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Les Prisonniers. [Prevention "Games" Wonderland] 1624.


[Post un brin long... En espérant que vous aimerez mes biches. ♥]
AVANT TOUT ;
Il y aura deux sortes de musiques, celles juste mentionnées (sous la forme suivante :"Écris sur et inspiré par") et les musiques que je jugerais plus importantes (qui seront sous la forme du lecteur Youtube). Si je ne force personne à bien entendu les écouter, je demanderai aux éventuels correcteurs d'essayer de le faire pour les musiques jugées importantes, car j'essaie de les choisir minutieusement et cela peut permettre parfois de faire comprendre des choses seulement effleurés dans le texte ou au contraire, les démultiplier. Bref, je vous enjoins à le faire, mais vous êtes seuls maîtres à bord.


Un air d'harmonica emplit l'air, tandis qu'un rayon de soleil dansait et illuminait sa peau grise.

Les notes filèrent, alors que la moustache paternel caressait et fricotait avec l'instrument, faisant chanter son cœur meurtri et triste. Oui, Robb Lochon était un homme affligé, déçu. Et pour correspondre au cliché du prisonnier, il avait sorti d'on ne sait où l'instrument de musique à vent, surprenant les Marines qui l'avaient emmenés tant par sa dextérité soudaine que par le simple fait de son existence. Les bougres l'avaient en effet pourtant fouillés et même si l'exigence scénaristique était ce qu'elle était, nul ne pouvait croire que le type qu'ils venaient de foutre en zonzon chiait des hanches métalliques. L'explication était cependant toute simple et elle tenait en une constante aussi irréductible chez lui que le caractère soupe-au-lait d'un certain gras du bide empourpré et rubicond qu'il pouvait mater en face : la logique, c'était pour les tafioles et les citadins. En fier Montagnard qu'il était, Robb Lochon tendait à démontrer à la fois par ses actes et par ses paroles qu'un concept aussi abstrait pondu sans aucun doute par une bande de vieux cons cacochymes infoutus d'apprendre au petit Timmy à nager n'avait aucune valeur. Pire, il s'évertuait à lui carrer une fessée magistrale à la moindre occasion ; celle-ci en étant une rêvée. D'où venait l'harmonica et comment, tandis qu'il n'avait visiblement aucun talent de musicien était-il parvenu à en jouer ?

Tout simplement parce qu'une assemblée de connards dans une prison sans un p'tit bout d'blues, c'était tristounet. Et qu'un papa, ça devait veiller à la bonne humeur de ses bambins vaille que vaille, même si ceux-ci formaient une bande aussi hétéroclite que bizarre. On parlait là d'un gamin braillard et velu en armure qui était dans la même cellule que lui, d'un individu double kébab monté n'importe comment en toge rougeaude -mais auquel il arrivait, certes avec difficulté, à trouver encore un côté "mignon"-, accompagné d'une espèce de brindille fagotée dans ses habits du dimanche en face de leur propre cellule (pauvre petit, qui étaient les monstres de parents qui l'avaient obligés à sortir avec ça sur le dos ?), puis d'une jolie jeune fille mimi comme un cœur qui semblait darder des regards transis d'amour sur son petit camarade en costume immaculé. Bref, on avait là une belle brochette de ce que le Docteur appelait des bambin-furoncles, des petites canailles insupportables et aux forts caractères qu'il devrait punir tôt ou tard. Après quelques minutes à jouer, finalement les dernières notes de l'harmonica moururent dans un soupir blasé. Robb avait peu à peu chassé sa langueur pour retrouver sa pimpante envie de bonne humeur, les incidents l'ayant amené en taule ne lui arrachant plus qu'un discret soupir de temps en temps. Ce qui lui occupait l'esprit à présent, c'était un vague souvenir commun d'alcool et de baston qui semblait se coller à l'individu en rouge. Il était presque sûr de le connaitre, le "peut être" ici étant un euphémisme engendré par un abus massif de sirop pour la toux, hyperbole dépréciative s'il en est, qui, comble du comble du comble du comble du comble, n'arrivait pourtant pas à enlever de son esprit la certitude qu'il avait déjà connu ce gamin-furoncle... Bah, 'm'reviendras plus tard. Si ce p'tit gars est vraiment si inoubliable, j'm'en rappellerai bien à un moment.

Il s'agissait à présent de savoir où l'on était exactement, qui était ces gens avec lui et comment sortir du mitard pénard. Seulement, à chaque fois qu'il tentait d'ériger un semblant de stratégie pour connaitre tout cela, le souvenir de son arrestation lui revenait en mémoire, plus cuisant encore, lui qui n'avait voulu qu'aider et qui s'était fait arrêter ; papa était un grand incompris.

Oui, à présent il s'en souvenait.
S'en souvenait.
S'en souvenait...


FLASHBACK, quelques heures plus tôt.


Les chaumières se réveillaient à peine quand il choisit ce moment-là pour agir, quand il choisit ce moment-là pour aider. Le plus disjoncté des paters était là. Et il comptait bien faire son job ! Les moukères et les mamans se réveillaient seulement maintenant, mais un homme veillait au grain.

L'aspirateur, mené par un bras velu avala les moutons de poussières avec une habilité déconcertante, alors que les fesses de Robb apparurent dans la maternelle, s'agitant à ses côtés. Il fallait le voir, magnifique homme de ménage dans la tenue de soubrette qu'il avait emprunté à la bonniche pour la circonstance. Poussant la machine d'avant en arrière, sa moustache frémissant sous le vent causé par l'aspirateur, sa jupette fendue se soulevait et révélait ses gambettes poilues. D'un sourire et d'un mouvement, il leva les jambes de la technicienne de surface solidement saucissonnée, puis reprit sa tâche, son fessier toujours agité d'un soubresaut malicieux. Aaaah, que c'était bon d'être libre, de ne plus sentir qu'on ne servait à rien ! Que c'était bon d'aider les enfants ! Le Docteur se pencha en avant, à plusieurs reprises, découvrant sa croupe à la femme présente, avant de se relever et de lui adresser un clin d’œil complice -il savait à présent tout le bien que cette femme faisait- tout en remettant en place sa chevelure tombante. Son bras partit dans les airs à l'horizontale, pointant le firmament, tandis que son autre main conduisait sans relâche le bidule, pendant que son fessier marquait plus significativement un rythme imaginaire. Les rôles s'échangèrent soudain et c'est l'autre bras qui fit un arc de cercle vers le ciel, avant que Robb abandonne carrément sa tâche pour danser. Il n'était pas seulement temps d'être libre, il fallait s'en donner les moyens !

Le Montagnard en jupons virevoltait au milieu des jouets, une couronne de lumière solaire l'entourant et se réfractant sur les joujoux. Il tombait amoureux de cet endroit, de ce lieu sacro-saint dédié aux mioches. C'était peut être étrange de voir un gros mastard faire des entrechats habillé en maid, mais c'était sa voie, c'était réel. Le bougre fantasque déchira le haut de l'uniforme tout en brandissant son poing en l'air, se déplaçant et défiant l'univers de remettre en cause sa virilité. Robb faisait fi des quolibets et dansait tout en rangeant, il marchait jusqu'à la porte, revenait, exprimant sa liberté d'danser. Et il se dandinait un pied sur l'autre, dandy excentrique au physique de camionneur. Ses pieds glissaient sur le côté et il balançait des fessées dans l'air, passionné. Tombant au sol pour se rassasier de l'effluve des peintures fraîches que les enfants avaient faits, le papa croquait dans son péché mignon avec un délice funkydélique non feint. Quelques déhanchements plus loin l'emportèrent d'un bond dans une marée de dessins de mômes où il se jeta à corps perdu, arrachant sa jupette et la faisant tournoyer au-dessus de sa tête.

Le Docteur exultait, mais tout a cependant une fin. Contrairement à ce qui s'passait dans le monde de comédie musicale du médecin, la vie continuait son cours. La femme de ménage avait réussi à se défaire de ses liens et pendant que le Pirate se rhabillait en balançant sa tête, quasiment en transe, elle avait, elle, réussie à appeler son neveu qui bossait à la prison du coin.

Tout ce que Robb se souvenait à la fin, c'était que la lumière avait fini elle aussi par danser, avant de vaciller brutalement, puis...


BACK IN TIME, présent, il y a quelques minutes.


Puis il s'était réveillé dans une cellule.
Puis il s'était réveillé dans une cellule.
Puis il s'était réveillé dans une cellule. Et il avait gueulé.

« JE VEUX ME LIBEEEEREEEER ! ~~♫♪ »


BACK IN TIME, présent-de-maintenant-tout-de-suite.


« Sinon, c'quoi vos p'tits noms ? Quitte à rester croupir ensemble autant qu'on devienne copains, on s'fera p'têt' moins chier. Ou mieux, on arrivera à s'tirer d'ce gnouf. Moi c'Robb L-
- Test. Kwézézézé. Test. Kwézézézé. Vous m'entendez ?
- Ah oui-oui, tout à fait.
- Ah c'est bien ça kwézézézézé !
- Oui. Enfin, pour vous, hein, mais, c'quand même cool. Sinon euh... la famille tout ça... ça va ?
- Oh, on fait aller, Ilda s'est- OH NAN MAIS OH, NAN MAIS OH, NAN MAIS OH, JE SUIS L'DIRECTEUR DE CETTE PRISON J'AI PAS A VOUS RÉPONDRE ! »

Les Escargophones Images se turent un instant, avant que le Directeur consentit à continuer son discours. Avant que la tête du directeur commence à laisser échapper ce qu'elle composait.

Les Prisonniers. [Prevention "Games" Wonderland] 1624. 813189quizzwonderlandappar



Écris sur et inspiré par ça.

« Il y a certains lieux qui vous terrorisent, c'est plus fort que vous, vous n'y pouvez rien !

Un triste récif qui gangrène une mer fade et huileuse, c'est ce que vous pourriez vous dire en voyant mon île, en voyant ma magnifique cité oubliée, kwézézézézézé. Mais ce n'est pas tout à fait vrai, mes petits joueurs. Les arêtes sombres de ma prison tranchent peut être avec le bleu du ciel, tranche peut être avec votre sens de l'esthétique -au demeurant déplorablement à chier- mais elle est celle qui égaille ces lieux désolés et oubliés de South Blue. Qui pourrait en effet s'targuer d'avoir crée pareille ville que la mienne, kwézézézézé ? Ma petite merveille qui s'dandine au rythme des flots et qui renferme gra-tui-tement tous les crétins des alentours ? De nouveaux arrivants rentrent tous les jours, de nouveaux visiteurs avides de caresser le sol de mes p'tites cellules bichonnées avec soin ! Vous aussi vous devriez en être ravis. Peu de gens ont le droit d'être amené dans mon monde. Haaaaaa... quelle chance vous avez. Bienvenue à Games Wonderland. Kwézézézézézé ! »


Il entortilla son doigt dans son bouc tout en dodelinant de la tête, tout en faisant rouler ses yeux sur son mur d'écrans, se pourléchant les babines d'avance. Une nouvelle fournée intéressante de fêlés du bocal lui avaient été livrés tantôt et il savourait déjà les jeux qu'ils feraient ensemble. Parviendraient-ils à l'amuser ? Le directeur ricana tout en faisant tournoyer son stylo entre ses doigts volubiles, puis il quitta son bureau toujours tout sourire. Balançant sa tête de droite à gauche et d'avant en arrière, se mettant sur la pointe des pieds, faisant deux pas en avant et trois pas en arrière, caracolant et donnant dans le cancan, il arriva enfin à son Eldorado. Là, il hésita, joua avec sa propre patience, se testa. Il était devant une assemblée de monocycles tous identiques, il fallait choisir le bon !

« Kwézézézézé ! Pas vous-pas vous-pas vous-pas vous-pas vous ! Aaaaah, peut être vous, mon beau, mon magnifique, ma jolie petite lune... Ou peut être vous mon mirifique, mon merveilleux, mon joli petit soleil, kwézézézézézé ! »

Il repartit sur son véhicule, roulant dans les couloirs de son immense prison. Le temps filait et ses nouveaux invités devaient s'impatienter. S'il y avait quelque chose qui caractérisait le directeur de Games Wonderland, c'était bien sa folie douce, ce je-ne-sais-quoi balbutiant des conneries à son oreille, tel un Jiminy Cricket shooté au LSD. Oh, ce n'était pas tant sa propension à partir dans des délires vocaux plus ou moins prononcés, vouvoyant excessivement tout et surtout n'importe quoi, ni son rire qui tombait périodiquement comme une guillotine qui a raté son coup plusieurs fois qui le faisait taxer de fracassé du ciboulot. Ce n'était pas non plus son amour inconditionnel des monocycles, fétichisme à l'extrême le montrant souvent entrain de chantonner des sérénades à ses dulcinées cyclopéennes. Ce n'était en aucun cas son saladier percé de part en part, plein de vinaigrette nostalgique de la marque Alzheimer, le rendant aussi versatile que la mer. Non, ce qui faisait de Babette Icuilotite un bel enfoiré fendillé du bulbe, c'était sa forte tendance à imposer à tous les autres êtres vivants ses jeux à la con. Complètement obsédé par les jeux de sociétés depuis son enfance, le bougre s'était porté garant pour toute la Création de créer des jeux de qualités ; qualité, qui, chez lui, s'exprimait par le degré d'absurdité des règles, des constructions foireuses qu'impliquaient les divertissements grandeurs natures ainsi que des litres d'hémoglobines engendrés.

Aussi, quand notre cher Babette arriva dans sa salle des gardes et qu'il vit que ceux-ci avaient oubliés de nettoyer les restes des perdants du jeu d'cartes de la veille, il passa par plusieurs émotions : la joie tout d'abord.

« Kwézézézézé ! Subtile confiture de fraise, rubis déraisonné de passion, chanterelles écarlates, mon cœur s'languit d'attendre votre éclosion à nouveau, kwézézézézé !  »

(Oui, Babette avait aussi une fâcheuse manie à composer ses phrases en trois temps). Mais son sourire disparut, puis la colère le prit devant tant de saleté.

« Ah les mauvais joueurs, ah les saligots, AH LES PEIGNE-CULS ! »

Fulminant compulsivement sur son monocycle et se balançant d'avant en arrière de plus en plus vite, le Directeur eut alors une idée pour remédier à cet état de fait...

***


Un bruit métallique discret accompagna le massif Marine au chapeau à tête d'oie, Hodor Despiais, lorsqu'il arriva dans la salle des gardes, comme tous les jours et à la même heure, sur son monocycle strié de manière à rappeler un tigre. Prevention Wonderland, qui avait écopé du surnom "Games Wonderland" avec l'actuel Directeur, était son affectation depuis plus de cinquante ans maintenant et restait, envers et contre tout, un îlot perdu de l'administration, de même qu'un lupanar pour bourgeois avides de distractions et Marines contents de vider leurs effectifs désuets ou, au mieux, à problèmes. Les estropiés qui ne voulaient pas finir dans la chaleur d'un bureau se rendaient ici de bon cœur et les crevures un peu trop violentes étaient parfois perdues sur l'île-prison. Les chanceux étaient ailleurs ou à la prison de Classic Town. Au départ, Prevention Wonderland avait été un projet un peu fou -et vite abandonné- de créer un prototype de seconde Impel Down, plus compact, plus petite et coûtant moins cher, une sorte de super-prison qu'on aurait érigé dans toutes les Blues pour permettre de prévenir les menaces potentiels. Car, et c'était la raison de son nom, Prevention Wonderland était une prison, non pas conçu pour emprisonner des criminels notoires, mais bel et bien pour foutre en réclusion les ordures en devenir, les Pirates débutants. Leur crédo, "mieux vaut endiguer le mal, que le laisser grandir", toujours imité, jamais égalé, faisait leur réputation et leur fierté. Cependant, à la mort du premier Directeur, s'était posé la question de la succession : qui aurait l'esprit assez novateur pour reprendre l'établissement et le faire perdurer ?

Hodor Despiais fit un rictus engageant en voyant la silhouette en équilibre précaire de son boss, toujours sur son transport, entrain d'essayer de nettoyer.

Babette Icuilotite avait un esprit novateur et plus important, Babette Icuilotite avait du talent. Alors qu'il était surveillé depuis peu comme possible pensionnaire, il avait réussi à convaincre par ses travaux géniaux les Marines venus l'appréhender. De là, toute la vie d'Hodor, habitué au train-train quotidien morne et déprimant avait tourné court : Babette avait amené l'excitation. Babette avait amené l'inattendu, le goût du hasard dans un mécanisme trop bien huilé. Babette les avait conquis.

Et la folie avait fleuri à Games Wonderland...

« Directeur, pourriez m'dire pourquoi vous astiquez l'sol ?
- Kwézézézézé, mon cher Hodor c'est parce que, voyez-vous, je... Mais attendez, c'est vrai, camprelune de petit bois, JE SUIS PAS UN LARBIN MOI !
- Exactement. Les joueurs attendent, Directeur.
- Quels joueurs ?
- Ceux de ce matin, Directeur. ET ARRÊTEZ TOUT DE SUITE DE NETTOYER BORDEL DE PEDZOUILLE DE SAUCE AUX TRIPES !
- AH, MAIS C'EST VRAI, KWEZEZEZE, VOUS AVEZ RAISON, JE SUIS LE DIRECTEUR ! KWEZEZEZEZE, J'AI PAS A NETTOYÉ !
- Exactement. Que proposez-vous pour le premier jeu, Directeur ?
- Eh bien, je voyais bien un petit Chessboxing pour commencer, ça met bien en jambes kwézézézézézé.
- Impossible Directeur, vous avez jeté le ring il y a six ans.
- Bon alors, un jeu d'massacre grandeur nature. Kwézézézézé, plus rapide, mais bon, ce sont des rookies ou ce n'en sont pas kwézézézézé.
- Directeur ?
- Oui ?
- Lâchez cette éponge.
- AH CIEL, C'EST VRAI JE SUIS- »


***


Le temps était venu. Le directeur avait toujours été gratiné. Et cette nature faisait qu'il avait toujours méprisé et sous-estimé autrui. Mais il avait fort à faire en face. Car, malheureusement pour le directeur, il n'avait jamais entendu parler d'une certaine Montagnarde légendaire qu'on appelait Aude Yard. Poissonnière philosophe, elle était l'inventrice de la tartiflette à la brandade de morue et avait toujours un bon mot à jeter à ceux qui n'étaient pas d'accords sur la fraîcheur de ses monstres marins. Elle mourut d'ailleurs comme elle avait vécu : des poiscailles dans chaque main, le crâne fendu et un joli trait d'esprit aux coins des lèvres alors qu'elle bullait du bon vieux rouge quarante ans d'âge face à un équipage Pirate complètement décimé : "Heureux sont les fêlés, ils laissent passer la lumière".

Babette Icuilotite croyait à tort être le seul atteint de zébrures du caillou, mais il allait découvrir que ces nouveaux pensionnaires portaient bien la fissure.


Dernière édition par Robb Lochon le Lun 5 Aoû 2019 - 2:37, édité 3 fois (Raison : correction de quelques p'tites fautes + remise de l'img)
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- Ah mais je viens de comprendre, t'es castré en fait ?
- FAITES SORTIR CE PUTAIN DE NAIN DE MA SALOPERIE DE CELLULE AVANT QUE JE LE BOUFFE VIVANT !


Brih Demau était l'un des êtres les plus irritants et insupportables du monde, comme si la Nature en le dotant du corps disgracieux d'un nain, s'était dit que personne ne pourrait l'aimer de sa vie ; foutu pour foutu, s'était-elle alors dit, autant aller jusqu'au bout. Si Brih n'avait jamais réellement eu l'occasion ni l'intention de remercier la mère de toutes choses pour ce don, qui lui avait valu un paquet d'inimitiés sensiblement égal à celui du moucheron dans l’œil ou du clou sur lequel on vient de marcher pied nu, cette journée-là lui prouverait qu'il y a parfois du bon à ne pouvoir être blairé par personne. Car si Brih Demau avait été policé et aimable, il n'aurait jamais mis les pieds dans la prison de Games Wonderland pour insultes et morsures répétées envers un officier de la Marine dans l'exercice de ses fonctions. Si Brih Demau avait été civilisé et affable, il n'aurait jamais mis son compagnon d'infortune hors de lui avec suffisamment de conviction pour faire peur à ses geôliers. Si Brih Demau avait été courtois et gentilhomme, il n'aurait jamais été transféré dans la même cellule qu'un individu suffisamment déjanté pour s'attifer de mœurs paternelles envers n'importe quel être humain croisant son chemin.

Et cela aurait été sacrément dommage. Car la rencontre entre Brih Demau et Robb Lochon fut la pierre angulaire d'une aventure qui marquerait les mémoires ; du moins, elle ne passerait pas inaperçue. On ne fait pas la sourde oreille au galop d'une destinée exceptionnelle. Et encore moins lorsque celle-ci vous tire sur la manche avec insistance.

- Qu'est-ce qu'il y a mon petit ? Laisse-moi deviner... Oh, tu veux une sucette, pas vrai ? ♥
- J'suis plus vieux que toi, ducon !
- EN VOILA DES MANIÈRES ! Qui c'est qui t'a élevé pour qu'tu deviennes aussi grossier ?
- Des types qui pourraient se servir de toi comme brosse à dents.
- Oooh toi, tu m'as l'air d'avoir eu une enfance à problèmes ! Mais t'inquiète pas, Papa Robb est là pour toi ! Commence déjà par danser avec moi ! SOIS FUUUUUUNKYYY ~~♫


Sur ce, l'auto-bombardé papa de Brih sortit un harmonica d'on ne savait trop où - question après tout superflue dans un monde où l'on peut sortir de la cale d'un bateau un boulet plus gros que le bateau en question - et commença à en tirer une symphonie de notes égrillardes appelant à se trémousser en tapant le rythme du pied ; ce qu'il fit dans la foulée, sous le regard vaguement intéressé du nain. En réalité, ce qui attirait l'attention de Brih, ce n'était pas tant ses jambes esquissant un pas de danse diablement funky, que la paire de biceps qui semblait lui sourire, d'un air de dire "Tu veux qu'on te fasse voir le monde d'en haut, mon gars ?" ; ce à quoi l'ingénieur aurait répondu oui sans hésitation, en bon fanatique du lancer de nains qu'il était. En revanche, la danse en cellule sur son d'harmonica, en compagnie d'un type qui donnait une dimension toute nouvelle au complexe d’Oedipe, ne faisait clairement pas partie de ses passions les plus marquées ; aussi mit-il un point final à la chorégraphie, en l'occurrence un poing final, comme pourrait en témoigner le bas-ventre de Robb.

- OH TOI, M'EST AVIS QUE TU MÉRITES UNE...

Suivant l'adage bien connu à Erbaf ''Deux beignes valent mieux qu'un long discours'', Brih allongea à son camarade une seconde mandale, se privant d'une occasion de savoir avec précision ce qu'il méritait. Mais cette fois-ci, Robb eut la présence d'esprit de bloquer le coup en le saisissant au poignet, puis tira violemment dessus, déséquilibrant le bonhomme jusqu'à l'allonger à plat ventre sur ses genoux. La position était sans équivoque ; tous les prisonniers des cellules avoisinantes retinrent leur souffle lorsque la large main paternelle s'éleva dans les airs, telle une guillotine de chair et d'os, avant de se suspendre en l'air pendant quelques secondes menaçantes... puis de s'abattre avec la puissance d'un météore, la vitesse d'un éclair foudroyant sur celui qui avait osé défier le Papa Robb.

- … FESSÉE DE LA JUSTICE !

Brih avait rarement été aussi humilié.

♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠

La conscience professionnelle était à Babette Icuilotite ce que le thé est à l'aristocratie la plus traditionnelle : il n'en prenait pas à longueur de journée, mais lorsqu'il s'y mettait, le monde aurait pu s'écrouler qu'il n'aurait pas daigné y prêter la moindre attention. Ainsi, le chef des gardes Hodor Despiais ne tenta même pas de le dissuader de vérifier si tout allait bien dans les cellules de sa prison adorée avant de commencer un nouveau jeu. Juchés sur leurs monocycles, ils entreprirent donc un tour d'horizon, saluant les gardes de service et les prisonniers habitués des lieux ; il y avait entre autres le vieux Marduck Santiago, un simple voleur de poules qui avait écopé de la perpétuité préventive, l'une des spécialités de l'établissement. Selon des savants calculs prenant en compte l'activité de Marduck durant sa jeunesse, les spécialistes juridiques de Games Wonderland avaient établi qu'à son rythme, si on le laissait en liberté, il déroberait un total de plus de cinquante mille volailles d'ici la fin de sa vie : de quoi nourrir la population d'une île pendant une année entière. A ce titre, il avait donc été condamné à la perpétuité préventive pour génocide, ce qui de son propre aveu était tout à fait logique et censé – du reste, le cuisinier de la prison ayant un don pour préparer des poules au pot tout à fait fameuses, le vieux Marduck finissait par y trouver son compte. L'établissement carcéral regorgeait de ces cas que l'on ne trouvait nulle part ailleurs : Josie Brackass, cantinière peu douée, détenue pour empoisonnement de masse ; Arthur Chitronnade, jeune soldat ambitieux, détenu pour tentative de coup d’État ; Benzen Montgomery Benzen, amateur de reggae, détenu pour trafic de drogue ; sans oublier bien sûr le petit Mimi la Chougne, surpris à ramasser une pièce par terre, et que l'on s'était hâté de coffrer pour étouffer dans l’œuf les multiples hold-up que l'appât du gain ne manquerait pas de lui faire commettre. Les peines préventives s'étaient avérées être le plus grand succès de la prison, et la raison pour laquelle elle était tellement remplie par ce qui était au fond, plutôt une bande de chic types qu'un ramassis d'ordures, ce qui expliquait la bonne humeur et la cordialité qui y régnaient. Le principe de justice anticipée avait beaucoup intéressé les hautes instances du Gouvernement, qui réfléchissaient d'ailleurs à instaurer à l'inverse, des acquittements préventifs payants à l'attention des riches citoyens désireux de faire deux ou trois conneries sans finir au gnouf – comme quoi lorsqu'il était question de remplir les caisses, les pontes de Mariejoa finissaient toujours par faire preuve d'une inventivité hors pair.

Après s'être assuré que le petit Mimi la Chougne était en pleine forme – ce à quoi il avait rétorqué ''C'est toi la forme'', réponse qui avait fort impressionné le Directeur : comment un gamin de huit ans à peine pouvait-il savoir que dans son jeune temps, Babette Icuilotite pratiquait le monocycle acrobatique dans un cirque où il se faisait appeler Ernesto Laforme ? La tête pleine d'interrogations, il continua son trajet en compagnie de son fidèle Hodor, passant à présent dans la partie des prisonniers qui n'avaient pas encore été jugés, et que l'on avait balancés au trou pour des raisons diverses et variées – bien qu'elles puissent toutes se résumer à ''Avec ces tarés de Games Wonderland et leurs peines préventives, j'suis sûr de pas revoir ta gueule avant un moment''. Le couinement de leur pédalier résonnait le long des couloirs, pendant que Babette monologuait sec et que Hodor se découvrait un tatouage sur le bras dont il n'avait aucun souvenir.

