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L'Odyssée, chant III : Le Minotaure.

« D’accord, je t’attends… Mais pas la peine de te pomponner, on va juste dîner avec les autres… »

Je rentrai dans sa chambre, Bee sur mes talons. Enzo s’esquiva dans la salle de bain, fermant la porte juste derrière lui. Anko était resté avec nous, sortant d’un des tiroirs de la commode de son maitre une paire de dés. Les deux bestioles se mirent en face et commencèrent à lancer des paris sur ce qui allaient sortir de chaque lancé. Je ne connaissais pas Bee aussi joueur, et ne le savais pas capable de se lier autant d’amitié avec un autre animal de sa trempe.
Je tombai sur le matelas d’Enzo, m’enfonçant confortablement, attrapant son coussin pour m’installer encore mieux. Je ne savais pas combien de temps je devrais passer à l’attendre, mais il semblait que j’avais pris Enzo de court en venant dix minutes plutôt pour aller manger.

Perdue dans mes pensées, Bee me ramena sur terre lorsqu’il se mit à caqueter très fort. Baissant les yeux, je le vis le palme en l’air dans les bagages d’Enzo, essayant d’attraper un dé tombé plus loin avec son bec. Furieux de ne pas réussir, il battait des ailes, s’enfonçant un peu plus dans l’amas de fringue qui dépassait.

« Bee, sors de là ! »

Je me levai pour aller jusqu’à lui, tandis qu’il se retrouvait pris comme dans un marais en se débattant dans la valise pleine à craquer d’Enzo. Il eut un mal fou à se sortir de son piège de vêtement, mais une fois que je réussis à faire levier pour le remettre sur le parquet usé de la chambre, il me remercia d’un mouvement de tête. Ses yeux se posèrent alors sur un dossier sortant du sac. Il attira mon attention là-dessus en le désignant de l’aile :

« Kwak ?
- Mh ? »

Je regardai alors, et je remarquai l’inscription dessus. « Lilou B. … ». Mon cœur s’arrêta de battre. J’approchai la main mais Anko se rua vers moi, me menaçant de sa gueule ouverte et de ses dents assez tranchantes pour faire peur, mais pas assez pour me sortir de ma curiosité et pour être réellement menaçante. Une tape sur son museau humide calma toutes ses ardeurs, me permettant de prendre le dossier et d’y lire le titre en entier. L’ouvrant pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur, je n’en crus pas mes yeux dans un premier temps, puis, je me mis à totalement halluciner. Un vague regard en arrière pour voir si Enzo était toujours dans sa salle d’eau, je me replongeai corps et bien dans ma lecture.

« Qu’est-ce que… ? »

Je feuilletai ça, là. Complètement prise au dépourvu. Mes yeux parcourraient le dossier, sous le regard contrit d’Anko, ainsi que celui de Bee qui me fixait en train de me décomposer. Mon cœur se mit à battre si vite que j’en eu la nausée, et sans vraiment savoir ce qui se passait à l’intérieur de moi, je sentais petit à petit monter, dans mon corps, un cocktail explosif, digne d’une bombe artisanale. Peine et colère, rancœur, regret, surprise. Tout ça. Là, à l’intérieur, tandis que j’avalai les lignes du rapport qui se montait sur moi. Des quelques informations sur mon existence.
Père et mère inconnus.
L’orphelinat.
Sœur Hina.
Ma disparition des registres jusqu’à mes neufs ans.
Harry et Jerronimo.
Tout moi.

Et la porte derrière s’ouvrit, sur un Enzo qui avait le sourire, près à conquérir le monde. Et une moi, debout devant lui en train de tenir ce rapport. De le lire. Puis de le refermer avant de le jeter à ses pieds avec un dédain et un dégout prononcé.

« Il manque des trucs, dans ton dossier. Des gros trucs. »

Silence, le temps qu’il assimile ce qu’il se passe. Silence, le temps pour moi de reprendre mon calme.

« Tu seras peut-être intéressé de savoir que ma mère s’appelle Maïa Peyton. Elle est personne. Tu ne dois même pas voir la tête qu’elle a. Mais elle est rousse, comme moi. Par contre, mon père, lui, tu dois le connaitre. »

Je sortis de ma poche l’affiche de Punk, l’homme qui était mon géniteur, l’homme qui valait bien cent millions de berries pour les conneries qu’il avait fait. Et comme le dossier, je lui lançai ça, à ses pieds.

« Shell ‘Punk’ Phillip, qu’il s’appelle. Ça a l’air de te causer. Et oui, lui, c’est mon père. Et oui, mon père a une sale prime sur sa tronche, un petit truc qui aiderait bien à arrondir les fins de mois. Tu veux qu’on parle de quoi, maintenant ? Parce qu’on cause de « disparition » pendant plus de quatre ans, dans ce dossier. »

Une pause. Regard accusateur. Presque haineux. Mais impossible d’arrêter de parler, ni de lui enfoncer le nez dans la merde qu’il soulève par sa simple présence.

« Tu sais où j’étais, Enzo, pendant ces quatre ans ? Sur une putain d’île éloignée de tout, considérée comme une putain d’esclave à la botte d’un type qui m’a tabassé à chaque fois qu’il n’était pas de très bonne humeur. On en cause de ça, ou tu trouves ça trop gênant ? Parce que, je peux continuer si tu veux. On peut aller loin, comme ça. On peut parler du fait qu’après qu’il se soit rendu compte que je pouvais lui être utile, il m’a adopté. Yumen, qu’il s’appelle, ce gars. »

Lui. Le monstre. Mon monstre. Ce type qui m’avait tant fait souffrir, tant marqué, et que j’avais tant aimé.

« Ça te cause un peu, ou tu veux qu’on passe ? Parce que, lui aussi, comme mon père… C’est une bête. Une vraie bête. Il a construit Bee, avec moi, il a monté toutes les pièces les plus lourdes, la belle tonne qu’il fait, ce bestiau-là. Et puis, Bee m’a sauvé et on s’est retrouvé chez Harry. Mais ça, tu le sais déjà, ça. C’est noté, dans ta page. Y’a même noté la brève relation que j’ai eu avec mon meilleur ami. Me demande bien comment t’as pu savoir ça… T’es allé lui demander toi-même ou… ? Mais on va pas s’arrêter en si bon chemin, faut que tu saches que je n’ai pas toujours fait dans le noble, que je suis pas rentrée dans le bon chemin tout de suite. Tu notes, hein ? Faut que tu saches que j’ai croisé un pauvre type qui massacrait des jeunes filles dans sa cave, parce que ça lui faisait plaisir, et que je l’ai laissé pour mort après lui avoir fracturé la mâchoire. Faut que tu saches que je me suis accoquiner avec des révolutionnaires, mais je ne savais pas que c’étaient des révolutionnaires. J’ai déjà eu à faire à des mecs comme toi, des espions. Yoakim, ça te dit un truc ? Probablement. Un type sympa, plutôt beau garçon. Bref, j’ai trainé dans des trucs pas très propres, mais j’assume. Et je vis bien avec. »

Voix froide, regard glacial. J’ai honte. Pour lui. Pour moi. Et puis, je ris en me rappelant certain moment.

« Une fois, j’ai renversé une Monarchie dans le ventre d’une Baleine, en compagnie d’un gars que j’apprécie. Robb Lochon. Encore un type qu’a une jolie prime sur le coin de la figure, hein. Oh, et toutes ces rumeurs, au Royaume de Bliss, au sujet d’une nonne, d’un Tahar Tahgel et d’une rousse… La rousse, c’était moi. Oui, on a mis le port à feu et à sang. Et j’ai même aidé la nonne à sortir de prison. Et après ça, me semble être tombé sous le charme d’un type plutôt louche, mais affreusement sexy. Rafael, qu’il s’appelle. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, mais c’était un gars chouette. Les histoires avec Alheïri Fenyang, tu dois être au courant. Shell Town, Logue Town. La banque. Le passage chez les Ghost Dog, un bon moment pour moi. Si ce n’est, les seuls ou j’ai pu être sincèrement heureuse. »

Pause. L’instant qui défilait.

« Tu continues à noter ? Parce que j’en arrive au moment où je découvre que mon père est un connard et que je promets de lui couper la tête. Et que je recroise la route d’un autre connard, dans le genre Tahar Tahgel, et que je m’associe plus ou moins avec lui pour régler mes affaires. Ou j’ai commencé à craquer pour lui. Ou j’ai couché avec lui, c’est peut être important à noter. Alors note. Et puis, après mon père : J’y suis allée, je l’ai affronté. Et puis, je me suis dit que c’était mon père, alors je n’ai pas tenu ma promesse. Et je pense le revoir un jour, sur Grand Line. Et quand je le verrais, je ne le tuerais pas. Je ne l’enfermerai pas non plus. Tu notes toujours ? »

Yeux qui interroge, bras qui se croisent sur la poitrine. Cœur serré. Respiration lente.

« J’en arrive à la fin, de toute façon. Parce qu’après, tu étais là. Avec moi. Quasiment tout le temps. »

Tout ce temps. Et la confiance qui née. Et qui meurt née.

« J’en arrive à la fin pour te dire de ne plus jamais m’adresser la parole, ni de m’approcher à moins de cinq mètres. De ne pas me suivre, de ne pas espérer savoir comment je peux aller. T’es beau discours, tes belles excuses, tous ces beaux trucs que tu voudrais pouvoir sortir,… Que je n’en ai rien à taper de ce que ça peut te faire, de ta petite mission, de tes petites affaires. Juste, si tu oses enfreindre une de ces nouvelles règles… Tu comprendras ce que ça fait de se prendre un canon de douze dans la tronche. »

Tonalité sombre, droite, direct.

« Promis juré que j’hésiterai pas. »
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
L’esthétique faisait partie des choses dont je me préoccupais très peu. Il faut dire que la où je vivais autrefois, je t'avais guère le temps de m'y intéresser. Non,c 'était le pratique mon objectif. Qu'importe que ça me donne l'air d'un habitant du Grey Terminal, qu'importe si ça ressemble à un croisement entre un banana croco et un arrière train de yorkshire, l'important, c'était que ça soit utile. A cause de cela, j'avais négligé mon apparence durant des années. Mais aujourd'hui, non. Aujourd'hui, je prenais mon temps, je me coiffais, je m'habillais avec de beaux vêtements, propres et repassés, sans taches de sang ou d'acide. Oui, pour une fois, je pouvais prendre le temps de me "faire belle". La raison? Un certain mélange de joie et de sérénité du fait que mon voyage en compagnie de Lilou se passait bien. Très bien même. Hormis cette tempête lors de notre rencontre, tout se passait sans problème, et franchement, j'appréciais cela. Parce que plus de deux ans à bosser pour le gouvernement m'avait permis de prendre conscience du fait que les missions de surveillances et d'escorte pouvaient se révéler particulièrement lourde. Il suffisait de se retrouver avec une cible insupportable ou avec un itinéraire compliqué et dangereux pour que le voyage se transforme en séance de torture. Mais la non, j'étais en compagnie d'une charmante jeune femme, sur une route relativement calme, et quelques petits incidents mis à part, il n'y avait aucun problème. Je devais d'ailleurs aller dîner en compagnie de la dite jeune femme, qui attendait dans ma chambre avec An (dont elle avait arrêté d'avoir peur,une brave fille cette mécano je vous dis) et Bee(qui devenait de plus en plus pote avec mon bébé). De plus, quelques haut gradés se trouvant à bord du navire étaient sensés se joindre à nous. Et pour une fois, j'avais la possibilité de passer pour un gentleman bien éduqué et bien habillé, et non pour le mec louche et aux drôles de manies habituel.

