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One Hospice - Wakopol

Spoiler:

Une brise fraîche parcourait les cheveux ébouriffés de notre septuagénaire, grimaçant en haussant ses sourcils broussailleux, Donor Jinx dépliait méticuleusement le papier gouvernemental. Le morceau de parchemin avait les bords usés par les dépliages incessants que la Compagnie des Chats Noirs prodiguait dessus dès qu’elle pensait croiser un fugitif, puis elle repliait le papier en s’excusant d’avoir plaqué le mauvais homme au sol et en maudissant leur myopie grandissante. Toujours est-il que cette fois-ci Jinx ouvrait le papelard non-pas parce qu’il avait une tête supposée primée en vue mais parce qu’il voulait s’en remémorer trois dans son esprit vieillissant.

Le gouvernemental qui l’avait conseillé d’embarquer pour le royaume de l’Absurde, après lui avoir racheté l’île de Banaro pour un Berry symbolique, lui avait pointé du doigt la tête d’un certain Gérard Turili et de deux supposés complices. L’indication n’était pas certaine, mais Donor avait accepté pour deux raisons, la première c’est que l’information avait été gratuite, la seconde c’est que le transport aussi.

Le drakkar de la Translinéenne naviguait à perte, l’imposant viking qui maniait la barre regardait d’un mauvais poil de barbe l’énorme lapin qui boulotait son chanvre, déjà que sa porte la guigne un rongeur de ce type sur un bateau. Baladant son regard de la barre à la proue, il passa de la sorcière grelotante, au caniche grinçant, au petit vieux qui dormait appuyé contre son parapluie jusqu’au vieux professeur et son gastéropode biscornu. Mollardant sur les lattes de son pont, il venait de passer les pires quatre journées de navigations de toute sa foutre vie. Mais comme les dieux vikings ne sont pas des enfants de putains, ils se montrèrent généreux avec notre gros bras et la terre de l’Absurde se découpa dans l’horizon.

« Les vieux, c’est là qu’vous débarquez. »

« Toujours auzz’i aimable z’elui là ! Zahaha ! »

Prenant son gros chaudron métallique noir sous le bras, Scoumoune posa son pied gauche sur l’un des boucliers qui ornaient le bâbord du navire.

« Par la pine d’diable ! L’est grande s’te tour blanche ! »

La sorcière pointait du doigt une immense bâtisse qui siégeait sur la colline à l’Est du port, l’ensemble de la Compagnie souriait à pleines dents, ou plutôt à dentiers découverts. L’embarcation vira de bord, la baume passa à tribord et le puissant navigateur envoya valser un bout d’amarrage qui alla s’entortiller solidement autour de la bite du port, phrase nautique s’il en est.

A peine le mucus de Peuleu Peuleu eu-t-il touché la terre battue du royaume que le bateau coupa net son bout d’amarrage et repris le large sans même que la carcasse encornée du navigateur lâche une ultime politesse.

« Il aurait pu dénouer son cordage plutôt de le couper, voilà où vont les impôts ! »

« Z’est une phraz’e de vieux z’a ! »

Jinx se retourna pour juger de l’étendue de la ville, mais il se retrouva nez à nez avec un homme au nez haut-perché qui griffonnait sur un cahier bleu.

« République Dictatoriale Populaire de Wakoland, vous êtes ici à Wakopol, Wakojour ! »

Face à ce représentant était six vieilles briques aux sourcils froncés, sceptiques.

« Z’est z’on nez ou une corne ? »

« Son nez »

« Peuleu »

« Groumpf »

« Frrr »

« Son Blaze ouep peuh»

« Je vois que vous vous êtes acquittés des droits d’embarcadères selon les lois en vigueurs dans la république »

Comme pour finir sa réplique, il pointa du tarin un groupe d’hommes qui s’empressaient de dénouer le cordage autour de la bite d’amarrage.

« Tout à fait, nous avons payé notre tribu… portuaire ? »

Se tournant vers Lucky, il lui lança une bille dans le regard digne des plus grands « ouh bordel ».

« … Et sinon… Où pouvons-nous trouver le centre-ville ? »

« Simple, vous suivez le bruit des animaux et vous y êtes »

Avant que la phrase ne touche à son but, les Chats Noirs étaient déjà en route vers les bruissements bestiaux.

« Messieurs ! Selon les lois en vigueurs dans notre principauté, vous ne pouvez pas marcher en ville si vous avez des animaux domestiques »

« Qui vous parle d’animaux domestiques ? »

« Un escargot, un lapin géant des neiges et un caniche qui semble être un félin. Selon l’article 434567, les étrangers doivent mettre leur animaux dans le zoo de Wakopol »

« J’vais lui faire bouffer s’blaze d’mes deux s’il touche à un poil d’F élixia s’te… »

Alors que Lisa commençait à pointer son parapluie, au bout dégoulinant de poison, vers la péninsule olfactive du fonctionnaire, un groupe de miliciens encapés et armés d’une lance passèrent à ce moment-là. Il valait mieux éviter les ennuis.

« Ma chère amie, voyons voyons… Notre cher De Bergerac nous propose une garderie gratuite ! Mon cher, nous vous suivons ! »

Rabaissant l’arme de sa partenaire de chasse, Jinx lâcha un large mouvement de tête en direction des miliciens qui passèrent leur chemin en soupirant. Posant sa main sur l’épaule du perchoir nasal, il entama la marche vers le centre.

« Leur nourriture est offerte bien entendu ? »
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Clink Clunk


Le trousseau venait de faire deux tours dans l’axe de la serrure. De Bergerac, si tel était son blaze, remit les clés dans sa serrure et repartit vers le port afin d’assumer ses fonctions de préposé aux « bouts d’amarrages tributaires ».

Cloumpf

Le gros derche poilu de Rabb s’écrasa sur la neige artificielle de la grande cage aux lapins géants des neiges, notre mâle regarda avec lassitude la dizaine de lapins géants des neiges qui l’entouraient avec la patte menaçante et un gros chef balafré en meneur. Rabb se contenta de bouloter un glaçon-carotte en soupirant, la pension allait être longue.

Skrintch Skrintch

La chatte de Lisa regardait sa maîtresse s’éloigner tout en griffant le haut d’une niche, Félixia venait de se faire mettre dans la partie « canine » du Zoo de Kakopol et cela grâce à sa fameuse tronche de caniche. La poisse légendaire que véhicule une chatte noire allait rendre ce chenil plus maudit qu’un hospice hanté.

Peuleu ZZzzZZ Peuleu

Placé au centre du zoo comme l’attraction du mois, Peuleu Peuleu ronflait en captant de temps à autre une communication escargophonique. Les grilles de sa cage ne permettaient que d’envoyer des Wakocahuètes, sorte de friandises bleues et glissante, si bien que les nombreux touristes allaient vite noyer le gastéropode sous un monticule de bonbons.

« Héhé »

« Gihihi »

« Zahaha »

Trois petits vieux marchaient dans la rue qui contournait le grand Zoo de Wakopol, ils étaient animés de petits sursauts nerveux en gloussant comme des gosses.

« Je crois que ce Zoo va faire faillite ! Héhéhé »

« Les jeunes à la garderie et les vieux en temps-libre ! Zahaha ! »

« Par dieu, c’est qu’ça fait une paye qu’je n’ai pas laissé la p’tiote seule ! Gihihi »

Nos trois brisquards avaient pour projet principal de se nourrir car les cervoises infectes que le viking leur avait servi étaient en aucun cas nourrissantes. Cependant, les baraques à bouffes étaient introuvables, tous les bâtiments avaient les mêmes bases en pierres et les mêmes devantures en bois. Les habitants n’avaient pas la tête de leur emploi, les enfants étaient habillés avec des pantalons rouges, les animaux étaient envoyés aux Zoo, les arbres étaient taillés en biais et les vieux marchaient à reculons. A reculons ?

« Dites mes très chers amis, avons-nous le même âge que cet énergumène ? »

Comme pour ponctuer sa phrase, il fit un relevé de menton en direction d’un vieillard qui marchait à reculons. L’homme avait vraisemblablement l’âge de la retraite, cela était supposé par ses cheveux grisâtres qui tombaient en bataille sur son front ridé. Cependant, sa musculature et sa vigueur dans la marche inversée supposaient qu’il avait moins de soixante années.

« C’clair qu’il est… »

« … Z’uper plus jeune ! »

« Donc nous devons marcher à reculons aussi ? »

« Et z’i on rentrait là ? »

Le bout du parapluie de Garou pointait la porte d’une maison qui semblait être une boutique portante d’un logo de vente gastronomique, une courgette sur une tranche de viande posaient dans une caisse. Les trois Chats Noirs se précipitèrent par la porte et déboulèrent au milieu d’étagères de nourritures, le vendeur à la trogne de travers les salua mollement en leur indiquant les caddies. Se recoiffant avec énergie et remettant sa redingote dans son pantalon de toile, Jinx mis un Berrys dans le caddie et le poussa à travers les allées. Lisa dressait une liste de course en sortant un vieux papier depuis son chaudron métallique et Garou s’en était allé vers le rayon de la pharmacie. L’épisode de Banaro avait laissé plusieurs séquelles aux membres du groupe et ses talents de médecin l’avaient dépourvu de compresses, pansements, antalgiques et autres bidouilles.

Après une bonne heure de déambulations, nos trois retraités arrivèrent face au vendeur qui portait maintenant la casquette de caissier et celui-ci commença à passer les articles.

