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Il faut qu'on parle...


Ryuuku faisait bien son travail. Lui en tant que cap, Pingouin muet en tant que gouvernail, la petite barque avançait à la force des bras de Rachel. Bien sûr. Allez demander à un pingouin de ramer. Au moins cette fois-ci n'avait-elle pas le risque de se faire dévorer par un léviathor sauvage. Et puis elle avait une barque et pas un dos de roi des mers écailleux. Et pas de putain de nuage qui la suivait.

Non, en clair, cette fois-ci, tout allait pour le mieux. Elle avait même une petite gourde, non d'eau, mais de la liqueur de fruit noir qui n'en finissait de l'étonner par son goût et sa douceur. Alors elle chantait, notre lieutenant. Elle chantait, accompagnée par le pingouin dont les pieds palmés sonnaient comme les basses sur les planches du canot.


-...On ira pendre des révos sur la Grande Vergue... ~

Pas vraiment le genre de chansons qui la touchaient, mais la seule qu'elle connaissait -du moins partiellement- pour l'avoir tant entendue ces derniers temps avec les Sea Wolves. Sûre que les paroles n'était pas du grand art ni même la méthode d'action qu'elle-même préconisait pour mater des révolutionnaires, mais le rythme était entraînant et le Pingouin savait magistralement ajouter quelques nuances à l'arrière.

Chanter la détendait étrangement. Pourtant, elle avait toujours du mal à dire du mal des révolutionnaires, même en chanson. Alors après l'avoir chantée trois ou quatre fois en boucle, elle commença à en changer les paroles par excès de conscience. Et la voilà qui pendait allègrement des pirates sur la grande vergue. Parce qu'il ne faut pas déconner non plus, tous les Révos n'étaient pas non plus de la crevure de chiottes ou de la raclure d'escargot anémique. Sûr qu'il devait en exister de bons bougres. Alors que les pirates... enfin, c'était une race à part et même si certains se disaient enfants de la liberté, se jouer ainsi des lois et les détourner à son propre profit avec des actions peu recommandables et des délits plus ou moins grave suffisait à la classer automatiquement dans la catégories des monstres de foire à abattre ou tout au moins à enfermer à double tour à Impel Down.

Alors que les révos. Des communistes. Des rouges. Qui, ne supportant pas la suprématie du gouvernement mondial, on délaissé les tracts et la propagande pour les armes et la guerre. De grands enfants capricieux qu'il fallait juste corriger une bonne fois pour toute pour qu'enfin ils acceptent l'autorité. Ce genre de bougre seraient capables de ne pas être d'accord sur quel chef écouter une fois le gouvernement renversé et de Monarchie, basculer dans l'Anarchie. Un monde dans lequel les pirates seraient les plus heureux. Pas question de les laisser faire, certes, mais de là à les pendre sans tenter de comprendre ou de les raisonner...


-...On ira pend' des pirat's sur la Grand' Vergue... ~

Finalement, c'est vers l'heure du déjeuner que le Fenrir fut en vue. Au grand soulagement de Rachel. Car si le Pingouin avait pêché un petit poisson rouge à tête humaine pour le second petit déjeuner, notre faucheuse, en plus d'être tout simplement éreintée par de tels efforts -comprenez qu'elle n'était pas Jack Baueur- n'avait rien eu d'autre que sa gourde de liqueur à se mettre au fond du gosier. Autant vous dire que le ventre vide de l'alcool, même à très faible teneur en degrés, restait de l'alcool. Et puis il y avait le soleil qui commençait à la brûler sérieusement. C'était décidé, en rentrant elle demanderait de la crème de marron. Ah, et de la biafine contre les brûlures de soleil.


-... Et il paraît que l'Amiral est fier de nous... ~

Je l'avais bien dit, une connaissance toute relative des paroles de la chanson...

Elle se rapprochait de plus en plus et pouvait voir l'agitation à bord. Une étrange agitation d'ailleurs. Tous avaient dû la voir arriver maintenant, surtout la vigie et surtout voir Ryuuku qui venait de se poser à bord. Et comme il s'ébouriffait les plumes, se re transforma en homme sous l’œil intriguée de Rachel. Elle réprima un frisson. Cette époque où elle avait peur des fruits du Démon était révolue. Et puis, avec trois à bord, il aurait été dur d'en avoir peur longtemps encore.
Au bastingage, presque tous les matelots, tous les loups, venaient s'y pencher à tour de rôle pour l'accueillir. Ils semblaient heureux ou... elle se faisait des idées ?
Une échelle de cordes lui fut envoyée avant même qu'elle ne se soit arrimée au navire. Le Pingouin la dépassa et saisissant le sac de toile (qui contenait tout ce dont Lin aurait besoin pour recouvrir la coque du Fenrir) et se le nouant autour du cou, Rachel, telle une mère Noël toute de noire vêtue, sa hôte gigantesque sur l'épaule, fit irruption sur le navire. Et l'accueil chaleureux des loups la surprit d'autant plus que Toji était absent. Relation de cause à effet ? En tout cas, à peine pied sur le pont qu'ils se sont dépêchés de lui confisquer son sac de toile et de remonter le canot. Un de plus, on ne va pas cracher dessus, si ? Certains s'extasient de la qualité de la soie qu'elle porte. Non loin, Ryuuku regarde la scène et elle le salua d'un signe de tête à prendre comme un remerciement. Le Pingouin, lui, est allé rejoindre Red, sûrement pour lui raconter ses deux derniers jours.

Puis, Xan s'approcha. Si un sourire éclaira fugacement son visage, il l'effaça sitôt le salut effectué. Pour lui annoncer que Toji l'attendait dans ses quartiers. Le bureau du capitaine. De mémoire, elle n'y avait jamais mis les pieds. Son regard se perdit dans cette direction et avec un sourire qu'elle voulait rassurant, autant pour elle que pour lui, elle lui confia ses affaires. Lin saurait en faire bon usage. Inspirant profondément, elle mit le cap vers la salle des cartes. Là où le Capitaine l'attendait. Et sans se départir de sa faux, elle avala la distance qui la séparait de la salle en quelques secondes. Et devant la porte, elle prit une minute pour en admirer le bois et les nœuds. Elle soupira. Que pouvait-il bien lui vouloir ? Elle avait fait son travail, et la raison principale de sa punition était maintenant loin. Il faudrait juste affronter la leçon de morale. Très bien. Elle inspira profondément et frappa à la porte. Et quand on l'autorisa à entrer, Elle le fit sans crainte. Appréhension, peut-être, mais crainte, nulle.

-Mission accomplie, Amiral !
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Cling clig...

Le bruit des glaçons se répercutent au sein de la cabine du capitaine, emplissant le silence qui y régnait jusqu'ici. Ce lieu avait quelque chose de mystique... L'incroyable collection d'objets, de butins et de souvenirs tous plus étranges les uns que les autres avaient transformé le lieu depuis bien longtemps en une véritable antre... le repaire d'un dragon, la caverne du monstre. Pourtant, tapissée d'un velours épais et de tenture l'isolant du monde extérieur, cette cabine pourtant étroite y gagnait quelque chose de réconfortant, d'hospitalier. Peut être l'odeur des innombrables épices et fragrances imbibant les bibelots divers... ou alors l'odeur si particulière des cigares SW dont la fumée flottait en permanence au niveau du plafond... ou encore celle du whisky hors de prix que l'homme poisson regardait depuis plusieurs minutes, les yeux dans le vague. Le cliquetis des glaçons le tira subtilement de son état pensif, le raccrochant à la réalité du monde.




Humph... Rachel... Difficile de dire c'que j'peux encore penser de ce p'tit bout d'femme. Depuis notre retour de la terre ferme, j'ai encore toutes ces foutues pensées et paroles chaotiques venant de mon lieut'nant, de moi même, voir dans certains cas irritants d'une bande d'okama aux grands principes. Bordel que ces chiants d'écouter les autres. De les écouter vraiment j'veux dire, en notant leurs avis et tout et tout. Franch'ment c'était bien plus simple du temps où j'écoutais juste ma propre personne, là au moins pas d'risque de m'prendre le choux. Sauf que... Sauf que déjà c'est plus tout à fait vrai. J'me découvre ces temps-ci des contradictions émotionnelles, dont j'avoue j'me pass'rais volontier. Mais bon que voulez-vous, elles sont là, et têtu comme je suis elles risquent pas d'partir gentiment. Ça et l'fait que si j'continue à jouer les connards de service, il faudra pas plus de temps qu'ça pour que j'me retrouve avec une bande de Sea Wolves usés jusqu'à la corde. Une de plus je dirais. Deux de trop pour tout avouer.

Alors pour le coup j'en arrive à une conclusion simple : mec, va falloir t'adapter. Genre loi de la nature ; mais plutôt que d's'adapter envers un élément naturel ou un danger, c'est envers ses amis. Je sais, ça parrait con comme principe j'vous l'accorde. Moderne comme pensée. Avant-gardiste même pour un gars comme moi... Mais bon que voulez-vous, c'est ça être un homme moderne. S'adapter donc. Et envers les autres. Pffff.... j'sens qu'ça va pas être un sinécure ct'histoire... Mais c'qui n'vous tue pas vous rend plus fort, même si dans l'cas d'une socialisation forcée ça sonne plutôt faux comme proverbe... enfin bon, on verra bien. Au pire si ça foire ou qu'ça m'saoule, il s'ra toujours temps d'casser des têtes pour rev'nir aux bases saines.



