bras gauche.



- Je m'était trompé, tu étais encore pleines de surprises.

Il chancelât et se posa contre le mur, déchirant un bout de sa tunique créant un bandage de fortune au bras gauche. Il ramassa ensuite sa lance qu'il rattacha à son dos et regarda autour de lui, quelques pirates bien silencieux étaient restés n'osant pas encore réagir, quelques mètres plus loin le Fenrir qui semblait être toujours opérationnel malgré les quelques forbans qui essayaient de s'y attaquer.

- Je vais surement le regretter mais bon...

Il se mit à genoux et souleva le corps de sa soeur, prenant aussi le gant de fer sur sa main arrachée au passage. Ceci-fais il se dirigea vers le navire de la marine, les pirates se poussant sur son passage ayant vu la force du jeune homme à l'oeuvre.

- Jamais encore l'on m'avait mis dans état pareils.

Il parlait à sa soeur inconsciente, se dirigeant toujours vers le Fenrir.


- Après m'avoir pris mon bras gauche je devrais mettre fin à ta vie... la bonne blague, comme si c'était facile d'achever sa propre soeur. J'ai eu beau gueuler je ne suis même pas foutus d'appliquer mes convictions jusqu'au point de te tuer, marine ou pas...

Il vit quelques marines se mobilisés un peu partout sur le navire, ils devaient être sur les dents, l'un d'eux repéra le jeune homme et pointa son fusil vers lui. Keichi se stoppa et posa Lin à terre, jetant son gantelet de fer gauche sur elle.

- Voilà un souvenir, j'espère que nous ne nous reverrons pas.


Le pirate leva la tête et hurla en direction du Fenrir.

- SEA WOLVES ! VENEZ CHERCHEZ VOTRE COMMANDANTE !

Après quoi il se retourna et esquiva un tir venant du Fenrir.

- Pardonne moi...Lin.

Puis il partit, Ayzami Lin qui était sûrement en train de se faire rapatrier sur le navire maintenant, venait de subir une cuisante défaite face à son frère.
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Toutes plus folles les unes que les les autres ? Oui c'est une bonne définition... Marrant qu'elle vienne d'une Rachel qui se ballade avec une faux et fantasme à l'idée de voler des corbeaux à un capitaine pirate...

-Non mais... Attend ! T'y vas doucement hein !

Faisant preuve d'autant de délicatesse que de savoir vivre, Rachel abandonne la taupe aux yeux verts sur le sol pour venir arracher brutalement la colle qui recouvre encore les yeux de l'aveugle. Retrouver la vue ça fait plaisir, mais devoir payer en sourcils ça fait cher... Et mal...

-Aieuh ! Vache ça fait super mal ! T'aurais pu faire attention, oublie pas que c'est moi le médecin hein... Et mais... Tu viens d'assommer le contact local du Cipher Pol ?

Regard furieux et possessif, agressivité ouverte, médisance caractéristique... Soit Rachel est jalouse comme un poux soit Red est toujours aveugle. Héhé. Pas de doute, c'est une amélioration très nette depuis le moment ou elle voulait le buter... Enfin, probablement...

-Mais je t'en veux pas, de toute façon, elle était bizarre... Dans sa tête... Enfin, on va s'occuper de ton corbeau...

Saisissant Rachel par l'épaule il la détourne de l'agent au sol et la fait pivoter vers la cible. Le navire volant du capitaine Crow qui vole présentement au dessus de l'ile et dont les myriades de corbeaux luttent férocement pour l'éloigner du nouveau soleil noir de Tortuga.

-L'attirer c'est facile... Mais...

La main de Red se nimbe de ses flammes noires chaque jour plus familières et plus faciles à convoquer, et il écarte largement les doigts tout en levant sa paume vers le bateau... Tel un Jedi de pacotille il se concentre sur le navire, et sur le pouvoir du zoan qu'il perçoit à son bord... Et malgré les efforts du nuages de piafs noirs, le navire cesse de s'éloigner. Puis se met à reculer franchement, lentement mais irrésistiblement attiré par le pouvoir du fruit des ténèbres... Mais pas assez vite...

-Tu ne maitrises toujours pas le Geppou alors... J’espère que t'as pas peur de te retrouver... Toute seule dans le noir...

Et de l'autre main, toujours posé sur l'épaule de Rachel, Red libère aussi le pouvoir de son fruit et dans un plop discret, absorbe la faucheuse dans le trou noir... Elle est gothique, elle devrait s'en tirer... Et surtout ça va lui permettre de...

-Expulsion !

Red inverse le cours du trou noir, balançant tout les débris qu'il a absorbé jusque la en direction du bateau et propulsant en tête de tout ça une faucheuse littéralement catapultée à toute vitesse droit vers sa cible... Classe comme entrée non. Y'a un corbac qui va se faire voler dans les plumes sous peu...

D'autant que Red suit le mouvement...

-Lieutenant !
-Partez pas chef !
-Piou ! (Attends !)

Surgissant entre deux bateaux éventrés par la crise de Red une poignée de marins surgit en faisant de grands gestes... Et vu leurs gueules inquiètes et la façon dont quatre d'entre eux ont délaissés leurs armes pour transporter avec un luxe de précaution ce qui ressemble salement à un brancard de fortune. Quelque chose à visiblement merdé quelque part... Et comme Red est le médecin Rachel va devoir attendre. Pourvu qu'elle le prenne pas pour elle...

-C'est Lin Lieutenant !
-Elle s'est battu avec un type super fort !
-Son frère !
-Hein ?
-Avec une lance !
-Et elle lui arraché le bras avec les dents !
-Mais il lui a fait des trous partout, elle bouge plus du tout et on sait pas quoi faire !
-Sauvez la lieutenant, on vous apporté vos aiguilles !
-Bon montrez moi ça. Posez la ici et écartez vous...

Dégageant une zone plate les marins étalent le drap et dévoilent le corps de la Tigresse... Elle est tellement couverte de sang qu'on ne voit même plus qu'elle est rousse, elle a des blessures pansées à la hâte un peu partout sur le corps, des blessures qu'un rapide examen révèle horriblement profondes et sévères, et elle ne respire qu'a peine...

-Alors Lieutenant ?
-Euh...
-Oh non ! Noooon ! Lieutenant, y'a que vous qui pouvez y arriver !
-Bon, ouvrez la trousse. Et passez moi les aiguilles en bronze... Les petites...

Et Red se déchaine. Plantant des aiguilles sur les points de circulation du sang il réduit l’hémorragie, modifiant la circulation sanguine pour retenir au mieux le sang qui menace de s'échapper à grands flots de la tigresse. Assez en tout cas pour pouvoir retirer les bandages et évaluer précisément les dégâts sans risquer une hémorragie...
Le plus moche est sans aucun doute de le coup de lance... De quelques aiguilles suplémentaire plantées autour de la nuque Red anéantit au mieux les rapports nerveux de Lin. Ce qui lui permet de plonger la main dans la plaie sans la voir se tordre de douleur. La miss est percée de part en part mais la lame a évité les organes qui foisonnent dans ce coin la. Veine de pendu ou bretteur à la précision parfaite... Impossible à dire.

Manquant de temps pour une suture cicatrisante complète Red procède à la fermeture temporaire des blessures les plus graves... Il est couvert de sang jusqu'au coudes mais Lin survivra...

Changeant d'aiguilles, il déroule le reste de son expertise en acupuncture. Les poinst qui vont assurer la rigidité des chairs autour des zones blessés pour ne pas aggraver les plaies à peine refermés, les méridiens vitaux pour renforcer la circulation du chi et plonger Lin dans un sommeil qui permettra à toutes ses facultés de se concentrer sur la régénération...

-Aiguille !


-Aiguille bordel !


-Euh oui pardon... Tenez....

Red se retourne d'un bloc vers la voix inconnue qui vient de lui filer une aiguille suplémentaire. Au milieu des soldats qui viennent visiblement de se faire assommer en douce se trouve un petit type à l'air insignifiant et au grand sourire jovial...

-Mais... Vous êtes qui vous?

Réussissant à produire un sourire encore plus large et plus faux, le type à l'air louche va jusqu'a tendre la main au lieutenant Red. Puis voyant que son vis à vis ne manifeste aucune intention de la serrer, il la remet dans sa poche.

-Je suis Numéro 4. Je suis envoyé par le Cercle des Usuriers pour vous proposer l'ouverture de pourparlers entre notre société et l’honorable équipage des Sea wolfs...
-Et... Aller voir Toji ?
-Certes. Je ne vous cacherais pas que j'ai effectivement envisagé cette éventualité. Mais après analyse de la situation il m'a semblé plus pertinent de vous choisir comme interlocuteur...
-Étonnant...
-Oui, je vois que nous sommes d'accord... Je...
-Aiguille. Une des longues, en argent...  
-Voila... ça ne vous dérange pas si je parle pendant que vous continuez ? Très bien... Conc comme je le disais je représente le cercle des usuriers. Disons que nous...
-Oui oui je sais qui vous êtes... Tenez mettez vous la et faites Nian Zhuan.
-Nian Zhuan ?
-Vous voyez ces aiguilles de couleur différentes? Elles sont en cuivre. Il faut les tourner d'un tour complet vers l'axe du corps. C'est pour stimuler la circulation du chi et j'en ai d'autres à planter en même temps. (Red s'interrompt un instant dans ces soins pour attraper le poignet du type qui tend la main vers la première aiguille ) Et attention. Si tu fais une erreur, je te tuerais trééés lentement... Maintenant continue... Vous voulez quoi ?

Numéro 4 déglutit et efface son sourire jovial pour un air de concentration intense pendant qu'il tourne de façon impeccable la première des aiguilles... Un boulot parfaitement anodin en fait. Du moins pour ces aiguilles la. Mais l'expérience de Red lui a appris qu'il est extrêmement difficile de mentir quand on se concentre sur une tache manuelle rigoureuse...
-Nous sommes inquiet de la dérive actuelle de Tortuga... Les derniers choix du conseil du Crane, vis à vis du corsaire Greed et du Capitaine Drake nous ont couté énormément. Tant en crédibilité qu'en valeurs monétaires...
-Et puis ça commence à sentir le pâté...
-Et la situation actuelle nous porte à croire que notre allégeance au Conseil du Crane n'est peu être plus la solution de survie la plus judicieuse... Et plutôt que risquer d’être détruit en même temps qu'eux, nous pourrions nous accorder sur un arrangement moins dommageable avec vous...
-Le bateau coule, les rats quittent le navire. Vous voulez quoi ? Et vous offrez quoi en échange ?
-Nous souhaitons essentiellement préserver nos acquis locaux. Biens matériels et humains et notre position sur l'ile... En échange de l'assurance que nos affaires seront épargnés, nous sommes disposés à vous fournir une aide locale. Nos hommes et nos renseignements..
-Héhé... Et le butin ?
-Et bien... Euh... Un partage équitable serait...
-Une putain d'utopie. Si vous tentez de mettre la main sur le moindre liard ayant appartenu à Greed, Toji vous retrouvera et vous écorchera un par un... Pour le reste, on n’emmènera ni les bateaux ni les murs... Va falloir faire avec..
-Oui, c'est.. Je suis autorisé à accepter ça, mais...
-Mais ça suffira pas. Vos hommes. Y'a un paquet de criminels primés dedans...  
-Bien sur mais...
-Alors il va falloir faire un geste. Nous en donner quelques uns pour qu'on laisse les autres tranquilles. Ne faites pas cette tête. Je vous offre une occase de vous débarrasser de tous ceux qui vous gênent sans que les autres protestent. Après tout, vous n'avez pas le choix et vous leur sauvez la vie...  
-C'est vrai. Mais ça commence à faire cher...
-Cher ? Pour votre survie et une ile ? J'aime pas trop qu'on se foute de ma gueule alors je vais plutôt te tuer tout de suite avant d'aller m'occuper des autres numéros...

