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[K]eep the Faith

« Yumen n’a jamais été un chic type. Il n’en est pas pour autant un monstre, tu sais ?
- Mh ?
- Tu étais absorbée dans tes pensées. Je ne sais jamais à quoi tu songes, Lilou. Alors je voulais te dire ça.
- D’accord.
- Tu n’en as rien à faire ?
- Pas vraiment. Ça ne me regarde plus.
- A quoi tu penses ?
- Mes parents. Mes amis. Ce que j’étais avant lui.
- Et s’il avait des réponses à tes questions ?
- Je n’ai pas de questions.
- Vraiment ?
- … Bon, si, j’en ai. Comme tout le monde. Je n’ai pas besoin de lui pour y répondre. Voilà tout.
- Mais s’il avait des réponses quand même ? Qu’il était le seul à pouvoir t’aider… Tu ne voudrais pas savoir ? Tu ne t’adresserais pas à lui ?
- Je n’ai pas envie de dépendre d’un gars comme lui. Ou si je devais le faire, en dernier recours, ça serait avec un bazooka à l’appui pour qu’il arrête de me faire du mal. Je ne veux pas dépendre de lui.
- Tu dépends déjà de lui.
- Non.
- Si.
- Ah oui ? Et pourquoi ?
- Parce que tu ne fréquentes que des gens dont il t’a parlé. Tu ne vas à leurs rencontres que parce que tu sais qu’ils existent. Et c’est grâce à lui. Sans le savoir, tu lui dois énormément. Après tout, je suis bien sa petite amie, non ? Et tu t’es adressée à moi. Il a forgé tes souvenirs et ton univers. Ta mentalité aussi. Il a été un peu… ton père.
- Et alors ? Il ne m’a jamais considéré comme sa fille, que je sache ? Ce que moi, j’ai pu ressentir vis-à-vis de lui, en tant qu'une gosse, ça n’a plus d’importance ! Il est juste un moyen de parvenir à mes fins.
- Mh… Qu’importe comment tu t’y prends, tu auras toujours un lien avec ce mec. Même si tu trouves que c’est un sale type et qu’il ne mérite pas de vivre. Il t’a aimé quand même.
- Tsss. Tu parles. Harry m’a aimé comme sa fille. Yumen m’a aimé comme son chien.
- Tu lui en veux ?
- Je ne devrais pas ?
- Sais pas. A toi de me dire. Yumen a toujours trempé dans un monde très malsain, il n’en est pas pour autant qu’un con. Tu ne crois pas qu’il puisse aimer quelqu’un à sa juste valeur ?
- Non, je ne crois pas. Il m’a choisi à la base pour récurer sa maison et comme souffre-douleur.
- Alors pourquoi voudrait-il te retrouver ?
- Pour récupérer Bee.
- Il pourrait en refaire un, non ?
- … C’est son investissement. Il est têtu.
- Oui. Il l’est. Mais il a toujours tes anciens plans, il t’a vu faire, il saura comment recréer un Robot comme Bee. Pourtant, il ne l’a jamais fait alors qu’il a eu dix ans pour s’y mettre.
- Ou veux-tu en venir ?
- Tu ne voudrais pas le revoir ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce qu’il a fait de moi ce que je suis. Et ce n’est pas joli à voir.
- Moi j’aime bien ce que je vois.
-
- Bref... Alors c’est vrai, tu n’avais pas de famille avant Yumen ?
- Je ne m’en souviens pas.
- Pas de mère, pas de père ?
- Je ne m’en souviens pas, je t’ai dit.
- C’est un peu facile de dire ça.
- Ce n’est pas facile. C’est la vérité, Savanah. Je n’en sais rien. Je ne m’en souviens plus. Quand je suis arrivée chez Yumen, j’ai tout oublié. J’en ai oublié ma propre identité. Je n’ai été qu’un matricule. Yumen ne m’a jamais donné de nom lorsqu’il m’a pris avec lui. J’ai été « la gamine », « sale gosse », « récure-moi ça ». Comment je m’appelais avant ? Qu’est-ce que j’en sais ? Et qu’est-ce que j’en ai à foutre maintenant ?
- Mh…
- De toute façon, si ç'avait eu une quelconque importance pour quelqu’un, qui j’étais, je ne me serais jamais retrouvée chez Yumen. Pour la bonne et simple raison que ma mère m’aurait gardée auprès d’elle. Et je n’avais pas de mère avant d’arriver. Pas à mon souvenir. Alors, à qui ça importe, tout ça ?
- A toi.
- Non. Je te l’ai dit, je m’en fou.
- Alors, pourquoi tu y penses ?
- Tout le monde pense à ce genre de choses. Je n’ai pas à me justifier. J’aurais préféré être une gamine comme les autres, avec un père et une mère.
- Tu veux savoir qui sont tes parents ?
- J’aimerais bien.
- Je peux t’aider.
- … Comment ?
- Je vais aller voir Yumen la semaine prochaine, et te laisser à un ami à moi pour ton entrainement. Je reviendrai avec des réponses.
- Ce n’est pas une bonne idée.
- Pourquoi donc ? C’est tout bénef pour toi, Lilou ! Tu n’auras pas à voir Yumen, et tu sauras peut être qui t’as mis au monde ! Qu’est-ce qui te dérange ?
- Tu crois que Yumen te donnera des réponses comme ça ? Il voudra me retrouver, il te menacera, il te fera chanter, il te torturera s’il le faut, il ne te dira rien. Et une fois qu’il en aura fini avec toi, il me retrouvera et il s’occupera de moi. Alors, non. Ce n’est pas une bonne idée. C'est qu'une idée de merde.
- Fais-moi confiance. Tente ta chance.
- La chance, j'en ai jamais vraiment eu jusqu'ici. Qu’est-ce que ça t’apporte à toi ?
- Moi ? Je m’en vais juste revoir mon aimé. Ça fait tellement longtemps, il me manque.
- C’est dégoutant.
- C’est l’amour.
- C’est de la connerie.
- Mon dieu, quelle névrosée. Tu comprendras quand tu tomberas amoureuse de quelqu’un, à un tel point ou tu voudras faire ta vie avec lui.
- Plutôt mourir.
- Hahaha, c’est presque mignon.
- Mh…
- Donc, je partirai demain matin, d’accord ?
- D’accord.
- Je reviendrai avec des informations. Tout ce que tu voudras savoir. Absolument tout. Et une fois cela fait, on repartira, toi et moi. Je te laisserai à mon ami. Il saura prendre soin de toi et t’entrainer. Ça te va ?
- Mouais. Ça me va.
- Alors, c’est parfait. »