« Une brique de soupe d’Antan, une brique de soupe à l’artichaut, une tisane de poissons, une paire de bas de contentions, un sachet de bouillon à la… »

DONG DONG TOC TAC

Au moment où les quantités d’articles de premières utilités passaient devant le laser rouge de l’escargoscan, une cloche raisonna dans toute la ville avec puissance et dans la seconde qui suivit un violent coup raisonna sur la porte de la boutique, puis un second aussi sec. Le caissier se leva et traversa les rayons jusqu’à ce qu’il puisse ouvrir la porte. Le logo gastronomique venait de disparaitre au profit d’un logo avec un sabre fendant une enclume. Le patron retraversa sa boutique et repassa derrière le comptoir, il prit l’ensemble des courses et les enfila dans un grand sac qu’il envoya valser dans la poubelle.

« Jeune homme, ce sont nos courses que vous… »

« Je me permet d’interrompre notre aimable clientèle, mais nous ne faisons pas ce genre d’article ici. Cependant, vous pouvez allez voir le bâtiment voisin ! Ici, nous fabriquons et vendons des sabres de grandes factures, de ce fait nous informons notre aimable clientèle que nous sommes en plein inventaire et en pleine refonte des stocks. Merci de repasser plus tard, au revoir ! »

CLAC

La porte se ferma avec force quand Jinx s’engagea dans la grande rue suivit par ses compagnons d’achats.

« C’est quoi cette ville de fous ? A peine la cloche eu-t-elle sonné que la boutique avait changé d’enseigne ! QUI EST LE ROI ICI ?! Je vais aller me plaindre en haut-lieu ! »

« Mon cher Donor, je crois que tu vas pouvoir y aller de z’uite ! Et on va même y aller enz’emble… »

Un dizaine de garde encapés pointèrent leur lance en direction des trois retraités, le plus imposant des dix s’avança et titilla les guenilles de Jinx.

« Par l’article 4547 sur la marche des générations, vous et vos amis êtes arrêtés pour marche dans le sens diurne et contraint à nous suivre devant le roi Wako ! Veuillez faire tomber vos parapluies et le pistolet que vous portez dans l’envers de votre veston ! Exécutions ! »

« Héhé… Mes chers compagnons, j’ai dans l’idée que cette ville ne va pas faciliter notre vie professionnelle, faisons ce qu’il exige, j’ai hâte de rencontrer ce dénommé Wako… »
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« Un pas après l’autre… »

« Sgreugneugneu ! »

« Z’est un peu comme une danz’e, z’a me rappelle z’ette fille de berger qui… »

Tels trois troubadours retraités de la fameuse « cuitasse bercée », somptueux troquet de West Blue, nos protagonistes tentaient tant bien que mal d’avancer à pas retournés. Les chevilles lâches de Scoumoune l’avaient déjà défaussé de ses guenilles une paire de fois et le léger mouvement de bassin de Garou tombait inévitablement à chaque pas dans la pire des obscénités. Mains sur le veston et menton haut, Jinx observait à mesure qu’il reculait les décors qu’il venait de dépasser. Ils avaient du marcher vers l’Est en regardant à l’Ouest, conformément à l’article faisait trait de la marche générationnelle, puis les larges portes de bois blancs s’étaient ouvertes et ils reculaient maintenant dans un large couloir comblé de statues imposantes mettant en scène une sorte de troubadour loufoque.

« Z’est le roi ? »

«C’est qu’y r’ssemble à un jeunot qui fume du hachis ! Peuh ! »

« Du hachis ? »

« T’connais pas ? T’es prof pourtant vieux grigou ! Gihihi ! »

« HALTE ! Prosternez-vous face au roi ! »

Les trois petits vieux venaient de faire dos au trône du roi où était avachi le maître des lieux. Wako observait avec air égaré les trois retraités qui lui montraient le dos. L’un avec des ailes grisâtre, l’autre avec une robe violette bouffante et le dernier avec des tifs monstrueusement explosés. Un homme encapé trahis dans sa fonction de fonctionnaire par une épaisse paire de lunettes, vint au roi pour lui présenter un formulaire.

« Ce sont les étrangers arrêtés pour une infraction au sens de la marche Roi Wako-Tchip Tchip Hourra boum dop ! »

« Zahaha ! »

Les ailes de notre centenaire frétillaient de petits sursauts, un coup de coude de Jinx le fit aussitôt stopper.

« Hum… ? Ils sembleraient que vous soyez des vieux rigolards ? Hum… ? »

Silencieux et appliqués à s’agenouiller de dos au trône, nos trois héros ne prirent même pas la question pour eux. Ils étaient plutôt appliqué à résoudre une question existencielle.

« J’vous dis qu’c’est lui ! Par les couilles d’une truite !»

« Si c’est le cas, on est mal les amis, c’est le roi ! »

« Non je crois que le roi, z’est z’elui dans notre dos… »

« Ah ? »

Louchant vers son derrière, Jinx fronça les sourcils et ré-interpella Garou.

« Exact »

Nos trois retraités regardaient un grand brun en armure de bouffon vert à l’allure sinistre et aux cheveux courts, dépliant méticuleusement le papier des têtes primés, il point son doigt sur la tronche du premier de la liste.

« Si c’est lui, il s’est coupé les cheveux, mais ses cicatrices parlent d’elles même »

« Z’est viz’iblement un grand chef iz’i … »

« C’serait p’tete mal vu d’lui fout’ une branlée… »

« Je crois qu’ils ne vous entendent pas. L’âge sans doute ô roi Wako Tchip Tchip hourra boum dop ! »

« Zahaha ! »

Soudain une ombre verte plana une fraction de secondes au-dessus des ailes de Garou et le centenaire se fit valser contre une statue en marbre dur. Une gerbe de sang perla du coin de sa bouche et il demeurait allongé et inconscient. L’homme en vert marcha avec un rire gras aux côtés du vieux en imper marron.

« GAHAHA ! En voilà de belles ailes ! GAHAHA ! Je les prend en compensation de ton irrespect à ton roi ! »

Ses mains gantées s’approchèrent des ailes grisâtres de Garou et les attrapèrent avec vigueur. Jinx s’était redressé dans le même mouvement que Lisa et les deux amis allaient s’élancer vers l’assaillant.

« Bouffon ! Assez ! »

« Baorf… »

Il partit en retirant ses gants avant de saisir un pilon de poulet en abondance sur la grande table dressée derrière le trône.

« Bien… Dans un premier temps, respectez nos lois et inclinez-vous de dos face à moi, ensuite présentez-vous ! Greffier, notez ! »

L’homme aux lunettes s’empressa de saisir une plume de mouette et la trempa dans l’encre, puis il attendit que Jinx s’exclame. Dans un geste de menton, Donor indiqua à Lisa de s’agenouiller et lui se retourna, dans la stupeur générale, face au roi qu’il put voir pleinement pour la première fois. Un blanc-bec au déguisement de fou et au sourire figé.

« Comme votre subordonné a pu le dire, mon ami ne s’est pas montré irrespectueux face à son roi, très cher Wako… »

Intervenant en relevant ses lunettes, le greffier compléta.

«… Tchip Tchip hourra boum dop, article 58965 sur le respect de l’autorité royal »

« …Keuf… zahaha… Keuf… »

Défripant son imper maculé de son sang, Garou se releva en titubant avant de s’effondrer à nouveau.

« … CAR SON ROI C’EST MOI ! DONOR JINX, roi du royaume de la Veine de South Blue ! »

La plume du greffier cassa nette et Wako en toussota e n manquant de s’étrangler avec sa salive. Marchant vers Garou afin de le relever, ile le confia à Lisa qui s’empressait de lui servir une bonne vieille tisane infecte de sa conception. Evidemment qu’elle a toujours de l’eau chaude sur elle.

« Donor Jinx est un professeur de South Blue, devenu à l’âge de la retraite chasseur de prime pour tracer un trait sur ses dettes, il est maintenant aussi le roi de l’ancienne terre de Baterilla habitée des citoyens de Baltigo sur la deuxième voie de la route des périls. Ses compagnons de voyages sont aussi les membres de sa compagnie des chats noirs, Lisa Scoumoune et Lucky Garou, retraités eux-aussi. »

Le greffier venait de finir la lecture d’un document qu’il avait sorti d’une des multiples poches de sa cape.

« On est si connu vieux biquet ?! Gihihi ! »


Bectant avec les pieds sur la table, le bouffon vert observait la scène avec un large sourire, un valet s’empressait de lui rapporter d’autres pilons à porté de ses paluches. Le roi se redressa de la manière la plus solennel qu’il connaissait et interpella une nouvelle fois son greffier.

« Que dit l’article 756 sur les visites diplomatiques ? »

« L’article 756 dit que tous rois désireux d’entrer dans le royaume de l’absurde devra s’identifier trente jours avant sous peine de sanctions ô roi Wa… »

« Bien… Et le 757 ? »

« C’est votre père qui l’avait créé, il stipule que toutes infractions commises par des chefs politiques étrangers seront vu comme déclaration de guerre ô Ro… »

« Fort bien ! L’article758 ?»

« Cette fois-ci, c’est vous qui l’avait ratifié. Si une déclaration de guerre était faite sur le territoire du royaume, le roi Wako déclarerait que le poisson serait l’aliment national. »

« HIAHIHA ! Parfait ! »

Le plat de pilons de poulets se vu remplacer par des brochettes de carpes huilées et une trentaines de valets sortirent annoncer le temps du poisson à tout le royaume.

« Bordel, je déteste les poissons ! Mais j’adore la guerre ! GAHAHA ! GARDE ! EMMENEZ CES ENFANTS DE VIEUX DANS LES GEÔLES DU PALAIS AU QUATRIEME ETAGE ! »

« Que l’on m’apporte mon sceptre de guerre ! Nous partons dans deux jours pour le Royaume de la Veine ! Affrétez les bateaux de guerres et apportez moi des ailes de poissons !»

Silencieux Jinx regardait la scène en fronçant ses sourcils broussailleux.

