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[ FB] La Fête de la Vache [Alheïri S. Fenyang]

    « Flower ! Viens m'astiquer le long couloir ! »

    « Hey oh ! Tu me parles autrement, je suis pas.... Ah, bonjour Madame, oui je vais vous faire ça, puisque c'est vous... »

    « Un de mes supérieurs vient aujourd'hui, ça à intérêt d'être propre. »


    Ma journée allait être ennuyante visiblement. M'obliger à nettoyer un couloir alors que j'étais ici depuis quelques années déjà. C'était à une recrue de le faire cette sale besogne, pas au bellâtre que j'étais. Mais bon, la lieutenante ne m’appréciait plus tellement depuis que je l'avais largué. Malgré son âge elle était encore jolie, mais sa fille l'était encore plus. Après tout, si elle voulait que je reste avec elle, elle n'avait pas qu'à me présenter sa jolie jeune fille. Mais évidement, c'était sur moi que tout retombait, je me ramassais le ménage de notre piètre caserne sur une île de pégus où j'avais du mal à rencontrer de la donzelle encore fraîche. Soit elles étaient déjà fiancée à un autre paysan et refusaient mes avances, où bien elles étaient déjà passées par tout le village. Heureusement, il y en avait quelques unes qui rêvaient d'un avenir meilleur et qui pensaient que d'être vu avec un gradé de la marine, même si je n'étais que sergent, leur permettrait d'évoluer beaucoup plus dans la société. Je pensais, je pensais, mais le balai qui se trouvait dans mes mains n'allait pas nettoyer ce couloir sans frotter le sol... Heureusement une jeune recrue venait de passer dans le couloir. C'est pour cette raison que je me mis à regarder autour de moi, pour voir si la lieutenante était partie ailleurs, ce qui fut le cas. Elle ne supportait plus ma vue depuis quelques temps, et c'était excellent, je n'avais personne sur le dos pour surveiller ma oisiveté comme l'avait demandé mon ancienne garnison. Cette jeune recrue allait souffrir !

    « Hey toi, le nouveau ! »

    « Euh... Je suis là depuis 3 mois monsieur.. »

    « Ouais, cool, tu prends ce balai et tu nettoies le couloir ! Y'a un Amiral qui vient aujourd'hui, et... »

    « On m'a dit que c'était un colonel et qu'il venait pour la fête annuelle de la Vache et optionnellement.... »

    « Oh ! C'est ce soir ! Alors grouille toi de bien nettoyer, reviens me voir quand t'as finis, je serais dans la cours, à m'entraîner. »

    Une fois qu'il eut le balai dans les mains je pris la direction de la cours d'entraînement tout en sortant une clope du paquet que j'avais habillement retiré de mes poches quelques secondes auparavant. Amenée à ma bouche, il ne fut pas long pour qu'elle soit allumée, me permettant de décompresser et d'enfumer tout le couloir ce qui dérangeait certaines personnes de la caserne. En tout cas moi ça ne me faisait strictement rien vue que je ne sentais même plus l'odeur de la cigarette ici. Et puis, le couloir était tellement imprégnée de cette odeur qu'ils ne faisaient plus trop attention. Bon, il est vrai qu'aujourd'hui tout allait sentir bon pour faire croire au colonel qu'on nettoyait bien et tout... Mais je préfère l'odeur de la clope plutôt que de sentir la bouse des vaches toutes la journée que les paysans répandent partout dans leurs champs. Enfin, pas aujourd'hui puisque c'était jour de fête. Toute le monde ne ville allait mettre des cornes sur leur tête et faire une course à pied. Je l'avais déjà gagnée deux fois cette course, et j'étais assez fier de moi. Même si au final ça ne m'apportait pas grand chose, à part de la renommée sur une île perdue en plein milieu de west blue. J'avais encore le temps de me préparer pour ce soir, c'est pourquoi j'étais partis m’entraîner un peu, avec ma cigarette plantée dans ma bouche. J'avais beau être fumeur, j'étais tout de même athlétique, ce qui rendait les autres fumeurs du coin jaloux. Après tout, je m'en foutais un peu de leur façon de penser... Bref, je me retrouvais à faire quelques pompes et quelques abdos et à m'entraîner sur mes exercices de kung fu. Ca impressionnait toujours les filles quand je sortais que je pratiquais un tel art. Je n'étais pas excellent, mais suffisamment pour intimider les autres pensionnaires de la caserne. Bien qu'en deux ans de services ici, je n'avais guère progresser. J'étais certes un peu plus musclé, mais rien de transcendant. Soudainement, je fus sortis de mes exercices en voyant le gamin à qui j'avais donné des ordres tout à l'heure venir vers moi en courant, son balai dans les mains.

    « Sergent, Sergent... Le colonel est arrivé sur l'île ! Et, j'ai finis de passer le balai. »

    « Ah... euh, c'est bien, je louerais ton travail aux autres. Sur ce... Je vais patrouiller en ville, si tu veux venir, vais en profiter pour boire un coup en ville. »

    « Je... Non, je dois rester dans la caserne aujourd'hui. »

    Voyant son air déçu, je lui répondis :

    « Dommage, je te donne la permission de sortir à la fête ce soir si tu veux, si quelqu'un te demande pourquoi tu y étais, dis que c'est Flower qui t'as donné la permission. »

    Après avoir reçu les remerciements de ce jeune moussaillon, je n'avais plus qu'à m'habiller autrement afin de sortir boire un café au bar, en ce début d'après midi. Je me saoulerais bien assez ce soir. J'étais désormais dans le couloir nettoyé par la recrue. C'était un travail de maître, il maniait le manche avec dextérité. J'en étais presque admiratif, je dis bien presque. Je n'avais été très fan du ménage même si j'aimais bien que tout soit propre. C'était le boulot des recrus de faire cela. Et moi, j'étais sergent, j'avais autre chose à faire. Comme sortir patrouiller. Arrivé dans mes logements je m'habillais de ma façon habituelle, soit tout en noir et le torse à l'air, et je repris le couloir afin de me diriger vers la sortie de ce lieu que je n'appréciais guère. La porte d'entrée s'ouvrait alors que je m'en approchais. Je reconnais un des rares marines avec qui j'avais lié une faible amitié et je lui dis, sans tenir compte des personnes autour de lui :

    « Hey Michel, tu viens boire un coup en ville j'me fais chier ici, pas de fille à draguer. »


    « Mais tu sors pas av.... euh, peu importe, non Flower, je viens pas le Colonel est là et... »


    J’espérais qu'il me dise autre chose que cela au moment où je reconnus une partie de l'uniforme de colonel sur l'homme qui accompagnait Michel. S'il était un peu strict, je n'étais pas dans l'caca moi. Mais bon, si je prétextais que c'était ma pause ça pourrait passer. Où bien faire croire que j'allais en ville afin de savoir où en étaient la table réservées pour le colonel à la fête de la Vache ce soir. De plus, la fête commençait à peu près à l'heure où je sortais...

    « Bonjour Monsieur... Si vous voulez, je vous fais visiter la petite ville. »

    Dis-je en mettant mes mains dans les poches en oubliant totalement le garde-à-vous, ce qui octroya un jolie facepalm de Michel à mon encontre.
      Mon manteau de colonel voletait derrière moi au gré de la brise maritime. Douce et effective, celle-ci s’amusait à lécher les traits fins de mon faciès souriant, tout en ébouriffant ma chevelure déjà en bataille. Le temps était bon, et cela ne pouvait que me faire plaisir. J’inspirai un grand bol d’air frais en levant mes poings vers le ciel ensoleillée. Mon séjour à Kage berg promettait vraiment. Depuis le pont de mon navire qui longeait les berges de l’île pour jeter l’encre au port, j’constatai une effervescence plutôt particulière. Ladite effervescence dépassait de loin, celles des concours mensuels qui s’organisaient ici. J’avais la nette impression que l’évènement présent était d’une très grande envergure, même si toujours en relations avec « les vaches. » J’souris en m’disant que j’avais bien fait de venir à cette période de l’année. Un peu de divertissement n’pouvait que me faire du bien, avec tout l’boulot que j’me tapais tous les jours à Shell-Town. En pensant d’ailleurs à toute la paperasse qui m’attendait dans mon bureau, j’grinçai des dents en essayant de penser à autre chose. Elle était dure, la vie d’marine… Vraiment. Ce n’est que lorsque ma caravelle approcha le port, que j’eus un énième sourire, l’image complètement baignée par un doux soleil qui promettait une bonne journée en perspectives. J’ne savais pas pourquoi, mais j’me sentais déjà très à l’aise dans ce recoin de West Blue…

      • BIENVENUE COLONEL !!!

      Ça c’était trente minutes plus tard, lorsque j’foulai enfin les terres de Kage Berg. Il ya avait plusieurs soldats pour m’accueillir et sans doute pour faire office d’escorte notable. J’grattai ma tête en voyant tout ce petit monde, avant de faire un signe fluet de la main, qui leur permettait de rompre le garde-à-vous. L’commandant Michel s’approcha alors de moi et me serra chaleureusement la main. Il s’excusa immédiatement quant à l’absence de la lieutenante Ann, mais je ne leur en portais pas vraiment rigueur. Ann était une très belle femme mûre avec qui j’avais fait mes classes. 5 ans nous séparaient seulement et pourtant, c’ne fut pas cette différence d’âge qui m’empêcha de la foutre dans mon lit lorsque nous étions jeunes, et ce à plusieurs reprises. Une très bonne amie que je n’avais pas vue depuis un bon moment maintenant. M’demandait aussi si ses gros seins n’étaient pas tombés maintenant. Parce que ouais, un ami commun m’avait affirmé qu’elle avait eu une fille. Avec la maternité, sans doute qu’elle avait du prendre un coup d’vieux. Même si c’était à voir tout ça. Et j’avais hâte, il fallait l’avouer. C’est ainsi qu’après déchargement de mes bagages et formalités d’usages, la troupe de marine se rendit à la caserne de la ville. J’comptais m’prendre une chambre dans le plus grand hôtel du coin, mais le commandant m’assura qu’une chambre m’était réservée à la caserne.