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Mer 18 Avr 2012 - 16:02, édité 1 fois
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« Lilou c’est ça ? »

Je pénétrai dans le dojo que m’avait indiqué Savanah avant de partir. Un endroit reculé sur l’île, au milieu de la forêt, ou vivait un homme du nom de Sawada. Un type bien, que disait Savanah à son sujet, sans que je ne puisse vraiment me faire d’avis. Je le regardai attentivement. Sawada était un homme massif et imposant, le crâne rasé et l’air particulièrement dur. Une cicatrice zébré son œil droit, il portait un moue constante à ses lèvres. Il ouvrit les yeux, dévoilant des pupilles bleutées et profondes. Ni sourire, ni grimace, ni rien pour faire apparaitre ses pensées.
J’avançai encore vers lui, pas certaine d’avoir envie d’être ici. Bee attendait dehors et regardai par la porte du Dojo, observant le gaillard en se demandant à qui est-ce qu’on avait encore à faire. Je me plantai devant lui, répondant enfin à sa question d’une voix un peu hésitante :

« Mh. Oui.
- Savanah m’a prévenu de ton arrivée.
- Du reste aussi ? »

Il hocha la tête simplement, me regardant fixement avec l’air déterminé :

« Oui, aussi. »

Il se releva de sa position en tailleur, s’approchant de moi. Il fixa Bee à la porte sans me poser de question sur sa création ou quoique ce soit d’autre. Il était engagé pour un boulot, il allait donc droit au fait :

« Nous allons commencer aujourd’hui. Elle m’a dit ce que tu comptais faire avec ton ami, aussi que tu n’as pas les capacités physiques de manipuler une machine comme celle-ci.
- Mh…
- Il faut faire en sorte que ton corps puisse bouger une musculature comme tu l’as créé. »

