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"Azienda Pericoloso" [PV Maréchal Jézal]




Azienda Pericoloso
Affaire dangereuse...
La nuit recouvrait à cet instant l'immense île de Kage Berg. Les quelques passants osant se promener dans les rues aussi tardivement, ne tardèrent guère à rentrer chez-eux pour le couvre-feu instauré par le maire depuis la hausse récente du grand banditisme nocturne. Une tempête se préparait et les villageois avaient pris les précautions nécessaires à un tel évènement : les portes et les fenêtres des habitations de l'île étaient closent par des ais de bois et les habitants s'étaient réfugiés dans leur cave en attendant que le vent se calme.
Pourtant, un homme était assis sur un banc feuilletant un journal, et n'avait pas l'air de se décider à partir malgré les nombreuses rafales. Sous la lumière des lampadaires, cet homme trentenaire aux yeux roses et à la chevelure brune et qui portait un costume noir, lisait la rubrique du jour quand tout à coup, les mégaphones de la ville s'allumèrent et firent parvenir à la population un message :
"_ Charpentières, charpentiers ! Camarades... Sommes-nous revenus au temps des pirates, à trimer sous les coups de fouets ?! Et pour qui ? Pour Shigekazu ! Qu'il aille se faire construire ailleurs son bateau ! Chacun chez soit et les lapins des neiges seront bien gardés ! [...] On vous exploite ! On vous crève à la tâche et franchement...
_ Hé ho, vous là-bas ! Lâchez le micro tout de suite !
BZZZZZZzzzzz"
L'homme en noir repris sa lecture paraissant ne pas être choqué de ce message transmis sans aucun doute par un fou. Il se leva, regarda sa montre incrusté d'or, qu'il avait acheté la semaine dernière dans la meilleure bijouterie de West Blue, il était à présent minuit. À cet instant précis, un second homme barbu apparut au loin dans une ruelle, accompagné d'un autre homme : ces deux-là faisait direction vers l'homme en noir.
"_ Buonasera, comment vont les affaires, il mio amico ? dit l'homme barbu
_ Bien, content de savoir que tu es toujours en vie malgré les nombreuses balles que tu as reçus, dit l'homme en noir.
_ Sarai come un bambino quand tu apprendras la nouvelle acquisition que j'ai faite ! Regarde moi ce magnifique joujou Shigekazu : un nouveau pistolet à balles en granit marin, qui se divisent en plusieurs petites balles lors du tir.
_ Tu penses que je peux en tirer combien sur le marché noir ?
_ A circa... 30 000 B par pistolet !
_ Hum, je vois, je te prends tout ton stock maintenant.
_ Buono décision, tient prends-les, je te fais confiance pour le paiement. Bonasera Shigekazu !"
L'homme barbu et son second repartirent dans la même ruelle où ils étaient venus. Shigekazu quant à lui, regardait dans la valise son nouvel achat, le contemplant longuement. Il était désormais minuit et quinze minutes, Shigekazu se rendit dans l'hôtel qui se trouvait juste à côté pour y passer le reste de la nuit.

Le jour se levait et l'escargophone de Shigekazu sonna. Celui-ci se réveilla tant bien que mal et décrocha :
"_ J'espère que c'est très important pour m'avoir fait réveiller aussi tôt ?
_ C'est moi, Fredy, je viens de te trouver un nouveau client, il désirerait te voir ce midi au restaurant L'Ours Randonneur. Il cherche un nouveau type de pistolet qui pourrait équiper ses hommes. Il a dit que tu le reconnaîtrais à son smoking bleu : son nom, c'est MJ.
_ Ok, dit difficilement Shigekazu qui peinait à se lever, à plus tard..."
Shigekazu se souvint alors, que c'était cet après-midi le recensement des marins sous-officiers de West Blue et qu'il ne fallait surtout pas être en retard, il se dit à ce moment-là qu'il ne resterait sans doute pas trop longtemps au rendez-vous du midi.
Midi, un homme portant un costume bleu et des lunettes de soleil était assis sur la terrasse du restaurant L'Ours Randonneur, il feuilletait un journal et sirotait un café. Le marin Shige' s'en approcha, s'installa à sa table puis le regarda un petit instant.
"_ Bonjour, je m'appelle John, dit Shigekazu en mentant, vous m'avez appelé ce matin, non ? C'était à propos d'une livraison de bananes (c'est comme ceci que Shigekazu appelait les pistolet) ?
_ Oui, effectivement, j'espère qu'elles ne sont pas trop chères car mes hommes meurent de faim.
_ Elles seront sans aucun doute à votre goût, dit Shigekazu en montrant sa valise."
L'homme au costume bleu l'observa rapidement puis sembla vouloir dire quelque chose mais s'en retint.