      La traversée de la ville s’fit sans encombre. Au passage, j’pus moi-même constater l’ambiance festive qui régnait en maitre sur l’île. Les rues étaient colorées, sans compter qu’elles étaient bondées de toutes sortes de personnes. Et tous avaient l’même sourire radieux aux lèvres. Grattant l’une d’mes tempes en regardant à travers la vitre de la voiture dans laquelle nous étions Michel et moi, j’me retournai soudainement vers mon vis-à-vis avant d’lui demander ce qui s’passait. Fallait bien avouer que les réjouissances sur ces mers étaient très rares et pour cause : West Blue était la mer la plus dangereuse après celle de Grand Line. Celui-ci m’répondit avec grand sourire que la fête de la vache s’tenait toute la semaine sur l’île. Il n’y avait pas de compétitions, mais rien que des promotions des trésors locaux. A cette réponse, j’soupirai en ayant une grosse goutte d’eau derrière la nuque. M’disait bien que ces gens fêtaient un truc en relations avec leurs animaux. M’enfin… Relativisons, hein. Parce que dans l’fond, c’était p’être pas si mal que ça. La viande de bœuf, c’est toujours bon, sans compter que les cuisinières étaient très belles ici. Quelques unes dans le lit qu’on m’prêtait et c’était bon, hein… Sans compter qu’Ann pourrait m’faire les mêmes faveurs que dans l’passé. Gnéhéhé ! Ça promettait d’être bon tout ça. Surtout que recruter des prodiges, c’pas c’qu’il y avait de plus difficile comme tâche…

      Quelques minutes plus tard…

      • Ah bon, tu ferais ça pour moi ? Michel, conduis mes affaires à ma chambre s’il te plait. J’ai c’qu’il m’faut pour ma soirée.

      Après mes paroles plutôt prestes, j’tirai l’éphèbe devant qui m’proposait de me faire visiter la ville, avant de passer mon bras autour de son cou et de sortir. Niveau beauté, il n’y avait pas photo, sûr qu’on faisait une belle paire. D’ailleurs, l’image qu’on donnait déjà aux rares femmes qui travaillaient dans la caserne les faisait fondre de rougissement. Ca s’voyait même à vue d’œil. C’petit, j’allais l’aimer, c’est certain ! Sa nonchalance m’avait frappé, mais aussi sa joliesse. J’étais presque comme lui dans l’temps. P’être moins beau, mais quasiment identique. Le commandant Michel voulut protester, mais j’lui fis un clin d’œil malicieux avant de disparaitre avec « mon guide ». Ça promettait comme soirée. Dès que nous fûmes dehors, j’repris une nouvelle fois parole : « T’me plait bien toi petit. C’est quoi ton nom et ton grade ? » Encore une fois, je n’attendis pas vraiment d’réponses. Je l’entrainais avec moi, comme si j’étais justement le guide, et lui l’étranger qui devait visiter les recoins. A vrai dire, j’étais déjà venu ici, dans le cadre d’une mission en 1615. Et j’peux même vous dire que j’en avais bavé c’jour là. Nous traversâmes non sans mal la marée humaine, avant de déboucher plus tard devant une boutique plutôt branché d’vêtements. J’ne lui avais pas demandé son avis, mais là encore, je n’hésitai pas à l’entrainer à ma suite. J’étais p’être lourd sur le coup, mais il me remercierait plus tard.

      • Visiter la ville avec des vêtements d’marine, c’est pas vraiment c’qui il y a d’intéressant si tu veux mon avis. On va garder nos manteaux d’officiers, mais on va troquer le reste pour des kimonos riche en broderies. Alors, partant, très cher ?
        Le colonel me répondit du tac au tac, demandant à Michel d'aller ranger ses affaires. Je l'aimais bien ce type il était pas contre aller en ville avec moi et il ne m'avait pas réprimandé pour ma tenue dans cet établissement, ça me changeait des autres que je croisais ici. Il avait d'ailleurs l'air amical et assez familier puisqu'il venait de me chopper pour que j'aille devant lui et venait de poser son bras autour de mon coup, comme si je retrouvais un pote de longue date. Bon, un pote un peu vieux, mais c'était déjà bien sympathique. Les demoiselles présentent nous regardaient en rougissant, comme souvent quand elle me voyait, mais actuellement on était de beaux spécimens pas loin d'elles. Dans le lot j'en avais déjà séduites quelques unes, mais l'autre partie ne l'avait pas encore été, mais ce n'était qu'une question de temps, et ma réputation n'était plus à faire, elles avaient pour la plupart l'habitude de me parler et de rigoler avec moi. Alors que le colonel avait son coude à mon épaule je fis un clin d’œil et un signe de main aux filles qui nous regardaient. Et ce fut le moment de quitter la caserne pour aller visiter le coin avec cet homme qui me donnait une autre impression des gradés. Il profita de la fermeture de la porte de la garnison pour engager la conversation.

        Je ne répondis pas tout de suite, et il ne m'en laissa pas le temps non plus d'ailleurs. Il m’entraînait là où il voulait aller, me laissant l'impression d'être guidé. Il était donc inutile de me plaindre de cette petite balade improvisée, par contre, puisque je ne travaillais même pas pour le coup, je faisais juste connaissance avec un mec un peu comme moi, mais en plus vieux. Si plus tard je finissais colonel, ça me ferait bien plaisir aussi. Mon supérieur s'arrêta devant une boutique de fringues et me dit qu'il serait mieux de se changer pour se promener, pour remplacer les vêtements de la marine. Actuellement je ne portais pas mes vêtements de travail, il devait donc parler des siens. Il était temps pour moi de répondre puisqu'il venait de laisser un blanc suite à ses paroles. J'en profitai pour sortir mon paquet de cigarettes, lui en proposant une au passage, puis j'allumai celle que j'avais en bouche.


        « Et bien... Je suis déjà habillé en civil actuellement. Mais ça serait sympa de porter un kimono ouais. Sinon c'que j'propose c'est d'aller se boire un coup au bar après. A l'origine je sortais pour boire un café. »

        Sur ces paroles, je réfléchis quelques instants et prit la direction de la boutique afin de chercher un kimono à ma taille, sans vraiment faire gaffe si le gradé me suivait. J'en trouva un noir avec un dragon d'or et d'argent brodé dessus. Il avait la classe, donc il siérait parfaitement à ma personne. Une fois vêtu, je ne fis pas vraiment attention à ce que portait l'autre homme et je sortis de cet endroit, naturellement, sans faire attention à la caisse, en espérant que je sois discret. Fallait que j'évite les dépenses, j'avais économisé tout mon argent pour boire un peu ce soir. J'en gagnerais en gagnant la grande course, mais pour l'heure, j'allais inviter le colonel au bar.

        « Bon... et sinon, on peut aller discuter au bar si vous voulez, ça sera un peu mieux qu'en pleine rue. Ah, et au fait, vous m'avez posé la question t'a l'heure, je m'appelle Flower, et je suis sergent parce que les officiers du coin ont bloqués mes promotions. Je travaille pas assez il paraît. Pourtant je.. Ouaip, fin bon on va voir ça en buvant un bière, ça s'ra mieux. »

        Je pris donc la direction du bar tout en pensant à la soirée de ce soir qui serait mémorable si je n'avais pas de contre temps. Je me dis aussi que l'officier serait présent aussi, je devrais lui mettre les cornes sur le crâne. Ca serait bien marrant, en espérant qu'il accepte. De toute façon il n'avait pas véritablement le choix, c'était la tradition à cette fête, et après il fallait participer à la course. Cette dernière était assez spéciale dans la mesure où nous serions en sac à patates. Fallait que je fasse venir le colonel là dedans, je serais peut être pas le seul marine à y participer cette année.


      Spoiler:
          • Flower hein… ? Tu devrais payer ce que tu prends, hé. C’est pas glorieux pour un marine de chiper des vêtements aussi couteux. Et j’ne fumerai qu’après repas, mais merci bien.

          J’avais fini par le rattraper dehors, avec le même vêtement que lui. J’dois dire que j’avais automatiquement flashé sur ces kimonos noirs. Ils étaient non seulement beaux, mais de bonnes qualités. Et j’ne pouvais qu’en être satisfait. Le vendeur quant à lui, n’avait même pas remarqué la sortie de Flower. Il s’était plus occupé à me faire les éloges de ses produits qu’il voulait m’vendre, qu’autre chose. C’est dire qu’on pouvait facilement l’voler, si on avait été bien organisé. Mais il fallait aussi avouer que son âge avancé n’devait pas beaucoup l’aider. Sans doute qu’il devait travailler seul, c’qui m’touchait un peu vu qu’un homme de ce genre devait être à la retraite. C’est dans l’optique de l’aider un peu que j’avais également payé ce qu’avait pris Flower. Avant de rejoindre rapidement ce dernier à qui j’tirai doucement les oreilles, comme s’il s’agissait de mon petit frère. Petit frère que j’aurais aimé avoir d’ailleurs. « La prochaine fois, n’hésite pas à m’demander c’que tu veux. J’paierai simplement. C’est pas tous les colonels qui te lâcheraient s’ils avaient vu la même chose que moi. » Pour sur. Il n’y avait pas plus laxiste que moi au niveau de la marine. P’être mon vice-amiral d’père… Mais encore. J’me mis à sourire en réajustant mon manteau de colonel tout juste accroché à mes larges épaules, avant de marcher doucement, aux côtés du jeune qui me menait dans un bar, qui à première vue, semblait plutôt chouette.

          • Les officiers du coin ont bloqués tes promotions, t’me disais ? La vielle Ann semble être toujours aussi chiante. T’as réfusé ses avances ou quoi ?

          Avais-je dis d’un seul coup, bien avant d’éclater soudainement de rire, les mains presque posées sur le ventre. Mon rire fut tellement bruyant que j’attirai des regards amusés vers moi. J’connaissais la lieutenante Ann comme la paume d’ma main et j’savais qu’elle était capable d’faire ce coup à cet adonis. Perso, tout ça n’m’étonnait pas vraiment. Avec elle, j’avais vu pire lorsque nous n’étions encore que des élèves, donc oui, j’pouvais bien m’targuer de la connaitre par cœur. L’bon vieux temps, tout ça. Après mon rire, nous nous sommes remis à marcher tranquillement, pendant que je prenais une nouvelle fois la parole : « J’pourrais p’être intervenir en ta faveur, t’sais. J’la connais depuis un bail maintenant… Tiens… Ils servent aussi d’bons trucs ici. » Une bonne odeur de viande grillé provenait du bar que nous approchâmes. Les arômes utilisées pour cette cuisine virent à chatouiller mes narines et j’eus automatiquement l’eau à la bouche. L’idée de tirer l’bras de mon compagnon de cette soirée m’passa par la tête, mais nous étions déjà arrivés à destination. Comme un vrai prince, j’lui emboitai rapidement l’pas, pénétrant les lieux en premier d’un air plutôt théâtral. Et mes premières impressions vis-à-vis des lieux furent bonnes : L’coin était vaste, traditionnel, bien éclairé et il y avait plutôt de belles femmes en prime. Un coin où s’caler pépère avant l’début des festivités à proprement parler. L’après midi tirait à sa fin sur Kage Berg et les rues grouillaient toujours d’monde…