« Mais c’est un véritable bordel sa politique… On se croirait dans l’enseignement national ! »

« On s’rebiffe ? »

« Non, on a deux jours avant qu’ils partent plus loin… Ce roi est aussi cinglé que son bouffon et des deux, c’est le bouffon que nous voulons. Garou est mal en point, pour le moment, laissons faire la chance… »

« Peuh ! Ou la poisse ! »

« Boum tchic... Non... Tchip Tchip... Zahaha ! faut que je m'en z'ouvienne pour le raconter à Rabb !»

Le son des chaines qui entravaient nos trois amis raisonna dans tous le palais et la nouvelle de la guerre prochaine coula dans tous le royaume comme poisson dans l’eau.


Dernière édition par Pr Donor Jinx le Lun 12 Nov 2012 - 14:49, édité 1 fois
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Propulsés sur le sol pavé du quatrième étage à la vocation carcérale, nos trois contribuables rattachés à la guilde des chasseurs de primes défripèrent leur vieille trogne. Ils étaient dans une large pièce aux murs de pierres et d’argiles grisâtres qui reflétaient le bleu azur de cette partie de Grand Line. Le grincement sinistre de la porte en acier qui se fermait et le trousseau qui tournait dans la serrure furent les derniers sons de l’extérieur que nos amis entendirent.

« Bon… Lisa, fais donc une potion à Garou que nous puissions repartir d’ici »

Retroussant sa robe, elle enfourna ses mains dans l’un de ses collants et en ressortit un sachet d’herbes rouges. Le véritable souci dans la préparation de potions, c’est de trouver un contenant pour y mettre du contenu. La marmite de Scoumoune avait été confisqué tout comme les armes et baguages de la compagnie, ce qui présentait un véritable problème à l’heure actuelle.

« C’est qu’j’ai pu d’marmite alors… »

Remontant une nouvelle fois ses plis, elle enfourna sa main dans sa gaine et en sortit un morceau de papier. En deux coups de langues, les feuilles rouges se trouvèrent roulées dans le papier et une flamme embrasa le tout en son bout.

« C’est d’la bonne ! GIHIHI »

Tenant le centenaire par la base de ses ailes, Jinx le redressa pendant que Lisa lui enfournait la cigarette dans le coin du bec. Tel un nouveau né qui tette le sein maternel, Lucky tira trois grosses taffes et retomba aussi sec dans les abymes.

« Trop puissant Lisa, trop puissant… C’est qu’il n’a plus quatre-vingt ans… On n’est pas sorti de l’auberge… »

« Arf… Keuf… J’vais lui faire une soufflette ! »

Prenant la cigarette à l’inverse et la fourrant dans sa bouche, Scoumoune prit la tête du vieil ange face à la sienne et lui souffla une grosse rasade de fumée rouge.

« Je ne suis pas certain, ma chère amie que… »

« ZAHAHAHAHA ! »

« … Cela soit une bonne idée… M’enfin… »

Sautant d’un relevé chinois mémorable sur ses bottes marron, Garou mit une tape au cul de Scoumoune en lâchant un large rire. La claque énergique qui suivit ne lui fit pas lâcher son rire et après de longues caresses contre la porte d’acier, Il lâcha un regard d’escalope à Jinx.

« Jinx !!! Vieux tromblon ! T’as vu le boule de z’ette meuf ? »

Il pointait du pouce la serrure de la porte en ferraille qu’il pelotait depuis deux minutes, les mains sur le veston et un regard sans équivoques à Lisa, Jinx inspira largement avant de poser une main amicale sur l’épaule du vieux pété.

« Tu veux que je lui fasse sauter le verrou ? »

Comme pour imager ses dires, Jinx tendit ses paumes enchainées vers la serrure, mais au moment où il allait envoyer un félin noir à travers le trou métallique, un cliquetis se fit entendre et la porte s’ouvrit.

« La Z’alope !!! »

Des cheveux bleus et un torse nu passèrent par l’entrebâillement de la porte, un sourire brillant et des étoiles bleues tatouées sur les bras. Une tarlouse.

« Wowowo !!! Vous êtes les ennemis du roi ? Wowowo Je suis Tangocharlie ! Suivez-nous ! »

Complétant la salutation, il ouvrit la porte largement, dévoilant les trois gardes encapés assommés et quatre hommes au torse nu qui tenaient des torches. Le bleu prit un sac qu’un de ses hommes tenaient et l’envoya à Jinx.

« Wooo ! C’est vos parapluies et le pistolet ! »

« Et l’chaudron ? »

« C’était à vous les baguages ? Woooowo ! Je vous l’avais bien dit ! Wowo ! »

« J’l’aime déjà pas s’gosse ! Putride et glaire ! »

Soulevant une trappe, les quatre hommes sautèrent à l’intérieur.

« WOwoooo ! Sautez dedans ! Juste en-dessous c’est les égouts ! Wowo ! »

« Mais attendez, nous ne sommes pas aux quatrième ? »

« Wo ! Et alors ? »

« Mais c'est le bordel ce pays… Pfff... J'ai mal au crâne... On saute les amis… »

Aussitôt dis, Tangocharlie sauta par la trappe, suivi aussi sec par Lisa. Garou prit Donor par le coude et lui lança un regard de gardon.

« Phhh… Tu crois qu’elle est vierge la bonazz’e aux tifs bleus ?... »

« Mon vieil ami, promets-moi de ne plus jamais fumer quelque chose qui sort d’entre les miches de Lisa… Hop !»

D’un coup de coude, il propulsa le centenaire dans le trou et le suivit avec le baluchon sous le bras tout-en refermant la trappe.
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«Bien dormi mon vieil ami ? »

« Bien bien… Ma foi, je me demandais juste z’e que faiz’ait un porte manteau dans mes draps… Tu z’ais ? »

« Aucune idée »

Cela faisait près d’une journée que la compagnie avait sauté dans les égouts du royaume, sorte de marais putrides aux mille couleurs et mille senteurs. Le problème était que les couleurs allaient du mauve au marron et les senteurs du suintant au nauséabonde. Jinx et les autres avaient fait rapidement les présentations, bien qu’ils ne fussent déjà plus à présenter, après avoir formulé le désir de se reposer. On les avait conduit dans une pièce qui n’avait l’appellation de chambre que le mobilier, un léger rictus sur la trogne du professeur avait signifié à Scoumoune qu’ils partageaient tout deux la même pensée : l’étage carcéral n’était pas si mauvais. Après s’être massé les tempes et recouvert d’une couverture miteuse, ses yeux se fermèrent sur la vision de Garou qui draguait un porte manteau en bois recouvert de vieilles fripes rongées par l’humidité.

« Non, vraiment aucune idée »

Lisa, Garou et Jinx prenait une tisane matinale autour d’un feu de détritus tout en se protégeant le crâne avec les deux parapluies, le ploc incessant des gouttes d’eau qui martelaient la surface de leur armes semblait raisonner à des milles à la ronde. Soufflant sur les braises pour refaire jaillir une flamme bleutée, Tangocharlie fit un petit mouvement de rein pour saluer ses hôtes et un léger clignement de l’œil dans la direction de Garou qui ne manqua pas de recracher sa gorgée de tisane.

« Z’est qui lui ? Je le connais ? »

« Aucune idée »

« Liz’a ? »

« T’l’as ploté toute la soirée d’hier ! Peuh ! »

Renchainant afin de changer aussitôt de sujet alors que Garou manquait de s’étouffer, Donor interpella l’okama.

« Si je me souviens bien de notre discussion d’hier, vous étiez un marine, c’est bien cela ? »

« Woooo ! Exact papy, ex-lieutenant ! WoooWoooo ! »

« J’ai cru voir une base en construction en arrivant sur cette île hier… »

« Wo… Comme je vous l'avais expliqué, mon supérieur Alphazoulou est assez excédé par le dirigeant de ce royaume… Wooo… Le gouvernement laisse Wako agir à sa guise et même la Marine en paye les pots cassés, à chaque pierre posée sur la nouvelle base, on doit remplir une trentaine de papiers et signer près de cinq liasses de documents calligraphiés à la main en fonction des mesures des pierres que … »

« Oui, oui… Si vous voulez bien ne pas rentrer dans les détails de la politique… Mes céphalées reviennent… Bref, votre but est la fin du règne de Wako ? »

« WOOOO ! NOUS VOULONS SA RÉDITION ! »


WOOOOOOOOOOOOOOO


Une trentaine de partisans brandirent leur sabre en soutenant les dires de Tango, ce qui fit plisser les yeux et les oreilles de nos compères. Soudain, un petit brun torse nu d’à peine huit ans déboula à bout de souffle dans le tunnel qu’occupait la compagnie.

« Monsieur Charlie ! C’est à propos des fugitifs… Peuh…Peuh… Le bouffon sait que vous y êtes pour quelque chose et le roi à … Peuh… écrit une nouvelle loi à votre égard… »

Le petit déplia un papier qu’il avait vraisemblablement arraché d’une porte.

« Peuh… Quiconque indiquerait où se trouve les renégats de Tangocharlie se verraient offrir des céréales au nougat d’eau et pourrait les consommer. »

« Woo… L’enflure… »

« Z’est quoi le z’ouz’is ? »

« Woo… C’est un temps de guerre et personne n’aime le poisson… Wooo… Les nougats d’eau sont un vrai délice… »

« Z’est complètement z’augrenu ! Zahaha ! »

Sortant son sabre de son fourreau, Tangocharlie pointa droit devant lui sa lame et hurla à l’intention de ses hommes.

« WOOO ! Mes amis ! WOOO ! Cette fois-çi, nous tuerons WAK… »

« STOP ! »

Assis en tailleur, Jinx tendait les bras vers le gay en short bleu qui se vit aussitôt stoppé.