Red relevé un regard qui se nimbe de noir vers son interlocuteur, la lumière semble vaciller autour d'eux pendant que des ténèbres épaisses semblent affluer de partout...

-Non non, ce ne sera pas la peine ! Excusez moi... Vous avez raison. Vos conditions sont tout à fait acceptables. Nos hommes vous prêtent assistance contre ceux du Crane, nous vous laissons le droit de prise et vous remettrons un pourcentage raisonnable des criminels travaillant pour nous... Et en échange vous ne vous occupez que du conseil du Crane et de ses sympathisants...
-Ouais ça parait acceptable...

Red n'a qu'a tendre la main pour que le pingouin lui file le den den auquel il a pensé... Sur le papier tout ça est plutôt bien. Mais le patron c'est le patron...

-Boss ?


Dernière édition par Red le Dim 27 Oct 2013 - 11:15, édité 1 fois
    Rien ne va plus, les jeux sont faits.

    Ils ont pariés les lecteurs. Les billets changent de main, les rires se font gras et nombreux et les bagarres entre perdants commencent. Car ici bas, sur Tortuga, les choses ont bougées. La roue tourne et le casino devient Chamboule tout. Le géant est étalé dans une marre de sang qui provoque des inondations dans l'hectare avoisinant. Greed n'en peut plus de se vider de ses organes et plus une seule de ses quatre faces ne peut plus ni rire ni pleurer. Old Timer s'est vu tomber sur le râble deux fripouilles un peu couillons qui ont fait cesser les feux d'artifices.

    Et moi, je suis là. J'observe comme on me l'a demandé. Je vois et j'enregistre. Je croase aussi, mais même mes semblables ne m'entendent plus dans ce désastre ambiant et ce grondement sourd et interminable que cet étrange boule noire produit. Obligé de planter ses serres dans un bois solidement accroché au sol. J'vous jure, y'a plus de vie. Être un corbeau, c'pas une vie de tout' ! Engagez-vous qu'y disaient. Rengagez-vous.

    J'observe, disais-je. De mes trois yeux. Ouais, Crow, il sait s'entourer des meilleurs. Ceux qui parlent, ceux qui sont intelligents et ceux qui observent. Je suis le plus tranquille, mais du coup, toujours au bon endroit. Ou au mauvais. Là, par exemple, depuis mon perchoir, je peux observer le navire des Sea Wolves qui est la cible des cent pirates du gang des kamas au prises avec les trente marins d'élite des Sea Wolves. Sûr qu'il va y avoir plus de pertes. Kré kré, ça promet du festin, ça. L'un des bons côtés à être au front, on a droit aux meilleurs morceaux. Merci Mister Crow !
    Tiens, en voilà avec une allumette. Enfin, si ça avait été une allumette j'aurais peut-être pas pu la voir. J'suis pas un aigle moi. Donc... une allumette agrandie 103 fois. J'ai toujours eu un don et un faible pour les chiffres. Rain Crow qu'on me surnomme. On va dire que mes trois yeux me permettent de compter plus vite. Et... ah ! Ben il fout le feu ! C'est si simple que ça ? C'est de la triche ! Hé ! Croaaaaaa ! La chair cuite c'pas notre truc alors tu m'éteins ça ! Non, tu parles pas le corbeau, mais comme j'en suis déçu ! Et pour éviter les flammes, les marins doivent s'éloigner. Ils remontent à bord et vont jeter l'ancre au milieu du port. Mais alors ce sont des flèches enflammées qui les acculent. J'lai toujours dit, le nombre fait la différence et les marins vont apprendre qu'être en sous-nombre pose souvent des soucies. Ah ben tiens, les pirates doivent battre en retraite. A case du feu qu'y z'ont allumés. Sont cons en fait. Y'z'on mit trop d'huile.

    Ah ! Quelque chose d'intéressant ! Là-bas ! M'en fous du feu, les chairs carbonisées, je les laisse aux Homme-poissons. Et en parlant de l'homme poisson, seul au milieu de son cratère, le voilà entouré par douze hommes avec flingues et boucliers. Et... Oh ! Old Timer ! Bah ils se les est fait finalement, les deux nuls. Fusils contre tabouret, vous me direz. Ouais, échangez vos billets plus loin, lecteurs, y'en a qui bossent ! Non, allez vous castagner ailleurs ! Croa ! Puisque c'est ça, je déguerpis. Et je m'en fais me rapprocher.
    Assez pour voir l'Old vider un chargeur sur les boucliers de ses collègues. Des balles... qui ricochent et semblent ricocher à l'infini. Ça nous fait donc sept balles qui fusent dans toutes les directions avec pour but Toji. Mais c'est pas assez. Y'a un canon qui se charge derrière la ligne de boucliers. Et... ah ! Les restes de mortiers qui le visent aussi. Y'en a un qui hurle grenade, tiens. Et un autre avec une boite rouge avec écrit TnT. Et encore eu qui hurle 10 contre un sur le poisson... J'AI DIT LA FERME LES PARIS ! CROAAAA !!!!

    Tsss. Les lecteurs sont terribles. Et sinon, du côté de la tigresse et du médecin ? Je me rapproche un peu. Faîtes pas attention. Non, mes trois yeux sont naturels. Comment ogm ? J'ten foutrais du Gouvernement Mondial ! Non, je suis qu'un simple spectateur. Vous occupez pas que j'vous dis. Non, retourner-vous plutôt, les petits cachotiers. Même toi le médecin avec le chapeau, suit le regard de ton nouvel ami. Kré kré. Ouais, dis coucou à Tomoé, à ton pote le voyeur et au couteau qu'elle brandit sous sa gorge. C'est justement le genre de situation qui me plait beaucoup. Plante-le ! Plante-le ! Non, vous non plus vous comprenez pas le corbeau. Tant pis pour moi. Par contre, elle, vous la comprenez, hein ? Elle parle l'humain. Mais si, écoutez !

    -Comme ça tu veux nous vendre ? Je savais que ça finirait d'une manière similaire. Ne jamais accorder sa confiance à un humain. Mais ce n'est pas en ronds de jambes que le cercle des usuriers s'en sortira. Une fois les Wolves et leurs problèmes réglés, nous verrons votre cas et vos droits. Et le cas de ces marines risque d'être réglé plus vite que prévu, n'est-ce pas Lieutenant ? Fit-elle, dédaigneuse et rajoutant un peu de pression sur la gorge de Ryuuku qui, pauvre de lui, n'a rien pu faire ni rien anticiper.



      Aaaaaaah... Quel merveilleux sentiment. Quelle sensation exquise que celle de se laver enfin le cœur avec le sang de son Némésis ! La sens tu toi aussi ma belle ? Cette sensation d'exaltation qui t'envahit l'âme et l'esprit comme le plus doux et le plus pur des spiritueux. Oui ma belle, je sais que toi aussi tu te laisses possédé par elle, tu te laisses inondée de ce plaisir intense. Sauf que là où toi tu vois la joie malsaine d'un acte sanglant, moi j'y ressens une paix intérieur. Une paix comme je n'avais encore jamais senti auparavant. Et tandis qu'entre mes doigts finit de se broyer un cœur encore chaud et humide, le sourire dément se transforme peu à peu en celui d'une béatitude dont je savoure chaque impression. L'air frais du large emplit mes poumons par grandes inspirations tandis que je lève les yeux au ciel ; je savoure, j'imprègne dans chacune de mes cellules la mort de Greed et la fin de ma vendetta. Par tous les enfers d'Impel down que c'est bon Huhuhu ! J'ai la putain d'impression d'rev'nir à la vie ! Chaque cellule de mon corps fête la fin du corsaire et j’exulte encore et encore ! Mes douleurs s'effacent, mes plaies se font oublier... je me sens invincible, intouchable ! Chacun de mes sens s'éveillent ainsi au monde comme pour la première fois, m'offrant chaque sensation comme une redécouverte, comme un cadeau. Et la bête est d'accord avec moi. On se comprends, on se connait. Et même si elle n’apprécie pas l'instant de la même façon que je l'fais en c'moment même, je sais qu'elle aussi saura conserver ce souv'nir comme un doux trésor. Deux facettes d'une âme, deux joies, un même corps, et une même mort pour félicité.


      Mais si les pirates étaient du genre à s'montrer polis et courtois, ça s'saurait. Alors du coup la vindicte de la flibuste ne met pas longtemps à rev'nir à la charge, bien que la mort de Greed ne semble pas en être réél'ment la source. Savent-ils seul'ment qu'il est mort ? Non, probablement pas. L'éventualité de ma propre mort alors ? Possible. Probable même... Ces pirates sont si rancuniers, notamment les vieux. Alors quand Old Timer se dit qu'il peut profiter de l'ocassion pour sauver son job et sa vie par la même occasion, il la prend. Opportuniste le vieux, c'la va d'soi. Opportuniste mais imprudent, car l'aurait mieux fait d'rester de loin et d'continuer à joueur les p'tits malins à l'abris d'la faucheuse qui semblait l'avoir à la bonne depuis un bail. L'a dû avoir un excès d'confiance. D'imprudence aussi pour le coup.
      Je les entends donc arriver. Puis je les vois apparaitre aux abords du cratère tandis que je me reconnecte au monde et au chaos qui m'entoure. Ils se sont préparés ; ils se savent compétents, en confiance... Et Old Timer lance les hostilité sous la forme de sept pralines mortelles qui volent et ricochent en tous sens. Habile le vioque, il veut jouer de style et exubérance. La dynamite vole aussi vers moi, le canon se braque, et les dragées fusent.
      Ralalaaah... Old Timer... vieil imbécile... Tu auras mieux fait d'rester dans ta retraite. Me voir, c'est mourir un peu ; mais se faire voir par mon œil c'est carrément prendre son propre ticket pour l'marcher d'la viande. C'est s'condamner, pur'ment et simplement.


      "Obsidian Balista !"


      Un rond de poussière là où j'avais les pieds, vite traversé par sept balles qui se logent avec une précision redoutable dans le cadavre d'un corsaire qui ne s'est même pas encore rendu compte que je l'avais lâché. La dynamite et le canon s'additionnent aux mortiers qui martèlent la zone, sublimant dans un ultime nuage d'or et de soie les derniers restes de feu Greed le Shichibukai ! Amateurs. Moi qui vous prenais pour des pros... des rois d'la gachettes... Tous viser le même point, alors qu'il est maintenant mondialement connu qu'en détente comme en force je roule ma bosse. Vous l'aurez voulu. TU l'auras voulu Old Timer, vieil imbécile qui s'est laissé emporté par son élan une seule fois, mais la fois de trop. Tu n'comprends donc pas fossile semi-vivant lorsque j'me téléporte face à toi, profitant que tu ais bêtement tiré vers tes hommes plutôt que face à moi pour foncer d'un bond sec directement dans ta direction. Une faille d'une demi-seconde dans le front de ta garde, qui sera largement suffisante pour l'être empli de vigueur et d'énergie que j'suis actuellement !
      Un sourire de démon qui t'apparait donc juste sous le pif, comme un masque grimaçant, une parodie de joie et d'amusement ! Le temps que ta barbe frémisse, un poing vient te comprimer le ventre. Dur, implacable. Il te plie en deux tandis que le sang reflue dans ta gorge. Et avant même que la douleur n'arrive à ton cerveau, tu es soufflé comme la paille dans la tempête. Une bête t'es apparue un instant dans un œil. Tu n'as pas compris. Alors ton corps oscille d'avant en arrière sous l'inertie du choc. La douleur t'arrive, elle est là qui commence à te tordre les tripes. Mais ton corps ne peut fuir, il est maintenue d'une autre poigne qui t'attrape le cou et manque de te le briser sous le choc. Pantin que tu es tu gesticules dans ma main, et je te souris encore et encore. Je vis, je renais. Jamais au grand jamais moi et la bête n'avons été tant en forme Ahahaha ! Et comme cadeau de re-naissance vous vous offrez à moi mes mignons ? Mwouahahah gentil de votre part ! J'voudrais alors savourer ta douleur comme à mon habitude, mais la bête est trop forte ; j'la laisse alors faire, je la laisse s'étaler au monde dans la joie malsaine qui m'envahit.
      C'est donc sans perdre une seconde que mon poing sort de ton ventre endolori pour replongé vers ton front, cette fois sous la forme d'un index menaçant et cruel. La bête plonge dans ta carcasse desséchée, elle se fraie un chemin vers la source, vers ton âme. Et elle si jette alors avec gourmandise et précipitation ! En un insatnt elle dévore tout ! Et quand elle se retire -repue pour un instant seulement tant ma renaissance m'a affamé- tu n'es plus qu'un vieil homme brisé. Une relique d'un autre temps. Un jouet brisé que je deposerai à Impel Down comme une signature et un rappel de ma puissance. Mon Evil's Seal t'a brisé, à jamais. Derrière moi les flammes et les copeaux de corsaire retombent, et je te laisse dévaler la pente sans un regard de plus. Déjà mes yeux se posent sur tes hommes qui me repèrent enfin. Ils ont peur, ils te voient rouler dans la poussière. Leur tour arrive... Ahahahah Monde, attention me voilà ! Je reviiiiiiiiis !




