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[FB 1623] Big brother is watching you

"Qui es au courant ?"

"Seulement notre contact, Maestro."

"Mettez fin à la liaison, que personne ne fasse de fuites, on a déjà assez avec un collabo'."

"À vos ordres, qu'en sera-t-il du traître ?"

"Je m'en occupe personnellement, je ne suis pas loin du lieu, mobilisez les troupes sur les autres points chauds pour que de tels incidents ne se reproduisent pas, Assassino."

"Bien, Maestro. Tout de suite, Maestro."

~~~


La nuit, tous les chats sont gris. Une affirmation qui tenait du mythe, pour les assassins. La nuit était pavée du sang rouge de leurs victimes. À chaque aube son lot de souffrance nécessaire et de morts indispensables. À chaque nouvelle journée, la loi du peuple reprenait ses droits et le monde se rapprochait de plus en plus de l'idéal de perfection tel que les hommes en blancs espéraient le voir venir. Que la vérité éclate, et que le monde cesse de s'agenouiller devant la force implacable de ce Gouvernement félon. Et pour cela, il devait endiguer le flot de leurs vilenies, quand bien même cela signifiait se livrer à la sale besogne. Et comme de coutume, cela signifiait sacrifier ses propres pions sur l'échiquier du monde. C'était cruel, certes, mais nécessaire. Ainsi, l'imbécile qui s'était cru assez grand pour duper la Révolution avait proposé au plus offrant des plans de technologie avancée, récupérée sur une série d'expérience sans queue ni tête, aux yeux de l'assassin, mais pourtant d'une importance cruciale : soit disant une avancée dans le monde de la cybernétique. Bref, un truc de scientifique. D'un geste impatient, l'assassin rangea l'obscur escargot noir qui s'excitait dans sa main, puis le contraint au silence d'une claque agacée. Lorsqu'on cherchait le plus offrant en doublant son employeur, mieux valait crypter ses communications, pauvre imbécile. Rafael inspira profondément, alors que le mince croissant de Lune jetait une lumière diaphane sur les toits de Tequila Wolf. Il était loin le temps où il réduisait les caserne en cendres avec l'appui de son frère. Se laissant glisser du haut de son promontoire, l'assassin gagna les toits en contrebas, cherchant des yeux le point de rendez-vous donné par le scélérat. Il s'agissait bien entendu d'un point remarquable, situé aux abords du port.

Première erreur, ne pas faire le transfert dans un lieu public. Une chose qui ne faisait que confirmer son mépris pour la gent des savants. Chacun possédait son art, il fallait dire, mais là, c'était quand même un peu trop. Se retrouver à l'heure du crime sous l'auvent d'un ancien parc à bateau c'était comme crier au loup, défroqué au milieu d'un bordel. Mais peu importait. Se glissant parmi les ombres comme un funambule l'aurait fait sur son fil, il trouva rapidement le lieu susnommé et en profita pour faire un rapide repérage. Pas grand monde aux alentours, pas de regards en coin, c'était parfait. Il gagna la terre ferme en laissant fumer ses pieds, ne faisant aucun bruit à l'impact, puis s'avança discrètement sur l'imbécile en blouse blanche. Le type tenait contre lui une mallette, la serrant à tel point qu'il était étonnant que le motif de l'attache ne lui soit pas encore imprimée sur le torse. Etait-il stupide au point de se balader en tenue de travail ? Assurément. D'un coup d'oeil, l'assassin analysa la cible, la description était conforme, aucun doute. Ce fut donc avec un malin plaisir qu'il se désagrégea dans le silence le plus total en une légère chape de fumée avant de passer sous l'abri rudimentaire de tôles. En une seconde à peine, il reprit forme humaine, ténébreuse silhouette derrière le traître. Et alors qu'il appliquait sa main sur sa bouche, il lui enfonçait une dague entre deux vertèbres, le paralysant quelques secondes avant de l'achever.

"Ton avarice a entraîné ton châtiment, pauvre homme. Trahir la Révolution, c'est trahir le peuple. Et trahir le peuple, c'est s'exposer au courroux des hommes. Que tu trouves le repos dans la mort, et que tes duperies te soient pardonnées : personne ne mourra par ta faute en cette triste soirée. Repose en paix."
termina-t-il, en le déposant à terre, et voyant la lumière quitter peu à peu ses yeux sans qu'il ne profère un mot : seulement une lueur de surprise.

Tel était pris qui croyait prendre. Doucement, l'assassin retira la mallette des mains de sa victime et d'un geste professionnel, il essuya la lame de sa dague, maculée de sang, sur la blouse du cadavre, avant de la lui poser sur le torse. Dès demain, la nouvelle de la présence d'Il Assassino se répandrait comme trainée de poudre dans la cité, et à nouveau la Révolution saurait que la justice n'était pas morte. Leu Justice. Rapidement, Rafael farfouilla dans la mallette, histoire d'en vérifier le contenu, puis la referma. Tous sauraient que son glaive restait pendu au dessus de leur tête. Quel dommage que de maintenir ces hommes par la peur, il se sentait honteux d'user des mêmes méthodes que ses adversaires. Mais il était nécessaire que des hommes comme lui sacrifient leur âme pour le bien commun. Il se releva, prenant appui sur son genou, il était temps de retrouver le chemin de Shell Town à présent. Il était temps que son voyage commence.
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« Grouillez vous bordel, Vous avez apporté l’argent au moins ? Je sens bien que quelqu’un nous épie et que la révolution va tenter de sauver ses intérêts et de récupérer les plans. Cette affaire pue autant qu’un boyau infecté de germes. ‘Fin bon, Ramenez vous à l’auvent de l’ancien parc à bateaux d’ici 1 heure et tâchez de vous dépêcher, j’ai comme qui dirait un mauvais pressentiment, ils ont du mettre l’Umbra sur l’affaire, je suis fichu ‘tin. »

« Att… »

Le type raccrocha instantanément sans que Jones puisse rétorquer quoi que ce soit. Les scientifiques ont beau exceller dans leur domaine de prédilection, pour ce qui est de la stratégie et des manœuvres tactiques, ils se rapprochent davantage du degré 0. Cet idiot avait formellement énoncé le point de rendez-vous sans même chercher à le déguiser de manière subtile ou le camoufler d’une quelconque manière. Il était tellement pressé de se débarrasser de sa précieuse acquisition et d’empocher le magot qu’il en avait oublié les règles de bonne exécution et pourtant dieu sait que dans ce putain de foyer révolutionnaire qui répond au nom de Tequila Wolf, il fallait faire preuve de précaution et de vigilance. Cette affaire de plans d’une technologie avancée était venue aux oreilles de Jones tandis qu’il cherchait des esclaves, de la bonne chair humaine robuste et endurante à souhait pour les vendre au plus offrant et c’était par inadvertance qu’il avait pu prendre connaissance de l’offre du scientifique. Il faut dire que cet idiot n’avait pas trouvé meilleur procédé que de faire transmettre l’information à tous les colporteurs et plus grosses balances du coin. Jones n’avait pas eu grand mal à négocier puisqu’il avait promis à l’autre demeuré, une somme qu’il ne comptait bien entendu pas lui concéder. L’argent est trop précieux en soi pour qu’il soit gaspillé par un énergumène écervelé, ce cher Sharp tendait à récupérer les plans, les revendre sur le marché noir et recueillir par la même occasion une plus value juteuse. Les opportunités comme celles-ci sont plutôt rares et il comptait bien saisir sa chance. Tout esprit humain répond à des attentes bien précises et demeure en soi corruptible, la grande et glorieuse révolution au service du peuple nécessiteux et affaibli ne faisait pas exception à la règle. Il était évident que quelqu’un, quel qu’il soit, allait vraisemblablement intervenir avant que la transaction n’arrive à son terme.

Quoi qu’on en dise, la révolution détient aussi des éléments efficaces et furtifs, sachant se faufiler dans le moindre recoin ombragé et incertain. « Montre toi, mais reste invisible » résumait bien leur mode de vie et il était indiscutable qu’ils recevraient la visite d’un élément perturbateur ce soir là. Comme convenu, Jones se rendait au point de rencontre entendu, il marchait d’un pas lent sans réellement se presser comme l’avait souhaité le scientifique, l’attaché case rempli de billets factices à sa main droite. Jones restait aux aguets, flairant tout ébauche de piège tendu à son encontre. L’auvent du parc à bateaux était loin de se situer aux confins d’une rue sinueuse comme on aurait pu s’y attendre, l’emplacement offrait un horizon dégagé propice à des tentatives multiples d’assassinat, le meurtrier expérimenté n’avait pour ainsi dire que l’embarras du choix pour commettre son sévice. Jones n’eut pas à attendre longtemps avant de voir un type cagoulé et revêtu d’un voile grisâtre, sortir de l’ombre et placer sous la gorge du transfuge ce qui s’apparentait à une lame de dague. Tandis que Jones se précipitait en direction du type en question, il était déjà trop tard… L’assassin ne s’était pas fait prier, la lame venait de perforer la chair du scientifique en un endroit critique et ce avant que celui-ci ne réalise le sort funeste et inéluctable auquel il ne pouvait désormais déroger. Le type au capuchon eut au moins l’obligeance de l’accompagner au sol avant d’essuyer sa lame teinté de l’hémoglobine de sa victime. Le mal était fait et surtout ce salopard venait de récupérer la précieuse mallette que Jones convoitait. Révolutionnaire ou pas, ce type n’était pas à sous-estimer mais toujours est t-il que le Mask devait récupérer coûte que coûte le contenu de l’attaché-case, il était hors de question que de laisser ce type s’éclipser. Il se rapprocha du type en question jusqu'à ce que celui-ci soit puisse pleinement l’apercevoir, une vingtaine de mètre séparait dorénavant Jones de l’assassin, ils étaient à une portée suffisante pour qu’ils puissent parlementer ou négocier. Il était pertinemment conscient que ce genre d’olibrius déguisé sont animés par des idéaux plus élevés, plus salvateur, que la fibre purement lucrative. Peu importe, de sa décision découlera la suite des réjouissances héhé.