- Ça doit bien remonter à vingt ans cette histoire... Comment peut-il être au courant ? J'ai repris mon vrai nom immédiatement après ce terrible, cet horrible, cet effroyable incident avec le chameau borgne... Peut-être que c'est le fils de l'un des employés du cirque... Mais lequel ?
- Mais depuis quand j'ai ce tatouage moi ? On dirait un phénix avec une espèce de... de balai dans son bec ? Avec une serpillière sur la tête ? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, nom de chiendent de couille sale ?
- Bombardi le cracheur de feu nudiste ? Juffilard l'anorexique joufflu ? Juffilard l'obèse malingre ? Attends... C'était la même personne, non ? Kwézézézézézé, je ne m'en étais jamais rendu compte !
- Pourquoi je me serais fait tatouer un truc pareil ? Pourtant j'étais pas bourré hier soir... D'ailleurs j'ai jamais été bourré de ma vie, à part il y a dix ans... Ça voudrait dire que je porte ce truc depuis dix piges ?
- A moins que ce ne soit Crumble Genica l'homme-canon... Je me souviens très bien de lui, c'était un vrai boulet, il n'avait pas beaucoup de plomb dans la tête, on ne peut pas dire qu'il ait inventé la poudre ! KWEZEZEZEZEZE, Hodor, je viens d'en trouver une bien bonne !
- Monsieur le Directeur, vous savez depuis quand j'ai ce tatouage ?
- Eh bien, je vous ai toujours connu avec, mon bon, mon fidèle, mon dévoué Hodor.
- Vraiment ? J'm'en étais jamais rendu compte. Vous pouvez me dire ce qui est écrit en-dessous du phénix ?
- Bien sûr, c'est ''Babette Icuilotite'' !
- Ah bon ? Vous en êtes certain ?
- Aucune idée, je ne sais pas lire ! Kwézézézézé !


Soudain, ils furent interrompus par un bruit de lutte ; même si ce ne fut pas à proprement parler la lutte en elle-même qui frappa d'abord leurs tympans, mais bel et bien les hurlements qui en étaient à la fois la cause, la conséquence et le théâtre. Si les voix ne leur étaient guère familières, leur intonation en revanche était une vieille connaissance, celle qui vous tape sur l'épaule en vous disant ''Regarde bien, ça va chier des chardons dans pas longtemps''.

- OH QUE NON TU VAS PAS ÉCHAPPER A LA SIESTE MON BONHOMME ! POUR BIEN GRANDIR, FAUT BIEN DORMIR ! ET T'AS L'AIR D'AVOIR QUELQUES LACUNES DANS LE DOMAINE !
- MAIS VA TE FAIRE METTRE, SALOPERIE DE TÊTE DE BURNE POIVRE ET SEL ! JE T'AI RIEN DEMANDÉ !
- Je te préviens, si tu veux pas dormir, JE T'ENDORS A COUPS DE GENOU DANS LA NUQUE !
- Et toi si tu veux pas me foutre la paix et me lancer une bonne fois pour toutes, JE TE TATANE LES BALOCHES JUSQU'A CE QUE TON SLIP DEMANDE SA MAIN A MA BOTTE !
- C'est un peu confus ce que vous dites, mon bon.
- T'es qui toi ?
- Qui suis-je ? Mais enfin, je suis le mirifique geôlier-chef, l'extravagant supérieur hiérarchique, le rocambolesque directeur de Games Wonderland : Babette Icuilotite ! Et tu viens de me donner une idée de jeu, kwézézézézézé !
- Monsieur le Directeur...
- Oui ?
- Arrêtez de huiler ce verrou.


♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠

Il faisait noir. Chacun attendait. Le silence était si religieux que l'on osait à peine respirer. Mais tout le monde savait que ça ne durerait qu'un temps. Jusqu'à ce que la voix retentisse. Jusqu'à ce que la musique se déchaîne. Jusqu'à ce que le monde semble exploser autour d'eux.

Jusqu'à ce que les lumières s'allument.


- Ladies and gentlemen, ici votre directeur bien-aimé, votre baby-sitter carcéral, votre rayon de miel sur monoycle, ici BABETTE ICUILOTITE ! Et encore une fois je vous retrouve pour l'un de ces jeux aussi hilarants que colorés ! Grâce à l'un de nos nouveaux pensionnaires, nain au cœur de granit, homoncule à tête de bois, farfadet aux couilles d'acier, j'ai nommé l'inénarrable BRIH DEMAU !

Brih fut catapulté au milieu de la salle de jeux circulaire, habillé d'une combinaison rembourrée qui lui donnait des allures de sumo (ou de ballon de foot auquel on aurait collé deux bras, deux jambes et une tête). Se relevant tant bien que mal, il jeta un regard autour de lui, notant les trois cages de but qui se tenaient à intervalles réguliers le long des murs. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre quel était son rôle dans ce jeu ; et s'il n'y a qu'un seul homme au monde qui puisse être heureux de devenir une balle vivante pour le divertissement d'un autre, on peut dire que Brih Demau et Babette Icuilotite s'étaient sacrément bien trouvés. A l'idée d'être lancé de toutes parts au cours d'une sorte de dégénérescence d'une partie de football, le nain afficha un grand sourire et se campa sur ses petites jambes, attendant la suite avec impatience.

- Et maintenant, voici la première équipe, seigneurs des baignoires, rois des étangs, empereurs des bocages, ces fiers palmipèdes sont prêts à nous en mettre plein la vue ! Je vous présente sans plus tarder l'équipe des Canards... ROCKFOR EGRY ET ROBB LOCHON !

Le papa psychotique que Brih avait déjà rencontré fit son entrée en scène, accompagné d'un dandy en costume blanc que le nain connaissait également pour avoir partagé avec lui une aventure pour le moins rocambolesque ; tous deux affublés de becs de canard sur le visage, ils prirent place devant l'une des cages de but, sous le regard excité de Babette qui s'empressa de continuer sa présentation des joueurs :

- Mais ils auront fort à faire lors de ce match, car une autre équipe est fermement décidée à leur faire mordre la poussière ! En effet, ce sont de véritables champions de triathlon, guerriers de la garenne, parangons de fourrure douce... Je ne vous fais plus languir, voici l'équipe des Lapins ! RHYNE OVALIE ET... euh... un canard ? Merde on aurait peut-être dû le mettre dans l'équipe des canards celui-là...

Deux nouveaux arrivants entrèrent sur le terrain, coiffés de jolies oreilles de lapin dressées en l'air : une jeune fille à la mine boudeuse qui jetait régulièrement à Rockfor le regard connu sous le nom de ''Dans quelle merde tu m'as encore foutue, connard ?!'', et un canard au vol gracieux qui, devant tant de ferveur, s'accorda une petite note de musique qui ajouta encore à l'harmonie qui exsudait de tout son être. Mais Babette n'en avait toujours pas fini.

- Oh, mais... Qui vois-je arriver ? Je ne serais pas le seul à penser qu'un match à seulement deux équipes, c'est terriblement ennuyeux ? Car oui, nous allons ajouter un peu de piment à cette partie, avec ces mastodontes de la savane, ces végétaliens colossaux, ces seigneurs qui boivent avec leur nez ! Voici venir l'équipe des Éléphants... MUNSTER ET FONDUSLIP !

Survint alors un bonhomme d'une soixantaine d'années, fagoté comme un cardinal en tenue écarlate et pourvu d'un embonpoint plutôt spectaculaire sur deux longues jambes fines. Visiblement, le personnel de Games Wonderland avait jugé qu'un type aussi mal foutu ne pouvait être que la superposition de deux personnes distinctes, puisqu'ils lui avaient collé une trompe d'éléphant sur la bedaine, en sus de celle qui ornait son visage. Sans paraître se formaliser d'une méprise aussi extravagante, l'homme prit place devant sa propre cage de but, finalisant ainsi le tableau qui marquerait le début du match. Sur le pourtour du terrain, les équipes des Canards, des Lapins et des Éléphants ; au milieu, Brih. Attendant tous le signal du départ. Qui ne tarda guère.

- Que le match... COMMENCE !


    La prison de Games Wonderland se hissait sur un minuscule îlot. Elle ne laissait de place pour aucune autre construction et, de toute façon, aucune autre construction n'aurait voulu lui partager une place. La terre et les murs du bâtiment, qui ne formaient qu'un large bloc rectangulaire, se hissaient au dessus de l'eau. Rien autour. Même pas un morceau de sombre caillou pointu comme on n'en voit autour de toutes habituelles prisons marines. Mais Games Wonderland était bien plus marine qu'habituelle. A vrai dire, plus que celle des cailloux, l'absence de navires étaient des plus anormales. L'explication était pourtant simpliste : le directeur avait poussé le principe de prison au plus haut point. A savoir qu'il était -littéralement- impossible de quitter l'île. Aucune embarcation n'attendait sur les côtes. Un prisonnier tenta bien un jour de s'échapper par la nage, il fit la découverte que tous les courants marins entourant l'îlot rejoignait le centre de la prison et alimentait tous les prisonniers en flotte et poissons. Mais l'intérieur de la prison -et son système de ressource- n'étant pas le point de cette description, concentrons nous sur l'apparence. Alors que la grande partie des murs était aussi sale que les vaches sont stupides (ce qui est beaucoup, mais pas trop non plus), le sommet changeait. Il était incroyablement propre. Mieux encore, il rayonnait. L'énorme symbole du gouvernement et de la marine était peint, entouré par d'immenses torches. Et au dessus, sur un long pic aussi fin que les vaches sont stupides (pas tant que ça donc), siégeait un magnifique animal. Les pieds palmés, les plumes poussées par les brises, sans pour autant déséquilibrer le petit corps de la créature, le bec fièrement pointé vers le Nord -ou dans notre cas vers l'Est, les gardes chargés de placer la mascotte ne sachant pas lire une boussole, mais c'est leur intention qui importe et non les faits- il plongeait son regard dans l'infini. A la place de la mouette symbolique, se dressait une volaille de basse-cour légèrement moins symbolique, mais tout aussi majestueuse.

    - Hé regardez capitaine, y a une espèce de bestiole sur le toit du machin-truc !
    - Diantre mais tu as raison mon bon bougre ! Quel oeil, tu n'es véritablement pas la moitié de ton prochain en vigie ! Et si ta capacité à combattre égale tes exploits opticiens je me réjouis de t'avoir recruté ! A vrai dire la vue d'une telle caractéristique magistrale m'éblouit au plus profond et si ton ramage se rapporte à ton plu...
    Répondit Lord Captain MacKroum Von Neivermerk avant d'être coupé par son fidèle second
    - Capitaine vous vous laissez emporter, concentrez vous sur ce qu'il vient de dire...
    - Tu as raison mon bon ami ! Je ne puis d'ailleurs t'en remercier assez ! Alors, cela ressemble fortement à l'animal que nous autre humains, hommes de peu de foi, nommons une mouette ! Se pourrait-il que la mer dans sa grande fiereté et son esprit insurmontable et incontrolable nous ait envoyé vers un QG marine ?!
    - Non, regardez capitaine, ça ressemble pas tant que ça à une mouette... c'est plus une espèce de poule
    - Mais c'est bien vrai, fidèle compagnon ! Un vil amuseur tentera de nous feinter ! Utiliser de façon fourbe le symbole bien connu de la marine lui permettra de s'échapper des possibles et imaginables attaque de forbans tels que nous ! Nous allons lui montrer que nous ne nous vantons pas d'un quart de notre véritable réputation !


    Alors que le navire pirate continuait son chemin vers la prison, ce qui servait de symbole pour cette dernière remarqua finalement leur présence. Alors, dans un élan de courage involontaire, comprenez par là qu'il ne se rendait pas compte des possibles dangers de sa mission, l'animal s'envola à la rencontre du véhicule. Finalement il se posa sur la proue, devant les regards de la vingtaine de bandits, il ouvrit son bec et


    - Diante mais quelle rapidité d'élocution ! C'est admirable !
    - Mais qu'est ce qu'il raconte ?!
    - Je pige que dalle !!
    - Il parle vraiment ou c'est n'importe quoi ?!
    - Mais c'est à n'y rien comprendre !
    - Quel est ce charabia ?!
    - Alors là je suis littéralement le cul par terre ! Non sérieusement regardez, j'ai le cul par terre !C'est une amusante histoire, ma chaise s'est cassée alors que je me balançais, si j'avais su j'aurait écouté mes professeurs en primaire !
    - Je ne saurai comment réagir !


    Alors que les pirates étaient trop occupés à ne rien comprendre et à se demander ce qu'il se passait, le fourbe plan se mit en place. Les corsaires étaient bien trop concentrer pour remarquer que des hommes jouaient bel est bien les instruments accompagnateurs. A vrai dire, une partie de la description lisible plus haut était fausse. Il existe bel est bien un moyen de quitter l'îlot. Une petite barque "au cas où". Seulement puisqu'elle n'est connue de personne, on peut dire qu'il n'y a aucun moyen, je ne me suis pas trompé ! Dans tous les cas, une dizaine de gardes se trouvaient entassés dans l'embarcation. Ils bondirent sur le navire ennemi par surprise, ces derniers étant occupés par la diversion. Quelques secondes plus tard et l'équipage entier était capturé, le capitaine ne pouvait qu'exprimer un simple "Ouh alors ça je ne l'avais fichtrement pas vu venir !" en guise de réaction. Pendant ce temps, le fier animal regagnait sa place, au sommet de la prison. Il pouvait être -et il l'était- fier de lui, il avait une fois de plus réussi sa mission. Il était le terrible gardien de la prison de Games Wonderland, il était la technique secrète des marines de l'île, il l'était l'animal de destruction massif, il était
    Un canard

    FLASHBACK DE Y A BIEN UNE OU DEUX SEMAINES JE SAURAI PAS DIRE EXACTEMENT


    Un canard se baladait tranquillement dans un champ. Il aimait ça, les champs. Se balader dans un champ c'est quelque chose de simple, ça n'est pas particulièrement intéressant, mais ça occupe. En tout cas quant on a un esprit aussi simpliste que notre héros, ça occupe. Soudainement, trois hommes lui coupèrent la route.

    - Oh regardez, un canard
    - Ah oui tiens

    Tout aurait pu se terminer ici, si l'un des gardes n'avait pas lu un peu trop de BD dans son enfance, ah la jeunesse d'aujourd'hui, ils ne savent pas lire de VRAIS livres.
    - Hé attendez les gars ! Dans les histoires y a toujours un animal dans la bande ! Imaginez toutes les aventures qu'on pourrait vivre !
    Alors les trois hommes plongèrent leur regard vers le ciel avant de s'imaginer les aventures en question. Beaucoup d'entre elles impliquaient le canard bourré. Alors, les trois camarades décidèrent d'emmener l'animal avec eux, sans vraiment lui demander son avis. De toute façon, ce dernier ne comprenait pas grand chose.

    Plus tard, les trois soldats rentrèrent à la prison de Games Wonderland. Ils l'avaient quitté pour quelques heures grâce à un transport marine passant deux fois devant l'îlot. Les gardes se retrouvèrent finalement sur l'île-prison, avec dans les bras du plus sympathique, le -non moins sympathique- canard. Ce dernier se contentait de regarder autour de lui sans comprendre. Quelques minutes plus tôt il était dans un champ, maintenant il était entouré de murs au milieu de la mer. Ce devait être ce genre de chose dans la vie qu'il ne faut pas chercher à comprendre. Alors le joyeux animal se laissa entraîner. Il n'avait de toute façon rien à y perdre, au pire, s'il voulait s'en aller, il pourrait tabasser ses compagnons. Ils n'avaient pas l'air bien forts. Contrairement aux autres gardes, se déplaçant en monocycle il faut le préciser, les trois hommes n'étaient pas des types flippant et connaissant la vie. Non, plutôt des jeunes pas bien doués qu'on a envoyé là parce qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à en faire. Parmi le décor assez banal de Games Wonderland, si l'on ne s'attarde pas sur les nombreux terrains de jeux qu'un canard n'a pas eu la chance de visiter, ce sont les monocycles qui étonnèrent le plus notre fière volaille. Il n'avait, de sa courte vie, jamais vu de vélo. Alors déjà voir un type foncer à toute vitesse sur un bout de métal à deux roues ça doit être étrange quand on ne connait pas. Mais voir un type foncer à toute vitesse, en agitant frénétiquement les bras, sur un bout de métal à une roue, c'est très bizarre quand on ne connait pas. Qui plus est les trois amis de notre protagoniste, des petits jeunes comme précisé plus haut, n'étaient pas encore parfaitement habitués. Comprenez pas là qu'ils se mangeaient le béton une bonne dizaine de fois par jour. D'un autre côté ça tombait plutôt bien puisqu'ils n'avaient pas le droit de quitter leurs monocycles à la cantine. Ainsi de nombreuses fois ils ne pouvaient déjeuner puisqu'incapables de bondir sur une chaise tout en restant en équilibre.

    Pendant deux jours un canard resta avec les gardes, sans être vraiment remarqué. Au départ on demanda bien ce qu'un tel animal "foutait p'tain de bordel de merde" ici, mais on s'en lassa très vite. Sans les jeux organisés pas le directeur, la vie serait très ennuyante à Games Wonderland. C'est d'ailleurs ce même directeur qui demanda aux trois jeunes hommes de se rendre immédiatement dans son bureau sous peine d'être "incarcéré comme on sait plus incarcérer de nos jours kwézézézézé !"

    - Hé bien j'ai eu quelques... C'est quoi ça ?
    Demanda-t-il en montrant, d'une façon assez dramatique, un canard du doigt
    - ... Heu, un canard
    - Ah oui c'est vrai kwézézézézé ! Salut toi, comment tu... HE MAIS NON ! VOUS SAVEZ TRES BIEN CE QUE JE VOULAIS DIRE BANDE DE BRANQUIGNOLS !
    - Hé bien, on l'a trouvé à notre dernière sortie et... bah, on l'a gardé
    - Hm, je suppose que... Oh je viens d'avoir une idée ! Un tout nouveau jeu kwézézézézézé ! Le canard serait complètement enduit de...
    - Non monsieur, ce canard c'est un symbole ! Vous ne pouvez pas le faire exploser ou l'enduire de je n'sais quoi dans l'un de vos jeux ! Alors que les autres prisons possèdent une mouette, nous avons un canard ! Nous sommes différents des autres, certains nous traitent de déchets, mais nous sommes bien mieux que ça et vous le savez ! Le canard symbolise notre belle différence ! Il est un peu naze au premier regard, mais si on cherche bien, on découvre qu'il est bien plus génial qu'une mouette. A notre manière, nous sommes tous meilleurs qu'eux... Nous sommes tous des canards.
    - Kwézézézézézé ! Gardons le comme mascotte mais vite avant que j'ne change d'avis !
    Les trois hommes sourirent tous ensemble, une impression de victoire visible sur le visage.
    - Non sérieusement dépèchez-vous, ton discours était pas si bien, j'vais sans doute très vite changer d'avis.

    C'est ainsi qu'un canard devint la mascotte de Games Wonderland. C'est ainsi qu'il fut installé sur le toit.

    RETOUR AU PRESENT

    Un canard avait terminé son service, une bande de garde l'accompagnait donc pour le ramener à son dortoir personnel. Il était sympathique d'être un canard à Prevention Wonderland. Les soldats n'avaient effectivement pas compris que l'animal était plus intelligent qu'une bonne partie d'entre eux. En même temps ce n'est pas quelque chose de très compliqué. Les gardes d'obscures prisons pommées sur South Blue sont plus stupide qu'une vache est stupide. Ainsi notre héros se tenait debout sur l'épaule d'un type baraqué. Le genre de soldats de la marine qui -s'il n'avait pas ouvert la porte de la douche d'un officier en pensant que c'était la bibliothèque et qu'il pourrait y apprendre le sens du mot "branluchard" qu'on venait de lui crier à la face- aurait sans doute récupéré une cicatrice au visage et serait devenu un officier sadique des plus stéréotypés. Seulement -à cause de l'histoire narrée plus haut- il s'était retrouvé à porter des canards sur un îlot pourri. Habitué à faire ce trajet depuis plusieurs jours, notre protagoniste n'attachait plus vraiment d'importances aux cris, aux sanglots où aux "Non mais j'vous jure c'est une erreur judiciaire, j'avais jamais vu ce poulet avant !". Pourtant, un son lui fit immédiatement tourner la tête.

    - SOIS FUUUUUUNKYYY ~~♫

    Puis, aussi vite qu'elle avait commencé, la chanson s'arrêta. Apparemment la bouche avait percuté ce qui ressemblait vaguement à un gamin de huit ans, s'étant accroché un buisson sur la tronche pour halloween et qui serait resté bloqué dans son armure factice. Mais avant que le gamin en question ne s'envoi dans le visage de Robb Lochon, un canard avait remarqué. Le prisonnier dansait et chantait avec une bonne humeur incroyable, rappelant immédiatement à notre protagoniste que lui aussi il aimait ça. Il tenta de le rejoindre dans sa cellule, mais le "préposé au port d'animaux de la basse-cour" -une tâche n'existant que dans cette prison- le rattrapa aussitôt. Déjà qu'il était mal vu par le directeur au point de se manger ce travail en plein estime, il n'imaginait pas sa punition s'il perdait l'oiseau. D'abord parce qu'il avait très peu d'imagination, en bonne grosse brute, ensuite parce qu'il est difficile de prévoir les actions de Babette Icuilotite. Cependant il était déjà trop tard. L'idée s'était développée dans l'esprit de notre animal préféré. Il voulait rejoindre ce joyeux emplafonné et il le rejoindrait. Après tout, un canard n'avait jamais connu l'échec -excepté lors de sa première tentative de s'envoler, mais, choqué par la découverte ce même jour qu'il était une volaille et non un homme, il la supprima aussitôt de son esprit- ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Aussitôt arrivé dans son dortoir il chercha un plan pour rejoindre les cellules. Il ne pu penser qu'à des poissons, des graines et la vision agréable d'un tas de vaches et moutons clôturés dans un champ. C'est lorsqu'il commençait sérieusement à réfléchir, que la porte s'ouvrit, laissant passer les trois jeunes gardes, les premiers camarades de l'oiseau dans la prison.

    - Hop, j'ai le canard, on peut passer à notre plan !
    - T'es certain que c'est indispensable le canard ? j'vois pas trop la différence
    - Bien sûr que c'est indispensable ! Les bandes se baladent toujours avec un animal !
    - C'est pas le moment de débattre à c'sujet ! On est prêt, tu vas dans le bureau avec l'animal pendant qu'on fait une distraction à des endroits opposés !
    - C'est parti !


    Alors, le soldat portant notre héros fonça en direction du bureau du directeur. Il serait très certainement plus intéressant de se concentrer sur les distractions provoquées par les deux autres qui, d'après les bruits qu'un canard pouvait entendre, devaient être sacrément grandiose. A ce jour, notre protagoniste est seulement certain d'avoir vu un éclair, d'avoir senti de la paella et d'avoir entendu ce qui ressemblait beaucoup à un éléphant. Malgré le vacarme occasionné par les hommes, un garde se tenait toujours debout devant le bureau. Il faisait un énorme effort pour ne pas quitter son post et foncer voir le lieu de ce qui semblait être une explosion de chocolat en poudre. Seulement il venait juste de passer trois semaines au trou pour être "sacrément con", il ne voulait donc pas risquer une nouvelle sanction. Alors, dans un éclair d'improvisation ressemblant énormément à de la stupidité, le porteur d'un canard se balança sur le garde, le percuta et rentra dans le bureau. Sans attendre il se dirigea vers l'escargophone simplement posé sur une table. Il l'attrapa et hurla dans le combiné

    - ALLI ALLO

    Derrière lui, le garde s'était relevé, il fonça à toute vitesse vers le jeune homme. Encore une fois à cause de sa peine pour cause d'être "sacrément con", on avait pas voulu donner une épée au soldat. Il tenta donc de sortir le bâton qu'il avait ramassé, malheureusement dans le feu de l'action il ne réussit pas à le détacher de sa ceinture. Puisqu'il avait atteint le deuxième garde, en rampant, le coup reçu dans son ventre le faisait toujours souffrir, il le tira pas la cheville. Le jeune marine, sentant qu'on le ramenait en arrière, s'agrippa à la table avant de prononcer une nouvelle fois

    - ALLI ALLO

    Finalement le garde s'était relevé et, dans un effort colossal, arracha sa ceinture, libérant ainsi le bâton. Bâton qu'il balança aussitôt sur le crane du compagnon d'un canard. Le jeune homme, trop concentré sur sa tâche ne réussit pas à esquiver. Le coup était puissant et il commençait déjà à voir flou, qui plus est son ennemi continuait de le tirer en arrière. Alors qu'il pensait abandonner, qu'il avait échoué, une soudaine vague de courage lui traversa le corps. Échouer ici n'était pas acceptable. Alors, il donna un coup de pied dans le nez du garde, se releva, la tête tournante, pris de nouveau le combiné dans sa main et cria

    - Y A D'LA MERDE DANS L'TUYAU

    Puis il s'écroula au sol et fut aussitôt porté par le garde. Avant de s'évanouir il prononça un simple "Ca... valait totalement le coût". Plusieurs secondes plus tard et on le balançait dans un cachot, sans vraiment remarquer qu'un canard, qui avait assisté à toute la scène sans laisser voir une quelconque réaction ou même un signe qu'il comprenait ce qu'il se passait, était toujours posé sur son bras. Alors qu'il était détaché de la réalité depuis quelques minutes, un canard regarda autour de lui et découvrit avec surprise qu'il était juste en face du joyeux chanteur. On trouvait aussi dans sa cellule une belle jeune fille, mais seul le danseur intéressait notre héros. Mais, avant de pouvoir esquisser un son, la réalité le frappa avec puissance. Être enfermé dans une prison au milieu des forbans et criminels lui fit se remémorer. Il n'avait jamais voulu être dans la marine. Devenir l'arme secrète d'une prison n'était pas du tout son but. Il se fichait complètement de la justice. Au fond de son âme il avait toujours voulu être et il était

    - UN PIRATE
    - Oh ta gueule Robert !


    Robert était un vieux loup de mer. Il avait passé toute sa vie à piller sauvagement pour finalement se retrouver enfermé à Games Wonderland à cause d'un malheureux concours de circonstance. Devenu gâteux, il passait son temps à hurler "UN PIRATE" pour rappelé au monde qu'il n'était pas n'importe quel péquenaud, mais bien un terrible forban. S'il ne faisait pas ça à 90% pour faire chier son entourage, on pourrait avoir pitié du vieillard. La suite de l'histoire -celle d'un canard, pas du vieux- vous la connaissez. Les gardes passent prendre les participants, le jeune homme étant assommé dans le fond de la cellule, ils pensant que notre héros est le prisonnier et le balancent dans une équipe au hasard.

    - Que le match... COMMENCE !

    Aussitôt un canard s'envola et, pensant que les cheveux blonds du nain étaient des spaghettis un peu crades, se posa sur son crâne. Il commença à manger les fausses pâtes avant de remarquer que le nain volait à toute vitesse vers une cage de but. Comprenant qu'en plus d'être privé d'un repas, notre héros allait être écrasé contre une espèce de grosse boule, il s'élança à quelques centimètres du ballon. Alors que ce dernier allait rentrer dans le but, notre protagoniste hurla "NINJA STYLE" -il était effectivement obligé de crier le nom de ses techniques, sans quoi il était incapable de se souvenir quel mouvement effectuer- avant de coller sa patte palmée dans la tronche du nain. Ce dernier, au lieu d'être projeté dans une cage, s'éclatait donc au sol, à quelques centimètres du but de l'une ou l'autre ou l'autre des équipes.


    Dernière édition par Un canard le Lun 1 Juin 2015 - 20:02, édité 1 fois
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      -ROCK’ ! ENFLURE DE RACLURE DE CREVARD D’ENFOIRE DE CONNARD ! QU’EST-CE QUE TU AS ENCORE FOUTU ?! Pestais-je en insistant sur le encore.