Dernière édition par Shigekazu le Ven 20 Avr 2012 - 14:36, édité 1 fois
    Année 1623 - Quelques jours avant l'assassinat d'Ike Basara. Affaire B478.

    "Quand on attaque le Gouvernement, le Gouvernement contre-attaque."


    Kage Berg est une petite île tranquille de West Blue, composée d'une multitude de villages séparés par d'immenses terres agricoles. Cela fait quelques jours que j'opère ici pour le compte du Gouvernement Mondial : un trafic d'arme a été mis en évidence, et d'après quelques informateurs certains marins du GQ de Kage Berg seraient impliqués. Je déteste les criminels, je hais en particulier les "révolutionnaires" mais le pire du pire ce sont les traîtres, les ripoux, les renégats... je les vomis. J'ai presque plus de respect pour les "révolutionnaires" que pour eux.

    Le lieutenant-colonel affairedreyfus est le seul marin au courant de ma venue. Je ne voulais le dire à personne mais Gloust a tenu à ce que je puisse bénéficier d'un soutien -tactique et logistique- en cas de gangrène trop importante. Pourtant je ne l'ai contacté que deux ou trois fois par Den Den Mushi pour prendre des informations sur certains marins. Mon enquête est à peine commencée qu'elle est déjà sur le point de se terminer : en cinq jours grâce à une fausse identité j'ai réussis à me faire passer pour un grand trafiquant en quête de pistolets. Ils ne sont pas bien malins les habitants de cette bourgade...

    *Jamais je n'ai eu une affaire aussi simple : mettre la pression aux trafiquants de bas étage me suffira. Ensuite, organiser la malversation au moment de l'appel des marins au QG.
    Point faible ? Mmh... seule une équipe de dix hommes de confiance -qui ne seront pas présent à l'appel- pourra m'épauler en cas de confrontation directe avec un revendeur. Bien sûr ils ne sauront rien du pourquoi du comment.
    Premier cas : si le ripou s'occupe lui même des échanges, c'est simple et efficace les absents sans alibis seront interrogés et écroués.
    Seconde cas : ce n'est pas le marin lui-même qui s'en occupe mais un sous-fifre : mettre la pression au sous-fifre et négocier à fond pour le forcer à contacter son chef très rapidement. Celui qui quitte son poste est coupable.
    Troisième cas : le marin n'est qu'un sous-fifre et ne s'occupe pas de la vente, à ce moment là il va falloir torturer pour avoir des noms.
    Quatrième cas : le trafiquant que je rencontre n'a strictement rien à voir avec le marin: le laisser filer.
    Cinquième cas : le marin fait parti des hommes de confiance du lieutenant-colonel: on peut supposer que dans ce cas là il est haut placé dans la hiérarchie de la bande c'est évident. Donc lui et le chef doivent probablement se connaître. Il sera donc nécessaire de démanteler le réseau et de confronter les dix marins à tous les criminels.
    Sixième cas : je tombe dans une embuscade. Ne griller sa couverture qu'en cas de nécéssité extrême, cela signifierait la fin de l'enquête.[...]
    Je m'égare.
    *

    Je me rends compte que le problème avec cette simple tactique de départ, c'est d'identifier clairement son interlocuteur lors de l'échange frauduleux. Une fois cela fait, agir en fonction des cas sera un jeu d'enfant.



    Le Maréchal avait ainsi diablement préparé son affaire. Après quelques pressions sur les contacts qu'il s'était fait, il avait réussi à obtenir un rendez-vous une heure avant l'heure H pour obtenir des pistolets. Il arriva déguisé -c'est le mot- en parrain de la mafia : un immonde costume bleu ciel et des lunettes de soleil triangles lui servant de vêtements d'infiltration. Le lieu de rendez-vous : un espace ouvert dans un lieu peu fréquenté. La taverne "L'ours randonneur".
    John, c'était son nom d'emprunt, arriva à midi pile et s'assit en face du maréchal. Commença une conversation banalement codée que Jezal et son immonde costume bleu comprirent sans y avoir été initié.

