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Les prémices d'une collaboration

Manshon, 1621

Cette ville est depuis bien longtemps un point de passage obligé pour la flibuste et autres corsaires en quête de pouvoir et de reconnaissance. Il est courant que des bandes et mafias de tout ordre s’affrontent farouchement pour des prises de territoire, ce remue-ménage perpétuel et les incidents collatéraux à ces combats ont fait que l’île bénéficie dorénavant d’une triste réputation sur toute la Blue. Des commerces illégaux se sont progressivement installés sous des devantures totalement légales, altérant par la même occasion le mercantilisme ancestral de cette région et obligeant les natifs à céder leurs baux commerciaux à des prix dérisoires. Le fait est que l’île conserve tout de même une partie de son patrimoine historique et culturelle et ce même si la population a dû s’accoutumer quotidiennement à la présence de bandes sanguinaires et pernicieuses sur leur territoire. Le gouvernement mondial était pertinemment conscient de cet état de fait et a en conséquence, diligenter un contingent local particulièrement important pour prévenir et contenir ces dangers potentielles. La paix et la prospérité n’a pas pour autant regagner l’île et bien qu’aucun citoyen ne l’affirmerait publiquement, ils vivent toujours bel et bien dans la terreur, craignant à chaque seconde de ne pas voir l’aube du jour suivant. Le contingent local ? Il fait surtout office de tampon pour que le climat de cette île ne se dégrade encore davantage, le gouvernement ne voudrait voir émerger un territoire de conflit tel que Las camp ou encore Luvneel praad ici sur Manshon. Si seulement Har chitecte, le fondateur de la ville principale, voyait ce que sa cité était devenu bien des siècles après son décès, il s’en retournerait dans sa tombe le bougre ! Peu importe cela arrangeait copieusement les affaires de Sharp Jones, il est toujours préférable de bénéficier d’un contexte instable pour réaliser des affaires.

A l’instar des pirates, « les hommes d’affaires « comme ils aiment à se faire appeler doivent toujours être à proximité de ces zones conflictuelles, ces vulgaires pirates ne sont pas des financiers loin de là et il est un fait avéré, que les pirates aiment toujours claquer l’or et le fric qui viennent d’acquérir. Ces types là sont des flambeurs dans l’âme, que ce soit dans la bouffe, les femmes, l’alcool, tout y passe si ils peuvent célébrer leur faits d’armes comme il se doit. Par ailleurs, l’opium se distribue très bien auprès des pirates qui comptent parmi les premiers clients des hommes de la trempe de Jones. Le seul hic ? C’est qu’ils sont une demi-douzaine dans la zone à disséminer la fameuse substance sur le seul territoire de Manshon, le marché est saturé et pourtant Sharp Jones compte bien s’y frayer une place non négligeable au sein de ce segment des plus lucratifs. Seulement, il ne s’attaque pas à des demeurés chétifs, il s’agit de véritables cellules de distribution qui opèrent les uns indépendamment des autres, un grand machinisme dont Manshon ne constitue qu’un rouage parmi tant d’autres. Jones savait qu’en s’attaquant à l’un d’eux, il se frotterait inéluctablement à des représailles sans précédent, ca faisait partie des règles de ce jeu dicté par les puissantes familles mafieuses. Jones voulait s’y introduire ? Très bien, il devait prendre à sa charge toutes les conséquences, ripostes et coup bas de ces adversaires et dieu sait qu’ils savent se montrer ingénieux dans la matière. Son statut de « challenger « ne le plaçait pas parmi les meilleurs prétendants pour s’accaparer un trafic, une trentaine d’homme de main ne suffirait pas à prendre le contrôle et surtout à faire face aux nombreux loubards des caïds déjà bien implantés sur Manshon. Bien que Sharp Jones comptait user de ruses et d’entourloupes, il avait besoin de renfort, d’hommes puissants et loyaux sur qui il pouvait compter. Le milieu en compte assez peu, tous préfèrent retourner leurs vestes lorsque la cavalerie arrive ou que l’odeur de la poudre à canon se fait trop forte. Bien qu’il possédait une certaine notoriété sur le territoire de Luvneel, il n’avait ici aucune crédibilité, il était considéré tel le quidam lambda susceptible d’être détroussé ou assassiné. Il lui fallait solliciter un individu d’expérience, connaissant bien les recoins et usages de cet îlot, un olibrius devant avoir impérativement un cheminement de pensée analogue à celui de Jones. Un homme de cette acabit serait difficile à rallier mais Sharp Jones avait quelques cartes à faces cachés en réserve, une monnaie d’échange affriolante pour faire la différence avec les propositions d’autrui héhé. Ca n’allait pas être de la tarte, s’il s’avérait que Jones s’adresse au mauvais type appartenant déjà à un groupuscule locale, il perdrait toute couverture et ces gugusses se ferait un plaisir de lui assigner une bonne correction, voire de mettre un terme une fois pour toutes à ses espoirs de richesses. Il faudrait la jouer fine et tout en souplesse, Jones n’aurait pas droit à une deuxième chance s’il venait à ne pas saisir la première opportunité.


Dernière édition par Sharp Jones le Dim 13 Mai 2012 - 15:01, édité 1 fois


    Jones parcourait l’île sinueusement en passant incognito, repérant par la même occasion les points névralgiques de l’île. Après tout, bien que l’on puisse supposer que le personnage était à l’origine de complots et de règlements de compte sur Luvneel, aucune preuve n’avait été trouvée pour l’inculper. Il était blanc comme neige et aucune prime n’avait en conséquence été placé sur sa tête, il pouvait arpenter l’île sans être inquiété de quoi que ce soit. Cette phase d’observation s’avérait préalable à toute action, il s’agissait de reconnaître le terrain et de prendre conscience de l’atmosphère tortueuse de cette région totalement insolite pour Monsieur Jones. L’homme déambulait dans les ruelles sans réelle finalité apparente, la ville comptait en son sein une vie très animé tant par les activités des résidents de l’île que par les agissements abscons des bandes locales. Ce rythme de vie soutenu se ressentait pleinement dans leurs comportements, leur manière de d’exprimer et de se mouvoir, ces hommes et femmes avaient à de rares exceptions, un tempérament nerveux et réactif. Quoi de plus normal lorsque la vie vous a appris que vous pouvez vous faire descendre au moindre détour de rue. La cité comptait des boutiques de qualité et des échoppes sympathiques où il fait bon vivre, du moins avant que la mafia ait la main mise sur tout ce business juteux et rémunérateur. Ces mafieux devaient avoir de très bon appuis auprès des autorités locales qu’ils devaient arroser pour que ces derniers ferment les yeux sur leurs agissements et n’en rapportent pas un traître mot au gouvernement mondial. Ces mafieux avaient aussi certainement des moyens financiers et techniques qui leur permettaient de faire vivre leur petit commerce, il restait à savoir quel était l’instigateur de toutes ces manigances. Un ou plusieurs hommes tiraient habilement les ficelles dans l’ombre, les apparences sont souvent trompeuses et Jones ne serait pas étonné le moins du monde de voir un haut gradé de la marine ou du gouvernement derrière toutes ces manigances officieuses. A la tombée de la nuit, Sharp Jones décida de gagner le premier hôtel miteux qu’il aperçut. Bien mal lui en as pris et il regretta amèrement son choix. Miteux c’était peu dire, les poutres porteuses qui soutenaient la structure du bâtiment tombaient en morceaux tandis que le mobilier vétuste, rongé par les termites et autres acariens pourrissait négligemment dans les chambres de ce taudis. Les marches de l’escalier s’affaissaient sous le poids hommes qui venait à les emprunter. Il pénétra dans ce que les dirigeants de l’hôtel listaient comme hall de réception et exigea sèchement les clés d’une chambre pour s’y reposer.