Enfin bon, cela dit j'ai toujours pas réglé en interne le cas d'la Candy-girl. Ok l'coup du monstre c'était pt'être un poil excessif même si j'vous trouve sans mal une bonne douzaine de prétextes pour justifier mon acte... Mais non y a pas qu'ça... Sauver des révo quoi ! Ca par contre ça reste coincé. Des putains d'mômes qui voudront qu'une chose plus tard, faire chier les vieux riches que nous s'rons d'venus. Par mes trois couilles mais ça sert à quoi d'les buter à la pelle si l'autre gourdasse replante derrière les germes de la rébellion ! Bon ok j'ai jamais voulu une retraite paisible, mais le coup des gamins hurlant à la vengeance quinze ans après c'est d'un classique navrant. Un peu d'originalité dans la vendetta que diable !!
Je me force tant bien que mal à reposer sur la table mon poignard que j'ai alors saisis par réflexe au cours de ma montée d'sang. Tsss... cool Toji, cool... Social t'avais dit. Va pas tout chier en refaisant ta déco avec une bosco un peu palotte. En plus de foutre une ambiance de merde ça arrangerait rien, sans compter qu'ça dégueulass'rait ton tapis et tes cartes d'état major. Le chat à neuf queues alors ? Moins salissant non ? Mouais... sauf que non. On en revient au problème de relation social ect. Les gens coopèrent vachement moins bien au long terme une fois qu'on les a fouetté au sang. Ou alors faut l'faire régulièrement pour que ça reste efficase, mais alors là bonjour le boulot. Non pas le fouet. L'engueulade ? Boarf... La beigne ? Non plus, pas l'coeur à ça avec ces conneries qu'm'a déblaterrer Red... Reste encore... Ouais pourquoi pas... Quoi que le poignard ça reste une base sûre en fait... Peut être que*

Toc toc...
-Ouais quoi !

-Mission accomplie, Amiral !


Tandis que ma subordonnée pénètre dans mon fief et avant que son regard n'ai le temps de s’habituer à la pénombre locale, je me jette soudainement et sans préavis sur elle d'un bond, non sans avoir omis de prendre d'une main ma fidèle lame. Mon regard est déterminé, dur. J'ai pris ma décision, et avec tout le militarisme qui m'a forgé, j'applique les manœuvres sans hésitation. Une main se tend ainsi vers elle comme pour l'avaler, tandis que celle qui tient le poignard se brandis en arrière... afin de le rengainer dans son fourreau bien calé derrière mes reins. Me voilà donc qui jaillis hors de la cabine sans freiner ma course, happant au passage la Bosco comme si toute objection était inconcevable.

-Viens là toi, on va faire un tour à terre. Lin, Red, Ryuuku ! Vous v'nez avec nous !



Et trimballant sous le coude une Rachel décidément pas bien grande, je me rue une nouvelle fois vers la passerelle de débarquement ! Le sous-officier de quart à qui je glisserai au passage quelques ordres de rigueur trouvera à la scène un air de déjà vue...
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La porte fut ouverte. Rien d'extra-ordinaire en soi, mais le nombre d'odeurs, de senteurs, de saveurs qu'elle décela alors en un instant la cloua sur place, humant pour en dénicher toutes les fragrances. Puis l'étrange atmosphère oppressante et malgré tout chaleureuse d'une chambre que l'on décore avec tout ce qui nous tient à coeur et dans laquelle on est pas à sa place, dans un monde dont on n'est natif. Et ce frisson qui parcourt l'échine comme dans son dos le soleil réchauffe les lombaires. Par contraste où l'obscurité refroidit l'esprit en engourdit le corps. Pas longtemps ; juste le temps de dire deux mots.

La voix de Rachel avait résonné dans une pièce obstruée par de nombreux bibelots qui rendirent à la bosco un échos déformé de sa propre voix qui la surprit. D'un part par ce côté métallique et impersonnel qu'elle y décela, d'autre part pour le mouvement d'air qui l'accompagna. Sans qu'elle ne puisse mettre d'image sur celui-ci. Pour être exact, une ombre parmi les ombres se faufila vers elle à la vitesse d'un serpent qui bondit. Il lui a semblé reconnaître l'éclat d'une lame qui réfléchit la lumière du soleil, mais l'instant d'après, c'est le soleil qui l'éblouissait comme devant ses yeux écarquillés, le ciel bleu se riait d'elle et de sa position saugrenue. Un « Poc » sonore de fit entendre comme la faux se plantait dans le plancher du Fenrir. Faux qu'elle avait lâché sans le vouloir, saisie telle un vulgaire fétus de paille par la poigne monstrueuse d'un Toji investi. Par quoi, that is the question.

-Quoi ? Se sentit-elle obligée de répondre comme les voiles passaient devant ses yeux trop vite pour que ce soit un bon signe.
-Viens là toi, on va faire un tour à terre. Lin, Red, Ryuuku ! Vous v'nez avec nous !
-QUOI ???

Et le fétus de paille de ne pouvoir opposer aucune résistance comme elle sent les pas puissants de Toji l'embarquer contre son gré, elle ainsi que les trois sus-nommés, plutôt ronchons que vaillants et heureux. Elle les entend résonner, les pas puissants, sur une courte longueur, frappant du talon le bois du ponton d'embarcation puis fouler les terres arides du domaine d'Arachnée. Elle ressent même les graviers qu'il écrase jusque dans sa propre colonne vertébrale. A moins que ce ne soient juste les bras écailleux de l'Homme-Poisson qui faisaient ça.

Impuissante comme pas possible, Rachel se dévisse le cou pour tenter d'observer la direction que Toji emprunte. Et elle voit alors le village se rapprocher à une vitesse trop grande. Se lamenter ne sert à rien, mais elle sait que ce ne sera certainement pas la meilleure chose de la journée que ce « tour à terre ». Déjà seule, Myriapolis n'avait pas été une partie de plaisir... Mais avec Toji ? Bon sang, on voyait bien qu'il n'avait pas croisé les araignées pour vouloir y aller, là-bas. La torture et les propositions de mises à mort pour le plaisir, ça va une fois. Mais elle n'était pas faite pour les jeux du cirque ! Surtout pas pour les plaisirs de tordus à quatre bras ou de leur reine. Oh merde. Leur reine.

-Toji... je ne suis vraiment pas sûre que ce soit une très bonne idée d'aller vers Arachnée... elle ne voulait vraiment plus me revoir, et Ryuuku non plus si j'ai tout bien suivi...

Quoique tout ça aurait un point positif. Durant la traversée, elle avait vidé sa gourde. Il ne lui restait plus une goutte du breuvage qu'on lui avait offert avec la barque. Elle pourrait refaire des réserves de ce breuvage, qui sait.
Un peu plus loin, un corbeau se moque d'elle d'un croassement sonore.
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- Toji... je ne suis vraiment pas sûre que ce soit une très bonne idée d'aller vers Arachnée... elle ne voulait vraiment plus me revoir, et Ryuuku non plus si j'ai tout bien suivi...



Hum ? Et pourquoi donc ? Mais si c'est une bonne idée pitchoune ! Va pas m'chier une pendule parc'que j't'ai pas envoyé un carton d'invitation à ma boom hein. Là chuis spontané, alors faut pas m'briser mon élan d'sympathie sinon j'vais passer au spontané du genre teignard. Claque dans la gueule qu'il opère l'Toto quand on refuse ses politesses.

- Mais nan t'inquiète.


Hop, débat clos. Tu vois c'était pas si compliqué d'en discuter en fait. Alors comme on s'est mis d'accord et que j'vois un drôle d'essaim d'coccinelles suceuses de moelle qui nous colle aux basques, j’accélère le pas et j'trace la distance. Puis galant comme tout, j'ai même pris la peine de garder sous l'coude ma subordonnée, histoire d'lui épargner les douleurs d'un trajet précipité. Non pas que j'aime pas particulièrement me faire dévoré vif par des insectes de plusieurs kilos -ça c'est du détail- mais là j'ai comme du feu qui commence à m'brûler les veines. Un peu comme quand vous pouvez pas vous ret'nir d'accomplir ce pour quoi vous avez mis tant d'temps à vous décider. Puis quand c'est enfin mis à plat dans votre tête, là faut l'faire à tout prix, et au plus vite. Ouais ben là c'est d'me murger la poire avec mes loups, quitte à d'voir mettre à feu et à sang tout Grand Line pour trouver un troquet potable. Je cavale donc, le reste des troupes sur les talons à c'qui m'semble, et Rachel coincée contre mon torse. Aaaaaah... j'sens déjà qu'on va passer un bon moment hein. Pas vrai hein ! Hein ? Ouais ça va être fendard vous allez voir, huhuhu.



Le sable défile donc sous mes rangers à chacune de mes gigantesque enjambées, tandis que rochers et arbustes s'écartent comme ils le peuvent de ma route pour le moins rectiligne ; c'est à dire mal. Peu survivent alors au fait de se trouver sur la ligne Tojiesque allant du Fenrir à Myriapolis. Comment ça vous savez pas c'que c'est qu'une ligne Tojiesque ? Ben c'est comme une ligne droite, mais avec plein de débris malchanceux éparpillés tout le long. J'connais pas plus direct comme géométrie. A part le point à la limite. Et encore il vaut pas le poing Tojiesque lui aussi...

Puis en route, entre deux foulées dignes des bottes de sept îles, une pensée. Comme si enfin les mots de ma subordonnée arrivaient au bout d''la file d'attente des conversation à sens unique de mon cerveau. Comment ça "elle ne voulait vraiment plus me revoir" ? Et comment ça "et Ryuuku non plus si j'ai tout bien suivi... " ?! Tin mais j'ai rien suivi moi ! Comment j'suis sensé comprendre de quoi elle jacte la drôle si on m'explique rien ?! Tout ça parc'qu'elle a tenu à aller direct' à terre sans prendre la peine de m'faire son rapport ! Tin' j'vous jure chuis pas aidé.

