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[FB 1623] Acheter un navire ou berner un espion?

Rappel du premier message :

Le temps était au beau fixe et les conditions pour arriver avaient été favorable pour tous. Tous les scientifiques qui avaient accepté de partir vers Grand Line avaient déjà contacté Hiroko pour lui signaler qu'ils étaient arrivés sur l'Archipel. Ne restait plus que le groupe qui venait de la base sur un petit bateau de pêche. Ils avaient été quelque peu retardé par la chasse de la chef qui avait duré un peu plus longtemps que prévu. Elle n'avait rien précisé à ce sujet, mais son air satisfait à son retour signifiait clairement qu'elle s'était amusée. La quantité de sang d'animaux sur sa robe aussi d'ailleurs...

Lorsque Kyoshi Okabe lui avait transmis les doutes des gars des renseignements au sujet du Choucas, elle n'avait pas semblé plus perturbée que cela. Ou du moins, elle n'avait pas semblé plus perturbée qu'à l'ordinaire. Certes la nouvelle n'était pas des plus rassurante, mais cela donnait une chance au scénario d'évoluer de manière un peu plus animée que ce que le plan original laissait paraître. Il fallait espérer que les hommes demandés à Minos pour assurer la protection du navire jusque la réunion qu'ils avaient prévue seraient suffisant pour aider si grabuge il y avait.

Le petit navire de pêche était maintenant en vue de la destination du groupe de révolutionnaires. La chef était déjà sur la proue, le regard pensif. Le manchot vint se placer à ses côtés. Il ajusta son chapeau de manière à être moins gêné par le soleil. La vue était plutôt macabre. En effet, çà et là, tout autour de l'île étaient disposés des tas d'ossements, sorte de signal comme quoi tout n'était pas aussi rose qu'il n'y paraissait à première vue sur cette île.

- Vous... Vous êtes très en beau... Mmh pardon. Vous pensez que ce type est fiable?

- Je n'en sais rien, mon bon Kyky... Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est ce que je ne vous mettrai pas en danger dans cette histoire.


Elle avait parlé de sa voix douce et fluette, faisant preuve de calme. L'homme, lui, était aux anges comme chaque fois qu'elle l'appelait par ce petit diminutif. Il aimait tant sa supérieure lorsqu'elle était dans ses phases calmes. Le seul soucis était que plus sa phase calme durait longtemps, plus sa phase violente allait partir en live. Un peu comme un enchainement entre le troisième et le quatrième mouvement de la pastorale... Ça promettait déjà un brin de folie lorsqu'ils seraient sur l'île.


***


Tout le monde emportait ses énormes sacs remplis de matériel hors du bateau, pendant que Hiroko remerciait encore une fois les pêcheurs. Ils avaient été d'une précieuse aide tout au long de ces années passées sur Karuga. Maintenant, ils allaient enfin avoir de quoi se déplacer à leur guise. En tout cas, c'était le plan.

Dès lors qu'ils étaient à terre, il fallait retrouver les autres disséminés dans les auberges du coin. Treize scientifiques paumés au beau milieu d'un paradis réputé pour ses pirates, ça devait pouvoir se remarquer. Ils étaient cinq sans compter Hiroko. Celle-ci envoya Kyoshi chercher après Mark Étète Duff. Il était le seul à avoir vu le Choucas. Il valait mieux qu'il soit au courant du plan au cas où... Les ordres était de ne rien révéler aux scientifiques hors des six comparses venus de la base et de Mark, afin d'éviter toute fuite qui aurait mis le plan à mal. La folle partit quant à elle chercher après les hommes que Minos avait laissé à sa disposition.

Le manchot trouva finalement sa cible dans l'une des quelques auberges du village. Il était perdu dans ses pensées, le regard vide, assis à une table avec un café froid devant lui. Il fallut cinq baffes pour qu'il reprenne ses esprits. Après de brêves retrouvailles, ils convinrent de monter dans la chambre du chimiste pour être à l'aise. Alors que Mark montait déjà les escaliers, le chapeauté s'adressa discrètement au barman en lui glissant une bourse de mille berrys pour qu'il empêche quiconque de monter. Le bougre devait avoir l'habitude de messes basses avec tous les pirates qui rôdaient dans le coin et il acquiesça imperceptiblement.