    L’autre abruti qui faisait office de réceptionniste mit plusieurs longues secondes pour cogiter et donner à Jones les clés de sa chambre. Il fallait le comprendre le pauvre bougre, le temps de réaction d’un concombre de mer couplé à l’intelligence d’un mongolien rendait la chose particulièrement complexe et ce même si c’était l’unique tâche dont il avait à sa charge toute la sainte journée. Un bout de plastique renforcé et rattaché à la lourde clé en fer, faisait figurer le nombre 21, sans doute le numéro de la chambre de Jones. Sharp gagna prudemment la chambre qui lui était réservé au second étage, les lattes du plancher grinçaient à chacun de ses pas, émettant un bruit strident dans toute l’enceinte de l’hôtel. C’était sans doute la manière locale de signifier aux résidents, la présence d’un nouvel hôte dans la construction. Pourquoi avait-il délibérément choisi une telle cahute dont le papier peint décrépi faisait apparaître des murs troués d’impact de balles ? Que pouvait-il bien lui avoir passé par la tête pour choisir ce bidonville aux allures de bordel ? D’une part, Jones n’aurait qu’a payer des clopinettes pour la « qualité de cette prestation « , la précarité a un coût et il est loin d’être excessif. D’autre part, l’expérience de la vie lui a appris que c’est dans les endroits les plus pouilleux que l’on dégote les meilleurs rumeurs et histoires en tout genres. Cette chambre n’était qu’un pied à terre en cas de pépin, il y reviendrait en cas de coup dur pour préparer son départ ou mijoter un plan d’action au cas échéant. Par ailleurs, la facade de l’hôtel était en face du« Red Joe », un troquet qui semblait être l’endroit le plus fréquenté de la ville, l’ambiance qui y résonnait semblait être des plus enflammé. Sharp était d’avis de débuter son investigation en se rendant dans ce bar, cette occasion lui permettrait aussi d’avoir un premier aperçu du monde nocturne de cette contrée remplies de péripéties et autres rebondissements. Une vingtaine de minutes plus tard, il descendit à l’entrée et tandis qu’il s’apprêtait à traverser la rue, le réceptionniste retardé l’apostropha dans sa course :

    « EuuuuuH… Monsieur, j’ai oublié de vous demander, la chambre est à quel nom ? »

    *Quel arrière celui-là, il ne pouvait pas me le demander au premier passage*

    « Lanson. James Lanson, je suis pressé. Si c’est pour le paiement, mettez ca sur ma note. Je verrais au retour »

    Il ne s’agissait pas de révéler sa véritable identité et ce même si c’était un crétin faible d’esprit. Il paraissait même bien trop idiot pour gérer un hôtel de ce calibre, sa stupidité manifeste n’était peut-être qu’un leurre pour tromper Jones et lui subtiliser habilement des informations. Sharp Jones avait pris soin de rien laisser de compromettant dans la chambre 21 qui lui avait été attribué et ainsi prévenir tout risque de perquisition pendant son absence. La gueule de l’autre abruti ne lui revenait pas et il n’allait pas l’oublier de sitôt. Monsieur Jones parvint bientôt de l’autre côté de la rue et pénétra tout naturellement dans l’établissement. C’était là un bistrot agité et bouillonnant au rythme endiablé d’un piano mécanique qui distillait aux oreilles des clients une musique pétulante. Un long comptoir en chêne des plus banals sur lequel était attablé une rangée d’hommes peu recommandables, un mobilier ordinaire rien de bien opulent, les clients semblaient très bien s’en contenter. Au fond de la pièce figurait une estrade sur laquelle des danseuses cancan se trémoussaient sous le regard salace de quelques hommes comblés. Les énergumènes, l’œil libidineux, glissaient des liasses de billets dans les sous-vêtements de ces jeunes femmes qui avaient tout au plus 25 ans. Ils s’étaient fait avoir ces pigeons, sans doute elles leur avaient promis des « prestations supplémentaires » en local privé. Jones s’accouda au zinc à son tour tout en commandant un whiskey à la serveuse bien plantureuse.

      Le gros soupe au lait à la moustache soigneusement peigné vint apporter la commande de Sharp Jones puis continua sa laborieuse besogne. Jones était un étranger, un inconnu qui n'avait jamais croisé la route de son établissement, la méfiance était instinctivement de mise lorsque des gus comme lui viennent marcher sur ses plates bandes. La rombière qui lui servait de femme semblait se terrer dans l'arrière cuisine qui n'était séparé de la salle de restauration que par une porte dite de saloon dont les allées et venues des serveurs faisait virevolter ses ventaux d'avant en arrière à chaque passage. La cuisinière s'exécutait ardemment pour préparer les mets et autres repas des clients, elle finirait par se tuer à la tâche au grand plaisir du propriétaire qui n'aurait plus qu'a hérité et se dégoter une jolie minette pour passer le restant de ces maigres jours. Jones restait silencieux, examinant tout détail qui pouvait se mettre sous le dent et dont il pourrait tirer parti ultérieurement. Les débordements de certains clients avec les danseuses, les triches manifestes de certains joueurs à une table de poker improvisé, un décor des plus habituel comme il en avait tant vu par le passé. Bientôt le barman lui remplit à nouveau son verre, comme gage de bienvenue avant de l'apostropher sous un revers amical:

      " Hey l'ami, c'est que je t'ai jamais vu dans le coin. Je saurais si t'étais un habitué. Qu'est ce qui t'amènes à Manshon, dis moi?"

      Le stéréotype de l'étranger à qui l'on offre un verre pour lui faire délier la langue, le stratagème très connu qui a à maintes reprises fait ses preuves mais qui ne pourrait berner les hommes avisés. Le barman n'avait pas fait mouche cette fois-ci, il était tombé sur un accoutumé de ce genre de pratiques, l'œil amusé, Jones le remercia et rentra volontiers sinueusement dans le jeu institué par le barman.