« Je m’attendais à ce qu’un type de ton calibre se pointe et vienne nous mettre des bâtons dans les roues. Je me fous de savoir qui tu es à vrai dire et pour quel raison tu l’as réduis au silence, je veux juste récupérer le contenu de ce que tu tiens dans ta main droite. Y’a pt’et moyen de négocier à moins que tu veux que je dévoile ce que notre pote commun m’a communiqué au niveau de ces plans ? »




Dernière édition par Sharp Jones le Lun 26 Nov 2012 - 21:45, édité 2 fois
    Et il fut aussi tôt arrêté dans son élan. Ce fut tout d'abord un bruit de pas, précipité puis ralentissant. Mallette en main, l'assassin tourna sa tête vers la droite, offrant son dos au nouvel arrivant. Un nuage de fumée commença à s'exhaler de son visage, masquant à merveille ce qu'il pouvait rester de son identité, et lui donnant un aspect tant ésotérique que terrifiant. Il était reconnu comme le détenteur du fruit fumigène, autant que sa légende perdure. Puis lentement il pivota, suivant le mouvement de la capuche qui laissait échapper une opaque fumée. Quoi qu'on put en dire, cette mascarade s'avérait efficace la plupart du temps, rebutant les plus impressionnables des larrons et intimidant la majorité des autres baratineurs. Il avisa cependant un étrange personnage qui s'avançait vers lui. Au visage d'ébène et à la silhouette élancée. Arborant un véritable costume trois pièces, il se trimballait avec une mallette dans la main et les lueurs de la cités se reflétaient dans ses mocassins impeccablement cirés. Sous le couvert de la fumée, Rafael plissa les yeux, tentant d'étudier au mieux ce nouveau personnage. Un véritable crane lui faisait office de visage, et ce n'était pas un constat plaisant : peu d'hommes aimaient ainsi se pavaner. Ce type devait avoir un sombre penchant pour la violence ou on ne savait quels autres abus. L'assassin s'écarta d'un pas du cadavre qui était encore à terre, sortant de l'abri et se révélant aux yeux du ports. Il tourna ostensiblement la tête vers la mallette qu'il tenait en main, puis riva son regarde dans les deux orbites carmins de l'imprudent. Il ne pipa mot, laissant le vent accueillir ses paroles. Au loin, on entendait le ressac de la marée, avec en filigrane les clameurs tardives de la cité. La vie nocturne battait son plein au centre de Tequila Wolf, et les marins étaient couchés depuis bien longtemps, à moins qu'ils ne furent en train d'écouler leur paye dans une quelconque maison de passe. Ainsi, leur rencontre ne pouvait être due au hasard, tout comme venait de le confirmer le véreux personnage qui osait réclamer ces documents à Rafael. Un sourire invisible naquit sous le visage de fumée de l'assassin, timide écho à ce que ces mots venaient de réveiller en lui. De nouveau, il regarda la mallette, puis revint à son interlocuteur.

    "Tu es plus futé que ton petit camarade, ça ne fait aucun doute." murmura-t-il, faisant changer l'attaché case de main.

    Ce faisant, il le posa à coté de lui, et laissa glisser sa main gauche vers le pommeau de son épée courte. Son autre main resta quelques secondes en l'air, avant qu'une lame ne jaillisse de sous son poignet. Ne voulait-il pas récupérer ce que contenait sa main droite. Ses doigts s'enroulèrent autour de la lame, brillante à la lueur de la Lune, tandis que le vent faisait timidement voler sa demi cape.

    "Mais tu aurais mieux fait de dire : 'Je ne sais rien, pitié, laissez-moi la vie sauve'. Mais ... maintenant que tu affirmes avoir ces informations, je vais être obligé de te supprimer." ricana malicieusement l'assassin, faisant un pas vers sa cible.

    Il ne s'attendait pas à une quelconque réaction de sa part, sinon de le voir prendre la fuite et d'avoir à le traquer avant de le tuer, non sans vérifier si ce qu'il savait se trouvait bien dans cette mallette. L'issue de cette situation était évidente, et ce n'était pas pour déplaire à Rafael. Ainsi, ce type était une crapule qui était prête à payer pour profiter des plans de la Révolution. De ce fait, le tuer ne pourrait que rendre service à celle-ci, et lui assurerait un succès total de son opération. Il doutait cependant que le scientifique ait pu lui révéler quoi que ce soit, mais dans le bénéfice du doute il se devait de vérifier. Il avait très bien pu faire de même avec ses autres contacts, ce qui serait une chose autant stupide que gênante. Mais il avait remis aux oubliettes le fait que ce type ait pu avoir un gramme de jugeote. Et les raisons pour lesquelles il avait agi ainsi ne regardaient pas l'assassin : il l'avait fait, voilà ce qui importait. Rafael fit un nouveau pas vers l'homme en costume, comptant l'impressionner tant par ses actes que ses paroles. On ne dupait pas ainsi la Révolution, et c'était par de tels actes qu'il mettait en exergue les valeurs qu'il défendait. Quand bien même le Gouvernement le taxait de criminel et de meurtrier. Sa cause était juste, et il le savait. Seulement, il y avait des vermines qui ne méritaient aucun pardon. Et des gars qui criaient un peu trop haut leur assurance. Ce type aurait peut être du revoir à la baisse ses prérogatives : il se tenait face à un assassin qui venait de tuer un homme qui en savait trop. Alors, lui qui affirmait en savoir temps ne pouvait qu'écoper du même châtiment. De plus, il était apparemment venu seul. S'il se doutait qu'il y avait anguille sous roche, comme il l'avait mentionné plus tôt, pourquoi ne pas avoir ramené de l'aide avec lui ? A croire que Rafael n'avait pas été le seul à avoir été pris de court par la sottise de ce scientifique.
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    La tension était à son comble, la lune comme seul témoin de ce qui allait arriver sous sa lumière livide et presque sinistre, ce décor s’apparentait davantage à une scène de théâtre où le spectateur pouvait déjà entrevoir le dénouement inéluctable de cette rencontre nocturne. Tous les éléments étaient réunis pour un dernier acte d’anthologie, les bourrasques chargées d’embruns faisaient virevolter les feuilles et autres déchets laissés à l’abandon sur le port tandis que nos deux protagonistes se faisaient face sans sourciller sur cette toile de fond presque picturale. L’encapuchonné tenait à sa discrétion et faisait preuve d’une précaution certaine à l’égard de Jones, le personnage avait pris soin de dissimuler les traits de son visage à l’aide d’une fumée épaisse et opaque. Ce type n’appartenait pas au commun des mortels et à en croire le phénomène qui se déroulait devant ses yeux, il devait avoir ingurgité un fruit du démon et pas n’importe lequel l’un de ceux qui sont intangibles : les logias. Ce type dégoulinait de fierté et d’amour propre, il était plus que quiconque confiant en ses aptitudes et son attirail d’assassin avait de quoi faire faire frémir l’homme le plus hardi. Jones était dorénavant convaincu que l’aficionado des armes blanches était un révolutionnaire aguerri qui avait frappé de son courroux providentiel cette âme dorénavant damnée. Jones ne pouvait pas fritter le détenteur d’un logia, il partait déjà avec un handicap certain dans ce qui s’amorçait être un duel en bonne et due forme.

    Cependant cet homme en voulait à la vie de Sharp tandis que le Black Mask se contenterait de récupérer le contenu de la mallette. La chance allait bientôt tourner en faveur de Sharp Jones, l’assassin venait de commettre une grave erreur ou au contraire, venait de tendre une belle embuscade à Sharp Jones. Règle numéro 1 du code du truand : ne jamais de détacher d’un attaché case et pourtant ce type, bien conscient qu’il s’agissait de ce que Sharp Jones voulait, venait de la poser de manière nonchalante sur le sol pavé de l’embarcadère. Jones n’était pas dupe de ce piège grossier, c’était là une erreur de débutant que de tendre un tel appât au nez et à la barbe de son opposant, seul un fou se serait enquis de récupérer précipitamment la mallette avant de succomber de la lame d’argent de notre carnavalesque révolutionnaire. Il s’avère qu’en de rares occasions, la proie se révèle finalement être le prédateur dont il faut se méfier. Ce type aurait du davantage s’interroger quant aux raisons qui avaient poussé le feu scientifique poussé à passer à l’acte. Il aurait du se demander si le type au physique cadavérique en face de lui, n’avait pas les moyens de braver et de tenir en échec les poursuivants logiques de la révolution. Qu’importe qu’il sort de son fourreau une dague acéré, que de ses paumes jaillissent des lames aiguisés, son style de combat bien empli de parades, d’agilité et de mise en scène n’affectait en rien un homme dont la seule volonté lui avait permis de tromper l’émissaire de la mort. Jones esquissait un sourire intérieur, il n’avait pas marché dans la combine il avait accouru au travers, il est toujours bon de savoir mettre en exergue que l’on dispose d’informations sensibles et ce même si il s’avère que ce soit un odieux mensonge. Votre interlocuteur ne bénéficie pas des moyens pour vérifier vos paroles si bien qu’il doit se résoudre à vous faire taire d’une manière ou d’une autre. Ce type allait devoir apprendre à ses dépens qu’on ne menace pas Jones comme s’il s’était l’un de ces pleutres demeurés ou perfectionnistes que la révolution embrigade dans ses rangs. Il serait très fâcheux de découvrir à cette heure de la nuit qu’un homme cagoulé a mit un terme à l’existence d’un citoyen officieusement révolutionnaire sur la zone portuaire de Tequila Wolf. Il serait très fâcheux de voir une foule d’hommes débouler suite à un tapage nocturne sans précédent orchestrés par les deux hommes. Ca laisserait des témoins, ca laisserait des traces et surtout notre cher assassin caricatural serait révélé au grand public. N’est ce pas la pire des hontes pour un homme dont le credo est de rester invisible et insaisissable aux yeux de tous ? Jones n’avait que peu de chance de sortir indemne d’un affrontement au corps à corps avec ce genre de lascars, il fallait le tenir à mi-distance et le front de déflagration lié aux explosions permet de concrétiser cette distance. Ce genre de types aveuglés par les idéaux sont profondément irraisonnables, s’engager dans une négociation avec de gugusse n’aboutirait à rien si ce n’est lui faire perdre son temps. Trêve de mots futiles de et de paroles inutiles, ce bougre ne mérite aucune salive si ce n’est celle du crachat lorsque son corps inanimé gira à terre tel ceux dans son sillage, à qui il a retiré la vie.

    « Je ne discute pas avec la vermine qui se targue de mépriser l’argent alors que tu dois vivre des larcins minables que tu commets. Epargne moi ton discours idéaliste, l’argent régit tout, la cheville ouvrière de cette structure abject que ceux de ton espèce ose appeler une organisation. »

    Jones aspira immédiatement une large bouffée d’oxygène qu’il expulsa de ses poumons en une déflagration. Aussitôt il fit exploser sa voûte plantaire pour se propulser au sein du front de déflagration qui tenait le cap sur le révolutionnaire endurci.