- Qu'est-c'qu'elle vous voulait Arachnée au fait ? Nan parc'que j'vous préviens qu'elle a pas interet à v'nir me casser les bourses la Miss huit-pattes. Oh ; sans dèc'.


Longues minutes d'un silence autiste où je reste imperméable au monde m'entourant, que ce soit mes hommes, les coccinelles qui nous traquent de près, ou le décor en lui-même. Là j'suis tout à moi-même, histoire de regagner le calme et la galant'rie que j'm'étais promis d'observer tout au long du voyage. Comme quoi l'en faut peu pour qu'ressurgise certains points noirs de ma personnalité.




- Nan mais au pire on ira squatter chez les abeilles. On va pas s'laisser emmerder par de tels détails hein.

Hein ? Tu disais quoi Candy-girl ?

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[hrp: le coup de la ligne et du poing tojiesque... ça fait dix fois que je lis c'te phrase, douze fois que je me marre. mythique celle-là. Fallait que je commence par ça**]

Elle disait rien d 'important, la poupée de son que tu te trimballais. Juste qu'elle avait dû accoster sur l'île pour faire le putain de boulot que tu lui avais donné et qui était une putain de mission impossible, seule, en mer et avec un putain de petit nuage noir riquiqui et ô combien chiant. Et que du coup, bah elle était heureuse d'avoir eu une Arachnée par loin pour l'épauler. Et la gifler aussi.
Mais heureusement que tu l'as pas entendu. Les termes du contrat n'étaient pas exactement les mêmes que dans ce court résumé.

Mais bon, après, les abeilles, elle était pas sûre qu'elle les préfèrerait aux araignées. Chasser à longueur de journée était tout de même plus intéressant que de passer sa vie à butiner. Des fleurs. Ouais, c'est bien ça. Alors oublie un peu à propos d'Arachnée, elle n'osera rien te dire de toute façon.


La ligne Tojiesque, Rachel en fit les frais. Les fameux gravats qui s'écartent du mieux qu'ils peuvent de la route rectiligne qu'il prend, c'est généralement pour sa propre figure. Et vas-y que j'y vais de ma poussière dans son œil. Et vas-y que ce petit caillou vient te cogner sur l'arcade et que son cousin vient rencontrer sa joue, et que les oncles, les grands parents, les cousins, les parents éloignés et toute la famille vient battre son visage avec l'assiduité d'un lynchage en règle. Elle avait beau ne pas savoir ce qu'était le point Tojiesque, elle savait qu'elle l'aurait préféré aux grains de sable entre ses dents. Pourquoi avait-il fallu qu'ils accostent sur une île désertique ?

Heureusement pour la troupe -aussi mauvaise que les langues qui l'ont susurré- le village fut bientôt en vue. Et les huttes en forme de cocons de soie crevèrent bientôt l'horizon plat, morne, triste et sec du territoire. Ainsi qu'un verger totalement atypique, les feuilles rouge sang, carmines et écarlates, tachetées de points noirs qui représentaient les fruits qui avaient si étonnamment surpris Rachel lors de sa première visite. Et se souvenant de cette première visite, elle pria intérieurement pour que la reine ne revienne pas la voir. Elle n'arrivait pas à prédire de quoi la nouvelle rencontre serait faite. Petit à petit, le village prenait de l'importance et grossissait, passant de hameau que l'on pouvait voir depuis l'horizon à véritable métropole bondée et en pleine activité. Une hutte avait été décorée avec des éventails et des coquillages à taille humaine. Une autre avec des couleurs rouges, vertes et bleues. Cette dernière semblait être couverte de... d'insectes. Des lucarnes ?

Le village grossissait donc, et bientôt ils y seraient arrivés. Très bientôt. Bien trop vite pour l'allure de Toji qui n'avait pas l'air décidé à ralentir.

-Hum... Pour en avoir fait l'expérience, ces maisons ne sont pas très solides... On devrait peut-être ralentir maintenant, non ? Je suis sûre qu'elle seraient soufflées rien que si on passait à côté à cette vitesse.

Parce que la ligne Tojiesque, tout le monde n'avait pas la capacité innée des cailloux, des branchages et des scarabées à l'éviter. Du genre, un cocon de soie risquait fort d'y perdre ses fondations et ses habitants leur sang froid.

-Non, mais sérieusement... Diplomatie n'est pas à prendre à la légère avec eux... Ils voulaient m'exécuter pour avoir accosté chez eux... Enfin, je dis ça au cas où ça pourrait t'intéresser, je veux dire...

Parce que bon. Être le centre de l'attention, ça peut être drôle. Quand c'est à cause de son allure et parce qu'on inspire craint et qu'on fait peur, c'est bien plus agréable. Mais si c'est parce qu'on tourne autour de soi avec pour seule question : corde ou guillotine, ça l'est beaucoup moins. Surtout quand là-bas les hommes font deux mètres de haut, qu'ils peuvent avoir plusieurs bras et que leurs araignées peuvent faire jusqu'à quatre mètres de long. De suite, ça refroidit...
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- [...] Ils voulaient m'exécuter pour avoir accosté chez eux... Enfin, je dis ça au cas où ça pourrait t'intéresser, je veux dire...


KRRRRrrrrrrrr !...



Ça, c'est l'bruit d'mes deux bottes qui s'plantent derechef dans la terre ; créant dans une pluie de gravier et de terre deux belles tranchées sur mon passage. Et quand la poussière s'estompe peu à peu, j'suis planté droit comme un "i" majuscule, en gros caractère qui plus est. L’arrêt a été brutal, soudain, impulsif. Un peu comme si on tirait d'un coup sec le frein à main du carrosse en espérant qu'là mécanique supporte la poussée et les lois de l'inertie qui sont décidément un peu lentes à réagir. Sauf que moi niveau mécanique j'suis taillé dans du granit marin alors pas d'soucis, tandis qu'mes bottes sont du style réglementaire d'la marine, faites pour durer plusieurs vies et si possible de mort naturelles et non indemnisée. Alors du coup c'est l'terrain qui morfle encore une fois, à croire que j'aime pas cette île.
Et tandis que la masse d'anglaises que j'ai encore sous le coude finit d'osciller, je braque un regard noire dans sa direction. Entre mes dents, quelques mots s'extirpent, comme retenue par une patience décidément toujours en manque d'effectif :

- T'exécuter ?

Et comment qu'ça m’intéresse bordel ! Personne n’exécute qui que ce soit tant que j'en ai pas expressément donner l'ordre ! Bordel mais elle s'croit où cette miss Arachnée, chez elle ?! J'vais te m'ne lui apprendre à menacer un Sea Wolf moi. Même pour rire c'est un truc qui s'fait pas nom d'une couille en plâtre. L'aurait mieux fait d'faire profil bas celle là c'est moi qui vous l'dis tiens, j'vais t'en m'n'aller lui rendre une petite visite qui lui f'ra comprendre qu'on s'amuse pas avec certaine valeurs sans s'déchirer la toile. Mes valeurs en l’occurrence. Mes hommes. Na-moi. Si y a bien quelqu'un qui peut les martyriser et les menacer c'est bien moi et moi seul non mais. Foutre roux tiens !

- Chang'ment d'programme, on va aller s'inviter à boire un thé chez ta copine.

Mon regard est éloquent, le ton aussi.

- C'est par où ?



Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 22 Déc 2012 - 19:09, édité 1 fois
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Au moins, elle l'avait demandé, elle l'avait obtenue : il avait ralenti. Fortement. Cette douleur dans la nuque ne pouvait en être que la preuve. Un arrêt brutal comme on en fait plus quel qu'en soit le type de transport. Même les Yagaras sont plus agiles au freinage d'urgence. Mais sur un Toji, aucun modèle d'airbag n'est aux normes. Donc, même en première classe entre les écailles jaunies de l'Amiral, on se brise la nuque, à défaut d'brider l'eunuque. Mauvais jeu de mot, je vous l'accorde, surtout quand on parle d'un homme-poisson qui crie sur tous les toits qu'il a trois couilles.

C'est donc alors que les anglaises de Rachel volent au vent comme un mobile en plein courant d'air que Toji demande, impérieux, la direction de la maison de la reine. Qu'est-ce qu'elle en savait elle ? Elle ne voulait que faire son rapport à la base, pas improviser un diner spectacle chez la reine des araignées. Sûr qu'il y en aurait, du spectacle. Pour la trouver, elle n'avait eu qu'à improviser un atterrissage d'urgence dans son port principal. Simuler une attaque pourrait être pas mal ; elle risquait de rappliquer en quatrième vitesse, ce qui était le but recherché. Ou arriver en ville et s'écrier que les Sea Wolves sont en ville. Elle qui leur avait formellement interdit, avec ses consœurs des abeilles et des fourmis, de mettre une patte sur Myriapolis, sûre qu'elle se pointerait pour pousser sa beuglante. Peut-être même qu'on pourrait dire bonjour aux autres reines. Ou alors on lui envoie un carton d'invitation avec la politesse, la délicatesse et en guise de paraphe une petite griffe Sea Wolf. Sinon, il suffisait de demander gentiment aux araignées qu'ils croiseraient sur leur chemin.

-Si je puis apporter une précision, c'est son peuple qui a un goût prononcé pour équarrissages et exécutions en règle...

Sur un yagara, on pouvait tirer sur la bride afin de faire freine la bête. Ici, la monture tenait elle-même ses rênes et aussi butée qu'un âne bâté. La montagne de muscles de l'homme-poisson se remettent en route vers le village dans lequel ils n'allaient plus tarder à entrer. Derrière eux suivait Red, à distance respectable, comme s'il craignait un coup de sang de Toji ou s’apprêtait à intervenir en cas de pépin. De la part de Toji, de Rachel ou des araignées ? Les mystères de la pensée du lieutenant médecin.