Et, accélérant les préparations car je ne voulais malgré tout pas rater l'heure de rendez-vous (et le début du repas) ni à faire trop poireauter Lilou, je finis par sortir de la sale de bain, un énorme sourire sur les lèvres adressé à la demoiselle. Encore une journée sympa en sa compagnie qui allait se terminer sur une note agréable. Je commençais vraiment à y prendre gout!


-Alors très chère, prête à vous en mettre plein la panse?

Mais sa réponse ne fut pas celle que j'attendais. Elle jeta à mes pieds le livre qu'elle était en train de lire, tout en m'adressant un regard plein de dégoût.

-Il manque des trucs, dans ton dossier. Des gros trucs.

Ne comprenant pas sa phrase, je me baissai par réflexe pour ramasser l'objet, et la, d'un coup, le temps se stoppa. En tout cas, j'eu l'impression qu'il s'arrêta, juste assez longtemps pour me laisser bien observer le fameux livre. Livre qui était en fait un dossier. Le genre que l'on trouve dans un QG d'agents du gouvernement. Et celui la avec comme titre "Lilou B. Jacob". Me redressant brusquement, je regardai ma valise, au sol, et complètement vidée. De ma position, je pouvais le voir, le double fond où je cachais ce dossier avait été arraché. Mais comment? Pour l'instant, je me trouvais dans l'incapacité de répondre à cette question, parce que mon cerveau se concentrait uniquement sur l'analyse de la situation. Lilou avait découvert le dossier qui contenait un maximum d'information sur elle et sa vie. Elle l'avait découvert dans ma valise, et donc, savait qu'il se trouvait en ma possession. Et vu son regard, cette nouvelle information ne lui faisait pas particulièrement plaisir. Mon cerveau du arrêter de se consacrer uniquement à l'analyse de la situation, car Lilou venait de recommencer à parler. Et sa voix détruisit la transe dans laquelle nous étions plongés tous les deux. Comme si le temps attendait son signal pour reprendre son cours.

Et elle commença à me raconter toute son histoires, tous les petits détails que les services de renseignements avaient été incapable de trouver. Elle déversait ses paroles tel les flots d'une rivière déchaînée, sa voix remplie de haine, de déception, de dégoût, de colère. Cette pluie de reproche incessant tombait sur moi, incapable de l'arrêter. Mais je ne comptais pas le faire. Non, je l'écoutais. Je buvais ces fameux flots, restant le plus calme possible. Alors que Lilou continuait à vociférer, moi, je me contentai d'attraper une chaise traînant dans la pièce, et de m’asseoir en face de la miss, bien décidée à vomir toute la rancoeur de son existence sur moi. J'étais dans une situation catastrophique: la cible que je devais surveiller et protéger avait découvert (en partie) ma véritable identité, elle était furieuse, c'était une gradée de la marine, je ne pouvais pas la tuer car la mission consiste justement à empêcher que cela arrive, je ne pouvais pas la forcer à faire l'analyse du labo puis m'en débarrasser à cause de ce satané canard robot qui me massacrerait aisément, je ne pouvais pas demander du renfort parce que si quelqu'un au QG apprenait que je m'étais ramassé à ce point, j'allais en prendre pour mon grade, et pas qu'un peu. Bref, j'étais dans une merde totale, et pourtant je restais calme, incroyablement calme pour la situation. Pas d’angoisse ou de panique, rien. Pourquoi cela? Parce qu'à l'inverse de Lilou qui voyait remonter en elle des sentiments enfouis et impatient de sortir, moi, je me vidais complètement de toute émotion. J'étais dans une merde monumentale, et j'avais l'habitude. Même si la situation semblait désespérée pour moi, il me restait encore pas mal de marge. Et surtout, surtout, j'avais l'habitude de perdre totalement la confiance de quelqu'un, de le révulser au plus haut point. Cette froideur soudaine se rependant dans tout mon être était en quelque sorte une "barrière naturelle" spécifique à ce genre de situation. Lilou Benet Jacob venait de passer de "Jeune femme sympa" à "objectif de mission". À mes yeux désormais, c'était un objet rare, très fragile, à livrer, mais surtout, c'était un objet. Je ne devais pas prendre le risque de me faire dominer par mes sentiments vu la situation. Et le terrible torrent de la mécanicienne s'arrêta enfin.


-J’en arrive à la fin pour te dire de ne plus jamais m’adresser la parole, ni de m’approcher à moins de cinq mètres. De ne pas me suivre, de ne pas espérer savoir comment je peux aller. T’es beau discours, tes belles excuses, tous ces beaux trucs que tu voudrais pouvoir sortir,… Que je n’en ai rien à taper de ce que ça peut te faire, de ta petite mission, de tes petites affaires. Juste, si tu oses enfreindre une de ces nouvelles règles… Tu comprendras ce que ça fait de se prendre un canon de douze dans la tronche. Promis juré que j’hésiterai pas.

-Se prendre un canon de douze? Je sais parfaitement ce que ça fait. Et ce que ça laisse aussi. Des marques de ce genre la:

Ouvrant à l'aide de deux doigts un pan de ma veste, je laissai apparaître une large marque sombre sur ma peau. Ouais, la cicatrice d'un coup de calibre douze que je m'étais pris. Coup qui avait été tiré, par, ironiquement, quelqu'un qui avait trahit ma confiance. J'avais écouté attentivement tout le discours de Lilou, et vu la situation, je ne pouvais m'empêcher de lâcher un ricanement.

-Si tu veux, j'en ai une autre de marque du même genre dans le dos. Ouais, on m'a tiré dessus deux fois avec ce machin. Kéréhé, jme rappelle encore quand j'ai essayé d'apaiser la douleur avec de la neige. Kréréréré, c'était horrible comme moment,c 'est sur. Mais ptet pas autant que la fois où j'ai du fuir une meute de loups géants. Ou encore quand une bestiole marine m'a entrainée au fond de l'eau, broyant mes poumons, et que je n'ai du mon salut qu'à la chance. Ou encore la fois où un groupe de personne à pillé mon abri, me plantant au passage le pied dans le sol histoire que je bouge pas. Ou encore ce moment où un de mes partenaires a essayé de me jeter en pâté à des ours... Krakrakrakra, c'est marrant Lilou, mais quand je t'écoute, j'ai l'impression que tu as eu la pire existence au monde.

Visiblement elle n'a pas appréciée la remarque. Je m'en fiche. Bouh, elle a eu une vie difficile, bouh, elle vient de se faire légèrement trahir, et? Qu'elle face avec, c'est tout, et qu'elle évite les conclusions hâtive. Je sais que je suis un immonde hypocrite pour penser ça, j'aurais surement réagit pareil, mais voila, c'est elle qui est dans cette situation, pas moi. D'autant plus qu'elle est passé à l'état d'objet pour moi, donc qu'elle n'espère pas non plus trop de compassion. Aller, maintenant, il fallait tout faire pour éviter d’aggraver encore plus la situation, et même mieux: tenter de la régler.

-Humpf, tu sais Lilou, durant tout ce temps passé avec toi, tu m'as toujours donné l'impression d'être une fille intelligente et sensé. Maintenant, c'est l'occasion de le prouver: soit on joue à qui a eu la vie plus pourrie et qui est le salaud de l'histoire, et je te parie ce que tu veux que tu seras perdante; soit on discute calmement de la situation. Qu'en dis tu?

Quelque chose me dérangeait. Ce n'était pas la possible de réaction de Lilou ou de Bee, non, je me tenais près à éviter le moindre assaut. Ce n'était pas non plus Anko, elle m'avait rejoint discrètement pendant que Lilou parlait. Non, c'était qu'alors que mon corps, tout comme mon comportement, était désormais glacial, amère, et fixé sur son objectif, je pouvais quand même sentir une étrange sensation, tout au fond de mon estomac. Comme une drôle de petite boule....




C'était surement la faim.

Mettant cela de coté, je vis la mécanicienne se diriger vers moi, son regard toujours rempli de colère et de dégoût. Elle brandit soudainement son poing. Ouais, de toute évidence, elle avait choisi l'option 1. En fait, avait elle même écoutée ce que je lui disais? Évitant sans trop de problème le coup de la demoiselle, j'agrippai son bras afin de tenter de l'immobiliser. Bee commença à s'activer brusquement, pour protéger son amie, mais il savait qu'il risquait de lui faire plus de mal qu'autre chose s'il ne faisait pas attention à ses mouvements.


-Calme toi Lilou! Tu te fatigue pour rien, et tu risque surtout de te briser quelque chose.

Pour toute réponse elle brandit l'autre poing. Ha, pauvre petite, cette histoire devait franchement la chambouler pour risquer de s'exploser le bras comme ça. Apparemment, son mental était aussi résistant que son squelette. Mais, quelque chose me troubla. Une étrange aura commença à apparaître autour du poing de la demoiselle. Ce dernier s'assombrit légèrement, et, d'un coup, il se propulsa sur ma cote.


CRACK!



Lilou B Jacob venait de frapper quelqu'un. Et, pour la premier fois de sa vie, ce n'était pas son os mais celui de l'autre qui c'était brisé.


-GUAAAAAAAARGH!

Relâchant ma prise, incapable de comprendre ce qui venait de se passer, je m'effondrai sur le sol, tenant ma cote, et j'eu juste le temps de voir la mécanicienne et le canard quitter ma cabine. Embarquant ma trousse de soin, je me mis à dévaler les couloirs tout en tentant d'estimer l'étendu des dégâts. Ouais, son petit poing avait réussi à me casser deux cotes. C'était QUOI cette nana? Et c'était quoi cette maladie. L'étrange aura générée autour de son poing était surement l'origine de tout cela, mais je n'avais pas non plus la moindre idée de ce que pouvait être la dite aura. Je fini par tomber sur un matelot, surpris de me voir en sueur et en train de me bander. Je tentai de prendre mon ton et mon sourire commercial habituel, mais c'était dur.

-Monsieur Hisachi, vous n'allez pas bien?

-Erf, hum, ça va, ça va, je me suis pris une porte en plein dans les cotes, ce sont des choses qui arrivent Kéhahahaha...ha....ha...... Hum, dite moi, vous n'auriez pas vu passer une jeune femme rousse par hasard?

-Celle qui est toujours en votre compagnie? Lilou, c'est ça? Oui, oui, je l'ai vu descendre du bateau, elle semblait assez secouée. Il lui est arrivé quelque chose?

-Erf, en fait, on s'est un peu disputé, et je voudrais la voir pour.....hum, m'excuser. Vous avez une idée de où elle aurait pu aller?