Il alla devant Bee et toucha ses avants bras pour vérifier la matière. Il jaugea son poids à vu de nez, ses capacités, puis il se tourna vers moi pour en faire autant. Au bout de quelques secondes, il retourna vers le fond de la salle pour attraper deux poids et me les amener. Il me demanda de tendre les mains, ce que je fis non sans hésitation, et me plaça les poids aux poignets en les lâchant brusquement. Je manquai de m’écraser contre le sol, le souffle coupé par le choc, les joues rougies en essayant de soulever ce qu’il venait de me donner :

« Quand vous disiez qu’on s’y mettait tout de suite, ce n’était pas pour rigoler…
- Soulève les, cent fois à la suite. »

Euh ? Ah d’accord. Il me regardait fixement pour voir si je faisais bien l’exercice. Je m’exécutai simplement, vraiment intimidé par le regard de l’homme. Dix. Vingt. Trente. Déjà mes muscles commençaient à me faire souffrir. Je les sentais se contracter et hurler à la mort de lâcher ces conneries que je tenais. Mais les yeux durs de mon entraineur m’interdisait formellement d’abandonner la bataille si tôt.
Soixante, soixante-dix. Depuis combien de temps est-ce que j’y étais ? Sincèrement, je trouvais le temps affreusement long. Les courbatures de plus en plus douloureuse alors qu’il me restait encore une trentaine de contraction à faire. J’étais de plus en plus rouge. Il m’interpela pour me demander de fixer mon souffle sur mon rythme pour m’aider à garder de l’endurance. Je le fis, ne trouvant pas pour autant la chose plus aisée.

Quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingt-dix-huit, quatre-vingt-dix-neuf… Cent !

Je lâchai les poids brutalement avant de tomber à genoux, complètement à bout de force. Il regarda sa montre en me signifiant que j’avais mis plus d’une heure à faire l’exercice demandé. Mais que pour une personne de ma carrure, ce n’était pas si mauvais que ça en avait l’air.

« Maintenant, couché. Et fais-moi cent abdos.
- Quoi ?
- Couché j’ai dit ! »

Et ce fut ainsi toute la journée. A me coucher, à me lever, à me tourner, à m’étirer, à souffrir à la mort pour un entrainement que je trouvais pour le coup complètement dingue et absurde. Je n’avais qu’une envie, c’était partir. Mais je n’avais plus assez de force pour pouvoir fuir le dojo à présent. Lorsqu’arriva vingt-trois heures du soir, il m’arrêta net dans mon entrainement. Il me demanda de m’étirer pour éviter les courbatures et ajouta d’une voix glaciale :

« Demain, debout cinq heures. »



Cinq heures. J’eus en effet cinq heures pour concrètement récupérer de la veille. Autant dire, absolument rien. Je revins vers la salle d’entrainement en quittant mon futon à regret, pénétrant à l’intérieur en trainant des pieds. L’homme n’était pas là, mais une voix m’invita à me rendre à l’extérieur, près de la cascade. C’était Jin, un homme filiforme et grand, les cheveux longs et remontés en une queue haute, une fine moustache et toujours la même expression sur le visage. Je suivis ses instructions et allai vers la cascade. Sawada était là, assis en tailleur. Il m’invita à le rejoindre.

« Première étape de l’entrainement : l’équilibre. La base de tout maintien du corps et de contrôle de celui-ci. Nous allons consacrer notre journée à cela. Et si tu ne réussis pas, nous recommencerons demain. Maintenant, pose cette bassine d’eau sur ta tête.
- Sur ma tête ?
- OUI DEPECHE TOI !!! »

Je m’installai en tailleur et attrapai la bassine en la montant à bout de bras. Mes muscles me tiraient, mais au vu du regard noir de mon entraineur, je préférai ne même pas m’en plaindre. La veille avait été un moment horrible et difficile, je trouvais cela étrange et absurde de devoir aujourd’hui me foutre une bassine sur la tête. Lorsque celle-ci fut à sa place, je regardai du coin de l’œil Sawada :

« Euh, comme ça ?
- Enlève tes mains.
- Mais… !
- ENLEVE TES MAINS J’AI DIT ! »

Je le fis, mais la bassine commença doucement à chahuter avant que je ne perde complètement le peu d’équilibre que j’avais et qu’elle ne se retourne sur moi, déversant son contenu. De l’eau glacée. Je poussai un cri d’horreur, frigorifiée de la tête au pied, surprise aussi.