    Parce que oui, si c’était la première fois, je m’en serais tenu à un : « Connard ! » agressif lancé du fond du cœur. Sans plus. Sauf qu’on en était loin, de la première fois. D’ailleurs comment j’avais fait pour atterrir ici ? Et puis c’était où « ici » ? Et bien ce putain de « ici » c’était en taule. Et le pourquoi du comment, ben en fait je n’en savais strictement rien. Mon but était d’acheter un nouveau sabre, pas de finir entre trois murs et une grille. La faute à qui ? Quelle question, dès qu’il nous arrive un truc, c’est toujours le même : Rockfor Egry. Qui d’autre ? Je suis une jeune femme presque pure et à la limite de l’innocence. Bon d’accord, je suis une irrécupérable peste, mais moi au moins je m’arrange pour ne pas me faire prendre. Enfin en temps normal. Mais forcément quand on me tombe dessus comme ça en hurlant un magistral : « C’EST ELLE ! LA GAMINE DE TROIS POMMES DE HAUT AVEC SON MINI SHORT ET SON GILET VERT ! ATTRAPEZ-LA ! ». Sans déconner, vous vouliez que je réponde quoi à ça ?

    Besoin d’explication ? J’vous refais la scène.
    Matin pluvieux, odeur de terre mouillée et humidité ambiante. Une lourde chaleur qui vous oppresse et qui vous assomme. A ce stade même la pluie devient brûlante. Sortir du bâtiment où je m’étais réfugiée pour l’occasion n’était décemment pas une bonne idée. Mais je préférais encore mourir sous une pluie d’acide plutôt que de passer, ne serait-ce que, cinq autres minutes en compagnie de Rock’. Son arrogance quasi constante était au-delà de l’insupportable, si je restais donc une seconde de plus près de lui, j’allais finir barje, ou en taule pour tentative d’assassinat. Ce qui allait arriver soit dit en passant étant donné que j’avais la ferme intention de lui arracher les boyaux pour le pendre avec à un arbre avant de lui arracher les os pour le transpercer avec et récolter son sang pour m’en servir pour invoquer le Diable, histoire d’être sûre que son âme serait tourmentée à jamais. -J’aime la poésie- Tout ça parce qu’il m’avait humilié il y a plusieurs années de cela. Enfin moi personnellement je prenais ça comme une humiliation. Lui, il … Bref.

    Ne pouvant plus tenir et ne supportant pas l’idée de devoir rester avec lui encore un instant, je fis un pas sous la pluie battante et m’engageais dans la rue principale, au passage je lançais un « Je vais m’acheter un sabre » et m’élançais en courant vers l’endroit le plus éloigné de la ville.

    Je me fichais pas mal de savoir s’il me retrouverait ou non. Je savais d’avance que c’était moi qui allait le retrouver. Ma soif de Vengeance étant un radar ultra perfectionné qui me permettait de le trouver n’importe où… Vraiment n’importe où. Quand on connaissait le spécimen, ce n’était pas très dur de l’imaginer dans des endroits… Inimaginable. Enfin moi, tout du moins, cela ne m’étonnait plus. Le plus dur était d’arriver jusqu’à lui. Le trouver était une chose, l’atteindre en était une autre. Généralement entouré de déesse au corps sulfureux et aux tenues provocantes, ou en train de s’attirer les foudres d’un groupe d’homme bien plus fort que lui –Monseigneur étant à la recherche de sujets pour son royaume, non je ne plaisante pas-. Je me rappelle avoir déjà servi de garde du corps pendant qu’il prononçait son discours de changement du monde. Il n’en avait pas besoin. Non… Il m’avait humilié car il m’avait battu à plate couture avec un seul geste. Avant cela il avait pris soin d’esquiver toutes mes attaques, ce qui avait surtout servi à me fatiguer, pour enfin m’adresser un seul et unique mouvement pour me mettre au tapis. J’ai mordu la poussière, au sens propre du terme. Je savais donc par expérience qu’il pouvait se défaire assez facilement de ce genre de types sans scrupules ni cervelle et dénués de bon sens. Bref. Pendant que l’empaffé de service qui se prenait pour mon pseudo « maître » -j’en ris encore- se ridiculisait avec ses belles paroles soigneusement choisies, moi je devais lui sauver la vie. Pourquoi, alors que moi aussi je veux regarder son corps être mangé par les vers ? Parce qu’il n’y a qu’une personne qui a le droit de le tuer : Moi.

    J’avais la chance d’être rapide. Certes pas autant que l’autre abruti en costar blanc, mais je me défendais pas mal dans le domaine. Je me forçais à m’entrainer un peu plus chaque jour, ce afin de le surpasser pour lui faire rendre son dernier soupire. Et pour ce faire, il fallait que je le démonte au combat. Sans quoi il m’était impossible de le tuer. Il était doué, et en tricherie encore plus… Mais pour l’heure cette rapidité m’avait servie à m’éloigner de lui en quelques minutes.

    Il ne me restait plus qu’à trouver un marchand de sabre… Dans une ville paumée. Ben voyons.
    Choisissant de laisser cette activité de côté –non je n’abandonne pas !- et rentrais dans un pseudo bar à demi bondé. Me dirigeant vers le comptoir sous les regards curieux et méfiants des personnes présentes, je lançais un regard foudroyant à qui le voulait, ne comprenant pas des masses ce qui se passait, mais préférant réagir avec agressivité plutôt qu’en petite timide. Et puis disons le franchement, ce n’était pas mon style. Une Ovalie ça lève la tête et ça affronte le danger. Après, ça s’enfuit en courant en laissant les autres sur la première ligne. Enfin moi du moins j’étais comme ça. Même si en étant avec ce type j’avais développé un certain goût pour le combat qui faisait que je ne partais du champ de bataille que si j’étais à deux doigts de me faire transpercer/dépecer/éclater/égorger. La folie des hommes n’a pas de limite. -Je ne comprends absolument pas ce goût pour le gore… Non vraiment pas.- Je m’installais finalement sur un tabouret après trois reprise, ma taille n’aidant pas à grimper sur des chaises aussi hautes –QUELLE IDEE STUPIDE DE METTRE DES CHAISES POUR GEANT !- faisant luire la lame de mon sabre valide pour faire taire les rieurs. Même si la situation était comique, ce n’était pas une raison pour rire. Une fois que je sentis les regards posés sur moi se défaire de mon corps de rêve, je commandais une boisson alcoolisé. Il me fallait au moins ça pour oublier dans quel cauchemar je m’étais embarqué.

    C’était sans compter sur le tenancier qui m’adressa un regard des plus suspicieux. Il me rappelait mon paternel. Quand il était déterminé à ne pas me donner ce que je voulais. Je sentis l’énervement redoublé alors que j’empoignais la garde de mon sabre. Comme un pressentiment. Je savais d’avance que la suite n’allait pas me plaire. Et j’avais eu une bonne intuition.
      -Désolé ma petite, on ne sert pas les enfants.
      -J’AI DIX SEPT ANS CONNARD !! Hurlais-je en sautant par-dessus le comptoir pour agripper le col de sa chemise bien repassé, mais tachée.

    Pas de chance pour moi, un grand baraqué m’attrapa par les hanches et tenta de me faire sortir du bâtiment. C’était sans compter sur ma furieuse envie de carnage qui fit que j’agitais bras, jambes, mains et même la tête dans tous les sens. Je jurais que j’allais l’étriper, je lui promettais les pires souffrances du monde, ils se mirent à quatre pour me sortir de là. Me balançant dans la rue comme une vulgaire fille de rien. Je crachais sur le sol en leur adressant un dernier regard noir.

    Dans ma frénésie je m’étais pris un coup, ou je me l’étais fait moi-même, c’était aussi plausible… Mais j’avais surtout perdu un de mes sabres. Je verrais plus tard s’il s’agissait du bon, ou de celui qui était en mauvais état. Pour l’instant je devais filer en vitesse, ou trouver le moyen de faire un brasier géant avec cette bâtisse. Mais avec la pluie de ce début de matinée, ça allait être dur de faire un feu de joie avec des planches en bois et de la chair humaine… En parlant de ça, je commençais justement à avoir faim..



    Mon périple prit un autre tournant après que j’eus enfin trouvé un revendeur d’arme blanche -mais pas de marchand de nourriture-. Version marché noir. C’était moins cher. Certes il y avait encore du sang sur les lames, mais au moins elles étaient de bonnes qualités. Enfin plus ou moins. Mais mon œil expert pouvait discerner quel sabre était une bonne lame, ou non. On est une bretteuse ou on ne l’est pas. J’avais donc trouvé mon bonheur, et c’est avec le sourire que je lavais ma nouvelle lame pleine de sang quand une bande de type en bleu et blanc me tombèrent dessus avec fracas. Super. Il ne manquait plus qu’eux. Je rabattis ma capuche sur mes longs cheveux noirs attachés en tresse et commençait à filer à l’opposé. La mission maintenant c’était de trouver Rockfor et de se barrer d’ici vitesse grand v. C’est ce moment-là que choisi leur chef pour écouter son escargophone, de là où je me trouvais, je ne discernais que quelques grésillement. La voix qui parlait n’était pas très claire. J’entendis tout de même un :
      -Gilet vert à capuche… krkrkrk… Petite taille… Krkrkrkr…
    Mon instinct de survie me demande subitement de partir… L’un d’eux scruta les alentours et me pointa du doigt en hurlant :
      -C’EST ELLE ! LA GAMINE DE TROIS POMMES DE HAUT AVEC SON MINI SHORT ET SON GILET VERT ! ATTRAPEZ-LA !
    J’aurais dû me taire, j’aurais dû fuir en courant. J’aurais dû. A la place j’ai crié :
      -PAUV’ CON ! J’AI DIX SEPT ANS ! QUI TU TRAITES DE GAMINE ?!!
    Quant à fuir en courant, je courrais effectivement. Pour lui en coller une…




    C’est comme cela que je me suis retrouvé emprisonnée. Si j’avais su que je me retrouverais ici un jour, sur une île prison qui plus est. Je ne l’aurais jamais cru. Seulement voilà, j’étais là, et c’était la mort ! J’avais l’habitude de me plaindre, aussi je n’en loupais pas une. Je savais qu’il était là, pas loin. Je le savais, mon fameux radar me l’indiquait, cette envie de meurtre que j’avais en sa présence était bien là lui aussi. Pour cette raison, je gueulais jusqu'à m’en épuiser les cordes vocales. Dès que l’on m’avait arrêté, je savais d’emblée qu’il s’agissait de Rockfor. A tous les coups il m’avait inclut dans un de ses délires/plans tordus-foireux. J’étais victime d’une machination !
      -ENFLURE POUR UNE FOIS T’AURAIS PU NE PAS PARTAGER ! Criais-je en donnant un ultime coup de pied dans les barreaux.

    Avant de m’assoir sur le sol pour masser ma jambe endolorie. No comment.

    Je ne fis même pas attention aux gars qui partageaient ma cellule temporaire, en fait j’étais bien décidée à me barrer d’ici, tellement que je me fichais pas mal de savoir qui était avec moi. Je ne savais pas encore comment j’allais faire. Mais j’allais le faire. J’avais l’envie, au diable la théorie, quand on veut on peut. Ceux qui disent qu’il faut absolument un plan n’ont pas assez de volonté, voilà tout. En attendant, même en le voulant vraiment, j’étais encore coincée ici, assise sur le sol et ma volonté seule ne semblait pas suffire à faire plier les barreaux que je fixais avec hargne et concentration. Ben voyons.

    Avec un soupire je me levais du sol froid et regardais autour de moi, observant les protagonistes qui m’accompagnaient bien malgré eux dans cette galère. Mes yeux tombèrent alors sur un canard. J’eu un bug ou tout du moins, j’eus un arrêt. Un canard… ? Non sans rire… Un canard ? En prison ? Un canard… ?! Je m’approchais de l’animal et le détaillais des yeux, puis je l’attrapais avec mes mains, de façon à ce qu’il se tienne immobile entre mes doigts, le tenant à une distance respectable de mon visage afin d’éviter de me prendre un coup de bec. C’était bel et bien un canard, non pas une machination ou invention de n’importe quelle sorte. Non, non, un canard, un vrai de vrai. Je lâchais l’animal qui atterrit sur le sol, avec ou sans mal je m’en foutais. Au point où j’en étais…

    Seulement voir ce machin-là me rappela subitement que je mourrais de faim. J’avais dépensée toute ma fortune dans l’achat d’un nouveau jouet –qui m’avait bien évidemment été retiré !-, et, qui plus est, je n’avais même pas eu le temps de sortir faire trois pas que des agents en bleus m’étaient déjà tombés dessus. Bouffer un canard en taule n’était pas vraiment le bon plan cela dit.

    Je soupirais encore une fois et m’assis sur le lit de fortune. Avec un peu de chance, il nous donnerait à manger dans peu de temps… Avec un peu de chance. Encore un soupire et j'enfonçais ma tête entre mes genoux ramenés contre ma poitrine.

    Puis prise d'un grain de folie, je me tournais vers le canard, désespérée:
      -Tu ne saurais pas comment sortir d'ici par hasard…?

    Voilà que je parlais avec un canard… JE PARLAIS A UN CANARD! Mais ce n'était pas ça le pire, le pire était que ce piaf me répondit.
      -Va-t-elle me donner à boire la grognasse ?
      -DE QUOI?! Hurlais-je en me levant d'un bond prête à empoigner la garde d'un sabre que je n'avais plus.

    C'est ce moment-là que choisi un garde pour nous annoncer une bonne nouvelle. On allait participer à un jeu.
    De mieux en mieux…



    Nous avons donc été propulsés sur un terrain pour une partie de… Nain-ball ? A vraie dire je n’en savais strictement rien, toujours est-il que j’avais pour équipier ce foutu canard. Pas question donc de le manger. Comme si ça allait changer quelque chose remarque… Je lançais un regard foudroyant à Rockfor que j’apercevais au loin et prit place sur le terrain, bras croisé sous ma poitrine et attendis patiemment le coup d’envoi. Étant mauvaise perdante et voyant la gueule de mon équipe –soit moi et Daffy Duck…- je n’avais pas du tout envie de me bouger. En fait mon plan était de laisser les choses se dérouler, peut être feindre une blessure, afin de quitter les lieux et partir aussi loin que possible. C’était sans compter sur Daffy qui envoya la ba-balle loin de NOS buts !

    Allons bon, voilà qui changeait tout, le canard possédait apparemment une certaine force, et ce n’était pas pour me déplaire. Ce changement de main éveilla en moi mon esprit de compétition. Ni une ni deux, je m’élançais vers le ballon avec une toute nouvelle détermination, celle de gagner. Telle une furie je frappais dans la balle-nain-blond-bizarre-roulé-en-boule. Animée par une force instoppable je fonçais droit vers les buts adverses. Tant pis pour celui qui voulait me barrer la route !



    Dernière édition par Rhyne Ovalie le Sam 14 Juil 2012 - 12:44, édité 1 fois
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    L'histoire ne laisse rien au hasard. L'expression "à une vache près" n'a pas cours dans la fiction puisqu'elle n'est qu'affaire de nécessité. Le héros ne met pas la main "à une vache près" sur le One piece. Il met la main dessus, ne la mets pas, ou, dans certains cas d'aventures plus originales que la moyenne, y met le pied, les dents, ou tout ce que la nature particulière dudit One piece réclamera. L'histoire ne laisse rien au hasard. Et pour ce faire, elle s'arme de l'un de ses outils les plus redoutable : le détail. C'est le détail qui donne toute sa saveur à l'histoire. Signaler au lecteur qu'un individu se trouve un mètre plus à gauche ou à l'inverse plus à droite pourrait s'assimiler à un excès de zèle narratif. Simplement, dès lors que l'on trouve une rangée de barreaux au milieu dudit mètre, ce détail logistique à priori superflue change la condition du bonhomme, respectivement de captif à criminel en cavale. Mais ce que l'histoire ne laisse pas au hasard, il lui arrive de le céder à son héros sous forme de "coupon libre-arbitre", le plus souvent au moment critique. Elle lui laisse le choix lorsqu'il semble ne plus en avoir du tout afin qu'il puisse s'en créer de nouveaux. Car aussi originale que puisse être une histoire, elle ne rivalise jamais d'inventivité avec les idées pouvant émerger du cerveau d'un bonhomme aux abois sous le coup d'un rush d'adrénaline imprimé par instinct de conservation. C'est lorsque la situation sent le pâté que germent les idées géniales, et aucune d'entre elles ne consiste à fuir. Car les héros sont ainsi fait ; Ils ne font pas dans le détail.


    Mais l'histoire, si.
    L'histoire ne laisse rien au hasard.


    Munster le savait. Le contenu de son existence ne lui appartenait pas tout à fait. Et les poings qu'il recevait de temps à autre sur le pif n'appartenaient pas non plus aux bonhommes qui les lui administraient. Ils appartenaient à l'histoire. En revanche, les idées saugrenues qui lui venaient au moment opportun pour se tirer des mauvais pas étaient sa seule propriété. Voila pourquoi, bon-gré mal-gré, il tirait une certaine forme d'enthousiasme à se retrouver saucissonné à des barils de poudre, entravé par un tripalium, cloué à divers poteaux de pilori, à se voir pointer des canons sous le nez ou à se faire menacer à coups de tessons de bouteille : Il savait alors que les secondes qui allaient suivre n'étaient qu'à lui. Et si d'aventures son astuce ne suffisait pas, l'histoire reprendrait les manettes pour lui sauver les miches d'une manière ou d'une autre, quitte à tapisser le sol de peaux de bananes pour faire trébucher les assaillants. Les histoires ne laissent rien au hasard, même si parfois, elles peuvent se mélanger légèrement les pinceaux ; Notamment en se heurtant les unes les autres. Les histoires bénéficient à leur manière de leur propre gravité. Tout ce qui entre dans leur périmètre se retrouve attiré vers son métaphorique noyau que représente le héros. Lorsque deux héros évoluants au centre de deux histoires distinctes se croisent, tout ce qui se trouve au milieu subit l'équivalent narratif de la pression de deux force gravitationnelles superposées vous attirant à la fois au sol et au plafond. Bref, les histoires sont comme les effluves : il ne faut jamais les croiser.


    Et si Munster affichait de derrière la trompe postiche qu'on lui avait collé sur la figure une expression de profond dépit, ce n'était pas tant en raison de ladite trompe, pas plus que de celle qu'on lui avait agrafé sur la bure au niveau du nombril, ni même à cause de l'infériorité numérique de l'équipe qu'il composait à lui tout seul face à trois branquignols, un canard et un ballon vaguement humanoïde et, le cas échéant, presque aussi mal proportionné que ne l'était Munster lui-même. Non, si notre bonhomme se sentait au trente-sixième dessous, près à toquer à la trappe menant au trente-septième, c'était parceque la scène dans son ensemble indiquait clairement que son histoire avait perdu le contrôle de la situation et qu'un tel diagnostic signifiait que les métaphorique effluves avaient étés croisées, recroisées, et formaient à présent un noeuds que personne, pas même le plus aguerrit des marins n'arriverait à défaire, même armé d'une paire de ciseaux narratifs.

    L'histoire ne laisse rien au hasard.

    La chronologie est une chose importante. Dans une perspective en quatre dimensions, le temps (et donc l’ordre des évènements qui le composent ; c’est-à-dire la chronologie) est l’auxiliaire indispensable à l’animation de l’espace. Si l’espace-temps était une BD, le premier en serait le dessinateur et le second le scénariste. Le monde a beau être vaste, il ne l’est pas suffisamment pour que tout s’y passe en même temps (imaginez la queue qu’il faudrait faire à la boulangerie) . C’est là que le temps intervient : il sectionne les choses et les range dans le bon ordre. C’est la chronologie. Certains événements doivent se produire avant d’autres : Les histoires se livrent à des jeux avec le destins de leur héros. Mais il leur faut d’abord mettre l’ensemble des pièces en place et chercher partout les dés. Ca peut parfois prendre du temps.

    Des dés à une face, ce n'est franchement pas facile à trouver.

    L'histoire ne laisse rien au hasard.

    < Quelques jours plus tôt >

    Munster avait mis à profit les quelques heures de calme que lui avait offert son isolement(l’un des rares avantages d’une cellule capitonnée) pour rembobiner mentalement le contenue de la journée. Mais rien n’y faisait. Même en y scotchant les morceaux, ça ne tenait pas. A force d’experience, il avait apprit à labourer ses mésaventure pour en dénicher une pépite de cohérence et s’y accrocher comme un alpiniste à son grapin ; celle qu’il venait de vivre ne lui offrait aucune prise pour y planter ses crampons mentaux. Ses méditations furent finalement interrompues lorsque l’écoutille de la porte coulissa pour laisser place aux yeux de monsieur Clic.

    "Ah bah t’as finit par te calmer. J’ai bien cru que t’allais te bouffer la camisole quand on t’a laissé là. Et j’crois pas qu’elle soit commestible. Claklaklaklaklak."

    C’était un rire étrange, dépourvu de joie, et évoquait vaguement le bruit que fait un caillou qui tombe sur d’autres cailloux. Il ressemblait beaucoup au bonhomme, résulta qu’on aurait obtenu en fossilisant un tas de brique et en lui collant le minimum syndical de commodités dans le lot mammifère ainsi qu’un képi.

    Prevention Wonderland était un système bien huilé. Et favorisant l’émergence, tout comme le compost favorise celle des vers, d’individus dans le genre de Monsieur Clic. Ce n’était pas, selon la définition courante, un mauvais homme : de la même façon qu’un rat porteur de la peste n’est pas, objectivement parlant, une mauvaise bête. Simplement, et le fait est aussi curieux que réel, chaque fois qu’un injustice arrive quelque part dans le monde, les messieurs Clic poussent comme des champignons après la pluie juste à coté.

    Munster ne l’appréciait que très modérément. Il éprouvait naturellement une certaine antipathie à l’égard des geôliers du fait de leur tendance à systématiquement se retrouver du bon coté des barreau. Ensuite parceque le bonhomme riait en proportion inverse du comique de la situation.

    "Aucune chance. J’ai déjà eu mon compte de repas de fringue aujourd’hui et ça m’a pas réussi."
    "Dis-moi, entre nous, t’as vraiment essayé de voler un troupeau de vache ? … Claklaklak"
    "Y parait, ouais."
    Lui répondit simplement Munster dans l’espoir que la conversation s’arrête là.
    "Comment ça, il parait ? Tu dois bien le savoir vu que t’y étais."
    "C’est bien l’problème p’tit gars. J’y étais pas."


    Là-dessus, monsieur Clic se gratta le menton quelques moments, l’air de réfléchir, puis finit par lâcher
    "Bah nan. Le problème, c’est que les vaches y étaient pas."
    "Ouais, mais ça, c’était pas MON problème."
    "C’est juste.
    acquiesça le geôlier sans cesser de se gratter un début de barbiche ayant poussé dieu sait comment sur un grain de peau aussi sec et stérile que celui de Monsieur Clic. Bon, j’te laisse. J’ai une tonne de formulaires à remplir. CLAKCLAKCLAKCLAK !"


    < Un peu plus tôt >

    Comme tout bon misanthrope, Munster était un citadin. Il avait survécu toute sa vie sans un sous en poche grâce à un bon dosage de combines, de magnanimité forcée et de coups de pieds dans l'aine administrés à bonne dose au bon moment. Toutes ces solutions avaient un point commun : elle nécessitaient quelqu'un à arnaquer, à émasculer ou encore à qui faire les yeux de cocker pour lui soutirer de quoi manger ou de quoi se payer de quoi manger. Munster vivait du porte-monnaie des autres ; c'est pourquoi sa survie dépendant de la densité de population. Laché en pleine cambrousse, les personnes à abuser se faisaient rares, et parmis eux, ceux disposant d'un porte-monnaie à délester tenaient du Saint Graal. Tout autours de lui était comestible, de l'herbe à l'écorce en passant par les champignons. Mais notre bonhomme avait toujours fait une nette distinction entre le comestible et le contenu d'une assiette. Dans un processus industriel, le premier était la matière première du second. Simplement, le passage de l'un à l'autre nécessitait un raffinage dont Munster se savait incapable à force d’expériences gastriques douloureuses dues à ses quelques essais. Finalement, au terme de trois jours complets d'errance, notre bonhomme, au bord de l'inanition fut frappé de l'une de ces idées ne pouvant germer que dans le cerveau des gens au bout du rouleau. De nombreuses histoires de sa jeunesse étaient fournit en anecdotes de bonhommes affamés mangeant leur semelle en dernier recours. Après tout, les semelles n'étaient pas de la matière première. Elles étaient des produits finis, donc logiquement plus comestibles (voir, avec un peu de chance, digestibles).


    < Encore un peu plus tôt >

    "Z'ont tout prit ?"
    "Ah bah c'ben simple. L'seul truc qu'y-z'ont laissé, c'est les vindiou d'bouse."
    "T'en avions combien, dis voir ?"
    "Houla, bah qu'ça va bin chercher dans les ... Y'EN A MÊME PAS ASSEZ D'DOIGTS POUR COMPTER !"
    "Bah prends-y les miens, va."
    "Bouzou, t'as pas plus d'doigts qu'moi. Ca va pas m'aider."
    "L'ô suffit d'a-ddi-tio-nner les tiens pis les miens après."
    "Ah bah là m'en va t'dire qu'ô va vite perdr' le compte hein. Faudrait une aut' main à coté pour compter les mains qu'sur lesquels qu'on va compter les doigts. Va don' chercher l'vieux père Gadouille et demande-z-y à c'qu'y nous prête sa main pour y compter les notr'."
    "L'ô va pas êtr' bin utile. L'y reste guère plus qu'trois doigts au père Gadouille."
    "Ah les fi'd'garce ! Y z'avaient bin tout prévu !"
    "L'ô va dans l'bourg prév'nir les voisins !"
    "Dis leur bin qu'l'a plus-de-dix-doigts-d'vaches qu'ô m'a été volé par des vindiou d'sauvages et qu'y doivent pas êtr' bin loin ! L'ô suffira d'suivr' les bouses sur le ch'min !"
    "Comment qu't'y sait qu'c'est des sauvages, dis ?"
    "Y'a bin qu'des sauvages pour v'nir voler les vaches !"



    < Il y a quelques millions d'années >

    Certaines petites bestioles à fourrures découvrent la bipédie.


    > Un peu plus tard, cette fois <
    Un gros barbu armé d'un maillet déambule dans la toundra. Quoique reconnaissant à ses ancêtres d'avoir découvert le moyen de se tenir debout, lui permettant du même coup de voir venir les charges de mammouths féroce de nettement plus loin (ce qui lui laisse le temps de s'abriter), le bonhomme commence a avoir froid aux pieds. Il se les emmitoufle alors dans un peu de fourrure et invente la chaussure pour accommoder la découverte de ses ancêtres.


    > Quelques siècles après cela <

    Un homme mange l'invention du gros barbu sus-mentionné.

    S'il fallut quelques minutes à l'estomac de Munster pour lui signifier que les semelles y étaient à présent persona non grata à grands coups de gargouillements et d'horribles crampes, il n'avait suffit que d'une dizaine de mètres à ses pieds (et aux monceaux de cailloux logés dedans) pour lui indiquer que celles-ci leur manquaient cruellement. Le calvaire du bonhomme alla ainsi crescendo quelques heures jusqu'à atteindre son apogée lorsqu'une nouvelle partie de l'anatomie ne décida de s'immiscer dans le concert de douleur, forçant Munster à se délocaliser en bords de route toutes les dix minutes en position accroupie afin d'expier son erreur de jugement. Si les souffrances du bonhomme était une symphonie, l'estomac en aurait été les percussions, les pieds les violons et le nouvel intervenant aurait eu une place de choix dans la section des cuivres ... ou plus précisément des bronzes.

    Munster avait sillonné ce chemin de cambrousse pendant près de quatre jours consécutif sans croiser âme qui vive. Il finit par comprendre pourquoi en voyant se dessiner au loin un nuage de poussière soulevé par ce qui avait l'allure d'une foule en colère dans la plus pure tradition paysanne, jusque dans l'utilisation de fourche, pioches et torches (ce dernier accessoire n'étant utilisé qu'à des fins théâtrales vers le milieu de l'après-midi). Les gens d'ici ne sont pas bien nombreux, et lorsqu'ils se déplacent, ils le font par banc, ce qui réduit dramatiquement la circulation. Les paysans, on les croisent tous, ou on ne les croise pas du tout.