-Euuuh, non, pas vraiment? Par contre, retrouvez la vite: Astérion est un immense labyrinthe et la nuit va commencer à tomber, si jamais elle se perd la dedans, on ne risque pas de la revoir avant longtemps.

-Quoi?! Arg, merci pour l'information!

Me précipitant à l'extérieur du bateau, je commençai à m'enfoncer dans la ville pour très vite me retrouver face à un grand nombre de couloirs différents. Nous n'étions pas sorti au cours de la journée, je me retrouvais donc pour la première fois face à cet environnement. D'habitude j'étais doué pour pister une proie, mais la, mes émotions recommençaient à prendre le dessus et ça m'empêchait de me concentrer. Si jusqu'à présent j'avais réussi à garder mon calme, c'est parce le fait que Lilou et sa constitution fragile pourraient difficilement me résister si j'arrivait à la coincer seule m'offrait beaucoup de possibilité. Mais si la miss est capable de filer de telles patates sans se casser les os, ça diminuait fortement mes options. Repérant dans l'un des couloirs ce qui ressemblait à un morceau de plume, je m'engouffrai à l'intérieur, espérant être sur le bon chemin et priant pour trouver en cours de route un moyen de calmer la mécano.


Malheureusement, les bifurcations s’enchaînèrent et très vite, je ne réussi plus du tout à me repérer. Pour ne rien arranger, Anko décida alors de rajouter son grain de sel à mon stress montant en m'affichant un regard plein de reproches.


-Quoi, pourquoi tu me regarde comme ça?!

-Ssssss....

-Attends... Me dit pas que tu m'en veux pour cette histoire?!

-Keshaaaaaa!

-Ecoute An, je me doute que ça t'embête de potentiellement perdre un copain, mais j'y peux rien moi! On travail pour le gouvernement, dès le début on savait qu'il ne fallait pas trop s'attacher aux personnes à protéger, au cas ou des choses comme la merde dans laquelle on se trouve arrivent....

-Shaaaaaa. Saaaaaaaa...

-Raaah, mais ne soit pas triste, t'en trouveras plein d'autre des canards robots avec qui être copine! De toute façon, les amis c'est une vaste blague, tu sais bien qu'on ne peut faire confiance qu'aux personnes qui l'on déjà prouvées!

-Kashaaaaa! Kashaaaashaaaaaaaaaa!

-Ouais, des trahisons j'en ai vécu plein, il y en a même dont je t'ai pas parlé. Je sais ce que ça fait de se faire poignarder dans le dos par quelqu'un à qui on accordait notre confiance et notre affection! Et j'ai appris à m'en méfier! Si elle voulait pas être triste, elle avait qu'à apprendre à faire pareil, c'est tout!

-KASHAAAAA! KSSSSSSAAAAAAAA!

-Oui, bon, du fait que j'ai souvent vécu la même chose qu'elle, je devrais la comprendre, mais vu mon passé et mon métier, je ne peux pas me permettre de faire preuve de compassion. Ça ne m'a jamais rien apporté de bon jusqu’à présent.... Alors maintenant je ne veux plus prendre de risque.... De toute façon c'est trop tard, et....mais tu m'écoute au moins?!

-KSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!


Je réalisai qu'An me montrait quelque chose de la queue. Me retournant, tout en me tenant prêt à éviter la moindre attaque, je me retrouvai face à un grand homme. Très grand. Plus que moi. Et musclé aussi. Beaucoup plus que moi. Et il avait une tête de taureau aussi. il devait avoir bon gout préparé en rôti. Mon cerveau repris du service pour analyser la situation encore une fois: il y avait un type à tête de boeuf en face de moi. N'étant plus au royaume de l'absurde, je pense que ça n'était pas normal. Hum, on se trouvait dans un labyrinthe.... ça me rappelait un bouquin tout ça.


-Hé, ptit gars!

-Euuuuh, oui .... monsieur?

-T'aurais pas vu passer un type très grand et très fin, un peu comme toi, mais avec deux cornes sur la tête?


L'expérience m'avait apprise que si quelqu'un (surtout quelqu'un de baraqué) est à la recherche d'une personne dont la description correspondait avec la votre, il vaut mieux éviter de lui faire prendre conscience de votre identité.


-Hum, avec des cornes vous dites? Heeeeu, attendez que je réfléchisse.... C'est un ami à vous que vous avez perdu?

-Un ami, non, pas vraiment. C'est un type avec qui je dois régler un petit différent...... Grmblblmuuuuh, t'inquiète Vilin, jte vengerais!


C'est peut être à cause du stress montant, mais j'aurais juré l'entendre dire Vilin.

-Ha, bah, jme souviens maintenant, j'lai vu partir dans cette direction! Par contre, vous, vous n'auriez pas vu une jeune femme rousse?

Pourvu qu'il ne soit pas tombé dessus! Non pas que je m'inquiète pour elle, mais la situation pourrait s'aggraver pour moi si jamais Lilou finit en puzzle pour minotaure...

-Rousse hein? Non, ça ne me dit rien. Vous l'avez perdu de vue?

- Euuuh, oui, c'est une.... une amie proche, on visitait le coin et je l'ai perdu de vue. Impossible de la retrouver ou de retrouver mon chemin.

-Ha, bah c'est pas de chance! J'peux vous indiquer le chemin de l'entrée principale si vous voulez? Venez, c'est par la!

-Ha, raha, rahaha, merci votre gentillesse m'émeuh!


Houla, gros blanc, j’espère que je n'ai pas touché une corde sensible....

-...... MUUUHUUUHUUUU! Elle est pas mal celle la, je la note!


L'homme(?) me donna une grande tape dans le dos, ayant visiblement apprécié la plaisanterie. Le soucis, c'est qu'il le fit avec tant de force je je perdis l'équilibre et je manquai de trébucher. Me redressant, je pu voir le bovin humanoïde me regarder avec des yeux écarquillés. Portant ma main au visage par réflexe, pensant avoir quelque chose dessus, je réalisai qu'il manquait un truc sur ma tête: mon chapeau, probablement tombé avec la tape du ruminant bipède. Je n'eu pas le temps de m'expliquer. Je n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit en fait. Je n'eu même pas le temps d'esquiver ou de me défendre. Je me pris un grand coup de poing en plein sur la joue, me faisant décoller du sol et m'envoyant m'écraser dans l'une des hais du labyrinthe.

J'avais mal! J'avais atrocement mal. Cet ordure m'avait démit la mâchoire. Me redressant péniblement, tout en essayant de la remettre en place, je vis le minotaure se diriger vers moi en faisant craquer ses poings.


-Muuhuhuuuu, t'as bien faillis m'avoir ptit comique! Pas de bol pour toi, maintenant, j'vais t'apprendre ce qui arrive à ceux qui emmerdent mon cousin Vilin!

Oui, il avait bien dit Vilin. Adieu sérénité, adieu calme, adieu joie, et bonjour stress, angoisse, douleur, parano et surtout: risque imminent de mort! Vous ne m'aviez pas manqué.... vraiment!


Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Lun 12 Nov 2012 - 4:22, édité 1 fois
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« Humpf, tu sais Lilou, durant tout ce temps passé avec toi, tu m'as toujours donné l'impression d'être une fille intelligente et sensé. Maintenant, c'est l'occasion de le prouver: soit on joue à qui a eu la vie plus pourrie et qui est le salaud de l'histoire, et je te parie ce que tu veux que tu seras perdante; soit on discute calmement de la situation. Qu'en dis-tu ? »

J’en dis qu’il peut aller se faire foutre.
De le prouver ? De LUI prouver ? Si j’avais quelque chose à prouver à quelqu’un, ce n’était sans doute pas à lui. Ce n’était sans doute pas à un type incapable de faire son boulot correctement et en toute discrétion. Je n’avais rien à lui prouver, rien à lui dire, rien à discuter avec ce gars qui se prenait pour je-ne-sais-qui. Me prendre de haut n’était absolument pas une bonne idée. Me prendre de haut et pour une idiote, c’était pire. Je lui jetai un regard mauvais, le cœur battant à tout rompre. J’avais envie de lui casser la gueule, de lui arracher quelques dents, pour qu’il comprenne. De lui briser les os, pour voir s’il tolérait aussi bien la douleur qu’il ne l’avait bavé tantôt. Pour moi, ce n’était qu’un beau parleur. Un beau parleur qui me causait de souffrance et de chagrin. Comme entendre une poule parlait de cuisine. Toute une histoire. Alors, forcément, j’étais énervée. Très énervée. Au point, en effet, de vouloir lui faire mal.
J’allai donc vers lui comme une furie, le poing armé et prête à lui assener ça sur le coin de la figure. Assis comme il l’était, je pouvais l’atteindre. Je le pouvais, mais il m’en empêcha en attrapant ma main. Et il recommença à l’ouvrir, mesquin, comme depuis le début. Méchant, délibérément. Risquer de me faire mal ? Qu’il ne fasse pas semblant de se soucier que je me fasse mal. Qu’il ne fasse pas semblant d’avoir un quelconque intérêt pour moi. Ce n’était qu’un foutu menteur. Un enfoiré de la pire espèce. Sans cœur et sans regrets. Et il me fallait lui apprendre le cout de la vie. Le cout de la confiance que l’on perd définitivement. Parce que, oui, c’était irrévocable : j’allai le briser.

Mon autre poing prit le relai. Je ne saurais expliquer comment. Je ne saurais dire pourquoi. Mais encore une fois, cette même sensation dans mon corps, la haine battant à ma tempe, la peine coulant dans mes veines, peine de celle qui déteste la trahison. Et sur mon poing, cette sensation que rien ne pouvait m’arriver, que je n’aurais pas mal. Par contre… Lui. Le bruit fut catégorique. Je n’étais pas mes phalanges qui avaient rendu l’âme, ni même mon bras, ou quoique ce soit d’autre chez moi. C’était lui. Lui qui avait mal. Et lui qui se tordait de douleur. Et qui comprenait ce que ça faisait, d’avoir vraiment mal pour rien.

Un petit sourire, je tournais les talons.

Je n’étais pourtant pas contentée, encore moins satisfaite de ce que je lui avais fait subir. J’avais envie de lui faire ravaler ses mimiques mesquines, son air supérieur, de l’agent secret qui sait tout mieux que tout le monde. Je fulminai, intérieurement. Si fort que j’avais l’impression que ma tête allait exploser. Ou que mon cœur allait abandonner sa tâche tant il était sous pression. J’étais tellement furieuse, tellement en colère. Je lui en voulais d’afficher, devant mes yeux, mon passé comme quelque chose de dérisoire, quelconque, sans intérêt. En bref, avec si peu d’intérêts qu’il pouvait figurer sur un dossier de trois pages et permettait au premier venu de faire comme s’il me connaissait mieux que personne. Il y avait de quoi être violent.
Et pour éviter de l’être envers ceux qui ne le méritait pas, je préférai quitter le navire en attendant de partir, m’aventurant la tête baissée, les yeux enragés et la mine patibulaire jusque dans la ville d’Astérion. Je ne connaissais rien de l’endroit. En réalité, je n’en avais strictement rien à foutre de comment ce patelin pouvait être agencé. J’aurais mieux fait de m’en soucier un instant, car l’endroit était un véritable labyrinthe, créé pour perdre les touristes, me dis-je à moi-même au bout d’un bon quart d’heure à marcher en pestant contre tout et n’importe quoi. Bee sur mes talons, nous nous arrêtâmes au bout de tout ce temps en regardant à droite à gauche. Chaque murs ressemblait à un autre, chaque passage ramenait au lieu d’où nous venions. Et j’avais mis quinze grosses minutes à marcher sans regarder ou j’allai, incapable de revenir où j’étais.