          • Excellent choix que tu fais pour le bar. Tu viens ici d’habitude… ? Parce qu’à voir les prix de loin, ça m’ferait peur à ta place…

          En effet, sur un tableau pas très loin, l’on pouvait voir les prix des victuailles proposées par l’établissement. Personnellement, je ne m’en offusquai pas. J’étais habitué à plus cher, même. Concernant Flower cependant, j’eus un léger doute. Volait-il pour venir ici ? Ou n’se contentait-il des menus bas prix ? Des questions qui méritaient d’être quand même éclaircies puisque le grade de sergent n’était pas forcement c’qui rémunérait le mieux. Par la suite, j’lui fis signe de me suivre et j’partis m’installer à une table près d’une fenêtre où on pouvait apercevoir des fêtards qui allaient et venaient inlassablement. Même que j’vis un groupe d’homme chèvres chantonner à tue-tête une chanson du célèbre Soul King, qu’était l’musicien de l’ignoble équipage des Mugiwaras. Cette fête accueillait sans doute moult étrangers comme moi, c’qui m’fit sourire. J’allais me mettre à rêvasser quand une très belle serveuse s’approcha de nous, d’une démarche assurée et d’un sourire tranquille. La tenue sexy qu’elle avait portée dévoilait ses belles cuisses bien pleines et un décolleté qui nous faisait aisément deviner l’gros bonnet D qu’elle devait avoir. Une très belle fille à foutre dans un pieu, pour sur. Lorsqu’elle nous demanda c’que nous voulions commander, j’fis mine de réfléchir pendant quelques secondes, avant d’poser une main sur l’une de ses fesses que j’commençai à caresser d’un geste tranquille. L’était jolie et bien gaulée cette blondasse. C’est définitif, j’allais m’la faire celle là ! Et ce avec tout l’bon cœur du monde.

          • Tout c’que vous m’conseillerez, et vous à mes côtés.

          • QU’EST-CE QU’IL FOUT A MEI CELUI LA ?!!!

          Si la jeune serveuse souriait toujours en subissant mes caresses lascives, il n’en demeurait pas moins qu’elle devint livide à l’ouïe d’la voie rocailleuse qui s’éleva depuis l’fond de la taverne. J’cessai d’lui tripoter l’derrière, avant que celle-ci n’s’éloignât au pas de course. Et à la place, s’dirigeaient vers nous deux gros loubards, sous les regards inquiets des autres clients. J’soupirai d’un coup, en prenant plus ou moins un air songeur pendant qu’ils s’approchaient de nous en craquant les jointures de leurs paluches. Apparemment, l’un d’eux n’avait pas apprécié que j’me permette de toucher sa soubrette préférée. Il m’le fit savoir d’ailleurs d’une manière véhémente puisqu’il brisa la table qui séparait Flower et moi d’un coup d’poing saisissant. J’me mis à sourire en grattant ma chevelure pendant qu’il se remettait à gueuler encore et encore : « NON MAIS PUTAIN ! D’OÙ TU T’CROIS SALE MARINE ?! C’EST MA SERVEUSE PREF ! ELLE N’A PAS ENCORE ACCEPTEE MES AVANCES ET CERTAINEMENT PAS DANS LES BRAS DU PREMIER VENU QU’ELLE VA S’JETTER !!! » Pffff… Un naze dans toute sa splendeur. Et j’comprenais pourquoi elle refusait ses avances. S’il était une armoire à glace comme moi, il était aussi très laid. L’avait son faciès plein de pustules, une sale barbe et l’air vieillot d’un cocker battu. Sans compter son gros bide qui devait être plein d’vers. C’était pas demain la veille qu’il redeviendrait charmant lui. D’ailleurs, son compagnon n’valait pas mieux et ce dernier avait la particularité de baver constamment. A croire que cet établissement acceptait n’importe qui du moment que l’blé était en jeu !

          • J’SUIS LE CÉLÈBRE VAN DER MOCHDUR !!! L’UN DES EMMINENTS CONTREMAITRES DE L’ILE. ET C’EST PAS D’PETITS MARINES COMME VOUS QUI VONT M’VOLER LA VEDETTE !

          • Flower… T’pourrais te débarrasser d’eux s’il te plait ? Ils sont gênants… Et plutôt bruyants, lui dis-je, sourire aux lèvres.
            Le colonel venait de me remonter un peu les bretelles car je n'avais pas payé en sortant du magasin. C'est vrai, cela n'était peut être pas le mieux à faire dans une ville où j'étais un peu connu, mais le vieux m'avait déjà vu et j'irais le rembourser plus tard dès que j'aurais l'argent, même s'il ne comprendrait pas trop étant donné qu'il ne faisait pas gaffe quand il y avait plus d'un client. D'ailleurs, j'avais permis, une fois, à ce qu'il ne se fasse pas voler par un client malhonnête. M'enfin, l'officier n'était pas sensé le savoir, je lui dirais sûrement un peu plus tard mais là il devenait plus familier qu'aucun marine ne l'avait été avec moi... exceptées les quelques demoiselles de la garnison, dont certaines étaient familière plusieurs fois dans le mois. L'homme m'accompagnant venait de me tirer les oreilles comme s'il s'agissait de mon grand frère... J’espérais juste que personne ne voit ça et s'amuse à colporter partout en ville que j'avais changé de bord. Ca la fout mal quand tu as foutu une bonne partie des filles de la ville dans ton plumard. Mais bon, ceci avait eu pour but de me dire que si je voulais un truc, j'aurais mieux fait de lui demander. C'est vrai, j'aurais dût le faire, mais demander de l'argent aux autres n'étaient pas ce que je préférais. Un service rendu était beaucoup plus apprécié. En parlant de service, j'allais peut être permettre au colonel qui, et je venais de le remarquer, venait d'enfiler le même kimono que moi, de ne pas payer trop d'alcool. Je connaissais le patron du bar dans lequel nous allions pour y avoir fait un concert une fois.

            Mon supérieur me fit une remarque sur ma promotion et éclata de rire, ce qui ne fut pas partagé. Par contre, il connaissait Ann, et ça, ça pouvait peut être m'aider, quoi que je n'en étais pas totalement sûr. L'attention était rivée sur nous à cause du rire de notre cher colonel, bien que je dois dire grâce. Notre beauté venait d'être vue de tous, et en particulier des filles. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde, j'avais l'habitude du public. Public qui se détourna de nous quand il se remit à parler pour me dire qu'il pouvait intervenir pour moi, mais je me devais de lui répondre, cependant il se dirigeait un peu plus promptement vers le bar après avoir sentis les mets raffinés qu'ils y cuisinaient. Le bar était d'ailleurs assez bondé en approche de la fête qui ne tarderait pas étant donné l'heure. L'homme m'accompagnant me demanda de nouveau quelque chose, à propos du prix des bars et de ma venue ici, c'était dorénavant à moi de dire ce que je n'avais pas pu dire les dernières secondes de marche.


            « Oh, bah j'ai déjà fait quelques concerts ici, donc je paye pas quand je viens. Pour en revenir à Ann... Elle fait pression sur les autres officiers pour m'empêcher de progresser. Non pas parce que j'ai refusé ses avances, mais parce que je l'ai séduite et que je sors dorénavant avec sa fille. Par contre, y'a un mieux depuis quelques temps, sauf que ça va pas s'améliorer vue qu'une autre fleur a attiré mon attention. M'enfin bref. »

            Je me demandais sur le coup s'il avait pensé que je bouffais à l’œil en venant ici. Toutefois je venais de lui donner la version des faits, il n'avait donc pas à s'inquiéter. Le patron me fit d'ailleurs un signe de la tête et un grand sourire. Je leva ma main dans sa direction tout en lui retournant son sourire. Je vins ensuite poser mon derrière sur une des chaises de la table où s'était dirigé mon collègue. Je soupirais légèrement en voyant Mei s'approcher et me faire un sourire. Elle était sexy ce soir, j'avais déjà couché plusieurs fois avec elle. Je crois même qu'elle avait été amoureuse de moi à un moment, mais elle avait compris qu'il n'y aurait rien de plus entre nous et elle avait abandonné l'amour avec moi, mais on rigolait bien ensemble quand on se voyait. Elle nous demanda notre commande et mon accompagnateur lui fouta une main au cul avec un regard plein d'envie. Il lui répondit de lui commander ce qu'elle conseillait. Je fis un clin d'oeil au trentenaire et commandais à mon tour.

            « Salut Mei, pour moi ça sera comme d'hab. Et sinon, je te présente un colonel en visite sur l'île... D'ailleurs, je vous ai pas demandé votre nom. »

            Ainsi une bière allait être servie pour ma personne ainsi que du porc au caramel accompagné de riz pour le plat principal, quelques beignets de poulet pour l'entrée et une délicieuse glace au dessert. Cependant, un des clients s'offusqua du fait que mon colonel pelotait la jolie demoiselle. Cela me fit un peu sourire. J'avais déjà connu ce genre de situation pas mal de fois malgré mon jeune âge. Mei s'éloigna pendant que les deux loubards en manque de bagarre se levèrent pour venir vers nous et chercher les ennuis. Je lâchais un interminable soupir suite à cette venue incongrue. Ils me firent d'ailleurs tomber étant donné qu'il brisa la table sur laquelle j'étais appuyé. Cela ne me plaisait guère, j'avais beau ne pas être trop bagarreur, celui la me donnait une forte envie de lui donner une raclée, qu'il méritait d'ailleurs. Il vint insulter le colonel et notre ordre... mais aussi mon amie, Mei, et ça je n'étais pas très adepte. Insulter mes amis n'était pas quelque chose que je pardonnais facilement. Cet homme je le connaissais en plus, il aimait provoquer des bagarres à plusieurs endroit de la ville, une patrouille dans laquelle je fus l'avait déjà arrêté une ou deux fois déjà. C'était un être répugnant de par ses paroles, son odeur mais aussi de son faciès qui me rappelait le cul d'un babouin que j'avais croisé dans une zoo quand j'étais enfant. Il s'empressa vivement de cracher une déjection verbale qui donnerait envie de vomir à beaucoup de monde. Mon supérieur me demanda dans la foulée de m'occuper d'eux, je lui répondis donc un peu avant d'agir :


            « Hey bien... je n'aime pas me battre quand c'est inutile mais passons. »

            Je me relevais de ma chute et me mis en face de cet horrible énergumène afin de reprendre :

            « On t'a déjà arrêté toi, pour trouble à l'ordre public je crois.. Mmmh, bref. Tu sais que tu devrais un peu fermer ta gueule ? T'es en présence d'un colonel de la Marine. Et Mei est une de mes amies, je n'accepte pas qu'une tronche de cul de babouin comme toi prétende qu'il veule la draguer. Même un le trou d'balle d'une poule serait trop luxueux pour ta sale... »