    Avec une pointe de soulagement, Munster vit la foule le dépasser sans lui prêter la moindre attention. Une foule fonctionne comme l'esprit de ruche d'une abeille, un peu à la manière d'un cerveau commun. Lorsque celle-ci est composée de pignoufs vociférants et brandissant des outils de meulage comme autant d'armes de guerre, cela veut dire qu'il suffit qu'une idée du genre "tiens, celui là, il a l'air louche. On va lui mettre des coups de pelle dans le doute" n'éclose dans le cerveau d'un seul de ces pignoufs en colère pour qu'aussitôt elle se répande comme une traînée de poudre dans le cerveau des autres et soit mise en application sur le champ. Il suffit de peu de chose pour que d'une foule naisse un passage à tabac. Et ce quelque chose tient généralement à la colère d'un abruti. Or, les foules sont essentiellement composées d'abrutis en colère. Tôt ou tard, l'un d'entre eux criera quelque chose plus fort que les autres, et les autres en questions le répéteront jusqu'à ce qu'un second se mette à son tour à crier autre chose encore plus fort. La foule est un baril un poudre sur un brasero. Tôt ou tard, elle explosera. Le cas échéant, mieux vaut ne pas se trouver dans le périmètre.

    Voila pourquoi Munster, en voyant ladite foule faire demi-tour pour embrayer le pas de nouveau dans sa direction, envisagea de se carapater sans attendre de savoir qui allait lui jeter des pierres en premier. Lorsque la troupe arriva à son niveau, il savait qu'il était déjà trop tard. Son histoire s'était cognée à un monolithe aux doigts cornées et à l'odeur distincte.

    "Bah on dirai' bin qu'les bouses è's'arrêttent à c'bonhomme. Lacha l'un des gus au premier rang. T'en-a bin trois, quatr' tous les deux cent mètre avant pi' Pfuit, plus rien. C'bin lui qu'doit avoir nos vaches mais j'les vois don' pas."
    "Ô qu'les a surrement caché dans un coin !"
    "OU QU'C'EST QU'T'AS DON' CACHÉ LES VACHES ?!"
    "Ouais, pis qu'j'ai r'in r'trouvé dans l'poulailler c't'ô matin !"
    "Et alors ?"
    "L'a surement chapardé les oeufs aussi ! Qui qu'vole un oeuf, y vole un boeuf qu'y disent !"
    "Ca marche aussi dans l'autr' sens ?"
    "Bah tiens !"
    "Et r'gardez-y les pieds ! L'a pas d'godasses ! l'en z-avions bin dit l'étiez un sauvage !"


    L'histoire ne laisse rien au hasard.

    ...

    "Que le match... COMMENCE !"
    Simplement, lorsque plusieurs d'entre elles sont occupées à se faire des croche-pieds, le hasard en profite pour prendre les commandes.


    Si Babette Icuilotite s'était avéré génialement efficace, for de son système de détention préventif, il se montrait en revanche dénué de tout sens pratique pour tout ce qui ne touchait pas de près ou de loin au catalogage de potentiels criminels. En atteste son sens de la mise en scène franchement discutable.

    Le footdwarf était une discipline difficile à pratiquer puisque nécéssitant l'accord préalable du nain évoluant au centre de la partie (ou, à la rigueur, quelques mètres d'une corde suffisamment robuste pour le maintenir en boule). C'était bien sur sans compter sur le caractère gratiné d'un Brih Demau qui semblait être le premier enchanté de la teneur du match, autant que de sa condition dégradante. Sitôt le coup d'envoi donné, Munster vit la gamine affabulé d'oreilles de lapin postiches se ruer vers l'un des trois buts laissé vacant, "ballon" au pied, son canard de partenaire solidement agripé à la tête du nain. Si Munster fut surprit par la violence du coup de pied qui expedia le nain à pleine bourre vers son but, il le fut bien plus en constatant que son corps, sans avoir au préalable demandé l'avis du cerveau, s'était rué dans la ligne de mir du projectile afin de lui faire barrage, dans la plus pure tradition du bonhomme-se-sacrifiant-au-ralenti-pour-prendre-une-balle-qui-ne-lui-était-pas-destinée. Brih Demau fut alors sujet à une experience à la fois indolore mais cauchemardesque : il se fit littéralement absorber par les quelques mètres cubes de chaire bloblotante composant le ventre de Munster, disparut l'espace d'une seconde, engloutit sous une légion de bourrelets inavouablement confortables avant de revivre son accouchement passé en accéléré sous magnétoscope alors que le ventre de Munster, à la manière d'un trampoline gélatineux, le renvoyait à toute bringue vers les buts adverses. Quelque part au milieu du processus, le bonhomme entendit distinctement derrière lui la voix du gardien de but victorieux vociférer :

    "BELLY BELLY GOALIE !!!"

    Pour la première fois, Munster s'était surprit à se prendre au jeu.
    Et à y trouver un certain plaisir.



    Au pluriel, le mot Histoire donne Aventure.


    Dernière édition par Munster Fonduslip le Jeu 19 Juil 2012 - 20:26, édité 2 fois
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    "La chance est une longue histoire. Elle est le début de la vie et la reine régente d'un monde. Elle marque par sa présence en tout et chacun et se positionne, à mon grand damne, comme l'unique décisionnaire de tous les évènements qui se passent, ici, là ou dans ton cul. On possède tous plus ou moins la bonne fortune. Certains ont la main heureuse et naissent riches, bien lotis, talentueux ou possèdent le pouvoir de réaliser des choses. L'un des principaux avantages de Rockfor Egry résidait dans le fait qu'il possédait la main particulièrement heureuse. Cela dit, d'autres naissent nettement moins gâtés. Les uns se font niquer par des détails, les autres parce qu'ils suivent les mauvaises personnes. Il y en a même qui naissent avec un bec et des plumes. Certains encore ont eu la fâcheuse idée de naître nain et con, les derniers sont nés cons tout court. Certes, il existe d'autres sortes de malchanceux, mais ceux-ci sont les plus répondus. Or l'un des principaux inconvénients de Rockfor Egry, c'est qu'il l'était sacrément. Con.

    Mais mieux vaut pour comprendre tout ceci revenir au début de notre histoire... Luckland. Notre ville n'a jamais rien eu de particulier dans sa forme. C'est un endroit sympathique ma foi. Mais ici, nous croyons tous en la même entité. La Fortune. Et je ne parle pas de l'argent, bien entendu, mais vous l'aviez surement comprit. Dans divers contrées, on parle de dieux bizarres, nous, on croit en un concept. Question de principe. Faire comme les autres, c'est pas bien. Aussi, quand notre fondateur de la ville, mon père, Bokou D. Bol s'éteignit, nous avons tous pensé la même chose. Il n'avait pas eu la chance de vivre plus longtemps. Sur une table de poker, celui qui n'a pas la main heureuse disparait vite de la table, qu'il soit joueur, comme croupier. Les premiers car ils n'ont plus de sous, les seconds, parce qu'ils se prennent une jolie tarte des premiers qui les accusent de tricher. Quoiqu'il en soit, les joueurs encore à table n'en prennent jamais compte. Ils continuent sans la moindre pitié de jouer et au contraire, misent également l'héritage des éliminés. Si feu mon père avait construit Luckland et que chacun des habitants lui en était reconnaissant, personne ne lui porta le moindre hommage. Mais tout l'monde fut intéressé par le poste vacant qu'il laissait derrière le bureau du maire.

    "PEUPLE FEMME ET PEUPLE HOMME DE LUCKLAND ! Aujourd'hui s'ouvre la première élection au poste de maire de l'histoire de la ville ! Comme vous le savez surement, feu Bokou D. Bol, l'ancien protecteur de la ville s'est éteint hier soir. Il s'est étouffé en avalant le soutien-gorge pailleté d’une strip-teaseuse, qu’il lui avait retiré avec les dents. Aussi mes amis, quelqu'un ici doit le remplacer. Comme le veut la tradition qui n'existe pas encore, le poste de maire doit se jouer aux dés. C'est la vie. C'est le principe même de Luckland. Aussi, mes amis, il est venu le temps. Que tous ceux qui veulent devenir maire LEVENT LA MAIN !"

    La foule qui s'était amassé devant moi ce jour-là leva la main comme un seul homme. Et ça ne m'arrangeait pas du tout. Même si je me remettais à la chance plus qu'au reste, passer d'une possibilité sur 6, soit autant que les faces d'un dé, à une sur plusieurs centaines, ce n'était pas vraiment pour me faire plaisir. Mais sachez mes amis que l'on peut forcer la chance. Lorsque la situation ne s'y prête pas, lorsque quelque part, notre destin nous semble indiquer le contraire, il y a toujours moyen de se sortir d'un pétrin bien défini. Les uns le feront à coup de poing, les autres à coup de génie. J'aime à penser que mon idée pouvait se classer dans la seconde catégorie.

    "Holà, holà, mes amis ! Suis-je censé vous rappeler la règle fondamentale d'une élection dans notre patelin? Suis-je vraiment forcé de vous le dire? OUI MESSIEURS ! QUICONQUE VEUT SE PRESENTER EN TANT QUE MAIRE DE LUCKLAND DOIT... OFFRIR UN HORS-LA-LOI POUR PROUVER SA BONNE FOI."

    Tout de suite, le nombre de mains s'abaissa tel une vague s'écrasant contre la plage qui borde sa mer. Un long silence se fit sentir sur la ville que je dominais du haut de mon piédestal avant qu'enfin un homme s'avança. Mal habillé, sale, tartiné de boue. Un gueux, d'évidence. Il traînait derrière lui une longue corde et semblait avoir du mal à tirer ce qu'elle attachait plus loin. Une question simple se dressa dans ma tête : quel était donc ce fardeau que le bon paysan qui s'avançait traînait là? La réponse apparut rapidement en la personne d'un prêtre énorme à qui l'on avait scotché la bouche. Faisant preuve là d'une vigueur assez exceptionnelle pour son fort poids, il se débattait comme roseau contre tempête pour tenter de se dépêtrer de ses liens. Entreprise vouée à l'échec cependant, car l'obèse eut beau bouger dans tous les sens, rien ne lui permit jamais de fuir la dure vie qu'on lui menait. Un autre paysan, qui s'avérait, lui, avoir poussé l'énergumène quand l'autre le tirait, fit son apparition à son tour et vint se ranger auprès de son collègue et (peut-être) ami qui le regarda d'un air mauvais. Descendant de l'estrade, je vins m'approcher des deux hommes et les questionnai du regard.

    "L'v'la don' vot' hor' lô loi. Ce s'ra moi l'maire, j'te l'dis don' vidiou."
    "Ah bah, voilà voilà, un concurrent de plus ! Quelqu'un d'autre?"
    "Dis-toi bin qu't'es gonflé toi lô ! C'pô juste toi qu'l'ô attrôpé l'grand pâté ! Moi aussi va z'y don' que j'veux l'y être, l'maire, pute borgne !"
    "J'suppose que vu la tronche du bonhomme, il doit bien compter pour deux, va. C'est donc décidé, voilà deux premiers candidats au poste de maire !"


    Malgré les acclamations du public, et notamment de la grande partie paysanne que comportait Luckland, je me frottais les mains de l'apparition providentielle de ces deux premiers adversaires. Les paysans ont beau être représentatifs du petit peuple, ils sont cons comme leurs pieds. Et quand on voit la tronche de ceux-ci, ce n'est pas peu dire. Par sa définition propre, un paysan n'a pas la moindre once de chance. Voilà bien deux adversaires dont je pouvais me targuer de la présence car de toute évidence, personne ne m'apparaissait comme une ombre au tableau. C'est alors qu'il apparut. Sans un bruit, il s'avançait dans la foule et, sans que je ne puisse expliquer pourquoi, tout le monde s'écartait. Chacun de ses pas me faisait frissonner. Main sur son chapeau blanc, mèche au vent, visage fermé, l'étrange individu qui m'était inconnu jusqu'alors possédait une prestance qui me laissait coi. Il était charismatique. Très. Et si je ne m'étais pas souvenu, au moment précis où il posa les yeux sur moi, que le charisme ne servait à rien dans cette élection basée sur un simple lancer de dés, il aurait été probable que je m'aplatisse totalement devant cet homme en costume blanc. Il vint jusqu'à l'estrade, puis s'intercala finalement entre les paysans et moi. Il ôta son chapeau quelques instants et l'air lui caressa les cheveux, faisant flotter là la mèche récalcitrante qui lui ornait les cheveux. Il poussa un soupire rapide avant de finalement dresser un sourire poli en ma direction.

    "Dis-moi, homme du bas peuple, peux-tu, si l'intelligence ne t'en fait pas défaut, m'expliquer pourquoi, plouc, tant de gens sont réunis pour moi, sous-fifre, alors que je n'ai même pas encore signalé, connard, que cette ville était mienne?"
    "Euh, bah, euh, bon... J'sais pas moi. Vous êtes qui d'abord? Et comment ça, cette ville est à vous? Vous mettez la charrue avant les bœufs mon bon. "L'ô un peu con çui qui met z'y la ch'rrue avant l’bœuf, beh, vindiou." Faut d'abord être élu maire avant que la ville soit votre."
    "Ah, ça s'tient. Comment qu'on fait pour être élu maire?"
    "Bah... Faut jouer aux dés."
    "Vendu."
    "Nan, mais faut que vous offriez un criminel à la ville aussi."
    "Ah bah attendez, j'dois avoir ça sous la main. Dès qu'vous verrez une fille habillé en vert, pointez là du doigt et gueulez "-C’EST ELLE ! LA GAMINE DE TROIS POMMES DE HAUT AVEC SON MINI SHORT ET SON GILET VERT ! ATTRAPEZ-LA !". La première qui veut se battre, qui gueule, ou qui, le plus probable, fait les deux à la fois, bah c'est elle. Rhyne, qu'elle s'appelle."
    "Bon bah, c'est entendu."



    La belle impression qu'il avait faite jusque-là eut vite fait de s'envoler lorsque sa crédibilité fit de même. Cet homme, Rockfor Egry, comme je l'apprendrais plus tard, n'en demeurait pas moins inquiétant. Un garçon aussi niais ne pouvait se dresser si haut dans la société comme l'annonçait sa jolie tenue. Pour réussir, soit on a travaillé dur, soit on a eu du bol. La première option me paraissait bien peu plausible maintenant que le bonhomme avait révélé un soupçon de ses capacités mentales. Aussi, il m'apparut rapidement comme le principal ennemi de cette élection. Et je ne me trompais pas, mais là n'est pas encore le sujet. Il manquait à ce stade deux adversaires au quatuor que nous formions déjà. Sans eux, impossible de déterminer équitablement lequel de nous serait élu sur un dé de six faces. Heureusement pour le suspens, ils ne tardèrent point à arriver. Le premier, un simple marine, boursouflé de coups dans la tronche, marqué par les nombreuses morsures et bouchons aux oreilles débarqua sur l'estrade avec, accroché à son dos comme un vulgaire bagage, un nain assommé. Il le lança rapidement au sol, sans la moindre trace de pitié, puis se dirigea vers moi. Et alors que Rockfor semblait curieusement s'intéresser au nain au sol, l'homme m'expliqua. Il définit en long en large en quoi l'individu qu'il venait de poser-là était un dangereux personnage. Il ne cessa de raconter en quoi, plus violentes encore que ses morsures et ses tatanes, les paroles de ce nain pouvaient s'avérer blessantes. Il explicita en long en large quel hors-la-loi monstrueux était cet individu pourtant si petit. Concrètement, je n'en avais pas grand-chose à faire, mais il nous fallait bien un nouveau concurrent. Et comme il fallait être bien malchanceux pour se faire maltraiter par un nain, je n’eus guère à hésiter pour l'accepter dans la course au pouvoir.

    Mais le temps passa. Et plus personne ne se présentait. Force était de constater que le pouvoir se jouerait sur un dé six à cinq. Il fut décidé, sur une suggestion de ma part, que l'un de nous aurait deux chiffres pour lui. Et nous décidâmes qui de tous aurait droit à ce bonus à l'aide d'un dé 5 faces. Je vous le donne en mille, c'est bel et bien moi qui obtenait à la loyale la chance d'avoir deux faces pour moi lors du lancer décisif. Il fut rapidement établi que mes faces seraient les faces 1 et 2, quand celles des deux paysans étaient les deux suivantes. Rockfor, lui, écopait de la cinquième tandis que le marine se contentait de la face la plus élevée. La tension était palpable entre les candidats... à l'exception du dandy prétentieux qui se curait le nez en regardant le nain inconscient.

    "Bon, on le lance comment le dé?"
    "Une main innocente !"

    "Monsieur le marine a besoin de moi?"

    Et sans qu'on eut vraiment le temps de protester, l'homme en blanc se retourna vers nous, saisit le dé et le lança. Le petit objet culbuta longuement contre la table. Ralentissant au fur et à mesure qu'il avançait sur le meuble, une goutte perlait sur mon front tandis que les paysans avaient disparu. Le Marine fixait intensément le dé, lui, et ses yeux luisaient d'espoirs à chaque fois que sa face semblait pointer vers le haut. Rockfor, plus que confiant, était parti foutre des claques au nain dans l'espoir de le réveiller. Si son comportement me laissait pantois, je ne pouvais cependant pas me permettre de quitter des yeux le petit objet dont la vitesse diminuait de plus en plus. Et alors qu'il allait enfin s'arrêter sur la face numéro six, je me mis à prier. A prier pour qu'il roule encore une dernière fois, à prier pour que ce marine ne devienne pas maire à ma place. Et ma prière se réalisa. La chance était avec moi. Seulement, contrairement à ce que je voulais, il ne s'arrêta pas sur la face suivante qui s'avérait être la mienne, non, il chuta en bas de la table ! Sous un "Ooooh !" retentissant du public, le suspens fit craquer le marine qui s'évanouit là. Quant à moi, je maintins l'espoir que tout allait bien se finir pour ma poire. Au bout de quelques secondes, le dé se stoppa au pied du nain endormi. Rockfor le scruta d'un œil curieux tandis que je m'approchais pour constater le résultat. Mes yeux s'ouvrirent net quand je vis le résultat. Un deux. Un de mes chiffres. Tant désiré. Je poussais un long soupir de soulagement, m'apprêtant à hurler ma joie. Puis j'aperçu le regard de mon principal adversaire qui s'illuminait, juste là, sans raison. Prit d'un doute je reposais mes yeux sur le dé. Et tout s'écroula.

    "C'est... un cinq..."
    "C'est ton soupir, mec. T'es un peu trop con, et t'as soufflé dessus. C'est bien le bas peuple, ça. Pas foutu de retenir son souffle."


    Un lourd silence suivit. A trop forcer la chance, on finit par la perdre. Et j'apprenais là ma plus belle leçon. Je me retenais une nouvelle fois vers la foule. Je me relevais d'une chute sur les genoux dont je ne me souviens pas. Et j'avançais vers eux.

    "C'est un cinq. Je... vous présente votre nouveau maire. Je vous présente..."
    "Rockfor Egry."
    "Je vous présente Rockfor Egry. Bravo à lui. Quant à moi, je m'en vais. Je n'ai plus rien à faire ici. Adieu Luckland, adieu peuple, me voilà par..."
    "ATTENDS BONHOMME ! Tu me plais bien. Tu seras le maire de cette ville en mon absence. Un peu comme mon adjoint. J'ai d'autres villes à obtenir, d'autres îles à conquérir, un monde dont je dois m'emparer. Je ne peux rester ici. Donc à partir d'aujourd'hui, souviens-toi bien. Tu es maire. Mais tu es le maire que Rockfor Egry a nommé. Tu es mon sujet. ET POUR PROUVER A TOUS QUE JE NE SUIS PAS JUSTE UN TYRAN ! Je prendrais la toute première décision de justice de cette ville. Homme. Toi qui deviens ici le nouveau maire de cette ville. Toi qui étais tout comme moi candidat aux élections. Où est ton prisonnier?"


    Je n'en croyais pas mes yeux. Je remontais en courant jusqu'à l'estrade, désireux de me montrer maire de Luckland comme mon père l'était avant moi. L'homme qui se dressait devant moi... Un grand homme, de toute évidence. Rockfor Egry avait la main heureuse et pourtant, il en faisait profiter les autres. Un grand homme, oui, mais un sacré con. Car je ne voulais être le sujet de quiconque. Non, je voulais être maire et ne devoir obéir à personne. Or il me tendait la perche. Or il me disait nettement quoi faire.

    "Eh bien... C'est vous mon hors-la-loi ! Vous qui distribuez sans la moindre pitié des tartes à un individu à terre ! Ça c'est un crime !"
    "Ah nan, mais lui, c'est un pote. J'ai beau lui mettre des mandales, il se réveille pas. M'enfin, comme c'est un pote, ça compte pas."
    "VOUS ETES DONC AMI D'UN CRIMINEL ! HAHA ! AUX GEOLES ! EN PLUS VOUS AVEZ GAGNE EN TRICHANT VU QUE J'AI SOUFFLE ET DONC AGIS SUR LE DE !... j'ai bon là?"
    " Ça s'tient."
    "Bon bah, c'est parti alors. Envoyez-les avec le gros, le nain et la fameuse Rhyne à... GAMES WONDERLAND !"
    "Je suis fier d'avoir des sujets justes, tiens."


    Ainsi s'achève l'histoire de ces fameuses élections. Je ne revis jamais Rockfor Egry. La ville eut du mal à supporter le scandale de ce maire criminel qu'il était. Emeutes et manifestations à son encontre eurent lieu dans tous les Luckland. Tricher, c'est le plus terrible des actes ici. Mais bref. Pour tous, désormais, le message est passé. A n'importe quel quidam qui désormais veut prendre ma place de maire ou pourrir mes affaires, je ne leur dirais qu'une chose.

    Stay out of my territory.

    Ca ne veut rien dire, mais je trouve que ça sonne bien. Et si jamais ça a un sens quelconque, faisons simple et disons que... j'ai de la chance."

    Patro D. Bol, Maire de Luckland, Histoire politique d'une ville, de Bokou D. Bol à Moi, hihi


    _______________________

    Vous voulez que j'vous dise? Ca va vous paraître con, mais contrairement à ce que j'aurais pu penser, la prison c'est sympa. Du moins, c'est nettement plus rigolo qu'un con d'hôpital dans lequel rien ne se passe. Au moins ici, y avait matière à s'marrer un bon coup. D'une parce qu'on y retrouve des gens sympas. J'en reviens toujours pas d'être retombé sur Brih dans le village qui m'appartenait désormais. Même si j'étais perplexe à l'idée qu'il me reconnaisse, ça me faisait plutôt plaisir de retrouver l'un des quelques très rares cons avec qui j'ai réussi à m'amuser. Dans la grande salle de footdwarf dans laquelle nous étions, j'eus également le temps d'apercevoir là Rhyne. Quelque part, ça me rassurait de savoir qu'elle n'était pas à perpette et que je n'avais pas besoin de la retrouver. Accompagnée d'un canard particulièrement balèze, la petite demoiselle avait bonne mine. Surement rageait-elle à l'idée que je l'avais encore plongée dans un mauvais plan. Elle en avait le droit, après tout. Elle était mon sujet numéro 1. Elle se débrouillait d'ailleurs bien avec son coéquipier de fortune. Elle parvint presque à envoyer Brih au fond des filets, c'est dire.

    Seulement voilà, c'était sans compter l'intervention du gros lard qui formait à lui seul l'autre équipe adverse. Lui, je ne l'avais qu'entre-aperçu lors de mon élection. Le pauvre avait attaché comme un jambon par les deux paysans pour une raison qui demeure inconnue. Si ceux-ci avaient d'ailleurs quitté l'estrade au moment le plus important, c'était apparemment pour une histoire de vaches retrouvées. C'eut le mérite de me faire marrer. On voyait bien là l'intérêt principal des plus gueux de tous. Le gros fit rebondir la Brih-balle qu'on aurait aussi pu nommer la Brih-bus à condition d'avoir un humour douteux. Et cette dernière finit enfin par se diriger dans notre direction. Il fallait s'y attendre je suppose. Je n'avais même pas prit le temps de constater qui se tenait là, avec moi, quand celui-ci fusa vers la Brih-balle pour à son tour tenter de faire avancer la compétition. Je constatais alors qu'il s'agissait du drôle d'énergumène d'une précédente escale sur une île quelconque. La chose me fit sourire. Cela dit, j'analysai rapidement la situation et tentai de trouver un moyen de gagner facilement. Seulement, je n'avais qu'un seul moyen en tête. Et ce moyen, c'était...



    [BAM]


    Oh bah merde alors. Il suffisait d'y penser. Si ça, c'est pas un coup d'bol.

    "PREUMS POUR L'AVOIR DANS MON EQUIPE !"



    Dernière édition par Rockfor Egry le Mer 1 Aoû 2012 - 18:21, édité 2 fois
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    La rangée de fenêtres filtrant le soleil baignait la pièce de la chaude lumière de fin d'après-midi. Le brouhaha du professeur tourbillonnant au tableau avec une énergie inconcevable finissait d'endormir les élèves. Affalés sur leur pupitre les plus près des carreaux rêvassaient, le regard perdu dehors, a de fantastiques aventures dont ils étaient bien sûr tous les héros. Le reste des chérubins, moroses quant à la placide atmosphère qui régnait depuis trop longtemps, se contentait d'envier ceux qui avaient l'opportunité de laisser divaguer leur esprit à la vue d'une mouette. L'enseignant portait à bout de bras sa classe amorphe. Ou du moins c'est ce qu'il tentait de faire, recourant à de pitoyables moyens pour intéresser, faute de mieux, le premier rang. Quand il vit Bérénice, tête de classe à lunettes austères et couette désuètes, en train de voir jusqu'à quel point elle pouvait s'enfoncer son crayon dans le nez ; il y eut comme un malaise. Il concentra alors tous ses efforts, s'efforçant de se rappeler toute la détermination perdue qui avait bercé ses jeunes années, et fit ce qu'il ne fallait en aucun cas faire dans une telle situation. Il posa une question à la classe.


    "Si mon voisin a quatre autruches, qu'il en achète trois et m'en vends deux. Combien d'autruches lui reste-il ?


    -ENVIRON TREIZE ! AVEC UNE VARIATION DE PLUS OU MOINS 3 !"



    La moitié d'une fesse en équilibre précaire sur la chaise qu'on lui avait donnée, Ging était obligé de courber la tête s'il voulait rester dans les limites de la salle comme on les avaient prévues à l'origine. Seulement sa douloureuse position ne l'empêchait pas de répondre, certes une telle connerie que l'instituteur en venait à se demander s'il ne préférait pas que personne réponde, mais avec un tel aplomb que la vingtaine de gosses -les yeux brillants d'admiration- se mirent à applaudir. Un sourire limite gêné gagna les lèvres du colosse qui, bien qu'il ne puisse plus bouger un orteil, tenta tant bien que mal de faire quelques courbettes de reconnaissance.



    "MERCI, MAIS C'ETAIT FACILE ! BWAHAHAHA ! QUESTION SUIVANTE !
    -Euh... Rappelles-moi ce que tu fais là ?
    -JE REPONDS AUX QUESTIONS !
    -Et quel âge as-tu au juste mon enfant ?
    -ENVIRON TREIZE ! AVEC UNE VARIATION DE PLUS OU...
    -Nan mais ouvrez les yeux enfin ! Il est évident qu'il n'a pas sa place ici ! Il a de la barbe ! Et en plus quatre plus trois moins deux ca fait pas treize...
    -TA GUEULE BENERICE !!
    -Oui ta gueule Bénérice..."