« Bordel, mais la terre s’est liguée contre moi pour me casser les pieds ou quoi ?! »

Je m’arrêtai, râlant à haute voix tandis que quelques personnes passaient à côté de moi en me regardant avec des yeux ronds. J’avais tout l’air d’une folle échappée de l’asile suivie de près par un canard, lui, étonnée de voir sa maitresse agir ainsi. Il comprenait ma colère, car lui aussi en voulait à Enzo d’avoir failli me blesser, mais il était triste de ne pas réussir à me calmer.

« Qu’est-ce qu’on fout là ? HEIN ? QU’EST QUE QU’ON FOUT ICI ??! »

J’avais hurlé ça avec tellement de force que certains s’arrêtèrent en se souciant de mon état. Je ne savais pas à qui je posais la question. A moi. A lui, a eux. J’étais perdue. Mais je m’en foutais. Mon vrai problème, c’était la scène de tantôt, la dispute. Les actions du gouvernement à mon encontre, pour me faire surveiller ; Pourquoi ? Parce que j’avais construit un robot géant ? Ou parce que j’étais trop rousse pour eux ? J’étais loin d’être une menace, loin d’être un véritable danger pour qui que ce soit. Alors… Pourquoi ?...

« Pourquoi je me suis engagée ? Tu sais ça, toi ?! Qu’est-ce que je fous dans les troupes d’un gouvernement qui fait espionner ses membres ? Quoi ? J’ai une tête de terroriste révolutionnaire peut-être ? Dis-moi Bee… Est-ce que j’ai la gueule d’une révolutionnaire terroriste ?! »

Je disais ça en lui lançant un regard sombre, qui, sans donner mon rang et mon grade, faisait sacrément flipper.

« Kwak…
- ON EST D’ACCORD. C’est de la connerie. Enzo est un con.
- Kwak.
- Un gros con.
- Kwaak…
- Nous sommes d’accord ?
- Bwak… »

Et alors que je continuai à pester sous les approbations de mon camarade d’infortune, toujours plantés au milieu de la rue ou nous nous trouvions, nous entendîmes, Bee et moi, un énorme fracas provenant de derrière nous. Les murs du labyrinthe cachaient la vraie source de ce bruit. Les civiles commencèrent à fuir les lieux, j’en voyais débouler de tous les côtés, observant au loin en essayant de discerner les alentours et comprendre ce qui se tramait. Un vieux passa près de moi, je l’arrêtai du bout de la main en lui signifiant que je faisais partie de la marine :

« Qu’est-ce qui se passe ?
- Un affrontement de l’autre côté de la ville. Il y a un cornu qui est en train de se faire massacrer. »

Un cornu ?
Et merde.
Faisant un signe à Bee, je lui ordonnai de me suivre. Le canard battit des ailes et se mit à me courir après sous sa forme animale.

« Ou est-ce que vous allez ?! C’est dangereux !
- C’est justement pour ça que j’y vais ! Vous avez dit par-là ?
- Euh… Prenez à droite, puis tout droit et à gauche, et encore à gauche et…
- Ok, tout droit ! »

Bee prit sa forme d’hybride et envoya un grand coup de poing dans le mur d’en face, y créant un passage beaucoup plus pratique pour nous. La fumée et la poussière m’empêchèrent de remercier le vieil homme. Nous étions, de toute façon, beaucoup trop pressés : j’en connaissais un qui allait morfler. Et je n’avais pas envie qu’un autre que moi lui fasse la peau. Nous essayions de déterminer d’où venaient les bruits, et la violence des chocs nous aida partiellement à en trouver la localisation. Oh, bien sûr, nous nous trompâmes plusieurs fois avant d’arriver à quai, mais notre sens de l’orientation ne nous avait jamais été d’un grand secours…
Bref, Bee fonça de nouveau dans un des murs, ou les voix d’Enzo et de son ennemi, ainsi que les sifflements d’Anko nous parvenaient sans peine. Nous le passâmes, moi en première, pour constater et évaluer la situation. Je fis face à un vrai carnage, envisageant la possibilité que notre nouvel ennemi, un taureau de près de trois mètres, musclé au possible et l’air particulièrement mauvais, s’était servi d’Enzo pour taper dans tous les murs qu’il pouvait croiser. L’homme-bête fut attiré par le fracas que j’avais créé en arrivant. Il se stoppa, me regarda un temps, surpris en pensant que j’étais celle qui venait de passer à travers le mur de pierre par le seul biais de ma force. Il me détailla, et un grand sourire prit place sur ses babines baveuses.

« Tiens, la rouquine… »

A mon tour de sourire, lui faisant perdre sa risette. Ma confiance et mon air audacieux avaient l’air de l’énerver. Il souleva l’agent Hisachi avec la mine mauvaise, mais je l’arrêtai en lui criant :

« Hey, le connard ! Tu devrais t’en prendre à quelqu’un de ta taille. »

Il y eut un grand silence, tandis que l’homme taureau lâchait Enzo pour me faire face. Le « caporal » faisait deux fois ma taille, en réalité. Et je n’étais certainement la plus à même de lui flanquer une dérouillée. Il avait l’air étonné de ma témérité, mais sa surprise se mua en un masque enjoué et sadique à la fois. Puis, il fit un sourire qui dévoilait toutes ses dents jaunes :

« Tu parles pas de toi, j’espère… Muhuhuhu…
- Oh non… Je parlais de lui. »

Un vague coup d’œil en arrière, la silhouette de Bee apparut de derrière les décombres. Il fit un pas, attrapa de sa grande main un pan du mur qu’il avait partiellement détruit. Tirant un coup sec dessus, il prit du recul avec son bras et le balança en direction du Taureau, qui, trop surpris par la présence de mon coéquipier, n’évita pas le poids. Bee préféra ne pas lui laissait de répits, et, prenant de l’élan, il fonça en direction du Minotaure pour lui rentrer dedans. De nouveau, un grand fracas, mur détruit et poussière soulevée.
Mes yeux se posèrent sur Enzo, à côté, qui avait du mal à se remettre de ses émotions. Et avant qu’il ne pense que j’étais venue pour le sauver et qu’il puisse me remercier, je m’approchai de lui en vitesse et lui assenai un violent coup de pied dans la bouche. Une fois cela fait, et croisant les bras sur ma poitrine, en regardant l’homme se tordre de douleur, je lâchai d’une voix mielleuse :

« Vous devriez me remercier, agent Hisachi. Je vous ai remis la mâchoire en place. »

Enzo me lança un regard noir, rattrapa sa mâchoire et la remit lui-même correctement en place. Puis, Astérios de le Tauride, comme le surnommait sa réputation et sa prime de quatre-vingt millions de berries, ressorti de derrière les ruines dans lesquelles l’avaient mis Bee. Fou de rage, il attrapa à son tour un des gravats et le balança en direction du robot-canard qui le reçut de plein fouet. Puis, il se tourna vers nous, la bave aux lèvres. Il se baissa, nous montrant ses deux cornes aiguisées et monstrueuses.

« Oh, vous avez les mêmes, agent Hisachi. Mais les vôtres font beaucoup moins peur. »

Sans doute beaucoup moins mal, aussi.
Et puis, le Taureau chargea.
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Parfois, sans comprendre comment, des évènements s’enchainent et interagissent entre eux, et avant d’avoir eu le temps de réaliser ce qui se passe, on se retrouve à vivre une journée de merde. Vu comment les choses tournaient pour moi au fur et à mesure que le temps avançait, on pouvait dire que ma journée à moi était plus proche de la diarrhée liquide qu’autre chose… J’observais le monstre qui s’approchait de moi avec la ferme intention de m’arracher mes cornes pour me les faire bouffer, et plus si affinité. Mon cœur et mon cerveau tournaient beaucoup plus vite que d’habitude, et pour cause : ils étaient tous les deux rentrés en mode « survie », et ça tombait bien parce que justement, j’allais avoir besoin de survivre la ! Il était donc grand temps d’agir en conséquence. Essayant d’ignorer ma douleur, je remis d’un coup sec ma mâchoire en place, afin d’être sur qu’elle ne me déconcentre pas par la suite. Je me mis à analyser le danger qui se rapprochait de moi : c’était un homme taureau. Pourquoi ? Probablement à cause d’un fruit du démon, je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes en possédant, mais ça faisait déjà un bout de temps que je côtoyais tous les jours un utilisateur de Zoan. La déduction était simple donc. Mais ce qu’il fallait retenir, c’est que ce bovidé humanoïde pouvait changer de forme, et ça, ce n’était pas forcément un avantage pour moi, sauf s’il décidait de revêtir son apparence animale : j’avais plus d’expérience dans la chasse des bœufs que dans celle des minotaures.

Justement, ce dernier se trouvait désormais à deux mètres de moi, le poing étiré vers l’arrière. Cette fois ci, il ne m’aurait pas par surprise ! Réagissant immédiatement, je me baissai pour éviter son coup avant de passer à coté de sa jambe et de la frapper avec mon propre poing. Une fois bien passé derrière lui, je fis plusieurs bonds en arrière pour bien prendre mes distances. Pendant que l’hybride me cherchait du regard, je rajoutai à ce que je savais déjà les nouvelles informations acquises au cours de ces quelques secondes. Ce type frappait fort, le coup que j’eu reçu précédemment et le trou fait dans le mur contre lequel j’étais appuyé il y a encore quelques instants me confortèrent dans cette idée. En tout cas, avec ses bras il tapait fort, et vu sa musculature, à peu près n’importe quelle partie de son corps devait faire mal s’il décidait de frapper avec. Coup de chance par contre, il ne semblait capable de se battre qu’au corps à corps, ce qui était une bonne chose pour moi. Mais avant de tirer des conclusions hâtives et de prendre des décisions que je regretterais, je préférai attendre d’avoir la confirmation de cette information. Troisième chose plutôt intéressante pour moi : ce type semblait un peu lent au niveau de la réflexion. Tout comme les attaques à distance, ça restait à confirmer. Mais moins de réflexions et plus de réactions, car le bifteck géant se remit à foncer sur moi. Encore une esquive, cette fois ci en me baissant, puis coup de pied dans le torse, appui sur ce dernier pour rebondir en arrière, roulade et distance de sécurité ! Encore une fois, j’analysai les informations que ces quelques actions m’avaient apportées…. Malheureusement, elles n’étaient guère réjouissantes pour moi. Ce truc avait la peau dure. Mais vraiment dure… Cela devait être du à la combinaison entre le cuir de vache et l’épiderme humain du à son fruit, mais dans tous les cas, il était résistant, et ça, c’était chiant ! Les deux fois où je l’avais frappé, il n’avait que très peu réagit, comme s’il sentait à peine la douleur, et à l’inverse, moi, j’avais réalisé la solidité de sa peau. Pas la peine d’essayé de l’avoir avec un Shikan dans ce cas : je risquais surtout de m’exploser le doigt pour rien. Il me fallait trouver autre chose pour réussir à le blesser, mais quoi ? Je ne voyais rien dans les parages qui pourrait se révéler utile, et les quelques couverts que j’avais embarqué avec moi « au cas où » étaient bien trop fragile pour arriver à transpercer le cuir de la bête.