      « T’as bien vu l’ami, je suis juste de passage sur Manshon, je me rends à Luvneel dés demain. »

      Il profita de l’occasion pour lui glisser un billet dans le coin de la poche tout en ajoutant à voix basse

      « Balance moi les rumeurs les plus croustillantes et je te graisserais la patte encore davantage »

      Le barman ne put s’empêcher d’esquisser un sourire pernicieux, rempli de vice et d’avidité, laissant apparaître sa mâchoire avarié. Son regard, dorénavant intéressé s’était éclairci à l’écho de l’expression « graissage de pate », c’était devenu monnaie courante dans ce milieu où les pots de vin sont rois pour s’attribuer et collecter l’information. L’homme fit un bref signe de main à Sharp Jones afin qu’il l’accompagne dans l’arrière salle pour pouvoir discuter de manière plus aisé, les murs ont des oreilles ici-bas et il serait malavisé que ce barman se fasse descendre pour avoir divulgué une information confidentielle. Bien que Jones suivit son interlocuteur, il était conscient que la chose était des plus risqués, qu’il n’avait là aucun gage de véracité des propos de son interlocuteur, il s’engouffrait dans un dédale inconnu, un méandre qui s’avérait cependant véritablement nécessaire pour converger vers son objectif. A l’abri des regards indiscrets, l’homme vérifia à plusieurs reprises les ouvertures de la pièce puis déclara à demi-mot :

      « Y’a un petit groupe de 5 rookies qui sèment la terreur dans la nuit, il paraîtrait qu’ils taillent des croupières à l’un des boss locaux. Je pensais que ca allait mal se finir cette histoire mais mystérieusement depuis quelque jours, des disparitions en chaîne ont ébranlé le groupuscule pirate et contraint à réfléchir à deux fois avant de s’attaquer à un ponte de Manshon. Des rumeurs courent çà et là, il paraitrait que c’est un marine qui aurait fait le coup. »

      Les informations recueillies en valaient la chandelle et même si Sharp Jones n’avait obtenu aucun nom ou description physique du dit personnage, il avait aboutit à un début de piste d’un élément des plus prometteurs. Le marine en question devait avoir une certaine expérience du combat et de la filature pour avoir fomenté ces enlèvements consécutifs, surtout que à en croire les propos de ce barman, ces rookies avaient quand même des aptitudes certaines. Cependant l’idée que cet individu soit un marine était loin de plaire à Monsieur Jones, les marines suivent des schémas de personnalité et de tempérament déjà bien formatés, tantôt bisounours ou tantôt en proie à une soif de violence inextinguible, le marine est en soi un animal dont la psyché est facilement prévisible. Il lui fallait désormais en tout anonymat approcher ce petit groupuscule sans se mêler aux agissements dont ils se rendaient coupables, c’était l’une des seules cartes en sa possession pour pister le quidam. Tandis que le barman regagnait discrètement le comptoir de son bar, Jones l’agrippa à la main et ajouta :

      « Le nom de la bande en question ? »

      « Les Black sharks, mieux vaut que tu ne croises pas le fer avec eux étranger, tu passerais l’arme à gauche avant que t’aies le temps de te mettre en position »

        Les Blacks sharks… plutôt significatif comme nom de baptême pour une bande de grosses brutes sanguinaires. Jones avait beau se creuser la mémoire, le nom ne lui évoquait aucun souvenir ou faits marquants qu’ils auraient pu commettre sur North Blue. Jones les catalogue d’emblée comme une bande minable, qui ne dispose pas des moyens de ses prétentions. S’ils s’avéraient éminemment dangereux, ces loubards se seraient au moins rendus coupable de quelques crimes notoires or aucune primes n’avait été placés sur les têtes et en tant que fin lecteur de la gazette, Sharp Jones aurait irrémédiablement entendu parler d’eux. Jones avaient de sérieux apriori en ce qui les concerne cependant il restait aux aguets, l’absence de primes ne signifiait pas pour autant qu’ils n’étaient pas redoutables en affrontement direct. Réussir à détrôner un caïd local requiert de la subtilité et du savoir-faire hormis la force requise au moment venu pour s’accaparer son trône et maintenir son empire, ces rookies aux manières vulgaires et tapageur n’avait que peu de chances de voir leur desseins se réaliser. Jones décida qu’il devrait à court terme se charger de cette petite équipe, il était question de leur faire mordre de la poussière et des les humilier et au cas échéant de leur faire la peau devant témoins bien entendu. Ce serait pour lui une occasion idéale pour se faire un nom et une réputation sur ce territoire inhospitalier, cela s’apparenterait à un coup d’éclat mis au point précautionneusement par un homme méconnu du grand public, un nouvel acteur inévitable sur la scène officieuse des trafics de Manshon. Cette perspective le faisait agréablement sourire même si il était conscient qu’à l'heure actuelle, il n'avait pas, lui aussi, les moyens de ses ambitions. Il lui fallait exploiter le filon de la piste Black sharks, se renseigner quant à leurs capacités et approcher le supposé marine, telle était désormais la marche à suivre. Jones renchérit suite aux propos du barman.

        « Tu sais où ils crèchent ces lascars ? Ils portent des signes distinctifs ou bien… ?

        « Oui ils laissent toujours sur les lieux de leurs crimes leur empreinte pour bien signifier à quiconque que c’est bel et bien eux qui ont fait le coup. Cette marque personnelle ou plutôt cette marque de fabrique figure comme tatouage sur leurs corps déguenillés, ils sont très fier et orgueilleux et se disent être une « une élite New age ». Je n’en sais plus étranger et sache bien que je ne t’ai rien dit. »

        « Une élite New age «… l’expression donnait matière à réfléchir. Jones avait bien entendu parler de ce nouveau courant de piraterie qui se réclame être de la vague « New age « en contradiction totale avec les idéaux des seigneurs des pirates eux-mêmes, Gol D.Roger et Monkey D.Luffy. Ces détraqués à paillettes et autres breloques flashy font primer la puissance véritable de l’homme et dénigre la pensée désuet de l’ascension par le rêve. Ces énergumènes se réclament à l’instar de Roger, être issus de la volonté du double D, pour Donquiote Doflamingo et ainsi bien marquer la scission les séparant des autres pirates. New age fait écho à la nouvelle ère qui serait en train de poindre à l’horizon, ces olibrius allumés sont eux-mêmes vecteurs du rêve « New age » qui les habitent, c’est là tout le paradoxe de prôner cette doctrine tandis qu’ils adoptent une position opposé à l’idéal vers lequel ils croient converger. Cet impromptu découverte le conforta dans l’idée que cette bande ne sont que des minables écervelés sans envergure dont la crédibilité douteuse était en permanence remise question par les autres gangs locaux. La mafia est aussi un jeu d’apparences où celui qui tire les ficelles doit manifester et prouver à tous ce qu’il en coûte de se retourner contre la volonté du padre, c’est ce pourquoi les violences et meurtres opérés dans la mafia sont si cinglant. Combien de fois ces assassinats et autres règlements de compte atypiques avaient fait la une de la gazette, un homme encastré dans un piano, des concassages de parties dans des étaux ou encore les enterrements vivants dans certains déserts de South Blue ou d’Alabasta.