      Mais il y avait toujours un autre revers, une autre façade qu'il était moins plaisant de contempler. Car dans ce monde, les forces étaient inconstantes et vindicatives. On pouvait tomber sur le pire des truands comme la plus douce des biches à chaque coin de rue, et les rapports de force étaient faussés en permanence. Ainsi, un homme qui s'avançait seul dans le noir n'était peut être pas inconscient, mais encore plus sur de sa force que Rafael ne l'était. Une leçon qu'il aurait déjà du apprendre, lors de son affrontement contre Keegan. Mais il était un homme entêté et plus que jamais certain de sa puissance. La force de ses pouvoirs lui était rapidement montée à la tête. Devenir intangible, être capable de se faufiler partout et, surtout, surgir de n'importe où à n'importe quel instant. Un pouvoir rêvé par maints assassins. Et lui le possédait. Il ne le maitrisait pas, pour ainsi dire, mais en contrôlait une assez maigre facette pour être capable de s'en servir de manière délétère. Quant à l'homme qui lui faisait face, comment savoir quelle force il possédait ? Rafael avait clairement affiché la couleur, et lui continuait de le toiser. Et cette espèce de masque ... aucune expression, aucun moyen de sonder les intentions dudit personnage. Pourquoi arborer une telle marque ? Pour terrifier, pour se targuer des simples hommes qui marchaient dans le jour ? Pitoyable. Lui n'arborait pas de masque, lui arborait un symbole. Il pouvait bien mourir, ses hommes poursuivraient son œuvre. En ce sens, il était immortel. Impossible à défaire. On pouvait tuer un homme, mais pas une idée. Et sous son masque de fumée, il contemplait cet individu qui osait croire qu'il pouvait le braver, se tenir là nonchalant et lutter contre Il Assassino. Et Rafael partait avec un sérieux avantage : s'il ne connaissait pas cet homme, c'était tout simplement parce qu'il n'en avait rien à craindre. L'assassin n'oubliait jamais un visage, n'oubliait jamais une menace. Alors de deux choses l'une, soit il était un nouveau venu dans le monde du crime, soit il était sagement resté dans l'ombre. L'un dans l'autre ne pouvait avoir qu'une signification : il n'était qu'une quantité négligeable. Levant sa main libre vers l'étrange homme à tête de crâne, il pointa vers lui un bras accusateur, plein de suffisance et de morgue.

      "Il est très rare qu'un ..." commença-t-il, un léger sourire sur la face.

      Et puis il passa entre le feu et l'ombre. Un sourcil s'arqua sur son arcade, et le masque de fumée s'embrasa, et les flammes enveloppèrent l'assassin. Il fut projeté vers l'arrière et sentit l'odeur du cramé l'envelopper, tandis que sa carcasse se faisait malmener par la force de la détonation. Puis ce fut le contact dur et froid de la terre, et un affreux gout de sang dans la bouche. Rafael se retrouva, sans réellement comprendre comment, face contre terre avec une incroyable bouffée de chaleur lui taraudant le crâne. Il roula sur le dos et constata avec stupeur qu'il était littéralement en feu ! Il roula sur lui-même pour tenter d'endiguer les flammes, puis se rappela qu'il y avait mieux que ça à faire ... En une fraction de seconde, l'assassin vola littéralement en éclat, puis se recomposa peu à peu sous la forme d'un flot inconstant de fumée. Le feu disparu aussi tôt, pour laisser à terre un Rafael fumant, avec de nombreuses traces de brûlures sur ses vêtements. Sa peau paraissait indemne, mais connaissant la capacité des logias à la dématérialisation, ce n'était pas un indice très efficace. Et vu la colère qui se peignait sur ses traits vaporeux, il était certain que l'attaque l'avait touché. Il s'était recomposé à bonne distance de son adversaire, plus que surpris par sa première attaque. Explosions ? Ce n'était pas le premier homme à manier un tel fruit qu'il rencontrait. Et il ne s'agissait ni plus ni moins que son traitre de frère. Une haine sans nom s'empara de lui, alors qu'il se relevait en prenant appui sur son genou. Son bras droit, encore de fumée, se recomposa lentement, laissant apparaitre un attaché-case pendu à ses doigts. Il avait pensé à récupérer l'objet, avant que son adversaire ne s'en empare. Il n'était pas tombé dans son premier piège, inutile de lui laisser une occasion supplémentaire de l'attraper. La fumée était extensible, il avait ainsi pu s'en saisir sans mal. Mais il ne referait pas deux fois la même erreur. D'un geste, il dissipa son masque de fumée, révélant le bas de son visage, ainsi qu'un sourire crispé et malsain. L'attaque de l'homme à tête de crâne l'avait plus atteint qu'il ne le pensait, mais il ne lui ferait pas le privilège de le lui montrer.

      "J'aurais cru que ma mise en scène t'aurais dissuadé de m'attaquer, t'aurais fait comprendre que tu n'avais pas la moindre chance. Mais je ne manque pas une occasion de répondre à ce genre de petites boutades, l'ami ..." ricana l'assassin, plutôt essoufflé pour quelqu'un qui se la jouait autant.

      "L'argent est un concept funeste qui ne sert qu'à maintenir la cohésion d'un système désabusé et corrupteur. L'argent, ah ! Fléau des humains ! A chaque époque son arme, mon ami. Apprends que la mienne est faite d'acier."
      continua-t-il, levant haut sa lame secrète.

      Il avança d'un nouveau pas, laissant tomber avec fracas la mallette, puis fouillant dans sa besace pour en tirer une sphère de métal glacée, présentant une amorce sur le sommet. Ses bombes fétiches, réserve inestimable de ce qui composait son essence même. Il la fit tourner entre ses doigts, et la posa contre la pièce d'armure qui protégeait sa cuisse. Un léger voile de fumée commença alors à s'exhaler de lui. Il ne se ferait pas avoir, cette fois il était pret. La moindre explosion suffirait à le faire voler en éclat, mais cette fois il ne serait plus blessé, seulement repoussé. Mais la combinaison du feu et du vent était pour lui une combinaison désagréable à supporter, capable à elle seule de le maintenir à l'écart. Ainsi, il lui faudrait user de ruse et de sagesse pour venir à bout de ce personnage.

      "J'aime bien, pour ma part, discuter avec la vermine. C'est toujours instructif de voir leur destin basculer au fond de leurs pupilles, lorsque la vie se décide de succomber à la mort, lorsque la résignation apparait dans leurs pupilles. C'est là l'instant que je préfère, car tu as beau parler d'argent, l'ami, mais nous sommes tous égaux devant la mort au final. Héros ... comme vermine." se moqua-t-il, éclatant d'un rire sombre.

      Et il lança sa bombe fumigène en l'air, puis tira quelques dagues de sa ceinture. Une fraction de seconde avant que la sphère de métal ne vole en éclats, il les envoya dans la direction de l'étrange homme à tête de crâne. L'attaque était on ne peut plus prévisible, mais elle ne servait qu'à ponctuer ses propos. Dans un détonation sourde, pas assez audible pour être perçue par la cité, un nuage de fumée apparut dans les airs et d'un geste de la main, Rafael l'attira à lui avant de le ramener à ses côtés et s'en servit comme couverture. L'attaché-case était à ses pieds, que ferait cet étrange individu à présent ? Ses contours commençaient à se flouter, prêt à toute éventualité cette fois-ci. Il fallait encore le faire parler, et il aimait apparemment autant se répandre en phrases dénigrantes que lui. La suite serait certainement instructrice ...
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      Cet affrontement venait de monter d’un cran, l’un comme l’autre ne comptait pas céder la moindre parcelle de terrain à son opposant. Ce type incarnait le Némésis personnifié du gouvernement, ceux dont on profite d’une enfance perturbé pour les sensibiliser à des idées subversives et exacerber la part de rébellion qui existe en chacun de nous. Cet homme n’était qu’un pion sur l’échiquier de la cause qu’il défendait, une vulgaire marionnette mu par un manipulateur plus haut placé qui se jouait de son sort. Un assassin n’est ni plus ni moins qu’un homme que l’on paye pour éliminer en toute discrétion des cibles qui font offices de contrats sur tête. Ces hommes-ci portent l’alias de mercenaire mais bien entendu, il existe toujours des illuminés qui, outre l’aspect purement financier de l’acte, se targue d’être les bras armés ou les portes paroles de causes, d’organisations salvatrices qui prônent l’équité et la transparence. Tout à chacun sait qu’un mercenaire constitue un élément substituable, une pièce interchangeable qu’on a vite fait de remplacer bien assez tôt lorsqu’il s’avérera hors d’usage, ce mec était un automate lobotomisé, à qui on avait implanté un programme spécifique et dont la seule existence se résumait à concrétiser sa tâche. Jones voulait bien lui concéder que sa volonté était inaltérable mais cet entêtement allait le mener à sa perte. La déflagration de Jones eut partiellement l’effet qu’il escomptait, son corps ou tout du moins ses vêtements faisaient état de sévères brûlures. Son intangibilité lui avait offert un sursit et lui avait permis d’échapper au pire des scénarios, Jones l’avait fait descendre du piédestal à partir duquel il s’adressait avec condescendance à son interlocuteur, son amour propre en avait prit un sacré coup et Jones ne pouvait s’empêcher d’esquisser un large sourire empli de suffisance et de satisfaction.

      Il est des hommes qui ne se résignent jamais, il est des hommes qui ne se soumettent à aucune autorité, il est des hommes qui ne s’inclinent devant personne et dont la volonté ne saurait plier en aucune façon, Sharp faisait partie de cette tranche singulière d’hommes mais tout portait à croire que ce type était fait aussi de ce bois là. Ce type avait très bien compris que le seul intérêt de Jones dans ce duel était de récupérer la mallette, aussi s’efforçait t’il de la maintenir à sa portée et ceux quel que soient les évènements. Le bougre était malin, il se servait de l’attaché-case tel un appât pour flairer le gros poisson, ce n’était pas très ingénieux mais bon la révolution doit bien faire avec les moyens du bord et pactiser avec ce genre d’olibrius. Son humeur avait changé si bien qu’une épaisse fumée noire émanait de son corps comme pour manifester tout sa colère et sa hargne intérieure à l’égard de Jones. Ce spectacle impressionnant et intriguant donnait le ton qu’allait prendre cet affrontement, Jones restait aux aguets et il n’eut pas à attendre longtemps avant que son assaillant ne revienne à la charge…de manière subtile et pernicieuse bien entendu. Soudainement, un fumigène éclata en hauteur répandant une voile opaque et épais de vapeur tandis qu’il saisit l’occasion pour lancer à son opposant de multiples dagues. Etait-ce là tout l’étendue du pouvoir d’un type aussi fier de ses aptitudes ? Etait-ce là la limite de sa maîtrise sur son logia ? Ce type n’avait pas à priori pas retiré les leçons de la précédente offensive de Jones. Ce mec s’attendait sans doute à ce que Jones opère d’une quelconque manière une parade ou une esquive contre ses lames, ces attaques grossières n’étaient qu’une mise en bouche, une amuse gueule pour de son côté tester les réflexes et le potentiel de Jones. N’importe quel type sensé venant de se prendre une déflagration, une attaque à mi distance ne rétorque pas en lançant de vulgaires coutelas contre sa cible. De la chair carbonisé était au programme des réjouissances, une chair dure et infecte, un bout de viande que vous n’oseriez même pas tendre à votre chien tant elle était un amas noire de cendres agrégées.