Kyoshi demanda à son collègue s'il avait vu le Choucas dans l'auberge depuis le début de la journée, mais, bien sûr, le chimiste n'étaient pas une vigie très attentive et il était peu probable qu'il ait pu remarquer un éléphant rose se balader en bâtant des oreilles pour livrer du Jameson au tenancier de l'auberge. Il certifia ne pas l'avoir vu depuis leur contact, et le physicien, méfiant, redoubla de prudence en vérifiant que les fenêtres étaient bien fermées. Il commença à expliquer la situation, le plan et ses différentes étapes au chimiste. Le tout en ne donnant que les grandes lignes, et en parlant tout bas. Il lui fallut environ quinze minutes au bout desquelles Duff certifiait avoir tout compris. Kyoshi n'en crut pas un mot et décida de rester au plus près de lui pour le surveiller lorsqu'il aurait fait son rapport à Hiroko.


Dernière édition par Kyoshi Okabe le Lun 26 Mar 2012 - 23:49, édité 1 fois
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Le choucas se révélait être un hôte sympathique et serviable. Il fit faire le tour du navire à la petite bande. Il y avait pas mal de place, plus qu'il n'en fallait pour les scientifiques accompagnés des hommes fournis par Minos. Apparemment, le Double Jeu était taillé pour la course. Les scientifiques n'étant pas trop des combattants pour la plupart, c'était sans doute pas plus mal. Une heureuse coïncidence. Kyoshi estima rapidement la proportion de navires typés course, combat, transport... C'était une belle coïncidence. Tout de même.

Alors que Choucas, comme il disait s'appeler, leur faisait faire le tour du propriétaire, ils eurent tout le loisir d'observer l'équipage. Ils avaient l'air d'être particulièrement au "garde-à-vous", semblant réagir à chaque regard de leur capitaine. Ils étaient bien formés ces révolutionnaires. Un peu disparates dans leurs profils. De temps en temps, on pouvait en voir un nettoyer un pont à l'en faire briller, et d'autres aux contraires jouaient aux cartes ouvertement sous les yeux du capitaine, sans la moindre gêne. Sans doute y avaient-ils des gens réprimandés, ou un peut-être des gens importants avec un esprit révolutionnaire, typiquement basé sur l'entraide, peu affirmé.

Kyoshi sentit quelque chose d'étrange, comme une présence. Depuis qu'il était monté à bord, il avait cette impression d'être suivi. Peut-être pas espionné, mais ça n'en restait pas moins gênant. Le manchot chassa ces idées de son esprit un instant pour observer les canons. Ou plutôt les caronades... Apparemment, c'étaient des espèces de canons à courte portée. Cela semblait logique vu la longueur réduite du tube. L'arme avait l'air assez maniable et légère, parfaite pour des hommes peu forts de la cellule. D'après les dires de Choucas, l'arme tirait à 300 mètres. C'était relativement modeste, mais peut-être qu'avec un peu de travail dessus par les ingénieurs... Un instant, le physicien fit attention à ce que leur hôte racontait.

-... En particulier les modalités de changement de bord. Je m'explique. Le Double jeu n'est pas vraiment un navire facile à prendre en main. Et rester avec mes hommes sur l'archipel Vert ne m'intéresse pas tellement... Je sais que vous partez sur GL. Alors ce que je vous propose c'est de vous accompagner jusqu'au cap des jumeaux. Comme ça vous aurez le temps de prendre le bateau en main, et de mon coté j'ai des intérêts qui m'appellent là-bas. Ce serait gagnant gagnant...