Autre mauvaise nouvelle : son rythme de frappe s’accélérait, prouvant qu’il pouvait surement taper encore plus vite. Et donc qu’il serait encore plus dur à esquiver. Enchaînant les sauts et les pirouettes pour échapper aux enchainements du minotaure, je ne pu même pas tenter de lancer un rankyaku, l’hybride ne me laissant pas une seconde de répit. An essaya bien de le mordre pour lui injecter du venin, mais à cause du cuir de l’animal, elle réussi juste à se casser un crochet. Grrrrr, un adversaire trop fort et trop résistant pour que la moindre offensive marche, j’en avais déjà affronté plusieurs. Mais rarement sur un terrain comme celui-ci. En effet, les murs du labyrinthe gênaient mes mouvements en plus de m’empêcher de fuir. Car l’autre bovidé, lui, connaissait le coin, donc tenter de s’engouffrer dans un couloir pour lui échapper était une idée mauvaise, en plus d’être la preuve d’un sérieux manque de matière grise. Il me fallait trouver un moyen de le ralentir ou de le blesser. J’eu bien l’idée de me servir des éclats de murs créées par les coups du zoan pour me défendre, mais les assauts de se dernier accéléraient tellement que je ne trouvai aucune occasion pour le faire. Pire, au bout d’un moment, ce qui devait arriver arriva, et je me pris un grand coup dans l’estomac. Dame Fortune merci, j’eu le temps de lancer un tekkai juste avant l’impact, mais malheureusement pour moi, la force de l’hybride était si grande que le choc, bien qu’amorti, resta suffisamment puissant pour me projeter contre un mur et me faire assez mal. Me redressant rapidement, je tatai rapidement mon corps et celui d’Anko pour vérifier que tout allait bien. La pauvre petite était sonnée par le choc, mais elle avait réussi à éviter la frappe du taureau. Par contre, je réalisai avec horreur que ma sacoche remplie de fiole de poison d’An c’était brisée lors de l’impact. Certes, elle était conçu pour que dans ce genre de cas, le liquide ne s’écoule pas à travers ma poche, mais tout de même, c’était une sacrée perte, surtout contre un adversaire face à qui la force brute ne m’était pas de grand secours.

Et la fête continuait : alors que j’arrivai enfin à saisir un pan de mur, le minotaure m’attrapa le bras et le serra jusqu’à ce que je lâche prise. Histoire de bien faire les choses, il attrapa aussi mon deuxième bras. Il me souleva, hésitant visiblement entre me déchirer en deux ou me briser en mille morceaux. Je n’avais méthode pour être sur de m’échapper, et ce n’était pas vraiment ma préféré. Mais voila, quand on veut survivre, il faut savoir faire des compromis.
Savez-vous ce qui est pratique quand on a une grande langue ? C’est qu’on peut s’en servir pour saisir des choses, même dans notre bouche. Des choses comme une glotte par exemple. Et en tirant un bon coup dessus, ça déclenche des réactions, comme un vomissement. Et, réduit à utiliser cette technique infâme (ça force à recracher de la NOURRRITURE ! Vous vous rendez compte ?! C’est vraiment écœurant !), je me mis à déverser un mélange de bile, de sang et de reste de repas à moitié digéré sur le visage bestial de mon adversaire. Ce dernier n’apprécia pas particulièrement la surprise. Me lâchant brusquement et tenant son visage, ses yeux semblaient ne pas bien réagir avec le jet de liquide qu’il c’était prit. Profitant de ce moment d’inattention, je saisi un morceau de mur bien pointu et je l’enfonçai dans l’estomac de mon ennemi avec le plus de force possible. L’attaque ayant apparemment marché, l’hybride se mit à reculer, le souffle coupé. Enchainant sans plus tarder, je fi un bond vers lui pour lui coller un grand coup de pan de muret sur la joue. Le choc fut assez puissant pour le faire partir en arrière, mais aussi pour exploser mon arme de fortune. Me dépêchant d’aller en ramasser une autre, une idée me vint à l’esprit, une idée qui me permettrait de reconvertir cette sacoche pleine de poison. Alors que je mettais mon plan en exécution, mon adversaire, lui, avait reprit ses esprits, et il fonça dans ma direction, pas content du tout. Si je réussi sans problème à éviter son premier coups, c’est le deuxième que je ne vis pas venir, et je me pris tout le bras de la bête dans l’estomac, avant de retourner m’encastrer dans une paroi, et sans tekkai cette fois.

Me redressant péniblement, je venais visiblement de me casser une ou deux cotes. J’eu juste le temps de chuchoter à Anko de filer, et de laisser partir cette dernière, qui profita de la pénombre amenée par la nuit tombée et de la poussière soulevée pour se faire discrète, avant de me sentir soulever par une force incroyable. C’était l’ami notaure, dont la tête me rappelait de plus en plus une vue sur un avis de recherche…. D’ailleurs, le sourire sadique qui s’affichait sur la dite tête ne me disait rien qui vaille….



- Parait que t’as fracassé mon cousin contre le sol et les rochers comme s’il s’agissait d’un vulgaire chiffon…. Et si on faisait la même chose avec toi, histoire de t’apprendre, hein ? Muhuhuhuhuhuhu !


J’eu juste le temps de murmurer « tekkai » et de raidir mon corps…. Avant de me faire écraser avec force contre le sol. Ca faisait mal, malgré le tekkai ça faisait horriblement mal, de tout évidence il mettait toute sa puissance dans cette attaque. Je subissais ma propre méthode de combat, et je devais avouer que malgré la souffrance provoquée, j’étais un peu fier de voir à quel point ça pouvait être efficace. Mais la fierté à beau avoir des effets euphorisant, elle ne sert pas d’anesthésiant pour autant, et, toujours en train de me faire aplatir un peu partout dans le labyrinthe par mon bourreau, je tentais de maintenir mon tekkai parce que s’il se brisait, j’étais foutu. Vraiment foutu. Les chocs me sonnaient de plus en plus, rester concentré devenait infernal. Je souffrais, j’avais mal, j’avais peur, mais je ne pouvais pas me permettre d’abandonner. Je ne pouvais pas me permettre de mourir! Pas maintenant ! Pas pour ça ! Tout ce que je pouvais faire c’étais attendre que mon adversaire se lasse. Et Dame Fortune entendit mes prières. Le minotaure s’arrêta d’un coup, sans que je comprenne pourquoi, puis il me lâcha sur le sol, avant de se diriger vers…. Vers une silhouette couleur orangée….. LILOU !

C’était son intervention qui avait permit à mon calvaire de cesser ? J’étais incapable de le dire, mais en tout cas, de ce que j’entendais, Bee se trouvait au prise avec le bovidé bipède. Essayant de reprendre mes esprits, des bruits de pas rapides et de plus en plus proches atteignirent mes oreilles. Je les reconnaissais, c’était ceux de Lilou. Mais pourquoi avait elle fait ça ? Elle semblait me détester, vouloir me faire ma fête, alors pourquoi m’aider ? Aurait elle enfin réfléchit à la situation et admit qu’il valait mieux essayer de m’écouter plutôt que de me tabasser ? Non, il y avait peu de chance que ça soit cela, mais, au fond de moi, j’espérais tout de même que ce scénario utopique se révèle…

BIM


OH LA SALOPE ! Un coup de pied ! Cette garce m’avait foutu un grand coup de pied dans ma tronche … et…..et….. MA MACHOIRE BORDEL ! Elle avait du être fragilisée quand je jouais au marteau humain, assez pour que cette sale rouquine arrive à la déplacer avec son foutu pied de pseudo malade ! Deux fois ! Ca faisait deux fois en une journée que ma mâchoire était démise, et c’était trois fois de trop ! Satané Lilou…. Elle n’était clairement pas venue pour m’aider, au contraire. Vu son regard et son ton, elle voulait me faire comprendre qu’après le gros taureau, ça allait être mon tour.... Taureau dont le nom me revenait enfin en mémoire : Astrérios. Astrérios dit « le Tauride », un bandit primé à 80 millions. Bordel, comment une telle information à t’elle pu me sortir de la tête ?! Cette histoire m’affecte beaucoup trop !
Heureusement, comme si elle avait entendue mes hurlements mentaux, An sortie de sa cachette et fonça vers moi, s’enroulant autour de mon corps. Pendant ce temps, Astérios commença à nous charger, et j’eu droit à une remarque désobligeante de l’autre rousse sur mes cornes. Cette fois, c’en était trop. De tout évidence, elle me sous estimais, comme je l’avais moi-même sous estimé. Et elle avait réussi à me prouver que j’avais tord, alors il était grand temps que je lui file les preuves me concernant, quitte à les lui enfoncer dans la gorge ! Me redressant d’un bon vif, je saisi sans plus attendre Lilou par le col, cette dernière étant trop surprise par ma vitalité malgré mon état pour pouvoir réagir à temps. Et alors que le minotaure se rapprochait de plus en plus, je m’accroupi rapidement avant de hurler :


-GEPPOU !

Et hop, d’un coup d’un seul la mécano et moi nous retrouvâmes propulsés à plusieurs mettre au dessus du sol, évitant ainsi aisément la charge du Tauride, qui en plus se fit sauter dessus par Bee sans avoir eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer. Alors que nous étions au sommet de mon saut, le temps sembla se ralentir. Je fixai Lilou, encore sous la surprise de ce qui venait de se passer, la lumière de la lune éclairant son visage m’offrant une vision d’elle unique. L’astre céleste jouait les catalyseurs pour sa beauté, lui donnant une apparence magnifique. Je ne m’en étais pas rendu compte jusqu’à présent, mais c’était vraiment une belle jeune femme. Comme emporté par la magie de l’instant, je tendis le bras et….

SLAAAAAAAP !