      « Quand bien même ton époque est faite d’acier, ca ne change rien à la donne, misérable idéaliste.L’argent lui, n’a pas d’époque, il court depuis la nuit des temps, s’immisce sinueusement dans l’esprit de l’homme. Nier son influence, le pouvoir qu’il procure, relève du sacrilège. C’est l’argent qui a permis de te forger tout cet équipement et c’est ce même argent que ton patron se fout plein les fouilles pendant que toi pauvre âme pleine d’obscurantisme, tu risques de courber l’échine devant Sharp Jones. Retiens ce nom, mémorise mon visage ou du moins ce qu’il en reste héhé car c’est sans doute l’une des dernières choses que tu seras permis d’observer en ce bas monde.»

      Jones utilisa une nouvelle fois, le procédé du Move Pulse et se précipita sur les dagues venant à son encontre. Il en esquiva deux tandis qu’il se mit délibérément dans la trajectoire de la troisième. La lame entailla sévèrement sa carne osseuse, la propulsion du Move Pulse lui permit d’être enfin à portée pour réduire en miettes tout ce qui se trouvait dans le périmètre et Jones entendait bien emporter l’assassin dans cette explosion. Jones réservait un chien de sa chienne à ce révolutionnaire zélé, l’intangibilité c’est bien mais le souffle d’une explosion entraîne irrémédiablement des fluctuations d’air et déstabilisera de fait cet utopiste déguisé.

      Subitement une explosion ahurissant dont Jones était l’épicentre dévasta tout sur son passage dans un rayon d’une vingtaine de mètres. Il y avait fort à parier que la détonation avait réveillé le contingent local et les résidents du vieux port. Le souffle de la déflagration endommagea les habitations et le bateau adjacent à l’embarcadère où nos deux protagonistes livraient leur combat. A force de jouer avec le feu, on se brûle et Jones espérait vivement que cette démonstration s’était révélée formatrice pour notre fanatique.

        Ce n'était plus qu'un cratère fumant dont l'épicentre tenait lieu et place à Sharp Jones, puisque c'était ainsi qu'il se nommait. Même les murs des bâtisses avoisinantes étaient couvertes de traces, tandis que la terre était fissurée à ses pieds. Il se tenait droit dans la nuit, comme si son masque de mort infligeait un pareil sort à tous ceux qui se dresseraient sur sa route. Et de l'assassin, il n'y avait plus de traces. On pouvait encore apercevoir quelques flammèches ça et là, des braises qui finissaient de son consumer et les cendres qui volaient encore. La terre fumait encore du châtiment qu'elle venait de recevoir, et les minces zébrures qui parcouraient son échine étaient autant de blessures. Après ce vacarme de tous les diables, le silence c'était fait et la vie avait suspendu son cours un maigre instant. C'était comme si le monde contemplait cet homme à l'aspect si élégant, mais au visage si effrayant. C'était un spectacle de mort, à en faire frémir le plus sage des guerriers. Mais la sagesse n'était pas qualité des plus courantes chez les hommes, et déjà les premiers badauds ouvraient timidement leurs fenêtres pour contempler l'origine de ce son qui avait ébranlé leurs habitations. La Lune éclaira un instant ce fugace moment de gloire, puis les ténèbres gagnèrent à nouveau en substance. La fumée qui s'échappait timidement de la terre fragilisée gagna soudain en puissance, devenant de véritables colonnes vaporeuses. Et un vent invisible les agita. Elles se plièrent, se contorsionnèrent en une myriades de volutes avant de filer droit dans les airs et d'atterrir à quelques mètres à peine de Jones. La gerbe de fumée vola en éclat et le nuage s'étendit en quelques secondes, pareil à l'éclat de la bombe fumigène. Puis une jambe s'échappa de cet amas fumeux, une jambe de la même consistance. La bottine toucha le sol avec un bruit sec. Et une main émergea. Ses doigts crochetèrent la fumée comme s'il s'agissait d'un mur, permettant à l'assassin de se hisser hors de cette gangue fumigène, un léger sourire sur les lèvres. La couleur s'empara du personnage, lui redonnant vie et substance au fur et à mesure que la fumée s'incorporait en lui. Et lorsque ce fut fait, la fumée tomba à terre, commençant à former un brouillard opaque lui arrivant au genou. L'assassin n'avait fait qu'augmenter sa densité pour que l'air ne se dispose au dessus, de quoi faire reposer la brume qu'il venait de créer à terre.

        "Tu ne fais que brasser de l'air, Jones." marmonna-t-il, tout en reprenant substance.

        "Mon époque est faite de sang et de douleur ... mais tu verras ça bien assez tôt, l'ami. Jusqu'à lors, un seul homme a été capable d'attraper la fumée, et je ne pense pas que ce rôle t'incombe." se gaussa-t-il, passant machinalement son pouce sur son nez.

        Et alors qu'il souriait à pleines dents, il remarqua du coin de l'œil le sang qui perlait sur sa main. Son sourire se figea, et il stoppa son avancée. Il n'était pas blessé. Il ne ressentait pas la douleur, seule une grande fatigue l'harassait. Ramenant sa main gauche derrière lui il noua le poing et leva l'autre pour rabaisser sa capuche, tout en essuyant discrètement le sang. C'était impossible, il n'avait pas pu le meurtrir. Alors c'était autre chose ? Avait-il trop présumé de ses forces ? Peu importait, son fruit n'était qu'un outil, c'était lui, l'arme. Gardant contenant, l'assassin fit de nouveau saillir sa lame secrète de sa gangue. Quant aux documents, ils avaient certainement volé en éclat ; il n'y en avait en tout cas aucune trace. Cela était cependant relégué au rang secondaire en cet instant. Il se devait de mener ce combat et de mettre hors d'état de nuire cet irascible personnage. Ses explosions étaient vraiment puissantes, et il devait malheureusement admettre que se recomposer après pareille épreuve lui demandait un effort sans commune mesure. Il générait ses propres explosions, cela n'avait rien à voir avec les divers tirs de mousquet ou de canon. C'était ... bien plus dur à encaisser. Lentement, la fumée s'éleva jusqu'à la main de Rafael, alors que la chape s'étendait toujours autour de lui. A présent, elle s'étalait à plus de trois mètres autour de lui. Il était temps d'entamer les hostilités. Il réprima un frisson d'extase lorsque la fumée enveloppa sa main gauche, dans son dos.

        "En voilà une âme noircie par le monde. Je ne sais quelle déconvenue t'a ainsi perverti, mais sache seulement que l'argent ne sert qu'à manipuler les cœurs corruptibles. Comme le tien." se gaussa-t-il, actionnant le mécanisme de son bracelet droit.

        La lame jaillit de sa gaine en un chuintement terrible. Tandis que tout autour d'eux, des hommes commençaient à affluer, leur murmure parvenant aux oreilles des combattants. L'assassin n'était pas homme à aimer se faire voir, mais il ne répugnait pas à se faire un petit public. Après tout, il n'était pas pareil au commun de ses semblables. Tout en sachant qu'il était l'un des hommes les plus recherchés des blues.

        "Toi qui est si avare, je suis étonné que tu ne m'aies pas encore démasqué." continua-t-il, tandis que la fumée continuait de s'étendre.

        "Mais comme tu m'as fait le plaisir de te présenter, je vais te rendre la pareille, l'ami. Mon nom est Rafaelo Di Auditore, Mentore de la Confrérie, maitre de l'Umbra." termina-t-il, s'exécutant d'une timide révérence. "Mais malheureusement, tu ne verras pas mon visage avant de mourir."

        Sur ces mots, il perdit toute substance et se fondit dans la fumée en une fraction de seconde. L'assassin avait rapidement vu clair dans son jeu : Jones essayait en permanence de l'éloigner avec ses explosions. Il fallait le prendre de court, provoquer une faiblesse dans sa garde tout en se gardant une porte de sortie. Et alors que l'assassin disparaissait, un léger tourbillon anima la fumée et il en jaillit, sautant sur Sharp lame au clair. Une lame qui avait faim de sang, et la carotide de Jones ferait parfaitement l'affaire.