      (...)



      -Putain mais éteignez-moi cet incendie ! Détachez-nous du ponton ! En arrière toute !
      -Aye aye !
      -Rapport !
      -Fynild, Capsard et Jonas sont sur le carreau. Et on a au moins six autre gars mal au point. Blok a perdu une jambe, mais il continue à s'battre avec.
      -Comment ça avec ? Sur une seule jambe ?
      -Non mec, avec sa jambe. Il les tabasse avec héhé
      -Huhu. Et des nouvelles de Mac Brish et d'ses gars ?
      -Ouais ils ont délogé la batterie et sont r'monté à bords y a pas trente secondes.
      -Parfais, alors on s'met à distance. Continuez le feu les gars, faites payer cher à cette vermine la peau des loups !
      -Aye Aye !


      Depuis que les officiers étaient partis faire mumuse dans une chasse aux têtes gouvernantes, on pouvait difficil'ment dire que la situation était rose pour les loups du contre amiral Arashibourei. Cernés de toutes parts à cause de l’incommensurable assurance de leur supérieur, ils devaient faire face à des hordes mal menées mais au combien nombreuses de flibustier à la recherche de gloire et de vengeance à moindre frais. Pas d'chance, les Sea Wolves n'étaient pas du genre à s'laisser écorcher facil'ment, et ce n'était pas la première fois que le nombre jouait en leur défaveur. Pour ainsi dire, c'était même une marque de fabrique depuis que le destin les avait mis entre les mains de l'homme-poisson. La promesse d'une vie de privilège et d'aventure, contre une fin sanglante et rapide. Mais si leurs pertes étaient d'habitude rarissimes, il fallait avouer que cette fois là les pirates mettaient une sacré pression et montaient à l'assaut par vagues régulières. Mais face à un feu roulant d'une trentaine de tireur d'élite sur-armés et parfaitement coordonnés, le moindre assaut était voué à l'échec. Alors ils avaient tiré à peu près tout ce qu'il était possible de tirer sur les marines. Là, la mode était aux flèches... Juste avant y avait eu des fusées explosives, qui sans le soleil noir du lieut'nant auraient sonné le glas du navire. Une seule était passée, sublimant un pan de la poupe et faisant voler dans les airs la réserve de calendriers et de posters dédicacés de l'équipage. Les feuillets volaient ainsi à moitié carbonisés dans les airs, ajoutant leur touche de fantaisie à l'enfer du décor.
      Alors par équipe les loups faisaient des sorties sanglantes pour déloger à chaque fois les canons mis en batterie vers le Fenrir, avant de se replier aussi-sec à l'abri du navire. Pourtant, coups après coups le navire montrait signes de souffrance: le garde fou devenait passoire, les vitres n'étaient plus, les voiles dentelles... même la figure de proue portait autant de cicatrices que le plus vieux des marines présent, morts compris.

      Sauf que là, un nuage de flèches et de feu scintillait dans le ciel, avant de chuter en vrombissant vers l'équipage assiégé. Fort Fenrir risquait bientôt de sonner comme fort "à la Moe", célèbre bar de la marine pris par la révolution. Mais si les officiers étaient trop loin pour intervenir, le navire et la meute n'en demeurait pas pour autant à court d'possibilités.



      -Aaaaah des flèches enflammés ! Ils vont nous carboniser l'Fenrir !
      -Il faut faire quelque chose !
      -Tous aux abris !
      -J'veux pas finir cramé comme Mister Février !

      Depuis l'ombre de leurs officiers extravertis, les trois sous-officiers vétérans de l'équipage se jetèrent donc sous le feu des projecteurs.

      -Du calme les gars...
      -N'allez pas nous faire honte.
      -Gérer la manœuvre et la couverture, on se charge des cures-dents.
      -Vice lieutenant Karl !
      -Adjudant chef Xan !
      -Adjudant chef Rolph !




      Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf. - Page 2 13011811411023780Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf. - Page 2 130118114136948330Tortuga Arc I : Avis d'expulsion version Sea Wolf. - Page 2 130118114156605434




      Et tels trois gardiens de ce lieu sacré qu'était le Fenrir, les sous-officiers apparaissent sur le pont dans des poses d'une badassitude d'une telle violence qu'elles ne peuvent que refléter la frustration de ne pas avoir été mis en avant plus tôt dans les aventures de l'équipage. Karl, Xan, Roplh... trois noms toujours affiliés aux Sea Wolves, travaillant discrètement en fond mais avec zèle. Et voilà l'occasion pour eux de montrer enfin au public de quoi ils sont capables. Les flèches retombent et eux s'élancent dans leur direction. Quelques sauts sur les cordages, les voilà côtes à côtes tout en haut du grand mat, avant de bondir toujours plus haut à l'unisson !



      Les mâchoires du grand loup !

      Les mâchoires du grand loup !
      Les mâchoires du grand loup !



      Et puisant dans leurs incommensurables forces, les trois hommes déclenchent leur plus puissant combo dans les airs : Une immense tête de loup semble ainsi se former derrière eux, avant de claquer ses crocs sur les flèches qui arrivent et qui sont aussitôt soufflées ! Le souffle des coups éteint alors les flammes tout en éparpillant les projectiles qui s'abattent dans l'eau tout autour du navire.
      Et sous les acclamations de tout l'équipage, les voilà qui se réceptionnent ensuite sur le pont, soufflant et suant de l'effort prodigué. Pirates, sachez-le, le loup ne manque pas de crocs pour vous arracher la moelle. Ils se regardent, se sourient, et déjà se préparent à recevoir la prochaine attaque de Tortuga. La journée n'est pas encore finie...





      -Bien joué les enfants.
      -Patron !
      -Toji-samaaaa !
      -Qu'est-c'que vous faites là patron ?!
      -J'suis juste venu chercher un truc. L'est grand temps d'mettre les points sur les "i" à cette bande de rigolo. V'z'en êtes où ici ?
      -Des pertes patron.
      -Beaucoup ?
      -Trop.
      -Hum...
      -...
      -...
      -Et du coup vous v'nez prendre quoi patron ?
      -Un drapeau.
      -Quoi ?
      -Allez m'chercher un d'nos étendards. Et n'mettez pas dix plombes, s'agirait de s'bouger avant qu'ces glandus finissent pas nous faire vraiment du vilain.
      -Vous avez entendu l'boss les gars ? Alors allez lui chercher notre meilleur tête de loup ! Et au trot !
      -Aye aye !


      Et tandis que la meute s'affaire à esquiver dans l'étroite passe les coups du conseil du crâne et la nappe de flamme qui se répand sur l'eau tout en ripostant avec d'autant plus de violence, le vice lieutenant Karl remarque l'étrange comportement de son supérieur qui semble ne pas pouvoir tenir sur lui même en attendant que ses hommes lui apportent ce qu'il a demandé. Les yeux de l'homme-poisson s'activent ainsi fébrilement, ses pieds jouent la danse des cents pas, et son visage semble être illuminé du sourire du gosse qui vient d'arriver en vue de son parc d'attraction favoris.


      -Et vous ? Ça... ça va patron ? Vous z'êtes tout bizarre...
      -Moi ?! Putain d'foutre roux d'mes trois couilles j'me suis jamais senti aussi bien Huhuhu !

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      Silence total.
      Noir total.
      Rachel ne savait plus si ses yeux étaient ouverts ou si elle les tenait fermement fermés.

      Les ténèbres. Elle était dedans. L'étrange sentiment d'être nimbée de tout et de rien. De flotter dans un univers vide et malgré tout oppressant. L'horloge interne détraquée par cette expérience soudaine, il lui sembla vivre une vie entière dans ce monde-ci. Avant de se sentir extirpée par une poigne bien plus puissante que celle du destin. Elle se sentit essorée de toute part, presque effrayée par cette sensation, mais sans pouvoir crier. Pas tout de suite. Elle le put quand alors la lumière se fit. Et que les gouttes de bruine du nuage qu'elle venait de traverser la trempa comme une soupe.

      Elle avait déjà eu cette désagréable impression qu'elle allait mourir. Dans les Allods d'Akeem, lors de sa chute libre durant le combat aérien avec les fous volants. Mais ici, il n'y aurait pas de dragon pour la rattraper. Il fallait faire entièrement confiance à Red. À son fruit. À sa saleté d'initiative... Qu'est-ce qu'il lui avait pris de l'absorber bon sang ! Elle avait juste demandé à attirer le corbeau, pas à l'envoyer en passagère clandestine à bord d'un navire volant ! ...même si tout compte fait, elle était ravie de découvrir un vrai bateau flottant.

      Ravi, ce n'était pas le cas de Crow qui pourtant était débarrassé du pouvoir d'attraction de Red. Et s'il restait encore le Black Sun de ce dernier, ses corvidés pouvaient à nouveau voler tranquillement ou presque. Pas ravi parce qu'il vit soudainement débarquer sur son pont une Rachel nimbée des restes de ténèbres -et de quelques débris épars.
      Prostrée dans son atterrissage, elle remettait ses idées en place et cherchait à contenir la frayeur qu'un tour dans les ténèbres avait réveillé. Y'a des réflexes qu'on ne pouvait contrecarrer. Une fois son esprit reposé, elle se redressa, fit tourbillonner sa faux autour d'elle comme simple menace et enfin avisa Mister Crow. Ce dernier, tout en plumes et en monocle, la fixait avec beaucoup moins de sympathie et de nonchalance qu'auparavant.

      -Alors alors... Vous n'abandonnerez donc pas ? ...Alors alors.

      -Non seulement tu es un pirate et je me dois de t'arrêter. Mais de plus tu détiens un bout de papier qui, me semble-t-il, siérait mieux au gouvernement qu'à toi. Et pour couronner le tout, une dot d'une vingtaine de corbeaux me séduit toujours autant. Donc non, je ne vais pas abandonner.

      -Oh oh...Jusqu'à venir me défier sur mon terrain, dans les airs... ? ...Oh oh

      -Disons qu'ici, je suis à l'abri de tes bombes à moins de ne détruire ton propre navire et que tu ne peux plus fuir sans l'exposer à Black Crow...

      Et qu'elle n'a pas trop eu le choix, mais si Rachel le pensa très fort, elle ne le dit pas.

      -Bien bien... alors si vous avez tout prévu... bien bien.