Emmener des gens sur lesquels des soupçons se portent en pleine mer, jusque Grand Line... Peu recommandable. Étrange demande qu'il faisait là, et quelque peu inattendue. Le type disait vendre un bateau, et n'avait rien pour se débrouiller après l'avoir vendu. C'était soit un type inexpérimenté, soit un type qui compte sur l'esprit d'entraide des révolutionnaires, soit un type qui ruse. Depuis le début, on avait pas la moindre impression qu'il était inexpérimenté ou tête en l'air. Il semblait connaître son affaire à merveille. Kyoshi jeta un bref regard à Hiroko. Son oeil pétillait... Pas bon, ça sentait le roussi. Tiens, derrière elle, c'était... Ce type, était-ce un membre de l'équipage? Sa tête rappelait quelque chose au manchot, sans qu'il puisse dire quoi. Tiens, il... Il n'était plus là. Bizarre.

- HAHAHAHAA! VOUS PRENDRE JUSQUE GRAND LINE? MOUAHAHAHA!

Et voilà que dame Lifchitz redevenait effrayante. Enfin, ça ne dura qu'un instant, elle se ressaisit rapidement, reprenant sa douce voix, si mélodique... Un enchantement. Bordel, qu'est-ce que Rafael foutait encore à moins d'un mètre de la chef?!

- Je vous prie de m'excuser, mais... Nous avons de nombreuses personnes à embarquer. Certaines sur le chemin vers Grand Line. Le navire tel que vous me l'avez montré semble à peine pouvoir accueillir toutes ces personnes. Un deuxième équipage semble impossible à transporter.

Elle sembla réfléchir quelques secondes, puis reprit.

- Nous pourrions sans doute vous emmener plus loin cependant... Il est vrai que l'île n'est pas un lieu de rassemblement de compatriotes révolutionnaires, mais j'imagine que vous le saviez. Tiens, ne pourriez-vous pas demander une aide au conseil révolutionnaire? Ils devraient pouvoir vous fournir une assistance logistique, non?

C'est là que Kyoshi aperçut à nouveau le type qu'il avait déjà remarqué avant. Il garda les yeux fixés dessus pour être certain de ne pas le reperdre de vue.

- Eh toi! Oui, toi... On n'se serait pas déjà vu quelque part? Ta tête me dit quelque chose... Tu es de l'équipage?
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    La vile petite charogne. Voila que la timbrée s’avère être la meneuse du groupe et qu’elle ne voit pas d’un bon œil le deal que lui propose l’agent Red. On aura tout vu.
    Il va falloir mettre les points sur les i, parce qu’il est hors de question que les hommes débarquent avant que les révos soient montés à bord. Il va falloir utiliser la ruse…

    -J’ai l’impression que notre ami Marc n’a pas vraiment résumé la situation dans toute sa complexité. Voyez vous, je ne vends pas de bateau… Ce n’est pas mon fond de commerce. SI je vendais des bateaux je serais installé dans une belle maison de rupins sur une plage du coté de Luvnell et j’aurais des employés pour crapahuter en mer à ma place vous comprenez ? Le bateau que je me propose de vous vendre c’est mon bateau, mon outil de travail, pas une marchandise. Si je suis venu ici c’est pour charger des fruits que je comptais vendre à bon prix du coté d’Hinu Town…
    Et la je tombe sur notre ami Marc qui cherche un bateau…


    Red amène tout ce beau monde dans sa cabine, manquant au passage de claquer la porte dans la gueule du révo qui joue la fouine passepartout. Et il offre à boire à tout le monde…