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        Jones savait pertinemment que cette explosion n’aurait pas raison du révolutionnaire aux penchants caricaturaux. Les révolutionnaires sont passés maîtres dans l’art de l’évasion et d’échapper aux situations les plus sensibles, fallait bien dire que vivre tel des blattes sur le macadam, ca vous forge une expérience certaine en la matière. Il s’agissait davantage de se jouer de l’orgueilleux invétéré en produisant une diversion suffisamment plausible pour récupérer les dits documents et profiter de l’affluence de la foule pour prendre la poudre d’escampette. Cependant…ce type n’était pas le perdreau de l’année et sous ces airs de fervent et aveugle dévot de la révolution, il avait percé à jour la stratégie mené par Sharp Jones. Le Black Mask s’attendait à ce que son adversaire mette en sureté le précieux attaché-case, c’est du moins ce que toute personne saine d’esprit et ayant foi en la révolution aurait fait à sa place… lui avait préféré sauver sa peau plutôt que protéger la cause qu’il chérissait et défendait avec tant de véhémence. Tel était la limite de sa dévotion pour sa cause, il avait sacrifié sur l’autel du braisier éternel les plans ô combien précieux des prototypes et cet état de fait incommodait profondément Sharp Jones qui voyait ses espoirs d’acquisition réduits en miettes ou plutôt dans le cas présent, incinérés sous ses yeux. Cet homme venait de faire d’une pierre deux coups, il avait éradiqué la menace que représentaient ses plans en veillant délibérément à ce que le contenu de la mallette se consume telle une peau de chagrin. Mais surtout, il exprimait par cet acte profondément intentionnel que le jeu fomenté par Jones n’avait aucunes prises sur lui. « On ne fait pas chanter la révolution ! », c’est sans doute ce que ce Rafaelo di Auditore puisque c’est ainsi qu’il se prénomme, devait penser à l’heure actuelle. Après que le bouffon acrobate ait balancé toute sa verve, toute son éloquence empli de venin, au nez et à la barbe de Jones, il fit à nouveau front devant son adversaire avec la ferme intention d’en découdre. Rafaelo di Auditore…rien que le nom du type en question suppurait l’égocentrisme et l’amour propre et son accoutrement singulier n’arrangeait pas le tableau. C’est qu’il ne se prenait pas pour n’importe quel quidam le bougre, mentor de la confrérie et maître de L’Umbra hein…quels sortes de bordel de sectes occultes ce type dirigeait t’il ? Jones n’avait jamais entendu des rumeurs quant à ces noms d’organisations ni même leurs noms mentionnés au détour d’une conversation. Ce type aimait s’écouter déblatérer toutes ces inepties, il aimait parader et se pavaner tel un coq sur son tas de fumier. Jones n’avait strictement rien à taper de ces galons et de tous ces titres honorifiques, Sharp n’aurait pas davantage de reconnaissance pour cet encapuchonné, l’habit ne fait pas l’homme et les statuts quel qu’en soient leurs natures n’ont aucunes incidences sur le potentiel humain. L’égalité et la non différenciation ne sont-ils pas les fondements constitutifs de ce mouvement contestataire qu’on aime appeler « la révolution mondiale » ? Encore une preuve de la vaste fumisterie nourrie par cette organisation désuet…ils ne sont pas bien différents de la marine et du gouvernement si de leur côté, ils établissent une hiérarchie analogue à celle du gouvernement. Maitre ou mentor présuppose un lien de subordination entre le leader et ces hommes, Jones s’attendait à des titres plus terre à terre et moins contrastées telles que « secrétaire général » ou encore « Porte-parole de la branche révolutionnaire ».

        Cet homme avait une foi inébranlable dans l’intangibilité de son logia, il ne devait d’être encore en vie qu’a l’ingurgitation de ce fruit rarissime à la valeur démentielle et il savait pertinemment qu’il ne pouvait faire éterniser plus longtemps cet affrontement. Sharp eut à peine le temps de creuser cette question, que di Auditore le chargea bille en tête, toutes lames en avant avec la résolution de faire couler son hémoglobine. Il avait opté pour un stratagème simple et efficace, il savait que Jones ne pourrait dévier la trajectoire de sa main et se risquer à lui subtiliser la lame serait chose aisé en raison de l’intangibilité de la main de Monseigneur Ubuesque…euh pardon Umbresque. Aussi Jones aborda cette situation d’une autre perspective avec le peu de temps qui lui restait avant que la lame ne transperce sa trachée. Il recula de quelques pas jusqu'à une distance d’une double longueur de bras puis frappa violemment sa jambe, avec une précision chirurgicale, sur l’une des nervures du sol carbonisé. La frappe explosive engendra une petite secousse, suffisante pour déstabiliser l’adversaire et dissiper quelque peu sa fumée versatile qui s’épandait de son corps. Profitant du tremblement de la secousse, Jones déroba subtilement grâce à ses connaissances en Close quarter Combat la lame du gantelet et mit à nouveau ce qui s’apparentait être un périmètre de sécurité entre les deux hommes. Qu’importe que ce Rafaelo pense que Jones était un couard, qu’importe qu’il accuse Jones de pleutre refusant le duel singulier. Il n’avait pour ainsi dire plus aucune raison de poursuivre cet affrontement, il n’y avait aucune gloire, aucune réputation à retirer de la mort d’un révolutionnaire, qu’il soit chef de l’Umbra ou non. Jones avait tellement d’ennemis mais si peu d’adversaires… que ce type pouvait bel et bien s’avérer un oiseau prometteur qu’il aimerait faire mordre la poussière ultérieurement. Il est toujours plus jouissif de livrer un révolutionnaire à la marine et de voir sa trogne suante, tombé sur le parvis de l’échafaud où il s’est fait exécuté. Liquider cette raclure ici reviendrait à lui rendre service et ne l’humilierait en aucune manière, personne ne serait témoin de son opprobre. Aussi Jones s’adonna t’il à balancer nonchalamment aux pieds de son opposant la lame qu’il venait de lui subtiliser avant de livrer une déclaration solennelle avant que la cavalerie ne s’entremêle à cette entrevue haute en couleur.

        « Les pantins ne m’intéressent guère, reprends ton dû. Je suis de ceux qui tirent les ficelles et non pas des marionnettes qui agissent selon le bon vouloir de leur maître…car oui même toi, vil profanateur bardés de titres, tu n’es que le larbin à la botte de Freeman, l’esclave sous le joug de la cause que tu défends si ardemment. Un type comme toi ne peut comprendre les subtilités monétaires et ce qui en retourne, je suis la tête dont tu es le bras, tu es l’exécutant dont je suis le maître. Tel le lien de subordination qui te relie à tes sbires, ceci ne peut être altéré. »



        Dernière édition par Sharp Jones le Sam 8 Sep 2012 - 22:21, édité 1 fois
          Un sourire amusé s'épancha sur les traits de Rafael. L'homme avait réussi à lui dérober sa dague, rien de bien méchant, mais assez néanmoins pour le faire rire. Il tenait face à lui un être bouffi par son propre orgueil et qui avait un besoin irrépressible de se sentir maitre de ses actions. Il le condamnait, incrédule, sans aucun jugement. Et c'était du grand théâtre. Il l'écouter parler sur les maux qu'engendraient l'argent. Mais au grand jamais il ne parlât des causes qui berçaient le coeur des civilisations car si l'argent avait une part importante dans le monde, il ne faisait que nourrir les causes et les volontés des puissants. Et lui luttait contre ce pouvoir corrupteur, il était intouchable. Sa foi en l'homme n'avait pas de limites, sinon celle de sa lame. Il ne pouvait être vaincu par un être au cœur si fragile, à l'âme si morcelée. Il se répandait en explosions mais son discours sonnait creux et manquait de réalité. Il se façonnait un monde qui tintait et résonnait goulument à ses oreilles, tandis qu'il n'avait pas la décence de descendre de son piédestal pour se comparer au commun des mortels. Un constat qui fit sourire l'assassin. Lui qui défendait autrefois si chèrement son identité secrète, son visage était placardé dans toutes les blues. Etait-il devenu si fier de ses propres compétences qu'il s'affichait clairement, sans honte ? Certainement, et ce n'étai pas pour lui déplaire. Et alors que la lame ricochait vers lui, l'assassin releva un volute de fumée qui l'éleva à un mètre de lui, la faisant tournoyer dans les airs. Une manipulation insipide qui ne faisait que donner du relief à son pouvoir. Manière de dire à l'autre impudent qu'il valait mieux éviter pour lui de s'approcher trop près de cette substance lactée qui tourbillonnait devant lui. La brume était à présent ordonnée en cercle autour de Sharp, et se rapprochait petit à petit de lui. Assez doucement pour n'être qu'une douce moquerie à son égard. Son seul but avait été de compléter ce cercle autour de lui, de passer à travers sa défense et de le duper. Bien que l'attaque était réellement vouée à le mettre à mort. Il avait su éviter la chose avec un brio certain, mais l'assassin ne lui laisserait plus l'occasion de faire de même. Car avant d'être un manipulateur du fruit fumigène, il était l'un des assassins les plus craint des blues. Il Assassino. Il croisa les bras, plein de morgue.

          "Tu aurais du choisir l'option de la mort rapide et indolore, Jones. Ton étroitesse d'esprit ne cesse de m'impressionner. Tu crois parler en connaissance de cause d'un mouvement dont les idéaux sont diamétralement opposés. Tu parles de fédération, nous parlons de libérer le peuple. Tu parles d'argent, nous parlons de liberté. Et ne dis pas que c'est du pareil au même, je n'aurais pas la patience de t'expliquer la différence. Vois-tu, il en va de même avec Adam ... nous sommes Freeman, il est en chacun de nous. Tu vois la nuance ? Ce n'est pas un homme que tu combats, c'est un idéal. Quand bien même tu le tuerais, deux têtes repousseraient à sa place. Quant à toi, tout me porte à croire que si ta tête roulait sur le parvis, personne ne s'en soucierait : tu es seul, avare et obsédé par l'argent qui semble gouverner ton monde."
          se gaussa-t-il, alors que quelques curieux se rassemblaient aux abords des ruelles.

          "Tu aimes parler, autant que moi. Alors retient bien ce que je vais te dire, prétentieux Jones. Lorsqu'un homme voue son allégeance à une pensée matérielle, il n'en devient pas mieux que l'animal qu'il était autrefois. Nous sommes des êtres de liberté, nous ne méritons pas le joug d'une chose aussi absurde : nous sommes égaux, nous décidons chacun de notre vie. J'ai destiné la mienne à faire que ce but soit celui de tous. Toi, tu as voué la tienne au diable corrupteur, anéanti ce pourquoi la vie vaut la peine d'être vécue. Aucun remords, aucun regret ? Alors c'est que tu n'es qu'un cafard qui se répand sur terre, que ta vie n'a pas plus de valeur que ce métal que tu vénères. C'est pourquoi je n'ai aucun sbire, je n'ai que des frères." continua-t-il, s'assurant d'avoir parlé assez fort pour que les hommes qui commençaient à se rassembler ça et là puissent facilement percevoir le sens de ses propos.

          Au fur et à mesure que la populace se rassemblait, il tournait ses propos d'une façon moins sanglante et dirigeait ses paroles vers les idéaux de la Révolution. Mais l'assassin n'en avait pas encore fini. Les Marines arrivaient toujours peu après les civils. Ainsi, avant que l'alerte ne soit donnée, il fallait en finir.

          "Ainsi donc tu te proclames comme étranger aux intérêts du peuple, et donc de son bien. Mon devoir est donc de t'empêcher de nuire à ces gens, car c'est fatalement ce qu'il résultera de tes actes." termina-t-il, décroisant les bras.