Je lui collai une énoooorme claque, empli de tout le stress, de toute la colère qu’elle m’avait fait ressentir. J’espérais franchement lui avoir cassé quelque chose pour le coup…Retombant sur le sol, de l’autre coté d’un mur nous séparant ainsi de l’affrontement entre les deux zoan, je ne perdis pas mon temps, et profitant du fait que la miss était encore sonnée, je la retournai avant de la plaquer violement contre le mur, une main pour bloquer sa tête, l’autre pour immobiliser un de ses bras, la jambe levée pour plaquer et bloquer l’autre bras grâce à mon pied, et enfin, je sifflai un coup pour qu’Anko aille saucissonner ses jambes, avant de remonter le long de la paroi pour observer ce qui se passait de l’autre coté. Relâchant ma prise au niveau de son visage, j’utilisai ma main de nouveau libre pour m’épousseter un peu, et me tâter pour tenter d’estimer l’étendu des dégâts. La miss, elle, me dévisageait avec un air qui ferait peur à un Roi des mers. C’était définitif, elle voulait ma peau…. Sauf que voila, les conneries, la, je commençais à en avoir bon dos ! Elle s’apprêta à hurler et à m’insulter, tout en se débâtant, mais mon propre cocktail émotionnel se mit à déborder, et la, il semblait que la magique aura à donner des baffes de la miss ne se manifestait pas.


-FERME LA ET ECOUTE MOI ! Pffffff, pfffffff, pffffffff, greargh, Lilou, je ne sais pas si tu réalise dans quelle merde on est. Oui, ON est. TOUS-LES-DEUX !

Dans le couloir (ou plutôt ce qu’il en restait) adjacent du labyrinthe, le combat entre Bee et Astrérios continuait, et vu les cris qui s’en dégageait, le robot n’avait pas l’avantage. C’était logique : trop inquiet pour sa créatrice, il n’arrivait pas à se concentrer suffisamment sur la bataille, et le taureau en profitait.

-Je….ffffff… Je ne sais pas si tu réalise aussi que j’ai eu plusieurs occasion de définitivement me débarrasser de toi, la. Rien que lorsque l’autre bourrin nous à foncé dessus… Très honnêtement, si j’avais voulu que tous mes problèmes soient réglés, je me serais arrangé pour qu’il te bute. Et pourtant je ne l’ai pas fait…

En effet, je ne l’avais pas fait, et je me demandais bien pourquoi. Parce qu’en laissant la rousse s’entretuer avec le Tauride pendant que je m’enfuyais à coup de geppou, j’aurais eu bien moins de soucis pour m’expliquer auprès de mes supérieurs, et les répercussions néfastes de cette histoire sur ma personne auraient été bien moindre. Alors pourquoi ne pas agir comme ça ? Je ne savais pas trop, sur le moment, ça ne me semblait pas être la meilleur option.

-Énerve toi si tu veux, vexe toi si tu veux, prends mal mes propos, hurle, pleure, crie sans te gêner, mais il faut être réaliste Lilou : ta réaction est STUPIDE ! Tu découvres qu’un agent secret te suit et toi, tu veux juste passer tes nerfs sur lui ?! C’est idiot, et tout ce que ça t’apportera, c’est une mort lente et douloureuse, ou alors une longue descente aux enfers te faisant vivre un destin bien pire que celui auquel tu as eu droit par le passé !

Derrière, les bruits du combat s’intensifiaient. Lilou, elle, se débâtait de plus en plus, et elle ne tarderait pas à se libérer. Je n’avais plus beaucoup de temps, et pourtant je voulais dire beaucoup de choses….

-Je….Ecoute, je comprends totalement ta réaction, aussi stupide soit elle, elle était tout ce qu’il y a de plus légitime. Tu as eu une vie terrible. J’ai aussi eu une vie terrible. Je ne remets pas ça en question. On a eu droit à l’horreur, une horreur qui n’est souhaitable à personne d’autre, mais j’ai l’impression que j’ai retenu bien plus de leçon du passé que toi ! Vu la situation dans laquelle on est, s’entretuer n’arrangera les affaire de personne !

Ca m’avait presque arraché la langue de dire ça. Je ne voulais pas faire preuve de compassion, mais de réalisme et d’honnêteté. Et c’était particulièrement désagréable. Après ce qu’elle m’avait fait, après la merde dans laquelle elle m’avait propulsé, moi aussi j’aurais voulu l’insulter, la frapper, me défouler. Sauf que voila, l’une des premières règles de la survie c’était de faire des compromis, et la, il en fallait un gros pour pouvoir s’en sortir. Pendant ce temps, l’affrontement entre les deux Zoan battait son plein, et vu les rires d’Astérios et les cris métalliques qui s’en dégageaient, le pauvre Bee se faisait dominer.

-Alors, j’vais être direct : ou on décide de laisser sortir notre colère envers l’autre, et dans ce cas la, il n’y aura que des perdants, ça, c’est une certitude….. Ou…..Ou tu acceptes qu’on fasse une trêve. On met nos différents de coté le temps de se débarrasser de la plus grosse menace du coin. Ah, et une chose : après ça, tu acceptes de me laisser t’expliquer les détails de cette affaire, et tu n’en profite pas pour essayer de me tuer immédiatement, okay ?! C’est culoté de ma part de parler comme ça, mais je t’accorde une part de ma confiance sur ce coup, je veux être sur que tu vas faire de même…. Dit toi qu’au moins je ne pourrais pas te trahir plus que je ne l’ai déjà fais….

Tout en parlant, je fis un peu plus pression sur le corps de Lilou se débattant toujours, et échappant à mon emprise. C’était débile de lui demander ça, de faire preuve d’honnêteté alors qu’elle ne le ferait surement pas, mais voila, il me fallait me rassurer. Même en sachant qu’il s’agirait d’un mensonge, j’avais besoin de l’entendre pour être sur que je ne faisais pas de bêtise, pour arriver à me mentir aussi à moi-même. Parce que sans ça, je ne pourrais pas me concentrer totalement sur Asterios, et je risquerais de tous nous envoyer six pieds sous terre. Et cette option était inenvisageable. Il fallait que je vive. Il fallait qu’Anko vive. Il fallait que Lilou vive, parce que ma survie dépendrait pas mal de la sienne. Juste cette fois, je devais me donner l’illusion que nous étions vraiment des alliés se battant pour une cause commune. Et comme si le destin voulait forcer la main de la rousse, Bee passa à ce moment au dessus de nos têtes avant de s’écraser plusieurs mètres derrière nous. De toute évidence Astérios l’avait projeté par ici, et le connaissant, il ne tarderait pas à débarquer lui aussi. On pouvait l’entendre derrière le mur, et Anko se mit à me faire de grands signes, totalement paniquées.

-Muhuhuhu, prêt ou pas prêt j’arrive !

-Alors Lilou, tu décide quoi ?...... Bon, je vais faire plus court : Lilou Benet Jacob, est ce que tu veux survivre ?!


-..... Okay, j'accepte, mais lâche moi!


-Parfait, c’est tout ce que je voulais entendre !

Immédiatement après la confirmation de la demoiselle, je reposai mes deux pieds sur le sol tout en la tirant vers moi. M’accroupissant, j’utilisai le geppou pour nous propulser dans les airs, pile au bon moment, car Asterios défonça le mur où nous nous trouvions il y a encore quelques secondes avec une charge. Il ralentit petit à petit avant de s’arrêter et de redresser la tête, pour voir où se trouvait son adversaire. Lilou et moi atterrîmes plusieurs mètres derrière son dos, et, lâchant la mécanicienne, je posai une main sur le sol et me penchai vers l’avant, les cornes pointées en direction du minotaure.

-Ah, une dernière chose Lilou : une arme, ça n’a pas besoin de faire peur. Ca doit juste être efficace ! GEPPOU INSEKI !

A l’aide de ma nouvelle technique, je me projetai sur le Tauride, dur comme le fer, et toutes cornes en avant, avant de finir par le percuter en plein dans le dos. J’avais atterrît à coté de sa colonne vertébrale, ce qui était dommage car il s’agissait de ma cible originale, mais je restais néanmoins content car tout solide qu’il soit, le cuir de la bête n’avait pas réussi à résister à mon attaque, et mes cornes se trouvaient presque entièrement enfoncées dans sa chair. Et le bestiaux n’appréciait visiblement pas cela, car il commença à se débattre, essayant de m’attraper avec ses bras. N’ayant pas eu le temps de me dégager, je finis par me faire saisir au niveau de la jambe, et ramené la tête en bas face au zoan, qui avait les yeux rouges et révulsés par la haine. Il commença à tendre son poing vers l’arrière pour me faire regretter mon affront, mais malheureusement pour lui, j’attendais une occasion comme celle-ci depuis un moment. Sortant d’une de mes poches une fourchette, je la lui plantai dans son œil droit en y mettant toute mes forces. L’hybride hurla de douleur et me relâcha sur le sol, me permettant de faire quelques bonds vers l’arrière afin de me mettre hors de porté de taureau, à coté de Bee encore un peu secoué par son vol plané et essayant de se redresser. Astérios tenait son œil, tout en meuglant à cause de la souffrance. Car ce n’était pas une fourchette classique que j’avais utilisé, mais une qui était enroulé dans ma sacoche à fioles de poison brisée, l’arme secrète que j’avais préparé depuis un moment. Les toxines ne seraient surement pas suffisantes pour le tuer, mais elle l’était largement assez pour lui faire souffrir le martyre. Et avec un œil en moins, il verrait beaucoup moins bien passer les trains, le bovidé. Me retournant pour vérifier que Bee allait bien, je réalisai qu’il m’adressait un regard tout sauf sympathique. Je compris rapidement pourquoi : j’avais conclu une trêve avec Lilou, okay, mais le robot, lui, il n’était pas au courant….



Une diarrhée liquide je vous dis….

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La baffe résonnait toujours à mes oreilles, la douleur émanait toujours de ma joue, faisant naitre en moi une fureur renouvelée, toujours aussi forte. Je n’avais qu’une seule envie : Lui casser les dents. Encore une fois, lui briser les os. Comment osait-il lever la main sur moi ? Bon, je l’avais cherché, mais ce n’était vraisemblablement pas le bon moment. Nous étions tous deux dans une situation peu enviable, notre avenir était incertain, voir compromis. Face à un monstre pareil, on pouvait être sûr qu’on en ressortirait pas entier. Mais ça… C’était écrit. On avait emmerdé la mauvaise personne. Ce Vilin avait des relations, et en regardant ce type, aussi grand que large, pourvu de deux cornes immenses sur le sommet du crâne, je me rendais compte que le menacer n’avait pas été une bonne idée. Pourtant, une promesse était une promesse. Et je me plaisais à être une femme de parole. Nous devions lui arracher la tête et l’expédier à son cher cousin.

Pas d’arrangement. C’était une question de vie et de mort.

Nous nous tenions tout deux devant le monstre de muscle, essoufflé par son combat passé. En proie à la douleur, à l’aveuglement partiel. Il s’était débarrassé d’Enzo et l’avait balancé à travers la rue comme un vulgaire poupon de chiffons. J’avais fait en sorte que Bee ne l’attaque pas immédiatement, lui demandant de se concentrer sur le combat se déroulant sous nos yeux. Lui assurant qu’il aurait parfaitement le droit de lui refaire le portrait dès qu’on en aurait fini avec le Minotaure d’Astérion. Pour le coup, nous n’avions pas le choix. Mais cette trêve me donnait un avantage considérable : Bee n’était plus préoccupé par Enzo, ne craignant plus un assaut de sa part. Et en étant pleinement concentré sur le Taureau, il mettrait toutes ses forces pour nous tirer d’affaire.
J’avais fait part à mes coéquipiers que je n’étais pas en mesure de combattre contre notre adversaire. Question de bon sens : j’aurais été plus un poids qu’un avantage pour les combattants du coin. S’il fallait penser à me protéger pour m’empêcher de me casser quelque chose, les autres auraient été clairement désavantagés. Je savais me mettre en retrait lorsqu’il le fallait et mettre à profit d’autres capacités. Du genre, l’observation. Bee m’attrapa dans sa grande main et me mit en hauteur. J’assurai d’un signe de main que je tiendrai ma position. Il n’était plus question de me battre, pour moi, mais d’envisager le combat sous un autre angle, de trouver ses faiblesses.