    Alors que la veine frontale de la fillette était sur le point d'exploser, la cloche retentit soudainement. Ce qui coïncida à quelques nanosecondes près avec la sortie en fanfare des élèves lapidant leurs feuilles ici et là comme pour témoigner la reconnaissance due à la fin d'une harassante journée d'études. Même s'il fallait reconnaitre que celle-ci avait été quelque peu spéciale. C'est vrai que beaucoup avaient eu peur du nouvel élève ramené par Jimmy lors de l'épisode de la cantine, la cantinière elle-même ne cesserait de faire des cauchemars que dix ans plus tard, mais l'un dans l'autre -et surtout parce qu'il avait fait forte impression à ces persécuteurs d'écoliers plus âgés- il avait distillé une euphorie tout au long de la journée partout où il était passé. Jimmy ne regrettait rien. Et ce serait avec un réel plaisir qu'il l'accueillerait demain.



    "Demain, Ging, on jouera aux capitaines pirates !
    -BWAHAHA ! J'Y AI JOUE QUAND J'ETAIS GOSSE. J'ETAIS LE MEILLEUR !
    -T'avais combien de membres dans ton équipage ?
    -UN SEUL ! MAIS C'ETAIT MOI, ALORS CA DEVAIT COMPTER TRIPLE !
    -Mais il faut des compagnons qui te suivent aveuglément si tu veux être un vrai capitaine !
    -MOI J'AI TOUJOURS ETE SEUL ! J'AI JAMAIS EU DE PROBLEMES !
    -Mais il faut des compagnons si tu veux être un vrai capitaine !
    -Béhéhéhéhéhé ! En fait, il sait pas y jouer !
    -SI JE SAIS JOUER !
    -Ecoutes, Ging. L'important pour un capitaine c'est d'avoir des membres en qui croire. Et si tu crois en eux, alors ils croiront en toi.
    -Béhéhéhéhé, te fatigues pas, il sait même pas compter ! Personne ne voudrait de lui comme capitaine !


    ______________________________________________



    Un dernier rayon de soleil chatoyait la mer lapis-lazuli de South Blue. Ging déambulait au bord des quais. Il trainait des pieds et la dernière remarque de Bérénice repassait en boucle dans son esprit. Le géant avait tendance à prendre les choses un peu trop à coeur, et si jusqu'ici l'idée de devenir un dirigeant de forbans pour écumer les mers ne lui était jamais venu à l'idée, il ne pouvait à présent plus penser à autre chose. Son raisonnement, à compter qu'il en avait bel et bien un, était comparable à celui des gosses avec lesquels il s'entendait à merveille. Il suffisait qu'on lui dise qu'il ne pouvait pas avoir un équipage pour que cela lui saute à l'esprit comme un clochard saute sur un jambon. C'était clair maintenant. Tout ce qu'il manquait à ce colosse de trois mètres pour qu'il s'épanouisse était une poignée de membres marginaux et hauts en couleur. Et ça, Ging savait où les trouver.



    ______________________________________________


    "PATRON ! A BOIRE ! ET DES MEMBRES D'EQUIPAGE !"
    -Ha je suis désolé, il va plus nous rester de membres d'équipage. Un gars s'est pointé taleur et nous les a tous pris.
    -FAIS CHIER ! JE SUIS SUR QUE C'EST ENCORE UN COUP DE CETTE BERENICE !
    -Pour moi ce sera comme d'hab Denis.
    -Tiens ! Je te croyais en garde sur Games Wonderland toi.
    -Je viens de démissionner. Y'a eu un arrivage de gars marginaux et hauts en couleurs. J'en pouvais plus.




    Et l'on ne sut même pas si c'était le destin qui souriait à Ging ou l'inverse...

    ______________________________________________


    Après avoir passé une heure à engueuler l'ex garde de la prison comme quoi "le nord n'était pas une direction et que s'il s'évertuait à l'induire en erreur il allait pas tarder à se manger des tartes", notre héros regagna enfin les quais avec un chemin tracé. Il fallait atteindre l'ilot où siégeait l'imposant baraquement dont les projecteurs éclairaient l'affiche sur laquelle on pouvait lire "Games Wonderland" à plusieurs kilomètres. Ensuite ce serait tout droit. Il ne pouvait pas se perdre qu'on lui avait dit. Dans une autre occasion il aurait pris ça comme un défi et se serait perdu en mer pour quelques jours avant qu'un chalutier ne vienne le repêcher par miracle-qui-s'explique-parce-qu'il-est-le-héros-de-l'histoire. M'enfin l'heure n'était pas aux habituelles conneries qui caractérisaient le personnage. Un faux pas, un temps mort et cette Bérénice se foutrait de sa gueule demain matin. S'agissait alors de pas déconner. Arrivant sur les quais, le colosse vit une barque contenant un tonneau en bois. Ni une ni deux, il s'en empara.


    La plupart des gens serait monté dans la barque. Mais Ging était un original. Lui monta dans le tonneau. Ce ne fut pas pour ça qu'il oublia la chaloupe, même s'il ne l'avait pas prévue pour un éventuel retour avec les compagnons qu'il était parti chercher. Ôla non. C'était pas le genre de la maison de réfléchir auta... c'était pas le genre de la maison de réfléchir en fait. Deux raisons évidentes faisaient que notre protagoniste appartenait à la ô combien rare catégorie des personnes qui rentrent dans un baril pour ramer avec une barque. La première concernait sa taille. Tout le monde -et Brih vous le confirmera- n'avait pas le physique adéquate à l'entreprise d'une telle connerie. Ce qui me fait venir à la seconde raison. Précisément. La connerie. Puisque même parmi ceux possédant la physiologie requise, peu tenaient l'expérience. Par soucis du ridicule ou de rester en vie, une telle idée ne germait pas dans l'esprit du commun des mortels. A Ging, en revanche, cela paraissait naturel. Si bien qu'on jurerait qu'il avait fait ça toute sa vie. Ses puissants bras brassaient alternativement des litres d'eau à droite et a gauche avec un rythme effréné qui ne démordait pas une seconde. A chaque coup, c'était la mer toute entière qui tremblait. Elle non-plus n'avait l'habitude d'une telle scène. Mais le résultat parlait de lui-même. En quelques minutes à peine le géant était repéré par les gardes d'entrée. Dès qu'il le comprit son sang ne fit qu'un tour. Il arrêta de penser -ce qui ne relevait pas réellement de l'exploit pour lui. Son bras s'arqua. Et les gardes eurent juste le temps d'entendre un sifflement avant que l'embarcation ne leur fasse sérieusement de l'ombre. Mais c'était pas l'ombre le problème. Le problème c'était plutôt la barque qu'ils ne purent éviter.



    Et c'est à peu près là que les choses se mirent à déconner.



    Même si le fabuleux lancer du lion avait fait mouche, assommant sur le coup deux gardes incapables de donner l'alerte ; le fracas du bois contre des débiles l'avait fait pour eux. Branle bas de combat. En outre, Ging qui franchement n'y croyait pas vraiment quand il avait expédié le seul moyen de retour sur le petit personnel, remua comme un gosse euphorique. Un poil trop d'ailleurs. Il tomba à la renverse et fut happé en un instant par les puissants courants entourant la prison. Ceux-cis n'eurent besoin que de quelques secondes pour le propulser au sein de la prison, là où des dizaines de gardes armés l'attendaient fusils au poing. Où du moins ils auraient dû. Mais le remue-ménage de tout à l'heure, allié à la paranoïa maladive des maîtres des lieux, avaient attiré la quasi totalité des geôliers pour faire face à cette menace invisible ayant déjà eu raison d'au moins deux d'entre eux. Qu'à cela ne tienne, notre capitaine en devenir clamerait haut et fort que cela faisait parti de son plan ! Ne sachant pas quand le jour allait se lever, il n'hésita pas et enfonça la première porte qu'il vit. Puis la suivante. Et celle d'après. Ensuite il prit à gauche. Encore à gauche. Il traversa le couloir. Revint dans l'autre sens. Pris à droite. Puis réalisa qu'il était paumé. C'est alors qu'il vit un garde sortir d'une énième porte. Il avait l'air pressé et maudissait sa vessie l'empêchant d'assister à un match exceptionnel. Ging ne comprit pas tout. Mais cela ne le dérangeait outre mesure d'habitude. Quand il réalisa enfin sa présence.





    "C'est... C'est toi le type que tout le monde recherche ?! A L'AIDE DIRECTEUR ! JE L'AI TROUVE !
    -NE TE METS PAS EN TRAVERS DE MA DESTINEE !"
    que lui gueula notre héros en lui encastrant le pif de son poing disproportionné pour lui-même l'encastrer dans la porte volant en éclats.


    [BAM]



    Ging, qui jusqu'ici ne devenait capitaine que pour impressionner une fillette, observa un par un ceux qui partageraient ses aventures.



    "MAGNEZ VOUS LES GARS, LE SOLEIL VA PAS TARDER A SE LEVER.



    Et il comprit pour quoi il était né.
      [Je dédie ce post à Eduard Khil et Robin Gibb, que des ornithorynques célestes veillent sur vous ; Oune boune post qu'il est mousicale. Correcteurs n'aimant pas cela, j'y vous renvoie au message "Avant tout" de mon primier post. Et désolé pour le long post. Ah, le code du fofo foire, ça fait un fond bleu foncé après, donc surlignez avec votre curseur mes bons (j'suis désolé, on peut malheureusement et apparemment pas remédier à cela, le prochain devrait aussi avoir du bleu sur une partie de son post.]

      Babette Icuilotite était comme le mur d'une maison en ruines. Même lézardée, même détruit, même depuis longtemps griffé par les plantes grimpantes de sa folie, il tenait bon, mieux il tenait debout. On avait beau le dénaturer par des insultes -graffitis puérils- l'oublier, le démolir petits bouts par petits bouts, il restait là. Éternellement fou. Confondre le génial Directeur de Games Wonderland avec un excentrique ou un doux dingue aurait été sous-estimer sa folie, ignorer les fentes qui comblaient son être et tomber volontairement dans les crevasses de bon sens qu'il n'avait pas. Dire qu'on ne broquait pas une brique de ses conneries un euphémisme et une perte de temps. Il sillonnait cependant dans sa bancroche caboche un pressentiment perçant peu à peu toute sa contenance enthousiaste : ces types-là n'étaient pas des Crumble Genica. Même si leurs cases en moins faisaient pâle figure face à son damier abandonné, ils n'étaient pas comme les autres. Eux avaient fait des conneries, de véritables conneries. L'esprit de la prison étant d'extrapoler -conduisant ainsi un sale garnement voleur à passer sa vie en cabane, car il aurait pu devenir ponte du grand banditisme ou un siffleur de poule ayant droit à perpet' parce qu'il aurait pu être responsable à postériori de la disparition du gallinacé- les nouveaux joueurs étaient bien entendu passé au crible des officiers de l'île-mitard.

      Entre un futur tueur en série violant, tuant femmes et enfants, dansant sur leurs cadavres en portant leurs scalps et en se tartinant de rouge à lèvres, un dictateur nain prônant comme seule valeur la force et réduisant en esclavage tous les plus bourrins de la planète pour son seul plaisir de taquiner les nuages (exterminant bien entendu tous les autres) et un volatile au pouvoir hypnotique inégalé, cible de toutes les tentations -faisant de lui l'égal d'une arme de destruction massive- le comble du danger selon les standards prévisionnels de Prevention Wonderland était déjà depuis longtemps atteint. Le problème était qu'en plus de ces trois gonzes là, il y avait encore un bon boulodrome derrière de psychopathes en devenir : une impératrice démoniaque réduisant toutes les races en esclavage pour ses seuls caprices, un taré arrivant à fissurer la réalité par ses vociférations véhémentes et entrainant des suicides de masses aux quatre coins du monde, ainsi qu'un nouvel Empereur possédant une soif inextinguible de pouvoir, se lançant dans une nouvelle entreprise destructrice pour ravir la place qui lui revenait selon lui de droit : celle d'un Dieu.

      Avec de pareils cas sociaux, le mur branlant qu'était la confiance du maître de Games Wonderland aurait dû se casser la gueule depuis longtemps, mais Babette n'était pas homme à se défiler, mais plutôt à aimer prendre à bras-le-corps les difficultés. Là où les autres voyaient des dangers sur pattes, lui voyaient des joueurs qui égailleraient son appétit ; et s'il fallait reconnaitre une chose au Directeur c'était bel et bien son talent de gourmet. Aussi, son intérêt allait crescendo tandis que les joueurs se mettaient en place dans la salle qui baignait dans l'obscurité et que lui se mettait devant ses escargophones en pensant devant sa fenêtre à ses nouveaux jouets.

      La bulle de son chewing-gum éclata tandis qu'il attendait et...

      Les Prisonniers. [Prevention "Games" Wonderland] 1624. 363363imgbabette
      ... tordu petit être étrange, les scissures de son crâne laissèrent s'épancher l'espace d'un bref instant, l'humeur de ses gubres pensées...
      ***
      Un salon faiblement éclairé par un feu vigoureux dans une cheminée ancienne. Un homme tranquillement assis sur un fauteuil lisant une revue pornographique avec des ratels et des unicycles. L'homme sursaute et se retourne, dévoilant un sourire charmeur dans un mouvement de tête pareil à une vague, se voulant odieusement classe. Caressant l'un des bouts torsadé de sa moustache et triturant sa barbichette de son autre main, le sourcil droit (sa droite, votre gauche) frétillant comme un gardon fraîchement pêché, alors que l'autre restait plat comme une plaine, il vous tint à peu près ce langage :

      « Bonjour ! Bonsoir ! Bonjour ! Je suis ce qu'on pourrait appeler "la conscience de Babette Icuilotite". Vous vous demandez sans doute pourquoi j'apparais devant vous, chers lecteurs. C'est enfaite très simple ! »

      Il tourna son fauteuil, dévoilant que si son haut était un classieux veston avec les initiales B & I, son bas était quant à lui un porte-jarretelles décorés de monocycles dont les selles représentaient divers pelages caractéristiques d'animaux. Puis, il croisa les jambes.

      « La mémoire de Babette étant ce qu'elle est, je me dois de vous aider kwézézézézézé, sinon vous n'y comprendrez rien. Ah ? Le porte-jarretelle ? Ne faites pas attention à ce genre de détails, mes bons, mes mignons, mes mirifiques petits liseurs, le jeu ne fait que commencer. Allez, jetons les dés pour savoir si cette intrusion dans la cervelle de Bab' va pouvoir se faire. Alea Jacta Est kwézézézézézézézé ! »

      Les dés à vingt faces roulèrent dans la pénombre dansante des flammes et affichèrent le score le plus haut à la grande satisfaction de la conscience de Babette. Il leva son regard sur vous et haussa les sourcils deux fois avec un sourire affable...


      ***
      FLASHBACK, 20 ans plus tôt.
      Julius Fucik ~~Entry Of The Gladiators

      La musique retentit, les lumières s'allumèrent, les rideaux s'évanouirent et le public apparut enthousiaste. Ils attendaient tous quelque chose, quelque chose qui se présenta sous un chapeau haut-de-forme. Lorsqu'il parla, lorsque le Monsieur Loyal dévoila dans un large mouvement des bras ses auréoles de sueur, puis la piste derrière lui et le fil métallique tendu dans les airs, ils restèrent tous pendus à ses lèvres :

      « Attention mesdames et messieurs dans un instant, on va commencer ! Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment, cinq-quatre-trois-deux-un partez ! Attention mesdames et messieurs dans un instant ça va commencer ! Ernesto Laforme va vous époustoufler avec son numéro unique, jamais vu, jamais zyeuté, il va amener le printemps dans vos cœurs ! Nous sommes le Cirque Sans Pareille et il se peut que vous soyez choqués de temps en temps, mais restez ! Restez, mes amis, ça vaut le coup leileileileilei ! »

      S'effaçant en montrant du bras le haut du chapiteau, les regards et les visages se tournèrent vers le funambule en redingote qui faisait des signes de main. Grimpant sur son monocycle, Ernesto Laforme -aka Babette Icuilotite- qui n'avait pas de barbichette à ce moment-là, mais une moustache en v, s'élança sur le fil, alors qu'on lui amenait le partenaire de son numéro : l'inoubliable Boris Orgne, le chameau borgne. Il faut savoir une chose sur les chameaux borgnes, c'est qu'en plus d'être aussi con qu'une meule -ou un meuble pour mettre un peu de consonne dans tout ce bordel- les pauvres n'étaient pas pourvus d'assez de réflexion pour s'enticher d'une quelconque forme de compréhension ou de prévision, n'en déplaise à certains amoureux des bêtes qui les imaginaient plus intelligents que leurs compères dromadaires. Car, si en effet deux bosses valaient peut être mieux qu'une, leur cerveau était aussi lent que leurs congénères et heureusement pour Ernesto, aussi facilement influençables. Le boulot du camélidé était simple : il devait attendre le signal du dresseur pour que, quand il eut fini son numéro d'équilibriste-jongleur avec des rames et des chaises, Boris tienne son dos et sa croupe prête à le recevoir lui et son monocycle, le but étant ensuite de faire des loopings grâce à l'espace entre ses deux bosses, puis à s'arrêter en équilibre -en faisant le poirier et en tenant par la force de ses jambes son moyen de locomotion- sur la plus éloignée d'entre elles avant de se propulser en l'air, d'effectuer un magnifique salto et d'arriver dans la même position sur la bosse de devant.

      Malheureusement, comme dit précédemment, les chameaux borgnes n'étaient pas pourvus d'une réflexion suffisamment développé pour leur permettre d'appréhender quelque chose, aussi quand Ernesto Laforme après avoir lissé sa gracieuse moustache en v s'élança de son fil vers lui, Boris Orgne n'aurait jamais pu prévoir qu'il causerait un traumatisme pour des centaines d'enfants qui perdurait pendant toute leur vie, tant et si bien qu'ils ne pourraient jamais regarder en face tout animal habituel des cirques. Pour toute une génération, leur vie aura basculé ce soir-là et ce n'est qu'au bout de moult séances de psy qu'ils pourraient enfin s'écrier : "monsieur, madame, j'étais là, j'ai tout vu. Et j'aimerais bien cette sucette s'il vous plait pour faire passer le goût du vomi qui va bientôt arr-BLEUEUEUUEUEUUAUAAARG".

      Le choc de ce souvenir, même vingt ans après faisait en effet remonter le petit-déjeuner de tout à chacun, tellement l'expérience avait été horrible... imaginez-vous sous la splendide musique du chapiteau aller trop vite pendant votre looping et monter trop haut. Imaginez, juste imaginez -ça y est Martine, tu y arrives ?- aller si haut que vous niquiez le chapiteau avec votre moustache que vous avez à tel point ciré (d'où l'expression "tu m'as tellement ciré la moustache que j'en coupe du beurre" qui est devenu populaire des natifs de South Blue) qu'elle en est devenue dure. Suite à cela, imaginez que le fil métallique mal foutu se détache et vienne fouetter le popotin du chameau borgne qui se met à courir dans les gradins et à piétiner les gens tout en blatérant horriblement, offrant aux spectateurs une image qui restera gravé dans leur mémoire : celle de Boris Orgne le chameau borgne meurtrier, la bave aux lèvres, le cul rouge, un monocycle -car il a bien fallu à un moment qu'Ernesto redescende- coincé en sandwich entre le funambule et Mr. Loyal (qui passait malheureusement par là) dans un endroit peu prévu à cet effet (peu et non pas, parce qu'il y a toutes sortes de gens dans la nature) et droits comme des I. De petits plaisantins vous affirmeront par ailleurs que de cette soirée où l'on a beaucoup blatéré, on a aussi beaucoup déblatéré, notamment sur l'angle intéressant que formait les jambes tendues d'Ernesto et du Mr. Loyal ou bien sur quelle portion du monocycle était rentré dans le...

      BACK IN TIME.

      « Directeur, pourriez-vous arrêter de nettoyer la vitre s'il vous plait ?
      - Kwézézézézé, j'étais dans mes pensées mon cher Hodor, mais vous avez bien raison, car APRÈS TO-
      - C'est vous le directeur, Directeur.
      - Hodor, diapason de chanterelles, vous m'avez volé ma réplique, vous m'avez pourri mon moment, vous avez ôté tout ce sens à ce running gag !
      - Pardonnez-moi Directeur.
      - Mon cher, mon merveilleux, mon fidèle Hodor kwézézézézé, c'bien parce que c'est vous ! Bon, c'pas tout ça, mais il va falloir commencer ce match, faisons les entrer. »

      Hodor et Babette sortirent tous les deux une clé d'un compartiment caché dans la selle de leur monocycles, puis les insérèrent dans des emplacements prévus à cet effet dans la console de commande qu'il y avait devant eux. Un doux chuintement caractéristique se fit entendre et le café des deux officiers de Prevention "Games" Wonderland sortit de trous à côté des places des clés.

      « Kwézézézézé, j'adore ma prison. Bon, appelez les gardes mon bon Hodor, il nous faut un mirifique, magnifique, fantastique spectacle à regarder pour faire passer nos cafés kwézézézézézé ! On va un peu les faire bosser les larbins, ça leur donnera du muscle d'ouvrir les portes manuellement kwézézézézézé ! »

      ***
      Écris sur et inspiré par ça.

      Le Montagnard était aujourd'hui un homme comblé. Toute sa vie, il avait adoré les enfants, mais à part à l'orphelinat qu'il avait lui-même construit, Snowtown, c'était bien la première fois depuis longtemps qu'il avait sous sa garde une flopée de bambins. Dans l'obscurité, alors qu'il ne voyait pas son partenaire et qu'on lui collait quelque chose sur la ganache dont il ne savait rien, Robb Lochon sentit son cœur de papa se gonflait. Bouillant, excité, il sautillait sur place dans le noir, lançant des uppercuts et des crochets dans l'vide, sentant son énergie s'élevait à des hauteurs jamais atteintes. Des bambin-furoncles qui ne manqueraient pas de lui concasser les noix ? Qu'à cela n'tienne ! Il allait leur montrer comment il traitait les gamins récalcitrants et chieurs ! Arrêtant les mouvements de boxes, le Daddy Cool partit cette fois-ci sur des enchainements de larges mouvements du plat de la main, s'entrainant d'avance aux fessées qu'il allait donner, se remémorant tous ses souvenirs de lutte contre la marmaille. Les heures de couches sales défilèrent, les cris stridents vrillèrent à nouveau ses oreilles et les caprices fouettèrent encore sa patience, mais le papa tint bon ! Envers et contre tout, il répétait inlassablement ce mouvement salvateur : la Fessée ! Il avait déjà commencé tout à l'heure avec le p'tit gars de sa cellule et ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. La Fessée, n'en déplaise à certains citadins couillons un peu hippies était le seul moyen de survivre face aux incessantes conneries enfantines. Elle seule était capable de permettre la victoire de la parenté dans la lutte sans fin qui les opposait aux mioches depuis la nuit des temps.

      L'histoire de la lutte était parsemé de coups d'putes des deux côtés et on ne savait plus trop qui avait commencé depuis l'temps, mais chaque parti se renvoyait la faute comme un ballon tout rond et tout joli. A l'image abs(-)con de la question fondamentale de "la couche ou le caca, qui était arrivé en premier ?" -personne ne savait après tout quel était le vainqueur sortant, les plus éminents membres des ministères parentaux cherchent toujours la réponse, certains avançant que la couche en peau d'bestiole servait de vêtement pour les gamins de toute façon à une époque reculée ; les pantalons étant pour les grands- leur combat s'était depuis longtemps perpétué sans vraiment de raison. Mais chaque camp continuait inlassablement, les uns inventant les poussettes, les autres répliquant avec l'envie chiante d'être porté même à un âge avancé, les parents enchaînant avec le pouvoir fatiguant et excitant de l'école, les enfants poursuivant avec l'idée de l'école buissonnière. Leur duel était sans merci et sans répit, mais il allait aujourd'hui remporter une victoire importante. Il était l'heure de se lever et de s'ériger contre le monde et ses conventions à la con ! Ce combat, ce jeu, il allait le remporter, sortir de cette prison avec les mioches et entamer le début de sa légende. La ceinture du meilleur papa de l'univers ne resterait pas longtemps sans possesseur, foi de Montagnard -et la foi d'alcooliques amateur de frometons et de lardons n'était pas à sous-estimer ! Que les beignes pleuvent.

      Tapotant du pied devant la porte qui entreprenait de se lever, la lumière artificielle des lampes commença à baigner doucement la pièce et l'équipe des canards. Lentement, mais sûrement, le jaune des lampes dansa sur leur corps, dévoilant leur physionomie et leurs magnifiques excroissances. Alors, Rockfor Egry et Robb Lochon entrèrent dans le stade, première équipe présentée, leurs becs de canards rutilants de classe. Le Docteur découvrit à ce moment-là son coéquipier -le fameux garçon endimanché qui maintenant qu'il s'en souvenait avait un beau jour partagé une aventure avec lui- gamin un brin parvenu, mais qui, il le savait, ferait mieux que jouer à la bourgeoise coincée. En face apparurent les divers équipes, les divers marmots vus précédemment. Observant tour à tour leurs mines et leurs façons, le Papa sourit -sourire obombré par son nouvel appendice buccale- car si en ce beau jour de 1624, ils s'étaient rencontrés, c'était bel et bien pour une raison. Le Destin était rieur, mais surtout, il était l'instrument de l'Histoire le plus imprévisible.

      Et si l'Histoire elle-même ne laissait rien au Hasard, le Destin, petit fils de pute patenté, aimait bien marcher sur les plates bandes de sa maîtresse avec ses gros souliers. Il avait fait en sorte de faire s'entrecroiser des mordus d'la calebasse des années auparavant pour les rassembler en une seule fois dans un établissement aussi barré qu'eux. En effet, on ne pouvait se tromper sur le fait que seul un coup de pouce bien foireux d'une entité supérieure avait pu amener tant de personnalités volcaniques au même endroit ; le seul endroit -comme par hasard- prompt à faire exploser tout le potentiel de sociabilité instinctive qui naissait en chaque individu espérant survivre à une expérience commune dans un lieu inhospitalier. Bref, le seul endroit sans doute au monde où un médecin bourrin s'autoproclamant père du monde entier, un nain ingénié-chieur et tout sauf mou pouvaient, même après plusieurs coups échangés se liaient d'amitié. Le seul endroit au monde où un canard sachant danser et (parfois) parler pouvait rencontrer un autre type porté sur la bougeotte du croupion, le seul endroit au monde où une peste orgueilleuse et égocentrique pouvait briller accompagné, le seul endroit au monde où un gros lard blasé jusqu'à la graisse (n'espérez pas atteindre l'os sincèrement, même un possesseur du Haki Royal ne présenterait pas assez de volonté pour cela) retrouvait foi dans les plaisirs simples. Le seul endroit au monde où un mégalomane chapeauté pouvait accepter la destinée grandiose des autres.

      Oui, le Destin aimait mettre son grain de sel partout.

      Et comme signe de reconnaissance, elle avait dotée l'un des troufions présents d'un casque poivre et sel...

      - Que le match... COMMENCE !

      Et en tant que bon Montagnard, la salade de gnons salée, c'était une de ses spécialités.