        Ces hommes là n’avaient rien de tout ca, il était convaincu qu’il s’agissait de mécréants sans scrupules en quête de reconnaissance et d’identité, il est vrai qu’ils étaient déjà des caïds mais des caïds de bac à sable qui ne connaissent rien aux vraies règles dominantes de ce monde complexe en plein essor. Jones ne fut pas étonné qu’aussitôt sorti de l’enceinte de l’établissement, une filature ait été organisé à son insu. Il savait dorénavant que le barman n’allait pas passer la nuit, Jones n’aurait pas à se salir les mains et même si l’autre ventripotent crachait le morceau, il ne détenait pour ainsi dire aucune information sensible au sujet de Jones. Il s’engouffra dans le dédale des ruelles sinueuses et parvint dizaine de minutes en usant de ruses et subterfuges, à se substituer à la vue de ses poursuivants qui décidèrent de se séparer pour augmenter leur champ de recherche. C’était là, l’occasion rêve pour Jones de cuisiner l’un des compères sans que les autres ne soient mis au courant du poteau rose. Dissimulé dans l’obscurité d’un angle mort, il fit une corde à linge au passage de l’un des sbires, lequel tomba violemment face contre sol. Jones le releva par le col et le saisit vigoureusement par le col de sa chemise rouge sang aux motifs criards, signe avant-coureur de son appartenance aux Sharks songea t-il.

        « Alors, on me cherche petite frappe ? Donne-moi la raison pour laquelle tu me suis sinon je n’hésiterai pas à te faire exploser la cervelle sur ce mur en brique ? Tu voudrais voir à quoi ressemble la cervelle collé au mur, n’est ce pas, hein ? "

          Il était temps de jauger cette petite frappe, vérifier si ces aspirants à la « nouvelle ère » avaient vraiment des tripes pour s’imposer dans le monde de la piraterie. Un sentiment d’effroi et de haine entremêlé saisit immédiatement l’homme de main qui commença à bafouiller, ne pouvant articuler naturellement comme il l’aurait fait devant n’importe quel gus. Il faut dire à sa décharge que l’on ne croise pas un type de la trempe de Sharp Jones tous les jours, son faciès de squelette basané faisait particulièrement son effet auprès de l’homme de main qui ne savait à qui il avait vraiment affaire. Le regard du type avait changé et Jones sentait bien que le corps de l’intéressé tremblotait, les rôles étaient inversés, Jones passé du statut de chassé à celui de chasseur et il ne comptait pas laisser s’échapper la proie solidement maintenue par le haut du collier. Cette homme allait devoir d’une manière ou d’une autre déblatérer ce qu’il savait sur les Black Sharks, quitte à devoir y passer la nuit et user de tortures inhumaines pour parvenir à ses fins. Sharp bénéficiait d’une prise certaine sur cet homme, une carte maîtresse répondant au nom de peur dont il pourrait tirer parti pour faciliter la collecte d’informations. Le sbire était désemparé, il ne savait comment réagir face à un tel individu si bien qu’il ne put se retenir de dire la vérité à son interlocuteur.

          « C’…C’est le boss, il m’a chargé de surveiller tous les types louches de ton style. Y’a un type qui s’amuse à décimer nos rangs, faut qu’on trouve de qui il s’agit sinon, toute facon si tu me laisses pas partir, tu vas y passer haha! »

          « Nous verrons de qui de nous deux, la tête roulera ? »

          Jones sentait de l’hésitation et de l’incertitude dans son discours, il manquait de cran et de confiance dans ses propos. Bien qu’il manifestait une certaine hostilité à l’égard de Jones, il faisait dans son froc. Son regard blafard, ses teints livides couplés aux tremblements ne lui arrangeaient pas sa crédibilité. Il se dressait là, stoïquement, croyant que son petit numéro faisait son effet auprès de Jones. Il n’en était rien, il était pour ainsi dire à la merci de la seule volonté de Jones dont les humeurs tumultueuses pouvaient le conduire à le liquider incessamment sous peu. Deux perspectives s’offraient à Jones, la première consistait à laisser la vie sauve au gugusse qui s’empresserait d’aller tout raconter à son boss. Cette alternative bien que bizarre offrait son lot d’avantages et d’inconvénients, cette nouvelle lui ferait acquérir du crédit et une notoriété certaine sur la scène mafieuse de Manshon attestant qu’il n’était pas l’un de ceux dont il faut se jouer cependant en contrepartie, sa couverture serait foutue et cela ruinerait aussi ses espoirs de retrouver l’auteur des disparitions commises au sein des rangs des Sharks. Par ailleurs, il aurait aussi à devoir s’occuper des gorilles des Sharks. La seconde alternative était de liquider froidement le personnage et de ne laisser aucun témoin de la scène, l’assassinat d’un membre des Sharks ne ferait qu’amplifier la rage et la rancœur du boss qui perdrait son sang-froid et serait bien plus vulnérable pour porter l’estocade finale. Jones saisit à la gorge l’homme de main et refermant sa poigne, il lui fit subir une étreinte continue. L’homme devait se voir mourir, sentir ses dernières forces le quitter et rendre son dernier souffle. Ce salopard de la New age devait comprendre le non sens des idéaux qu’il avait prôné, jamais la puissance ne pourra primer sur le rêve d’un homme, c’est de la volonté d’un homme que Raftel a pu être rallié et que le mythe du One piece est né. Ce n’était pas ces clowns arrivistes qui allaient changer la tendance avec leurs accoutrements stupides et grotesques à souhait, ils n’étaient que de pâles copies des héros de notre temps. Progressivement, ses yeux se révulsèrent et bien qu’il essayait de faire tout ce qui était en son pouvoir pour arrêter ce macabre processus, rien n’y faisait et il allait sous peu passer l’arme à gauche. Enfin, il succomba au supplice, s’effondrant sur le sol humide. La résistance de ses muscles n’était plus, la pression sur sa trachée avait eu raison de son sort. Jones fit les poches du personnage afin de déceler si un objet ou un élément pouvait le rapprocher du « tueur des Sharks » mais il ne trouva qu’une maigre bourse et un couteau.