« Bon… J’ai un de ces mal de crâne qui revient… Vous ne réfléchissez donc jamais ? »

Des silences et des signes d’épaules s’échangèrent de-ci de–là.

« Ce n’est pas vrai… Dehors, vous êtes recherchés par la population, la garde royale et la marine… Nous sommes bien d’accord ? »

Des hochements de têtes acquiescèrent.

« La Marine souhaite vous arrêter, vous souhaitez arrêter Wako, le roi souhaite nous voir en cellule car il est en guerre contre nous, mes amis et moi tentons d’arrêter le Bouffon vert et le Bouffon vert doit être assez fou pour vouloir zigouiller tout le monde, le roi y compris. C’est bien ça ? »

Les regards s’échangeaient en tentant de remonter le fil des idées qui venaient de se succéder dans la tirade de l’ancien. Puis après un silence qui confirmait la débilité chronique des habitants d’un royaume d’absurdités ambulantes, ils lâchèrent un large sourire en acquiesçant vivement.

Perdu dans ses pensées, Jinx souffla sur sa tisane en regardant Lisa qui tentait de se défaire d’un rat trop curieux à grands coups de bottes.

« Avez-vous une bibliothèque ici ? »

« Woo… Oui ! Enfin, ce qu’il en reste… J’ai bien peur que nos raids successifs l’aient un peu endommagé…wooo…

« Par mes guenilles… Ce n’est pas vrai… Bon, Lisa et Garou, vous allez suivre ce jeune homme pour qu’il vous indique le centre ville. De là, vous libérerez nos amis qui sont au zoo, on se rejoint au deuxième étage de la tour royale à quinze heure. Vous autre, vous allez me conduire à la bibliothèque. »

« T’as une idée vieille chenille, j’te connais ! Par ma verrue ! »

« Zahaha ! Tu vas avoir mal au crâne mon vieux Jinx ! »

« Œil pour Œil, loi pour loi... Allons-y ! »

«WOOOOOOOOOOOOOO »

WOOOOOOOOOOOOOOOOO

Et nos trois vieux reprirent une tisane. Nous avons le temps, faut pas pousser.
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Cela faisait maintenant une trentaine de minutes que les semelles de Jinx pataugeaient dans les immondices des égouts du royaume. Frottant ses talons contre une plaque en acier rouillée pour en dégager la merdasse qui s’y était accumulée, il lançait de gros yeux noirs autour de lui. Les émanations putrides de poiscailles et l’obscurité commençaient à lui donner le mal du pays, la chaleur d’une torche effleura son visage rabougri. L’un des trois hommes de la rébellion qui l’accompagnaient lui indiqua une trappe a dix pas de là.

« En passant par cette trappe, vous serez dans la pièce principale de la bibliothèque monsieur Donor »

« Cette trappe au sol ?....Attendez voir, mais la bibliothèque est bien à la surface ? »

« Evidemment. »

« Mais nous sommes sous terre, n’est-ce pas ? »

« Bien sur, ce sont des égouts monsieur Donor. Où voulez-vous en venir ? »

« … »

Se frottant les tempes en expirant lascivement, Jinx se résigna à poursuivre la discussion. Cette île présentait des lois suffisamment saugrenues pour mettre en boule les lois de Newton. Tout en refermant un bouton de son petit gilet, il s’adressa aux trois gusses.

« Vous pouvez me laisser ici, retrouvez vos camarades messieurs… »

Non content de se débarrasser du vieux, les trois compères filèrent en une fraction de secondes, laissant l’ancien dans le noir le plus complet.

« …Mais laissez-moi une torche bande de rats… Ah mazette ! Vivement la retraite pépère, moi je vous le dis… L’est où cette trappe ?... Aie… BING… Aie… »

Après plusieurs tentatives, ses mains finirent par agripper une poignée d’acier qu’il ouvrit aussitôt. De fines particules de poussières vinrent virevolter devant lui, elles étaient baignées par une lumière pâle qui peinait à chasser l’obscurité. Donor passa son épaisse tignasse par l’ouverture, il vit alors un océan de livres et d’étagères s’offrir à son champ de vision. Ainsi qu’une curieuse sensation, alors que la partie de son corps encore dans les égouts était penchée vers le bas pour observer l’intérieur de la trappe, sa tête était dans le sens normal dans la bibliothèque. Ce phénomène ne l’étonnant pas plus qu’une mouche tuant un chien d’un coup d’aile, il passa tout son corps par la trappe pour débouler au cœur de la mine de savoirs du royaume de l’Absurde. Gageons que ce mécanisme de retournement gravitationnel est appelé « Principe du sans queue ni tête », propre à l’ile du royaume de l’Absurde, les scientifiques l’expliquent par la complexité des lois misent en place dans ce système monarchique qui aurait donné le tournis à la terre elle-même. Absurde ? Non, scientifique.

Mains sur le veston et de la pointe des pieds pour ne pas écraser les moult ouvrages, Jinx se frayer un chemin parmi le dédale de bouquins qui recouvrés le sol de la bâtisse. Un imposant lustre en bois menaçait de s’écraser au sol tant ses chaines qui le suspendaient étaient rouillées. Les faibles faisceaux de lumières provenant de l’extérieur étaient teintés de rouge et de vert, coloration que les vitraux encore vaillants avaient octroyés aux larmes de soleil qui illuminaient l’édifice. Dans ce dédale de littératures, notre bon professeur se sentait comme un boucanier dans une taverne, le bordel ça le connaissait. La bibliothèque se découpait en trois parties : nord, sud et centre. L’aile Nord semblait s’être faite incendiée, le sud noyé et la centrale dépourvue de ses étagères. C’est pourtant dans cette dernière partie que Jinx avait déboulé, elle était bien plus grande qu’une maison de retraite et bien moins organisée qu’un cimetière, gageons que ces deux images métaphoriques présentent une certaine logique.

« Y a quelqu’un ici ? »

Un rat sauta d’un livre sur « l’art du poisson façon fromage » vers un autre traitant des « Meules et coulommiers selon saint Syr».

« Je suis le professeur DONOR ! »

« Oink ? »

Semblant apparaître de nulle part, un chimpanzé à la banane en main déboula face à Jinx avec un grand sourire.

« Vous êtes le responsable ? Je suis DONOR… »

« Oink ? »

« Oui, je disais DONOR… »

« OINK ?! »

« C’est mon nom qui vous revient pas ? Sachez jeune primate que je suis fier de porter le nom de DONOR et… »

« OINK ????! »

Le poilu venait de saisir le professeur au nœud papillon et le secouait dans tous les sens en poussant ses cris simiesques. De ses doigts squelettiques, notre septuagénaire envoya valser l’agresseur dans un tas de livres superposés.

« Tous cinglés dans cette bourgade, du roi au chimpanzé… On se croirait dans l’éducation nationale. »

C’est alors que Jinx retroussa ses manches jusqu’aux coudes et dépoussiéra ses monocles.

« Mon vieil ami… Ca va te rappeler tes années à étudier les superstitions dans les bibliothèques de South Blue… Héhéhé »