      D'un geste las d'une de ses ailes noires, une nuée de corvidés et de corneilles jaillirent des ouvertures du navire. Et pour une nuée, c'était une bonne grosse ondée, même. Tout à coup, elle était assaillie par une centaine de corbeaux prêts à défendre becs et ongles Mister Crow et son navire volant. Le pirate s'installa sur le mât et se délecta de la scène. Rachel au prises avec des oiseaux Hitchcockiens volant tels des étourneaux autour d'elle, se retrouva bien trop rapidement à son goût dépassée par le nombre de paires de serres métallisées et de becs jaunes. Mouais. Finalement, venir à bord était une aussi bonne idée que de débarquer sur Tortuga.

      Chaque seconde, deux corbeaux tombaient. Mais chaque seconde, dix entailles supplémentaires zébraient son corps blanc d'un trait vermeil qui jurait avec ses cheveux noirs. La faux tournoyait à une trop grande vitesse pour qu'elle-même puisse en apercevoir le fil tranchant. Jamais elle n'avait été si rapide, mais elle avait bien compris qu'elle était dans une passe bien difficile. Ces corbeaux n'hésiteraient pas à lui crever les yeux ou à la lacérer jusqu'aux entrailles. Et certains en étaient beaucoup trop proches à son goût.

      Jamais elle n'aurait pensé redouter quelque chose aussi soudainement. Car en cet instant, devant la quantité d'adversaires -autant supérieur en nombre qu'en vitesse ou en agilité- elle en venait à craindre pour sa vie. Pas le temps d'essuyer le sang qui lui coulaient dans les yeux, teintant par instant sa vision d'un masque écarlate. À ses pieds, elle piétinait les corps d'une vingtaine de corbeaux, et pourtant toujours autant l'assaillaient. Et depuis son mât, Mister Crow se régalait de la scène. Le poids de son regard l'étreignait. Elle devait se défaire de ces adversaires et vite.

      Il y aurait bien une solution, mais là tout de suite...
      Les silhouettes noires étaient de retour. Et se séparèrent soudain comme toute la nuée s'envolait pour éviter les bombes tant redoutées. Qu'est-ce qu'un trou dans la coque d'un navire volant ?

      -Mais allez donc aider la veuve et l'orphelin vous... s'entendit-elle murmurer, exténuée, sans pouvoir faire un geste pour s'enfuir.

      Mister Crow s'écarta d'un bond pour éviter une écharde de la taille d'un tronc d'arbre qui le visait alors que la détonation devait s'être vue et entendue depuis la terre ferme. Ah le plancher des vaches...
      Sur le pont, un trou béant. L'un des mâts se brisa avec un peu de retard. Crow trancha d'un coup de serres tous les cordages qui le retenaient au navire pour le laisser s'effondrer en contre-bas. Mais lorsqu'il se retourna vers ce qu'il pensait être le corps immobile et brisé de Rachel, il trouva le lieutenant appuyé sur sa faux, brûlée au troisième degré sur une bonne partie du steak tailladé qui lui faisait office de corps naguère blanc de nacre. Et au milieu du visage, deux braises vertes qui brûlaient avec ardeur. Sur son crâne, ses cheveux se nouaient tout seuls pour former les deux cornes torsadées qu'elle avait appris à apprécier.

      Mister Crow, dans un soupir, fit un nouveau geste et la nuée de corbeaux revint à la charge sur le notre faucheuse. Dans le dos de laquelle une étrange volute de fumée virevoltait sous des vents chaotiques que les voiles restantes ne pouvaient sentir. Une volute de fumée, de ténèbres, qui lentement se dressa dans son dos, traçant des filaments noirs qui s'entremêlaient pour former une silhouette démoniaque derrière le lieutenant Blacrow. Une silhouette effrayante car à l'image de la Faucheuse elle-même. Et un corbeau n'est pas stupide, il sait reconnaître quand la Mort est de la partie. Alors dans un chœur de croassements effrayés, ils s'enfuirent à tire-d'aile. L'on ressentit soudain que le navire prenait une courbe descendante preuve que même ceux qui le tractaient jusqu'à maintenant fuyaient un maître incontesté.

      Un sourire jovial et fier fit échos à celui de Mister Crow, plus crispé et bien moins assuré qu'auparavant. Elle se redressa comme elle le put en faisant fi des brûlures qui la tisonnaient ou des coupures qui la tiraillaient. La prise sur son arme s'affermit et elle fit un pas en avant. Vers le capitaine pirate.

      -Tu vois oiseau de malheur ? Je suis la Faucheuse. Et dans l'ordre des choses tu devrais être à mon service, Corbeau de pacotille...
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      Courir c'est long, c'est fatiguant. Surtout après avoir tant utilisé le Soru... Le Voyeur avance, mettant un pied devant l'autre, il manque de tomber à plusieurs reprises, il se rend à peine compte du bateau sur lequel Toji se trouve et qui passe au-dessus de sa tête, il n'a qu'une idée en tête et c'est de rejoindre les autres, se mettre à l'"abri". Puis un bruit se fait entendre, un son qui ressemble au patron qui charge son ennemi. Le travail se fait peu à peu, c'est bien. Cette première partie se fait facilement, c'est parfait. Surtout que là, c'n'est qu'la première vague. C'est l'attaque, c'est le plus marrant, le plus facile. Après le calme la tempête, à c'qu'on dit. Et quand Drake va arriver, on va moins rigoler.

      Enfin bon, c'est pas le calme non plus, mais les quelques pirates sur le chemin du marine ne lui font pas beaucoup de mal. Le plus chiant dans tout ça, c'est la pluie qui commence à tomber. Enfin, ça a ses avantages et désavantages. C'bien, car la pluie ça crée une atmosphère de "recul", les pirates ont plus de mal à se lancer pour attaquer le marine. Mais c'pas bien, car ça réduit la visibilité, puis c'est chiant la pluie, on est trempé avec ce truc.

      Soit. La course continue, et alors que Ryuuku arrive enfin sur l'endroit de débarquement, il glisse soudainement. Le sol mouillé à cause du mauvais temps, on se croirait dans les contrées bien connues de Gelbique où il pleut tout le temps. Il se ramasse sur le dos, ce qui lui fait assez mal. Quelques pirates voyant là une bonne occasion, s'approchent mais déjà le marine est debout. Sauf juste un homme qui se trouve devant lui. Avec un flingue pointé sur Gakuen. Ce dernier lève les yeux.

      - Tu ferais mieux de regarder au-dessus de toi.
      - Tu crois m'avoir avec ta petite ruse stupide? Ahaha
      - Je t'aurais prévenu.

      Et un mat tomba sur le pirate. Pas le temps de regarder d'où ça vient, apparemment d'en haut, Gakuen doit s'écarter dans un bond en arrière. Le mat écrase le pirate tandis que Ryuuku se trouve sur le cul, lâchant une petite expiration, un petit "pfuu" (celui qu'on fait quand on vient d'éviter de se prendre un mat sur la gueule). Classique. Le marine se relève, mais d'un coup d'un seul il sent une ombre qui se trouve derrière lui. Il a le temps de la voir venir, mais pas de l'esquiver. Il place juste sa main au niveau de son cou pour bloquer un possible étranglement. Mais non, c'est un couteau qui apparait, et des mains glacées qui tiennent Ryu bien en place, l'empêchant de se mouvoir presque totalement.

      -Et le cas de ces marines risque d'être réglé plus vite que prévu, n'est-ce pas Lieutenant ? Fit-elle, dédaigneuse et rajoutant un peu de pression sur la gorge de Ryuuku qui, pauvre de lui, n'a rien pu faire ni rien anticiper.

      Bordel, ce couteau est bien placé. pense le Voyeur. Il a affaire ici à une très bonne combattante, qu'il ne faut pas prendre à la légère. Il le sait, Brain Master va devoir utiliser de ses ressources... Il essaye de parler, déconcentrer la femme.

      -Hoey, ça fait grff

      La prise s'est resserrée, coupant comme il faut la respiration de Ryuuku pour qu'il ne parle plus.

      -Tu ne m'auras pas comme ça petit, ne joue pas au plus malin, laisse-toi faire.

      Ne plus pouvoir parler, c'est mauvais pour le Voyeur. C'est grâce aux mots qu'il s'en sort souvent. Mais là, va falloir faire autrement. Déjà, Tekkai. Tomoe sent que le corps du marine se durcit, et pour bien lui montrer qu'il ne doit rien tenter, elle ressert encore le couteau sur la gorge du Voyeur, un filet de sang commençant à couler. Bon, va falloir y aller par une autre tactique alors. Ça, il ne s'y attendra pas. Et de sa main qu'il avait réussi à ne pas se faire prendre par la prise de la naga, il met sa main en-dessous du coude de la naga et d'un coup sec pousse dessus, faisant relâcher la prise de la sirène. Mais ce n'est que pour quelques instants, car avec une énorme rapidité Tomoe revient et met à terre le marine, sur le ventre, les bras de ce dernier dans le dos, écrasé par le talon de la naga.

      Il est bloqué, mais heureusement dans cette position, il peut exécuter un Tekkai digne de ce nom. Il est bien allongé, ses muscles bien tendus, une position parfaite. Tekkai Mais la sirène en a marre, elle n'est pas des plus fortes, mais un coup de dague bien placé sur le derrière de la gorge du voyeur devrait le terminer, elle le sait et va en profiter.

      - Au revoir pitoyable humain... et dans un mouvement, elle abat son arme, mais juste avant de terminer son mouvement, elle lève les yeux au-dessus d'elle, pour voir qu'un bateau est en train de lui tomber dessus.

      Et boum. C'est un bateau qui s'écrase sur le deux combattants, un énorme bateau qui vient du ciel. Et dans cet amas de poussières et de débris, c'est difficile de voir ce qu'il reste des deux adversaires... Sont-ils encore vivants? A voir. En tout cas, aucun des deux n'a eu le temps de s'échapper de cette catastrophe, car un bateau qui tombe du ciel, ça va vite.

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      ]
      Rester imperturbable quel que soient les circonstances. Voila la vraie classe de l'agent de terrain, un flegme parfait et un authentique regard vide et dénué d'expressions qui le rendent parfaitement indéchiffrable pour l'ennemi et lui donnent l'air terriblement impressionnant et maitre de lui... Et parfois, parfois, un authentique j'men foutisme un poil blasé du type que plus rien n'étonne et qui sais combien il est parfois judicieux de laisser pourrir une situation jusqu'a ce qu'elle finisse par se résoudre toute seule...

      -Toji ?

      Et puis arrivent Naga et Ryuuku, l'une tenant l'autre comme un joueur abattant son joker. Menaces, cris, gémissement, victoire à portée de main.. A coté de Red numéro quatre se sent horriblement grillé et se voit déjà dans le rôle du fusible qui saute et qu'on balance à la mer rejoindre son plan de trahison foireux. Dans sa tête il cherche une excuse pour sauver sa peau et tourne vers Red un regard plein d'angoisse.. Surement que le lieutenant aura une solution...

      Mais Red ne négocie pas avec les preneurs d'otages... Et en plus, il est actuellement occupé en ligne...

      -Toji ? Tooojiii ?

      Ryuuku se débat et le sans coule. trop pressé Ryuuku. Un type qui veut négocier faut le le laisser mariner un peu dans son jus... Bon, Red n'est pas l'otage alors évidemment, c'est plus facile. Et puis peut être que Ryuuku a comme le lieutenant entendu ce bruit maintenant familier qui accompagne les trucs qui pleuvent dans le coin...

      Et alors que Ryuuku tombe au sol, que la Naga plonge dessus pour le planter et que Numéro 4 tend la main vers Red pour le supplier de faire quelque chose. Un bateau modèle standard, merde, celui du corbeau, vient s'écraser a quelques mètres devant le petit groupe. Pile sur l'otage et sa proie...
      Le bateau traverse les couches successives qui forment le sol artificiel de Tortuga, projetant une fois de plus poussières et bouts de trucs plus ou moins dangereux. Lin, Red et le pingouin, protégés par les ténèbres ou par leurs techniques ninjas s'en sortent indemnes. Numéro quatre lui se paye une belle buche dans la tête et une empreinte rouge qui accentue encore son air désespéré.