    *Bananes pour pistolets... Navrant.*

    "J'ai entendu dire que l'appel des marins de Kage Berg a lieu cet après-midi, nous ne risquons rien à échanger nos bananes maintenant. Permettez-moi de vous offrir le repas. Glissa Jezal en commandant les plus gros menus de la carte, sachant pertinemment qu'il n'en mangerait pas le tiers.J'espère pour vous que vos bananes sont de qualité."



      Azienda Pericoloso - 2ème Partie
      Affaire dangereuse...
      "J'ai entendu dire que l'appel des marins de Kage Berg a lieu cet après-midi, nous ne risquons rien à échanger nos bananes maintenant. Permettez-moi de vous offrir le repas. J'espère pour vous que vos bananes sont de qualité."
      Ces quelques mots firent tressaillir Shige' : l'acheteur n'avait pas bien répondu au code que Shigekazu avait lancé dans sa phrase précédente. Cela ne faisait plus aucun doute, il s'était fais piéger comme un débutant. Il savait également que cet homme, certainement du gouvernement, avait sûrement amené des renforts et que ceux-ci devait sans nulle doute se trouver à proximité de lui pour intervenir en cas d'urgence.
      Le trafiquant était dans la panade.
      *Il n'y a aucune issue et Hirokazu ne pourra pas m'aider si un combat surgit. Mais... je crois qu'il y a un moyen efficace pour me sortir de cette situation imprévue :
      - dans ma valise, je n'ai pas pris de pistolets, par pure sécurité, il n'a donc aucun moyen de savoir si je suis vraiment le vendeur ou un simple intermédiaire car, j'aurais pu mentir en disant tout à l'heure que c'est lui qui m'avait appelé le matin même.
      - je me trouve juste sur une bouche d’égout, je pourrais donc aisément m'enfuir en cas de difficultés : les égouts sous le café ont été vérifié par Hirokazu tout à l'heure, alors que l'homme au costume bleu était déjà assis à la terrasse du café, et il n'y avait personne : aucun marins pour m'arrêter si jamais on me repérait avec des armes illégales, et aucune autre personne.
      - je pourrais semer la pagaille dans la taverne mais je ne suis pas sûr de m'en sortir en choisissant cette option.*

      Shigekazu, sirotant un café et mangeant quelques délicieux fruits de mer, cachait ses émotions et rien ne laissait penser qu'il réfléchissait à un plan pour s'enfuir. "Exquis ces fruits de mer, n'est-ce pas ? dit Shigekazu" L'homme en bleu acquiesça d'un signe de tête.
      Alors qu'ils mangeaient tous les deux depuis maintenant dix minutes, une alarme dans l'île retentit, suivis d'un message du commandant de l'île :
      "Une énorme tempête se prépare et devrait s'abattre sur l'île d'ici une demi-heure : tous les habitants sont priés de se rendre à leur domicile respectif sous peine d'emprisonnement pour non-respect des consignes de sécurité lors d'une forte tempête !" Suite à ce message, une vague de panique s'abattit sur l'île : tous les insulaires couraient dans tous les sens. On entendait des portes claqués, des bruits de fenêtre se fermant et des bruits de pas incessants. Les gens se calfeutraient dans leur maison.
      À peine le message passé que Shigekazu reçut un appel de son escargophone :
      "Excusez-moi, dit-il en se levant, je dois répondre." Shigekazu s'éloigna de quelques pas pour répondre à l'escargophone et pour éviter que l'homme en bleu n'écoute la conversation.
      "_ Shige', c'est toi ? C'est Hiro à l'appareil ! Alors comment se passe le rendez-vous, tu as ramassé beaucoup d'argent ? demanda brièvement Hiro
      _ Mal, très mal, tu sais, le type à qui je devais vendre des pistolets très efficaces, et ben... ce n'est même pas un acheteur, dit en s'esclaffant d'un rire jaune, c'est sans doute un marin ou un membre des affaires internes.
      _ Merde, dit Hiro, comment va-on faire ?
      _ Rejoins-moi à
      L'Ours Randonneur, il se pourrait qu'il y ait du grabuge
      _ Et pour la tempête, on ne devrait pas trop traîner, elle arrive dans une demi-heure ?
      _ Oui, je sais, on verra bien. Ce qui compte pour le moment, c'est que d'une façon ou d'une autre je dois me débarrasser de ce type des affaires internes..."