Ils entrèrent finalement dans le village sous les regards curieux, suspicieux, mauvais, de la populace présente. L'une des habituelles araignées de deux mètres de long, toute en pattes, en yeux et en poil, passa non loin d'eux, tenue en laisse par un homme aux deux paires de bras et à la peau presque noire. Une fontaine d'où jaillissait des fils de soie liquide était le théâtre de jeux d'enfants avec un cocon de soie qu'ils se jetaient dessus dans une espèce de balle au prisonnier. Ils furent également contraints de s'arrêter au milieu de la voie -selon l'indication d'une grosse luciole rouge- pour laisser passer une colonie de petites araignées de la taille de fourmis, menée par une plus imposante, qui traversait la chaussée pour se réfugier dans un cocon de soie gigantesque sur lequel était écrit Caisse d'Allocation Famille Nombreuse. Ils purent reprendre leur route lorsqu'une autre luciole verte prit la place de la rouge en échangeant leur verre de suc de pucerons. Une ville de fous.

À force de marcher à travers la foule et en évitant soigneusement d'écraser les jeunes filles du village -et après que Toji ait aimablement demandé son chemin à deux trois costauds aux multiples paires de bras- s'étira devant eux une allée d'arbres emberlificotés dans de la toile et qui bordaient un chemin de terre, de pierres et de graviers secs qui menait jusqu'à une demeure assez modeste pour une reine. Rachel ne savait toujours pas comment elle s'était de nouveau retrouvée là, mais elle le regrettait et aurait juste aimé profiter à nouveau de cet alcool de fruit rouge sur le pont du Fenrir, à bronzer auprès de Lin. Dans une torsion, elle se défit dans le même courant de pensée des bras de Toji qui semblait l'avoir oubliée.

-Merci pour la ballade. Mais il est encore temps de faire demi-tour.

Elle épousseta vivement sa nouvelle robe en soie que lui avait offerte la reine et rajusta un peu ses anglaises. Elle en profita même pour se masser la nuque (non, je ne reviendrai pas sur la blague de l’eunuque). Red arriva à sa hauteur tandis que Toji reprenait sa marche vers le palais royal. Rachel soupira et lui emboita le pas, gardant la distance de sécurité que Red avait adopté depuis déjà la descente du Fenrir. Au moins, elle savait maintenant pourquoi il restait en retrait.
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Toc toc toc !

Y avait une sonnette ? M'en fous. Puis d'abord depuis quand on a b'soin d'taper à la porte d'un palais pour qu'on vous ouvre Tudjiou ? Devrait pas d'jà y avoir deux rangées d'clampins qui nous font des haies d'honneurs à grands coups d'trompettes et d'annonces officielles à rallonge ? Visiblement non... Dommage, j'aurais bien aimé voir la gueule du loufia quand j'lui aurai filé ma carte : Contre Amiral Toji Arashibourei, grand bourreau de la révolution, destructeur des allods d'Akeem, Sauveur du léviathan, maître chasse et équarrisseur de la flibuste. Bon ok y a pas de baron-ceci ou de marquis-de-cela pour faire rêver la bourgeoise, mais j'préfère encore comme ça. 'Fin bref, de toutes façons visiblement on est pas pressé d'nous accueillir ici, alors du coup je réitère ; mais en plus fort cette fois, histoire d'être certain que même tous perdus à la cave ou dans leurs toiles ils n'nous ratent pas. J'me suis pas coltiné je n'sais combien d'putains d'bornes pour rester les miches figées d'vant une putain d'porte non mais oh.

TOC TOC TOC !

Et du coup ça marche huhuhu. Pas étonnant, j'commencais déjà à y laisser la marque d'mes phalanges dans la peinture de la porte, la troisième salve serait sur'ment passée au travers. V'là donc la porte du palais qui s'ouvrent comme par magie dans un silence feutré, expliquée seulement par d'innombrables fils de soie qui semblent servir de poulies à à peu près tout et n'importe quoi dans la taule. Génial pour tout faire sans avoir à quitter son plumard, mais alors pour trouver où poser un putain d'pied sans s'vautrer merci. J'me d'mande comment ils font au quotid*... Ah non oubliez ça. V'là un majordome qui descend directement du plafond, pendu à un fil qu'il tient dans ses arpions, m'expliquant ainsi sans un mot que niveau ergonomie, c'est plutôt nous qui sommes à la traîne. Voix teintée d'une politesse qui cache à peine une gène immense, ainsi qu'une certaine forme de peur apparemment. Peur de moi ? Ou bien d'la réaction d'sa maitresse à notre arrivée ? Allez savoir, j'm'en fout. Et quand il nous d'mande ce qu'on veut, j'prends tout juste l'temps d'lui répondre une ân'rie qui mérite même pas d'être notée là. Et paf, le temps que l'autre gus comprenne que c'était du second degré, je rentre sans hésitation en le repoussant d'un revers de main comme on chasserait une araignée trainant d'vant soi. C'qui n'est pas tout à fait faux en fin d'compte. Et tandis que je pénètre dans un hall d'entré tout en noirceur et un fil de soie opale, le majordome pour le coup tout à fait affolé s'évertue à nous expliquer que, non ce n'est pas protocolaire et que, non ça va pas être possible. Le tout en essayant de se stabiliser d'une poussée un poil brutal, ça donne au final quelque chose de pas assez crédible pour qu'j'en tienne vraiment compte.


Attendeeeeeeeeez. Vous ne pouveeeeeeez pas entreeeeer coooooomme çaaaaaa !
Vouuuuuuuus n'avez paaaaas été prévuuuuu dans l'emploi du temps de la reiiiiiiiiiine.
Elle est en pleinnnnnnnne réuuuuuuunion, et ne veut absooooooolument pas être dérangéeeeeee !


Pas assez crédible soit, mais hautement informatif comme déclaration ceci-dit. Une réunion importante ? Parfais, nous qui voulions nous inviter et mettre les choses au point avec du grand monde, v'là l'occasion rêvée ! J’arrête donc le balancement irritant du majordome d'une poigne, avant de darder mes yeux dans les siens. Et c'est pas parce qu'il semble en avoir plus que moi qu'il faut qu'il le prenne de haut.

-C'est par là ?
-...
-Par là alors ?
-...
-Ou alors cette aile-ci ?
-Non pas par là !
-Ok c'est par là. En avant les enfants, faudrait pas rater l'gouter.


Et ni une ni deux je relance notre pendule géant derrière moi, avant de me ruer à grands pas en direction de ce qui semble être l'aile des réceptions, écrasant tapis fins, fils de soie et protocole avec la même indifférence. Pour le reste de ce qui nous entoure, je n'y prête là aussi pas de grand intérêt.

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La salle est soudain silencieuse. Pour une étrange raison d'ailleurs. Certains sièges étaient vide et leur précédents occupants se cachaient derrière le dossier, laissant voir à une table de réunion ordinaire plus de la moitié des personnes regroupées pour l'occasion rester en retrait de la nouvelle attraction de la journée.

Les tapis de soie, les quelques araignées outrées et les protocoles avaient été piétinés ou écrasés avec la même indifférence par Toji, suivi des mots d'excuse que dispensait Rachel en le suivant. Red, lui, préférait adopter le profil très bas du muet autiste et restait aussi silencieux d'inexpressif, laissant à Rachel le soin d'étaler la pommade. Le palais en aurait bien besoin.
Et ça jusqu'à ce qu'à force d'ouvrir des portes au hasard, Toji avait fini par trouver ladite salle de réunion et s'y était incrusté sans y être invité. Et depuis le temps que ses pas résonnaient entre les murs de la bâtisse, ils avaient tous eu le temps d'appréhender sa venue, en se demandant quelle genre de monstruosité allait entrer pour les dévorer.

Mais de monstre, pas même une griffe. Juste un Toji qui entra, presque jovial, s'invitant à la table aux nombreuses chaises vides. Une fois installé, il dévisagea à tour de rôle les araignées aux quatre bras et se cachant derrière leurs toiles tissées à la va-vite, les abeilles aux ailes membraneuses et aux boules de pollen compactés ainsi les fourmis au plafond. Et tout cette assemblée regardait incrédule Toji. Et par « toute cette assemblée » comprendre les plus grands de chaque clan. On y retrouvait en bout de table les reines Arachnée, Weber et Maya (oui, Rachel connaissait leur noms puisqu'elle les trouvait magnifiques). Et maintenant un Toji, les jambes tendues sur la table et sortant de sa poche l'un de ses fameux cigares.

Puis après quelques secondes d'un silence plus que tendu, il eut un drôle de regard pour Rachel qui l'étonna avant de réaliser. Pas pour elle, pour le plateau de gâteaux qu'elle avait entre les mains. Ah ? J'vous ai pas raconté ? C'était un serveur de Toji à desservi un peu vite.
Rachel fit alors quelques pas en avait, laissant à la porte Raid aussi droit qu'immobile, parfait dans le rôle que lui faisait jouer Toji. Alors qu'elle-même était perdue dans toute ce théâtre improvisé. Décochant des sourires gênés à tous les invités, elle déposa le plateau en argent devant Toji puis se tourna vers les reines et s'inclina respectueusement. Et cherchant à entrer dans le rôle qu'on lui a donné sans l'y inviter, uniquement parce qu'elle avait un peu trop parlé, elle leur tint à peu près ce langage, en détachant chaque syllabe comme si elle improvisait un discours.

-Mes reines, Arachnée, Maya et Weber, Nous sommes ravis de vous rencontrer. Surtout moi qui vous trouve magnifique. Et... L'Amiral Arashibourei était jaloux de moi et voulait venir vous trouver, mes reines, pour vous saluer de lui-même et peut-être, selon votre bonté de cœur, lui signer un autographe... ?