          Rafael tendit son bras droit vers la mer, et la fumée vint fixer d'elle-même la lame à son poignet. Nonchalamment, il verrouilla le mécanisme qui la laissait accrochée à son poignet, puis rengaina son arme. Sa main devint alors translucide, et s'affina légèrement. Une véritable lame de fumée émana alors de son bras, qui perdit peu à peu sa couleur. Celle-ci, il ne pourrait pas la décrocher de sa gaine. Tout se résoudrait au corps à corps. Avant d'être un maitre manipulateur de la fumée, Rafael était un assassin, excellant dans les arts du combat rapproché. Il ne mixait pas les arts martiaux à fin de les utiliser au mieux, il aspirait à les surpasser. Son répertoire était rempli de passades diverses et variées, connaissant au mieux les points faibles de l'anatomie humaine. Que ce soit par la douleur ou la limite des articulations. Et sa capacité à analyser les combinaisons possibles était redoutable. Il avait été formé à tuer au corps à corps, mieux que quiconque. En cette funeste soirée, il rappellerait à Jones que se rire de la mort n'était pas une sinécure. Il pourrait exploser autant qu'il le voulait, la gangue de fumée se refermerait bientôt sur lui, et alors il ne connaitrait plus de répit autre que sa fatale destinée. Levant la lame de fumée à hauteur d'épaule, Rafael se lança sur lui, assénant un premier coup de son autre main, maniant avec dextérité une rapière effilée. Une chose était sure, l'assassin ne se battait comme personne d'autre : rapide, minimaliste, efficace.
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          Ce discours bien qu’animé par une profonde conviction de son locuteur, n’occasionna pas le moindre effet auprès du Black Mask. Auditore cherchait désespérément à défendre une cause qui n’avait jamais fait ses preuves, une cause qui avait beau avoir été institué depuis que les hommes sont hommes n’avait jamais pu pleinement s’ancrer au sein de l’opinion publique et mettre en pratique ses idéaux. La révolution est vouée à rester dans l’ombre et ce de manière éternel, elle est le revers de la médaille, la matérialisation de toutes la grogne réfréné des civils et des inégalités croissantes, ces types la ne font que tirer parti de cette contestation permanente pour revendiquer leurs propres convictions, ce sont des manipulateurs avérés qui usent de leur verve et de leur éloquence pour s’approprier les foules et faire valoir sous revers qu’il s’agit de la volonté du peuple, leurs propres ambitions démesurés. Tout ce plaidoyer n’était pas innocent, Rafaelo di Auditore avait bien vu que les civils gagnaient la place, curieux et abasourdies par l’explosion qui avait retentit précédemment. Cet être vil n’avait pas trouvé meilleur opportunité pour endoctriner ceux et celles, encore innocents, qui s’étaient manifestés ici-bas mais la mayonnaise ne prendrait pas si facilement bien heureusement. Les révolutionnaires ne sont ni les artisans ni même les façonneurs d’un nouveau monde au sein duquel chacun aurait à sa place, c’est une douce rêverie que de supposer qu’une telle utopie puisse un jour prendre forme. Les siècles à eux seuls témoigne de cette opposition nécessaire, de cet équilibre des forces qui se révèle indubitable, tout unir sous un unique et même mouvement s’apparenterait davantage à une dictature occulte doté de ses propres normes et règles que chacun devra respecter. Ce n’est pas fortuit si la révolution n’a jamais su s’imposer, les citoyens savent que les révolutionnaires sont même plus dangereux et belliqueux que le gouvernement en place, ce désir de liberté et cette poursuite du progrès constant leur fait perdre toute notion des réalités et qu’on se le dise le gouvernement comme la révolution poursuivent tous deux les mêmes finalités, il n’est pas coïncidence que ces groupes cherchent tous deux à acquérir les armes antiques pour asseoir leur influence.

          Servir le peuple hein… l’utilisation d’une seule de ces armes pourraient rayer de la carte un bon nombre d’îles du gouvernement. Maîtriser une telle puissance de frappe n’est ni à la portée de la justice absolue et encore moins à la portée des fanatiques de la liberté et de leurs desseins. Jones devait bien reconnaître que ses propos tenaient d’une certaine manière la route. Il est vrai que leur idéal est d’abord un concept qui imprègne chacun d’eux dans l’exécution de leurs fonctions…Freeman est un bon tacticien, il avait su mettre en place tout une idéologie et un dogme pour ceux qui se rapprochaient à ca cause, une idéologie aux vertus lobotomisantes. Quel moyen plus ingénieux que de garder ses sbires en laisse grâce à de la propagande, ce type se croyait sans doute réellement habiter par Adam Freeman, sans doute croyait t’il que c’était de son patriarche qu’il recueillait toute cette force dont il faisait une démonstration admirable. L’argent au service des causes… si ce n’est qu’il a oublié de préciser que les causes auxquelles il fait allusion sont mu afin d’accaparer richesses et propriétés mobilières. Il n’y a qu’a constater le mode opératoire de ces fratries révolutionnaires qui se regroupent puis qui prennent d’assaut les îles ou sont assez malins pour se faire reconnaître tels des leaders spirituels. Dés qu’ils jouissent des bienfaits et de ces nouveaux avantages, leurs idéaux révolutionnaires sont relégués au second plan si bien qu’ils se complaisent dans ce qui manifestement les dégoutait le plus au monde. L’argent est la religion du sage, celle qui ne s’altère pas à travers les âges, l’argent n’a aucune limite finie et est absolu par définition tandis que les idéaux de la révolution migrent et sont sujet aux tempéraments et aux comportements de ceux qui en portent la bannière. Jones avait conscience que Freeman ne pouvait être mis hors course si facilement mais prétexter que la révolution s’apparente à une hydre de lerne relève de la folie maladive. Un révolutionnaire mort reste une tête en moins dans les rangs de Freeman, une âme qui s’éteint et qui ne sera pas remplacé de sitôt. Ces mouvements s’effondrent progressivement lorsque vous éliminez ceux qui se targuent d’être à la tête des cellules puisqu’elles sont toutes interdépendantes, ils auraient beau remplacer le chef défunt par un autre type, les lacunes de compétences elles resteraient et notre nouveau champion se ferait rétamer lors de la prochaine confrontation.

          « L’argent est une troisième main, une main invisible qui dresse les volontés des hommes les uns contre les autres, il régule ainsi la mort des perdants, des ratés et offre sa miséricorde aux vainqueurs et aux triomphants. Il est des choses auquel on ne peut concilier, ton avis diverge du mien, ton obscurantisme ne saurait être éclairci que par le voile funèbre et annonciateur de ton trépas. L’argent corrupteur ? Et quant est t’il de ce discours destiné à haranguer la foule ? Tu n’es que ce que tu combats, tu ne combats que ce vers quoi ton esprit te converge au lieu de laisser le vice s’immiscer en ton sein. N’aie crainte, ton heure ne sonnera pas aujourd’hui, cette foule ne sera pas tienne, elle ne l’a jamais été et ne le sera jamais. »

          Di Auditore récupéra la lame qu’il fixa solidement à son gantelet puis matérialisa une épée de fumée suffisamment consistante pour qu’elle puisse transpercer la chair. Il se précipita sur Jones une nouvelle fois tandis que les civils affluaient encore et encore sur la place. Pourquoi s’obstinait-il à vouloir combattre Jones au corps à corps ? Peu importe, Jones comptait mettre un terme à ce petit conflit idéologique dés maintenant. Di Auditore parviendrait par je ne sais quel frasque, à réchapper à cette prochaine offensive, la marine était toute proche et se risquer plus longtemps ici serait synonyme de bien des mésaventures s’il devait se frotter à eux. Jones utilisa le Move Bomb pour augmenter radicalement sa vitesse et se propulsa en hauteur vers son adversaire et ce à sa grande stupeur, il cherchait ainsi à se rapprocher le plus de possible afin d’asséner un poing explosif à son adversaire. Jones savait pertinemment qu’il serait immunisé en partie contre une telle attaque et qu’il exposait ainsi des points sensibles de son anatomie mais sa carcasse en avait vu d’autres. Il ferait juste en sorte de protéger les points les plus sensibles pour qu’il ne puisse frapper que les jambes du Black Mask. L’estocade fit mouche, transperçant la jambe de Jones de part en part, occasionnant une douleur vive et intense. Jones ne put s’empêcher d’épancher toute sa douleur tandis que son opposant esquissait l’un de ces sourires de révolutionnaires bienheureux avant que le retour de bâton ne leur revienne en pleine tronche. En effet, Jones se servit de cet appui tangible pour lancer son autre jambe pleinement chargée contre son adversaire. Une nouvelle explosion concentrée retentit, générant un épais voile opaque de fumée. Les civils reculèrent, craintifs et furent saisi d’effroi, Jones n’avait strictement rien à foutre si ils passaient l’arme à gauche, tel était le destin qui leur était réservé. Jones émergea du nuage du fumée et mit les voiles rapidement en direction des faubourgs sans même s'intéresser à la condition de son adversaire.
            L'assassin accusa durement le coup, glissant à terre et rebondissant tout en se délitant. Il se releva en pestant, fumant et maculé de terre. Son bras droit avait disparu, ne laissant de trace qu'un épais voile de fumée indistinct, et son corps était à moitié rongé. Il posa à terre son bras encore intact, puis se releva péniblement. Un trou imposant garnissait son torse, là où Jones l'avait frappé. Bien qu'il se recomposa peu à peu, l'attaque l'avait bousculé et il en payait le prix. Il tituba légèrement, voyant que l'homme au masque noir prenait la fuite, boitant légèrement sous l'effet de l'attaque. Lentement, il reprit substance et se mit à avancer vers le nuage de fumée, alors qu'un brouhaha de plus en plus fort s'installait. L'assassin se tourna vers les citoyens et en aperçut d'eux d'entre eux à terre, qui avaient été secoués par l'explosion. Il risqua un pas vers eux, ce qui fit reculer bon nombre de personnes, puis il assura sa capuche sur le sommet de son crâne. Bien évidemment, il était plus craint que révéré en ce monde, et tous le pensaient mauvais, idée véhiculée par ces chiens du gouvernement. Il essuya son nez, qui saignait abondamment sous l'usage prolongé de son logia. Il était inutile de s'approcher d'eux, quelques paroles supplémentaires n'auraient rien changé, et ne suffiraient qu'à permettre à Jones de s'enfuir. Il les laissa donc derrière lui, avisant qu'ils ne risquaient rien, puis d'une main il touche le nuage de fumée et le ramena entièrement à lui. Après tout, c'était à partir de son propre corps, quasiment, qu'il avait créé cette chape. Ne restait à ses pieds que le gigantesque cratère créé par Jones, qui disparaissait dans la nuit. Un léger sourire s'épancha sur les traits de Rafael, tout ceci aiguisait ses instincts. Il voyait sa proie tenter de s'enfuir, c'était comme agiter un steak sous les babines d'un loup. Il commença à légèrement trottiner, sans perdre de vue le coin d'ombre où Sharp s'était substitué à sa vision. Et alors qu'il traversait le cratère, seul vestige de leur combat, la voix des Marines commençait à résonner, intimant le peuple de s'écarter de leur chemin. Et alors qu'il parvenait sur la place, c'était au tour de l'assassin de disparaitre au sommet d'un toit, restant sourd à leurs imprécations de ne point bouger.