Sawada retourna à l’intérieur et revint avec une bassine d’eau bouillante cette fois, il me somma de me rassoir alors que je voulais me sécher et me posa le tout sur la tête. Il attendit quelques secondes le temps que je retrouve ma stabilité. Pour cela, je m’imaginais une barre parfaitement droite et tentai de garder cette image en tête.

« On continue, jusqu’à ce que l’eau ne vibre plus. »

Je fermai les yeux, continuant à imaginer cette barre. Il me demanda de me relever sans faire vibrer l’eau. Et si le liquide venait à bouger, même à peine, il me faisait rassoir pour recommencer depuis le début. Sans rien dans l’estomac, je dus passer près de dix heures avec une bassine sur la tête à me lever et m’assoir en tentant de ne rien faire bouger. Chose qui me semblait parfaitement impossible, jusqu’à ce que j’arrive à me mettre sur mes deux jambes alors qu’il regardait le fond en me félicitant. Dès qu’il me commença à me complimenter sur mon exploit (car il me signifia que lui avais mis des mois avant d’y arriver), j’en perdis mon assurance et mon équilibre : Le récipient se retourna sur moi après que je me sois cassée la figure. Sawada ramassa l’objet de travail et lâcha :

« Très bien. »

Il avait un air plus doux. Plus détendu du moins.
Je m’effondrai peu après avoir retrouvé mon lit, m’endormant immédiatement.



« Deuxième étape : la résistance. Si tu n’es pas capable de résister, ton équilibre ne mènera à rien et ne te serra que peu utile. La résistance, c’est un plus. Je sais que tu ne peux pas forcément te permettre de te prendre des gnons à chaque fois, mais il faut entrainer ton corps à supporter la souffrance.
- Quel genre d’entraineur êtes-vous ?
- Mets-toi sous cette cascade avec cette pierre sur la tête. »

Je me tournai vers la dite cascade le lendemain, pas certaine d’avoir envie d’y aller. J’avais pris assez de flotte dans la tronche, ça me suffisait, hein.

« Pardon ?
- DEPECHE TOI !
- OK ! »

Je m’y précipitai, entrant dans la marre d’eau. Elle était glacée ! Complètement ! L’eau ne devait pas dépasser les cinq degrés. Un frisson me parcourut entièrement, mes mains commencèrent à avoir du mal à bouger. J’avançai péniblement jusqu’à la cascade et me plaçai dessous. J’étais alors trempée jusqu’aux os, impatiente qu’il me donne les instructions. Il me somma de ne surtout pas bouger et d’attendre qu’il me dise quand est-ce que je pourrais partir.

« C’est glacé !
- Résiste. »

Résiste ? RESISTE ? Non mais il était dingue. Je fermai les yeux et essayai de garder une respiration plus ou moins maitrisée. Mais c’était dur. Le seul avantage (ou ce que j’osai appeler « avantage ») était que le moindre courant d’eau chaude (ou supérieur à cinq degrés) me semblait être comme une bénédiction des dieux. Mes oreilles étaient glacées, mon nez complètement bleu, à un point ou j’avais l’impression qu’il allait tomber. Je me mis en boule pour tenter de garder ma chaleur, faisant bouger mes extrémités pour ne pas qu’elles ne s’en aillent à leurs tours.

« Je suis frigorifiée…
- ça fait à peine une heure que tu y es.
- Je vais tomber en hypothermie avec vos conneries !
- RESISTE ! »

J’avais beau m’énerver, être en colère ou inquiète, il n’en avait strictement rien à faire.

« C’est l’entrainement le plus compliqué. Si tu peux tenir plus longtemps, je te libérerai en avance et tu pourras faire ce que tu voudras ! »

Je m’accrochai à ses déclarations, y voyant un espoir nouveau, brillant, saisissant. Il n’y avait que ça pour me faire tenir.
Alors, un petit peu plus longtemps. Et encore un peu plus longtemps.
Toujours un peu plus longtemps…

« Nous pouvons rentrer. »

J’ouvris les yeux et décampai de ma place en vitesse, rejoignant la terre ferme en m’y collant. Le sol me parut bouillant. L’homme me tendit une serviette et je m’y lovai sans rechigner. Il m’aida à me relever alors que je tremblais comme pas possible, marchant difficilement jusqu’à l’intérieur.