Les regards qu'on lui rendit étaient froids pour Arachnée, agressifs pour Weber... et amusés pour Maya ? Rachel se redressa et supplia Toji du regard en se tournant vers lui. Pour dire quelque chose. Ou même vers Red.
La journée risquait d'être longue... Et dire qu'elle n'avait pas dormi de la nuit.
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Rachel se redressa et supplia Toji du regard en se tournant vers lui. Pour dire quelque chose...

Et là on a droit à un silence. Un beau. Du genre à encadrer dans un musée si on l'pouvait. Rachel me regarde. Je regarde Rachel. Les bestioles de tous genres nous regardent. Je les ignore. Rachel les regarde. Rachel me regarde à nouveau. Les bestioles s'échangent des regards courroucés ou au mieux perplexes... Je regarde Rachel... Un p'tit gateau finit son allé simple pour bide-land. Et sans ménagement je m'essuie alors les doigts gras sur la nappe en dentelle de la table royale, avant de lancer d'un air mauvais à ma subordonnée :

- Me signer un autographe ?...

Nouveau silence où je laisse peser le poids de mon mécontentement... Une seconde, juste histoire que miss-frisotis le sente bien.

- Nan mais sans dèc' t'en as d'autres des comme ça à nous sortir ? Tsss... Autographe mon cul ouais !...
Fin' bref ! Bon les Miss, où en étions nous ?!



Et d'un mouvement sec de tête me voilà qui interroge du regard une assemblée terrifiée autant qu'étonnée, histoire de n'pas leur laisser l'temps d'nous lancer à la face les multiples insultes/menaces/questions qui m'auraient vite pomper l'air et qui leur pendent aux lèvres. Et avant qu'une ou l'autre n'ai l'temps d'répondre, j'applique la loi militaire qui veut que quand tu as l'initiative, il vaut mieux la garder aussi longtemps qu'possible.

- Ah ouais c'est vrai ! L'pourquoi qu'on est là 'videmment. Hum fameux ces gateaux, vous m'fil'rez l'nom du traiteur ok ? Z'êtes mignonne. J'disais donc l'pourquoi qu'on est là.

Regards qui sortent de derrière des chaises ou des colonnes, et trois reines qui rongent leur freins, Arachnée en tête de liste pour la plus grande joie de miss gothica.

- Avec mes loups on commençait à s'faire rud'ment chier sur notre navire, alors on a décidé d'venir s'faire une petite teuf' du côté d'chez vous. Et comme on aime être jovial entre gens de bonne compagnie, ben on s'est dit que v'nir vous souhaiter l'bonjour s'rait une chouette de vache d'bonne idée. Pas mal hein ?

Regards circonspects des divers notables qui ne savent quoi répondre et qui préfèrent attendre prudemment les avis royaux, qui pour leur part ne savent visiblement comment réagir. C'est ça l'problème des couronnés... Sont toujours l'cul coincé entre protocole diplomatique et humeurs personnelles, et à force y faut dix plombes pour qu'un seul putain d'souffle sorte d'un côté ou de l'autre. Bon la menace de voir leur île exploser doit jouer aussi, j'peux l'comprendre. D'ailleurs s'agirait de leur rappeler subtil'ment tiens. Hop j'passe la seconde avant qu'elle n'ai vu que c'était à elle de passer l'crois'ment.

- Sinon on a tendance à être grognons si on a pas notre lot d'sourires et d'bonne humeur du jour.


Grand sourire éclatant, un peu d'boue qui r'tombe d'une de mes bottes sur un napperon qui vaut plus qu'une vie d'paysan, et un autre gateau qui part explorer des contrées pas si lointaines.


Et comme visiblement soit j'suis allé trop loin et mesdames en sont muettes de rage, soit les couronnées en sont vraiment restées sur leurs culs chitineux ; alors du coup j'continue mon monologue vu qu'personne semble décidé à vouloir m'donner la réplique. Et comme j'aime pas faire de jalouse, c'est tout naturell'ment que c'est vers Rachel que j'repars.

- Roooh et toi arrête donc de t’excuser à tout bout d'champs ! C'est particulièr'ment énervant.Tu vas finir par mettre nos hôtes mal à l'aise. J'm'excuse moi ? Non ! Alors voilà.



Tiens ? Plus d'gateau sur l'plateau ? Humph, pas grave j'ai toujours mon cigare à déguster à grand renforts de volutes d'une fumée épaisse, et une carafe d'un étrange nectar pas si loin qu'ça d'ma main. Si une âme charitable voulait bien juste pousser un peu, ça s'rait bien sympa...

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Douze.
C'était le nombre de regard qu'elle avait jeté à Red dans l'espoir que celui-ci interviendrait avant la fin du monologue de Toji. Elle, Rachel, qui sentait que la situation allait empirer d'ici peu et qui aurait préféré être n'importe où plutôt qu'au centre d'une table en U. Même dans une cage du Fenrir, fouettée par le lieutenant médecin pour sa faute.

Mais tout ce qu'elle faisait, c'était tenter désespérément de calmer les ardeurs de l'Amiral Arashibourei. Qui visiblement prenait un malin plaisir à torturer les trois dames de l'île. En plus d'engouffrer des dizaines de biscuits secs et des verres de cet alcool qu'elle-même avait trouvé fort agréable. D'ailleurs, elle repoussa un peu la carafe pour qu'il puisse se resservir, comme son regard le laissait supposer. Oui, elle faisait larbin, mais c'était le pire endroit au monde pour créer un incident diplomatique... Les reines de Myriapolis quoi. Bouillonnantes, amusées et indifférentes. Ça dépendait de laquelle on parlait.

Ce fut d'ailleurs à Arachnée de se lever calmement, regardant fixement Rachel qui, une fois n'est pas coutume, ne savait plus où se mettre. Dans son dos résonna sa chaise à trois pieds qui la suivait partout et qu'une horde d'araignée s'empressa d'emporter au loin.

Arachnée : Dîtes-moi, pourquoi donc...
Maya : Mais je trouve que nous nous amusons beaucoup, Amiral, pas vous ? ^^ Coupa Maya avec un sourire étrange, accueilli d'un mauvais oeil par Weber.

Arachnée s'éclaircit la gorge et reprit comme si de rien n'était.

Arachnée : Je demandais-donc pourquoi vous êtes revenue ?

Interloquée, Rachel garda le silence un instant. Et après un regard en coin pour Toji, elle reprit plus assurée.

-Le Contre-Amiral vient de l'expliquer, ma reine.
Arachnée : Peut-être, mais je n'écoutais pas ce que cet être répugnant baragouinait.

Et l'assistance d'être terrassée par une goutte de sueur de circonstance. C'était une habitude chez elle visiblement.

Weber : Qu'importe ! Nous devons les chasser ! Ils n'ont pas respecté notre accord !
Arachnée : D'autant plus que c'était un ultimatum...
Maya : Mais qu'est-ce que c'est excitant... ^^
Weber : Combattantes, avec moi ! Boutez-moi ces étrangers hors de nos terres !
-Vous pouvez nous parler directement vous savez...

Surgirent alors en défonçant la porte d'entrée une mini armée de fourmis noires géantes aux casques proéminents et aux lances proéminentes. Des crissement de pattes, des antennes qui s'agitent et finalement, chacun d'entre elle pointe ses deux armes blanches sur chacun des sea wolves présents. Près de huit lances chacun quoi.

Et maya au milieu de tout ça qui trépignait en tapant dans ses mains comme une enfant surexcitée, battent frénétiquement les petites ailes membraneuses dans son dos, la faisant flotter d'un petit mètre au-dessus de l'assemblée médusée.

Maya : Youhou ! ^^
-Et voilà, ça dégénère...
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    Et comme ça dégénère, Red ouvre les yeux...

    Parce que si depuis le début Red ne moufte pas et se contente de suivre vaguement de loin, c'est qu'il a une raison. Toujours la même d'ailleurs, l'entrainement au Haki qu'il pratique en amateur de façon aussi irrégulière que peu professionnelle...
    Et l'exercice du jour c'est de suivre le mouvement juste en visualisant le décor et surtout les deux autres sea wolfs dans sa téte.

    Un exercice pas évident qui a requis toute sa concentration et lui a valu sur le chemin de faire connaissance avec tout les obstacles de la route. Mais globalement, le lieutenant se débrouille mieux qu'un aveugle avec son chien, ce qui est déjà pas mal...
    Et il serait temps qu'on le constate autour de lui, c'est quand même pas rien le mantra non ?

    -Hey, vous avez vu ça ? J'avais les yeux fermés tout le temps !

    Pas le temps de rajouter un truc comme "Classe non ?" que Red fait le point sur le décor, et surtout sur l'énorme fourmi géante qui le regarde d'un air surement menaçant de ses gros yeux a facettes et qui le menace avec des trucs pointus...

    -Oh putain !

    Réaction instinctive, batte magique ! Red sourit pour faire diversion et de la main droite chope la batte dans son dos avant de la faire volter d'un mouvement parfait pour l'abattre illico sur le casque métallique de l'insecte le plus proche. Et Schlopk ! Concassage. La batte écrase casque et crane et plonge immédiatement cinq cent kilos de fourmis dans l'inconscience... On ne rigole pas avec le lieutenant Red...

    Et c'est au moment ou il lance un sourire satisfait aux autres que Red capte l’arrière plan de la scéne... Les trois reines qui le regardent comme s'il venait de cracher dans la soupe, Rachel qui secoue la téte avec consternation, Toji qui rigole... Et tous les insectes qui font des bruits bizarre et qui ne sont surement pas en train d'applaudir...

    -Ah ouais mais la... C'est parti comme ça...