    -Je vais être franc avec vous miss Lifchitz. Je respecte ce que vous faites, la révolution, la clandestinité, la lutte contre le gouvernement et tout ça. Je vous admire… Mais ce genre de vie c’est pas pour moi. J’ai pas le cran pour ce genre de taff. Qu’on me donne une tempête à affronter ou un monstre marin, ça je sais faire. Mais les opérations secrètes…
    Alors quand je peux donner un coup de main à des types comme vous je fais mon possible. Quelque part ça me permet de dire que moi aussi je continue un peu à la lutte pour la liberté…
    Je me fais pas d’illusions, je sais bien qu’on joue pas dans la même catégorie. Mais chacun fait ce qu’il peut non ? (Red joue à la perfection le type qui s’en veut de ne pas avoir les couilles de se battre pour de vrai, un type normal quoi, assez impliqué pour culpabiliser et s’en vouloir, un de ces sympathisants anonymes si précieux pour la révolution ) Alors ce bateau je vous le vends une misère, juste assez pour qu’avec mes économies et cette cargaison je puisse m’en racheter un à bas prix et payer l’équipage. Mais je le fais pour la révolution alors c’est pas grave.
    Avec le danger de Reverse je suis sur que je pourrai trouver ce que je cherche la bas. Mais si vous me laissez ici avec les gars… (Hochement de tête lugubre du type qui ne sait pas comment il va s’en sortir) Je suis pas sur de pouvoir m’en sortir sans couler mon affaire…
    Je me doute que vous avez surement des projets important à faire, des trucs secrets. Mais Reverse n’est pas loin. Et je n’ai besoin que d’aller jusque la bas




Dernière édition par Red le Mer 20 Mar 2013 - 10:07, édité 1 fois
    Il fut obligé de continuer à les suivre un bon moment, avant que quelqu’un ne le remarque. A certain moment, il avait eu l’impression que Choucas le remarquait et allait l’interpellé. Cependant, il continuait sa visite à chaque fois, reprenant sa phrase comme s’il venait d’avoir une hallucination. Pourtant, là, il ne cachait pas sa présence, enfin pas consciemment. Grâce à cela il eut droit à une visite détaillée du navire et de ses occupants actuels. Il n’y avait rien à dire, il formait un groupe disparate dans leur attitude, dans leur gestuelle. On aurait presque dit que certains d’entre eux étaient stressés par la visite du petit groupe de la révolution. C’est vrai que l’on n’a pas toujours bonne réputation, mais pas de là à les faire oublier comment ils s’appellent... Or, je suis sûr que si on avait demandé à certains d’entre eux leur nom, ils auraient eu le plus grand mal à s’en souvenir. Que ça arrive devant une belle fille sur laquelle on craque, Yuki l’aurait encore compris, mais là… Enfin, il n’était pas spécialiste de la psychologie humaine non plus.

    Il avait fait la visite en espérant qu’il pourrait prendre la parole ou qu’il se ferait remarquer. Il était sûr que certains matelots l’avaient remarqué, mais pour eux il faisait partie du groupe de révolutionnaire. Quant aux révolutionnaires, s’ils l’avaient vu, ils devaient penser que c’était un membre de l’équipage du Choucas qui passait son temps à les suivre. En gros la visite fut un échec aussi pour arriver à s’introduire dans la conversation.

    Ils venaient à présent de finir le tour du propriétaire et étaient de retour sur le pont. Bakasaru espérait vivement que ça se calme pour arriver à en placer une. Mais, ils enchainèrent sur les formalités de la transaction, ne laissant plus d’espoir au jeune homme. En effet, le ton venait de monter d’un cran en arrivant à cette question délicate. Totalement démoralisé Yukikurai poussa un long soupir. Et là comme par magie, on lui adressa la parole. Il eut d’ailleurs un peu de mal à y croire, chose qui n’échappa pas à son interlocuteur. C’est avec un poids en moins sur l’estomac et sa naïveté habituelle qu’il répondit.

    - Eh toi! Oui, toi... On n'se serait pas déjà vu quelque part? Ta tête me dit quelque chose... Tu es de l'équipage?

    « Qui ? Moi ? »
    « Heu si, je me disais aussi que j’avais déjà vu ce chapeau et cette cape noire. Par contre, je ne saurais dire où je vous ai croisé. Cependant, je ne fais pas partie de l’équipage du double jeu. Je viens vous livrer la commande de café que vous avez commandé au QG d’Inu Town. »
    « C’est bien vous qui partez pour Grand Line et qui aviez grand besoin de café? Ce serait quand même con que je me sois gouré de personne.