C’est ainsi que Jinx commença sa recherche mystérieuse…

~~~~~~~~~~~~

Pendant ce temps là, les deux vieux allaient chercher le reste de la compagnie qui demeurait en cage dans le zoo municipal. Garou frappait le sol marécageux de la pointe de son parapluie qui lui servait d’appui, le vieil ange avait les ailes détrempées du fait du taux important d’humidité qui baignait dans les égouts. Il zozotait dans sa grande barbe en se remémorant la formule de politesse à l’encontre du roi, phrase qu’il s’était promis de répéter à l’identique à son vieil ami aux grandes oreilles.
Lisa Scoumoune, quant à elle, avait son attention monopolisée par l’esquive constante des jets de fluides nauséabonds qui percutaient son ombrelle. Son arme en toile lui permettait de se protéger des eaux d’évacuations qui débouchaient de tous les tuyaux qui jonchaient son chemin. La sorcière de la compagnie pestait de plus en plus fort dans ses rides à mesure que sa robe à dentelle se teintait d’excréments.

Tangocharlie et ses hommes s’arrêtèrent devant une petite échelle, l’ancien marine fit un tour sur lui-même de la plus tendancieuse des manières et interpella les deux compères.

« Wooo La plaque d’égout juste au-dessus de nos têtes déboule en plein cœur du zoo… »

« Parfait, allonz’y ! »

« … Wooo Je me dois de vous prévenir qu’il y a juste un petit souci… Wooo… En ouvrant cette trappe, vous arriverez dans l’enclos des Monacrores de Népolie… »

« Ah ! Z’est futé z’a ! Zahaha ! »

« Qu’est-ce qu’sé qu’ces bestioles ? »

« Z’est des cochons carnazz’iers, ils mangent z’ept fois leur poids par jour ! »

« Comment qu’tu peux savoir ça, alors qu’tu t’souviens même pas de c’que tu f’sais avant d’rencontrer Jinx ? »

« Zahaha ! Un coup de chanz’e, voilà tout ! »

« Wooo… Bon, j’ouvre, on vous retrouve à la tour comme monsieur Donor l’a dit… WOooo ! »

Le bruit sinistre de métal qui grince perfora la quiétude des égouts et en plus de temps qu’il n’en faut pour le dire, les deux épaves étaient à l’air libre.
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Deux heures plus tard, 2éme étage de la tour blanche.


« Vous voilà enfin ! »

Jinx était assis sur le rebord d’une caisse en bois, le menton posé sur la tranche d’un énorme bouquin et les monocles dans la petite poche de sa poitrine. Il regardait débouler Lisa et Garou dans la salle depuis une petite trappe en acier. Les deux compères avaient le corps entièrement recouvert de boue et sentaient horriblement mauvais.

« Mais que diable vous est-il arrivé ? Et où sont Rabb, Félixia et Peuleu Peuleu ? »

« Oy ! Doucement vieille guibolle ! Une chose après l’aut ‘ ! Peuh ! »

« Pour une fois que z’est la malchanz’e de Liz’a qui l’emporte ! Zahaha ! »

« J’ai hâte d’entendre ça… »

« L’emplumé et moi, on déboulait donc dans l’zoo par l’enclos des cochons… »


« T’as vu la taille d’ces bestiaux ? J’men vais t’les piquer moi ! »

« Z’est des grozz’es bêtes, en effet ! Zahaha ! »

Les deux vieux étaient faces à dix porcs à la panse plus large qu’une coque de bateau, les huit défenses qui émergeaient de leur gueule étaient aussi pointues qu’une pine de cactus. L’un battait le sol de ses sabots, il avait une jolie balafre qui courait de son œil gauche à sa septième défense.

« Lui, z’est le chef… Z’i l’on veut z’e débarrasser d’eux, il faut z’e le faire lui ! »

Le chef brama, si on peut dire que cette espèce brame, les neuf autres chargèrent en direction de Lisa et Garou. Le parapluie de Lisa virevolta entre ses mains et s’enfonça largement dans la peau d’une des bêtes qu’elle venait d’esquiver, tandis que la pointe de l’arme de Garou venait d’empaler la patte gauche d’un des cochons carnivores qui s’étala de tout son long. Le nuage de poussière soulevait par le troupeau avait recouvert les cent mètres carrés de l’enclos, à l’intérieur les deux protagonistes cherchaient le meneur.

« Tu l’as vu ? »

« Nan, J’cherche, mais ya qu’celui qu’j’ai piqué qui s’gratte à s’en arracher la peau ! GIHIHIHI ! »

Soudain, Lisa plissa ses yeux et aperçu une forme sombre à une quinzaine de pas tout en esquivant la défense d’un cochon qu’elle piqua juste sur la langue.

« Il est là-bas l’bestiau ! On fonce ! »



« Et ? »

« C’était un énorme rocher qui était au cœur de la grozz’e mare boueuse… »

« Oué bah c’bon… Il n’empêche qu’on s’les quand même fait l’gros… Dans la boue, mais on s’les fait ! Pouah ! »

« Fort bien, ceci explique la boue et l’odeur. Concernant nos amis ? »

« Tu vas rire ! Zahaha ! »


« Et maintenant ? Avant que toute la ville rapplique ? Une chanz’e que le zoo z’oit fermé ! »

« On sort ! Par tous les dieux ! »

La nappe de poussières était retombée et nos deux amis regardaient à travers les barreaux de la cage afin d’apercevoir les cellules de Rabb, Félixia et Peuleu. Après un petit temps de réflexion, Lisa pointa de ses doigts de sorcières un monticule de cacahuètes dans une cage à quinze mètre de là. Une forme rosâtre se détachait des cacahuètes et ronflait à en redonner l’ouïe à un sourd.

« C’serait pas l’gastéropode ? »

Peuleu ZZzzZ Peuleu ZZzzz ZZzz Peuleu

« Il pourrait nous faire z’ortir d’iz’i avec z’on pouvoir, je l’ai déjà vu z’e tranz’former en clé »

« C’quoi d’jà la formule magique d’jà ? Gogo Magneto ! »

« Popo Gâteau ! »

« Toto Mégo ! »

« Momo l’Az’ticot ! »



Trente minutes plus tard.

ZZZzzz Peuleu Peuleu ZZZzz

« … Bozo … le bateau ? Pfff… Refile moi une part d’cochon… »

Une bonne petite odeur de graillon s’élevait dans les airs et une tranche du gros chef balafré cuisait sur des flammes rougeâtres. Lucky ronflait à moitié en proposant à la volée des noms d’oiseaux qui finissaient en « o ». Coincés derrières les épais barreaux de l’enclos, la mission de sauvetage tournait à la farce…


« C’était Gogo Gadgeto… »

« P’tain d’bordel de merde ! Gogo Gadgeto, c’est ça ! »


« Donc ça explique pourquoi nos amis ne sont pas là… »

« Au bout d’une heure, on z’est dis qu’il fallait mieux rentrer… »

Jinx se passa les mains dans son épaisse tignasse en soufflant un air de lassitude, il recala le gros livre sur ses genoux et un rayon de soleil fit reflétait un médaillon qu’il portait à sa veste. On pouvait y lire « Donor », néanmoins le « D » avait été rafistolé à partir d’un « K ».

« Et c’quoi ça ? »

Donro entamait les dix-huitième tas de livres à la recherche du saint Graal de la littérature de Wakoland. La poussière encrassait les plis de sa peau et les ongles de ses mains, il toussotait à mesure qu’il battait les pages de tous les ouvrages qui semblaient ultra-bordéliques. Soudain, une ombre sauta d’un bordel sans nom afin de porter un coup de livre dans le dos de Jinx. Sans même prendre la peine de se retourner, le professeur envoya de sa paume une onde lumineuse noire en forme de félin qui traversa le corps du primate assaillant. Le chimpanzé avorta son attaque en s’assommant avec son propre arme et s’enterra sous un monticule de bouquins qui scellèrent définitivement sa vie de rat de bibliothèque. Un éclair doré rebondit au sol au pied de Jinx, il saisit l’objet et ses yeux s’illuminèrent.

« Oh jolie médaillon… K O N O R… Ca explique pourquoi il s’est énervé, on porte quasiment le même nom… De l’or… joli… Juste ce K à changer… Hop là ! »

D’un coup d’ongles, le K devint un D.


« Fameux ! Zahaha ! »

« Et c’te livre ? »

« C’est l’ouvrage que je cherchais, vous verrez bien assez tôt »

Soudain Tangocharlie et ses hommes sortir de la trappe comme des diables de leur boite, les armes à la main et les tronches grimées de peintures bleues.

« Zahaha ! J’ai comme l’imprezz’ion que z’a va être loufoque z’ette hiz’toire ! »
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« Wooo c’est bien cela que vous vouliez monsieur Donor ? »

Tangocharlie tenait dans ses mains un escargophone qu’il tendait à l’intention de Jinx, le professeur acquiesça d’un mouvement de menton et saisit l’engin.

« T’’es z’ur que ca va marcher ? Tu connais le numéro ? »

« Par cœur »

De ses mains variqueuses, Donor composa un numéro sur la coquille de la bestiole.

« C’est un gastéropode après tout ! J’vois pas pourquoi on pourrait pas l’contacter ! »

« Ca sonne »

« Boucherie Sanzo, j’écoute ? »

Cling peuleu. (son d’un appel qui se termine)

« Par cœur hein ? Vieille taupe ! »

« Zahaha ! »

« Mon doigt a dû glisser, on en reparlera quand vous aurez mes varices chères amis ! »

Peuleu Tup tup. (son d’un numéro qu’on compose)

« Zzzzz… Peuleu ? »

La voix de chewing gum de Peuleu Peuleu se fit entendre dans le haut-parleur de son confrère.

« Peuleu ? C’est pépé ! »

« Peuleu ! Peuleu peuleu peuleu ! Peuleuleu ! »

« C’est vrai ? C’est le beau Peuleu à son pépé ça ! Hein il est beau ? Il est… »

Un silence de mort planait dans la petite pièce du deuxième étage de la tour, Lisa se tartinait la face avec sa main en soufflant un vent de gène tandis que Garou zozotait un rire dans sa barbe tressée. Main devant l’escargophone pour pas que Peuleu entende, Jinx se défendit.

« On en reparle quand vous aurez en ligne vos confidents ! Mauvaise compagnie va ! »

Retirant la main du combiné.

« Pépé a besoin de son petit Peuleu ! Tu vas aller libérer Rabb et Félixia tout de suite et l’on se rejoint à la grande tour blanche ! Dans dix minutes mon petit ! »

« Peuleu ! »

« GOGO GADGETO ! »

Un son de porte grinçante qui s’ouvre raisonna dans le haut-parleur et Jinx raccrocha le sourire aux lèvres.