L’affrontement reprit très rapidement, avec une nouvelle alliance qui était relativement boiteuse. Bee était toujours en colère contre l’attaque d’Enzo à mon encontre, de ce fait, il n’empêchait jamais le Taureau de s’en prendre à son coéquipier. Il ne l’attaquait, certes, pas, mais protéger ses amis favorisait la cohésion. Pour le coup, Bee lui en voulait terriblement. Et il n’avait qu’une seule hâte, en finir avec le Minotaure pour faire voir à Enzo de quel bois il se chauffait. Le robot était néanmoins la cible privilégié d’Astérios. Plus imposant, plus à portée, il n’avait pas à galérer pour savoir ou frapper. Il en ressortait les forces de notre ennemi : Il était puissant. Ses poings étaient meurtriers, au point de pouvoir cabosser l’armure d’acier du Robot. Par contre, il n’était pas spécialement rapide. Sa masse musculaire l’empêchait de se déplacer vite.
Je me mis à songer à la puissance de son fruit du démon. Nous avions, en face de nous, deux Zoans entrainés. Pourtant, Bee arrivait à mettre à profit les capacités de son propre fruit du démon. Il se retransformait parfois en canard pour prendre de la hauteur et attaquer son adversaire d’une façon plus furtive et rapide. Astérios semblait incapable de faire la même chose, et était à chaque fois étonnait de voir Bee faire ça. Enzo pouvait en profiter pour lui porter quelques coups en traitre, mais il était plus difficile pour l’agent secret de pouvoir s’approcher de lui. Même en étant fort, il avait à faire à un Zoan particulièrement robuste. Et on pouvait remarquer que sa vue revenait progressivement… Je devais suggérer quelque chose à mes compagnons, j’avais un problème à soulever :

« Je crois… Qu’il ne sait pas comment changer de forme ! »

En disant cela, Astérios attrapa Enzo qui avait tenté de le frapper par la peau du cou et le balança contre un mur. Puis, il se tourna vers moi et me fixa. Essoufflé, il me fit pourtant un sourire qui montrait ses dents cassés :

« Muhuhuhu… tu as trouvé ma faiblesse… C’est ma malédiction, je resterai à jamais cet Homme-Taureau. Le Minotaure…
- Mais c’est absurde… Tous les Zoans peuvent changer de formes.
- Ah bon ? »

Il y eut un lourd silence. Personne ne savait comment profiter de cet avantage, mais une autre chose était certaine :

« Les gars… Il est débile !
- Lilou… Ce n’est pas le moment de l’énerver ! »

Une fumée épaisse sortit de ses naseaux, montrant sa colère. Puis, pris de colère, il attrapa un énorme rocher fracassé, prit de l’élan et le lança dans ma direction. Un autre point : il savait viser. Et envoyer loin. Et fort. L’espace d’un instant, je pensais pouvoir intercepter l’obus et le renvoyer à son propriétaire, ou le briser avec mon poing, comme j’avais pu faire quelques heures avant avec les côtes d’Enzo. Mais quelque chose se passa, ou ne se passa pas, justement, et je dus me jeter sur le côté pour éviter le projectile qui me manqua de peu. Je roulai contre les tuiles du toit ou j’étais, mais dans ma lancée, je ne sus comment m’arrêter en arrivant au bord de la maison, et manquai de faire une belle chute. Je me rattrapai à la tuyauterie, mais Astérios en profita pour me canarder une seconde fois, avec une pierre aussi grosse que la première. Je dus lâcher prise, fort heureusement, Bee me rattrapa de justesse avant que je ne rencontre le sol.

Il me reposa à terre, me demanda si ça allait. Un instant déconcentré, le Taureau se rua sur lui et le mit à terre pour commencer à le ruer de coups. Bee était complètement à la merci de son adversaire sous mes yeux horrifiés. Il me fallait l’aider, le sauver. La peur montait en moi au fur et à mesure que mon ami se recevait des coups, abimant sa carrosserie pourtant solide, endommageant ce que j’avais pris la peine de créer, et qui m’avait accompagné pendant plus de dix ans de ma misérable existence. J’étais furieuse. Je voulais qu’il arrête. Je me mis à hurler après lui, à ordonner à Enzo d’agir pour l’aider, mais à peine l’agent avait-il tenté une attaque par derrière qu’Astérios le repoussa d’un coup de coude dans le visage pour reprendre son assaut sur le Robot.
Rien n’allait plus. Je perdais ma concentration et mon calme. Un frisson me parcourut, passant dans tous mes membres. Je me ruai à mon tour sur la créature et bondis sur son dos. Je m’agrippai fermement à son cou. L’homme se débattit fortement, mais je m’agrippai de toutes mes forces, et plantai méthodiquement mes dents dans sa gorge. Fort, très fort. Au moins ou je sente l’une de mes molaires craquer. Au point où je sente le sang couler dans ma bouche. Mon sang, mais le sien aussi. Il hurla de rage, m’attrapa par les épaules et m’expédia contre un mur. Bee reprit l’avantage, le temps de cette distraction, collant son poing dans la tête de son adversaire qu’il repoussa de ce simple fait. Il voulut se tourner pour vérifier si j’allai bien…

Et j’allai bien. J’avais senti mon impact contre le mur, j’avais senti la roche craquer, les gravats s’enfonçaient dans la peau. Mais je n’étais pas brisée. Je me relevai doucement, en faisant signe à mon ami de continuer ce qu’il avait commencé. Bee se saisit du taureau et le leva par-dessus ses épaules. Puis, il le projeta contre le sol avec violence, le frappant à son tour. Astérios eut assez de force pour repousser le canard d’un coup de pied bien senti, l’envoyant quelques mètres plus loin. Il se releva avec difficultés. L’homme commençait à fatiguer.
Je jetai un regard rapide vers Enzo, qui se trouvait de l’autre côté. Je lui fis un signe, fermant mon poing. Et je sentais en moi l’adrénaline qui coulait, la colère qui faisait battre mes tempes. On ne s’en prenait pas à mon ami. Et si d’ordinaire, c’était lui qui me protégeait, c’était à mon tour de faire quelque chose pour lui.

« On l’attaque… Ensemble ! »

Enzo hocha la tête et répondit à ma déclaration en se mettant en position. Le taureau peinait à se remettre sur pieds, essoufflé. Il n’était pas encore temps de se remettre. Il n’avait pas fini de manger. Enzo se mit à courir dans la direction du monstre, je fis la même chose. Je pris assez d’élan pour sauter en direction du monstre qui releva la tête pour voir à qui il avait à faire. Alors qu’il tentait de m’intercepter, il sentit dans son dos comme un boulet de canon qui le projeter vers l’avant. Moi, au-dessus de lui, je lui assenai un coup de poing violent dans le museau, entamant sérieusement sa mâchoire et quelques os de son visage. Il fut violemment éjecter par l’attaque d’Enzo, donnant un impact plus important à mon propre coup de poing.

Je me rendais compte que ma volonté avait été de le briser. Que ma colère avait guidé mes actes, mais surtout, qu’elle avait teinté mes coups d’un fluide particulier. Haki, qu’on m’avait dit.

J’atterris souplement sur le sol, faisant une roulade. Enzo avait envoyé le Minotaure s’encastrer dans un mur plus loin dans le labyrinthe. A son tour, l’agent sortit des décombres, attrapa son chapeau et le remit en place. Il s’approcha de moi, l’air de rien. Alors qu’il allait m’adresser la parole, l’on entendit derrière nous le souffle chaud du Taureau, ainsi que les gravats bouger encore. Il tenta de se remettre debout, mais eu énormément de mal. Il fut même obligé de se tenir à un énorme caillou brisé. On voyait le sang couler de sa gueule, teinter sa peau et son poil marron.

« Moi, Jean-Michel, Astérios le Tauride, je ne perdrai pas ! Je vais vous tuer ! »

Sa menace semblait sérieuse, mais l’état de son corps nous faisait clairement douter de sa capacité à agir. Je fis un sourire à Enzo, lui offrant un cadeau à ma façon, presque comme la fin d’une trêve qui nous avait « presque » réconcilier :

« Tu veux l’achever ? »
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Revanche, douce revanche, que ça faisait du bien de latter la gueule à cette saleté de vache sur deux pattes. les rôles avaient été inversé, et la combinaison d'attaque faite avec Lilou c'était révélée incroyablement efficace. Ressortant des décombres où nous avions envoyé s’encastrer notre adversaire, je récupérai mon chapeau traînant sur le sol depuis le début du combat, et je me dirigeai vers la rouquine, histoire de lui parler un peu de cette fameuse aura qu'elle était capable de générer et qui avait fait son retour. Mais avant même d'avoir pu ouvrir la bouche, Astérios sorti des gravât, dans un piteux état, et nous hurla des menaces de mort.... et aussi son vrai prénom. Jean-michel. C'est sur qu'avec une dénomination comme celle la c'était totalement légitime pour lui de devenir méchant. Mais il tenait à peine sur ses pieds, et ça signifiait une bonne et une mauvaise nouvelle: le problème du minotaure serait bientôt réglé, mais ça marquerait aussi la fin de la trêve entre la mécanicienne et moi. C'est la que Lilou s'adressa à moi:

-Tu veux l’achever ?

A quoi jouait elle? Elle voulait que je me fatigue en portant le coup de grâce à notre ennemi histoire de mieux me faire ma fête juste après? Ou c'était juste une offre me proposant de me venger de lui pour avoir jouer les marteaux entre ses mains? La première option était de loin la plus plausible, mais voila, j'avais tout de même une furieuse envie de rendre au Tauride la monnaie de sa pièce, et je ne voulais pas passer à coté de cette occasion.

-En temps normal je n'aime pas les morts inutiles...... ça tombe bien, ça ne sera pas le cas de la sienne. J'accepte, poil à la tête!

Et commençant à m'approcher du zoan agonisant, tout en faisant craquer mes doigts, je restai tout de même sur mes gardes, au cas où on tenterait de m'attaquer par surprise ou de profiter d'un moment d'inattention. Et je n'avais pas eu tord, malheureusement pour moi, je m'étais complètement trompé de cible. Vous avez entendu parler de cette légende urbaine disant que le jour où l'on doit abattre une vache, cette dernière devient particulièrement agitée, comme si elle sentait venir la mort? Vous êtes vous déjà demandé ce qui se passerait si, dans ce cas la, l'animal avait eu la possibilité de se défendre? Moi oui, et j'eu ma réponse au moment où je me retrouvai à trois mètres d'Asterios. Je vécu la réponse, même. L'hybride, comme possédé par son désir de tuer et sa volonté de vivre, trouva la force de se jeter d'un coup sur moi. Et étant trop occupé à anticiper une frappe en traître de[ la part de Lilou ou de Bee, je ne vis pas venir le danger le plus évident du lot: la grande main du Tauride s’abattant sur moi. Il m’aplatit sur le sol avec violence, avant de me soulever dans les airs et d'utiliser ses dernières forces pour me projeter à toute vitesse dans la direction de Lilou. Et manque de pot: il lui en restait beaucoup, de forces.