« Sniif… berci. B’est bentil, bui fatibée. »

Jin fut chargé de rétablir ma température et de la faire revenir à la normal. Pour le reste de la journée, il s’occupe de moi en me choyant, enchainant massages, bains et plats préparé spécialement pour moi.



« ATCHOUM ! snif.
- Troisième étape : l’ESQUIVE.
- On beut bas annubé bour aujourb’hui ? Bui braiment batibée.
- J’ai dit ESQUIVE !
- AAAH ! »

Il fonça sur moi, le poing fermé et tenta de me le coller dans le nez. Je me baissai précipitamment, me roulant en boule. Sawada, emporté dans son élan, me passa au-dessus et fit un roulé-boulé spectaculaire.

« Bais bous êtes bingue !
- ESQUIVE ! »

Il se rua à nouveau sur moi, pour m’en coller un deuxième alors que je me relevai pour me mettre à courir.

La journée fut rythmée de coup en tout genre qui m’était destiné, m’imposant une esquive que je maitrisais petit à petit. Je perdis au passage les mouvements inutiles qui me fatiguaient plus qu’ils ne m’aidaient.
Au bout de six longues heures d’échauffement, de murs et mobiliers détruits, Sawada s’arrêta :

« Beau travail. On a fini plus tôt, alors viens me faire cinquante pompes. »

Je n’en revenais pas. Attrapant un tissus que Jin me tendait, je m’en saisis pour me moucher.

« Je beux bourir. »



« Quatrième étape : LA PUISSANCE.
- Je vous arrête tout de suite, s’il s’agit de se foutre sous une cascade d’eau avec un perroquet sur la tête en esquivant vos coups, il n’en est pas question ! Je sors à peine de mon rhume, alors flute !
- … Non, je voulais t’enseigner à comment frapper là où ça fait mal.
- Ah, bah là, ok ! »

Je prêtai une oreille beaucoup plus attentive. J’avais cinq heures de sommeil dans les pattes, mais je m’habituai petit à petit au rythme. Mes nuits étaient courtes mais ressourcantes, une véritable bénédiction.

« Les articulations sont des points toujours très sensibles. Il faut concentrer ta force et ta détermination dans le coup que tu portes à ton ennemi. Plus le coup est motivé, plus il portera ses fruits. Retourner une articulation n’est pas compliquée, il suffit d’y aller sèchement sur un point très précis. »

Il appela Jin d’un signe de main qui s’approcha d’un pas vif. Il se planta devant moi avec un sourire bienveillant.

« Entrainement toi sur Jin.
- Pardon ?
- Il ne se défendra pas. Et il a l’habitude.
- HEIN ?
- ENTRAINE TOI JE T’AI DIT ! »

Oh mon dieu, ce gars me faisait flipper. J’attrapai le bras de Jin et envoyai le tranchant de ma main rencontrer son coude. Le dit coude se plia dans l’autre sens, tandis que l’homme n’esquissait ni sourire ni grimace. Complètement impassible… Je souffrais pour lui et ne pus retenir un :

« Désolée Jin ! »

L’homme me salua brièvement avant de retourner dans son coin pour remettre son membre en place et le bander avec soin. J’hallucinai complètement, Savanah m’avait amené chez deux dingues !

« Bien. Très bien. Maintenant, tu n’es pas sans savoir que les hommes ont des points sensibles naturellement. Comme les femmes. Lors d'une altercation, les viser peut souvent signifier ta survie. N’hésite pas à être opportuniste. Dans ton cas, ou le corps à corps est ta faiblesse, savoir être opportuniste et se servir de tout ce qui te tombe sous la main peut te sauver la vie.
- M’apprendre à briser des os et taper dans des couilles, ce n’est pas très orthodoxe… »

Sawada explosa de rire.