            Je n'eus malheureusement pas le loisir de continuer à l'insulter car il essaya de me frapper, en vain, je venais d'esquiver son coup d'un habile mouvement sur la droite. Mais je n'avais pas prévu que je recevrais un coup de chaise de la part de son collègue qui avait déposé un peu de bave dans mes cheveux. C'était inacceptable. Il venait de déposer un liquide gluant et sûrement plein de microbe dans les long cheveux. Je me sentais salle. De plus le coup de chaise ne m'avait pas fait le plus grand bien, la course de ce soir ne serait pas facile à gagner. Mais je m’inquiétais surtout pour le kimono hors de prix que j'avais sur moi. Je fis une roulade en arrière et je commençais à me déshabiller, me retrouvant en caleçon, ce qui provoqua quelques rires dans l'assemblée mais surtout quelques cris choqués de la part de quelques filles. Je me devais de parler :

            « Roh c'est bon, vous m'avez déjà vu à poil, et je vais pas abîmer des fringues à ce prix. Pour en revenir aux deux moches là, le coup de la chaise, j'apprécie pas. Ca arrive pas souvent, mais là je suis bien remonté. »

            En plus d'avoir un nom à coucher par terre, il allait bientôt avoir une tronche qui l'y rejoindrait. Il allait voir à quel point j'allais le rendre encore plus monstrueux. Quoi qu'avec un peu de chance il deviendrait un peu plus beau. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il allait passer un peu plus de temps que d'habitude derrière les barreaux. Je comptais sur l'appui du colonel pour qu'il reste quelques mois en prison pour avoir insulter des officiers et frappé un sergent. Mais l'heure n'était pas encore à la sentence judiciaire, et les deux mecs vinrent me le rappeler en s'approchant de moi tous les deux. Je me mis a tituber un peu, les déstabilisant un peu dans la mesure où ils se posaient des questions sur ce que je faisais alors que je paraissais sobre quelques secondes avant, comme quoi on pouvait être con comme un manche à balai et réfléchir un peu. C'était toutefois le but recherché ici, et ça marchait mieux sur deux êtres imbéciles comme eux. Ils avaient hésité un moment de trop ce qui m'avait permis de m'orienter un peu dans une position un peu plus confortable pour porter mon prochain coup. Ils s'avancèrent vers moi en courant, le baveux en premier, mon esquive fut simple et rapide. Je venais d'effectuer un tour sur moi même tout en exécutant un saut mêlé à un mawachigari qui frappe sa mâchoire et qui le mit au sol pour un bon moment. Un coup comme celui-là avait le mérite d'endormir sa cible pour un petit moment. Le deuxième avait l'air de douter un peu de ses compétences, d'autant plus qu'il commença a balbutier des choses inaudibles avant de se reprendre et de dire :

            « Euh... Qu'est-ce t'as fait à Hert Bert ! Tu vas payer ! Moi Van Der Mochdur, je suis plus puissant que quiconque sur l'île. »


            « T'as une sœur ? »

            « Euh ouais, pourquoi ? »

            « Bah putain, si elle est aussi moche que toi, je tremperais pas mon kiki dedans. »

            « CONNARD DE MARINE ! JE VAIS DÉFONCER TA PETITE TRONCHE ! »

            L'olibrius, qui mine de rien semblait assez puissant, cassa une chaise pour se servir d'un des pieds comme un bâton pour me frapper. Presque nu, je n'avais qu'un seul bâton pour me battre, et je n'avais pas du tout envie de m'en servir pour cela, d'autant plus qu'il me servirait encore. Je préfèrais ne pas abîmer le mobilier de ce charmant bar pour me battre avec cet homme. Je me dirigeai donc tranquillement vers la sortie du bar, sous les insultes du contremaître qui me suivit en courant. Une fois dehors la foule qui marchait me regarda d'un air décontenancé pendant qu'un groupe d'adolescente pouffait en voyant mon jolie caleçon à fleur, l'une d'elle se moqua assez rapidement. « Grandis un peu et tu verras la tige sous les fleurs, alors rigole pas ! », que je lui dis. Elle se tue donc les joues toutes rouges. Pendant ce temps l'armoire à glace venait de se ramasser sur le pas de la porte alors qu'il me suivait en courant. Les gens se moquèrent donc de lui ce qu'il l'excita d'avantage et ne me rendrait pas la tache facile. Je me mis en position défensive le temps qu'il se relève. Ce qui ne fut pas long dans la mesure où il était pressé d'en dérouiller avec le bellâtre qui se tenait devant lui. Il devait être assez jaloux, lui la mocheté de la nature, face à ma personne, ce qui le rendait encore plus virulent. Il fonça vers moi, j'esquivais chacun de ses coups brutaux. Il avait peut être de la force, mais la rapidité n'était pas son fort. Face à un adversaire comme moi, il valait mieux en avoir un peu car j'en faisais mon point fort depuis quelques années déjà et je comptais améliorer ça dans celles qui suivraient. Mochdur avait beau avoir un bâton dans ses mains on voyait bien qu'il l'utilisait toujours seul, sans adversaire pour en recevoir les coups. Je me devais d'agir pour qu'il cesse ces pitreries, j'avais un peu pitié en fait. J'esquivais un nouveau coup et fit un nouveau saut. Je lui mit un coup assez puissant en pleine face qui le fit reculer d'un ou deux mètres, visiblement sonné. Il reprit rapidement ses esprits. Le bougre était costaud, mais un deuxième coup l'achèverait sûrement, c'était donc à moi de jouer.

            Une ronde s'était constituée tout autour de ce spectacle. Cette île était calme la plupart du temps, un combat était donc un divertissement assez rare, mais cela plaisait toujours aux habitants de la ville, surtout quand celui qui se faisait battre était un homme qui agressait les plus faibles et les plus démunis en temps normal. S'il était éminent ce n'était pas grâce à son métier, mais simplement parce qu'en plus d'être moche il s'était taillé une réputation de petite brute. J'allais donc lui régler son compte afin de gagner en popularité. L'être difforme me fonça une nouvelle fois dessus son bâton dans les airs, sûrement pour me maître un coup puissant sur le sommet du crâne, ce qui avec sa force risquerait de me tuer si je n'esquivais pas. Je me mis à terre vivement et m'appuyant sur mes mains je lui fis un croche-patte qui le fit tomber à la renverse, lâchant son battant qui termina sa chute sur le nez de la brute. Je regardais alors autour de moi et vis une patrouille de marine qui regardait le combat plutôt que de nous arrêter. Je les regardais en rigolant et leurs ordonna d'arrêter cet homme et son compère qui se trouvait à l'intérieur en précisant tous les crimes qu'ils avaient commis aujourd'hui. Pour le coup, ils risquaient gros.


            Je revins à l'intérieur du bâtiment pour rejoindre l'officier de la Marine. Je me doutais qu'il avait regardé ce combat mais je ne dis rien. J'attendais tout simplement qu'il m'en parle... toutefois avant cela je pris la parole pour m'adresser au patron de l'établissement :


            « Puis-je emprunter ta douche ? J'ai pas mal transpiré et comme l'autre m'a craché dans les cheveux... »

            Je fis un signe de tête à mon colonel, lui désignant une autre table, pendant que le patron m'amena vers la douche des employés afin que je puisse être propre pour le reste de la soirée jusqu'à la course de sac à patate nocturne. Laissant la salle en plan, ainsi que mon supérieur hiérarchique, ce qui lui donnait le loisir de draguer, enfin surtout de peloter Mei, étant donné qu'il était assez direct avec les femmes visiblement. Quelques minutes me furent nécessaire sous ce torrent d'eau plus ou moins chaude qui me permit de me ressourcer mais surtout de me nettoyer. Mes vêtements m'attendaient pas loin d'une serviette qui avait été posée dans cette petite salle de bain à l'arrière des cuisines. Je me réhabilla et remit mon Kimono tout neuve. Par chance le coup de chaise ne l'avait pas abîmé, j'avais pour ma part un bleu assez énorme sur tout mon flan droit, néanmoins ce n'était pas trop grave. Je fis mon retour dans la salle où tout avait été nettoyé avec l'aide de la patrouille de soldat qui sortait à peine de la pièce avec l'acolyte du premier homme qui avait visiblement été réveillé pour marcher jusqu'à une prison. Je souris et m'assis à notre table où la nourriture avait été posée juste à mon arrivée ce qui me donna faim. Le trentenaire avait sûrement finalisé sa commande durant mon absence, et ce n'était pas plus mal. Je pris ma pinte et la leva dans sa direction pour faire mine de trinquer et je lui dis :

            « Fiou, je m'attendais pas à recevoir ce coup de chaise... je n'ai pas l'habitude de faire des combats contre plusieurs personnes, c'est une île assez calme. Mais j'espère que vous avez apprécier le spectacle monsieur... »



          Dernière édition par Narcisse Chibana le Ven 9 Mar 2012 - 12:58, édité 1 fois
              • Spectacle ? Mouais… Mais tes prestations ont été remarquables, ça, il faut l’reconnaitre ! Santé !

              J’m’étais mis à lui sourire comme pour lui dire que ses actions n’avaient pas été vaines, avant de lever mon verre pour trinquer avec lui. L’était plutôt brillant, l’mecton. Tomber au sol et s’prendre une chaise au flanc sans broncher, c’était fort. Très fort… Bon, ok. J’ai subi pire… Et j’ai vu mieux même, dira-t-on. Mais voilà, pour son âge, il gérait. Il faisait sans doute partie des personnages les plus forts de l’ile. P’être même le plus fort si on excluait ma présence, celle d’Ann et celles des touristes qui pouvaient se targuer d’être à mon niveau. En effet, l’île devait sans doute grouiller de hors-la-loi pour l’occasion. C’était assez typique et assez normal étant donné qu’on était sur West Blue. Et ici, des pirates, c’était pas c’qui manquait en tout cas. Flower était aussi très exhibitionniste. Retirer son kimono pour leur flanquer une raclée, ça, fallait l’faire quand même ! Tout comme les adolescentes qui s’étaient précédemment moquées de lui, j’avais pouffé de rire, avant de suivre tranquillement son combat. Son corps d’athlète était non seulement solide, mais qui plus est, il avait aussi une rapidité et une esquive remarquables. Mon œil de recruteur n’me trompait pas. C’petit était bon et j’eus tout de suite l’envie de l’avoir avec moi, à mes côtés… Ses prouesses quand bien même basiques m’avaient tout d’même séduit. Il promettait de faire des merveilles à l’avenir… Tout comme j’en commençais à faire en fait. Ouais ouais. L’colonel que j’étais prenais de l’importance dans la politique actuelle, et c’était d’bon augure…

              • Qui est-ce qui t’as appris à t’battre comme ça ?