      ***

      « Que le match... COMMENCE !
      - Et c'est en effet un match d'anthologie qui s'annonce Directeur... lâchez ce torchon nom d'une marmelade aux patenôtres boueux !
      - Kwézézézézé, c'est vrai, JE SUIS PAS UNE BONNICHE KWEZEZEZEZEZE !
      - Directeur, le match. Oh, regardez cela commence Directeur. Hey, BORDEL DE CLAFOUTIS PÉRIMÉS AUX CÈPES, LE MATCH !
      - Kwézézézézé, désolé, désolé, désolé. Alors, oui, en effet ça commence kwézézézézé ! Après la mise en jeu, un canard a toute suite sauté sur la balle -alias Brih Demau- pour s'en faire un perchoir, mais, kwézézé, il a finalement préféré taper dans sa tronche avec une splendide technique de dégagement : LE NINJA STYLE KWEZEZEZEZE !
      - Oh, mais ce n'est pas fini Directeur. Sa coéquipière de l'équipe des lapins -Rhyne Ovalie- s'élance elle aussi à sa suite et amplifie le coup de son adversaire à l'aide d'un nouveau coup de pied. La Brih-ball file à toute vitesse vers les buts de l'équipe des éléphants. Comment Munster et Fonduslip, les frères siamois, vont-ils arriver à empêcher cette équipe de marquer ?
      - En... PAR LE SAINT JEU DE PETITS CHEVAUX DE SENGOKU LE BOUDDHA, VOUS AVEZ VU CA HODOR, VOUS AVEZ VU CA ? EST-CE QUE VOUS L'AVEZ BIEN VU ?!
      - OUI JE L'AI VU DIRECTEUR, CE BELLY BELLY GOALIE EXÉCUTÉ PAR LA FRATRIE A EXPULSÉ BRIH DEMAU A L'AUTRE BOUT DU STADE, OH MAIS QUELLE TECHNIQUE PAR MES AÏEUX, QUELLE TECHNIQUE. »

      ***

      Lorsque le Destin vous fonce dessus, vous l'accueillez les bras ouverts. Cependant, lorsque le Destin se trouve être un nain en armure métallique super teigneux propulsé à une vitesse bien plus rapide qu'un boulet de canon, il n'y a qu'une réaction possible à cela.

      Vous souriez au Destin, fermez les yeux en haussant les sourcils de dépit et VOUS LUI FAITES UN GROS BRAS D'HONNEUR A CET ENCULÉ !

      Le paternel s'avança de quelques mètres, puis leva l'une de ses jambes de manière à faire un grand écart vertical pour la reposer violemment sur le sol, manège qu'il réitéra avec son autre papatte. Tu veux pas faire de sieste petit merdaillon ? ON VERRA SI TU RÉSISTES A MA FAÇON D'TE BORDER !

      Pendant que la Brih-ball se rapprochait dangereusement, le Destin, un peu vexé de s'être vu coller un majeur dans l'oignon décida qu'il était temps de balancer un de ses meilleurs hérauts -le genre gros calibre d'envergure- pour venir tout foutre en l'air. C'est ainsi qu'on entendit un gros

      [BAM]

      suivi d'un "PREUMS POUR L'AVOIR DANS MON ÉQUIPE !" et d'un "MAGNEZ VOUS LES GARS, LE SOLEIL VA PAS TARDER A SE LEVER.", ce à quoi notre Daddy Cool répliqua, tandis que tout le monde était concentré sur le nouveau venu : «DADDYYYYYY... TOURNIQUEEEEEEEEEEEET ! »


      Pour comprendre cette interjection tonitruante, revenons en arrière d'une minute voulez-vous (et si vous voulez pas et bah c'pareil, non mais oh !).

      FLASHBACK, une minute plus tôt.


      Alors que le bruit d'un poing détruisant une porte rugissait, le Montagnard fièrement campé sur ses jambes attendait la Brih-balle un sourire en coin sur la tronche et la mine patibulaire. Il tenait ses bras devant lui, les doigts velues de ses mains légèrement recroquevillés.

      FLASHBACK, trente secondes plus tôt.


      Il entendit gueuler Rockfor derrière lui un truc qui semblait dire qu'il connaissait le type qui avait fait ce bruit, puis vit débouler un grand garçon qui s'annonçait bien sympathique et en pleine forme -ça changeait de l'obésité du type attifé en éléphant et de la maigreur maladive de l'endimanché rigolo à côté de lui. Enfin un bambin en pleine santé, ça faisait plaisir !

      FLASHBACK, vingt secondes plus tôt.


      L'impact aurait dû être assourdissant. Il aurait dû cueillir Robb au bide, le faire vomir ses entrailles et, telle une torpille, le propulser dans leur cage, la force de la vélocité pure brûlant les semelles de ses bottes et les éparpillant en miettes aux quatre vents. L'attaque aurait dû percer le filet et le faire heurter violemment le mur derrière, mais ce n'est pas ce qui se produisit.

      Parce qu'au moment de l'impact, Robb Lochon ne chercha pas à renvoyer Brih.
      Parce qu'au moment de l'impact, Robb Lochon attrapa ce qui dépassait -bras ou jambes, il ne sut jamais vraiment- et tourna sur lui-même.

      FLASHBACK, dix secondes plus tôt.


      Oui, il tourna sur lui-même. Sans s'arrêter. Le nouveau venu gueula quelque chose qui prouvait qu'il allait les aider.

      Et Robb Lochon continua de tourner sur lui-même, sans faiblir, accélérant même.

      Alors, Brih Demau qui avait été enchanté d'être un ballon finit par quitter le jeu.
      Parce qu'enfin Robb Lochon consentit à le lâcher tout en gueulant lui aussi quelque chose. Quelque chose qui parlait d'un jouet d'enfant.

      BACK IN TIME.


      La Brih-ball fusa -on ne pouvait pas dire "se dirigea" vu la puissance et la vitesse à laquelle elle allait- vers la vitrine où étaient les officiers de Games Wonderland et l'explosa en mille morceaux, avant de provoquer un nuage de fumée et un gargantuesque bruit qui offrit de menus secousses.

      Et comme un symbole de la liberté retrouvée, une mince fissure zébra le mur qui arborait la vitre et bien qu'elle semblait ridicule, elle était la preuve qu'à chaque fois que les L.I.O.N's passeraient dans un endroit, leur empreinte y resterait.

      « Le jeu est fini. C'EST MOI QU'AI GAGNÉ !»

      Visiblement ici, quelqu'un ne connaissait pas les règles du football.

      ***

      Comme pour lui donner raison et comme pour montrer que le Destin était de leur côté, à l'entrée de la prison, les lettres fixées une par une de l'enseigne "PREVENTION WONDERLAND" tombèrent les unes après les autres.

      Sauf quatre.

      Le T s'était retrouvé à l'envers et avait perdu un morceau.

      Désormais, on pouvait lire sur la face sombre de la prison en lettres d'or : LION.

      ***

      Robb avait retiré son appendice de canard et la main en visière observait le nuage de fumée qui émanait du rectangle qui représentait autrefois une vitre. Il ne doutait pas que Brih avait survécu -car cela se voyait tout de suite que ce petit bonhomme en avait dans le pantalon-, mais il ne fallait pas négliger le fait que sa vitesse l'avait sans doute bien démoli. Pour rendre à Robb ce qui était à Robb, il fallait quand même avouer qu'additionner la frappe du pied du canard + celle de Rhyne + la technique ventrale-retour-à-l'envoyeur-trampoline de Munster + y ajouter la force centrifuge + sa propre force était sacrément taré et avait pour résultat de sacrément douiller du cul pour quiconque se prenait Brih dans la poire ou pour le pauvre lui-même. Comprenant cet état de fait, le Papa se laissa alors à exprimer son inquiétude à haute voix.

      « Bwo ho ho, j'l'ai bien lancé là, il a intérêt à faire la sieste le garnement ! »

      Oui, Robb était maboul, peut être même plus que Babette Icuilotite, ses priorités n'étant visiblement pas celles d'un père normal. Pour résumer, il fallait que :

      1. Il fasse dormir Brih.
      2. Qu'il retrouve ses affaires et notamment sa magnifique pelle.
      3. S'échapper de la prison avec les autres.

      Ah, pardon, il y avait une rectification à faire à présent.

      1. Il fasse dormir Brih.
      2. Qu'il retrouve ses affaires et notamment sa magnifique pelle.
      3. S'échapper de la prison avec les autres.

      ***
      On n'y voyait goutte et Babette en se relevant péniblement se rendit compte aussitôt de deux choses :

      - premièrement, il n'était plus sur son monocycle.
      - deuxièmement, en se hissant sur la console, il avait appuyé sur le gros bouton rouge marqué avec une mouette souriante.

      Le bouton rouge qui libérait tous les pièges jeux de Games Wonderland en une fois et qui ouvrait toutes les pièces et cellules.

      Oh punaise ça sentait l'sapin.

      « Hodor, Hodor, Hodor, camprelune de feu follets, où êtes-vous ?

      Dans la nuit qu'avait engendré l'irruption plus que fracassante de Brih Demau, personne ne répondit à Babette Icuilotite.

      - Kwézézézézézé, je suis seul, seul, seul... kwézézézézézézézé, mon bon Hodor, mon fidèle second, mon merveilleux poto, j'ai besoin de vous... ME FAITES PAS FAUX BOND OU J'VOUS PRÉVIENS QUE JE LUSTRE UN TRUC !!!

      Le silence lui tint lieu de réponse.

      La chose à savoir avec Hodor Despiais, c'était qu'il avait toujours été un Marine fidèle et obéissant, mieux, il le faisait avec un respect discret qu'on trouvait chez bien peu de soldats. Cependant, à un moment de sa jeune carrière, Hodor avait remarqué qu'on ne pouvait pas toujours suivre les ordres aveuglément. Fort de sa situation prometteuse, l'amoureux des tigres s'était porté volontaire pour le projet ambitieux de Prevention Wonderland. Et voilà cinquante ans à présent qu'il avait servi dans ce lieu qui avait su lui donner toute l'aventure d'un gradé d'élite parti sur GrandLine et un meilleur ami.

      Meilleur ami qui avait désespérément besoin de lui à cet instant.

      Ce ne fut donc pas la fidélité d'Hodor en son Directeur qui lui fit dresser sa silhouette mastoc et le fit surgir des ténèbres, mais bel et bien son amitié pour cet emmerdeur complètement fou.

      - Si vous osez lustrer encore quelque chose, Directeur, sauf votre respect et notre amitié, je vous fais bouffer vos binocles.
      - Kwézézézézé, HOOOOODOOOOR ! Vous êtes vivant ! Vous allez bien ! Vous êtes à peine blessé !
      - Que faisons-nous Directeur ?
      - Kwézézézé, on quitte la baraque et on va se mettre à l'abri, j'ai appuyé sur le gros bouton rouge.
      - Directeur, vous l'oubliez sans doute, mais nous avons enlevé tous les pi- les jeux, je veux dire, à cause du budget. Il ne reste plus que le chamboule-tout géant, si nous passons par la sortie du personnel, nous devrions pouvoir nous échapper -nous et les autres gardes- avec les barques.
      - Kwézézézé, bon plan cher Hodor. Ah, vous avez votre monocycle intact ! Kwézézézézé, laissez-moi monter sur votre bon, votre fort, votre musculeux dos ! »

      Et sans attendre la réponse de son second, Babette se hissa sur son dos et s'agrippa avec une force étonnante vu son gabarit. Prenant un escargophone avec eux, ils quittèrent aussitôt la pièce, non sans avoir contourné de la plus grande distance possible le point d'impact qui laissait voir petit à petit la silhouette petite et trapue d'un nain sectaire...

      ***

      Naturellement, les prisonniers avaient rejoints le grand type qui avait déboulé dans la prison pour les sauver, comme s'il était un aimant. Certes, un aimant un brin gueulard, mais un gars à qui on sentait qu'on pouvait faire confiance quand même. Après que tous se soient présentés de divers façons différentes, Robb tapota -en levant un peu ses talons du sol- son épaule en lui lançant un jovial :

      « Coucou mon canaillou, j'suis Robb ! Toi, ça s'voit que t'as été bien nourri et bien élevé, mon p'tit gars ! Merci d'venir nous aider bwo ho ho ! A PARTIR D'AUJOURD'HUI, CONSIDÈRE-MOI COMME TON PAPA ! »

      Il avait bien répété la même chose à tous les gens présents -oui, même à un canard- et avait même gratifié la jeune fille (qu'il savait se nommer Rhyne grâce à la présentation faite par le directeur de la zonzon) d'une autre remarque, en bon père qu'il était :

      « JEUNE FILLE, CACHEZ CES ROTOPLOS QUE JE NE SERAIS VOIR EN REFERMANT VOTRE PULL SINON JE TE FOUS UNE FESSÉE DONT TU TE SOUVIENDRAS SOIS EN SÛRE ! »

      ***

      Dans les recoins sombres de la prison, un bruit lourd réveilla Mimi la Chougne qui remarqua que la porte de sa cellule était ouverte.

      ***

      Quelque chose roulait vers Mr. Clic, quelque chose d'effrayant. Quelque chose qu'il connaissait et qu'il fuyait.

      L'ordre avait été donné de rejoindre les bateaux pour évacuer, car la situation était dramatique. Malheureusement, son bureau était le plus proche du stade où le match de footdwarf s'était déroulé, soit carrément à l'opposé de l'endroit. Heureusement, Mr. Clic "gardait" le moral et riait de bon cœur :

      « CLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAKCLAK ! »

      ***

      Les cellules de Marduck Santiago, Josie Brackass, Arthur Chitronnade, Benzen Montgomery Benzen étaient vides.

      Personne n'aurait pu savoir où ils erraient, tandis que la menace du chamboule-tout infernal se rapprochait dangereusement de tout à chacun, enfin, personne...

      Tout le monde savait bien que Marduck était allé aider son vieil ami le cuisinier.

      ***

      Doctor Who OST ~~ The Majestic Tale (Of A Mad Man in A Box) / Robb's Theme n°1

      On dit souvent que pierre qui roule n'amasse pas mousse et si les Pirates préféraient certainement plus sa déformation en tant que "bière qui roule perd toute sa mousse", il fallait bien dire que la situation se prêtait plutôt à l'expression originale. Car, le chamboule-tout infernal était, à l'instar des pièges vus dans les Escargofilms des aventures d'Ohara Jones, d'immenses pierres qui roulaient sans s'arrêter. On ne pouvait par ailleurs que remarquer que le seul véritable jeu dangereux qui restait à Games Wonderland était sans doute aussi le seul jeu en état de marche, simple à déclencher et ayant des scores de réussites assez élevés. Élevés dans les litres d'hémoglobine engendré par les nombreux écrabouillages s'entend.

      Et cette menace pointa enfin le bout de son nez dans le stade par les entrées des équipes, déboulant furieusement en guise de trucs à sprotcher partout.

      Mais un héros ne s'enfuit pas, un héros fait face.
      Robb Lochon croisa les bras, pensif. Était-il assez fort pour donner une fessée à une pierre ?

      Un sourire naquit sur son visage.

      Il n'y avait qu'un moyen de vérifier.

      Il gonfla les muscles de ses bras et s'élança dans une course puissante en gueulant un cri de guerre universel chez les paters :

      « C'EST PARTI MON KIKI BWO HO HOOOOOOOOO ! »

      Pourquoi faisait-il cela ? Parce qu'il était fou. Parce que c'était son Destin.

      Parce qu'il était un

      ***

      « UN PIRATE ! »

      Il n'y avait plus aucun garde pour faire taire Robert.

      ***

      Beaucoup s'accordent à dire que c'est ainsi que l'évasion des L.I.O.N's commença.

      Ils ont tort.

      C'est ainsi que la Légende des L.I.O.N's débuta.

      L'image bonus de fin :
      Spoiler:
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      - NINJA STYLE !
      - Oh bah putain t'as de la réserve le piaf !
      - Hyaaa !
      - La vache, même la gamine ! Bien joué petite !
      - BELLY BELLY GOALIE !!!
      - WAAAAAAAAAAAH PUTAIN CA VA VITE ! Oh merde merde, tu vas faire quoi toi ?!
      - DADDYYYYYY... TOURNIQUEEEEEEEEEEEET !
      - GWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
      [BAM]

      Et Brih Demau sombra dans l'inconscience.

      ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠

      Brih courait dans un grand champ de fleurs, vêtu d'une robe légère qui ondulait sous la caresse du frais vent d'été. Il ne savait pas très bien pourquoi il courait, ni pourquoi il était attifé de cette jolie robe bleue - alors qu'il avait toujours préféré le jaune ! Sans cesser de courir, il se mit à tourner sur lui-même, regardant tout autour de lui au rythme de ses enjambées folâtres, et s'aperçut que de grands feux s'allumaient de tous les côtés. Autour des feux dansaient des animaux, ici des canards, ici des lapins, ici des éléphants, levant bec, oreilles et trompe dans la joie d'une musique guillerette jouée par de malicieux farfadets. Brih trouvait cela très joli, mais il n'avait pas le temps d'aller les rejoindre ; quelque chose lui disait qu'il devait continuer à courir vers l'avant. Pourquoi ? Quelle étrange volonté lui commandait de détaler sans demander son reste ? Quelle puissance supérieure guidait ses pas ?

      - Bah c'est moi ! GRROÎÎNK !
      - Célestin ? T'es où ?
      - Juste au-dessus de toi ducon ! Gronhonhonhon !


      Le nain leva la tête et aperçut en effet le Célestin le sanglier géant, une de ses rencontres à Narwhal Rocks, qui courait tranquillement dans les airs en lui adressant un clin d’œil, un superbe cigare calé sous le groin.

      - Hey Célestin ! Viens donc voir par ici !
      - Nan, toi tu viens !
      - Allez descends !
      - Monte !
      - Descends j'te dis ! MAIS DESCENDS BORDEL !


      Célestin partit d'un grand rire, puis s'ébroua puissamment. Sa tête se changea alors en celle de Karadoc MacBeasty, le géant qui avait servi de père à Brih lors de son enfance à Erbaf. Voir la tête de son père adoptif raccordée à un corps de sanglier courant dans les airs avait assurément quelque chose de traumatisant. Heureusement, même après cette petite erreur de parcours anatomique, le chef du clan MacBeasty semblait avoir gardé un esprit exactement identique à celui que lui connaissait Brih.

      - Bah alors gamin, t'arrives pas à monter ? Kohohoho, c'est pas bien compliqué pourtant ! Il suffit de prendre une bonne im-pul-si-on !
      - C'EST MOI QUI T'AI APPRIS CE MOT, ABRUTI !
      - ON PARLE PAS COMME ÇA A SON PÈRE ! Oh et puis démerde-toi hein, on en reparlera quand tu seras arrivé à ma hauteur !
      - Tu verras ! Un jour je trouverai le Saint Lanceur de Nains ! Et il me lancera encore plus haut que toi !
      - C'est quoi encore ces conneries ?
      - Repahahaha, t'as bien raison, Brih de veau !
      - Non, c'est Demau, pas Deveau.
      - Ah non non, c'est bien des ris de veau, c'est comme ça qu'on dit, c'est moi le cuisinier ici !
      - C'est qui lui ?
      - Oh, j'ai oublié de me présenter sur un plat à tarte après quarante minutes thermostat sept ! Je suis Venèle D. Néécervy, maître-queux de niveau 9 sur Flab Island, et je...
      - FERMEZ VOS GUEULES GRRROOOAAARRRR


      La voix puissante, ainsi que le rugissement non moins puissant qui avait fait office de point final à la phrase, suffirent à faire trembler la terre et le ciel, soufflant le champ de fleurs pour laisser place à un désert de rocaille au sol fissuré. Sans demander son reste, l'hybride Célestin-Karadoc força l'allure pour filer à la verticale dans les cieux qui se teintaient d'inquiétantes nuées rouges, pendant que Venèle se changeait docilement en plat de spaghetti, qui rampèrent dans la poussière et disparurent dans les zébrures qui marquaient le sol. Brih n'avait plus sa légère robe bleue ; sa bonne vieille armure était de retour, rutilante comme s'il en avait pris un soin particulier juste avant un lancer de première importance. Sans jamais cesser de courir, il regarda droit devant lui pour identifier l'origine de ce subit changement de décor. Une crinière flamboyante répondit à son regard avec un éclat insolent. Un lion gigantesque se tenait couché devant lui avec majesté, les babines retroussées en ce qui semblait être un sourire étincelant. Sa gueule s'ouvrit sur des crocs aussi gros que Brih lui-même, et à nouveau sa voix profonde fit vaciller la structure même de l'univers.

      - ALORS COMME ÇA TU VEUX QU'ON TE LANCE PLUS HAUT QUE L'AUTRE MACHIN ? BAH, ÇA M'A PAS L'AIR SI COMPLIQUÉ. ATTENTION AU DÉCOLLAGE, BWAHAHAHAHA !

      Avant de comprendre ce qu'il se passait, Brih se retrouva complètement enfoui dans une énorme main aux coussinets léonins. Puis il traversa l'atmosphère, tutoya les nuages, taquina le soleil. La curieuse fusion Célestin-Karadoc, le chef de clan porcin, le sanglier d'Erbaf était juste devant lui à présent. Il allait bientôt arriver à sa hauteur... bientôt... encore un petit effort...

      Une pierre lui tomba sur la gueule.

      ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠ ♠

      - Aïe putain !

      Brih ne savait pas au juste combien de temps il avait dormi. Sûrement pas très longtemps, puisque tout le monde était encore à peu près dans la même position qu'au moment où il avait fait la connaissance approfondie du mur qui formait le fond de la loge des deux commentateurs sportifs – mystérieusement disparus, le match s'étant sûrement achevé au moment où la balle se trouvait hors d'usage. Le nain se releva tant bien que mal, jetant un regard autour de lui. Un pupitre de commandes, deux trois babioles dans un coin et... ses affaires ! Son marteau et le sac contenant ses outils d'ingénieurs étaient là, l'attendant bien sagement au milieu du fourbi qu'on avait calé dans un coin pour une raison totalement inconnue et dont tout le monde se contrefout. Il récupéra ses effets personnels, supposant que les autres machins – une pelle, un sac blanc frappé d'une croix rouge, un bougeoir grand format, deux sabres – appartenaient à la formidable équipe épique qui venait de lui envoyer du rêve, ou de l'envoyer dans le rêve, suivant la manière de voir les choses. Saisissant le tas à bras-le-corps, il boitilla vers la vitrine brisée et baissa les yeux vers la joyeuse bande qui se tenait en dessous, leur adressant un grand sourire.

      - GRRAHAHAHAHA, on peut dire que vous en avez dans le slibard, tous autant que vous êtes ! Puisque c'est ça j'vais être sympa, j'suppose que ce foutoir vous appartient, servez-vous !

      L'ingénieur balança les divers objets en vrac au sol, avant de sauter à son tour. Robb Lochon ramassa prestement la pelle et le sac de fournitures médicales, Rhyne Ovalie se jeta sur les sabres, tandis que le tandem Munster et Fonduslip s'avançait sur les jambes interminables de l'un ou l'autre pour s'armer du bougeoir. Toute cette joyeuse troupe commençait, mine de rien, à avoir de la gueule. Notamment grâce au concours d'un énergumène particulièrement léonin qui, fort de ses trois mètres et de son quintal de muscles, attirait tous les autres autour de lui au même titre que le soleil attire les corps célestes moindres. Sa crinière impressionnante et son gigantisme lui conféraient une ressemblance assez frappante avec le lion fabuleux que Brih avait rencontré lors de son court séjour au pays des rêves. Probablement un proche cousin. Mais l'heure n'était pas aux présentations.

      Elle était plutôt à se débarrasser de ces énormes rochers qui roulaient en leur direction.

      A cet effet, chacun sa méthode. Robb administra une monumentale fessée à l'un des blocs de pierre, réussissant à briser simultanément le dit bloc et la quasi-intégralité des os de son avant-bras droit.

      - AH SCROGNEUGNEU, ÇA FAIT MAL !
      - Oh ta gueule hein, c'est fictif tout ça.
      rétorqua Munster – ou Fonduslip, on ne savait pas trop – d'un ton blasé.

      Et c'est afin de prouver le bien-fondé de cette affirmation qu'il ne broncha absolument pas, lorsque l'une des énormes boules de roche roula à toute vitesse derrière lui (du moins, c'est ce qu'il prétendit par la suite ; sur le coup, on aurait vachement dit qu'il ne l'avait pas sentie venir du tout). Au moment même où l'impact semblait inévitable, chacun se demandant si la graisse du dos dont le duo Munster Fonduslip était pourvu suffirait à amortir un tel choc, une deuxième boule surgit à toute vitesse depuis le côté, percutant la première avec assez de puissance pour la dévier de sa trajectoire, dans une sorte de billard aux proportions démesurées. Elles vinrent ensuite se caler toutes deux dans l'une des trois portes d'entrée des équipes, bloquant le passage aux autres pierres qui continuaient à affluer. Rockfor, observant cet effet intéressant, s'employa à dévier lui aussi l'un des gros cailloux, sa méthode consistant à attraper Rhyne par le col et l'envoyer droit sur un bloc en lui gueulant ''Rends-toi utile, toi !''. Le résultat fut plutôt mitigé : si la gamine réussit à se rétablir dans les airs par une admirable pirouette avant de trancher en deux le rocher qui s'apprêtait à la rendre encore plus plate qu'elle ne l'était déjà, chaque moitié continua à rouler sans changer sa trajectoire d'un iota. Rockfor se mit de profil pour passer dans l'interstice qui les séparait, tenant son chapeau d'une main et laissant à d'autres le soin d'y laisser des plumes. En fait de plumes, c'est précisément le canard qui surgit d'un coup d'ailes fulgurant, criant à nouveau ''NINJA STYLE !'' avant d'apposer un puissant coup de palme sur chaque demi-roc, ceux-ci allant s'écraser dans la deuxième entrée des joueurs. Néanmoins, il y restait toujours un espace libre ; Brih y remédia en envoyant un nouveau rocher bloquer l'ouverture d'un puissant coup de marteau dont le style s'apparentait franchement au superbe geste technique d'un joueur de base-ball professionnel. Il ne restait plus qu'une entrée à boucher pour stopper l'écoulement des pierres. Et celui qui allait s'en charger, c'était...


      - JE SAIS PAS BIEN CE QUE VOUS FAITES, MAIS J'VAIS VOUS FILER UN COUP DE MAIN, PARCE QU'A CE RYTHME-LA ON Y EST ENCORE DEMAIN.

      Sans paraître remarquer qu'il venait de faire une rime, le colosse s'avança fermement en direction de la dernière entrée des joueurs, qui déversait son flot de rochers en sa direction. D'un simple geste de la main, comme s'il écartait un importun sur son chemin, l'homme envoya valser un bloc, puis un autre, puis un autre, encastrant les énormes rocs dans les murs comme dans du beurre. Une fois juste devant la porte à obstruer, il s'arrêta. Fermement campé sur ses jambes, il écarta ses bras sculpturaux et attendit. Il fallait bloquer, alors il bloquait. Tout simplement.

      Le premier rocher le frappa de plein fouet. Ses pieds crissèrent légèrement dans la poussière, mais il banda tous ses muscles dans un grognement et se ressaisit. Vinrent le deuxième rocher, puis le troisième, le quatrième, le cinquième. Chaque choc faisait vibrer son corps entier, mais il tenait bon. Il avait décidé de bloquer, alors il bloquait. Tout simplement.

      Au bout d'un moment, les boules de roche finirent par engorger le passage à force de s'entasser devant la barrière impénétrable que représentait le colosse. Il put donc lâcher son ouvrage en toute sécurité ; et lorsqu'il se retourna vers les occupants du stade en leur adressant un grand sourire, seule l'une de ses dents manquante aurait pu laisser supposer qu'il venait de se faire emplâtrer par une ou deux tonnes de granit.