      Shigekazu raccrocha l'escargophone et revint s'asseoir à table, continuant à manger paisiblement. Le vent soufflait beaucoup plus fort que tout à l'heure.
      "Et bien, dit Shigekazu, nous ne devrions pas trop traîner dans le coin qu'en pensez-vous ?"




      Dernière édition par Shigekazu le Ven 20 Avr 2012 - 14:37, édité 1 fois
        J'ai dit quelque chose de travers. Indubitablement. L'homme en face de moi semble en effet un peu plus soucieux, pensif. Pourtant il reste souriant et m'adresse un vague "exquis ces fruits de mers" auquel je réponds par un simple hochement de tête. Quelques minutes plus tard, j'entends une sirène tonitruante qui me coupe dans ma réflexion: c'est le responsable de la sécurité maritime de l'île qui annonce un avis de tempête. Aussitôt les gens se mettent à courir dans tous les sens, les mères rappellent leurs enfants, les vieillards rentrent en boitillant se mettre à l'abri et les gouttes de pluie commencent à perler sur mon hideux costume bleu.
        Le ciel se couvre de plus en plus et quelques éclairs le déchirent: la tempête est proche. A ce moment précis, mon interlocuteur reçoit un appel par escargophone et s'éloigne de quelques mètres pour y répondre.

        *Sombre abruti.*

        J'attrape discrètement l'escargophone noir dans une de mes poches et écoute la conversation. La fin de leur entretien me laisse pantois: "des affaires internes...".

        *Cela veut donc dire qu'il a un lien quelconque avec le gouvernement ou la marine. C'est tellement simple que je devrais peut-être me méfier: "Shige" parle à "Hiro" et m'a découvert.
        En plus ce ne sont sûrement pas des noms de code.
        *

        "Sergent, préparez-vous à intervenir.

        Je range mes deux escargophones et me mets sur le qui-vive. John/Shige revient s'assoir et se remet à manger comme si de rien n'était. J'attends quelques secondes et il me propose de ne pas trop traîner. J'acquiesce et donne soudainement le signe au sergent. Lui et son équipe investissent le bar, je sors un pistolet et le pointe droit vers le criminel.

        -Ne bougez plus Shige, vous êtes en état d'arrestation. Un seul faux pas et nous ouvrons le feu. Je marque une pause et déclare avec un rictus méprisant:
        J'exècre les marins pourris."

        Je le regarde attentivement, à la recherche du moindre geste suspect pouvant prétexter une balle en pleine poitrine. Je déteste les criminels, je hais en particulier les "révolutionnaires" mais le pire du pire ce sont les traîtres, les ripoux, les renégats... je les vomis.




          Azienda Pericoloso - 3ème Partie
          Affaire dangereuse...

          "Ne bougez plus Shige, vous êtes en état d'arrestation. Un seul faux pas et nous ouvrons le feu. J'exècre les marins pourris."