« Bon petit ça ! »

« Wooo!! Et si nous y allions maintenant ?! »

La trentaine de gusses qui secondaient Tangocharlie levèrent leurs armes bien haut, il ya avait de tout, des pistolets aux pioches.

« On fait comme on a dit »

WOOOOOOOOOOOOO

La suite de l’offensive se déroulera un étage plus bas chers lecteurs.


########


Deux minutes avant, première étage.

Jouant avec nonchalance avec son sceptre depuis l’assise de son trône, Wako était penseur quant à ses nouvelles lois qu’il devrait faire adopter dès l’après-midi avant qu’il parte guerroyer sur South Blue. A une dizaine de pas de lui, le Bouffon mangeait sans grand appétit les bâtons de poissons qu’on lui servait.

« Non, je n’aime vraiment pas ça… Terrible dilemme que d’aimer la guerre et détester le poisson »


« Tu devrais faire la guerre en hiver Bouffon »


« Pourquoi ça ? »

« La mer est gelée, impossible de pêcher »

« Mais alors, impossible de partir en guerre ! Je préfère encore le poisson ! GAHAHAHA»

« … »


Le son de la marche de la quinzaine de gardes qui s’activaient dans les préparatifs de la guerre raisonnait dans la grande salle royale. Le reste des troupes étaient monopolisaient dans le grand port de Wakoland. Semblant durcir son regard, Wako plissa son regard en regardant son homme de main avec plus d’insistance.

« Bouffon, ce matin, alors que l’on apprenait la fuite de nos prisonniers, le scribe m’a fait part d’un papier gouvernemental qui me laisse quelque peu perplexe »

Reposant la carcasse d’arrêtes sur le bord de son assiette, Gérard Turili s’essuya de sa cape verte le coin de la bouche. Il regarda du coin de l’œil le trône et son roi, où ses six gardes du corps s’alignaient à ses côtés comme des chiens fidèles.

« Que se passe t-il ma très chère majesté ? »

« Un avis de recherche… Fait marquant, c’est que ton visage y était parfaitement dessiné, à la cicatrice près. A ceci près que tes cheveux sont plus court… Bizarre n’est-ce pas ? Je t’ai recruté, il y a de ça trois années alors que tu n’étais qu’un vulgaire étranger… »

« … Et je suis aujourd’hui ton bras droit mon roi… »

Se relevant en jouant avec son couteau à poissons, tout en replaçant sa redingote verte et blanche qui envoyait des panaches de lumières à chaque mouvement. Un frisson parcourut l’échine des six gardes face à lui.

« Doutes-tu de moi ? »

« ... Je disais simplement que tu devais avoir un sosie quelque part… Hiahiha… »

« En eff… QUE ? »


WOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Une minute avant, Couloir Ouest.


« J’comprend pas pourquoi on a dû faire l’tour vieux gâteux ? »

Lisa tentait de ne pas trébucher à chaque marche qu’elle descendait, Garou marchait tranquillement en se servant de son vieux parapluie en appui et Jinx regardait de ses gros monocles le cadran de sa montre.

« Chose simple ma prude amie, dans exactement trente secondes Tangocharlie et ses hommes débouleront dans la grande pièce royale. A ce moment là, l’ensemble de la garde présente ira à l’encontre des envahisseurs et un signal d’alarme préviendra le reste attroupé au port. Le roi se réfugiera vers le Sud avec sa garde personnelle. Nous nous arriverons de l’Ouest et nous aurons une vision globale du combat et de où se trouve notre cible : le Bouffon. »


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« Et pour le z’ignal d’alarme ? On va être vite z’ubmergé mon bon Donor ! »

« Ils arriveront en masse, mais les hommes de Tangocharlie auront déjà vaincu les quelques gardes présent avec notre soutien et celui de la chance. Et puis, je fais confiance à Peuleu pour arriver en étau. »

« Z’oit ! »

Dix minutes avant, Zoo

La forme rosâtre semblait glisser sur les pavés du Zoo municipal de Wakoland, son mucus le suivait à chaque virage, Peuleu lançait un regard à 360° à la recherche de ses deux amis. S’arrêtant dans la partie « glacière » du Zoo, Peuleu faisait face à d’immenses grilles gelée et un sol entièrement recouvert de poudreuse. Soudain les pas lourds d’un Lapin Géant des Neiges lui firent redresser ses pupilles tentaculaires, une créature balafrée lui montra les dents. Peuleu grogna avec la même hargne que son opposant, soudain un glapissement de gorge familier fit baisser les babines du géant. Il se décala en baissant la tête, comme si ce son était dicté par son maître, laissant la vision du gastéropode libre. Rabb était allongé sur un banc de neige, un de ses congénères l’éventait avec un pagne, tandis que d’autres, visiblement fraichement molestés, lui massaient les pattes. De la patte qui l’approvisionnait en carottes, il salut Peuleu.

« Peuleuuu Peuleu ! Peuleu peuleu peuleuleu… »

« Grouimpf ? … Pfff… Grouimpf ! »

Ce qui ma foi n’est pas faux.

Peuleu passa son membre rosé dans la serrure, il prit la forme d’une clé et un cliquetis se fit entendre dans l’atmosphère glacée. L’escargot fila à toute vitesse vers la zone « domestique » du Zoo pour s’arrêter deux minutes plus tard devant des grilles rouillées. L’intérieur de la cage était digne d’un hôpital canin, les molosses qui autrefois étaient de véritables monstres de combat, étaient maintenant de pauvres clébards aux chicots tombant. L’un boitait de sa patte arrière, un autre buvait de la soupe à défaut de pouvoir croquer dans quoi que ce soit, un nouveau avait perdu tout son pelage et encore un avait des hémorroïdes plus enflammés qu’un barbecue un jour d’été. Parmi ce manège de guigne, Félixia se faisait les ongles sur une niche qu’elle avait élue comme arbre à chat. Elle sauta avec grâce, malgré son physique de caniche, vers Peuleu qu’elle salua d’un cracha amical.

« Peuleu… Peuleuleu ! »

« Frrr … Crouch…Frr ! »

Pertinent.

L’escargophone passa sa tentacule dans la serrure, mais avant même qu’il n’actionne quoi que ce soit, la porte vibra et tomba. Après un regard qu’on le devinait amusé, les trois amis étaient réunis et filèrent vers le grande tour. Quand le crâne gélatineux de Peuleu Peuleu fut frappé par l’écuelle en bois d’une cage à proximité. Un singe des Steppes lui lâcha un large sourire tout en présentant la paume de sa main avec un respect plus que solennel, signe qui fut bien vite suivi par l’ensemble des cages du Zoo et bien vite, un bruissement sourd raisonna jusqu’au porte du palais.
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Moment de l’attaque, Salle du trône.

WOOOOOOOOOO

« GIAHAHAHA ! Tangocharlie ?! C’est carnaval ! »

« Woooo ! Tes dernières heures sont comptées BOUFFON ! »

« A moi la garde ! »


TCHIP TCHIP HOURRA BOUM DOP !

Les hommes du gay ex-marine déboulaient toutes armes dehors à l’encontre des quelques miliciens surpris, Wako se leva comme un seul homme de son trône en reculant vers le centre le la salle. Le sabre de Tangocharlie vint fendre l’air pour retirer la vie au premier milicien qui passa sous sa lame, un second homme vint se placer face à lui, mais avant qu’il le tranche, une lame perfora le bide du pauvre gus. Le bouffon vert apparu derrière son propre homme qu’il venait de pourfendre, la lame ensanglantée de son arme venait d’être stoppée par celle de Tango.

« Wooo Toujours un bâtard Bouffon»

« Et toi, toujours une pédale Tango! Giahahaha »

Wako trottinait vers le centre de son palais en jonglant avec son sceptre, ses six gardes l’entourait, arme à la main.

« Greffier ? Notez ! En ce jour, une nouvelle bataille commence. Toutes personnes surprises entrain d’apporter leur aide aux assaillants seront condamnés à la prison à vie. »

Le greffier acquiesça derrière son grand capuchon et fit grincer la pointe de sa plume. Le fracas des armes raisonnait avec fureur et l’un des six gardes de Wako l’informa que les renforts arrivaient, d’un mouvement de sceptre, le roi envoya deux de ses hommes dans la mêlée. Le rapport de force s’équilibrait tant bien que mal, les parias étaient deux fois supérieurs en nombre et bénéficiait de la préparation couplée à la surprise.

Arrivant de l’Ouest, nos trois compagnons objectèrent de la situation.

« Bien vu patron ! Zahaha ! »

« Patron ? Que ca devienne pas une habitude le centenaire ! Héhéhé »

« Qui c’est qui s’occupe d’lautre vert machin ? »

Tapotant sur le gros livre poussiéreux, Donor regardait la silhouette du roi qu’il entrapercevait derrière une statue.

« Je prend Wako »

« Attend, y’a qu’elqu’chose qui m’échappe vieux débris, c’pas l’roi not’ cible »

« Ma chère Lisa… Mon royaume est menacé, quel roi je ferais si je n’agissais pas ? »

« GIHIHIHI ! Vieux brigand ! T’es moins égoïste qu’il n’y parait ! »

Se penchant vers l’oreille de Lisa, Garou chuchota.

« Z’est pour z’es impôts z’urtout… Zahaha »


One Hospice - Wakopol Jinx_a20
Un nuage d’ondes lumineuses vertes en forme de trèfle virevolta vers la zone de combat et traversa chaque homme qui composait l’armée rebelle. Tangocharlie regarda cette forme verdâtre qui venait de le traverser sous le regard interrogateur de son bouffon d’opposant, chaque homme fit d’ailleurs de même. Après ce temps de pause infime, la fureur de tous repartie avec encore plus d’entrain. Les lames rebelles se mirent alors à toucher avec plus d’impact leur cible et des glissades de cocus permirent à la moitié d’entre eux d’éviter les coups de sabres dans le dos.

« Voilà qui devrait créer un jolie avantage ! Héhéhé ! En avant la retraite ! »

« Zahaha ! »

« Gihihi ! »