Dernière édition par Red le Ven 1 Mar 2013 - 23:18, édité 1 fois

    - Combattantes, avec moi ! Boutez-moi ces étrangers hors de nos terres !


    Bon ok, j'pense qu'on peut facilement opter pour l'option : "Elles l'ont mal vécue".

    C'est con, un instant j'm'étais pris au jeu d'croire en mes âneries d'gentillesse tout ça tout ça... Presque zappé momentanément qu'une des trois bestioles avait failli boulotter en douce une de mes nakamas, c'qui faute de couronne offre en général une place dans la barque de Davy jones, place VIP qui plus est. Mais non... L'a fallu qu'elles se vexent... qu'elles en fassent un drame... tout une panaoufade... C'est con, y a un moment où faudrait bien qu'on parle non ?
    Mais là visiblement c'est plus l'moment, malgré un début d'dialogue fort prometteur. Lances et regards mauvais ont vite fait d'remplacer les petits gâteaux, c'qui n'est pas pour m'plaire. Mais alors pas du tout !


    Du coup, quand la plus boulotte de chitineuses se met à jouer les grands éclats d'voix en m'traitant d'étranger... ben ça s'mélange mal au terme "ultimatum" donné juste avant. Et du coup, hop voilà que ressort du fond d'la boue cette histoire de menace sur un d'mes loups. Sauf que là en plus, c'est moi qu'on menace. En plein repas diplomatique qui plus est ! Et l'truc m'semble tellement dingue... tellement inconcevable selon la logique de la survie des espèces faibles... que toute une part de moi l'vit mal. La part animale, instinctive.
    Alors par réflexe, j'me contorsionne la tête d'un geste brusque pour darder mon regard sur les trois reines ! Mon visage se déforme sous une moue déchirée entre incompréhension et colère. Une double rangées de dents apparait, et je m'exclame tout fort comme pour briser leur élan belliqueux :

    Spoiler:

    Se vexer ?! Contre MOI ?! Nous attaquer ?! Mais elles sont folles ma parole ! J'ai du mal entendre ! Ou alors c'est une sorte d'humour-pas-drôle de chez elles c'est ça ?! En tous cas j'peux vous dire que j'trouve le comique passablement naze, et qu'si c'est du sérieux ça va souffler sévère dans les bronches c'est moi qui vous l'dis ! Reines ou pas reines, pareil au même ! J'ai pas parcouru la moitié du monde pour m'faire reprendre par le cercle des joueuses de bingo locales ! Même couronnées !
    Et tandis que mon visage leur exprime tout le subtil état dans laquelle leur dernière prise de décision m'a mis, les doigts de mon autre main qui jouaient jusque là avec le bord d'un napperon se plantent aussi sec avec une aisance déconcertante dans le marbre de la table, qui se fendille net dans un claquement sec jusqu'aux trois reines ! Au même moment, une vague de pulsion meurtrière s'échappe littéralement de moi pour déferler dans la salle, figeant les gardes de cet "Terreur Abyssal" bien involontaire.



    - Vous oseriez vous dressez contre MOI ?
    - ...
    - Vous oseriez attaquer un membre de l'amirauté ? Un membre du gouvernement mondial qui vous héberge et vous protège ?
    - ...
    - Misérables ingrates... Nous vous défendons... nous éradiquons la menace sur les mers et jusque sur vos côtes... Et vous osez nous MENACER ?!
    - Je*/...
    - SILENCE !
    - Glups...
    - Au moindre signe bélliqueux de plus à notre égard je vous brise toutes telles que vous êtes !
    - ...
    - Ingrates... Je HAIS les ingrates ! QUI vous défend ?! QUI vous protège des empereurs et des plus grands pirates ?!
    - ...
    - Et surtout... QUI vous défendra de Drake si nous autres Sea Wolves ne le faisons plus...

    Bon ben quand faut parler, je parle. Voilà, faudra pas me l'reprocher plus tard non d'une burne sous pression, même si j'suis surement en train de m'laisser m'emporter un chouilla. Enfin bon, la balle est dans leur camp. Pas vrai la pitchoune ? Rachel ? Oh ; ça va ?...



    Schplok.

    Bruit d'un corps qui s'écrase au sol ; et un merci muet à Red pour avoir appuyé les propos. C'est toujours bon d'avoir un mec qui sait jouer d'la ponctuation et imager un discours. M'a même décroché un ricanement ce con, huhuhu. Même si pour le coup, à sa trogne c'était pas du genre réfléchie comme entrée en matière, faut reconnaitre qu'elle tombe à pic. Mais bon, on a jamais prétendu n'pas être du genre réactif. Y a des choses qui s'font pas, et il s'rait bon qu'ces drôles de dames en prennent conscience. Vite.
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    Sous les yeux de notre faucheuse, le repas diplomatique improvisé s'étiole, se brise. Et elle est là, impuissante, bras ballant, à observer un échange de paroles, d'actes et de coups de battes sans que personne ne semble l'écouter. Elle aurait aimé mettre de l'eau dans leur vin depuis tant de minutes. Mais tous semblaient préférer le grand cru pur. Dommage, Rachel n'aimait pas l'alcool. Pas même le vin. Enfin, en règle générale. Sauf la liqueur de cet étrange fruit noir qui poussait sur cette île. Une fois toute cette histoire tassée, elle en redemanderait une ration.
    Une fois tout ça terminé.

    D'un côté, Red la regardait, penaud, comme s'il s'en voulait de l'avoir déçue. De l'autre, Toji qui ricanait et continuait malgré tout de balancer des ondes néfastes. Et en face d'eux, les trois reines qui tantôt bouillonnent, tantôt frémissent, tantôt jubilent, selon la reine. Et au milieu, une Rachel, pauvre et malheureuse Rachel qui aurait tant aimé apprendre à connaître ce peuple si magnifique, si Dark. Elle jeta un regard perdu vers Arachnée, comme si la solution viendrait d'elle.

    Quelle folie...

    Et ça semblait bien loin de s'arrêter. Les fourmis qui entouraient Toji et Rachel se précipitèrent vers Red puisqu'il était le plus véhément. Maya, elle, avait cessé de voleter. Elle était sur sa chaise, toute recroquevillée et tremblante, visiblement plus qu’effrayée par l'Amiral Arashibourei. Le cœur de Rachel fit un bond dans sa poitrine. Pauvre gamine. Arachnée restait silencieuse auprès de sa cadette, ses araignées migrant sans cesse au cœur même de sa chevelure, toisant Toji d'un œil mauvais pour avoir traumatisé la jeune reine des abeilles. Et Weber qui se tenait, seule, plus grande qu'elle ne le fut jamais, s'opposant ouvertement à Toji, pensant à tort que la supériorité numérique des fourmis l'emporterait toujours. Elle avait eu du mal à reprendre contenance après les cris de l'Amiral, mais elle était maintenant plus remontée que jamais.

    _Weber : Je défendrai nos terres avec plus d'efficacité que la marine ne l'a jamais fait ! Et puisque vous pensez vous trouver en terrain conquis uniquement parce que nous faisons partie de l'alliance mondiale des 170, si en faire partie suppose être soumises à un poisson fier et arrogant qui se croit permis de jeter ses semelles dans la soupe quand il le veut, eh bien nous préférons encore quitter cette stupide...
    -SILENCE !!!!!!

    Ah tu veux te la jouer aura démoniaque, Toji ? A vous voulez mettre en péril des accords diplomatiques pour si peu, Reine Weber ? Ah tu veux briser des crânes, Red ? Vous voulez terroriser une pauvre gamine comme Maya ? Eh bien regardez. Regardez bien. Observez Rachel, au milieu de la scène, admirez l'ombre de la Mort dans son dos, volute de fumée qui tourbillonne pour former une silhouette encapuchonnée et dont les longs doigts squelettiques vous pointent tour à tour.

    Tout d'abord Red.

    -Tu ranges cette batte tout de suite ou je m'en servirai pour te botter !

    Puis Toji.

    -Tu ranges ce regard menaçant et tes mots acerbes ou je te crève l’œil pour irrespect devant les reines du royaume.

    Et les trois reine.

    -Vous, vous allez organiser un banquet pour notre venue où l'on discutera, où l'on mangera, où l'on dansera et ou l'on boira. Et nous serons de simples voyageurs en quête de repos.

    Et finalement, tous eurent l'impression que la silhouette de la mort les regardaient fixement comme si elle leur reprochait à chacun ses actes. Comme si les flammes vertes qui enflaient dans le ds de Rachel étaient réelles ; comme si elles pouvaient percer leur âme et voir au-travers de leurs cœurs.
    Les fourmis guerrières s'en furent, elles, s'enfuirent sans demander leur reste et il sembla aux oreilles de Rachel que Maya eut ri.


    Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Ven 26 Avr 2013 - 1:56, édité 1 fois
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    Woh Putain elle nous sort l'grand jeu la mouflette Huhuhu. A croire qu'la diplomatie c'est pas son truc à elle, et qu'elle est du genre à perdre patience facil'ment. Et paf qui c'est qui s'en prend plein la poire ? J'vous l'donne en mille c'est c'pauvre Red qui décidément a connu des réveils plus agréables. Huhuhu j'dois avouer qu'niveau poilade ça s'pose là, au point qu'j'en oublierai presque le dramatique de la situat/*...

    - Tu ranges ce regard menaçant et tes mots acerbes ou je te crève l’œil pour irrespect devant les reines du royaume.