          Shigekazu était cerné. Etait-ce la fin d'une belle affaire ? Ne reverrait-il jamais la lumière du jour illuminer son esprit machiavélique ? C'était fort probable mais... un élément jouait encore en sa faveur, un atout dont nul n'aurait douté sa présence jusque là : les égouts, un réseau interminable de chemins labyrinthiques dont on ne sortait qu'avec l'aide d'une carte. Jusqu'à présent, cette possibilité de fuite n'avait sans doute pas été envisagée par les enquêteurs de la Marine. Shigekazu pourrait s'extirper indubitablement des marins, en empruntant les égouts qui se trouvaient en-dessous de son siège.
          Shigekazu dégaina ses deux pistolets, tira une rafale de balles en direction des marins, puis s'engouffra dans la bouche d'égout. Il la referma puis rejoignit Hirokazu : ils commencèrent à s'enfuir.
          "_ Bien, dit Shigekazu, j'ai prévu un plan pour sortir de cette panade. Ce que l'on va faire est d'une simplicité audacieuse : tu vas... - Shigekazu vérifia que personne ne pouvait l'entendre, regarda à droite, à gauche, derrière lui, fouilla dans ses poches pour voir si l'on ne lui avait pas mis de micro et poursuivit son discours - ... je disais donc : tu vas te déguiser en ma personne et te laisser capturer par la Marine...
          _ Hein ?! répliqua Hirokazu, tu veux que je me fasse capturer ! Jamais de la vie !
          _ Je ne t'ai pas encore tout dit ! signala Shigekazu en continuant à courir. La marine te capturera, pensant m'avoir attrapé, et se rendra compte qu'elle s'est fait bernée une fois que je serais bien loin. N'ayant plus aucune raison de te retenir, elle te relâchera et tu me rejoindras au lieu que je t'ai écris sur ce papier !
          _ D'accord, acquiesça mollement Hirokazu."
          Ils continuèrent à sillonner le dédale de couloirs puis ils se séparèrent : Shigekazu allait rejoindre sa planque tandis qu'Hirokazu rejoindrait la rue près du poste de la Marine intentionnellement. Quelques minutes auparavant, Shigekazu avait déguisé Hirokazu pour que celui-ci ressemble au sergent-chef d'élite Shigekazu.
          Un quart d'heure s'était à présent écoulé, Shigekazu était rendu à sa planque et Hirokazu était arrivé au poste de la Marine délibérément, sachant bien évidemment, que l'endroit grouillait de marins à sa recherche et qu'il se ferait capturé.
          Shigekazu songea à ce qu'allait devenir son fidèle acolyte : Hiro. Son plan allait-il marcher ? Réussirait-il à tromper les enquêteurs ? Shigekazu en était sûr : le déguisement était parfait... parfait pour duper les enquêteurs de la Marine le temps que celui-ci prenne la poudre d'escampette. Il reposa son journal, chargea ses deux pistolets puis s'allongea dans son fauteuil...
          Bip bip bip ! Bip bip bip !
          "_ Rahh, grogna Shigekazu en se levant du fauteuil pour aller répondre à l'escargophone ! Qui est-ce ?
          _ Le livreur de takoyashis ! dit une voix masculine.
          _ C'est bon Eichi, arrête un peu les codes, on est sur une ligne sécurisée et non-repérable par la Marine... Qu'est-ce que tu veux ?
          _ Bon voilà, des rumeurs disent que tu t'es fais capturer par la Marine, mais bon, vu que tu me réponds, je doute que tu sois emprisonné !
          _ Quelle perspicacité, tu m'étonnerais toujours ! dit ironiquement Shigekazu.
          _ Si tu es là, alors qui s'est fait capturer ?? demanda Eichi.
          _ Un de mes hommes, mais il devrait s'en sortir.
          _ Bon, tout va bien, je peux dire à mes hommes que l'on peut continuer le trafic, non ?
          _ Oui, on continue..."
          Shigekazu raccrocha l'escargophone et replongea dans son sommeil...
            Sale temps. Je m'avance vers le siège de Shige et découvre la bouche d’égout. Sourire édenté aux marins de la pièce.

            *Bande d'incompétents. Je vous ferai tous révoquer.*

            Deux marins partent en reconnaissance, entendant plusieurs bruits de pas dans l'eau des égouts.

            "Appelez le commandant de la base et dites lui d'interdire toute sortie ou entrée de navire de cette île. Demandez-lui si "Shige" lui dit quelque chose et de me fournir toutes les informations en sa possession. Je veux que vous me fouilliez ces égouts ! Retrouvez-moi cet homme. Leur dis-je autoritairement. Je veux qu'à la fin de cette tempête il soit à mon bureau !

            Je reste assis à la terrasse du restaurant avec mes den den mushi à côté de moi. Il pleut.
            Sale affaire.