Lucky et Scoumoune fendirent la salle, parapluies en mains, droit sur la tronche du Bouffon et de ses miliciens. La pointe empoisonnée de Lisa perfora l’abdomen d’un homme qui se mit instantanément à gonfler de la cage thoracique et s’effondrer au sol dans un râle dépourvu d’oxygène. Garou empala l’épaule d’un homme et avant que l’opposant ne lui retourne un coup, il lui envoya un nouveau coup dans la hanche, ce qui scella définitivement toutes contre-attaques. Bien vite, la situation coula dans le sens des rebelles si bien que le bouffon se vit acculé dos à une colonne en marbre, à ses pieds l’on pouvait y voir le corps de trois hommes peints de bleu. Les pointes menaçantes des armes de la compagnie lui faisaient face.

Durant le temps qui précédait le renversement de situation, Jinx s’était approché du roi, le gros livre sous le bras. Ses cheveux en pétard lui donnaient la silhouette d’un démon tout droit sortie des cuisses d’une sirène.

« GARDES ! Achevez ce vieux gribou ! Hiahihahi ! »

Sautant d’une dalle à l’autre en jonglant avec son sceptre, Wako s’amusait follement tel un lutin à qui l’on avait donné des échasses. Les quatre hommes aux sabres dansant filèrent comme des flèches vers notre héros en costume de satin, Jinx tendit sa paume droite en fronçant ses broussailleux sourcils.

One Hospice - Wakopol Jinx_a14
Les quatre ondes félines traversèrent les hommes et dans la foulée ils abattirent leur trait vers l’ancien. Malheureusement, dame poisse passait par là et le sabre du premier fendit celui du second qui trébucha mollement sous celui du troisième et le dernier rasa de près la tignasse de Donor. Levant bien haut le livre, le professeur l’abattit sur le crâne du quatrième qui sombra aussi sec.

« Jeunes gens OUMPF (un second se fit assommer) vous êtes condamnés OUMPF (un second tourna de l’œil) à tomber sous le coup OUMPF CRAC (le dernier se vit fendre la tronche par la tranche du livre) des lois de votre pays ! »

Marchant sur le corps inanimé d’un garde, Jinx laissa visible la couverture de son arme, on pouvait y lire –LOIS DU ROYAUME DE l’ABSURDE de Saint Hélène à BOB jusqu’à aujourd’hui-.

« Par la loi 35 sur l’interdiction de se servir de la littérature à des fins meurtrières, je vous demande de vous rendre ! »

Ouvrant le livre, Jinx mit ses monocles.

« Oui, oui… J’ai cru lire ça quelque part… Ah voilà ! Par la loi 39 de l’article 95, un homme peut se défendre avec des livres s’il prononce après BALAKUA BIP BIP en l’honneur du petit-fils de l’ancien vendeur de viandes du royaume de Bob! BALAKUA BIP BIP !»

« C’e…C’est exact ! »

Reculant d’un pas, Wako plaqua son sceptre contre une grosse cloche, d’un coup d’œil il vit la mauvaise situation de son Bouffon et après une petite seconde de réflexion, il interpella le roi adverse.

« Et la loi 12 du deuxième registre, vous la connaissez ? »

« Voyons, voyons… Quiconque menace le roi et son palais sera soumis à Déloria… Qu'est-ce ? »

A peine la phrase fut-elle finie que Wako percuta la grosse cloche à trois reprises. Le rire sinistre du Bouffon troubla l’assemblée, dans le même temps les portes s’ouvrirent pour laisser place aux hommes remontés du port. Tangocharlie chargea vers la porte d’entrée avec ses hommes, laissant le bouffon aux mains de Lisa et Garou.

WOOOOOOOOOO


« Vous le découvrirez bien assez tôt ! Hiahiahiha ! »

BRRRRRRRRRRRRRRRRRRR

Le sol se mit à vibrer de toutes parts et l’assaut marqua une courte pause qui plongea chacun dans une stupeur quasi-religieuse.

« WOOOOOO C’EST DELIORAAAAAAAAAA ! »

« QUI C’EST DELIORA FOUTU BORDEL DE NOUILLES ???! »

« ELLE ! »

Les hommes de Tango hurlèrent en cœur en pointant une masse sombre monumentale qui sortait du grand bain dos au trône. Les monocles de Jinx tombèrent de ses yeux directement dans la poche.

« Je déteste ce pays… LISA ! GAROU ! REPLIEZ-VOUS ! »

Le sabre du renégat vert fusa vers les deux parapluies et les fit voltiger, d’un bond il se retrouva sur le dos de l’horrible bestiole, un crabe monumentale tout droit sorti des romans de Zules Bernes, écrivain de légende de South Blue mort en 1500.

« Trop tard ! GIAHAHAHA ! Je vous présente Déliora ! Reine des mers et de la mort ! GIHAHAHA ! Deviens mon bras pourfendeur ma belle ! GIAAAAAH ! »

La pince géante vint frapper la colonne de marbre qui s’écroula droit sur la figue des deux chats noirs qui esquivèrent avec toute la vitesse que leur âge pouvait leur permettre. D’une roulade hasardeuse, Lisa prit son ombrelle et alla à la rencontre de la deuxième pince du monstre. L’attaque fut brève mais puissante, la carcasse de la vieille fusa dans les airs et s’explosa contre le mur.

Pendant ce temps, la bataille faisait rage entre les presque trois cents miliciens qui venaient d’investir le palais et la vingtaine de rebelles menaient par Tangocharlie. Jinx quant à lui venait de perdre le roi des yeux, le fou s’était fondu dans la masse.

« JINX ! Z’est quoi la z’uite du plan ?!!! »

« GAROU ! DERRIERE TOI ! »

L’ombre de la pince démesurée fendit l’air et s’emplâtra contre les ailes grisâtres du centenaire qui se vit propulser contre la pierre de marbre du trône qui se brisa nette à l’impact.

« Bordel de nouilles ! »

Donor leva ses paumes de mains en l’air, laissant retomber le livre au sol, une énorme sphère de lumière noire en forme de chat s’éleva dans les airs.

One Hospice - Wakopol Jinx_a17
La sueur et le sang embaumaient la grande salle, Tango fendait les miliciens comme un diable dans un jardin de roses et l’entrain de chances s’était estompé depuis belle lurette. C’est le moment que Donor avait choisi pour dégainer son bon vieux Sept de Treize, le pistolet était chargé d’une fiole de malchance de 75 Lumens. D’un coup d’œil, il vit les pinces du crabe se saisir du corps inconscient de ses deux amis sous le rire démoniaque du cavalier vert.

« C’est plus de mon âge les fruits de mers ! »


One Hospice - Wakopol Jinx_a14 II

Le laser partit avec vitesse droit sur la tronche du monstre, d’un coup sec, le Bouffon fit faire un saut à la bestiole qui relâcha son étreinte et esquiva le rayon de poisse. La réception fit vibrer l’édifice entier sous le regard désemparé de Donor qui entama un sprint vers sa cible. Une marche rapide, pardon. Dans la même action, il rechargea son arme d’une nouvelle fiole.

« Déloria est trop vive pour toi l’ancien ! Tu en veux à ma prime papi ? »

« Pauvre bête ! J’en voulais à ta prime, mais aujourd’hui j’en veux à ta vie garnement ! Oumpf ! »

La pince de Déloria passa à un cheveu de sa tignasse, d’une roulade il évita le coup et d’un saut il esquiva le second. Pointant l’arme à cinq mètre de la bestiole, Jinx n’eu pas le temps de tirer avant que le bras de la bête lui décoche une nouvelle frappe. L’ancien se vit propulser contre une armure d’acier ayant appartenu à Wanoto, ancien pâtissier du feu-gouverneur Galimassia.

De l’autre côté de la salle, l’énorme chat noir qui dominait le combat explosa en une pluie monumentale de petits félins noirs qui se déversèrent sur la zone de combat. Tangocharlie pourfendit un milicien et se hissa sur son corps pour que tout le monde puisse le voir.

« WOOOO MAINTENANT ! »

Dans la seconde, l’ensemble de ses hommes et lui-même déplièrent une ombrelle dissimulée dans leur pantalon et la déplièrent. Les chats traversèrent tous les hommes de Wako et les parapluies des hommes de Tango, la seule différence fut que la poisse ne toucha même pas les rebelles.

« Ca a marché monsieur Donor ! WOOOOO ! »

Le professeur tendit son pouce depuis la carcasse de l’armure.

« Keuf… Super… »

WOOOOOOOOOO

Ce fut alors un déferlement de poisse sans nom qui toucha les troupes Wakolaises, jusqu’à un certain homme pourvu d’un sceptre qui trébucha et s’entartra la masse d’arme d’un combattant.
La situation n’avait tout de même rien de réjouissant, à quinze contre plus de deux cents, la situation aurait besoin de plus de trente seconde de guignes avant de se décanter. Sans compter le monstre et son maitre.

Soudain le sol vibra une nouvelle fois, une tête de gargouille s’en décrocha même, mettant fin à la vie de dix hommes encapés. Les rides de Jinx se découpèrent en un large sourire qui laissa bientôt apparaitre son dentier.

« C’est mon petit-fils ça ! Keuf… Héhéhé »

« Qu’est-ce que … ? »


BRAAAAAAAAOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUM

« PEULEUUUU ! GRAOUIMPF ! FRRRR »

HI HAN !
BROAAAA !
YIPYIPYIP !
GRRRROAAA !


« MAIS C’EST QUOI CE ZOO ??!!!! »

Défonçant les grandes portes, le reste de la compagnie venait de débarquer en bonne compagnie.
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Zèbres de Paplo, Lion des airs et autres bestioles aussi atypiques que dangereuses venait de prendre les mercenaires de Wako en étau. La déferlante de guigne qui venait de les pourfendre leur laissait encore une quinzaine de secondes de souffrances et autant dire que les bestiaux s’en donnaient à cœur joie. Parmi ce cirque, on pouvait distinguer trois animaux hors-du-commun. Le premier était un caniche aux réflexes félins qui émasculait plus vite qu’un ivrogne à qui l’on demandait de boire une téquila. Une troupe de chiens miséreux la suivait enragés et poissards à souhait. Surplombant le combat, Rabb sautait dans le tas comme un gosse dans un champ de ballons. Derrière lui, son armée de semblables était eux-aussi à la foire. Enfin, tel un leader charismatique, Peuleu Peuleu se frayait un chemin en tendant ses tentacules pour donner ses ordres à toutes ses troupes qui l’écoutaient au chewing gum et à l’œil.