« Tu vas t’entrainer à retourner le genou de Jin, et après tu me feras cent cinquante abdos suivit de deux cent pompes.
- »

Et le pire, c’est que je le fis.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Mer 18 Avr 2012 - 16:11, édité 1 fois
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« Aujourd’hui, c’est ton dernier jour. Tu vas m’affronter. Si tu arrives à me toucher le crâne ne serait-ce qu’une fois avant que je ne t’assomme, tu auras gagné. »

Il s’inclina devant moi. J’en fis autant, pas certaine de devoir le suivre dans son délire. Le toucher ne devait pas être un truc très compliqué à faire. Je m’approchai donc de lui, le doigt tendu et prête à effleurer sa peau. Il esquiva d’un mouvement habile en se glissant sur le côté, passant près de moi en lançant le tranchant de sa main vers l’arrière de mon crâne.
Immédiatement, je m’abaissai pour éviter qu’il ne me brise la nuque. Ce mec était un véritable taré ! J’envoyai ma jambe contre l’arrière de son genou pour l’obliger à plier. Ce qu’il fit. Sawada chuta en arrière mais se rattrapa sur ses coudes, profitant de l’impulsion pour rouler et éviter habilement le gifle que j’allai préalablement lui coller. Il tenta l’assaut, fonçant dans ma direction en essayant de m’attraper par la taille pour me mettre à terre. Je pris appuie sur ses épaules, envoyant une violente impulsion pour l’obliger à embrasser le sol. Il s’écrasa tandis que je passai par-dessus lui avec souplesse.

« Très bien, je ne vais plus te faire de fleurs, dans ce cas ! »

Il se releva et épousseta ses vêtements avant de lancer vers moi un regard très dur. Il reprit son élan et fonça vers moi. Je sautai sur le côté. Lui traversa le mur et alla tout droit vers la cascade. Il tomba dedans, je le rejoignis au pas de course, bondissant dans la marre et sur son dos alors qu’il était en train de se relever. Il ne bougea pas du tout mais m’attrapa par le bras pour me faire par-dessus son épaule et m’enfoncer la tête sous l’eau. J’eus à peine le temps de prendre mon inspiration pour garder un poil de souffle.
Son but était de me faire perdre connaissance, j’étais clairement dans une position de faiblesse. Encore plus parce qu’il me tenait le bras et le cou fermement et que je ne pouvais pas beaucoup bouger. Mon autre bras était libre. L’opportunité. Je tâtonnais autour de moi en cherchant de quoi faire l’affaire. Mes doigts tombèrent sur une pierre que je saisis et envoyer brutalement contre le genou de mon assaillant. Celui-ci bougea, cria, me libéra. J’en profitai pour sortir la tête de l’eau et reprendre mon souffle et surtout, me tirer en vitesse de l’endroit où j’étais.
Remettant les pieds sur la terre, l’homme me suivit dans ma manœuvre et revint vers moi avec la ferme attention d’aller jusqu’au bout cette fois. S’en suivit un enchainement de coups absolument impressionnant, tant rapides que puissants, qui s’écrasaient sur les roches à côté et qui les explosaient une à une.
J’allai être réduite en bouillie.

Pendant plus d’une heure, l’échange continua. Plus d’une heure à esquiver les coups en me couchant, en passant entre ses jambes, par-dessus son épaule, sans jamais réussir à lui toucher le crâne une seule fois. Ma patience et mon endurance étaient mise à rude épreuve, autant dire que j’étais sur le point de craquer. J’étais fatiguée, éreintée par la semaine, sur les nerfs. Je crois qu’à ce moment-là, l’agacement qui me tenait pris le dessus sur tout le reste et je me ruai vers lui, escaladant sa stature imposante sans qu’il ne comprenne ma méthode, évitant de me faire attraper de justesse par ses grandes mains puissantes et lui assenai une claque sur le sommet du front.
Le bruit retentit, sonnant la fin du combat.

S’en suivit des applaudissements au coin d’une pièce. Savanah s’y trouvait et riait aux éclats. L’entraineur me reposa à terre. Je m’allongeai et m’endormis immédiatement après.



« Tu vois, c’était pas si terrible…
- Tu rigoles j’espère ? J’ai souffert pendant plus d’une semaine, j’ai du sommeil en retard, j’ai failli mourir d’hypothermie, il a voulu me tuer durant le combat, là !
- ça devait être vraiment amusant de vous voir ! Jin m’a raconté un peu… C’est vrai que tu lui as retourné le coude et le genou ?
- Rah, j’en suis pas fière. C’est nul de se servir de lui pour le faire souffrir !
- Non, ne t’inquiète pas. Jin ne sent absolument rien. Il maitrise un art martial impressionnant qui lui permet de se déboiter les os lui-même.
- Oh… Impressionnant. Mh, et sinon, ton voyage ?
- J’ai une adresse. J’ai une île. On y va ?
- … On y va. »
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