      -Oh mon dieu ! Vous pensez qu'ils sont morts ?
      -Elle non... Regarde, le bateau a atteint l'eau. Et je n'ai jamais entendu parler de sirène qui soient mortes en tombant à la mer..
      -Et votre collègue, vous allez pas le chercher ?
      -Bah, il a le Tekkai et il nage mieux que moi. Il va s'en tirer.
      -Et pour le reste ?
      -Ben.. Vous êtes grillés. Maintenant plus moyen de faire marche arrière mon gars. C'est marche avec la marine ou crève... Ou sont vos hommes ?
      -Un peu partout, rassemblés pour défendre nos installations.
      -Y'a un moyen de les reconnaitre ? Une cocarde ? Un bonnet Rouge ?
      -Oui, le symbole des usuriers. Ils cousent des berrys sur leurs habits...
      -Parfait... (Reprenant le den den Red abandonne l'espoir de joindre Toji pour passer au numéros des sous offs) Ici Red. On a des alliés imprévus. Faites attention, on ne tire pas sur les types qui portent des Berrys cousus sur leur fringues... Je répète, les types avec des berrys cousus sur leurs fringue sont avec nous...

      Puis raccrochant il passe le den den au numéro 4...

      -A toi gros. Lance l'assaut. Que vos hommes attaquent les groupes organisés par derrière et les repoussent vers le port... On va jouer à la nasse. Avec le bordel ambiant et miss queue de poisson partie, va pas leur falloir longtemps pour s’apercevoir qu'il y a de meilleurs endroit que le Fenrir pour mourir...

      Et pendant que numéro quatre transmet les ordres et qu'une nouvelle armée de pirate se lance dans la bataille au cul de la vague précédente. Red de son coté revient à son boulot du moment...

      -Lin ? Lin est ce que tu m'entends ? Il faudrait vraiment que j'aille aider Rachel... Lin ?


      Dernière édition par Red le Dim 27 Oct 2013 - 11:18, édité 1 fois
        Oh son air supérieur avait disparu, oui. Et avec quelle fierté elle s'était faite une joie d'effacer le sourire assuré de son visage de corbeau. Elle s'était relevée, nimbée de ces filaments qui l'enlaçaient, et dans son dos avait grandie la silhouette noire de la Dame. Captivante. Effrayante. Mister Crow recula d'un pas en observant, muet de stupeur, la masse sombre enfler dans l'ombre de Rachel. Et cette dernière s’enorgueillit de cette terreur qu'elle faisait soudain naître en lui. Maître des Corbeaux, il apprendrait à craindre la Faucheuse.

        Elle savait, maintenant. Elle avait conscience de cette Dame qui l'accompagnait, qui toujours restait auprès d'elle et qui se montrait lorsqu'elle avait une chance de se repaître d'une âme comme celle de Potemkin ou Mister Crow. D'après une discussion qu'elle avait eue avec Red et Toji suite aux Allods. Oui elle en était fière, oui elle était joyeuse de voire passer devant le visage de Crow le spectre de la fuite.

        -Mister's Axe ! S'époumona-t-il soudain en envoyant plusieurs ondes tranchantes qui avaient su avoir raison d'une attaque marine de l'amiral Arashibourei.

        Rachel les détourna d'un geste ample et frénétique puis se jeta vers lui pour éviter les deux dernières avant de riposter avec le même genre d'ondes.

        -Le Corbeau fantomatique !

        Le bateau vola en éclats une nouvelle fois, envoyant nourrir le trou noir faiblissant de dizaines de débris supplémentaires. Une poignée de corbeaux s'envola encore, quittant la coque qu'ils soutenaient jusqu'alors, comme des rats le navire. Mister Crow s'envola avec peine pour échapper aux lames mordantes avant de s'apercevoir que même sa retraite était coupée.

        -Le couple de Corneilles !

        Les lames courbes l'avaient pris à revers. De justesse, il s'en débarrassa d'un coup de canne bien placé. Son visage déformé par une peur qu'il n'avait jamais connu, il observa une Rachel fondre sur lui avec bien trop de vitesse à son goût. D'un battement d'ailes, il s'écarta de son chemin avec difficulté, et tandis qu'elle s'encastrait dans les planches d'un navire dorénavant en ruines, une pluie de plumes acérées fondirent sur elle.

        -Mister's Rain !

        Mais entre les planches de bois éparses et la grande lame de sa faux, seules quelques plumes avaient réussies à se ficher dans sa peau déjà tiraillée. Elle ne les sentit même pas. Pourtant, elle resta un temps infiniment long dans son trou. Tant que Crow crut avoir touché au but. S'il avait été du genre à rire, il en aurait profité, et alors le beaupré s'effondrant sur lui aurait pris un plaisir à le faire taire. À la place, les voiles détournèrent juste assez son attention pour que jaillisse Rachel.

        -Les ailes du Corbeau !

        -Mister's Wings !

        Dans un craquement sonore impressionnant, le mât brisa le pont du navire comme un arbre s'effondrerait dans une forêt vierge. Dans ce nouveau fond toujours changeant, Crow s'envola de plus belle en repoussant la faucheuse d'un courant d'air créé par ses ailes majestueusement noires, évitant par la même les deux faux qui le prenaient pour cible.
        Et pourtant, il ne put s'échapper comme il voulait. Une force le retenait. Une force l'empêchait de fuir. Son regard paniqué se porta vers le Lieutenant qui retombait vers le navire plus si volant. Il y vit une main noire, décharnée, presque squelettique, le retenir de sa poigne aussi froide que les plus profondes eaux des mers. Et au bout de ce bras ténébreux, fait de filaments, une silhouette dardait sur lui un flamboyant regard sépulcral. D'un vert profond, pénétrant.

        De son côté, le lieutenant Blacrow, à bout de souffle et les membres gourds, prit le temps d'une dernière respiration avant de tirer avec force sur la chaîne qui la reliait réellement au zoan, se précipitant vers lui, qui fuyait son destin. Alors qu'il ne le pouvait. On n'échappe pas à la faucheuse.

        -Le Corbeau des potences !

        La gerbe de sang lui arracha un croassement et le marqua d'une gigantesque zébrure sur son corps fait de plumes noires et dorénavant poisseuses. Son aile gauche en fut vraisemblablement inutilisable. Peut-être deux-trois tendons sectionnés, qui savait ?
        Il toussa du sang, réalisa que sa douleur n'était pas factice et remarqua que Rachel, maintenant au-dessus de lui, commençait à tourner sur elle-même. Dangereusement.

        -Finalement, une fois ta horde de corbeaux écartés, tu es plutôt faible.

        -Attend attend... je veux bien te le signer ton papier ! ...Attend attend.

        -La Sentence du Corbeau !

        Une vague tranchante avec la forme de centaines de corvidés agglutinés le fit taire. Et accessoirement trancha en deux le navire du maître Corbeau.

        Il se jura, avant de perdre connaissance, que l'on ne l'y prendrait plus.

        Puis il toucha terre.
        Son navire, puis lui, dans un déferlement d'enfer qui traversa les couches de navires entassées ici depuis que le géant y avait élu domicile. Rachel, elle, avait perdu son amie et c'est seule qu'elle suivit la course de Mister Crow avant de s'écraser à son tour dans le cratère de bois, de planches et de clous. Putain de clou ! Mais à la différence du feu volatile, c'est sur ses pieds et avec bien plus de classe qu'elle atterrit sur le plancher des vaches.
        Se redressant lentement en retirant le clou de son pied, elle extirpa Crow de son lit éphémère et le traîna hors de la zone de carnage, sans savoir qu'elle venait d'enterrer Ryuuku et Tomoé sous une tonne bien tassée de gréements et de batteries. A bâbord, elle discerna une voix qu'elle reconnaissait facilement. Celle du médecin Red en pleine conversation avec une autre qu'elle ne connaissait pas.

        Elle surgit soudain d'un amoncellement chaotique de vitres et de tables, faux sur l'épaule et poids mort à forme animale traînant dans sa main gauche, en tandis que le soleil noir se mourait, elle avisa Red et lui sourit.

        -Il faudra que tu me refasse ce coup avec les ténèbres... Et je dirais pas non à un peu de biafine.

        Puis elle détailla l'homme à ses côtés, inconnu, qui ne se fait pas prier pour donner des ordres hésitants. Retourner sa veste fait toujours cet effet là.
        Et enfin, elle avisa Lin, étendue. En sang et avec un trou béant dans le bide. Soudain tendue d'appréhension, elle franchit la distance qui la séparait du petit groupe en quelques enjambées, le crâne de Crow cognant le sol à un rythme régulier.

        -Bon sang il lui est arrivé quoi ? Elle va s'en sortir ? Relevant le regard vers Red qui était plus calme que ne l'aurait laissé imaginer la blessure de Lin, elle prit le temps de calmer sa voix. Où en sont les autres? Tout se passe bien? On mène la partie?

        Puis tout en écoutant la réponse, elle se détourna pour sortir son fameux papier de succession et posa une plume ensanglantée de Crow au bas du document, comme paraphe. Les corbeaux en savaient peut-être pas lire, mais au moins, ils lui appartenaient légalement. Ou presque.


        Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Sam 26 Jan 2013 - 2:48, édité 1 fois
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        Lin était dans le noir le plus totale, seule, accroupie et les mains sur la tête comme lorsqu'on veut que tout s'arrête. Si dans la réalité Red était en train de s'occuper de la commandante, dans son esprit c'était tout autre chose... La rouquine était emplie de remords, de culpabilité comme si ce qui venait de se passer était de sa faute, comme si elle était responsable des choix de son frère et alors que ses plaies étaient traitée à l'extérieur, à l'intérieur elle souffrait.

        *Qu'est-ce que je dois faire ?...*


        Après la douleur la confusion, Lin était tiraillée entre son devoir et sa vie personnelle, elle ne pouvait pas laisser son frère vivre impunément après ce qu'il venait de se passer et même si c'était inévitable elle n'arrivait pas à l'accepter. Face à elle toujours enfermée dans son esprit, un tigre, surement une représentation primaire de cette Lin maudite depuis qu'elle a mangée le Neko neko no mi version Tigre.

        *Qu'est-ce que tu me veux ?*

        Mais elle ne répondait pas, silencieuse et posée à terre tel un pacha, la tigresse toisait Lin du regard de ses yeux dorés et perçants.


        *Laisse-moi tranquille !*

        Elle restait là, silencieuse face à une Lin totalement déphasée avec elle-même. Les deux faces de cet esprit confus se regardèrent, droits dans les yeux, la rouquine savait qu'elle ne pouvait pas rester inerte à ne rien faire alors que dehors tout le monde se battait. Elle savait, non, elle croyait profondément que sa vision de la justice n'était pas erronée et qu'elle devait passer au-dessus de ce qu'il venait de lui arriver pour un jour prendre sa revanche sur son frère. Aussi si une telle blessure psychologique ne pouvait pas immédiatement se refermer elle aurait au moins la volonté nécessaire pour faire avec elle accompagnait les Sea Wolves depuis Reverse Mountain, Toji, Ryuuku, Rachel, Red, l'pingouin, l'équipage, elle ne pouvait pas les laisser tomber... non pas maintenant alors que tout allait se jouer. La marine se releva et s'avança vers la tigresse.

        *La prochaine fois, je serais celle qui restera debout à la fin.*

        Elle passa sa main sur le front de l'animal qui se leva et...

        -Lin ? Lin est ce que tu m'entends ? Il faudrait vraiment que j'aille aider Rachel... Lin ?

        -Bon sang il lui est arrivé quoi ? Elle va s'en sortir ?