    Qui Que ?... Moi ?! Mais j'ai rien fait bordel ! Tin mais sans dèc' c'est quoi cette trogne qu'elle se paye nom d'un couteau en mousse ? D'l'extérieur c'était jouasse, mais là de face avec ces yeux qui vous... qui me... Là pour l'coup c'est tout d'suite 'hach'ment moins drôle. L'vieux colonel O'Brian m'avait dit un jour que rien n'était pire qu'une femme en colère, et j'lui donne raison plus qu'il n'en faudrait. Bordel pourtant la Mad'moizelle Tan m'avait déjà habitué à du lourd, mais elle au moins elle invitait oas la mort à jouer les médiateurs dans nos querelles de couple. Glups... Et j'ai beau m'être fritté avec la pire des racailles, affronté les pires éléments et les plus gros dangers... ben faut avouer qu'sur le coup j'en reste tellement con qu'me voilà incapable de réagir comme il se devrait, c'est à dire d'une bonne baffe dans la gueule. J'me r'trouve tellement impressionné par toute cette aura funeste qu'elle dégage, que pas un seul moment je n'me suis fait un devoir de tilter sur les menaces de ma subordonnée. J'avale juste difficil'ment le bout d'cookie qu'il me restait au travers de la gorge, sans quitter de mon oeil exorbitée une Rachel décidemment un poil trop réactive au goût d'chacun. Foutus impulsifs... ça doit être les hormones allez savoir.

    Puis la voilà qui s'détourne enfin vers le reste de l’audimat, c'qui m'permet de reprendre une grande inspiration bien malgré moi. L'ombre noire s'écarte également de moi, me semblant alors tout à coup bien moins impressionnante. Pfiuuuu... Mais bon y a des images qui restent malgré tout. C'est donc ensuite au tour des chitineuse de prendre leurs salves de boulets verbaux, avec plus ou moins l'même effet vu la trogne que les bestioles tirent en grande majoritée. Et moi d'mon côté j'me force sans l'savoir à retrouver ça drôle, comme pour oublier qu'moi même j'ai eu chaud y a pas si longtemps.
    Cela-dit, z'ont eu chaud les fourmis huhuhu... pour un peu elles faisaient la conn'rie de s'écarter du seul truc qui m'empechait encore de faire des confis avec leurs miches. Parait qu'les insectes c'est plein de vitamine à c'qu'on dit... Toujours est-il que sans la protection du gouvernement alors rejetée, j'me s'rai fait un devoir de massacrer les fourmis comme exemple pour les deux autres reines. Maya encore j'dis pas qu'elle l'a mérité la pôv' pitchoune, mais Arachnée... 'Fin bon visiblement vu la trogne que tire la reine des fourmis c'est d'l'histoire ancienne, toute rassurée qu'elle semble vouloir être en triturant le médaillon du Gouvernement mondial qui pend à son cou et qu'elle caresse comme un talisman de protection. Héhéhé trouillarde.



    - Hihihi.

    Petit rire ingénue et totalement hors cadre de la scène, V'là Maya qui semble si loin d'la dure réalité d'la crise qui s'déroule ici. Mais pour le coup, faut avouer qu'ce ptit rire cristallin aide bien. Un peu comme une lingette fraiche vous aide à vous réveiller l'matin. Œil nouveau donc, et nous voilà qui nous échangeons tous des regards un brin emmerdés et penauds. Bon ben... on fait quoi du coup... Aller hop, pas d'raison qu'je reprenne pas les devant, après tout ch'uis chez moi ici, et faudrait pas qu'on s'permette de croire que j'suis aussi impressionnable que l'tout un chacun.

    - Bon.

    Toute l'attention de la salle se concentre sur moi, dans l'attente d'un geste ou d'un mot qui permettrait à tout l'monde de quitter cette situation gênante et un poil périlleuse. Pour ma part j'évite de regarder pour l'moment la gothique, autant par honte que pour n'pas avoir à zieuter ces putains d'flammes ténébreuses et ces maudits yeux verts. J'vois d'ailleurs pas c'qu'il leur trouve de si fameux à ces yeux Red. En tous cas le silence se fait d'plus en plus pesant, faut qu'je parle.

    - Mesdames... Mad'moiselle. Je crois qu'il est effectiv'ment temps d'oublier nos petites rancœurs et de r'partir sur des bases plus saines. Une bonne fête serait sur'ment l'occasion d'apprendre à mieux nous connaitre, comme l'a si gentiment suggéré mon aimable subordonnée. Hum... Qu'en pensez-vous ?



    Regard du coin de l’œil à la Candy-girl, avec cet air appuyé qui veut bien dire que si premier pas a été fait de ma part, première tarte le sera aussi en cas d'refus. Car la diplomatie c'est bien ça : passer du consensus à la force, dans des dosages plus ou moins fins. C'est juste dommage que j'ai perdu mon verre doseur sur Reverse Mountain.
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      Règle 62 du Cipher Pol, même quand les apparences sont contre vous, le plus sur est de continuer à nier, et ce en dépit de toutes évidences s'il le faut. Une habitude tellement ancré chez Red qu'au moment ou Rachel colère se retourne, il a déjà pris instinctivement ses précautions...

      -Tu ranges cette batte tout de suite ou je m'en servirai pour te botter !

      Mais plus rapide que l'éclair Red a déjà abandonné l'objet du délit, le fourrant de force dans les pattes du soldat le plus proche avant de le désigner d'un doigt accusateur à la fureur de Rachel...

      -Je n'ai pas de batte, c'est lui !
      -Pas du tout ! C'est lui qui me l'a donné !
      -Hou le vilain menteur...

      Et vlan, coup de talon sur les orteils...

      Terrifié par la miss aux yeux verts le soldat s'empresse de lâcher l'arme avant de lever ses mains nues dans un geste vain de protection... Mais déjà la tempête s'éloigne pour aller frapper ailleurs... De plus en plus flippante la môme, et ça a pas l'air de s'arranger avec le temps...

      -Allez, maintenant tu ramasses cette batte et tu me la rends...

      Et pendant que le lieutenant procède a quelques tractations matérielles avec le personnel militaire local, coté chefs c'est la grande discussion et la grande réflexion sur la suite des événements, grosse baston ? Grosse bouffe ?

      Ou nouveau probléme ? Comme ce garde qui se glisse derriére les trois dirigeantes avec une gueule de mauvaise nouvelle pour leur glisser quelques mots... Quelques mots qui font que les trois se regardent avec surprise jusqu'a ce que la plus jeune se décide a lâcher un mot a voix haute pour faire partager a tout le monde son motif de perplexité...

      -Comment ça ? Un pingouin attaque le palais ?
      -Comment ça un pingouin attaque le palais ?

      Le regard de Rachel était un livre ouvert sur ses pensées. Pensée qui n'était plus cachées pour personne depuis qu'elle leur avait fait le coup de la mort qui s'invite au diner. Elle était excédée, et ça se sentait. Tous le redoutaient, jusqu'à Toji. Seul Red était resté presque impassible. Il fallait dire qu'il en avait déjà affronté la fureur de face. Excédée et désemparée. Comment ça un pingouin attaquait le palais ? Leur pingouin ? Qu'est-ce qu'il faisait là. Que diable ce pingouin faisait-il là !?

      Et elle n'était pas la seule dans cet état d'esprit. Tous étaient interloqués par cette nouvelle. Des pingouins sur Myriapolis ? Pire. Un pingouin sur Myriapolis. Bien pire. Un pingouin qui attaque le palais, seul ! Oui, je l'ai déjà dit, mais l'information tournait en boucle dans la tête de Rachel. Car si cette information semblait nébuleuse pour les reines, même si elles se doutaient peut-être de l’existence du pingouin carnivore chez les Sea Wolves, pour Rachel, le doute n'était pas permis. Son visage se figea dans une expression dure de colère. Comme gravée dans du marbre. Les reines craignirent un instant la venue nouvelle de la mort, mais ce ne fut pas le cas. En revanche, lorsqu'elle se retourna d'un bloc -de granit- vers Red, pauvre Red pas plus au courant qu'elle de ce qu'il se tramait, ce fut pour le fusiller du regard. Parce que le pingouin n'était pas là par hasard. Elle croisa son regard, et s'il sut instantanément la tempête qu'il allait devoir essuyer, il ne put placer un mot. Rachel explosa tout simplement.

      -Ah c'est donc à ça qu'on joue depuis tout à l'heure ! Navrée, j'étais pas au courant. Je devais être trop occupée à dépecer mon Monstre Marin pour écouter les directives de Toji !

      Ce dernier ne fut d'ailleurs pas épargné par la fureur subite qui s'emparait de Rachel. Parce qu'en aucun cas Red n'aurait attaqué le palais sans l'ordre de Toji. Même indirectement par le biais d'un pingouin ninja.

      -Mais ne vous en faîtes pas ! Je ne dirais rien de plus. Brisez donc des alliances, brisez donc mes rêves de rencontrer les reines de ce pays formidable, brisez donc mes efforts pour calmer les tensions ! Faîtes comme si j'étais pas là ! D'ailleurs, non, je ne suis plus là. A plus tard sur le Fenrir Amiral. Red.

      Et Rachel claqua la porte du diner mondain, renversant par le biais toutes les tables et gourmandises apportées pour l'occasion. Laissant en plan et avec leurs soucis le capitaine des SW en compagnie d'une assemblée bouche bée devant cette seconde crise de nerfs.
      Sans savoir que leurs soucis risquaient très probablement de devenir les siens.

      Décidément, cohabiter avec Lin n'offrait pas qu'un bonus Charme.
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      - Comment ça un pingouin attaque le palais ?

      Nan mais c'est quoi encore ce délire ? Notre pingouin ? Remarque ouais c'est forcement le notre de palmipède, vu l'climat j'srais étonné d'voir ses confrères de banquise jouer aux boules de neige dans c'désert. Du coup, mine d'ahuri fraichement copiée sur celles des trois reines, qui à défaut d'aimer ça cherchent des explications sur nos propres trognes, mais évidemment sans succès.