« PEULEUUUU ! »

« GROAAAAR ! »

D’un coup de dent, deux encapés venaient de tomber sous l’assaut d’un tigre à dents de moules, terrible bête du Nord Arctique.

Sautillant parmi le combat, Wako alla se terrer dans un coin de la salle entre une grande statue de lui et une autre de lui… mais en maillot de bain. Soixante mercenaires l’épaulaient, tandis qu’une petite centaine continuait le combat avec difficulté.

« GIHIAAAHIAA ! Droite ! Gauche ! Droite ! »

Les pinces du monstre fusaient comme des missiles et Jinx esquivait tant bien que mal, notre héros venait e s’octroyer trente seconde de chances, mais gageons que la défense n’était pas un gage de victoire à terme. Soudain, la lame du Bouffon vint l’entailler profondément à la hanche, le cavalier vert venait de glisser le long de la membrane de l’animal sans que Donor ne l’aperçois.

« Ouh ! Comme ça doit être douloureux ça ! Frappe ma belle ! »

La poigne du crabe vint saisir le professeur au thorax et le souleva du sol, la lame du Bouffon glissa sur la pince du crustacé géant et entailla le cou de Jinx.

« Dès que j’en aurais fini avec vous mon bon roi, je m’occupe du reste ! GIHAHAHA ! »

« Je… Keurf… AIIIIIE ! Keuf ! »

L’étreinte de Déloria fit craquer les vertèbres du professeur et une gerbe de sang perla le long de son menton.

« Silence mon bon roi, silence ! GIHAHAHA ! »

• Zahaha ! •

Un panache blanc vint percuter une des pattes droite du crustacé qui perdit un tantinet l’équilibre, Rabb venait de foncer dessus, Lucky sur son dos et le parapluie en lance.

# GIHIHIHIHI #

La pointe de Lisa perfora à plusieurs reprises une seconde patte du côté droit sans même en pourfendre la carapace. Les griffes de Félixia vinrent accentuer le déséquilibre en s’implantant profondément dans la troisième patte de la bête. Puis, c’est une forme rosâtre qui vint sauter aux yeux du monstre, l’inondant le regard de son mucus collant. Déloria plia et roula sur le côté, lâchant ainsi son étreinte sur le professeur.

« Bande de … »

Le bouffon fila se repositionner sur le dos de son crustacé et reprit le contrôle de sa bête. Face à eux, six chats noirs avançaient. Une aura démoniaque se dégageait de ce groupe, une aura qui fit même reculer la bestiole d’un large pas.

« Déloria ! Avance imbécile ! »

La bête lança sa pince vers le cavalier qui d’un coup sec redirigea l’attaque vers la compagnie qui esquiva d’un pas sur le côté.

« J’ai comme l’imprezz’ion qu’il dirige z’ette bête grâce à la chanz’e ? »

« C’mon avis aussi ! Pouah ! »

« Nous allons voir ça ! Lisa ! Félixia ! La pince droite ! »

D’un bond agile, Félixia sauta sur la pince qui venait de mener l’attaque et s’y agrippa avec hargne. Contournant le bras, Lisa entama une succession de piqures tout le long du membre dangereux si bien que Déloria frappa son membre droit avec sa pince gauche afin de se débarrasser du caniche. L’entaille causée par l’impact dans l’épaisse carapace fut à peine plus gros qu’une patte de chat, mais le sourire de Lisa doubla de rides.

# Rhume et Peste #
Dé du destin => 1 => démangeaisons terrible de la zone piquée.

La pointe du parapluie vint piquer dans l’entaille, le cavalier vert fit faire un quart de tour à sa monture et les deux assaillantes finir dans le décor. Déloria quant à elle devenait un peu plus incontrôlable, elle frottait son bras droit avec hargne contre les murs et contre le sol. Son épaisse carapace ne lui permettant même pas de se soulager.

« A vous deux ! »

Rabb et Lucky s’élevèrent tout deux dans les hauteurs de la grande salle, le lapin géant était à dix mètres du cavalier son sa monture.

• Le Vol du Lapin ! •

« En haut sale bête ! »


La pince gauche du crabe alla fouetter l’air en direction des deux protagonistes.

GOGO GADGETO BANCO
Dés du destin=> 6 => Corne de Brume

BOOOOOOAAAA

Jinx lança une onde lumineuse verte en direction de Peuleu qui transforma son bras en une corne de brume au bruit assourdissant. La pince du monstre manqua sa cible à un cheveux près et l’énorme cul de notre lapin fusa en direction du Bouffon qui ne put que rouler sur le côté en lâchant les commandes pour esquiver.

One Hospice - Wakopol Jinx_a14
Les trois ondes félines noires traversèrent l’homme en vert qui lança dans la foulée son épée vers Donor. Le professeur tenta mollement une parade qui se réduisit en un râle de douleur tant sa jambe était entaillée et la lame lui traversa le cœur… Non, évidemment que non. La pointe de la lame ripa contre son médaillon d’or transformant le K mal maquillé en un D parfait.

« Foutu chanceux ! Meurs ! Déloria attaque ! »

BRRRRRRRRRR

« Qu’est-ce que ??? Déloria ! NON !!! »

La patte folle de démangeaisons du crabe s’entartra contre la prune du Bouffon, l’homme fila à travers la grande salle jusqu’au pied de son roi fou. Wako était entouré de dix hommes eux-mêmes cernés par Tango, ses hommes et les bêtes. Un plongeon impressionnant supposa à tous que Deloria venait de fuir dans les eaux turbulentes de Grand Line.

Clopinclopant vers eux, la compagnie des chats noirs écarta tout ce beau monde

« Selon l’article 4578, votre île va être rasée par la Marine monsieur Donor ! Vous venez de faire le plus grand des affronts à ce pays ! »

Tout en ramassant l’énorme bouquin, Jinx continua d’avancer.

« Si je lis bien, l’article 596 précise que je suis en droit de porter réclamation en dansant la tapiata. Ce que je fais ! »

Se dandinant le postérieur, Jinx s’exécuta devant Wako.

Silence gêné.

« Selon le 69, je peux contrer ! »

Wako fit de même avec un peu plus de talent, ce que tout le monde acquiesça en opinant du chef.

« AH ! Selon le… Attendez… Ah ! Voilà ! Selon le 965, si le roi danse, le kangourou devient l’aliment national ! »

Un vassal partit aussitôt prévenir la population du changement de régime.

« Attendez ! L’article 654 dit qu’en temps de guerre on ne mange que du poisson et même si le roi danse ! AH AH ! »

Le vassal revint.

Soudain, une ombre passa dans le dos de Wako, la lame aiguisée d’une dague se plaqua contre son cou. Gérard Turili ensanglanté avait surpris tout le monde.

« Alors… Gihahaha… Comment vas mon roi ? Il s’amuse avec ces petites lois ? Mais moi je rigole aussi beaucoup ! Si je tranche la gorge du roi, tout le monde croira que c’est vous qui l’avez tué monsieur Donor ! Qui ira croire les racontars d’un Marine déserteur et sa petite bande de gays ? Gihaha… Je suis le Bouffon vert bande d’imbéciles! Je suis primé à plus de quarante millions de Berrys moi! Vous me pensez idiot ? gihahah… keuf… »

Feuilletant avec calme les pages du livre, Jinx lâcha un large sourire.

« Dites-moi mon bon roi Tchip Tchip Hourra Boum Dop… »

« ZAHAHA ! C’est ça ! TCHIP… ZAHAHA ! »

« GROUIMPF OUIMPF ! »

« … Selon l’article 548 que votre père à rédigé de sa main, si en temps de guerre la vie du roi se voyait sauvée par le roi ennemi, alors la guerre serait transformée en paix. C’est exact ? »

«Korf… Oui… Mais alors faites vite ! »

« FAITES PAS LES CONS ! »


One Hospice - Wakopol Jinx_a21 II
Trois trèfles vert traversèrent en une fraction de seconde le corps du Roi Wako, le laser de Jinx dépassait à peine de sa redingote. D’un coup sec, le bouffon trancha la gorge du roi. Enfin, il tenta et cela plusieurs fois d’affilées. La situation devint même gênante à un certain moment si bien que la grosse patte de Rabb vint mettre un terme à la conscience du Bouffon qui sombra au pays des rêves.

« Lame émoussée à tous les coups ! GIHIHI ! »

« TANGOCHARLIE ! INFÂME DESERTEUR ! »

« ALPHAZOULOU ?! LES GARS ON SE BARRE ! WOOOOOOO ! C’EST UNE VICTOIRE DE PLUS ! WOOOO ! RAMASSEZ LES BLESSÉS ! »

L’énorme carcasse du supérieur Marine déboula dans la grande salle du palais entre les corps gémissants des animaux et mercenaires entassés. En moins de temps qu’il n’en faut pour le penser, Tango et ses hommes n’étaient déjà plus de la partie.

« Toujours en retard ceux-là… Alphazoulou mettez cet homme en prison et informez votre hiérarchie que c’est la compagnie des chats noirs qui s’en est chargée ! Selon l’articl… »

« Oui, je connais l’article en question, ce sera fait monsieur ! Pouah… Une bonne chose que celui là soit sous clés ! Messieurs dames, bien le bonsoir à vous ! »

Telle une bourrasque, La Marine venait déjà de vider l’endroit, les lois sont ce qu’elles sont…


Une journée plus tard, port de Wakoland.

« Vous êtes sur que vous ne désirez pas rester Roi Donor ? »

« Non merci, moi et ma compagnie devons poursuive notre périple… Merci encore pour le navire et le navigateur. »

« C’est rien, il vous conduira où bon vous semble ! Je souhaite à votre royaume une paix éternelle et sachez que le Royaume de la Veine et celui de l’Absurde sont dorénavant amis ! »

« A la bonne heure ! A vite donc ! »

La voile de la petite goélette se déplia et le bateau prit bien vite le large, remplit de denrées et de présents locaux aussi burlesques qu’inutiles. Se penchant à la balustrade, Garou fit signe de la main au roi.
« Au revoir Roi Wako Tchip Tchip … ZAHAHAHAHAHAHA ! Je n’y arrive pas ! ZAHAHAHA »

Gageons que des guerres commencent pour moins que ça…
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