              Ann ? Sur l’tas ? Parce que ouais, son style m’avait quelque peu interpelé même si j’paraissais toujours aussi stoïque. C’était tout comme, mais il avait une façon de faire différente des combattants de rue. Un style qui n’demandait qu’à murir. J’me mis à sourire avant de me mettre enfin à boire mon alcool et ce d’une seule traite. Lorsque j’reposai le récipient avec fracas sur notre nouvelle table, j’ne pus m’empêcher de sourire en rougissant légèrement. Non pas que j’ressentais déjà les effets de l’alcool, mais il n’y avait rien de tel qu’un saké de West Blue. C’était sans doute c’qui s’faisait l’mieux dans l’monde à l’heure actuelle… Et ce, depuis l’ère des ignobles empereurs tels que Shanks le Roux ou encore le terrible Barbe blanche. « Fuwwaaaaah ! C’est bon l’saké d’ici. J’te jure que tu n’trouveras pas meilleur que celui de West Blue ! » Quelque peu rassurée et contente que Flower ait fini par se débarrasser des précédents nuisibles, Mei pendant que j’lui parlais, s’approcha rapidement de nous avant de passer délicatement ses bras autour du cou d’mon vis-à-vis. Normalement, j’aurai dû être un peu jaloux ou gêné. Normalement. Mais j’eus tellement d’expériences sans compter qu’on m’collait partout l’étiquette d’hommes à femmes que j’m’en offusquai pas. Bien au contraire même. J’étais très souriant et j’me mis même à m’resservir du saké. La serveuse coinçait un peu la tête du jeune homme entre ses énormes seins et lui fit une bise au crane avant d’se barrer rapidement à l’appel sourd d’un autre client impatient…

              • J’suppose que c’est l’une de tes conquêtes, hé. Vu comment ça colle, ça n’peut qu’être ça. J’imagine un peu comment t’as du t’amuser… Rien qu’à voir ses seins qui ballotent, gnééé…

              Et il n’y avait pas que ses seins qui faisaient « boing boing. » Elle avait un de ses fessiers époustouflants qui pouvait vous arracher un sourire salace et un sifflement d’admiration, rien qu’à la vue. C’que j’matai sans vraiment m’cacher du jeune homme qui devait être sérieusement lassé d’la jeune femme à voir sa mine plus ou moins désinvolte. On aurait dit moi quand j’n’avais pas envie de travailler… M’enfin bon. J’fis un autre cul sec, avant de soupirer d’aise tout en nettoyant les commissures de mes lèvres à l’aide du revers d’ma main gauche. J’reposai mon verre une deuxième fois avant de commencer à m’servir des victuailles sans trop me préoccuper de c’que j’prenais. En fait, j’avais toujours les yeux sur la jeune Mei. L’étais… Captivante… Ouais, c’le mot. Et elle m’faisait même presque baver. ‘Fin, c’est surtout quand j’faillis baver que j’me repris rapidement avant d’me remettre à observer l’jeune homme face à moi. « Bon appétit surtout, ne t’en fais pas, c’moi qui régale ! » Et j’me mis à manger c’que j’avais pris. A savoir, de gros morceaux d’Ootoro. C’était p’être pas si raffiné que ça, mais c’était bien l’un de mes plats préférés. J’m’abstenais néanmoins de manger comme une goinfre histoire de garder la bonne image que j’avais. Un peu d’amour propre n’tue pas, hm. D’ailleurs, j’zappai complètement les belles serveuses du coin et même mon « guide. » Enfin, pas tant que ça, puisque j’repris parole… Deux minutes après avoir entamé mon repas…. Comme quoi…

              • Tu m’prévois quoi après c’repas, dis moi ? J’suppose qu’on va pas trainer ici, hé.

              J’me remis automatiquement à mordre dans un morceau de viande ; avant que j’n’entende des musiques et l’enthousiasme d’la marée humaine en plein centre ville qui participait à la grande fête. Les festivités avaient commencés et même que les serveuses du coin se mirent à sautiller à l’idée d’faire la fête. Vu comment certaines s’mirent à débarrasser certaines tables abandonnées par les clients qui avaient fini, l’bar n’allait sans doute pas tarder à fermer. Histoire de permettre au personnel d’profiter d’la fête. Si ça s’trouve j’pourrais choper une fille et m’la faire… Une merveille idée, hein… ? Comme toujours on va m’dire. Mais on n’change pas les habitudes du jour au lendemain, hé. Ce n’est que lorsque j’finis la moitié de mon repas que j’pris un ton on ne peut plus sérieux. Mes yeux brillaient de leur teinte de jade, même si la mayonnaise autour de mes lèvres soulevait un certain contraste. « J’ai quelque chose de très important à te proposer mais prends le temps de réfléchir avant d’me donner une réponse. » J’finis par lâcher mon assiette pour de bon en buvant un autre verre de saké avant de constater que j’avais déjà vidé une grosse bouteille à moi tout seul. J’m’essuyai la bouche comme il faut, histoire d’avoir ma contenance habituelle. Quelques jeunes filles avaient ri en m’observant, mais j’ne leur en tenais tellement pas rigueur. Contrairement au jeune Flower, j’savais mieux me contenir et il n’était pas vraiment de mon ressort d’insulter des gens autres que des pirates, oui oui.

              • T’accepterais d’laisser ce trou paumé pour bosser pour moi ?

              Spoiler:
                Alors que nous étions à table après mon combat et ma douche, le colonel se mit à me parler, sans m'avoir dit encore son nom, à croire qu'il faisait exprès. J'aurais aimé mettre un nom sur cette tête, car toujours penser à lui comme étant mon colonel, mon supérieur, ou autre était assez minimisant concernant ma personne. Évoquer toujours ce grade dans mon crâne me faisait sentir quelque peu petit. Cet homme avait en plus une présence charismatique qui pouvait gêner les personnes aux alentours. Pour ma part, cela ne m'intimidait pas énormément, je n'avais jamais vraiment été à cheval sur l'autorité et je me moquais un peu de ces personnes qui envoyaient du lard rien qu'en étant là. Je supputais que je possédais moi aussi un tel charisme étant donné la facilité que j'avais certaines fois pour négocier avec certaines personnes et en particulier celles du sexe féminin. Et mon supérieur hiérarchique ici présent lui, me ressemblait un peu. Avec lui, je n'impressionnais pas tellement, je me sentais à mon aise. On pouvait discuter d'égal à égal malgré certaines différences, notamment le grade, l'age, et évidement la force. Je notais toutefois quelque chose qui ne me laissait pas de marbre et me donnait un regain de fierté. Cet homme en face de moi venait de me faire un compliment sur mes capacités. Nous venions de trinquer à ce moment là, et mon verre vint à mes lèvres afin d'en vider une partie du contenu. La bière de cet endroit était toujours aussi excellente. C'était peut être parce que je venais de me dépenser et que malgré la douche, j'avais une soif insatiable qui était encore à combler. Toutefois la fête de la vache cette année promettait d'être exceptionnelle.

                Après cet échange violent avec ces deux êtres immondes qu'avaient été cet Hert Bert et ce Van der Mochdur, j'avais une certaines gènes sur mon flan droit. Par chance, rien ne semblait cassé après que mon corps se soit refroidit dans la chute d'adrénaline qui s'ensuivit le combat. Je me massais les côtes sans montrer la douleur qu'elles me faisaient subir. Celle-ci n'était pas très grande, mais toucher un bleu aussi gros en provoquait une. Mais cette sensation n'était pas désagréable quand la pression était minime. Mon collègue qui après avoir bu son verre, n'avait pas l'air d'avoir remarqué que je souffrais quelque peu. Il devait me prendre pour un gros dur, bien que je pense qu'il se soit ramasser plus de coups que moi dans la vie. Mon style de combat, que je développais depuis peu avait du l’impressionner d'ailleurs, dans la mesure où il me posa une question concernant la personne m'ayant enseigné à me battre. C'est avec plaisir que je lui répondis, après que j'eus finis mon verre.


                « Et bien, non ce n'est pas Ann qui m'a appris à me battre. Disons que je l'ai développé tout seul après en avoir vue une démonstration un jour, et je me suis renseigné dessus. Mais je ne suis encore qu'un néophyte en la matière et je m'entraîne seul. Sinon, si tu veux savoir le nom, on appelle ça la boxe de l'homme ivre. »

                Je dis beaucoup de chose en peu de temps ce qui assécha nettement mon gosier, mais je pouvais compter sur Meï qui m'avait apporté une autre bière accompagné d'une bouteille de saké. Voyant mon partenaire finir son verre de saké d'une traite, je souris. Sa phrase à propos du saké ne voulait dire qu'une chose, qu'il voulait un second verre. Pour ma part je continuais à boire ma bière que je finis assez rapidement étant donné le goût succulent qu'elle avait. Alors que je reposais le verre sur la table, Meï vint mettre ses bras autour de mon cou. Visiblement elle était plus attirée par moi que par le colonel. J'avais beau avoir sa tête entre ses nibards, ce qui ne me déplaisait pas du tout, je ne pu tirer une tête joyeuse à cause de la douleur que je reçu quand elle s'appuya un peu sur moi. Mais en bon gentleman je ne peux la réprimander pour cela, ce n'était pas de sa faute. Néanmoins je ne chercherais pas loin ce soir si j'avais besoin de réconfort, Meï serait le choix parfait. Le colonel fit d'ailleurs une remarque à propos des seins de mon ami puis ne se gêna pas pour mater son arrière train alors qu'elle s'éloignait afin de servir un client. Et moi pendant ce temps je finissais mon verre sans vraiment mater le jolie fessier de la donzelle contrairement à lui, qui semblait plus pervers que séducteur pour le coup. Finissant ma bière pendant que mon supérieur prenait un autre cul sec de saké, je me commençais à manger ce que j'avais commandé. La cuisson du porc était excellente, la première bouchée me mit l'eau à la bouche, et je ne pouvais donc résister à l'envie de finir le plat que l'on m'avait servit. Mon accompagnateur se servit quand à lui du thon rouge. Il avait vraiment l'air d'apprécier son repas aussi. Il s'arrêta toutefois entre quelques bouchées pour me demander si j'avais prévu quelque chose après ce repas. Venant de prendre un bouchée à ce moment, je n'eus pas le loisir de répondre aussi rapidement que je le voulais.