      Alors forcement comme on s'regarde tous comme des ronds d'flan, ça stagne juste ce qu'il faut pour s'faire prendre de vitesse par une Mini-mort qui décidément a écopé d'un sacré manque de self contrôle dernièr'ment. Et v'là t'y pas que j'm'en reprends plein la poire ? Ben siiii !... Et plutôt deux fois qu'un qui plus est. Sauf que si la première fois son p'tit numéro m'avait suffisamment pris d'court pour m'écraser dans mon fauteuil, là ça sort tellement d'nul part que mon cerveau reste encore perdu dans les limbes de l'incompréhension là où il faudrait qu'il balise.
      Et comme la tornade ténébreuse ne prend même pas la peine d'attendre une réaction pour claquer sa porte, j'aurais même pas eu le temps de réagir à son laïus ni même d'avoir effacer ma mine interdit du visage.

      La porte claque, un souffle glacial nous parvient, puis le silence...



      On s'regarde sans mouf'ter un moment... Puis un cri du cœur :

      - Nan mais qu'est'c'que j'ai dis moi ? Pour une fois j'ai rien fais !

      Le ton est loin d'être terrible. Indigné ça oui. Suppliant même à la limite. Et un peu peiné pour tout dire. Nan c'est vrai c'est injuste quoi merde. Qu'on m'taxe de despote et de sanguinaire quand j'lâche la bête j'comprends volontiers ; mais là j'y suis pour rien quoi merde ! On discute peinard entre gens civilisés et on s'fait gueuler dessus comme ça d'un seul coup sans un merci ni un aur'voir... Ça m'choque. De la part d'un des plus éminents membres de confiance, ça me choque et me blesse même.

      J'cherche du regard une aide ou du moins une explication... mais ni les reines ni Red ne pourront me la donner, tous autant perdus qu'ils sont...



      Alors comme il n'est de bonne situation qui ne se règle par un esprit aventureux et volontaire, je reprends les rennes de la situation et bondis d'un seul coup de mon siège, le regard déterminé à agir. Sans un regard pour la monarchie, les sbires, le décor et la situation diplomatique, je trace ma route. J'ai tout juste le temps de glisser un "J'te laisse régler les détails des festivités." à Red avant d'me ruer sur les talons de notre gothique préférée à grandes enjambées !

      - Attends Rachoupinette ! Faut qu'on paaaaaarle !

      Blam !
      La porte claque à nouveau sur mon passage, avant de laisser une fois de plus un silense pesant s'instaurer.



      Mais après quelques secondes, celle ci se re-ouvre lentement, laissant tout juste apparaitre la moitié d'un visage grave.

      - Au fait Red ; si tu tiens à ton p'tit compagnon à plume, fais en sorte de le retrouver avant moi. Vu ?



      BLAM !!
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        Et voila...

        Et qui c'est qui fait le nettoyage et la vidange de la merde ? C'est l'agent Red. Enfin, le lieutenant Red. Mais avoir changé de turne et gagné un uniforme ne semble pas avoir suffit à changer le fond du probléme, au final, dés qu'il y a un probléme de plomberie, ça tombe toujours sur le même...

        C'est fou non ?

        Enfin... Resté seul au milieu des gardes qui le regardent d'un air mi suspicieux mi interrogatif Red hausse les épaules, fataliste...

        -Vous saviez qu'on confond souvent les pingouin et les manchots ? Mais les manchots n'ont pas de plumes eux...

        Bilan, ils ne savent pas et n'en ont rien à foutre, prévisible... Cela dit cette histoire est quand même bizarre. Que le manchot ninja, qu'on continuera a appeler Pingouin pour des raisons de commodité, attaque la ville pour libérer ses compagnons. Pourquoi pas ? Mais ses techniques de ninja aurait du le faire surgir directement ici sans passer par la case alarme... Et ça c'est curieux...

        Avisant le garde porteur de mauvaise nouvelle Red l'attrape fraternellement par l'épaule, signale d'un geste de la main au trio royal qu'il gére l'affaire, puis indiquant aux gardes de le suivre il prend à son tour la porte... Pas de panique, la situation est sous contrôle...

        -Vas y mon gars, explique la crise, je t'écoute. Il ressemble à quoi ton pingouin ?
        -Ben, un pingouin quoi...
        -Petit, blanc et noir, avec un bandeau de ninja rouge devant les yeux ?
        -Ah non non pas du tout. Ce pingouin la fait quatre mètres, des yeux rouges et cruels, un bec pointu... Et il crache un genre de brouillard glaçant et des harengs...
        -Des harengs ?
        -Congelés... Il a troué un mur avec !
        -Ah oui quand même. Et bien... Bonne chance alors...
        -Mais? Mais vous étes censés venir nous aider ! C'est votre chef qui l'a dit !
        -Ah non pas du tout. Moi je venais vous aider contre mon pingouin... Mais celui la c'est pas le mien... Démerdez vous....

        Le garde se répand en jérémiades mais Red ne l'écoute pas, au bout du couloir dont il vient de tourner le coin, une quinzaine de gardes et une poignée de fourmis géantes entourent la mascotte des Sea Wolfs en le braquant de leurs armes d'un air menaçant...

        -Non mais c'est pas lui. Ou alors vous avez bu ?

        Coup sourd sur la porte la plus proche. Une série de détonation précède l'apparition d'une série de trou extrêmement rapprochés et dessinant sur la porte du palais une silhouette monumentale. Puis la porte s'effondre et un épais nuage de neige s'engouffre par la brèche, comme si une tempête se déroulait a l'extérieur... Et suivant les flocons une énorme forme sombre se glisse à l'intérieur.

        -Analyse... Cible Primaire Repéré !
        -Pingui ? C'est toi ?
        -Non non. C'était AVANT qu'il fallait parler. Fallait m'avertir AVANT que vous aviez l'intention d'annexer cette île. Fallait me mettre au courant AVANT de m'envoyer chasser ce monstre et AVANT de me traîner de force devant les Reines pour leur montrer que TU en avais des PLUS GROSSES qu'elles trois réunies !

        Chaque mot été craché avec force et colère. Ils rebondissaient en échos contre chaque mur qui l'entourait pour venir frapper Toji avec autant de force que sa hargne actuelle. Plusieurs fois, même, avec l'écho, et ce en dépit des cris qui envahissaient le palais. Si elle avait pu le blesser avec des mots... ah si elle avait pu lui faire mal rien qu'avec ces mots... oh... qu'elle voulait lui faire mal.

        À grandes enjambées, Rachel parcourait des couloirs gigantesques, des ailes trop grandes, marcha sur des tapis clinquants et le tout éclairés par des magnifiques lustres en cire d'abeilles. Oui, Rachel tournait en rond dans le bâtiment. Elle avait voulu sortir, mais n'ayant pas retrouvé ses miettes de gâteaux transportés à l'aller, elle avait dû prendre un mauvais couloir et depuis, elle déambulait là où ses pas la guidaient, parfaitement conscience de Toji sur ses talons et qu'elle ne sortirait jamais d'entre ces murs si elle ne s'arrêtait pas pour trouver la bonne direction.

        Alors elle accélérait à chaque angle. Elle ne voulait pas sortir. Elle ne voulais pas se calmer. Pourquoi d'ailleurs ? Ça faisait du bien d'être agacée. En colère même.

        -C'est quoi ton problème en fait ? Tu as détruit une île y'a quinze jours. Une magnifique île volante, avec des dragons et des révos. Je me disais que t'aimais pas les révos. Pourquoi pas. Toji violé par une île de révos étant petit. Cool. Normal. Je comprends et tout.
        Mais ELLES ? Bon sang, ELLES ? Elles t'ont fait quoi ? Hein ? Et zut à la fin, pourquoi avoir envoyé le pingouin pour les attaquer, hein ? Sérieusement, je ne comprends pas là !


        Oh si toji répondait, bien sûr. Des accusations gratuites ne sont pas le genre qu'il laisserait passer, même excusées par la colère de la faucheuse sans faux. Mais Rachel n'écoutait pas. Elle arpentait les couloirs sans se retourner, en fixant loin devant elle, jusqu'à ce tableau d'un fourmilière qui faisait l'angle. Et aucuns détail n'arrêtait sa course. Pas cette colonie de fourmis qui traversait sans regarder, pas cette sculpture en bois taillé par les termites. Pas cette toile colorée aux couleurs du pays ou cette alvéole dans le mur. À moins que ce ne soit une fenêtre... ou une porte... pas même ces gardes fourmis avachis et visiblement évanouis sur son trajet ou ces harengs congelés qui se plantèrent à quelques centimètres de son...

        Quoi ?

        Rachel s'arrêta net. Dans le grand hall, elle vit depuis le balcon où elle se trouvait, entre trois volées de marches en bois, pierre et toiles tissées, un gigantesque pingouin-manchot de quatre mètres et pas en mode gentil. Face à lui, Red. Autour de lui, des gardes. Sur le balcon d'en face, les trois reines. L'une se réjouissait des hostilités et encourageait à grands renforts de rires et de cris de hooligans toutes les personnes qu'elle voyait sans distinctions. L'autre se morfondait sur la situation critique et chuchotant aux araignées cachées dans ses cheveux tous ses plans pour en finir avec cette vie misérable. La dernière hurlait des ordres à une armée de pucerons qui fuyait dans toutes les directions. La guerre était déclarée.

        -Te voici aux premières loges. Red et son pingouin. Tu veux que je prenne les paris ? Histoire que je sois au moins utile à quelque chose ou tu veux que je lance moi-même l'assaut sur les reines ?

        Acide. Acerbe. Acérée. Tout ce que l'on ne connaissait pas chez Rachel quoi.
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