      - MÊME PAS MAL, BWAHAHAHA ! PAR CONTRE ON SE CASSE PAR OU MAINTENANT ?
      - Les sorties sont bloquées, et y a sûrement d'autres pièges du genre dans les autres salles. Donc faudrait sortir par le haut.
      - AH OUAIS C'EST PAS CON ÇA. J'AURAIS DIT EXACTEMENT LA MÊME CHOSE SI TU M'AVAIS PAS COUPÉ LA PAROLE ! T'AS DE LA CHANCE, JE SUIS DE BONNE HUMEUR !
      - Et comment on fait pour passer le plafond ?
      ronchonna Rhyne.
      - Un coup d'poêle dans ta gueule la vieille ! lui rétorqua le canard d'un ton curieusement amical.
      - QUOI ?!
      - BWAHAHA, IL VEUT DIRE QU'ON VA TAPER SUR LE PLAFOND POUR PASSER ! JE L'AIME BIEN CE P'TIT GARS, J'ALLAIS DIRE EXACTEMENT LA MÊME CHOSE ! NON SÉRIEUSEMENT, ARRÊTEZ DE ME COUPER LA PAROLE TOUT LE TEMPS !


      Et ce fut le premier ordre du capitaine Ging ''BAM'' Dong à son futur équipage.


        Un canard était très heureux. N'ayant pas vraiment comprit les règles du footdwarf, il pensait avoir gagné en frappant l'équipe éléphant entière. Bien sûr l'animal ne savait pas ce qu'était un éléphant, il ne supposait pas que l'éléphant en question n'était composée que d'une personne et il n'imaginait pas que frapper un gros lard ne terminerait pas le jeu. Ainsi, alors que tout le monde se tournait vers le nain, notre héros fonça lui vers Munster et Fonduslip pour leur coller directement un coup de palme. Malheureusement quelque chose le stoppa. Alors qu'il levait sa patte en l'air et que Munster commençait à se demander ce qu'il faisait, le bruit retentit. Ayant un cerveau peu évolué d'animal, notre protagoniste possède beaucoup de différence de comportement par rapport à un humain lambda. C'est souvent mineur, comme une tendance à manger la nourriture trouvée au sol, ou des envies de chasser pour se nourrir. Seulement cette différence touche parfois des aspects importants. Comme la capacité à rester concentrer sur quelques chose. Un instinct, ou une stupidité volaillère, pousse notre héros à se désintéresser -voir à oublier- d'une chose dès lors qu'une autre arrive. En d'autres mots, quant il entend un gros bruit, il se fout du reste. Ici le bruit annonça l'entrée d'un dernier personnage. C'est avec un sens du dramatique impressionnant que Ging "BAM" Dong pénétra dans le stade, précédé par un soldat. Soldat qui n'eut pas le temps de remarquer l'absurdité du rassemblement, trop occupé à être assommé. Le piaf fixa un bon moment son futur capitaine. Il était déçu que le bruit vienne d'un simple homme, mais d'un autre côté l'homme en question lui rappelait quelque chose. Un souvenir de scène, d'une assemblée, de cheveux roses et de phrases sans sens. Ainsi, puisqu'il voulait en savoir plus sur ce personnage, il écouta la conversation. Conversation qui fut remplacée par des gros cailloux. Quelques gros cailloux plus tard et elle pouvait reprendre. Une proposition de s'envoler plus tard et un canard comprit. Un soudain flash-back le frappa. Il se remémorait -en gris un peu flou, flash-back obligeant- d'autres attaques de cailloux. Des lapidations de publics trop énervés. Le capitaine en devenir semblait s'en souvenir puisqu'il plissait maintenant les yeux devant la volaille, dans un grand effort de mémoire.

        - T'ES CE CONNARD DE CANARD ! T'ESSAYAIS DE ME VOLER LA VEDETTE AVEC TES CHANSONS A LA CON !
        - Ô gloire à mon serpent addictif, dieu qui m'écoute, m'entend et ne s'arrête pas même dans les abîmes infâmes de la foi humaine.
        Se contenta de répondre un canard, pensant que c'était à lui de donner la réplique. Réplique qui n'avait pas beaucoup de rapport, mais c'était la seule dont se souvenait notre protagoniste. Ne sachant pas quoi faire maintenant qu'il avait lancé sa réplique, l'animal fixa Ging quelques secondes. Autour d'eux, personne ne semblait vouloir ajouter quelque chose, ne comprenant pas la situation, ou la réponse d'un canard. Finalement Fonduslip avança et Munster répondit à la bestiole.
        - Alors toi t'es encore plus fictif que le reste.

        ______________________________________________

        Hodor pédalait à s'en bousiller les mollets, mais ce n'était pas important. Ce qui importait, c'était qu'il sauvait son ami, et sa propre santé par la même occasion. Un mal aux jambes étaient quelque chose qu'il était prêt à donner, à la fois pour l'amitié, et pour ne pas se faire écraser par des rochers en folie. Evidemment les rochers étant des objets non-vivants, il est difficile de les imaginer véritablement en folie. Il existe pourtant une théorie pouvant expliquer une telle personnalisation. Dans son livre "Oh ce que j'aime mon nouveau genou" de Jean-Blizzard, ce dernier explique qu'un objet inanimé peut être décrit par caractéristiques humaines. Ceci grâce au contexte. Et dans notre contexte, Babette Icuilotite ayant envoyé les cailloux, on pouvait leur associer la folie. Babette étant évidemment et indéniablement complètement taré. Malgré ça, Hodor continuait. Il devait atteindre les barques. Le directeur aussi, avait pour seul but de rejoindre les embarcations. Les barques par contre, n'attendaient pas les deux gardiens, mais une équipe encore plus incroyablement absurde.

        -Accrochez-vous Directeur, pas le temps de s'arrêter, je vais ouvrir la porte en avançant !
        -Kwézézézé. Ta fougue est certainement ta meilleure qualité mon bon Hodor.
        -Merci Directeur
        -Non en fait ce sont tes gaufres ! Kwézézézé, elles sont délicieuses, il faudra que tu m'en refasses bientôt. En tout cas juste après vient ta fougue.


        Alors, le directeur trop occupé à penser aux gaufres et Hodor à se demander comment il pourrait faire les gaufres en question -c'était en réalité sa grande tante qui les avait concoctée, le gardien voulait juste se faire bien voir de son patron. Seulement la grande tante avait depuis était dévorée par un monstre marin- oublièrent la porte qu'ils percutèrent violemment. Cependant, dans une impressionnante démonstration d'équilibre Hodor dérapa avant de sauter du monocycle. C'est seulement une minute plus tard, après avoir ramassé son véhicule, avoir accepté de le nettoyer à coup de doigts léchés sous les demandes du directeur qui ne voulait pas monter sur un monocycle sale, qu'il remarqua. Il remarqua qu'ils n'étaient pas seuls dans la pièce. Il remarqua que sept personnages les fixait, arborant leurs meilleurs airs méchants.

        -Alors, je sais que vous devez être en colère en ce moment, mais tentez de réfléchir quelques secondes à ce que vous allez faire... Ils réfléchirent quelques secondes.
        -Je crois qu'on est convaincu
        -Directeur...
        -Hm ?
        -Arrêtez de lui laver les dents.
        Il lui lavait effectivement les dents. Étonnement Ging "BAM" Dong n'en était pas ravit.

        Alors les sept pirates collèrent leurs sept pieds dans la seule tronche du directeur.

        QUELQUES MINUTES PLUS TÔT

        -Je voudrais pas être pessimiste, ou briser vos espoirs, mais vous allez vous y prendre comment pour sortir par le toit ?
        -La bestiole va nous porter !
        -On est finalement arrivés au niveau où les écrivains essaient même plus de trouver des excuses.


        Pour accompagner les mots -ceux de Brih- par des actes, il attrapa les pattes du canard et lui ordonna de s'envoler. Ce dernier le regarda fixement, sans bouger. Après un silence gêné, Ging, prit de pitié pour son nouveau subordonné donna un coup au cul de l'animal avant d'accrocher le nain. Le reste de la bande se contenta de suivre le chef charismatique. Mais les conneries, même si envoyées par l'auteur, ça ne fonctionne pas toujours. Ainsi, au lieu de de dégommer avec puissance le toit pour quitter l'île, nos héros s'écrasèrent dans la loge des commentateurs, donnant une soudaine impression de déjà-vu au pauvre barbu.

        QUELQUES SECONDES PLUS TARD

        -N'importe quoi ! Faut trouver autre chose !

        QUELQUES SECONDES PLUS TÔT

        -Voila ! Maintenant on remonte sur le canard et il nous emmène au sommet !

        QUELQUES SECONDES PLUS TARD

        -N'importe quoi ! Faut trouver autre chose !

        ENCORE QUELQUES SECONDES PLUS TARD

        -BON ECOUTEZ LES GARS, VA FALLOIR ARRÊTER DE FAIRE DES CONNERIES ! ON VA QUITTER CET ENDROIT PAR LA, J'AI UNE SUPER INTUITION !

        C'est ainsi que la joyeuse bande déambula dans les couloirs de Games Wonderland.

        FIN DU FLASH-BACK

        Sans accorder d'importance à Hodor qui avait attrapé son ami pour partir en courant, l'équipage se trouvait maintenant pommé dans la prison.

        [Court, j'avais pas d'inspiration]
        • https://www.onepiece-requiem.net/t4874-un-canard-vs-the-world
        • https://www.onepiece-requiem.net/t3496-soren-hurlevent

        "A droite !"
        "A gauche !"
        "Bon mes canailloux, pour mettre tout le monde d'accord, disons qu'on va faire demi-tour."
        "MES COUILLES ! LES DEMI-TOUR C'EST POUR LES FIOTTES ! QUAND ON EN A UNE PAIRE ON VA TOUT DROIT !"
        "Tout droit y'a un mur, bonhomme. J'sais bien qu'il est fictif m'enfin quand même ..."
        "C'EST QU'UN DETAIL, CA !"
        "On a qu'à aller tout droit par derrière à reculons. Comme ça, pas de demi-tour."
        "Hey, y'a un dôme en verre juste au dessus de nous. On à qu'à essayer ça."
        "L'est trop haut boudiou. L'a pas d'echelle assez longue !"
        "T'as des ailes, j'te signale."
        "Ah, C'est juste !"
        "NON C'EST PAS JUSTE ! UN CANARD QUI PARLE, C'EST PAS JUSTE DU TOUT ! OU A LA RIGUEUR, C'EST JUSTE PLUS FICTIF QUE L'RESTE !"
        "Et de toute façon, nous on a pas d'ailes ..."
        "Encore heureux, bordel."
        "... Donc on peut pas sauter aussi haut."
        "Ah mince ... J'avais pas pensé à ça. Bon bah va falloir me lancer, j'vois que ç..."
        "Ouais, et ensuite on se lance tous les uns les autres et le dernier se lance tout seul, c'est ça ?"
        "UN BON PLAN CA ! J'ALLAIS LE PROPOSER !"
        "Nan, c'est naze, on va à droite."
        "Quelle droite ?"
        "Celle qu'est à gauche !"
        "Ah, cette droite là."
        "Ah mais attention mes agneaux. Les directions sont trompeuses car si on fait demi-tour, notre droite de gauche deviendra notre droite de droite ♥."
        "LES DEMI-TOURS C'EST POUR LES FIOTTES ! LE PROCHAIN QUI PARLE DE DEMI-TOUR, J'Y FAIT FAIRE UN TOUR COMPLET A COUPS DE GADINS !"
        "Ca fera deux demi-tours. Du coup, ça sera super fiotte."
        "Allez, j'suis prêt. Lancez moi !"
        "Et si on lançait le nain, agrippé aux palmes du canard ? "
        "Hep, y'a pas un truc qui pue ?"
        "Non"
        "Désolé hein. Y'en a l'ventre comme un ballon avec la mogette de midi."
        "NON"
        "Si si, j'vous assure, y'a une odeur."
        "J'saurai pas dire. J'ai trop d'poils au niveau du pif pour y filtrer les odeurs."
        "Ca sent l'idée de merde."
        "..."
        "Bon, on va à gauche ?"

        D'entre toutes les embûches qui séparaient l'équipage en devenir de la sortie de Games Wonderland, la plus dangereuses résidait sans doute dans le cumul de leur personnalités respectives. Si l'on dit généralement des meilleurs amis qu'ils s'entendent comme larrons en foire, eh bien ceux-là s'entendaient comme lardons en four. L'idée restait la même à ceci près que ça chauffait nettement plus. Et l'incroyable coordination naturelle dont ils faisaient preuve en dérouillant coup sur coup les quelques troupes de gardes épars sur leur chemin disparaissait subitement au profit d'un innommable chaos à la moindre interersection - ou toute autre formalité nécessitant un tant soit peu d'agencement par le dialogue. Le cas échéant, la faute n'en revenait à personne en particulier puisqu'ils y mettaient tous la même mauvaise volonté bornée. L'un dans l'autre, finalement, un spectateur avec assez de recul aurait pu voir dans ces chamaillerie une incroyable symbiose. Ils étaient coordonnés dans leur entreprise de ne rien coordonner du tout. Et le pire de tout, c'est qu'ils l'étaient sans s'être concertés. Ils faisaient tout de travers mais au moins, ils le faisaient ensemble et en égale proportion. C'est à ce genre de rare analogie naturelle que l'on reconnaissait les réels compagnons d'aventures.

        "BORDEL VOUS COMMENCEZ A M'CHAUFFER LES MECS !"
        "TU VEUX TÂTER D'MON BOUGEOIRE VOIR S'IL EST CHAUD AUSSI ?! IL A BEAU ETRE FICTIF, QUAND IL ROUSSIT LE POIL, IL A TOUT D'SUITE L'AIR VACHEMENT RÉEL !"


        Enfin, bien sur, ce n'est pas une science exacte.

        Munster avait beau être révolté par le manque total de sens commun de ses compagnons de fortune, il n'arrivait pas à effacer le sourire discret qui lui avait tiraillé les lèvres sans discontinuer depuis cette fameuse partie de dwarfball ; pas plus qu'il ne parvenait à éteindre cette étrange lueur de satisfaction mêlée d'excitation qui l'habitait depuis qu'il était tombé sur cette bande de merdaillons. Et il savait pourquoi. Bon-an, mal-an, le groupe que ces sept ahuris composaient était auréolé d'un halo de chaos vivifiant, semant le désordre dans toute la prison à la manière d'un gros chien enfermé dans une pièce pleine de bibelots. Ils ne le faisaient pas exprès. Ils étaient simplement trop énergiques pour être enfermés. Il est impossible d'enclaver une vague. La moindre fissure lui sert d'écoutille pour s'écouler et recommencer sa course de plus belle. Elle est un mouvement perpetuel. Et on ne peut ni la manipuler ni l'aiguiller car elle va naturellement dans tous les sens.

        Fourrés ensemble, ces bonhommes tenaient de la vague. Ils étaient sans doute trop bêtes et remuants pour être prévisible et donc trop imprévisible pour être controlés. Munster y vit une sortie. Celle par laquelle il allait s’engouffrer pour s'affranchir du controle tyranique de l'histoire sur la moindre de ses actions, jusque dans l'angle de son jet de pisse - notamment lorsque celui-ci lorgne dangereusement sur le bas du pantalon. Du reste, l'ambiance alimentée à coup de noms d'oiseaux le mettait à l'aise. La dispute était l'élément naturel de Munster. Et dans ce registre là, ces lurons s'en donnaient à coeur joie.

        ON VA TOUT DROIT BORDEL ! C'EST PAS NEGOCIABLE !" Finit par rugir Ging, visiblement excédé par l'interlude.
        "Non, effectivement, c'est pas négociable vu qu'y a un mur !" Lui répondit Rockfor, certainement plus familier avec le concept de négociation que le mastodonte à crinière.
        AH ... ET CA CHANGE QUOI AU PLAN ?" rétorqua le bonhomme en se grattant le front, l'air visiblement confus.
        "Ca change qu'autant passer par le couloir de gauche -surtout pas de droite-, c'est physiquement possible, autant passer directement par le mur, non."
        BAH SI !"
        Lui répondit un Ging Bam Dong le plus sérieusement du monde. Là dessus, il se tourna vers ladite facade (sur laquelle, soit-dit-en-passant tronait un portrait de Babette Icuilotite tout sourire prit, visiblement la main dans le sac à faire la plonge dans les cuisines du batiment), la jugea du regard quelques instant, puis y décrocha un coup de poing comme une fleur. L'impact qui en résulta pulvérisa une partie de la cloison en soulevant un nuage de poussière opaque. Lorsque celui-ci fut dissipé, il révéla un pan de mur ablaté de moitié qui donnait à présent sur ce qui, à en juger par la quantité d'écrans disposés, ressemblait à une salle de contrôle. Là dessus, Ging se retourna de nouveau vers ses camarades.
        SUFFIT D'Y FAIRE UN TROU ET DE PASSER AU TRAVERS ! Z'ÊTES QUAND MÊME PAS BIEN DÉBROUILLARDS LES MECS !"

        "Dis moi mon petit saperlipon, c'est toujours comme ça que tu procède quand un truc te barre la route ?"
        Lui lacha Robb d'un ton plus mielleux ... qu'un très gros pot de miel.
        "OUAIP. SI CA EXISTE, ON PEUT Y FAIRE DES TROUS. ET SI CA EXISTE PAS, C'EST DÉJÀ UN TROU EN SOIT !"

        Munster, horripilé par le déploiement de logique débridé de Ging s'empressa de pénétrer dans la pièce découverte afin de soustraire ses esgourdes à la conversation qui s'était lancé entre ses compagnons sur la notion de trou. Plusieurs consoles flanquées de divers boutons comme autant de visages d'adolescents puberts y étaient disposées en arc de cercle tandis qu'une rangée d'écrans bordait le mur de face. Son regard fut immédiatement aimanté par un bouton rouge sous cloche planté au milieu d'une console et se distinguant des autres par son absence d'instruction. Munster réagit comme n'importe qui (si si, vous aussi vous l'auriez fait). Il appuya dessus par curiosité. Les boutons rouges suspects de ce genre ont un pouvoir suggestif plus puissant qu'une sérénade de sirènes. Il est impossible d'y résister. A sa surprise, rien ne se produit.

        ---------- Quelque part au sous-sol -----------

        La Chaudière s'allume

        ----------------------------------------------------

        Oui, parfois les boutons rouges ne tiennent pas leurs promesses.

        Ecoeuré de cet échec, Munster se tourna vers la rangée d'écrans incrustés dans les murs. Il ne vit pas derrière lui le ténu morceau de gravat glisser lentement sur une console de commande adjacente puis se stopper net sur un anonyme bouton. Il n'entendit pas non plus les crissements qui émergèrent d'un peu partout dans le bâtiment ni les bruits de roulements sourds qui reprirent ca et là. En revanche, il crû entendre le son d'une voix familière. Le genre de celle qui s'entends toujours du bon coté des barreaux.

        "CLAKLAKLAKLAK !!! MAIS QUI C'EST LE GROS CHIASSOU QU'A OUVERT LES PORTES ?! J'AVAIS REUSSIT A SEMER CES COCHONNERIES DE GROSSE BOULES !"




        Dernière édition par Munster Fonduslip le Lun 6 Aoû 2012 - 11:03, édité 1 fois
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        Poser son fessier sur un trône, c'est quelque chose que n'importe qui a voulu au moins une fois dans sa vie. Et quand j'dis j'importe qui, j'parle bien de moi (parce que je viens toujours en premier dans l'ordre d'importance), de vous, cher lecteur, d'un gros lard ou d'un jeune nain, voire du pécore du coin. Tous, j'vous dis, sauf peut-être un canard, qui n'en aura probablement pas besoin. Parmi eux tous, il était fort important de signaler que Babette Icuilotite semblait accorder une importance particulière à avoir son trône personnel. Il était même relativement fort probable qu'il y siégeait plusieurs fois par jours. Mais il était également supposable qu'il n'assumait pas vraiment le fait de poser son fessier régulièrement sur ce fameux trône, vu que celui-ci se situait, discrètement, dans une pièce pas bien large planquée au fond de la cuisine. Seulement voilà, Babette Icuilotite n'avait pas donné signe de vie depuis un bout de temps et désormais, c'était à mon tour de siéger là. Certains d'entre vous me diront "Mais comment t'as fait pour arriver jusqu'à la cuisine?" et à ça, pas beaucoup de réponses disponibles, mais nous y reviendrons plus tard. D'autres me diront "Que fais-tu seul, vil bonhomme ?!" et ceux-ci aussi, je les invite à patienter. Car là encore se trouve une réponse des plus valables. Les derniers eux, arriveront juste à me reprocher un simple fait : "Mais tu fais chier à toujours t'approprier le moindre trône que tu croises !". A ceux-là, je répondrais simplement ceci:



        Et une fois la chasse tirée, il ne me restait plus qu'à trouver un quelconque tissu pour essuyer les quelques impuretés qui me restaient collées au cul.

        ______________________________

        "Bah dites-donc mes bichons, je vois qu'on en avait pas marre de jouer avec les grosses boules ♥ C'est encore Papa Robb qui va devoir réparer vos bêtises, rouhloulou..."
        "Tu veux bien me lancer?"
        "Oh bah oui bichon, mais pourquoi?"
        "Parce qu'avec un peu d'bol, tu trouveras là l'occasion d'fermer ta gueule !"
        "FERMEZ-LA, VOUS ME DONNEZ MAL AU CRANE !"
        "Bon, j'ai ai les roustons pleins. J'm'en vais m'farcir la p'tite Huguette."

        Il y eu comme un blanc, alors que l'ensemble des compagnons que nous formions suivait le canard des yeux. Le premier silence de l'histoire du groupe, en fait, dans lequel résonnaient seules les palmes du jeune animal qui semblait bien décider à se casser. Hélas pour sa pomme, c'était sans compter sur la vivacité de notre nouveau capitaine, l'enflure s'étant arrogé le titre. Car en effet, ce dernier s'empressa bien vite de filer vers le plus jeune membre du groupe et de l'attraper d'une main.

        "COMMENT CA TU T'ENNUIES ? COMMENT CA TU PARS ?"
        "Il a vraiment compris là? Comment ça s'fait?"
        "C'est fort probable oui. De toute façon, c'est fictif."
        "VA FALLOIR QUE TU RESTES, ET Y A UNE BONNE RAISON A CA !"
        "J'comprends pas c'qu'il fout là l'cochon."
        "BAH PARCE QUE JE SUIS TON CAPITAINE MON GAILLARD !"

        Le canard ouvrit grand les yeux avant de se débattre de l'emprise de Ging. Cela dit, au lieu de continuer sa course, il bondit vers la grande boule qui venait de débarquer là, sans prévenir, juste sur le côté du grand gaillard qui le tenait à l'instant en braillant un énième "NINJA STAYLE !" depuis le début de la journée. La boule ricocha contre sa patte et vint terminer sa course dans le mur. Le canard, sous le regard interloqué de la plupart des convives (c'est à dire Munster, vu qu'il représentait la plupart à lui seul), choqué par le manque de logique de la scène, affichait une mine satisfaite et vint se joncher sur l'épaule de Ging qui éclata d'un rire bruyant. Et l'escapade reprit de plus belle.

        "On m'explique pourquoi on est allé à gauche en fait?"
        "C'est pas moi, c'est faux, je suis innocent."
        "ON EST PAS TOUT DROIT LA ?"
        "Il serait temps de s'en apercevoir. J'veux bien qu'on soit fictif, mais j'osais espérer que vous ne soyez pas tous cons non plus."
        "C'est Bebert-tout-propre qu'a défloré la Denise et tout l'monde a boustiflé la bonne femme."
        "COMMENT ? ROCKFOR EST PASSE DEVANT ET TOUT LE MONDE L'A SUIVI ?"
        "PUTAIN, QUELLE BALANCE CE CANARD ! JE VAIS ME LE FARCIR !"
        "POURQUOI T'AS FAIS CA ?"
        "Oh, c'est une trouble histoire entre la tentation, l'intolérance et le conformisme."
        "J'AI PAS COMPRIS."
        "La direction que nous avons emprunté me semblait simplement plus propice au bon déroulement de la situation."
        "C'EST COMPLIQUE !"
        "Ouais."
        "TU ECOUTES PAS TON CAPITAINE ! J'AIME PAS BEAUCOUP CA MON BONHOMME ! C'EST MOI QUI DECIDE !"
        "Ouais, enfin, ça, ça reste à voir."
        "Mais... C'était pour te faire un cadeau !"
        "TU ME PLAIS BIEN TOI ! J'AIME CE GENRE D'INITIATIVE ! DONNE LE CADEAU !"
        "Ah bah justement, j'l'ai pas encore. J'allais le chercher là. C'est notre drapeau !"
        "VA LE CHERCHER ALORS !"
        "Okay, bougez pas, je reviens."

        Inutile de vous dire qu'ils ont bougé. Inutile également de dire que je n'avais nullement l'intention de ramener le moindre drapeau quand je suis allé à gauche. Non, la gauche indiquait simplement la direction des chiottes. Et j'avais une indécente envie de lancebroquer. Si c'n'est plus, d'ailleurs. M'enfin, tout cela m'amena à déposer là mes nouveaux compagnons de route pour filer à toute vitesse en direction de la cuisine. Et plus précisément, des latrines qui s'y cachaient. Du trône, en fait. Mais vous l'aurez déjà compris.

        ______________________________

        Ah bah voilà. Ça c'est du bon tissu pour se torcher le cul. Il est tellement bien qu'on en fait des rimes. C'est fou. Vous vous demanderez surement où je l'ai trouvé. Figurez-vous qu'il se trouvait là, à portée de main, dans le frigo de Games Wonderland qui s'offrait à moi. Le premier entourait la viande. Au final, il aura entouré le pâté. Le second couvrait le dessert, mais il terminera sa vie par-dessus la mousse. Inutile que peu à peu, beaucoup des tissus qui jonchaient le frigo passèrent à la trappe. Et c'est finalement sur un long soupire soulagé que je m'apprêtais à quitter la cuisine. Me rappelant alors de la promesse fait envers Ging, je me mis à chercher un quelconque tissu qui puisse faire office de drapeau. Hélas, il était fort probable que la plupart des options potables avaient terminé leur course au fond du trou, au sens propre du terme. Aussi, et malgré de longues et fameuses recherches durant lesquels j'ai malencontreusement allumé le gaz et initié un incendie malencontreux, il ne restait plus que le dernier tissu enveloppant des aliments dans le frigo. Je regardais l'objet, un peu désappointé. Puis je réfléchissais à notre belle équipe. Et un sourire naquit doucement sur mon visage. Je le pliai rapidement dans ma main, subtilisai là pas mal de vivres et de bouteilles que je rangeai dans mon sac vu que ça peut toujours servir, puis m'avançait droit vers la sortie. Le gaz n'attendit pas que je sorte pour exploser, lui.

        ______________________________

        Grommelant à travers les couloirs, blessé, et ma tunique considérablement salie par les évènements de la cuisine, tenant mon paquetage sous le bras, je recherchais mes compatriotes. Si je m'étais un peu bercé d'illusion dans le fait qu'ils resteraient sur place le temps que je fasse ma petite affaire, je pensais pouvoir affirmer sans aucun problème où ils étaient partis. Et cette fois, pas la peine de croire, tellement la réponse à la question "Où sont ces cons?" était évidente. Rares sont les couloirs qui se creusent à coups de poing dans le mur et de grandes boules menaçantes explosées au sol ou jonchées dans le plafond. Seulement voilà. Les suivre à la trace ne fut point un problème. Mais les six crétins avec lesquels je comptais m'échapper avaient eu la mauvaise idée d'atterrir sur une sorte d'ascenseur de bois qui se situait au bout du chemin de trous de mur. Si un ascenseur de bois n'a, à priori, rien de bien dangereux pour la société, d'autant que le système était désormais bien rodé depuis quelques années, celui qui se présentait à nous inspirait bien mois confiance, pour la simple et bonne raison que, bombardé de pierres géantes, le système marchait beaucoup moins bien. La plateforme sur laquelle se situaient mes amis tous frais était déjà quelques bons mètres en dessous de mes pieds. Et malgré les talents de chacun des bonhommes pour se défaire des boules, il était fort notable de dire que leur poids, même réparti en plusieurs morceaux, ne cessait d'alourdir la pauvre plateforme. Et la sortie se situait là-haut, de toute évidence. J'hésitai un court instant à revenir sur mes pas et à prendre le large seul. Et c'est ce que je fis. Je me détournai et filai en arrière.