    Il eut à peine finit sa phrase que le groupe se remit en marche jusqu’au bureau du capitaine. Yuki continua à suivre bien gentiment, tout en espérant que l’autre n’ai pas déjà oublié sa présence et lui réponde. Il fermait la marche quand ils arrivèrent dans la cabine du capitaine et manqua de se prendre la porte sur le coin de la figure, car on refermait la porte une fois de plus sans l’attendre. Il dut faire un grand pas pour de se manger la porte. Les transactions reprirent de plus belle entre les deux dirigeants qu’était dame Lifchitz et le Chouca. Ils continuaient à ignorer royalement le jeune homme. Ne trouvant pas grand intérêt dans le débat sur la cession du bateau vu que lui tout ce qui lui importait c’était qu’on lui prenne son café, il alla près de Kyoshi et lui chuchota. Ben oui, quoi il ne voulait pas interrompre les grands quand ils sont occupés surtout pour la raison qui l’amenait à ramener le révo qui lui avait adressé la parole.

    « Dis ? Tu as vu ça ? On m’a refermé la porte dessus et j’ai failli me la manger en pleine face. C’est pas croyable ça, je ne suis pourtant pas invisible. Non ?


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    "C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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    Droit dans les yeux, sans sourciller. Une poigne ferme, précise et incisive. Ah, ces moments où le temps se rallongeait. Puis le cri des mouettes rompit la seconde, qui n'avait duré une éternité que pour l'assassin. Se reculant d'un pas, il laissa ses trois compagnons se présenter. Il se contenta de tirer une longue latte sur sa pipe et d'observer avec un air absent les environs. Ce n'était que monotonie pure, un balais qui s'écrasait spongieusement sur le pont, et décrassait tant bien que mal l'impeccable aspect lustré du navire. Pas pirates, c'était certain : il leur manquait ce charme flibustier, ces tatouages et ces cicatrices maladroitement ordonnés. Débraillés, mais propres sur eux. Un sourire s'épancha sur ses lèvres, alors qu'il recrachait la fumée. Il n'écoutait qu'à moitié les mots du Choucas, se concentrant surtout sur le reste, il laissait volontiers les formalités à la délicieuse Lifchitz. Non pas par fainéantise, mais tout simplement pour rester dans son propre rôle, pourquoi un simple accompagnateur se permettrait d'interrompre une déléguée officielle de l'Union Révolutionnaire ? Alors il prenait part au jeu, se laisser aller à écouter le piaillement de la faune aviaire qui emplissait ce lieu de débauche et de luxure. Les ports n'étaient pas connus pour leur scrupuleuse tenue, après tout. Et sans un mot, il céda sa place au dernier larron qui venait de se rameuter au spectacle. Ouvrant grand la bouche l'assassin leva un sourcil perplexe, tout en dévisageant ce drôle de personnage qui le dépassa d'un pas. Heu ... c'était qui lui ? Il l'inspecta de bas en haut, guetta la réaction des autres hurluberlus puis s'avisant que Kyoshi ne s'étonnait pas réellement de sa présence, il laissa faire et reprit la direction de la petite troupe, se rapprochant de la tête du convoi. D'un pas hasardeux, il observait tout, entre deux bouffée de tabac. Cette maudite herbe lui chatouillait les naseaux et lui bouffait toute sensation olfactive. Et puis certains avançaient que ce n'était pas forcément bon pour les grands sportifs. Foutaises. Tenant sa pipe au creux de sa main droite, il emboîta le pas à dame Hiroko et la régala d'une blague vaseuse mettant en parallèle l'aspect roublard du Choucas et l'apparente négociation du prix à laquelle voulait œuvrer ledit personnage. Un éclat de rire sortit de la gorge de l'assassin, avant de mourir quelque seconde plus tard, seul au milieu du groupe.