        Elle ouvrit les yeux à l'écoute des voix, prenant une grande respiration comme si elle venait de faire surface après une longue séance de plongée. En face d'elle, le ciel et la tête de Rachel qui semble attendre une réponse de Red.

        - M'en sortir ? Qu'est-ce que tu raconte...

        Déclama t'elle calmement, ignorant ce qu'il se passait autour d'elle, elle se redressa naturellement, faisant sauté certaines des aiguilles de Red encore sur son corps.

        *J'ai mal... mais au moins je suis en vie...*

        Sans attendre plus elle tenta de se relever totalement, elle posa un genou à terre et senti dans la poche de son pantalon un poids, il s'agissait du gant que son frère avait laissé. La commandante serrât les dents et finie par se relever totalement, constatant autant que faire se peut la situation autour d'elle. Il était facile de deviner que la bataille n'était pas terminée, aussi elle inspira un grand coup avant de se remettre à parler, saisissant le gant orné de plaque de fer de sa poche.

        - Tant que Tortuga et Drake ne seront pas tombés...

        La tigresse enfila le gant calmement et tout en relevant la tête.

        - Même si je dois finir recouverte de mon propre sang, je n'aurais de cesse de me battre !
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        Une main qui bouge, un soubresaut. Les articulations se délient, le marine se réveille avec une sensation très spéciale : sa tête trempée, se trouve à l'air libre, mais le reste de son corps se trouve dans l'eau. Que se passe-t-il... Il observe sans bouger et voit qu'en fait, sa tête se trouve sous une barque ou du bois en soit, qui le protège comme une cloche le ferait dans l'eau créant une bulle d'air, cette dernière ayant sûrement sauvé Gakuen d'une mort certaine. Délicatement, le Voyeur essaye de bouger ses jambes mais au contraire de ses bras, elles semblent se trouver sous une lourde masse car impossible de les soulever.

        Il est bloqué là, au fond de la mer. Sensation horrible : Il ne peut bouger et personne ne le sait. Il peut crier, mais ça ne servira à rien. La pression de la profondeur donne un peu des vertiges au commandant d'élite et avec ça, ses jambes sont assez douloureuses, elles ont du prendre beaucoup durant la chut (même si Ryuuku était en Tekkai, ça n'a pas suffit).

        Bon, il faut que je réfléchisse à comment sortir d'ici. La surface ne doit pas être trop loin, mais c'est le problème de mes jambes bloquées qui pose souci... Comment me sortir de là sans renverser ma bulle d'air de fortune... pense le marine.

        Quelques minutes s'écoulent, il n'arrive pas à sortir de là. Il a beau tout essayer, s'il se retourne le bois qui le protège de la noyade va sûrement bouger, et sur le ventre il n'arrive à rien. Par ailleurs, heureusement qu'il n'a plus son fruit...

        Soudain, il sent quelque chose lui frôler la main. La sirène? Ce serait étonnant qu'elle soit encore là, elle a du subir un grand choc à cause du navire, mais elle n'est sûrement pas morte elle est trop forte pour ça. Elle a du aller prévenir Drake...

        Encore quelque chose, ou quelqu'un qui passe à côté du Voyeur. Il frissonne, ses membres s'engourdissent encore plus à cause de toute cette eau, il ne saurait attraper ce qu'il y a dehors. Et ça continue, mais peu à peu Ryuuku sent le poids sur ses jambes diminuer. Quelqu'un est en train de le sortir de là. Toji ? Non, il ferait ça de façon plus.... expéditive. Lin et Red c'est impossible, et Rachel semblait assez occupée. Ah mais oui, il reste lui...

        - Piou ? (Le cuistot?)
        - Oh c'est toi, sors-moi et je te revaudrai ça, et cette récompense ce comptera en harengs
        - Piou (Je n'ai pas besoin de toi pour ça)
        - Juste, sors-moi de là
        - Piou (Mot magique?)
        - S'il-te-plaît
        - Piou (Je préfère ça)

        Et quelques minutes plus tard, c'est dans un saut magnifique que le pingouin sort de l'eau avec Ryuuku expulsé. Ce dernier s'écrase sur le sol, tandis que le manchot marche tranquillement et retourne auprès de l'équipage.
        Car oui, il les a ramené tous les deux là où se trouvent Red, Rachel et Lin.
        Et Gakuen est arrivé au bon moment, il arrive quand Lin dit d'une voix forte :

        - Tant que Tortuga et Drake ne seront pas tombés...
        Même si je dois finir recouverte de mon propre sang, je n'aurais de cesse de me battre !


        Ça c'est bien dit. Et même si le Voyeur se tient avec difficulté sur ses deux jambes, il prononce d'une voix bien forte aux trois autres :

        - C'est pareil pour moi ! En attendant, la sirène Tomoe s'est échappée, elle est sûrement partie prévenir Drake. Ce qui veut dire qu'on va avoir un Drake au courant de ce qui se passe, et qui va falloir faire en fonction.
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        - Bon il vient c'drapeau oui ou merde ?

        Le ton est impatient. Pas méchant r'marquez, mais foutrement impatient. Mes yeux s'accrochent dans tous les sens sans pourtant vraiment regarder ce qui s'y trouve, l'esprit étant déjà quelques minutes et quelques miles plus loin. Jamais j'ai pu blairer poireauter... Un truc de faible ça, un truc de mec qui a pas les moyens d'plier le monde à son propre timing. Sauf que là j'suis en famille, alors j'fais contre mauvaise fortune bon cœur. Mais bon, s'agirait d'se bouger quand même hein !

        - L'voilà patron ! Qu'me lache dans un souffle un Xan pris entre quatre feux.

        Brave gars que c'Xan. Rien à r'dire depuis que j'l'ai tiré du tribunal militaire il a toujours été au top. Alors gérer mes p'tites lubies, un navire, l'étroitesse du port et les tirs ennemis, tout ça en même temps ; ben c'est un défi qu'est loin d'être insurmontable pour l'loustic. Sans ça j'lui aurais pas d'mander r'marquez. J'demande pas à mes hommes c'que je sais impossible. Question d'confiance, et de n'pas les envoyer à la mort inutil'ment. Alors du coup, quand j'leur demande de faire un truc, ils savent qu'ils vont en chier mais qu'ils peuvent le faire. Confiance là encore.

        - Merci mon gars
        - Euh patron ?
        - Hum ?
        - Vous avez votre poche qui vibre depuis tout à l'heure.
        - Ah merde le den den ! J'l'avais mis en vibreur pour pas être dérangé avec Greed ! Foutre-roux !

        Et sans plus perdre une seconde me voilà qui fouille frénétiquement mes poches dans un mer'merd'merd' ininterrompu. J'en sort un escargo qui tremble plus qu'un drogué parkinsonienne en manque d'acide.

        - Mushi-mush*.... Raaaah bordel ça a raccroché !


        Forcement, c'est toujours trop tard. F'chier ! Bon ben merde hein, ça devait pas être important. J'oublie donc direct l'affaire pour me remettre tout à mes ambitions, et à mon drapeau à tête de loup que j'ai enfin entre les palmures. Un dernier coup d’œil pour m'assurer qu'mes hommes vont s'en sortir au milieux des flammes et des balles qui sifflent, puis je me dirige vers le bastingage sans plus attendre.
        Au dernier moment, alors que j'suis les deux pieds sur l'garde fou en train de m'arquer pour un saut vers les airs et les quais aux loin, Xan m'appelle précipitamment, un den den à la main. Hum ? Koikiya encore ?... Rapide topo entrecoupé d'explosions et de ricochets de flèches... Ouais bon ok j'vois l'histoire. Red a bien fait, c'est impec' et il s'ra toujours temps d'revoir le contrat à la hausse plus tard. Une emmerde à la fois comme on dit.

        - Parfait Xan. Dis lui juste de dézinguer en direct un des membres des usuriers. D'ma part. J'voudrais pas qu'ils s'en sortent indemnes sur l'moment et qu'ils pensent avoir eu d'la chance ou l'talent pour passer entre les gouttes de l'orage. J'veux qu'ils sentent que leur survie tient juste à notre bon vouloir. Ils sont neuf si j'me souviens bien, alors un d'moins devrait pas poser soucis, même maint'nant. Exécution comme on dit, huhuhu !


        Et sur ces belles paroles me voilà qui traverse l'encablure du port en une série rapide de Geppou, me faisant atterrir sur un quai couvert de cadavres et vide de vie. Mon regard se porte aussitôt sur l’immense grue qui surplombe cette partie des chantiers navals, point culminant de la zone des combats.



        (...)


        Quelques minutes plus tard, une voix puissante éclate dans le ciel. Surplombant les détonations et le fracas des armes, elle se répand dans chaque chaumière de Tortuga, dans chaque ruelle, et surtout dans chaque oreilles des combattants. Tout ceux qui ne sont pas directement en train de se battre ou de mourir lèvent alors les yeux vers le ciel grondant à la recherche de sa source, intrigués et inquiets. Le vent puissant qui enfle minute après minute portent alors les paroles mieux encore que le plus sûr des messagers ou des escargo-mégaphones. Chaque mot est ainsi perceptible avec soin, détachés les uns des autres et dit avec le poids d'une plaque de marbre. Dans le ciel , se découpant des nuages sombres où déjà percent les premiers éclairs : une silhouette. Imposante malgré la distance, irradiante de confiance : Toji Arashibourei. Dans sa main un drapeau qu'il tend fièrement dans le ciel : celui des Sea Wolves, de l'ennemi.

        Et sa voix résonne ainsi dans l'air :




        Écoutez moi bien bande de moules : Greed est mort !


        J'ai moi même ôté le cœur de la poitrine sanguinolente de ce sale fils de chienne !
        Et vous savez tous autant qu'moi à quel point ça a été facile de l'faire !

        Jusqu’ici moi et mes hommes nous sommes contentés d'démonter un à un ceux qu'vous appeliez pathétiqu'ment vos chefs, mais aucun d'entre eux n'a tenu ! Alors si vous n'voulez pas qu'on s'attardent plus sur chacune de vos misérables vies, déposez les armes et implorez la pitié des Sea Wolves !


        Et comme pris par son propre discours, la voix de l'homme-poisson enfle mot après mot comme si la rage qui l'habitait débordait à chaque fois un peu plus. C'est presque comme si la voix de la bête était audible derrière lui. Il en éructe presque lorsqu'il reprend son discours vers la cité en contrebas, comme si cela lui coutait de se montrer d'une quelconque magnanimité :


        Car sachez-le bande de pourceaux sans honneur !

        Vos vies ne vous appartiennent plus ! Elles sont désormais MA propriété !
        Ma putain d'foutue propriété dont je vais pouvoir jouir comme bon me semble par la seule loi du plus fort !
        Drake n'est pas là pour vous défendre ce droit, alors ne comptez pas sur lui pour vous sauver !

        Les misérables têtards que vous êtes ne pouvez rien, alors implorez ma putain d'pitié avant que n'nous prenne l'envie de raser toute cette putain d'île et vos putains d'têtes avec !

        VOUS êtes à MOI ! Toute cette île est aux SEA WOLVES !



        Et tout en crachant ces derniers mots avec une puissante et une brutalité sans pareil, le marine accroche l'étendard de son équipage au plus haut point de la grue, fier bannière symbolisant sa main mise sur ce qui était jusqu'ici le QG de la piraterie locale. Et comme prévue, plusieurs éclairs se décident alors à s'abattre sur les multiples "Signatures électriques" laissées par l'homme poisson sur divers piqués de la grue, encadrant et illuminant ainsi le tableau de la victoire des Sea Wolves !
        Fond de tempête naissante, foudres s'abattant dans une pluie d'étincelles, contre-jour surplombant, drapeau flottant au vent... Dommage qu'il n'y ait pas de reporter du "Panda Enchainé" pour immortaliser l'instant.