                C'est pour cela que je fis un signe à mon interlocuteur montrant ma bouche afin de faire comprendre que je répondrais qu'une fois que je n'aurais pu la bouche pleine. Il y avait certaines règles de bienséance qu'il fallait respecter, et comme je n'aimais pas voir ce qu'il y avait dans la bouche des autres, je ne leur offrait pas cet immonde spectacle quand il s'agissait de moi. C'était quelque chose que je trouvais assez dégoûtante, et en particulier chez des hommes de notre calibre. Sur une femme, ça l'était encore plus. Ma réponse ne fut pas aussi rapide que je ne l’espérais étant donné que la fête allait commencer sous peu, nous voyions tous les clients qui se précipitaient vers la sortie tandis que les serveuses se faisaient de moins en moins nombreuses. Soudain, le colonel me regarda avec une mine un peu plus sérieuse, mis à part la mayonnaise qui lui restait collée sur les lèvres... C'est pour cette raison que je regardais ce qu'il restait de mon plat pour éviter d'exploser de rire si je fixais la tête de ce gars. Puis il me dit qu'il avait quelque chose de sérieux à me dire. Je le savais, il était homo ! Il prit son temps avant de sortir sa réplique suivante, quand à moi je gardais mon souffle et le regardais avec les sourcils un peu froncés et une moue signifiant «  qu'est-ce qu'il va me dire ? ». Ce ne fut pourtant pas ce à quoi je m'attendais, il me proposa juste de bosser pour lui. Le terme bosser n'était pas le mieux pour ma part. Je bossais déjà ici, pourquoi j'irais bosser ailleurs, surtout sous les ordres d'un colonel qui avait sûrement beaucoup plus de travail à accomplir que sur cette petite île. Ma réponse déciderait peut être de l'avenir, mais je n'avais pas tellement le choix...


                « Et bien... Je ne sais pas comment ils s'y sont pris mais, je n'ai pas le droit d'être muté... On me refuse tout, tout le temps, donc ce n'est pas facile. Et je me sens encore trop faible pour accompagner l'équipage d'un colonel. Peut être quand j'aurais un grade un peu plus élevé. »

                Pour le moment nous avions autre chose à penser... La fête allait battre son plein, et il fallait que nous nous revêtions des cornes afin de respecter la tradition locale. J'eus à ce moment un regard malsain, et je fis un signe de main à Meï. Elle se rapprocha de moi et je lui murmurai quelque chose à l'oreille. Elle sourit en me regardant moi et le colonel et alla chercher trois paires de cornes dans une autre pièce. Une fois revenue, elle m'en mit une sur le crâne puis sur le sien, et me passa la troisième. Je fixais le trentenaire d'un regard malicieux, puis je me mis debout et m'approcha de lui afin de lui mettre se couvre chef pour qu'il ait l'air aussi ridicule que toutes les personnes qui viendrait ce soir à la fête. Toutefois, je m'étais levé un peu brusquement, et à cause de la douleur que j'avais dans les côté, en revenant à ma chaise, j'avais quelque peu trébuché. Meï me rattrapa. Et ne sachant pas pourquoi à la suite de cela, alors que j'avais une main sur un de ses obus à cause de la chute, je lui déposa un doux baiser sur les lèvres. Elle rougit, mais ça ne la déplaisait pas du tout. Malheureusement, ce fut le moment que choisit mon actuelle copine pour rentrer. La fille de Ann n'avait pas vraiment l'air heureuse après ce qu'elle venait de voir. Elle vint vers moi comme une furie, insultant au passage la jeune fille qui m'avait empêché de tomber, et me mit une gifle qui gela un peu l'ambiance du restaurant. Elle me fit ensuite un discours pour me dire que tout était fini, que j'étais un salaud et que je ne la méritait pas. Ce fut assez long et je dus lui demander de se taire, avec une magnifique phrase :

                « Bah... si c'est fini, tu sais tu peux te casser maintenant. Aller, oust. »

                « Quand ma mère le saura, tu vas en baver. »

                J'avais acquiescé en lui lançant un grand sourire qui voulait simplement lui montrer que je m'en contrefoutais totalement. Promptement, elle quitta l'établissement, me laissant dans les bras de celle qui avait des plus grosses pies qu'elle. Je la ré-embrassa, pour me réconforter à l'idée que j'allais bientôt en baver beaucoup plus qu'avait au sein de cette caserne où je ne pouvais pas encore partir. Je lui colla une main aux fesses pendant ce baiser puis je pris la parole pour parler à mon supérieur.

                « Bon... ça sera encore moins facile maintenant. Mais je vais passer un peu de temps à m'entraîner. Et je deviendrais meilleur. En attendant, maintenant que vous avez les cornes, vous pouvez venir à la fête. Au programme, un grand buffet et une buvette avec de l'alcool pas trop cher. Et pour clouer la soirée, il y a une course de sac à patate. Je l'ai déjà gagné deux années de suite. »

                Ma conquête de ce soir, qui n'était autre qu'une de mes anciennes conquêtes, sous le bras, je tirais sur la manche de mon interlocuteur pour qu'il me suive dehors et qu'il voit de lui même tout ce que cette ville avait à proposer en terme de soirée. La rue principale était fortement illuminée, et on apercevait beaucoup de monde autour de la place de la ville qui se trouvait non loin de là où nous étions. La buvette en ligne de mir je marchais dans sa direction, tout en disant tout bas vers l'oreille du colonel.

                « C'est un soirée exceptionnelle. La bière sera fraîche, et les filles seront quand à elles un peu plus chaudes. N'hésitez pas à vous servir. »

                Lui faisant un clin d'oeil, nous arrivâmes rapidement près de la buvette afin de nous commander quelques verres. Cependant l'heure était déjà bien tardive, et la course serait donc pour bientôt.
                  J’avais soupiré à sa réponse. Finalement, j’aurai du m’en douter vu qu’il était comme moi et vu que j’aurais réagi de la même manière. Deux flemmards en puissance, tu peux pas test. C’qui était néanmoins dommage, c’est qu’il se minimisait trop. Il avait tout d’même fait du bon boulot contre les deux autres lascars et c’était même ce point qui m’avait encouragé à entreprendre mon travail de recrutement, tout en commençant par lui. Il m’plaisait bien c’petit bout d’homme, vraiment. J’le connaissais pas réellement mais vu que nous nous ressemblions plus ou moins, j’avais beaucoup d’sympathie pour lui. J’pouvais même l’forcer à me suivre, puisque j’connaissais Ann et que j’savais qu’elle n’aurait pas l’cran d’me refuser ça, mais, ce n’était pas vraiment nécessaire. D’autant plus que ce n’était pas mon genre d’insister. D’autres marines moins forts que lui, sauteraient sur l’occasion, ça c’est clair. Et l’idée en soi, m’faisait rire intérieurement. J’gardai un sourire au coin des lèvres, avant d’me remettre à boire, quant Flower m’fit porter des espèces de cornes en plastiques sur la tête. Sans doute pour s’mettre dans l’bain local. Et puis tout s’enchaina brusquement. Entre le baiser de Meï et Flower, la gifle que ce dernier reçut d’la part d’une jeune fille qui avait un air d’ressemblance avec Ann et qui était tout aussi magnifique, leur clash qui se solda par une embrouille et l’fait qui m’tira vers une autre buvette, franchement, j’ne savais plus ou donner d’la tête..

                  • Ça j’n’en doute pas petit, mais c’était qui cette fille qui t’as baffé tout à l’heure ? La fille d’Ann ?

                  Quelque chose m’disait que c’était ça, que j’avais juste. Et mon intuition n’me trompait que rarement. L’étais quand même bon à son âge, l’jeune Flower. Tant d’conquêtes… Eh bah. Dire que pour ma part, j’n’étais encore qu’un puceau à cette âge… M’enfin… J’grattai ma tête en prenant la bière qu’on m’tendit. Passer du saké à la bière ? Peu pour moi. Sans oublier que les bières et moi, c’était pas vraiment une histoire d’amour. J’aimais tout c’qui était à un niveau on ne peut plus supérieur : Saké, vin, champagne… Mais bière, bwarf quoi. D’ailleurs, en parlant de saké, avions nous eu l’temps de payer ce qu’on avait commandé dans l’autre restau qu’on venait d’quitter rapidos ? Non. Et encore une fois, j’eus à déplorer ce côté déplaisant d’ce jeune homme. Même si nous étions tous deux fainéants, il y avait un grand trou qui nous séparait, quant à nos conceptions de la droiture. Aussi déposai-je ma bouteille d’bière, avant de me fouiller les poches. J’trouvai une liasse de billets que j’déposai dans les mains de la jeune serveuse qui suivait Flower, avant d’lui dire : « Va régler notre note et garde la monnaie. » La jeune fille nous fit un sourire ravageur et se hâta d’aller faire notre commission, pendant que j’me retournai vers l’adonis à qui j’tirai une nouvelle fois les oreilles. Gentiment quoi. Mais pas trop longtemps, histoire d’ne pas trop lui foutre la honte en public…

                  • Tu dois avoir un bon nombre de dettes toi… Si t’oublies à chaque fois d’payer tes notes… J’espère au moins que t’le feras avec ce vendeur d’bières…

                  J’me demandai réellement s’il m’avait entendu vu l’boucan qui régnait dans toute la bourgade. C’était des chants, des orchestres bruyants, des danses, des cris, des paroles et de rires. C’était… Vivant ! J’me mis à sourire tout en récupérant machinalement ma bière, observant les gens devant nous. J’aurai bien voulu avoir une fête de ce genre à Shell Town, mais il fallait avouer que mis à part les fêtes de fin d’année, il n’y avait pas grand-chose à célébrer là bas, c’qui était déplorable. J’pris une gorgée d’ma bouteille tout en m’surprenant tout d’même du bon gout que ça avait. Décidément, tout c’qui s’faisait sur cette île en ces temps-là, étaient très bons. J’allais même me mettre à vider ma bouteille quand j’vis un groupe de filles qui s’trémoussaient devant un orchestre. Elles étaient toutes belles ma parole ! Et ça m’donnait l’eau à la bouche tout ça. Cette fois encore, c’fut à moi de tirer l’jeune vers ce groupe qui s’formait. Et une énième fois, c’fut à moi de débourser des billets de berrys pour payer c’que nous avions pris. J’entrainai mon hôte vers l’groupe de spectateurs qui regardaient les filles, lorsqu’un cri strident s’fit entendre. Plusieurs têtes se tournaient automatiquement vers l’origine de ce cri, avant d’voir deux hommes qui couraient au loin. Mes yeux oscillèrent ensuite vers une jeune à moitié nue à même l’sol, qui pleurait à chaudes larmes et qui criait qu’on lui avait volé toute sa recette. Pas l’temps de réfléchir que…

                  • FLOWER ! ON LES SUIT

                  VOTRE ATTENTION S’IL VOUS PLAIT. TOUS LES PARTICIPANTS DE LA COURSE DEVRONT VENIR S’INCRIRE DANS LES PROCHAINES MINUTES. LES PLACES SERONT LIMITÉES !