    Faisant mine de bouder devant l'absence de réaction, le détective se recula d'un pas, il était temps de se mettre au travail. Il tira une nouvelle latte de fumée, sans la rendre. S'écartant d'un pas sur le coté, il profita du mouvement du groupe pour observer les marins qui leur jetaient des regards inquiets. Il y avait, depuis qu'il était monté sur ce navire, certains aspects de son hôte qu'il n'appréciait pas réellement. Tout d'abord, les recevoir avec si peu de tact, le type devait être tracassé par bon nombre de choses. Il était vrai que recevoir une tripotée de révolutionnaires confirmés risquait de nuire tant à son commercer qu'à sa vie, ce qui expliquait peut être avec quel empressement il les menait vers l'intérieur du bâtiment. Mais son métier n'était-il pas, justement de déceler les incohérences ? Se rapprochant d'un marin, il le gratifia d'un sourire amusé tout en l'inspectant d'un regard, sans ralentir le pas. L'homme détourna aussi tôt les yeux puis s'en retourna à un quelconque ouvrage aussi loin que possible de Shelmes. Le suivant du regard, le détective mâchonna le bord de sa pipe puis sourit de nouveau. De mémoire, il n'avait jamais vu de marin aux ongles propres. Eludant cette entrevue d'une bouffée de fumée, il fit comme si de rien n'était et s'intéressa de plus près à l'équipage dudit Choucas. Car en ce qui le concernait, il était aussi convaincant que possible, même lui se prêtait à son jeu. Et alors qu'il commençait à nourrir de plus en plus de soupçons en faveur de ce qui l'entourait, les indices lui sautaient au fur et à mesure au visage. Regards fuyants et agitation certaine. Pourquoi les fuyait-on ? Marchant droit devant lui, se laissant guider par le petit groupe, Hollock faisait courir son regard sur le moindre aspect étrange du navire. Mains maculées de peinture, coupe militaire. Lui revenaient alors les images du nom impeccablement peint sur le navire, ce nom 'cocasse' comme il l'avait si bien qualifié. Et les messes basses, les chuchotis. Jamais équipage ne faisait profil bas, un navire se devait de déborder de vie, du moins un navire où la crainte ne régnait pas. La crainte ou les ordres. Vingt contre un qu'il y avait anguille sous roche, vingt contre un que quelque chose ne tournait pas rond. Il avait trop l'habitude des plans de ce genre pour ne pas comprendre quelle nasse se refermait autour de lui. Mais il n'en était pas sur, ce n'étaient que des suspicions. Cependant, il ne pouvait se permettre de ruiner cette seule chance pour de simples idées. S'il s'était trouvé seul dans cette galère, il aurait agit autrement, mais cette fois il lui faudrait la jouer finement. Assez finement pour démêler le vrai du faux de cette dérangeante situation.

    La porte se claqua brutalement derrière lui, le tirant des méandres de son esprit. Ne restait plus qu'à épier le comportement du Choucas pour se faire une idée assez précise du personnage. Encore un intérêt à n'être qu'un simple accompagnateur. Il l'écouta énoncer ses conditions, sans plus se concentrer sur les réactions d'Hiroko. Ses yeux océans restaient rivés sur le maitre du navire. Acceptant le verre que lui offrait le Choucas avec un sourire non feint, il se recula pour s'asseoir sur la male qui jouxtait le bureau du Capitaine. Il fit semblant de boire une goulée du verre qui lui était offert, puis baissa son bras, avant de ramener sa pipe à son bec. Les battements de son coeur commençaient à s'accélérer, le bougre insistait pour les accompagner. C'était trop ... trop gros, maintenant. S'il disait vrai, ses hommes devraient être heureux d'accomplir cette mission : jamais un Capitaine ne pourrait agir à sa guise sans le support de ses hommes. Et pourquoi les accompagner ? Pour les livrer une fois arrivés sur Reverse ? Non, non, ça ne collait pas. Les rapports étaient formels : le Choucas s'était activement engagé lors de sa dernière apparition. Les profils ne coïncidaient pas. Et il venait par là de lui en donner la preuve, son rôle était joué à merveille, il n'y avait aucune faille sinon qu'il ne pouvait se douter avoir dans la troupe un homme qui avait eu vent de ses dernières actions. Tirant sur sa pipe, Rafael dévisagea le Choucas sous un nouvel angle. Il lui fallait intervenir, avant que la situation n'empire. Il relâcha sa fumée et remonta ses lunettes d'un doigt.