        Rendez-vous pirates ! Et implorez pour vos vies !


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        En bon nakama soucieux des effets de style de son capitaine, c'est à ce moment la que Red efface du ciel le soleil noir... Laissant retomber sur l'ile de Tortuga un véritable déluge d'objets divers tous plus ou moins dangereux. C'est un peu comme si tout ces trucs n'étaient maintenu en l'air que par la volonté de Toji et n'attendaient que son ordre pour se prosterner à ses pieds...

        D'ailleurs a propos d'ordres, c'est aussi a ce moment la que les pirates menant l'assaut prennent conscience que ça fait un moment qu'ils n'en ont pas reçu. Et comme tout bon général le sait, un assaut héroïque c'est comme une course à vélo. C'est quand on s’arrête qu'on tombe... Et pendant qu'on écoute le discours et qu'on se met à couvert pour éviter les projectiles, on en profite aussi pour s'échanger les infos... Greed ? Mort... Le géant ? Mort ? Tomoe ? Disparue ? Les autres ? Liquidés... Et en sbires bien entrainés, les hommes de Tortuga savent bien que sans leurs meneurs, toute cette histoire d'assaut commence a sentir un peu le pâté...

        Alors quand, en point d'orgue de cette situation de plus en plus pourrie, les traitres de la guilde des usuriers surgissent derriére les courageux pirates pour les flinguer dans le dos, la réponse ne se fait pas attendre. Sans chef pour gueuler que la racaille meurt mais ne se rend pas, les pirates choississent l'option de la survie et s'empressent pour la plupart de lâcher leurs armes. Évidemment, quelques irréductibles choississent comme partout de continuer envers et contre tout la lutte contre l'envahisseur, ceux la partent mourir sous les balles des sea wolfs, des usuriers, ou plus malins foutent le camp discrètement pour attendre le retour de Drake et continuer à se battre plus tard...

        Affaire rondement menée. Toji 1. Tortuga 0.


        [...]

        -Numéro 4 ? J'ai besoin de savoir comment joindre ton chef...

        Plutôt complaisant depuis qu'il a vu Rachel massacrer le corbeau et Lin et Ryuuku revenir d'entre les morts comme des monstres ressuscités. Numéro 4 ne fait pas d'histoire. Il est clair maintenant qu'il a choisi le bon camp dans cette salle affaire, et qu'en plus comme il a pris des risques inouïs en assurant le contact, nul doute qu'il sera bien récompensé par ses pairs usuriers... Dommage que Toji aime briser les carriéres dans l'oeuf.

        -Mais euh... De toute façon, je vais vous mener à lui...
        -Non...
        -Non ? Pourquoi ?
        -Parce que t'es mort. Tomoe t'a buté.
        -Mais mais... Non... Je suis pas mort...
        -Toji a dit que t'étais mort. Et tu sais. Si tu respires comme si t'étais vivant, si tu bouges et que tu parles comme si t'étais vivant, mais que Toji dit que t'es mort ben... Y'a pas à dire. C'est que t'es mort...
        -Mais alors... Je fais quoi ?

        Red hausse les épaules comme si c'était évident. Puis finissant de ranger ses affaires il se relève et sort un couteau de sa poche. Couteau qu'il envoie d'un geste expert se planter juste entre les deux pieds de numéro 4.

        -Moi à ta place, je me trancherais la gorge...

        Le pauvre numéro 4 en est tout décomposé. Pendant un instant il semble à deux doigts de se liquéfier... Puis se reprend un peu. Après tout, c'est un négociateur né, la parole l'a amené la, la parole peut l'en sortir...

        -Et... Et si je partais en courant et que je ne revenais jamais ?

        Red soupire et secoue négativement la tête.

        -Désolé mec, c'est le boulot...


        Rakkan Shigan !


        Le lieutenant bouge et frappe si vite que numéro 4 ne le voit que quand il s’arrête, sa main a deux doigts de sa poitrine, les doigts écartés comme s'il se préparait à lui arracher le cœur...

        -Allez dégage...
        -Oh ! Oh merci... Merci.. Snif...

        Numéro 4 ne perd pas de temps en remerciements inutile et il tourne les talons pour foutre le camp à toutes jambes vers l’embarcadère le plus proche... Déjà dans sa tête il échafaude le trajet, les gens qui vont pouvoir l'aider, le plan de reconversion qu'il va devoir mettre en place. Mais il n'a pas le temps de faire six enjambées que soudain il se fige... Son regard s'affole, sa main se lève vers son cœur... Et il s'effondre comme une masse, mort avant de toucher le sol. Le cœur broyé par la frappe la plus mortelle et la plus précise que connaisse le lieutenant Red, Rakkan Shikan, la frappe des cinq doigts et de la paume. Si foudroyante qu'une fois frappé on ne saurait faire plus de cinq pas et survivre...


        D'un geste Red indique le cadavre à l'escouade qui a amené Lin. Après tout, c'est Tomoe qui l'a tué. Et Tomoe se bat au couteau.

        -Tranchez lui la gorge et ramenez le au Fenrir.

        Lin et Ryuuku sont repartis comme en quarante et déjà en train d'aller mettre un point final à la reddition locale. Ne reste dans le coin comme au début que Rachel et ses amis Corbeaux, et une agent du Cipher Pol qui après un coup d’œil à la situation préfère continuer à jouer les évanouies...

        -Tu l'as fouillé ? On a une affaire de paperasse en souffrance avec lui non ?


        Dernière édition par Red le Dim 27 Oct 2013 - 11:19, édité 1 fois
          Et juste dans le fond, en arrière plan, tandis que Red annule un pouvoir qui a déjà retourné l'île comme une fourche la terre meuble d'une jardinière au printemps ; tandis que Lin, dans une parfaite imitation de Walters Scott, se relève comme si de rien n'était pour finir de corriger une plèbe en déroute ; Tandis que Toji se lance dans un discours enflammé par des éclairs sur sa propriété privée et les droits qu'il exerçait dessus, le tout dans une pluie qui commençait à tomber drue ; tandis que Ryuuku a raison pour la quatrième fois de l'un des cinq capitaines du conseil du crâne ; tandis qu'Argos rame à qui mieux mieux, investi de la mission qu'on lui avait confié, mû par ce qu'il a finalement aperçu dans la longue vue... Pendant tout ça, Rachel était en grande discussion avec des corbeaux doués de parole mais visiblement durs de la feuille.

          -Non, Crow c'est lui ! Quand il était encore réveillé. Moi c'est Blacrow !
          « Croa... Miss Crow... ? »
          -Qu'importe. Lui, là, ton maître, il t'a donné à moi.
          « Croa... Mon maître Crow est un corbeau d'honneur... »
          -Tu me l'as déjà dit trois fois, ça... Oui, c'est un corbeau d'honneur, donc ce papier dit qu'il n'est justement plus ton maître...
          « Croa... Les Documents de Spencer sont pour nous. Croa... vous pouvez garder* »
          -Ouais, non, mais tu radotes là ! Là ! Tu vois bien que c'est sa signature ! Sa plume, juste au bas de cette page ! Tu es donc à moi, toi et tes amis corbeaux !
          « Croa...Mon maître Crow...* »
          -Non pas ton maître Crow ! Ta maîtresse Blacrow !
          « Croa... ? »
          -Bon, ta maîtresse Rachel. C'est moi, et ça il faut le dire à tous les autres. Vous me suivrez d'accord ?
          -Tu l'as fouillé ? On a une affaire de paperasse en souffrance avec lui non ?
          -TU VOIS PAS QUE JE ME TUE A... Hum, pardon. Se calma Rachel comme le corbeau parlant s'enfuyait à tire d'ailes. Une paperasse... ? Ah oui, sa monnaie d'échange. Oui, je l'ai fouillé, il n'a rien sur lui. Mais je vais tout de même ramener ce corbak à Toji. C'est drôle, j'aurais cru qu'il redeviendrait humain une fois inanimé... et puis quelle quantité d'écume il peut avoir au bec pour un oiseau... Et t'aurais vraiment pas une baignoire de biafine dans le coin ?

          Avisant la cp bizarrement tremblante et les yeux excessivement fermés, Rachel se pencha et la ramassa pour la mettre sur son épaule. De l'autre, elle attrapa Crow par le col de sa queue-de-pie et le traîna derrière elle, direction le Fenrir, sur les pas des deux autres, espérant que le corbeau parlant reviendrait.

          Mais à peine avaient-ils fait une douzaine de pas, dans un mutisme passant totalement inaperçu au milieu des restes de vacarme, qu'une sonnerie étrange retentit. Le genre de sonnerie reconnaissable entre mile...

          Pullu pullu pullu. Pullu pullu pullu.

          -Je croyais que tu l'avais fouillé...
          -Oh ça va, hein !

          Laissant tomber son bardas dans un souffle et une grimace de douleur, elle se mit à fouiller consciencieusement Mister Crow, suivant les sons étouffés de l'escargophone qui manque visiblement d'air pour sonner. Et c'est finalement dans la tête de la canne du corvidé qu'elle découvrit l'appareil visiblement soulagé. Un regard à Red, puis elle se décida à décrocher.

          -Mushi mushi... Allo ? Mushi mushi
          -Oui Mister Crow, nous avons été coupés tout à l'heure. Quelles nouvelles ?
          -Hum hum... diverses... hum hum.
          -Il nous semble voir que la situation empire. Du moins c'est ce que nous disent nos Vigies. Drake vous voudrait à ses côtés pour son arrivée et un résumé de ce qu'il a raté. Revenez vers la flotte. Abandonnez votre observation, et rejoignez-nous. Ayant eu vent de la progression des Sea Wolves, Drake a fait accélérer la cadence et nous sommes en vue de Tortuga. Volez jusqu'au Nord, vous nous verrez vite. Over !
          -Bien bien... …
          GOTCHA.

          Regard étrange envers l'escargophone qui n'a envie que d'une chose, se dégourdir les non jambes et surtout ne jamais retourner dans cette canne. Un peu plus loin, un corbeau à trois yeux s'envole à son tour.

          -Tu l'imites vachement bien...
          -Merci.

          Mais son esprit était ailleurs. Son œil vert avisa un bout de papier caché dans la canne. Et ainsi elle en extirpa une moitié de parchemin, visiblement un plan. Incompréhensible pour elle, mais dont les nombreuses références combatives, les dimensions gigantesques et les nombres extraordinaires au quatre coins du papier lui firent penser qu'une gamine avec un robot-canard y comprendrait sûrement bien plus qu'elle à ce bout de chiffon. Avec un sourire, elle reprit son fatras sur ses épaules et exhiba le morceau de papier à Red avant de lui tendre. Et elle se remit en route vers le Fenrir.

          -Ça nous fait combien de bonnes nouvelles à apprendre à Toji, tout ça ?
          -Ben, au moins trois. Et une mauvaise pour compenser évidemment. Vu que c'est toi qui a répondu, je te laisse la mauvaise. Et comme j'ai les papiers, j'annoncerais les bonnes... Normal non ? Aprés tout. C'est toi le nouveau corbeau.

          Et pendant qu'une nuée de volatiles sans maitres tourne en rond au dessus de la faucheuse, les deux marines suivent Ryuuku et Lin... "Crow est mort, vive Blacrow..."

          -Hey marrant ça. Des papiers adressés aux Sea wolfs. Le sale volatile interceptait notre courrier... Tiens regarde, ça c'est pour toi. T'es passé Commandante... Hey... Moi aussi... Ah non... Commodore ! Héhé, qui c'est le patron, c'est bibi... Tiens, encore un... Fatche ! Bordel c'est énorme ! Je suis Contre Amiral ! Mieux, Sous Amiral...
          -Et du coup. T'es plus gradé que Toji ?
          -Ah ouais...Euh... Si je lui transmet les mauvaises nouvelles. Tu dis rien pour le grade ?
          -Vendu. Termina-t-elle dans un sourire en déchirant sa propre missive.


          Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Sam 2 Fév 2013 - 1:46, édité 1 fois
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          - Patron, on a des nouvelles brulantes. Des bonnes... et une mauvaise.

          - Hum ?

          Le ton est sans équivoque, j'ai une patate d'enfer et j'me sens au sommet d'ma forme ! Alors les mauvaises nouvelles qui voudraient m'faire retomber le brakmar spirituel, j'peux vous dire qu c'est loin d'me rendre jouasse. Et vu la gueule de l'ex-Cipher Pol, ça sent la news bien pourrie du fond d'merdier. Du genre à vous dégueulasser malgré la pluie qui tombe maintenant en trombe depuis que je suis redescendu de la grue en conquérant.

          - Ben drake arrive... alors qu'on est occupé.

          Mon visage reste figé. Comme dans l'attente... Puis j'comprends au mutisme de mon subalterne que ça devrait suffire à m'faire réagir. Alors tout naturel'ment, je réagis.

          - Mwouahahaha mais putain en quoi c'est sensé être une foutue mauvaise nouvelle ?! Tant mieux ! Qu'il vienne le Drake, j'avais justement un trop plein d'énergie que j'lui réservais !


          Et malgré les nombreux arguments au combien pessimistes et mesquinement logistiques du mauvais timing de l'arrivée d'un leader sur une troupe à peine rendue, je resterai hermétique à ses humeurs, souriant comme un diable à la seule pensée du combat d’anthologie que l'approche de Drake me promet. Pensez-vous, le but de notre venue sur Grand Line, juste là qui vient à nous sans se rendre compte qu'il nous facilite la tache ! Huhuhu... bien bien bien...

          Les prisonniers ? Boarf, enchainés dans la cale du Fenrir pour les plus dangereux et les plus lucratifs !
          Tomoe ? Qu'elle revienne cette pinbèche, j'l'attends !
          La flamme de la piraterie ravivée par la nouvelle ? D'ici que Drake pose un pied su l'île, tout ne sera que ruines et morts si un seul de ces cancrelats ose se révolter !
          Lin et Ryuuku mal au points ? C'est des Sea Wolves foutre-dieux ! Et pas les moins hargneux !
          Les usuriers ? La terreur devrait les pousser à tenir leurs obligations, du moins tant que l'on gagne ! Où pourraient-ils fuir ou cacher leurs biens de toutes façons ? Et si l'ont perd... Bah, on ne perdra pas.
          Tortuga n'est plus le QG de la piraterie, mais rien d'autre qu'une prison à ciel ouvert ! Oh bien sûr on ne pourrait jamais leurs courir tous après s'ils décidaient tous de fuir au hasard de Grand Line... Mais l'idée même du sort que je réserve à ceux qu'on rattraperait devrait calmer les plans de fuite. C'est l'avantage d'avoir son nom interdit de prononciation dans plusieurs pays ; ça vous aide pas à recevoir des lettres d'amour, mais niveau intimidation c'est signe d'un bon pédigrée.
          Non, je reste persuadé que nul ne fera le malin tant qu'ils nous sauront à proximité de leur île et assez en forme pour tous les écorcher avec un épluche patate. Et croyez-moi, dans la marine on apprend à éplucher les patates sans avoir beaucoup à s'fatiguer.



          Et puis... Comme si j'n'étais pas déjà assez remonté comme ça... Les bonnes nouvelles qui pleuvent derrières. Et là quand j'vous parle de fébrilité, j'peux vous assurer que j'ai pas vu beaucoup d'mômes plus tremblants d'excitation quand j'ai droit aux rapports de mes hommes. Et lorsque j'ai devant moi une Rachel qui étend à mes pieds un corbac encore à moitié baveux, j'vous jure qu'à un moment j'ai cru qu'ma tête allait s'couper en eux tant j'me suis mis à sourire. Sans déc'... Crow ! Ce brave p'tit Crow qui avait accepté qu'à moitié ma proposition de rejoindre nos rangs... Et qui dit accepter à moitié, dit aussi refuser à moitié. Et j'compte bien lui apprendre à c'fichu corbeau d'malheur qu'on n'refuse pas une proposition d'ma généreuse personne sans en payer le prix fort. Mon regard étincelle donc de vice et de cruauté tandis que je contemple la masse de plumes noir à ma merci. J'peux même vous dire avoir vu plusieurs d'mes propres hommes de reculer d'quelques mètres à c'moment, eux pourtant habitués à mes pulsions. Drake arrive, mais j'en peux plus d'attendre ! Crow, mon brave petit piaf, tu veux bien m'aider à patienter un peu plus ? Aaaah j'savais qu'tu s'rais d'accord ! T'es un prince ! Juste histoire de m'maintenir en l'état pour le face à face avec ton chef.

          - Rolph.

          La voix est douce, presque chantante.

          -Patron ?

          Mes yeux ne se détournent pas du corbeau, comme fascinés rien qu'à la simple pensée de ce que je lui réserve.

          - J'ai toujours rêvé de me faire un manteau d'hiver en plume de corbeau.
          - Pardon chef ? J'ai pas bien comp*...
          - Prends deux-trois gaillards avec toi, et plumez moi c'putain d'foutu corbac avant que j'ne m'en charge moi-même version scalp.

          Là le ton a changé ; plus rapide, plus vif. Avec des accents malsains nés d'une impatience et d'un sadisme tous juste contenus. Un peu comme l'impression que donn'rait le son d'une lame rouillée glissant sur un os. Et comme Rolph sait que rien d'bon n'arrive lorsqu'on discute avec moi dans ces moments là, il obtempère au plus vite. Dommage que l'corbac soit pas plein'ment conscient.... Dommage oui... Mérit'rait presque qu'on attende ? Non ! Maint'nant ! La bête le veut tout d'suite !

          - Puis vous l'tremp'rez au bout d'une corde dans la flotte. J'veux voir la vraie gueule de c'fumier.
          - B... bien patron.
          - Et puis j'voudrais aussi vérifier si l'manteau d'plumes deviendrait alors un manteau d'peau humaine.
          - Glups...
          - Dans l'genre salissant merci. J'préfère être sûr avant tu comprends.
          - Euh... ok patron.


          Et trois sea Wolves de plus volent dans les plumes d'un corbeau qui a été trop indécis pour son bien. Enfin... c'est plutôt les plumes qui volent sur les Sea Wolves là. Moi j'profite du coup du spectacle en amateur d'la chose, tout en écoutant d'une oreille les rapports de mes hommes et les différentes stratégies qui s'offrent alors à nous. Quelques mots à voix basses sortent ainsi doucement de ma bouche pour seules réponses, comme si j'étais déjà ailleurs. Je le suis. ON l'est la bête et moi. On est à Crow. On est par son biais déjà à Drake. A la fin de Grand Line. A la Gloire. Ou à la mort. Je suis ailleurs... on est ailleurs.
          Une histoire de plan... oui oui bien... dans la nouvelle veste que m'apporte un matelot zélé et inquiet d'mes blessures. Mes blessures ? Ridicule. Drake qui arrive au nord... bien bien oui... Et un type emmitouflé dans d'drôles de tissus. Numéro deux qu'on me l'présente. Je n'regarde même pas de plus d'un quart de l'oeil, mais je sens sa peur transpirer à travers ses vétements pourtant épais. Il sait qu'il est pas l'premier à v'nir nous voir. Oui, plus de plumes encore. Qu'il n'en reste plus une seule... Hum ? Numero deux oui c'est vrai. Tomoe a tué ton prédecesseur dis-tu?

          - Non. C'est nous qui l'avons exécuté.

          Que j'lui dit tout naturellement et sans la moindre gène. J'le sens qui accuse le coup. Et la vision d'un ancien adepte de crow en phase de déplumage par une bande de marines qui rigolent grass'ment, ainsi que les autres membres du conclave à l'exception de Tomoé qu'on rassemble, vivants comme morts ; tout cela ne l'aide pas à retrouver d'sa prestance. Mais comme j'ai pas l'humeur locase, surtout envers un sous fifre de sixième zone comme lui, il s'pousse à s'ressaisir et relance les pourparlers, histoire d'être sûr de chez sûr que les termes vus avec Red seront respectés.
          J'le coupe. Calmement mais avec fermeté, comme si rien que d'prendre le temps de quitter mon spectacle pour lui adresser la parole me coutait. Ah il veut mettre les choses au point ? Ah il veut s'assurer qu'on tiendra nos enguag'ments ?! Ben écoute ça coco, avant que je n'te l'écrive à même la peau.

          - Écoute moi bien p'tit père.
          - ... Silence effrayé.
          - Si toi ou tes marioles de copains s'prenaient l'envie d'nous doubler ou bien d'nos priver d'un seul putain d'berry...
          - ...
          - ...J'peux vous jurer qu'aucun océan ne sera assez vaste pour échapper à notre vengeance.
          - Glups !
          - Alors non seul'ment vous allez tenir votre putain d'accord...
          - ...
          - ...mais en plus vous allez veiller à c'que ce soit pas l'boxon en notre absence.
          - V... v.... votre absence ?
          - Ouais...




          Et comme à c'moment là Crow a fini d'redev'nir aussi rose qu'à la sortie d'l'oeuf et commence la trempette, je lance un puissant cri de ralliement dans l'ciel. L'attention de tous mes loups est alors captée, ainsi que celle de bon nombres de pirates encore entre liberté et reddition. Puis l'ordre fuse :


          C'est décidé les loups ! Drake vient à nous et il ne sera pas dit qu'un Sea Wolf ne va pas au devant du danger à son tour ! Nous irons donc à la rencontre de celui qui prêtant vouloir dev'nir Yonkou !

          Finissez d'embarquer les prisonniers ! Mettez en état le Fenrir ! Pansez vos plaies !
          Car voici venu l'grand soir ! Allons écrire l'histoire dans le sang des Drake's Pirates !

          Et quand nous aurons fini avec ce flibustier du dimanche, nous reviendrons ici ripailler et fêter notre aventure comme jamais encore nous l'avons fêté !
          Et si par malheur cette racaille de flibusterie ne nous accueille pas de nouveau en courbant l'échine, nous leur apprendrons alors la vraie signification du mot Terreur !


          Sea Wolves ! Seuls contre le reste du monde !...


          ... ET QUE LE RESTE DU MONDE PRENNE GARDE !

          Hurle la meute diminuée mais au moral intact.


          Et mon regard retombe alors implacablement sur un Numéro deux comme écrasé par la présence des Sea Wolves autour de lui. Et dans ces yeux il peut voir la bête qui se lèche les babines à la seule idée de ce que je pourrais lui demander de lui faire subir. La "Terreur Abyssale" qui l'enserre alors finira de lui glacer les os et d'éventuelles velléités de soulèvement.


          Puis tandis qu'un Red l’emmène régler les menus détails de l'organisation où il est passé maitre, un Rolph revient vers moi. Et si mes yeux n'étaient pas alors si fous, si mon cœur n'était pas à ce moment là tout à la bête, je verrais de la sincère inquiétude à mon sujet sur le visage de mon vieux compère.

          - Patron ?
          - Il est là Rolph, tu te rends compte ? Si près ! Presque à ma portée !
          - Patron, vos blessures...
          - Et Greed ! Tu l'as vu partir en morceaux ?! Pu.tain qu'c'était'bon !
          - Vos blessures de Mandrake chef, elles se sont r'ouvertes. Vos côtes là... ça coule...
          - Qu'est-c'que tu m'parles de Mandrake ?! Drake ! Drai... keuuuuu.
          - Patron...
          - Huhuhu ! Bon ça avance ces préparatifs ?! Vous entendez pas comme la tempête s'impatiente ?! Huhuhu !


          Oui ma belle... bientôt... bientôt...


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