          Tandis que le corps gisait aux confins de cette rue abandonné, Jones mit les voiles en direction du centre de Manshon en prenant soin de cacher son visage, rester dans les parages ne le ferait incriminer ou du moins il serait porté comme suspect de cette acte de barbarie. Jones ne le revendiquait pas encore, c’était bien trop tôt pour se manifester au grand jour. Il était l’homme de l’ombre, celui qui tire les ficelles dans l’obscurité et qui saisira sa chance au moment opportun, à l’instant ou sa proie s’y attendra le moins.
            Sharp Jones ne dut attendre que quelques heures avant que la nouvelle du meurtre se répande sur Manshon. Les autochtones pensaient tous qu’il s’agissait d’une fois encore d’un coup du tueur de New age et pourtant il en était rien. Jones était conscient qu’il marchait sur les plates bandes de son collègue pré supposé marine et qu’en conséquence l’intéressé pouvait le prendre à parti cependant ils convergeaient tous deux vers le même but indépendamment : l’extermination pure et simple des Black Sharks. C’était précisément sur ce point que Jones voulait établir une base de discussion avec le personnage et faire davantage sa connaissance, il semblait être une perle d’une rare valeur. Il lui fallait désormais se poser et attendre la réaction du Boss des Sharks et anticiper en conséquence. Les informations collectés sur cette bande ne lui permettait pas d’interagir de quelque manière, il ne savait où ils se terraient et bien qu’il ait pris connaissance du tatouage des Sharks qui figurait sur la poitrine du feu homme de main, ca ne lui servait guère à l’heure actuelle. Comme Jones l’escomptait, la réaction du grand patron ne se fit pas attendre et il eut la chance d’y assister de manière inopinée. Un homme d’une trentaine d’épées vêtu avec une fourrure de lémuriens et une écharpe aux teintes fuchsia hurlait contre ses hommes, les qualifiant d’incapables et les sommant de retrouver « la pourriture « qui s’est rendu coupable de cet acte. Bientôt, des hommes en impairs noirs ratissaient les rues à la recherche d’indices pouvait les conduire à l’instigateur de l’assassinat. Jones prêtait une oreille attentive aux paroles des hommes qui parsemaient les rues, ils étaient surexcités et nerveux à la foi, leur boss avait du leur placer une épée de Damoclès au dessus de leur tête d’abrutis sans cervelle. Il apprit finalement au détour d’une conversation que les Sharks s’étaient réfugié dans une grotte aux abords de la ville, la grotte en question leur faisait office de repaire et à en croire les paroles de ces sbires, ils ne semblaient pas êtres les seules locataires de cette anfractuosité rocheuse. Sharp connaissait désormais la position géographique du petit nid douillet de ces salopards en culotte de plumes. Cette information constituait une bonne piste pour tracer le tueur des New age même si l’oiseau en question ne devait pas œuvrer près du repaire, il était là quelque part dans cette ville, paré à bondir sur l’homme isolé et lui apporter la mort. La fureur des paroles du patron des Sharks fit comprendre à Jones que ce tueur était un élément récurrent et particulièrement incommodant pour ce gang de petites têtes, un leste dont ils voulaient impérativement se débarrasser. Cette aveuglement permettrait à Jones d’œuvrer dans l’ombre sans être trop inquiété, son attention se focaliserait davantage sur le tueur plutôt que Jones. Mr Bones partit dans la direction opposé à celle empruntée par les hommes de main, il comptait bel et bien profiter de l’occasion qu’ils soient de sortie pour s’infiltrer dans cette fameuse grotte évoqué par les hommes de main. C’était l’opportunité rêvé pour retourner le repaire de fond en comble, leur voler les richesses emmagasinées et se renseigner sur le tueur.

            Il ne fallait cependant pas crier victoire trop vite, Sharp Jones allait sans doute devoir faire face à une résistance farouche des gardes du repaire et ca n’allait pas être une partie de plaisir. Il faudrait être discret et rapide à la fois, efficient et se montrer pragmatique, l’effet de surprise tirait en faveur de Jones et il n’appartenait qu’a lui d’en user à bon escient. Après une demi-heure de marche, Sharp Jones n’était plus qu’a une cinquantaine de mètres de ce qui semblait s’apparenter à leur refuge. Oui je dis bien apparenter étant donné qu’en raison du caractère du lieu en question, on ne peut savoir réellement ce qu’abrite une grotte qu’après en avoir fait l’exploration, il pouvait tout aussi bien s’agir d’une antre pour animaux sauvages. Il lui fallait vérifier cette probabilité mais en prenant quelques précautions, il examina minutieusement les abords du repaire pour s’assurer de sa surveillance et du schéma des tours de garde. Comme il s’y attendait, il n’y avait que peu de tours de guets et les deux hommes qui en étaient chargés bavassaient davantage qu’ils ne patrouillaient. Pourtant c’est bel et bien dans des instants tels que ceux-là qu’ils doivent se montrer particulièrement vigilants pour prévenir des éventuelles offensives et c’est toujours aux moments où l’on ne s’attend le moins que l’ennemi saisit sa chance pour frapper en plein cœur. Jones n’eut aucun mal à les approcher et créer une diversion pour les prendre à revers les deux olibrius qu’il supprima après les avoir assommés. Il cacha leurs corps pour ne pas les laisser en évidence aux yeux d’autrui et s’immisça dans la structure rudimentaire. Jones s’enfonçait peu à peu dans la grotte dans le silence le plus total, on pouvait même entendre les gouttes d’eau tomber sur la rocaille poreuse de cette cavité. Il dut attendre quelques minutes avant d’entrevoir le repaire de fortune installé par les Sharks, des tantes avaient été installées reposant sur d’épaisses branches de chêne. C’était davantage un campement de nomades plutôt qu’un repaire, ces pirates New age était loin de vivre dans un luxe inouï comme pouvait le témoigner leurs sapes extravagantes, ce n’était que de la poudre aux yeux pour cacher leurs manières arriérés. Une énorme Tante, au fond de cette tanière, avait été aménagée sur une corniche et surplombait les autres tantes. Jones supposa qu’il s’agissait de celle de leur boss lorsqu’une armoire à glace de 2 mètres vint lui barrer la route.
              Il s’attendait pas à le voir venir celui là, comme quoi l’abruti qui leur servait de chef avait une lueur de bon sens, il n’avait pas mis tous ses œufs dans le même panier le bougre. Cet obstacle embarrassait profondément Mr. Bones qui devrait lui régler son compte incessamment sous peu s’il voulait concrétiser son objectif. Bizarrement le dit personnage n’avait rien de l’attirail des Sharks, ni strass et paillettes, ni accoutrement grotesque, il arborait un long trenchcoat sombre qui en disait long sur le tempérament du bonhomme. Les deux hommes se zieutaient, s’observant comme pour se tester tandis que la tension venait de monter d’un cran. Les ondes qu’il dégageait n’avait rien de commun aux deux abrutis qu’il venait de croiser il y peu, il s’agissait de quelqu’un d’autre bien plus intéressant, un oiseau prometteur, sans doute s’agissait t’il du bras droit du grand boss. Toujours est t’il que l’homme semblait lui aussi avoir été pris sur le fait, l’hostilité avait bien entendu vite fait pris le dessus sur l’effet de surprise et l’homme en question montrait les crocs. De nombreuses cicatrices profondes parsemaient, elles faisaient écho aux combats menés par cet être mystérieux. Jones savait qu’il serait complexe d’abattre un tel homme mais il se demandait surtout comment un homme de sa trempe pouvait avoir rejoint les idéaux de l’abruti emplumé. Plus il y pensait, plus ca n’avait pas de sens… le duel psychologique se prolongeait de plus belle sans qu’aucun des deux n’attente quoi que soit avant d’avoir bien mesuré le potentiel de l’opposant. Subitement, l’homme se déplaça de manière fulgurante et vint coller une droite bien ferme dans la mâchoire de Jones. Sharp Jones vola à travers l’une des tantes et revint à la charge avec la ferme intention de lui régler son compte. Le combat était des plus équilibré et les deux protagonistes se retournaient les coups sans sourciller si bien qu’aucun n’avait réellement un avantage sur l’autre. Ce décor rocailleux sciait parfaitement l’affrontement des deux hommes lorsque soudainement après une volée de coups, Sharp parvint à prendre l’avantage sur son ennemi qui tomba violemment au sol. Après s'être relevé instantanément, il rétorqua:

              « Je te passerai sur le corps si il le faut, je tuerai quiconque se réclame de cette nouvelle ère. Toi comme tes compagnons, vous passerez tous sur le billard ! »

              Dans un éclair de lucidité, Jones comprit enfin la véritable identité de cet homme, il s’était fourvoyé depuis le début sur les raisons qui poussaient cet homme à agir de la sorte. Ce n’était pas par loyauté envers le boss mais par haine envers lui, il voulait aussi empailler la tête de cette enflure. Il était l’homme qu’il recherchait, le tueur des New age, Jones en était persuadé puisqu’il avait vraisemblablement le même niveau martial que Jones. Au lieu de continuer à s’entretuer, ils pourraient tous deux mettre leurs forces en commun et converger vers le même objectif, à savoir l’anéantissement pur et simple de la bande New age. Ils régleraient plus tard de cette petite querelle en tête à tête. A l’heure actuelle, ils étaient pressés et tout seconde passé inutilement ne faisait que rehausser la dangerosité de la situation et de voir rappliquer les loubards dégénérés.

              « On s’est mal compris camarade, je suis la aussi régler ce compte à la raclure qui a élu domicile en ce lieu. Histoire de me faire un nom sur ce territoire. Joignons nos forces pour lui faire sa fête. «

              L’homme changea de mine et bien qu’il restait réticent à collaborer avec Jones, il devait reconnaître que cette idée avait le mérite d’aboutir à quelque chose. Cette perspective de collaboration le mettait un peu mal à l’aise, leur relation n’était pas partie du bon pied et de fait il était un peu frisquet quant à cette alternative. Cependant il était bien obligé de reconnaître que la situation ne se prêtait pas à ce genre de querelle et il savait qu’il était préférable de se placer sous l’aile de Sharp Jones plutôt que de l’avoir comme ennemi. Il grommela brièvement se releva et acquiesça comme pour lui signifier son accord tacite.

              « Mon nom est Mac Hollister. Je me joins à toi uniquement dans la réalisation de notre objectif commun. Sache qu’après, nous réglerons nos comptes coûte que coûte. J’en fais le serment. »


              Les deux hommes poursuivirent l’exploration de la grotte et n’eurent aucun mal à supprimer les quelques gardes qui les séparaient de la tante du boss qui n’était pas encore revenu de son escapade nocturne. L’homme avait de formidables aptitudes physiques et semblait être un expert en combat à mains nues, Jones était loin de pouvoir prétendre à cette agilité hors du commun. Au fil de cette expédition, Jones cherchait un terrain d’entente pour rallier cet homme à sa cause et bien qu’il ne connaissait l’histoire de ce Mac Hollister, il devait lui aussi avoir ses failles, des leviers directeurs qui l’amènerait à reconsidérer à deux fois la future proposition de Jones. Les deux compères rasait tout sur leur passages, détruisant les biens et autres accessoires de ces abrutis, s’accaparant leurs richesses et autres joyaux gagnés au prix de leurs efforts. C’était aussi ca qu’être pirate, on vole délibérément autrui mais à son tour, on devient aussi la cible de larcins et de pillages, tel était la règle immuable de la flibuste, volé ou être volé. Mac Hollister semblait aussi partager cet engouement pour l’argent, Jones y décelait la même lueur que la sienne, cette lumière au coin de l’œil teinté d’avarice et d’insatiabilité. Si Jones avait bien un don, c’était celui de reconnaître les individus mû par le vice et ce personnage là faisait partie de ceux là, à l’instar de Jones lui-même.
                La tante du patron de ces mécréants était bien agencée avec goût et subtilité, quelques bibelots de valeurs figuraient sur les meubles qui figuraient dans la pièce. Au fond de la tante, un trône en merisier avec des dorures donnait le ton aux hommes de mains et autres visiteurs, cette homme régnait en monarque incontesté et mieux valait que ces hommes ne lui fassent pas remarquer s’ils voulaient garder la vie sauve. De nombreuses armes et gadgets en tout genre ornementaient cette pièce atypique, il s’agissait à n’en pas douter de la tante de l’autre énergumène, Jones était persuadé que s’il venait à fouiller dans les tiroirs, il trouverait tout un attirail d’objets flashy et suspects. Après tout, la passion de Doflamingo, leur icone, pour tout ce qui s’apparentait à la souffrance et à l’humiliation était son principal trait de personnalité et il ne serait pas étonnant de trouver ici-bas des menottes en fourrure ou autre objet de cet acabit. Les deux hommes se remplirent amplement les poches une nouvelle fois jusqu'à ce qu’ils entendent des hurlements en contrebas. En prêtant une oreille attentive, ils distinguèrent que ces cris provenaient de sous le plancher et en conclurent qu’il y figurait une salle souterraine. Le sol était creux, Jones et Mac Hollister sentait bien que quelque chose de douteux se tramait juste en dessous et qu’ils devaient en avoir le cœur net, peut-être le chef avait aussi dissimulé dans ce compartiment un butin personnel ou un trésor qu’il voulait garder éloigner des rôdeurs à l’image de Jones et Mac Hollister. Les deux hommes parvinrent à créer une brèche dans laquelle s’engouffrer et descendre vers l’origine de ces cris qui s’amplifiait au fur et à mesure de leur progression. La descente achevé, ils furent tous deux témoin du spectacle humiliant auquel le prétendu boss se laissait aller, des esclaves endurcis et robustes aux visages assombrit par la suie leur faisait face. Chaîne et boulet au pied, ils étaient condamnés à creuser un tunnel dans cette roche imperméable, l’esclavagiste qui leur servait de boss croyait frénétiquement que ce gisement abritait des pierres précieuses qu’il pourrait revendre au cas échéant sur le marché. dans Les esclaves expliquèrent brièvement ce qui les avait amenés ici bas avant de prier les deux compères de les relâcher. Bien qu’il n’avait pas l’habitude de libérer des esclaves mais plutôt les vendre au plus offrant, Sharp Jones fut séduit par la proposition.