        Je m'éloignais déjà pas mal de la zone où se trouvaient les autres quand mes yeux se posèrent sur le drapeau que portait ma main. Alors je me retournai, pour la dernière fois, pour aller bondir à mon tour vers le reste de l'équipage.

        "BALANCE LE NAIN !"
        "OK !"

        Et c'est ainsi que, lors de ma chute vers une plateforme mal embarquée et vers un équipage qui lui, l'était plutôt pas mal, je croisais un certain Brih Demau qui remontait en flèche vers le haut. A quoi ça sert me direz-vous. Simplement à s'assurer que y aura au moins un pécore là-haut pour aider les autres à monter aussi. J'atterrissai de tout mon poids sur la plateforme et roulai peu à peu alors que Robb frappait de toute ses forces une des pierres qui arrivait au même moment que moi. Je regardais au-dessus de moi, désireux de m'assurer du bon voyage de Brih vers les sommets. Et c'est avec satisfaction que je le voyais là-haut, au bord du précipice de la longue cage d'ascenseur. Et avec la même bonne humeur, j'apercevai qu'il était le premier à avoir le nez dehors. Car oui, messieurs, le sommet de cette cage d'ascenseur était bel et bien le sommet de Games Wonderland. Mais encore fallait-il y parvenir.

        "T'AS MON DRAPEAU ?"
        "OUAIS !"
        "MONTRE !"


        Les Prisonniers. [Prevention "Games" Wonderland] 1624. 236595pavillonLION

        Un sourire se dressa sur le visage du capitaine. Ce même sourire se dressa sur les miennes, tout comme sur celles de chacune des têtes des six personnages qui se tenaient là. Il y eut un moment de flottement. Puis le capitaine attrapa Rhyne par les hanches.

        "HEY MAIS ! QU'EST-CE QUE TU FAIS TOI ! LACHE MOI !"
        "T'inquiète pas qu'il va te lâcher."
        "EH TOI, LA-HAUT ! ATTRAPE-MOI CA !"

        Et la crinière du Lion resplendit sans jamais d'autre pareille lorsque Rhyne s'envola vers le sommet de Games Wonderland. Ses crocs resplendirent plus fort encore lorsqu'il constata avec satisfaction que la jeune demoiselle fut bien réceptionnée par Brih là-haut. Puis il éclata d'un rire sans pareil lorsqu'il attrapa Robb pour lui faire subir le même sort. Ce mec qui se tenait là avec son coéquipier en main et un canard sur l'épaule... que je le veuille ou non, il était de toute évidence le capitaine. Car c'était surement le seul à pouvoir balancer chacun de ses futurs compagnons, y compris les plus gros, vers la sortie. Et quand les six hommes qui le suivraient le reste de sa vie seraient tous réunis, alors le capitaine montra à son tour. On ne savait pas encore comment il allait y parvenir. Mais dès que lui aussi aura posé le pied là-haut...

        Le monde ne pourra plus que constater l'incandescence des Odacieux nouveaux. Et quiconque leur dira que ça s'écrit pas avec un O risque d'y laisser sa peau.


        Dernière édition par Rockfor Egry le Mer 1 Aoû 2012 - 18:18, édité 1 fois
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        Le dos vouté et les guibolles branlantes. C'est comme ça que le vieil homme passa la porte de la boutique, faisant retentir la petite clochette, prémisse des salutations enjouées du vendeur. Un demi sourire et il laissa le tenant de l'échoppe retourner aux services des clients, en bon nombre ce matin-là. Les effluves abondantes furent happées par les narines du vieillard sans qu'elles n'y soient invitées. L'odeur était si forte qu'il faillit tourner de l’œil. Mais après tout, cela ne semblait pas si atypique dans une fromagerie. Ce fut le boutiquier qui le fit finalement sortir de sa léthargie.

        "Monsieur. Monsieur ? Monsieur ?!
        -COMMHEIN ?!
        -Je vous demandais juste ce qu'il vous ferait plaisir. Nous avons par exemple un petit brie assez fameux.
        -COMMHEIN ?!
        -QU'EST CE QUE VOUS VOULEZ ?!
        -Allons mon garçon, ne criez pas voyons. Je suis pas sourd. Pas encore. Ho. Ho. Ho.
        -Je peux vous conseiller un roquefort en provenance de West Blue. Vous verrez, il est un peu rustre sur les bords et laisse un gout amer dans la bouche ; mais pourtant on se surprend à l'aimer.
        -COMMHEIN ?!
        -...
        -Dites moi plutôt les promotions que vous ferez pour un pauvre vieil homme.
        dit le pauvre vieil homme avec une malice à peine visible derrière les rides.
        -Et bien justement en ce moment nous offrons une cloche à fromage pour 50 berrys d'achats. Parfait pour protéger vos produits et conserver toutes leurs saveurs.
        -Ho. Ho. Mais je crois que vous vous trompez jeune homme. Ce n'est pas la cloche qui protège les fromages, mais l'inverse.
        rétorqua le vieillard en s'approchant peu à peu, les affres du temps laissant place à une diablerie immortelle. Car, voyez-vous, sans eux ; elle n'est rien. On peut même dire qu'elle n'existe que pour eux. Ho. Ho. Ho.
        -... Vous comptez acheter quelque chose ou bien ?
        -Je prends tout.
        -T..t...tout ?!
        -Et avec un paquet cadeau, c'est pour un ami.
        -Ce doit être une souris géante je suppose. Hahahaha.
        -Ôla non. Hohoho."

        Alors le vieil homme sortit une énorme bourse de sa poche ridicule, défiant toute la logique comme on la concevait jusque là. Il la déposa sur le comptoir, puis partit comme il était venu, sur ces jambes qui menaçaient de s’effondrer à chaque seconde. Il dut tirer à s'en faire péter les veines pour ouvrir la porte de la boutique, mais fut arrêté in extremis par le vendeur.


        "Et il a un nom votre ami ?
        -Et même tout un tas... Ho. Ho.
        -Hum ?
        -Mais livrez le au nom de King.... King Dong."


        _________________________________


        On arrivait à la partie dite "PUTAIN MAIS COMMENT JVAIS FAIRE BWAHA...HA...HA ?!". Si l'on avait craint la complication -à juste titre- lorsqu'il s'était agi de lancer Munster Fonduslip, le genre de gaillard pas plus taillé de manière aérodynamique que prévu pour voler -ou ne serait-ce quitter le sol- ; la foi, et surtout les muscles de Ging avaient fait le boulot. C'est vrai qu'après avoir propulsé ses membres d'équipage les uns après les autres, nonobstant le mur en bois supérieur de l'exotique ascenseur, le Lion se sentait capable de lancer n'importe quoi. N'importe quoi, sauf lui. C'était pas tant qu'il y mettait de la mauvaise volonté, il tenta quelques bonds dans l'espace exiguë, mais il ne savait à vrai dire comment s'empoigner de façon efficace. Alors sa tête se leva d'elle-même, pour constater que tous étaient bel et bien arrivés, et en bonne santé qui plus est, au sommet de Games Wonderland. C'était en fait le havre de paix que s'était créé Babette, une petite terrasse circulaire avec en son sein une table qui payait pas de mine, deux chaises et un service à thé. De là on avait une vue imprenable sur toute la prison. De là on captait du premier au dernier rayon de soleil. De là on voyait Ging prisonnier des abysses infernales de l'ascenseur merdique. Avec le recul il se dit que toute la confiance qu'il pouvait lire dans les yeux de ses ptits gars provenait sans doute du fait qu'ils s'attendaient à le voir escalader ces quelques mètres comme un rien, taillant la roche comme du beurre ; ou juste en exerçant une pression des deux cotés de la paroi pour monter petit à petit. Seulement voilà...


        "JE SUIS PAS UNE SALOPE DE MANGOUSTE ! BWAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !"

        Son poing s'abattit à ses pieds et pulvérisa le reste de la plateforme en une tempête d'échardes virevoltantes. Et tandis qu'il disparaissait dans les profondeurs des geôles, son rire gras et fort, allégorie de la hardiesse mourut peu à peu, jusqu'à devenir un écho sans âme se répercutant le long de la cloison.



        ________________ Premier verset ________________


        La rencontre avec le sol aurait pu se faire bien moins douce si Ging n'avait pas daigné, dans un élan de remise en question de ses principes à la con, freiner sa chute en plaquant ses monstrueuses paluches d'un coup sec contre les murs. Il n'était à vrai dire pas fier d'un tel acte. Pour lui, une collision héroïque quoique potentiellement mortelle avec le bitume valait mieux que s'abaisser à de telles bassesses. Oui, vous l'aurez compris depuis le temps, l'esprit du bonhomme était particulier. Toujours est-il qu'il faisait presque la gueule en s'engageant dans le corridor livré à l'obscurité lorsqu'il constatait qu'aucune blessure apparente ne déversait un flot de sang dans son sillage. M'enfin il allait peut être pouvoir se refaire, comme le lui annonçaient ces tintements métalliques qui, accompagnés de leur vives étincelles chassant sporadiquement les ténèbres régnant, ressemblaient à s'y méprendre au touché d'un sabre sur la roche. Ging le comprit. C'est la seule raison qui lui permit de se reculer assez vite pour éviter le coup et ainsi garder sa tête. Mais ne vous y trompez pas, ce n'était pas le destin où des réflexes exceptionnels -non, il était mauvais dans l'un comme dans l'autre- qui avaient sauvé le colosse. C'était Rhyne Ovalie. Une aventure passée à ses cotés avait formé l'oreille de notre héros à ce son particulier de la lame fendant l'air. Il était le premier à s'en étonner, mais les mouvements qu'il devait faire pour esquiver ces attaques invisibles semblaient être imprégnés en lui. Il recula de deux pas, et constata que sa retraite s’arrêterait là quand son dos toucha le mur. Il sourit. Cette gamine horripilante qui l'avait attaqué une bonne douzaine de fois en quelques heures lui parut sympathique. Plus ! Magique. Il fondit, courba le corps instinctivement, fut frôlé par le sabre, et encastra ses phalanges dans ce qu'il reconnut être la face du type. Alors il put reprendre son chemin tranquillement, son rictus ne le quittant pas tout le long.



        ________________ Second verset ________________



        Quand Ging quitta enfin la pénombre du couloir, ce fut pour s'aveugler d'une lumière baignant ce qui devait être la plus grande salle de la prison. Ovale et remplie de prisonniers acclamant d'une vigueur qu'ils ne pensaient jamais retrouver, la salle était d'une hauteur telle que le géant présent n'avait pas à se rompre le cou pour suivre le discours de cet homme sur l'estrade. Un leader d'une taille lambda, mais dont la gestuelle forte et la verve éloquente semblaient gorger les détenus d'une rage indicible, d'un espoir infini. Il semblait en être au début de sa tirade portant sur l'injustice, la reprise de droits, et les viols futurs. Ging voyait ces centaines de détenus tremblant d'excitation, la plupart avec une arme improvisée mais assez contondante pour qu'on n'espère jamais les voir entre les mains des pires rebuts de la société. Puisque même si on était une prison donnant dans l'originalité chez Games Wonderland, avec notamment le principe de prison préventive qui faisait la joie de tous ; il aurait été mortellement erroné de penser que tous les hommes enfermaient ici n'avaient fait que voler de la salade. Ceux de ce niveau n'étaient pas des tendres. Ce qui expliqua pourquoi Ging n'était pas réellement chaud à l'idée de tous les latter. Attention, il s'en croyait parfaitement capable ; pas un instant l'idée de perdre un duel ne lui avait trotté dans l'esprit, seulement même lui savait pertinemment qu'il n'y arriverait pas avant l'aube. Et ça, c'était pas acceptable. Alors, en s'avançant de son pas serein -voire inconscient- au milieu des tôlards qui se tournèrent alors comme un seul homme ; le Lion s’évertuait à trouver un plan. Une combine qui lui permettrait de passer cette épreuve sans perdre de temps. Tandis qu'il se forçait un passage dans cette mer d'hommes qui montraient méchamment les dents, avant de s'empresser de s'écarter de son chemin ; il se dit que ce qu'il lui fallait, c'était un geste fort. Une preuve d'autorité. Il n'eut pas besoin de réfléchir beaucoup plus ; c'est naturellement qu'il trouva quoi faire. Montant d'un pas diablement funky sur l'estrade où se tenait le meneur ; il s'en saisit, l'installa sur son genoux et lui mit la fessée de sa vie.



        ________________ Troisième verset ________________



        La détonation provoqua une onde de choc qui se répandit sans mal dans toute l'immensité de la pièce, faisant grincer les dents et fermer les yeux de chaque détenu sur son passage. C'était une douleur qu'ils avaient tous connu, ces bambins intenables il y a de nombreuses années, et qui aujourd'hui encore était imprimée dans leur chair. L'effet fut radical. Il n'y avait pas l'once d'un doute quant au rapport de force qui s'était logé dans l'esprit de tout un chacun. Ce colosse à la crinière flamboyante et aux mains de feu prenait la place du mâle alpha. Ils le craignaient tous. Une entrée en matière prometteuse, mais qui possédait des faiblesses. Après le silence gêné et la fuite de l'ex-alpha, on avait commencé à murmurer des choses à son voisin et des sourcils s'étaient froncés. La terreur n'était pas le meilleur leadership. Une révolte se déclarerait bientôt à l'allure à laquelle les tôlards s'agitaient, et Ging n'aurait pas le temps de passer les portes que deux ou trois cents types se jetteraient sur lui avec une rancoeur contenue depuis trop d'années. Il fallait gagner leur respect. Les méninges du forban s'agitèrent avec un dangereux risque de surchauffe, mais la tension montait trop vite pour qu'il puisse se permettre de perdre une seconde. Quand le raffut atteint son paroxysme, la voix rauque et puissante du pirate retentit et calma aussitôt les esprits. Ils fixèrent alors cet homme aux allures félines en train de tenir un chapeau qui n'existait pas. Il l'avait vu faire ça un bon nombre de fois, ce petit gars au costume blanc pas plus impeccable que le respect que les gens lui portaient. Son corps se mit à bouger de son propre chef, sa bouche à s'agiter d'elle-même. Les rapports de l'évènement qu'on connaitra sous le nom "du désastre de Games Wonderland" rapportent pas le discours de Rockfor par Ging interposé. En revanche ce qu'ils disent, c'est que le cri de trois cents détenus résonna comme celui d'un même homme à travers toute la prison.



        ________________ Quatrième verset ________________



        Ging avait réussi, ou plutôt -bien qu'il s'en rendait pas compte- Rock' l'avait fait pour lui. Ses nouveaux vassaux lui avaient rapidement indiqué le chemin de la sortie. C'était la plus grande porte dont l'épais rideau d'acier était heureusement levé. Tout allait pour le mieux et le capitaine se dirigeait vers cette dernière, à la tête de trois cents nouveaux compagnons, quand la titanesque cloison de métal se mit à descendre à un rythme effroyable, qui ne laisserait aucune chance à la course du colosse. C'était l'ex-meneur, qui depuis l'autre coté de la porte, avait actionné le système de verrouillage de secours conçu pour être opérationnel en tout temps. Alors, le corps de Ging se mouva malgré lui. Il brava tout ce que lui dictait son instinct carnassier d'ordinaire. Il brisa un tabou. Il fit ce qu'il ne pensait jamais, au grand JAMAIS, faire. Il courut tout droit vers le géant, le pur souche, et se jeta dans ses bras en lui ordonnant expressivement de le lancer tout droit vers la porte. Tout se passa très vite. Que ce soit le bras s'armant du titan ou la honte du colosse se refoulant. Le Lion décoché à pleine puissance fendit les airs en un mugissement royal, et si les détenus n'eurent pas vraiment le temps de comprendre tout ce qui venait de se passer dans ce laps de temps infime ; ils ne purent s'enlever de l'esprit cette image d'un fauve bondissant crocs dehors et griffes sorties vers sa proie, qui n'avait d'autre choix que d'accepter son sort, quand bien même fut-ce-t-elle la plus infranchissable des portes. Son dos s’écorcha contre le sol quand il passa de justesse sous la barrière en fonte scellant l'accès définitivement. En revanche, l'homme fessé de tout à l'heure ne s'en tira pas qu'avec quelques égratignures lui.



        ________________ Cinquième verset ________________


        "CLAKLAKLAKLAKLAKLAKLAKLAKLAK." faisait Mr Clic au fond du couloir.

        "NINJA STAYLE !" fit Ging au fond du couloir.


        ________________ Sixième verset ________________


        "MAIS C'EST QUOI CE BORDEL ?!

        Ging ne put véritablement sortir du couloir, puisque là où ce dernier s'arrêtait commençait le vide. Un à-pic d'un trop grand nombre de mètres pour qu'il puisse les compter -environ douze-, mais qui donnait surtout sur un récif sur lequel il n'était pas forcément nécessaire de s'empaler pour savoir à quel point il était aiguisé. Plusieurs questions se posaient. Pourquoi donc avait on construit un couloir donnant sur une mort évidente ?! Comment et pourquoi Mr Clic était arrivé là ? Mais s'il eut fallut choisir une seule et unique question, elle aurait probablement été :

        "PUTAIN MAIS COMMENT JE FAIS MAINTENANT ?!"

        Il scruta une dernière fois cette chaine de rochers dentés qui lui faisaient de l’œil d'en bas ; et il fit une moue tiraillée. De celle qu'on a lorsqu'on sait qu'on prend pas forcément la bonne décision. Il soupira et...


        "BOF...DE TOUTE FACON, IL PARAIT QUE C'EST FICTIF TOUT CA !!"

        ...se laissa tomber dans le vide, sans même savoir ce que le mot "fictif" signifiait.


        Alors l'histoire réagit. Après tout elle ne pouvait décemment pas se permettre de perdre son héros, pas d'une telle manière, et surtout pas s'il le désirait lui-même. On ne tiendra donc pas rigueur du caractère providentiel du banc d'albatros qui, passant par hasard à ce moment là, reçurent non seulement trois quintaux de barbaque sur le dos ; mais allèrent jusqu'à le porter à un niveau supérieur de la prison ; là où, comble de chance, comble de bonheur, l'attendaient six protagonistes des plus rocambolesques.



        ________________ Ultime verset dit "le verset qui déchire" ________________



        Nos compères avaient beau être réuni, c'est pas pour ça qu'ils avaient trouvé la solution pour quitter cet ersatz d'île afin de rejoindre la vraie, la belle, celle qui trônait fièrement à quelques kilomètres de là. Il n'y avait pas une embarcation à l'horizon, et si la nage ne dérangeait pas Ging ; on aurait pas misé sur la survie des autres. En outre le premier rayon de soleil se profilait déjà à l'horizon. Le temps était compté, et notre héros stressé. Il s'activait dans tous les sens, rongeant ce qui s'apparentait plus à des griffes qu'à des ongles ; laissant ses membres d'équipages végéter. Robb jouait de l'harmonica, le canard chantait par dessus, encore par dessus Munster gueulait ses conneries habituelles, tandis que Rhyne tentait de trancher Rock' dont l'agilité incroyable était le seul rempart contre sa mort. Le tout avec les incessantes demandes de Brih pour qu'on l'expédie de l'autre coté. C'était ça ce qu'on appelait "végéter" chez les L.I.O.N's. Et quand les L.I.O.N's végétaient, ils faisaient pas forcément attention à ce qui se passait à coté. Quand bien même fut-ce à deux mètres devant eux, derrière deux rochers.


        " Directeur, pourquoi diable est ce que vous nettoyez ce monocycle ?
        - Enfin, mon cher Hodor on ne peut décemment pas quitter cette prison sur un monocycle sale ! Des fois je me demande où passe votre logique.
        - Mais les portes sont ouvertes ! Les prisonniers risquent de débouler à chaque instant !
        - Écoutez ! On ne quittera pas cette île tant que ce monocycle ne sera pas nickel ! Foi de Ernesto Laforme !
        - PEUT ÊTRE MÊME QUE VOUS ALLEZ PAS LA QUITTER DU TOUT CETTE ILE !
        - Il me semble très propre ce monocycle à moi...
        - De toute façon Enersto Laforme est mort il y a bien longtemps ! Kwézézézézé ! FONCEZ MON CHER HODOR ! FONCEZ ! "


        Alors, avant même que Ging ne put leur sauter sur le râble ; Hodor enfourcha le monocycle, le directeur enfourchant Hodor, et pris la seule sortie de Games Wonderland. Une sortie qui en disait long sur l'établissement. Deux rail translucides et parallèles d'une dizaine de centimètres de large à peine descendaient de la prison vers l'île d'en face. Ils se situaient juste assez en dessous du niveau de la mer pour demeurer invisibles aux yeux de tous. De tous, sauf du directeur. Et maintenant de Ging. Celui-ci tourna la tête vers la belle brochette de compagnons qu'il se trimballait. Puis elle continua de tourner vers le dernier monocycle présent dans les environs. Son esprit associa le tout avec un exotisme détonnant. Et la volonté fit le reste.





        La première lueur du soleil éclaira une scène d'une bizarrerie rare. Le directeur fou à lier d'une prison tentait de la quitter, fermement agrippé à son fidèle lieutenant dont les puissantes pattes mouvaient un monocycle à une vitesse folle et sur une micro-voie qui ne pardonnerait pas la moindre erreur. Leur passage déchirait les flots et laissait le rail nu sous les premiers raies incandescentes de l'aube qui illuminaient ces courageux fonctionnaires et amis, unis dans l'effort. Le sous-fifre plaçant toute sa force dans ses jambes impossibles à suivre pour des quinquets ordinaires, et le supérieur clamant avec un peu plus de vie à chaque fois des encouragements d'une originalité remarquable. S'ils donnaient tout ce qu'ils avaient, ce n'était pas pour battre des records ou par excès de zèle. Non. Ils étaient suivis. Et par ce que vous n'aimeriez pas être suivi. Il n'y avait pas de mot pour décrire ça. C'était un monstre. Une chimère. C'était les L.I.O.N's.


        Ging, assis sur la scelle, avait les interminables jambes de Munster qui lui passaient par dessus les épaules pour venir crocheter le guidon avec ses pieds par en dessous. L'homme au physique si particulier était donc dans le dos de Ging, sa tête dans le vide ; n'étant retenu que par ses pattes qui étaient celles qui guidaient le monocycle et par conséquent assuraient la survie de l'équipe. Il ne semblait pas alarmé d'une telle pression, la fiction étant ce qu'elle était, il restait relativement confiant quant à l'avenir du petit groupe. Si Ging se contentait de pédaler comme un bourrin et ne tenait pas lui même l'engin de ses mains, c'est parce tout d'abord il était justement bien trop bourrin pour, mais surtout que ses bras étaient disposés en forme de croix ; afin de pouvoir porter Rhyne sur l'un et Robb sur l'autre. Brih, quant à lui, était perché sur la tête du colosse, empoignant fermement sa tignasse dorée pour ne pas se faire emporter par les puissants aquilins. Il semblait aimer la situation. Mais pas tant que Rockfor. Ce dernier se tenait droit sur le peu de guidon qu'il restait pour y poser ses pieds, son incroyable agilité lui permettant de braver les éléments pour s'y maintenir. Et pour finir le tableau, le canard se contentait de voler à coté de tout ce beau monde en chantant une musique qui n'aidait en rien. Contre toute attente, en dépit de cet équilibre plus que précaire, le nouvel équipage gagnait du terrain sur Hodor et le directeur.


        " Plus vite Hodor ! Plus vite !
        - Je suis déjà... humpf... à la vitesse maximale directeur. De toute façon...humpf... ils sont sur le rail d'à coté. Rien ne presse...humpf...ils ne pourront pas nous toucher de là-bas.
        - Kwézézézé. Le problème c'est que j'ai installé un ingénieux dispositif de mon cru à l'autre bout de chaque rail. Ils sont conçus pour sentir la pression exercée sur eux, et si elle se relâche sur un seul ; les deux se détruisent immédiatement.
        - Mais pourquoi avez vous fait ça ?!
        - Kwézézézé. Je pensais que ça serait plus marrant ! Et j'avais raison ! Kwézézézézézé ! Comme toujours ! Kwézézézézé ! Plus vite mon cher Hodor, ou nous allons nourrir les poissons !"



        ________________ sur l'autre rail ________________



        "Vos gueules ! Puisque je vous dis que tout ceci est fictif ! Alors pas besoin de me dire à droite ou à gauche !
        -MAGNEZ-VOUS ! LES COURS VONT BIENTÔT COMMENCER !
        -Ca y est, on va mourir, c'est sûr maintenant.
        -Ouuh ?! J'en connais une qu'est ronchonne parce qu'elle a pas fait sa sieste !
        -Je persiste à croire qu'il y avait un meilleur moyen de quitter l'île.
        -Va t-elle m'amener à boire la grognasse ?!
        -C'EST VRAI QUE MOI AUSSI JE BOIRAIS BIEN QUELQUE CHOSE ! BWAHAHAHAHA !! "




        Dix minuscules mètres avant l'arrivée, "l’embarcation" -les mots manquent pour nommer cette chose- des L.I.O.N's rattrapa celle d'Hodor et du directeur. Mais ces derniers, poussés par un instant de grâce et accessoirement par l'envie de vivre, redoublèrent d'intensité. Ils étaient au coude à coude et les quais avançaient dangereusement vers eux. Hodor le remarqua, comme il remarqua que de toute façon tomber dans de l'eau à même pas une dizaine de mètres du bord n'était pas franchement suicidaire. Il choisit de sauter, quand bien même cela devrait hérisser le poil du directeur. Quelques secondes plus tard ils regagneraient la côte et tout irait bien pour eux. Ce qui n'était pas forcément le cas de leurs adversaires.


        Le capitaine, trop content d'être arrivé le premier pour penser à freiner, et de tout façon il n'aurait ni su ni voulu le faire ; fit percuter le monocycle fusant contre le sol dur qui, lui ne bougea pas d'un iota. Toute l'équipe s'envola alors dans les airs à plusieurs mètres au loin et dans autant de positions différentes que possible. Leur réflexe à tous furent alors de s'agripper au voisin. Brih réussit à chopper une jambe de Munster, qui lui même empoigna la main de Rhyne, celle-ci n'ayant d'autre choix que de consentir à attraper Rockfor -par les cheveux-, qui arriva de justesse à attraper Robb faisant alors un gros câlin à Ging. Le capitaine, dernier maillon de la chaine, n'hésita pas une seconde à capturer au vol les pattes du canard. Une idée rondement menée si cela avait été un canard géant d'une tonne.


        Ce qu'il n'était pas.


        _____________Quelques minutes plus tard_____________


        Le capitaine rayonnait de bonheur, l'éclat de son sourire éclipsant celui de soleil. Il était là, fièrement dressé de ses trois mètres et des poussières au milieu de son équipage dont il était on ne peut plus fier. A part peut être pour le canard. Ils avaient tous fait irruption dans la salle de classe avec pour seule protestation du professeur qu'il fallait le prévenir avant de la venue de nouveaux élèves. L'aube avait mué en une matinée ensoleillée, et chaque membre des L.I.O.N's resplendissait dans la chaude lumière filtrée des fenêtres. Tous les gosses étaient bouche-bées, les yeux grands ouverts devant un tel rassemblement de personnages. C'est alors que le regard de Ging se tourna vers Benerice.


        "ALORS ? C'EST QUI LE CAPITAINE MAINTENANT ?!

        -... y'en a pas un seul qui a l'air saint d'esprit...


        BWAHAHAHAHAHA !



        Et voici comment se créa la légende.