                  Hu ? Un den den mushi version haut parleur ? Sans doute. Toujours est-il que j’ne m’en occupai pas. Entre une course et sauver la recette d’la jeune femme, l’choix était tout fait. Ce pourquoi j’me mis à courir sans m’préoccuper de quoi que ce soit d’autre. Évitant un nombre incalculable de télescopages vu la marée humaine devant moi, j’repérai très vite les deux lascars qui s’enfuyait au loin… « HEY VOUS ! » Mon cri les interpella. Mais à peine, voulais-je leur ordonner de s’arrêter qu’ils se séparèrent. J’espérai vraiment que Flower m’suive vu que j’pris l’initiative de continuer à poursuivre celui qui partait à droite. J’lui laissais l’autre. Mon choix avait été stratégique car j’avais opté pour le plus baraqué des deux voleurs. Et la course continuait de plus belles entre le monde qui fêtait presque partout. L’type courut jusqu’à un endroit éloigné où il y avait moins d’habitants et s’arrêta même dans un couloir sombre. Bizarrement, j’me stoppai aussi, mais à quelques mètres de lui. Et c’est de là que j’sentis d’autres personnes s’approcher de nous. L’mec se retourna et j’pus voir, à la lueur de la lune, son sourire méphistophélique et son visage ressemblant à l’autre mec qui bavait dans l’bar. Tss… Était-ce donc un coup monté ? Des interrogations qui allaient trouver réponses à la seconde qui suivit. Les bandits, j’vous jure parfois ! Vraiment trop prévisibles. Quoique pour le coup avec la fille, c’était bien tenté, puisqu’elle avait réussi à captiver notre attention… Enfin, la mienne surtout :

                  • C’est à cause d’vous que nos patrons ont été enfermés ce soir ! Mais maintenant que vous n’êtes plus ensemble ton ami et toi, on va s’occuper chacun de votre cas, héhéhé. S’il a pu suivre mon complice dans l’coup, il devrait s’retrouver lui aussi encerclé à l’heure qu’il est, héhéhéhé…

                  • Patron…

                  • Qu’est ce que t’as toi ?!

                  • C’est le colo… Le colo… Le colonel… FENYANG !!!

                  • FENYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANNG ?!!!!!

                  Et alors que la stupeur gagnait leur camp, j’étais entrain de dégainer mon meitou en silence et tout sourire. Clair qu'ils allaient grave mordre la poussière !
                    Toute l'assemblée était affublée de ces cornes, c'était une situation qui pouvait paraître comique pour des touristes, mais sur Kage Berg, nous nous en moquions totalement. C'était dans l'esprit de la fête et nous ne pouvions rien y faire. Il fallait bien s'amuser de temps en temps, même si nous étions des soldats du gouvernement mondial. Je remarquais alors plusieurs gars de ma garnison parmi la foule, en train de boire, de rigoler, de chanter, de danser. Bref, tout ce joyeux monde était en train de s'amuser dans ce climat qui était propice à de tels sentiments. Il y avait cependant certaines personnes qui ne devait pas s'amuser actuellement, notamment la fille du Lieutenant Ann que je venais de larguer quelques instants plutôt, mais je ne m'en souciais pas plus qu'une vache ne se soucis de la bouse collée à son arrière-train. Le colonel Fenyang me posa une question concernant cette demoiselle, et ne souhaitant pas répondre de vive voix je ne fis qu'un simple hochement de tête avec un sourire pendant que Meï se collait un peu plus à moi. Toutefois elle s'écarta un peu pour partir je ne sais où et l'autre individu lui chuchota quelque chose en lui donna un peu d'argent... Il était sûrement inquiet du fait que nous n'avions pas payé le restaurant. Ca n'était pas un soucis étant donné qu'avec mes concerts donnés là bas je payerais largement. Malgré ce que je lui avais dit.. Il avait sûrement oublié et je ne lui en teindrais pas rigueur. Même si le pincement de mes oreilles qu'il m'infligea après ne me plaisait pas tellement.

                    Des paroles sortirent de la bouche du trentenaire, mais je ne pus vraiment les entendre. J'hochais juste de la tête pour faire croire que si. Je revins rapidement à la buvette et commandais une bouteille de saké que... cette fois-ci je payais. J'avais économisé un peu pour la soirée d'aujourd'hui en sachant que je consommerais dans un des stands présent. Tout autour de moi la fête battait son plein, et... mon supérieur tira sur mes fringues afin de m'amener vers un groupe de jeunes demoiselles qui ne demandait qu'à se faire aborder par deux charmants personnages comme nous. Mais cette approche fut malheureusement de courte durée. Un cri se fit entendre et c'est à ce moment que tout partit en cacahuètes. Le colonel et moi courions vers l'origine de ce hurlement voyant une jeune fille à moitié nue pleurant après s'être fait voler sa recette. L'homme qui avait voulu me recruter venait de me dire de les suivre. Même s'il ne me l'avait pas ordonné, je l'aurais fait. Me penchant vers la demoiselle je lui dis quelques mots rassurants et je fis signe à un Meï qui était revenue du restaurant et se trouvait non loin de là où nous étions afin qu'elle s'occupe de la pauvre enfant.

                    L'annoncer de la course eut lieu au moment où je repris le pas de course pour talonner l'énergumène qui me servait d'ami ce soir. J'imitais ses mouvements afin d'éviter les badauds qui se trouvaient ici afin de participer à l’événement qui avait lieu aujourd'hui, mais je ne possédais pas la même dextérité, et je me cognais à certaines personnes de temps à autres, mais rien de grave, je tenais encore sur mes deux jambes. Nous étions en train de poursuivre deux hommes, quand soudainement un des deux bifurqua. Voyant l'autre protagoniste suivant un de ces deux olibrius, je fus forcé de poursuivre l'autre. Je n'avais plus qu'à aller seul dans un combat, ou bien une arrestation. La course dura quelques minutes qui parurent une éternité tant l'envie de l’attraper était grande comparée à l'accomplissement de celle-ci. Cependant tout fut rapidement terminé quand je vis l'homme s'arrêter. Fatigué ? Non... pas tellement. Je me retrouvais stupéfait entouré par une bande de bandits tous armés, me laissant aucun échappatoire. Le poursuivit se retourna et rigola. Nous venions de tomber dans un piège, rondement bien mené. Je n'avais aucune inquiétude à avoir pour l'autre saoulard s'il était lui aussi tombé dans un de ces pièges, en revanche, pour ma propre personne, je n'étais pas rassuré.


                    « Alors, on fait moins le malin comme ça, non ? A cause de toi et ton collègue nos patrons ont été enfermés. Il doit d'ailleurs se faire malmener à l'heure actuelle ! On va s'occuper de ton cas, reste ici sagement »

                    Instinctivement j'amenais ma main au niveau de ma taille afin de prendre le fouet qui me servait d'arme. Ça n'allait cependant pas être aussi efficace qu'escompté. Le mieux que j'avais à faire été de piquer un des épées d'un de ces types. Un, deux, trois, quatre... Seize. Ils étaient donc seize autour de moi, les lâches. Je ne pouvais même pas m'enfuir, ce que j'aurais fait en temps normal. Pour le coup, j'allais devoir me créer un passage et courir à toute ber-zingue. J'attaquais donc en premier, d'un coup vif dans la main d'un de mes opposants. Il lâcha son arme à cause de la violence de mon fouet qui le fit saigner. Un deuxième coup de fouet m'aida à saisir l'épée qu'il venait de faire choir. La ramassant une fois qu'elle fut tirée vers moi, je me mis en garde quand à la possible attaque de tous ces hommes. Ils avaient encore le sourire et ma défaite serait inévitable, mais je devais tout donner. Quitte à mourir, autant le faire en spectacle. Je ne pus cependant me retenir de parler :

                    « Et bien... Vous devez être sacrément minable pour venir a seize contre un. »

                    « Ta gueule ! »

                    A la suite de ces mots vulgaires, ils vinrent vers moi. Pas tous, évidement, mais suffisant pour que ça ne soit pas facile de se battre. Un combat au corps à corps allait donc s'ensuivre, dans lequel j'avais un handicap. Une chose était sûre. Il n'allait pas seulement me tabasser, s'ils étaient autant armés, c'était pour me tuer. Alors qu'un des combattants me fonça dessus, je parai son attaque grâce à l'arme ramassée quelques instants plus tôt et répliqua en lui infligeant un coup puissant du plat de la lame dans la mâchoire ce qui le fit tomber par terre inconscient. Trois autres vinrent au contact direct, ce qui n'était pas à mon avantage. N'étant pas un expert de la lame, j'allais devoir les trancher. Je ne voulais pas les tuer, mais c'était le devoir, et surtout de la légitime défense. Mêlant l'épée à mon art martial, j'esquivais la plupart des coups m'étant destinés. Certains m'avait quelques peu effleurés, m'occasionnant quelques coupures sur les cuisses et une dans le dos, mais rien de grave ou qui empêchait mes mouvements. Le plus douloureux était encore ce coup de chaise reçu plus tôt dans les côtes, mais l'adrénaline du moment m'aidait à ne pas ressentir la douleur en trop. Toutefois je grimaçais quand même, bien qu'il s'agissait là d'une grimace moins prononcée que celle que tirait les trois hommes allongés par terre suite à mes contres attaques. J'avais réussi à ne pas les tuer, pourtant les blessures causées sur leurs corps étaient assez profondes. Ils ne se relèveraient pas de sitôt, mais il me restait encore douze adversaires.

                    Prenant mon courage à deux mains je couru rapidement vers un autre homme lui infligeant un coup d'épée en diagonale, ce qui lui laissa une vilaine blessure et le fit tomber au sol. Me retournant vivement je pris la direction d'un autre de ces hommes pendant que les autres resserraient l'étau autour de moi. Mon épée en l'air je voulus asséner un coup à un autre membre de cette bande, mais je reçu un coup de poing de celui que je poursuivais quelques instants plus tôt. Le fourbe m'avait frapper pile là où je souffrais. L'immonde être rigola d'un air gutturale ce qui me déplut fortement. Me relevant je lui mis un coup de boule dans le menton ce qui le fit tomber en arrière. Je marchais sur son corps afin d'atteindre un autre de ses hommes qui para l'attaque que je venais lui faire subir. Un coup de feu se fit entendre. Mon opposant venait de s'écrouler à terre, une balle en plein crâne, tué par un de ses alliés trop mauvais en tir. Je me retournais vers cet assassin avec une mine stupéfaite et quelques peu apeurée. Une seconde plus tôt, et c'est moi qui me retrouvait sur le sol, liquidé par une bille de plomb. D'un mouvement vif je fonçais vers le tireur pour l'empêcher de nuire. Il s'écroula sur le sol sans avoir eu le temps de recharger. Leur nombre était de moins en moins grand. Plus que dix, si je comptais celui qui venait de m'asséner un coup de poing et qui se relevait lentement. Un des hommes munit d'un hachoir fonça sur moi tout en me portant un coup vers le bras gauche. Il me laissa une vilaine coupure qui me gênerait pour la suite des événements.