            Sa cible avait été blessée à la jambe, il avait senti son attaque perforer sa chair, cela laissait donc à l'assassin deux avantages. D'un part, il était moins rapide, et ses déplacements en seraient gênés. D'autre part, le sang lui montrerait la voie à suivre. S'essuyant une nouvelle fois les lèvres, Rafael pesta contre sa capacité à user plus longuement de son fruit, ayant la mauvaise surprise de se retrouver essoufflé après seulement deux toits. Il marqua une légère pause, puis scruta les ténèbres des rues à la recherche de la moindre trace d'activité. N'y voyant que très peu, il se résolut à gagner la rue pour poursuivre sa traque, Jones ayant pris trop d'avance. Il se laissa glisser à terre et atterrit lourdement. Déjà, la clameur des ordres de la Marine résonnait dans la place, il devait faire vide. Frôlant le sol de ses doigts, il distingua rapidement les quelques gouttes de sang laissées par la blessure de sa cible, la chasse commençait. Commençant à accélérer le pas, il profita de la lumière de la Lune pour garder la piste. Il voyait aux déplacements erratiques de sa proie que la blessure l'handicapait, ce qui n'était pas pour déplaire à Rafael : il possédait, ou le clamait, des informations de premier ordre. Il ne devait donc pas s'échapper. Les documents détruits, il n'avait plus à se soucier de ce qu'il pouvait rester sur la place : la Marine trouverait bien assez vite le cadavre du scientifique et sa dague, à moins que l'explosion ne les ait eux aussi soufflés, il n'aurait su le dire. De toute manière, sa cible n'était pas homme à se laisser convaincre par ses discours. Il n'y aurait qu'une seule solution apte à le faire parler : la souffrance. Il aurait bien pu lui glisser du granit marin ou de l'eau de mer dans les veines pour l'affaiblir, mais lui même y était fortement sujet, autant donc éviter de s'y frotter. Au fur et à mesure qu'il remontait sa piste, il gagnait en vitesse, habituant ses yeux à distinguer les traces qu'il cherchait. Et la destination de son adversaire n'en était que plus claire : les faubourgs. Égrenant un sourire, Rafael pris à nouveau de la hauteur. Il devait s'en être assez rapproché pour le coincer, à présent.

            Et évidemment, il fit mouche. Quelques toits plus loin, alors qu'il contemplait la rue tout en passant au dessus des habitations, il aperçut son homme qui filait au travers des rues. Usant une dernière fois de son fruit, l'assassin exécuta un bond colossal visant à lui atterrir dessus. Dans le même temps, il dégaina sa lame secrète et profita du couvert de la nuit pour capturer sa proie. Lame au clair, il généra une puissante trainée de fumée, qui l'envoya quinze mètres plus loin, calculant avec précision le chemin de Jones. Le plan était simple : profiter de l'effet de surprise pour lui planter sa lame entre deux cotes, pour être certain qu'il ne soit plus apte à cavaler. Et après, seulement, commenceraient les réjouissances. Jones avait été négligent en offrant son dos à un assassin. Et un assassin tenace, qui plus était. Un sourire carnassier s'épancha sur les traits de Rafael, alors que la maigre lueur de la Lune se reflétait sur sa lame. Le sort en était jeté.
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            Cette fuite effrénée dans les ténèbres ne pourrait pas s’éterniser des heures durant, Le Black Mask s’évertuait à emprunter les itinéraires les plus étroits, en s’enfonçant dans des allées exigus et des ruelles sordides. Le révolutionnaire lui avait laissé son cachet personnel, l’entaille profonde suintait abondamment l’hémoglobine, Di Auditore lui avait laissé une empreinte indélébile qu’il utiliserait pour traquer sa proie tel un prédateur le ferait avec un gibier. Les gouttes se déversaient une à une sur le macadam, rien ne semblait entraver leur chute inexorable dans le silence de la nuit. Jones avait beau eu essayé de temporiser la plaie avec un fragment de son imperméable, le flot vermeil continuait à s’épancher en affermissant la douleur de Jones. D’une précision chirurgicale, l’assassin avait frappé un point sensible de l’anatomie de son adversaire avec la ferme intention de l’immobiliser partiellement avant de lui porter l’estocade ultime. Il fait partie de ces rapaces qui aiment à poursuivre leur traque jusqu'à son épuisement, de ces psychopathes qui se délectent du moindre sentiment de peur qu’ils suscitent auprès de leur victime. Bien que Jones avait disposés de vulgaires pièges et traquenards tout le long de sa course pour berner le patriarche de l’Umbra, il n’escomptait pas appâter et capturer sa prise, c’était surtout histoire d’avoir la conscience tranquille dans le cas où l’homme se serait mis à sa poursuite. Il était certain que sa dernière offensive l’avait laissé mal au point, une exposition prolongé à cette intensité d’explosions ne faisait pas bon ménage avec les organes sensoriels humains.

            Bien qu’il espérait foutrement avoir réglé le compte de son opposant, il savait que cette artifice ne suffirait pas à emporter sa carcasse en enfer. La blessure lancinante le tiraillait incessamment, il était obligé d’opérer des pauses de quelques minutes à l’abri sous des porches qui le maintenaient à couvert. Plus le temps passait, plus la probabilité de croiser di Auditore s’amoindrissait mais quelque chose ne tournait pas rond, le tohu-bohu le la marine à l’instar d’une meute d’éléphant se rapprochait bien trop rapidement, c’en était presque anormal. Bordel…semer ces abrutis ne se révélerait pas être aussi simple qu’il le subodorait, il ne manquait plus que le révolutionnaire pour noircir encore davantage le tableau déjà préoccupant. Le Black Mask poursuivit sa route en prêtant une oreille attentive aux agissements des marines qui pressaient le pas eux aussi, c’était désormais une course contre la montre. Ses chances de ressortir libre de cette course poursuite était mince. L’homme respirait de grande bouffées d’air et suait à grosses gouttes, la plaie dessinait désormais une tâche discontinue sur l’imperméable. Le truand déambulait péniblement, maintenant fermement le bout de tissu sur la lésion. Jones avait clairement sous-estimé cette enflure d’encapuchonné qui s’était révélé bien plus dangereux qu’il ne l’aurait pensé, il aurait suffit qu’il enduise sa lame d’un poison mortel pour parvenir à faire passer l’arme à gauche au Black Mask qui était loin d’être au bout de ses peines. A peine eut t’il le temps de prendre conscience du sifflement aérien traversant subtilement le vêtement de l’assassin, qu’un mouvement mécanique dont rien ne semblait pouvoir perturber l’objectif final vint percer à nouveau la carne du Black Mask. La lame s’enfonça goulument comme l’aurait fait une pelle à tarte dans un plat gouteux. Il accompagna Sharp dans sa descente puis le laissa tomber à quelques centimètres du sol, extrayant le poignard de son adversaire désormais immobile. Jones ne put s’empêcher de cracher un filet de sang pour manifester toute sa haine et l’amertume qu’il ressentait à l’instant présent. Il saisit son adversaire par l’encolure et l’amena à quelques centimètres de son horrible faciès, rongé par les brûlures au troisième degré et les multiples cicatrices que son corps affichait. La pupille du révolutionnaire dans l’œil révulsé de Jones, le dénouement d’une rencontre qui arrivait à son terme et qui se soldait par une cuisante défaite tandis que l’autre enflure en ressortait grandi en ayant obtenu gain de cause.

            « HAHAHAHAHA. Je suis déjà joué de la mort une fois, la faucheuse ne m’accepte pas en ses terres désolées, il m’en faudra davantage pour me faire courber l’échine. Bien que la mort ne veuille pas m’accueillir, peut-être saurait t’elle être magnanime quant à ton cas et te garder une place dans son refuge lugubre. C’est ce que nous allons voir… »

            Jones sortit un détonateur factice de sa poche d’imperméable et actionna le compte à rebours d’une traite.

            « Ce détonateur vient d’enclencher une charge explosive dont la seule déflagration pourrait à elle seule effacer tout ce quartier de la carte, je te fais pas un dessin quant à la quantité de civils bienheureux qui pourraient rendre l’âme dans tout le périmètre. Libre à toi de m’abattre ici et maintenant mais en opérant un tel acte, tu condamnes tous ces malheureux toi-même à un trépas prématuré. Libre à toi de faire passer ta vie avant celles de ceux dont tu te targues d’être le représentant dévoué haha. Maintenant choisit ! »

            Bien entendu, tout ce était purement monté de toute pièce, ce détonateur n’était qu’une relique de champ de bataille sans réelle valeur mais son réalisme était à s’y méprendre et pourrait peut être faire infléchir l’avis de Auditore. Le Bluff, c’était la son seul recours avant que la marine arrive. Il fallait tirer à boulet rouge dans ce à quoi ce révolutionnaire avait ne serait-ce qu’un peu d’estime, l’un de ces talons d’Achille, en la garantie de l’existence des concitoyens innocents.

              L'oeil dans l'oeil de la bête. Il sentait son souffle chaud agresser ses narines, sa puanteur corrompue l'envelopper. Et ils se tenaient là, Jones enserrant sa tunique. La lame secrète de l'assassin grinça lorsqu'elle se rengaina, maculée de sang. Rafael restait à quelques centimètres de sa proie, penché sur elle. Demeuré sur le sol la marque du sang de l'homme à face de crâne commençait à l'auréoler. L'assassin, du fait de son état, ne pouvait saigner face à un tel individu, mais les coups qu'il avait essuyé aurait mis à terre n'importe quel autre homme. S'il affichait un sourire satisfait, il n'était pas difficile de déterminer son état de fatigue. Ses traits étaient tirés, et il était on ne pouvait plus essoufflé. La course poursuite avait achevé de lui consumer les maigres forces qu'il lui restait. Aller plus loin se solderait par le même résultat que lors de l'affrontement contre son frère : il risquait de perdre le contrôle et de se voir éparpillé aux quatre vents. Et au loin, les piaillements de la milice qui hurlaient des ordres incohérents. Certains avaient vu un homme vêtu de noir s'envoler parmi les toits, nimbé de fumée, tandis que d'autres avaient vu l'incarnation de la faucheuse s'enfuir entre les rues, drapée dans un imperméable. Puis des cris de douleurs, une explosion. L'assassin resserra les dents. Jones avait placé des pièges derrière lui, il ne les avait évités que par chance : il avait préféré la voie des toits. Rafael serra le poing. La perfidie de cet homme atteignait des sommets.