                Ces esclaves pouvaient s’avérer fort utile pour mettre le bazar dans cette tanière et susciter l’attention des gardes pendant que nos deux hommes s’éclipseraient de cet endroit maudit. D’un commun accord, Jones libéra les esclaves grâce au trousseau de clé qui figurait dans la tante du patron des Sharks. Il y en avait bien une trentaine à vue de nez et Jones comptait bien que ceux-ci profitent pleinement de cette liberté retrouvée en foutant le grabuge ici bas, c’étaient ce qui avait été convenu et ils avaient plutôt intérêt à respecter leur parole s’ils ne voulaient pas que leur libération ne soit qu’éphémère. Comme convenu, ils se ruèrent vers la sortie pour retrouver le monde extérieur ne serait-ce que pour revoir la lumière du jour dont ils ont été privés depuis si longtemps. Mac Hollister et Jones avaient mis à mal l’ensemble du campement sans pour autant réellement jusqu'à présent être inquiété. Quelle ne fut pas leur surprise lorsque les esclaves revinrent littéralement angoissés et bouleversés dans la grotte. Ces abrutis n’avaient pas remplis la tâche qui leur incombait et Jones ne supporte pas les hommes qui ne respectent par leurs obligations contractuelles, aussi décida t-il de les supprimer un par un tandis que dehors la horde des Black Sharks les attendaient au tournant. Ils comptaient bien faire d’une pierre deux coups et liquider ces deux éléments perturbateurs qui transgressaient les règles des Sharks. Un orifice dans la roche offrait une porte de sortie viable pour s’éclipser mais le défi en valait la chandelle et Sharp Jones comptait bien le relever. Une trentaine d’hommes patientaient, armés de pistolets et de barres à mine paré à dézinguer nos deux compères. Il s’agissait d’établir un plan, la grotte leur offrait un formidable abri par rapport aux tirs ennemis, ils pouvaient arrêter toute tentative d’intrusion dans la grotte mais cet avantage pouvait aussi se transformer en inconvénient. Ils étaient quasiment coincés, l’orifice qui donnait sur l’extérieur donnait l’opportunité aux ennemis de les tirer tel des pigeons. Jones se rémuait les méninges encore et encore sans trouver une alternative valable jusqu’au moment où Mac Hollister trouva de la TNT entassé au fond de la grotte. Ils avaient trouvé leur échappatoire et allaient pouvoir s’adonner à de la pyrotechnique. Mac Hollister disposa les charges de TNT sur les points structurels de la grotte, ils comptaient ensevelir les Sharks sous les décombres de leur repaire. Paradoxal comme idée n’est ce pas, leur repaire leur ferait finalement office de mausolée. Ils usèrent la poudre à canon récupéré pour matérialiser le fil conducteur de l’explosion. Jones n’aurait pu qu’à allumer la poudre pour faire péter la caverne dans un grand Boum. A l’extérieur, le chef des Sharks s’adressa via un den den Mégaphone à nos comparses.

                « Vous croyiez nous la faire à l’envers hein bande de sales cloportes. Vous ne ressortirez pas vivant d’ici et ce même ci je dois raser de fond en comble cette antre. Attenter quelque chose contre les Sharks, bande de fous furieux, bande d’insensés… VOUS M’ENTENDEZ HEIN?! VOUS N’EN RESSOTIREZ PAS ABRUTIS. »

                  Jones indiqua à Mac Hollister de se planquer au fond de la caverne et de se tenir prêt à décamper de la cavité au moment où il lui ferait signe. Un silence de mort planait sur la zone, c’était comme si Manshon tout entière était témoin de ce qui allait advenir entre ces hommes. Jones avait élaboré une stratégie de fortune, un guet-apens dans lequel il espérait bien attirer l’ennemi et le faire littéralement exploser. Le fruit Bomu Bomu qu’il avait ingurgité auparavant lui assurait une immunité totale aux explosions mais ce n’était cependant pas le cas pour tout le monde et notamment pour Mac Hollister qui devra déguerpir au moment opportun. Jones se dirigea vers l’entrée de la grotte sans pour autant s’exposer à la vision ennemi, dissimulé derrière la paroi rocheuse, il parvenait à partir de sa position à entrevoir les forces ennemis. Il n’y avait pas à déroger, sortir maintenant signifierait signer son arrêt de mort, les deux hommes n’avaient pas de quoi faire face à la trentaine d’hommes. La situation commençait à se corser, les Sharks se divisèrent en deux groupes. Les premiers mirent le feu aux poudres et firent feu sur la grotte avec des fusils tandis que le second constitué d’artilleurs balancèrent des grenades dans la cavité. Les actions étaient complémentaires, la première servait de couverture à la seconde.