    " Je comprends qu'après les événements de Saint Urea, vous ayez une forte envie de minimiser les risques, Choucas." lâcha l'assassin, insistant particulièrement sur le dernier mot.

    Il était sensé rester muet, certes, mais qu'est ce qui lui disait que ce type ne gagnait pas du temps ? Les profils ne collaient pas, soit c'était un imposteur, soit sa réaction allait être riche en informations. Peu importait le comportement de l'équipage, ce n'étaient que les rouages d'un mécanisme bien plus complexe. Mais l'arme la plus puissante dans l'arsenal de Rafael était encore son anonymat. Il ne pensait pas être ignoré dans le mouvement, du moins les affiches en son nom plaidaient le contraire. Mais en attirant ainsi l'attention sur lui, il prenait un risque. Il priait pour que les lunettes masquent son regard, pour que ce maquillage cireux lui creuse les joues. Mais, contre toute attente, il était d'un calme glacial, son coeur s'était calmé et les événements glissaient vers une pente qu'il espérait ne pas être savonneuse.
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    - Qui ? Moi ? Heu si, je me disais aussi que j’avais déjà vu ce chapeau et cette cape noire. Par contre, je ne saurais dire où je vous ai croisé. Cependant, je ne fais pas partie de l’équipage du double jeu. Je viens vous livrer la commande de café que vous avez commandé au QG d’Inu Town. C’est bien vous qui partez pour Grand Line et qui aviez grand besoin de café? Ce serait quand même con que je me sois gouré de personne.

    Mmmmh... Ainsi donc il avait la même impression... Le scientifique s'apprêtait à répondre quelque chose quand Choucas les emmena plus loin. Et hop... À nouveau disparu, le livreur de café... Il n'aurait plus manqué qu'il se tire en pensant s'être trompé! Nom d'un gamma proche de un! Pendant ce temps, leur hôte continuait de parlementer, argumentant que son bateau était fondamental pour son commerce... Dame Lifchitz écoutait ses arguments calmement. Le manchot l'avait rarement vue aussi calme aussi longtemps. Et ce changement d'attitude n'était pas pour lui déplaire! Elle était si charmante et si douce dans ces moments-là... Uhu!

    L'homme à l'élégant chapeau rouge les fit entrer dans sa cabine. Kyoshi observa les lieux en se plaçant un peu en retrait avec l'assassin. Tout en restant attentif d'une oreille à la conversation et d'un oeil à Rafael (mieux valait garder un oeil sur ce mec avant qu'il ne retourne encore essayer de susurrer des mots doux à Hiroko), le physicien, remarqua un détail: il n'avait pas dit quel était son métier, mais il avait précisé ne plus avoir que des sympathies révolutionnaires, sans être un acteur du mouvement. Que pouvait-il donc bien faire sur les mers avec un navire sinon important, au moins de taille acceptable? Les gens de la mer étaient soit des pêcheurs ce qui ne pouvait pas être le cas ici, soit pirates ce qui était peu probable vu l'équipage et l'homme, soit dans une armée navale (la marine?) auquel cas il n'aurait pas pu revendre son navire, soit un marchand. Il n'y avait pourtant dans cette loge de capitaine pas de coffre, de cartes en excès, d'échantillons de marchandises qu'il aurait pu présenter à un acheteur potentiel... D'ailleurs, maintenant qu'il y songeait, il n'avait vu nulle part des signes de marchandises. Bien sûr, ils n'avaient pas visité l'ensemble du navire, mais le Choucas n'avait pas mentionné une seule fois de grandes réserves, de grandes cales où seraient entreposables des marchandises. Il manquait un élément... Alors que l'Empereur réfléchissait au problème, le jeune homme qu'il avait perdu de vue se fit à nouveau remarquer:

    - Dis ? Tu as vu ça ? On m'a refermé la porte dessus et j'ai failli me la manger en pleine face. C'est pas croyable ça, je ne suis pourtant pas invisible. Non ?