              "Et elle a été bien cruelle de recracher le semblant d'homme que tu es sur ce monde." cracha-t-il, arborant une moue de dédain.

              Il se voyait déjà vainqueur, il sentait le sang resté sur sa lame lui couler sur les doigts. Jones était fini, l'assassin l'avait pourfendu et il ne lui restait qu'à coller l'estocade finale. Il se devait d'être encore conscient pour écouter, pour apprendre. Ce n'était pas de la clémence mais, en quelque sorte, son modus operandi.

              "Dis-toi bien que si nos routes se sont croisées, c'est pour l'absolution de tes fautes : tu as eu une seconde chance, et tu l'as gâchée ..." le sermonna-t-il, tirant une dague de sa ceinture.

              Ce faisant, il plaça le tranchant de la lame sur sa gorge, puis senti l'étreinte de son adversaire se relâcher. Prêt à une nouvelle perfidie, il se tint sur ses gardes, que toute lame ne puisse lui causer du tort. Mais il s'attendait à tout sauf à ça. Lorsqu'il vit l'objet saillir entre les mains de Jones, il eut un instant de doute, que le criminel ne tarda pas à combler.

              "Tu ... tu bluffes ! Jamais tu ne ..." grogna l'assassin, le meurtre dans les yeux.

              Puis il le lâcha, le repoussant durement à terre. Il se releva, lui adressant un regard noir, empli de toute la haine qu'il pouvait contenir. Un frisson de rage le parcouru et un grognement bestial émana de sa poitrine. Au loin, les cris des Marines se faisaient de plus en plus proches, ils devaient avoir trouvé un moyen de remonter la piste. Chaque seconde était cruciale. Un nuage passa devant la Lune, plongeant la scène dans l'obscurité totale. La maîtrise de son fruit faiblissant avec son épuisement, une légère fumée opaque commença à émaner de lui. Presque noire, elle imageait à merveille la colère de l'assassin. Quand pouvait-il avoir placé ces charges ? Avait-il tout prévu depuis le départ ? Il se déplaçait depuis le début quasiment en ligne droite, voulant rejoindre ces faubourgs précisément. Et si tout ça n'était qu'un plan de repli ? Ne s'attendait-il pas à sa venue ? C'en était ... plus que contrariant. Rafael fit un pas sur le côté, dégainant sa lame secrète. Il pointa Jones de sa lame. Impliquer des civils ! Cette vile créature était pourrie jusqu'à la moelle. Il ne pouvait prendre ce risque sans enfreindre son crédo. Et en cette soirée, il était seul face à la nuit. Avec ses hommes, il aurait pu faire quelque chose, très certainement ... mais là, il était désemparé. Seul, il n'était qu'un poignard dans le noir. Avec ses assassini, ils étaient l'ombre qui mettrait à bas le Gouvernement. Du moins y prétendaient-ils.

              "Je ne ... Pars. Pars et désactive tes pièges, lâche. Mais sache que plus jamais tu ne dormiras en paix. Je n'aurais de cesse que de te traquer. Tu ne connaitras plus de sommeil paisible, tu ne connaitras plus de port d'attache. Où tu iras, je te retrouverais. Je détruirais tout ce à quoi tu pourras t'attacher. Jamais plus tu ne marcheras sans te retourner, te demandant dans quelle ombre la Confrérie se cache. Car dès aujourd'hui, tu deviens gibier, et les assassins te traquerons jusqu'à ton dernier souffle. Cette fois, tu l'emportes par ta couardise. Mais si cette nuit devait se terminer dans les flammes, sache que tu serais mort avant de voir poindre l'aube." répondit-il, le menaçant de toute sa morgue.

              Il était plus que sérieux. Il accordait à Jones sa chance de quitter l'endroit sans faire de victimes supplémentaires, mais dès l'instant où l'assassin serait certain qu'il ne représentait plus un danger pour les civils, il le ferait abattre. Lui, ou quelqu'un d'autre. Pour l'heure, il y avait un homme en tête de sa liste, un homme qui réclamait toute son attention. Ce Jones ne connaîtrait pas l'honneur d'un nouveau combat en face. Un de ses assassini lui ferait payer ses crimes d'une dague dans le dos, ou d'un breuvage savamment empoisonné. Le calvaire de sa vie ne faisait que commencer. Les assassins n'oublient pas, ne pardonnent pas. Et ils sont légion.
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              Jones avait beau être sur le point de perdre connaissance, il tenait un point d’honneur à garder envers et contre tout sa fierté et son orgueil. C’est ce qui différencie l’homme de la vulgaire fiotte, ce qui différencie l’homme du couard qui à l’approche de la mort supplie son apôtre. L’amour de soi, ca vous forge un caractère trempé à l’épreuve de bien des aléas de l’existence. Bien entendu, tout cet égocentrisme passe au dessus des valeurs d’un chef de guilde révolutionnaire, d’un type qui est dévoue corps et âme à sa cause et qui fait de l’huile quand on menace la vie de « pauvres innocents » bwahaha. Personne n’est innocent dans ce bas monde mon vieux, on pêche sciemment encore et encore, c’est juste que certains ne l’assument pas et demandent la rédemption. Jones avait beau ignorer l’histoire de cet énergumène, il savait cependant qu’il devait être sacrément schtarbé et fanatique, le terreau révolutionnaire impose des êtres dociles prêts à crever envers et contre tout. Toujours est t’il que la ruse de Jones avait su trouver une oreille attentive, toujours frapper sur le point nevralgique qui fera infléchir l’adversaire, le talon d’Achille qui fera vaciller votre ennemi le plus farouche en la brebis la plus douce. Di Auditore était bien de cette trempe là comme Jones le présageait et ce même s’il eut un doute certain lorsque la lame du gantelet s’approcha in extremis de sa pomme d’adam. Le révolutionnaire se releva, sa moue en disait long sur l’aigreur et l’envahissait, Au loin, les pièges se referment sur les malheureux qui se sont aventurés à nous pourchasser. Foutus marines, ils n’ont obtenus que ce qu’ils méritaient ces enflures. Le quartier général passera de la pommade aux familles en arguant qu’ils sont morts en héros, pour la justice et toutes ces conneries désuètes…

              Le vl’a qu’il me ressort son discours moralisateur et sur l’éthique blablabla, sans doute avait t’il besoin de se décharger de toute la rancœur et de toute la haine qui l’habitait. Fallait se mettre à sa place, il avait chassé une proie encore et encore et au moment où celle-ci était à sa merci et où il pouvait lui faire la peau, il devait la laisser repartir comme si de rien n’était. Jones l’aurait eu mauvaise à sa place. Le Black Mask avait su tirer une fois encore son épingle du jeu et échappait une fois encore à cette ombre noire qui le suivait constamment. Jones, un ennemi de l’Umbra ? Bwahahaha ce genre d’intimidations sont loin de m’impressionner mon bon gars. Qu’importe ce que tu représentes ou même pour qui tu bosses, je m’en contrefous, je vie au jour le jour avec ces menaces, c’est ce qui me maintient en vie et me donne le panache nécessaire pour vous faire tous la boucler.

              « La confrérie, l’Umbra, ce que tu es, ce que vous êtes. Cesse de te targuer de mots Auditore, ces organisations aux noms ronflants, je ne les crains pas et ne les craindrai jamais. Vous n’êtes qu’un élément de plus sur la longue liste d’ennemis que j’ai déjà. Dieu sait que j’ai beaucoup d’ennemis et si peu d’adversaires…qui sait un jour viendra où toi et tes sbires encapuchonnés parviendront à leurs obscurs desseins mais permets moi d’en douter. Regagne les ténèbres que tu n’aurais jamais dû quitter, Assassin. Ce monde pernicieux n’est point taillé pour les idéalistes de ton acabit, laisse-moi le pourrir encore davantage alors qui sait lorsque tout espoir se sera éteint, lorsque tout sera mort, peut-être auras tu ta chance de concrétiser ton objectif… »

              Une fumée épaisse gagne l’atmosphère désolée de ces quartiers malfamés, Jones se releva tant bien que mal, la plaie sanguinolente lui faisait atrocement souffrir mais lorsque la mort ou les chiens de la marine vous coursent, ce genre de contusion devient étrangement futile et vous vous sentez pousser des ailes. Je me dirige d’instinct en boitant vers le coupe gorge sous l’œil dédaigneux de Auditore, je ne peux m’empêcher de sourire tant je suis heureux de ma roublardise. Il en faudra plus pour fausser compagnie aux marines mais j’ai bon espoir que les pièges basiques que j’ai laissé dans mon sillon les ralentissent significativement. J’ai eu beau compenser ma plaie avec un bout de tissu, cela ne suffit pas à ce que l’hémoglobine continue de battre le pavé. La piste est toute tracée pour qu’ils me tombent dessus, faut que je trouve un moyen pour cautériser la plaie. Pas le temps de réfléchir à un moyen plus subtil, je chope la flasque situé dans l’intérieur de ma veste de costar et j’en verse abondamment sur la plaie. La douleur est atroce et lancinante, elle me lance d’un coup et me quitte pas, pas besoin de remettre en question l’efficacité de l’alcool dans ce genre de situation, ca fait du bien là où ca fait mal…du moins c’est ce qu’il faut se dire. Foutu pour foutu, j’arrache encore un bout de costar que je viens attacher solidement au tissu précédent maculé de sang. Je m’engage dans l’allée sinueuse, la fumée pour seul couverture, je cours tant que je le peux encore. 100, 300, 500 mètres et je me rends compte bien assez tôt que je ne peux plus continuer dans ma lancée, la douleur est trop intense. Je décide d’emprunter les égouts pour fuir définitivement ces foutus poursuivants. Les canaux de Manshon, je ne les connais foutrement pas mais je me dis que ca s’avère être l’alternative la plus judicieuse qu’il me reste d’autant plus qu’entre temps, la plaie s’est arrêté de suinter. Cette aventure me rappelle celle que j’ai vécu à Luvneel, situation analogue mais dans des lieux différents héhé. Je m’immisce dans cette puanteur pestilentielle avec l’espoir que ces enflures de marines ne découvrent pas le pot aux roses. Je me terre bientôt dans une canalisation, emplacement duquel je ne décamperai pas pendant quelque jours, histoire d’étouffer l’affaire héhé.