                  Ils avaient beau balancer autant de grenades qu’ils voulaient, ca n’affectait en rien l’état de santé de Jones cependant il jouait le jeu et faisait comme si les projectiles incendiaires l’handicapait formellement. Plus le temps passait, plus Jones leur concédait volontairement du terrain afin qu’ils prennent confiance et croient la victoire acquise. De son côté, Mac Hollister terminait les préparatifs pour le grand feu d’artifice qui allait être donné, il promettait d’être haut en couleurs avec une dominance sanguine. Jones comptait faire de cet évènement, un véritable coup d’éclat qui le ferait connaître sur la scène officieuse de Manshon. La ruse semblait fonctionner à merveille, ils avançaient encore et encore sans même se douter du sort qui les attendait, aveuglés par la rancœur et la haine. Ils allaient être sacrifiés sur l’autel de la piraterie, et leurs membres décomposés serviraient de témoins de la cruauté de Jones. Mac Hollister ne semblait pas dépaysé par la situation comme s’il avait déjà fait l’expérience d’évènement de cette dimension par le passé. Les deux hommes faisaient preuve d’un sang-froid de marbre, ces derniers instants sont toujours les plus importants, ces moments où l’on ressent la moindre goutte de sueur couler sur son visage froid presque frigide. C’est dans ces instants où l’homme doit faire preuve de génie et prouver la véritable valeur de ses ambitions, c’est ici à ce point de non retour que l’on différencie les meilleurs des vaincus. Ils n’étaient plus qu’a quelques mètres de l’entrée de la caverne et ils risquaient s’il continuait de la sorte de faire exploser la TNT. Sharp Jones ne pouvait laisser cette perspective se réaliser et voir son objectif partir en fumée et en conséquence il décida d’approcher prudemment l’adversaire. La distance qui séparait Jones du boss des Sharks leur permettait de se faire entendre en parlant fort, il n’aurait nul besoin de se procurer un den den mushi pour lancer la discussion avec leur leader. Aussi, Jones emprunta la voix d’un individu apeuré et craintif pour s’adresser à son interlocuteur comme pour placer le point d’orgue de ce stratagème bien ficelé.

                  « C’est toi le Boss ? Bordel on se rend, on a compris qu’il ne fallait pas vous sous-estimer comme on l’a fait mais laissez nous la vie sauve bordel. On a compris, on le refera plus… Ou PAS. Allez au diable bande de sales enflures, ramenez vous et affrontez nous d’hommes à homme si vous avez ne serait-ce qu’un peu de cran dans ce qui vous sert de futal, faites preuve d’amour propre et d’aplomb. Cependant j’oubliais que vous étiez des petites frappe sans envergure ni scrupules. Bande de daubes, venez nous chercher si vous en avez l’audace ! »

                  Sa provocation terminé, il fit en sorte que les hommes le virent s’enfoncer dans la caverne. Il fit un signe alors à Mac Hollister de quitter la grotte par l’orifice qu’ils avaient découvert auparavant, c’était devenu bien trop dangereux pour un non adepte des explosions. Les hommes de main accompagnés de leur boss firent bientôt irruption dans la grotte, l’échiquier était en place et les pions avaient été idéalement disposés. Tous affichaient un sourire dédaigneux, certains ricanaient même de cette situation aux apparences problématiques pour Sharp Jones. Le boss s’avança accompagné de son escorte personnelle jusqu'à une distance de 10 pieds avec Jones et lui rétorqua :

                  « Tel est prit qui croyait prendre, sale raclure. Ne t’avais-je pas dit que vous n’en ressortiriez pas vivant ? Je ne te l’avais pas dit hein ?! Réponds bordel «

                  Subitement, un changement de dernière minute vint modifier les plans de Jones. Une voix d’homme résonna dans la caverne.

                  « Chef, y’en a qui s’échappe par derrière. Attends toi sale enfoiré tu perds rien pour attendre »

                  S’ensuivit 2 coups de feu puis plus rien, le silence avait repris le dessus, c’est dans cette situation nébuleuse que Jones put mesurer l’ampleur de la citation « le silence est d’or », ce maudit silence était particulièrement préoccupant pour le cas de Mac Hollister. En était t’il parvenu à en réchapper ou au contraire avait t-il été touché en plein cœur ? Le doute n’était pas permis et Jones opéra selon ce qu’il avait planifié. Il sortit un cigare de sa poche puis son briquet pour l’allumer soigneusement. Tandis qu’il le savourait, il semblait avoir gagné en sérénité mais il n’en était rien, c’était le calme avant la tempête.

                  « Echec et mat »

                  Il mit feu à la traînée de poudre qui s’embrasa instantanément et qui poursuivit sa course jusqu’au stock de TNT. Le temps que les Sharks comprennent ce qu’il était en train de se passer, ils n’eurent pas le temps nécessaires pour s’extraire de l’antre et une explosion gigantesque détona dans la grotte, dévastant les corps sur son passage funèbre. L’explosion fit même brièvement trembler la bande de terre où ils se situaient, c’était dire l’intensité de la chose. Le front de la déflagration emporta les corps dans une vague de chaleur immense, occasionnant la mort et le démembrement partiel des corps carbonisés. Il était désormais impossible d’identifier les corps en présence, le feu divin avait fait son œuvre tel la faucheuse vient agripper ses proies. Quelque uns réussirent à en rechaper mais ils étaient loin d’être pour autant indemnes, parmi eux le boss se trainait péniblement pour s’extirper de la cavité rocheuse Une odeur de souffre entremêlé à l’infect odeur de résidus humains emplissait la zone. Le plan est un succès sur toute la ligne, Jones avait même l’opportunité de pouvoir finir leur boss de ses propres mains. Il se rapprocha silencieusement de la carcasse du fameux bougre qui était encore sous le choc.

                  « Ton ère est terminé et avec toi s’éteint cette vague New age de piraterie. Tu es faible…cruellement faible, passe le bonjour à Lucifer de ma part lorsque tu le rencontreras six pieds sous terre »

                  Jones saisit son opposant par le col et fit en sorte de le mettre en évidence afin que tous puissent apercevoir le sort que Jones allait lui réserver. Le bouquet final, un finish de boucher mais ca aurait au moins le mérite d’être bref. Dans un éclat de rire malsain au possible, il fit exploser littéralement le corps du Boss des Sharks à la plus grande stupeur de l’assistance. La fumée se dissipant, il se précipita pour porter assistance à Mac Hollister qui avait reçu deux balles dans sa fuite, une dans le ventre et l’autre dans le bras. Jones tenta tant bien que mal d’arrêter les hémorragies en déchirant une partie du vêtement de Mac Hollister puis en le serrant fermement autour des deux plaies. Il souleva le corps contusionné de son collaborateur et se pressa de retourner en ville en quête en médecin. Après une dizaine de minutes, il réussit à trouver un médecin qui bien que réticent à soigner Mac Hollister, dût se résoudre à lui extirper les balles, flingue oblige sur la tempe. L’homme perdait beaucoup d’hémoglobine et Jones n’était pas certain qu’il s’en sorte malgré l’intervention du doc. Il savait cependant que cet acte scellait le début de leur collaboration, Mac Hollister avait une dette envers Sharp Jones, une dette dont il devrait s’acquitter ultérieurement. Mac passa 20 H dans la chambre avant d’enfin pouvoir quitter son lit péniblement, une note laissée sur la table de chevet lui exposait une offre alléchante. Jones conclut la note en lui donnant rendez-vous pour une entrevue d’homme à homme dans l’un des bars de la ville, rencontre autour de laquelle les deux hommes se mirent d’accord sur un terrain d’entente. Les prémices de ce qui allait être Blackgate étaient désormais posées et aucun des deux hommes ne comptait trahir leur parole l’un envers l’autre.