J'allais encore plus vite qu'avec mon Geppou Inseki, et ce n'était pas forcément une bonne chose. Au début, la solution pour m'éviter tout soucis me paru clair comme de l'eau de roche: utiliser le Tekkai pour amortir le choc, mais la vision de la tache rousse se rapprochant de plus en plus me rappela qu'une petite information m'était sorti de la tête: la mécanicienne sur ma trajectoire. Si j'utilisais le Tekkai, elle allait se faire percuter par un boulet de canon de deux mètres de long. Et même si sa curieuse aura semblait la protéger de beaucoup de chose, encore fallait il qu'elle puisse la déclencher à temps. Et c'est la que ma vitesse posait problème. Je devais réfléchir à beaucoup de chose et j'avais très peu de temps pour le faire. Si j'utilisais le Tekkai, je m'en tirais saint et sauf, contrairement à Lilou. Mais si je ne le faisais pas, j'allais quand même la percuter de plein fouet et la on douillerait tous les deux. Peut être que l'option où seul moi arrivait à m'en sortir était la meilleur? Non, non, les conséquences seraient néfastes pour moi, entre l'échec de ma mission et le canard robot qui voudrait surement m'envoyer six pieds sous terre pour avoir transformer sa créatrice en pulpe sanguinolente. Mais alors je devais faire quoi? J'avais bien la poss...


SLAP!


Que c'était il passé? J'avais bougé sans m'en rendre compte..... Mon cerveau ne trouvant pas de solution au problème auquel j'étais confronté, il semblait que mon corps avait décidé d'agir seul. Un réflexe de survie, comme j'en avais déjà souvent eu. Mais c'était l'action réalisée par le réflexe qui me surprenait. J'avais repoussé Lilou. D'un balayage de la main, réalisé avec un timing tellement précis qu'il semblait avoir été répété mainte et mainte fois à l'avance, j'avais écarté la rousse de ma trajectoire...... Pourquoi? Non pas que ça me rende heureux ou triste, mais pourquoi est ce que mon corps avait eu ce réflexe la, et pas un autre. Mais au diable les questions pour le moment, parce que les emmerdes n'étaient pas encore terminées pour moi. Le problème de Lilou: puzzle ou pas puzzle avait été réglé, mais moi, je continuais toujours ma course aérienne à une vitesse beaucoup trop élevée pour être sans danger. Et devant moi, à plusieurs mètres se dressait un grand mur, où était dressé une statue. Malheureusement, réussir à avoir une bon réflexe c'était bien, mais enchaîner avec un deuxième alors que l'information venait à peine d'arriver dans mon cerveau, c'était un petit peu trop. Pas beaucoup de temps, et pas mal de chose à faire, encore une fois. Je réussi à lancer le Tekkai, comme prévu à l'origine, malheureusement.... L'impact avec le mur fut si violent que ma technique se brisa, me faisant goûter pleinement à la douleur provoquée par les lois de Newton misent en application. Et histoire d'en rajoute rune couche, le choc fissura le mur sur toute sa longueur, et provoqua son effondrement, statue comprise, sur ma pauvre personne. Je voyais les morceaux de roches se rapprocher de plus en plus de moi. Il me fallait arriver à me protéger. Il me fallait réussir à protéger Anko, qui était toujours sur moi. Mais j'étais bien trop sonné.... les gravats se rapprochèrent de plus en plus, et

BAAAAAAAAM


En dessous de la roche, mon corps meurtri était dans une position plus que particulière. Les bras et les jambes en croix au dessus de mon torse, j'avais tenter de protéger la partie supérieure de mon anatomie, celle où se trouvait An, celle qui me serait la plus utile pour la suite. Dame Fortune ayant probablement décidée que j'avais assez souffert pour le moment, elle m'avait autorisé à lancer le Tekkai à temps. Ainsi, malgré ma pose grotesque, j'étais malgré tout plus dur que le fer. Néanmoins, je souffrait le martyre, un choc pareil ne pouvant pas être encaissé comme si de rien était, corps de fer ou non. Pendant ce temps, je ne savais pas ce que faisaient Astérios, Lilou et Bee. En fait, je m'en fichais royalement. Non, la, j'espérais juste que la proposition de la miss tenait encore.


Parce que la, c'était la goutte d'eau qui met le feu aux poudres!


M'extirpant des décombres, avec pas mal de difficulté, je commençai à me diriger vers le Jean-michel-jevaispastarderàm'enprendrepleinlagueule. Mais pas de face, non, faut pas déconner non plus. Je faisais soigneusement le tour, un rictus sur mon visage, longeant le mur qu'il m'avait fait traverser pour l'avoir par derrière. Anko, encore un peu sonnée, était néanmoins atteinte par ce terrible désir de vengeance qui m'habitait. Ses crochets dégoulinaient de venin, dont les gouttes tombaient sur le sol en laissant s'échapper un peu de fumée ainsi qu'un joli trou au point d'impact. Et je vis enfin mon objectif: l'autre trou du mur, celui qui avait été provoqué par l'attaque combinée faite avec Lilou. Le zoan était encore devant, visiblement trop fatigué pour pouvoir s'en prendre à la miss. Elle et Bee le regardaient, prêt à l'achever à n'importe quel moment. Enfin, je crois. Il faut dire que je ne leur prêtais pas particulièrement attention. Non, à cet instant, mes yeux étaient rivés sur le dos du Tauride. D'un geste vif, ignorant ma peine, je me mis à grimper dessus avant de m'asseoir sur sa nuque, les jambes bien enroulées autour de son cou. Le minotaure poussa un cri de douleur quand il sentit les dents d'An se planter dans les plaies que l'affrontement avais laissé sur son corps. Cherchant à se retourner pour voir où se trouvait son agresseur, agitant les mains dans le dos, il ne pu attraper quoi que ce soit car je me mis à les repousser à grand coup de poing. La bête étant trop fatiguée pour enchaîner les actions comme autrefois, elle ne trouva pas la force de relever ses bras à temps. Moi, au contraire, je n'avais pas trop de problème pour bouger. Ça faisait mal, mais je ne pouvais pas m'empêcher de le faire.Empoignant fermement les deux cornes de Jean-Michel dit Asterios le Tauride, je commençai à déplacer mes bras, dans le sens des aiguilles d'une montre, cherchant à entraîner sa tête. Mes jambes se resserraient autour de son cou, se mettant à l'étouffer petit à petit. L'hybride essayait à résister, ce qui me faisait juste mettre un peu plus de force dans mon action. Mes veines commençaient à ressortir le long de mes bras et sur mon front, tandis que mon mouvement continuait, malgré les tentatives du minotaure de le contrer. Je ne prenais pas de plaisir à tuer. Enfin, en temps normal, c'était vrai. Mais j'étais comme tout le monde, parfois, il me fallait me défouler un bon coup, et quoi de mieux qu'une ordure abrutie étant venue rajouter la couche d'emmerdes de trop à ma journée déjà bien pourrie. Traitez moi de monstre, à ce stade je n'en ai plus grand chose à faire. Je voulais juste écouter la douce mélodie qui s'échappait du corps du bovin, douce mélodie que le commun des mortels aurait appelé "craquements des os". Baissant ma tête pour faire face aux yeux du futur macchabée, je pouvais voir la haine dans son regard laisser petit à petit place à la peur. La peur de la mort. Comme je le comprenais le pauvre chou, mais voila, je n'étais pas à sa place, donc, pas la peine d'espérer de la compassion.


-Au fait, merci de m'avoir aider à retrouver la rouquine.

Ça, c'était dit. Après tout, je n'étais pas un ingrat. Et maintenant que je n'avais fait tout ce que j'avais à faire avec ce type, je me mis à faire basculer tout mon corps sur le coté, dans le même sens que mes bras, mes jambes toujours enroulées autour du cou du zoan, mes mains tenant toujours ses cornes. Et la tête d'Asterios suivit mon mouvement. Un grand craquement retentit dans l'air, et enfin, Jean-Michel s'effondra à genou, avant de complètement tomber au sol. Relâchant enfin ma prise, j’époussetai mon chapeau avant de m'accroupir devant le cadavre du Tauride, le titillant avec une fourchette. Il ne devait même pas avoir bon goût. Me retournant pour aller à la rencontre de ma partenaire et de mon destin, je fut accueilli par le poing de Bee avançant dans ma direction, mais qui fut stoppé par le bras de sa créatrice. Elle me jetait un regard froid, certes, mais en tout cas elle ne semblait pas vouloir que je meurs. Pas maintenant du moins.

-Ah, j'étais persuadé que tu n'hésiterais pas à me faire ma fête une fois Jean-Michou décédé. Tu décide donc de tenir ta promesse?

-Si tu te doutais que je n'en avais pas l'intention, pourquoi tu m'as fais dire ça?

-J'ai mes raisons, j'ai mes raisons... Qu'est ce qu'on fait de lui?

-Il nous faudrait de l'aide pour le transporter.... Et il nous faut aussi sortir de se labyrinthe.

-Effectivement.... Ecoute, vu qu'on est un peu cassé, qu'on a un cadavre sur le dos et qu'on est paumé, je te propose de retourner au bateau pour chercher de l'aide, de se reposer, et ensuite on passera aux grandes explications. Ça te vas?

La chose ne semblait en tout cas pas aller à Bee, qui ne semblait pas prêt à me laisser partir sans m'avoir refait le portrait. Dame Fortune merci, Lilou, elle, se montra plus raisonnable, même si je sentais bien qu'elle avait envie de me péter quelques dents.

-C'est d'accord. Tu connais la route?

-La où on va, on a pas besoin de route! Grimpe sur mon dos! .... Arrête de me regarder comme si j'étais fou, grimpe sur mon dos je te dis!

Elle le sentait moyen ce coup la, et pourtant, je savais ce que je faisais. Avec Bee version canard dans ses bras, la demoiselle monta à contre coeur sur mon dos et s'agrippa à mes vêtements, tandis qu'An s'enrouait autour d'elle, à la fois pour bien la maintenir contre moi, et aussi pour prévenir de toute attaque en traître contre ma personne. Et sans perdre de temps, je me mis à parcourir les airs à coup de geppou, me dirigeant de bonds en bonds vers notre navire, un arrière gout amère dans la bouche.

Parce que pour la première fois depuis le début de son voyage, je n'avais aucune certitude concernant la suite de cette histoire. Il ne me restais plus qu'à attendre, pour voir si les choses s'arrangent.... et tout faire pour que les évènements futurs aillent dans se sens.




FAIM FIN
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