    - À vrai dire, je t'avais perdu de vue moi-même... Mais, ça m'dit quelque chose tout ça... Ce n'serait pas... Siiii!!

    Avant de pouvoir terminer sa phrase il fut reprit par la conversation qui se déroulait à côté de lui.

    - Je comprends qu'après les événements de Saint Urea, vous ayez une forte envie de minimiser les risques, Choucas.

    Ce diable d'assassin recommençait à mettre son grain d'sel partout. Quelle manie horripilante! Il ne pouvait pas laisser faire Hiroko, qui s'en sortait si bien?!? Une seconde... De quoi parlait-il là? Encore des trucs pas très nets? Mmmh... Sans doute des histoires dont il n'avait pas parlé à dame Lifchitz. Comment voulait-il qu'elle fasse son boulot correctement s'il continuait de faire son mystérieux?? De son côté, l'oeil de la chef commençait à rouler dangereusement dans tous les sens... À couvert!

    SBAF!

    Une magnifique tarte dans la gueule de l'assassin! Il fallait avouer qu'elle sortait un peu de nulle part celle-là... Mais qu'est-ce qu'elle faisait plaisir à Kyoshi!

    * Houhouhouhouhou! Dans ta face, vieux joint de grain énergétiquement défavorable! *

    - MOUAHAHAHAA! SACRÉ HOLLOCK, TU PARLES TROP! MOUAHAHAHA!

    Elle se ressaisit en un instant, comme si de rien était, aussi calmement qu'une minute plus tôt.

    - Je vous en prie, monsieur Choucas, répondez donc à monsieur Shermes. Faites comme si je n'étais pas là...
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      -Je comprends qu'après les événements de Saint Urea, vous ayez une forte envie de minimiser les risques... Choucas.

      Heureusement que l'agent Red dispose d'une maitrise de soi digne d'un véritable dieu du poker, c'est à peine s'il cille ou s'il manque une gorgée de son verre quand le Shermes balance sa grenade sur la table. Bon sang mais qui est ce type qui en sait trop?

      Heureusement qu'il n'est pas le seul à ne pas apprécier ce genre de blagues, en tout cas la miss révo lui offre une belle diversion en collant immédiatement une baffe bien appliquée au fâcheux. Bien fait. Et puis ça donne à Red le temps de se refaire une contenance et de trouver une histoire ayant un semblant de crédibilité. Ou pas...

      -Vous êtes décidément plein de surprises...

      Red repose son verre, lançant à ses vis à vis son regard numéro dix sept, type, je vais vous faire une révélation importante et solennelle...

      -En tout cas inutile de feindre plus longtemps. C'est aussi bien, même si... (Pause dramatique) Ce que je vais vous dire va modifier nettement nos rapports...Je ne suis pas plus un capitaine marchand que vous n’êtes de simples touristes. Je suis un agent spécial de la révolution sous les ordres directs d'Adam Freeman en personne. On me connait sous le nom de Raven...

      Red se renfonce dans son fauteuil, laissant aux pauvres petits révos des blues le temps d'assimiler la nouvelle, ils ont un vrai crack en face d'eux.

      -Depuis quelques temps je suis délégué sur les Blues ou j'essaye de prendre contact avec les mouvements locaux. Je leur apporte mon expérience en matière de lutte contre le gouvernement et de promotion de notre idéal révolutionnaire. C'est ce que je faisais lors du soulèvement de Saint Urea...

      Red a un sourire amère, celui d'un vétéran qui sait qu'on ne peut pas pleurer les morts avant la fin de la guerre, mais qui se souvient avec peine de tout ceux qui ont payé de leur vie leur attachement aux valeurs révolutionnaires...Et qui brule de les venger.

      -Et c'est ce que je fais encore aujourd'hui. Adam est un leader éclairé qui tient plus que tout à unir à nouveau la révolution pour dresser un front uni contre l’oppression gouvernementale. Quand mes contacts m'ont appris que vous comptiez rejoindre Grand Line, j'ai immédiatement saisi cette opportunité d'établir un contact entre nos deux mouvements...