            Le Maréchal élaborait patiemment une stratégie pour attraper son poisson quant un PULUP PULUP ... PULUP PULUP l'interrompit dans sa réflexion. C'était un marin qui venait lui annoncer la capture de Shige. Jezal prit un pardessus et traversa les quelques rues qui le séparait du QG de la Marine.
            C'était un vieux batîment austère à la facade abîmée par les vents et le sel marin. Seules la mouette bleue de la Marine et plusieurs patrouilles laissaient deviner qu'il s'agissait d'une base militaire. Après quelques formalités et un accueil extraordinairement chaleureux, l'enquêteur de la brigade des affaires internes fut conduit jusqu'au prisonnier.
            Il entra dans une salle sans fenêtre éclairée par deux lampes en piteux état clignotant sans arrêt.
            Le suspect était assis sur un tabouret, dos au maréchal. Un marin indiqua à ce dernier un fauteuil rapiécé à la hauteur de l'accueil qu'il avait reçu que Jezal ignora. Le Maréchal procéda méthodiquement, comme à chaque interrogatoire.

            *Examiner. Déceler toute trace de peur ou autre sentiment pouvant être utile. Vérifier l'identité. Soutirer les informations en douceur ou en force.*

            Il fit quelques pas et s'arrêta devant "Shige" qui baissait les yeux, visiblement dépité. Quelque chose clochait mais le Maréchal ne savait pas encore quoi.

            "Levez la tête. dit-il lentement. Et regardez-moi.

            Un étrange sentiment envahi Jezal, une sorte de faible colère, un espèce d'amusement malsain.
            Il avait pu discuter avec le trafiquant face-à-face et les marins s'étaient fait berner: Shige avait les yeux bleu turquoise et ceux de cet homme étaient noirs. L'agent ricana méchamment et laissa penser son interlocuteur qu'il l'avait dupé.

            "Je veux tout savoir de vous: nom, prénom, âge, ville d'origine, métier, frères, soeurs, parents...
            Vous êtes dans des sables mouvants et chaque seconde vous risquez de vous noyer. Répondez vite !


            Le flot d'ineptie servant de réponse terminé, le Maréchal eu la certitude qu'il ne s'adressait pas à Shigezaku -il connaissait son nom complet depuis un appel du commandant de la base-. Il décida de faire monter la pression.

            Pourquoi puez vous autant ?
            -Je pue parce que... euh parce que j'ai récuré des toilettes ! En fait j'ai pris la brosse mais j'ai du mettre le bras dedans car elle était trop petite et du coup ben je ne sens pas bon ! Enfin... je crois que c'est ça.
            -Et dîtes moi: savez-vous où se trouve votre complice ? Il vous a bien fallu un complice pour retirer la bouche d’égout et pour vous guider car vous n'aviez pas de plan sur vous ? Nous voudrions le retrouver.
            Si vous nous aidez, nous pourrons réduire votre peine Shigezaku !
            Silence.
            Car si vous vous obstinez à ne rien nous dire, ce sera la peine capitale. La trahison ça ne pardonne pas. Soupir feint.
            Ah, Shige shige. Vous permettez que je vous appelle Shige n'est-ce pas ? A moins que vous ne soyez pas Shigekazu haha.
            Clin d'oeil faussement complice.
            Vous savez que vous perdrez toute votre famille, vos amis et même votre vie ! Ce serait dommage, vous êtes encore si jeune. Et puis, avant de mourir comptez bien sur moi pour vous aider à parler. Sourire édenté.
            -Voix tremblotante, apeuré. Je... je ne sais pas trop si je dois vous aider. Parce qu'en fait c'est. hésitation. C'est moi le complice. Je m'appelle Hiro... Hirokazu.
            -Jouant l'homme fréquentable. Voilà une bonne chose Hirohirokazu. Nous progressons. Dites-moi où se trouve Shigekazu et je pourrais vous éviter de mourir ici ! C'est dans votre intérêt, vous serez plus en sécurité si vous me dîtes tout.
            -Et bien...
            -Dites moi tout.
            -Il est caché dans notre planque qui se trouve quelque part sur l'île. Je vais vous l'indiquer sur un plan..."

            [...]

            Le Maréchal donna l'ordre aux quelques dix marins qui l'accompagnait d'ouvrir la planque indiquée par Hirokazu. Le trafiquant qui dormait se réveilla brusquement mais n'eu pas le temps de saisir ses pistolets posés près de son fauteuil.

            "La partie est terminée Sergent chef Shigekazu."