                    Je sentais ma fin proche... J'avais encore un bras valide pour me battre bien que je puisse bouger le second. De surcroît je n'étais pas assez puissant pour me combattre tous ces personnages avec une seule main. J'eus un fou rire sans trop savoir pourquoi. Ma mort proche, et pourtant cela me faisait rigoler. Je n'allais décidément pas bien. Un coup d'épée donné dans le vide devant moi, puis un second que je n'avais pas vraiment calculé en direction de l'homme au hachoir me fit comprendre une chose... Dans un cas aussi désespéré, je n'avais plus peur de tuer. Cet homme gisait sur le sol, la gorge tranchée par mon coup. Neuf. Relevant la tête je me mis à recompter. Cinq. Comment se faisait-il qu'ils ne soient que cinq ? Peut être de la peur étant donné qu'ils n'arrivaient pas à me tuer. Le combat été peut être trop long pour eux. Je me mis en garde du mieux que je le pus en face d'un des adversaires, tournant le dos à certains autres. Je venais de commettre une grave erreur. Un deuxième coup de feu retentit. Puis un troisième, et un quatrième. L'épaule gauche. Je ne pourrais définitivement pas m'en servir de ce bras droit durant ce combat. Une des autres balles s'étaient logée dans ma cuisse, tandis que la dernière venait de l'homme en face qui m'avait tiré dans le bide. M'écroulant sur les genoux, des larmes vinrent à mes yeux. Si je survivais aujourd'hui, je ferais tout pour être virer. Je voulais vivre, pas mourir. Mais... qu'est-ce que je raconte, je devrais redoubler d'effort pour être puissant et vaincre ces ennemis. Il était peut être trop tard pour réfléchir.

                    Ma vue se brouillait à cause des larmes provoquées par la douleur, mais aussi par la peur de mourir. Mais j'essayais de garder mon calme. Soudain quelque chose vint se poser sur ma tempe. Un canon d'un pistolet à silex si j'en devinais la forme. Ma mort était éminente. J'essayais de puiser dans mes ressources pour garder la tête haute face à cette situation. Néanmoins la douleur lancinante qui se trimbalait partout dans mon corps me fit cracher du sang, ce qui fit rire tous ces abrutis autour de moi. Un éclair de génie vint à mon esprit alors que je crachais encore un peu de sang. Mes yeux ouverts difficilement, je pus voir qu'ils avaient tous rengainés leurs armes, ce qui me fit sourire, le seul mec armé était l'enfoiré qui m'avait obligé à courir et qui avait son arme sur ma tempe droite... Mon bras valide allait me servir. Je mis un rapide coup de coude dans les parties génitales de cet homme ce qui le fit lâcher son arme et promptement je lui infligeais un coup d'épée dans le bide en puisant dans tout ce qui me restait pour me relever et me retourner. C'est avec un sourire de satisfaction que je me retrouvais allongé sur le sol à la merci des quatre derniers opposants restant, après m'être écroulé sur le sol. J'étais désormais trop blessé et trop fatigué pour me défendre.


                  Spoiler:
                      La mine de l’énergumène que j’poursuivais se froissa. Sa sureté s’était envolée tout juste après son cri de stupeur. S’il était tout étonné au début, ce sentiment s’estompait peu à peu pour laisser place à la terreur dans son cœur. Il commença même à trembler comme une simple feuille, au point que j’eus un petit sourire presque compatissant. Il n’était pas dans mes cordes d’en finir avec une personne aussi effrayée par la simple mention de mon nom. Ça aurait été trop… Cruel de ma part. Et comme je n’étais point cruel, j’finis par ranger mon arme en m’grattant la tête comme si de rien était. Mon acte en étonna certains et même que leur leadeur se mit à souffler. D’autres par contre, resserraient leurs poignes avant de grogner comme des chiens enragés. Il s’agissait des hommes derrière moi. Voir l’ennemi relâcher sa garde était comme une aubaine pour eux, une grâce même si j’puis dire ainsi. Tant et si bien qu’ils se mirent à foncer vers moi en hurlant toute leur colère. J’soupirai en me retournant et j’évitai toutes leurs attaques comme si de rien était, et ce, pendant une bonne minute. Ce n’est que lorsque j’eus un peu marre de tout ce cirque, que je dégainai une nouvelle fois en fonçant rapidement sur l’ennemi le plus proche de moi. Celui-ci n’eut que ses yeux pour constater l’énorme coup que je lui portai à la tête à l’aide du plat de ma lame. Il tomba automatiquement dans les pommes…

                      • Vous m’ennuyez, sérieux…

                      Les mots qu’il ne fallait sans doute pas dire. Les méchants étaient susceptibles, mais à un point… M’demandait même si j’ne devais pas fuir à mon tour. Encore une fois, ils m’attaquèrent avec toute la rage du monde. Leurs efforts réveillèrent le courage de quelques uns de leurs camarades encore debout. L’petit tour de force que j’avais effectué, semblait ne pas avoir effrayé ces gens. Et ma renommée n’avait plus tant d’importance, puisque leur leadeur serra ses dents avant de courir vers moi à l’aide d’une épée. La situation devenait un poil plus compliqué, puisque j’me retrouvais acculé à un mur, contre une vingtaine de personnes en face de moi. J’n’aimais pas trop forcer les choses, mais j’n’avais sans doute pas l’choix. D’autant plus que de ce que j’avais vu de leur niveau, Flower courrait également un grave danger s’il n’avait pas réussi à intercepter l’autre fuyard à temps. J’inspirai un grand coup avant d’me remettre à sourire comme j’l’avais fait, lorsque l’un d’entre eux me reconnut rapidement. Ce sourire là même fit hésiter un bon nombre de personnes qui stoppèrent leur avancée quelques secondes. Et c’est cette hésitation qui les desservît. Car à peine avaient-ils tous clignés des yeux que j’me retrouvai devant l’un d’eux à qui j’administrai un bon coup d’poing dans la face, au point de lui bousiller sa bouche dont les lèvres pétèrent et quelques deux trois dents qui sautèrent. Son corps fila façon missile et partit heurter deux d’entre ses camarades. Des gusses en moins…

                      • FONCEZ TOUS SUR LUIIIII !!!

                      L’hymne des forbans et le refrain des lâches. Combien de fois avais-je entendu ça ? J’ne le savais plus. Mais une chose est sûre, c’est que le mot pitié n’faisait plus partit de mes mœurs. Nos ombres sur un mur à proximité, montrait l’action d’un homme qui esquivait rapidement les assailles qu’on lui portait et qui les contre-attaquait sans perdre de temps et sans rater sa cible. Et ce puissant homme, c’était moi, moi et moi seul. Pendant deux minutes, j’m’amusai à frapper et à trancher mes adversaires sans pour autant mettre leurs vies en danger. Tuer pour histoire aussi bête de cul ? Nan, peu pour moi franchement. J’n’allais pas m’rabaisser à eux. Mais leur foutre une rouste qui allait les marquer à vie ? L’idée m’tentait bien et c’est justement cette idée que j’concrétisais sans trop de mal. Au final, cinq bonnes minutes me suffirent pour les mettre tous à terre, hormis un individu : Celui que j’avais poursuivi à perdre haleine ; leur boss en quelques sortes. En me voyant me redresser au milieu des corps de ses hommes, ledit olibrius se remit à trembler. Certains avaient de grosses entailles au niveau de leurs membres, tandis que d’autres, les plus chanceux, n’avaient que de simples ecchymoses et de grosses bosses qui enlaidissaient leurs visages. Il voulut un moment me demander grâce, mais finit par foncer sur moi dans un élan de désespoir… Pitoyable, moi j’dis. Et c’est ainsi que près de moi, son sang jaillit à flots, puisque j’avais déchiré sa poitrine d’un coup sec d’mon meitou…

                      • Et maintenant, si tu n’veux pas mourir, dis moi où s’trouve mon ami, lui disais-je au moment même où il s’écroulait au sol…

                      • KEUF KEUF KEUF !!! Il… Il se trouve… Vers la… la… la… Ferme des VON DRUM !!

                      L’seul élément qui montrait un peu le trouble qui m’envahit, fut cette goutte de sueur qui suinta le long de ma tempe droite. Si tout c’était mal passé, Flower devrait être entrain de se défendre face à une horde de types de ce genre. « KEUF KEUF KEUF !!! ET J’AI ENGAGÉ UN PIRATE PRIMÉ DANS CE GROUPE QUI VA TUER CE FILS DE P… » « SBAFF ! » Que fit le bruit d’mon pied dans la face du malotru qui s’encastra dans le sol dans un bruit sinistre. Et là, mes yeux étaient totalement écarquillés, preuve même de ma panique (Mêlée à de la colère) grandissante. J’devais faire vite pour venir en aide à ce jeune vu le danger qu’il courrait par ma faute. Dire que tout était partie d’un simple tripotage sur les fesses de Meï. Jamais une histoire aussi idiote n’aura eu de si grands ampleurs. J’abandonnai tous ces hommes à leur sort, et me dirigeai vers l’avenue éclairée au pas de course. Plus une minute à perdre ! J’allais continuer à courir comme un dératé, quand j’vis un groupuscule de cracheurs de feu, perchés sur des chevaux qui passaient au beau milieu de l’avenue, sous les applaudissements des spectateurs. J’ne me fis pas prier pour réquisitionner un cheval, vite fait bien fait, et j’me mis à cavaler comme un fou, n’hésitant point à gueuler sur gens obstruant l’passage. Mon cœur était tiraillé par le remord. Rien qu’une histoire de jalousie carrément idiote. Et si c’était trop tard… Non ! J’ne devais pas penser ainsi, mais continuer à avancer !

                      Quelques minutes plus tard…

                      Joe le charognard, pirate de 12 millions de berrys, avait atterri sur cette île dans l’but de voler et piller quelques magasins pendant la fête. Il n’était pas spécialement connu pour ses meurtres, mais pour ses vols. Même si d’après ses victimes, sa dextérité au maniement des épées n’était pas à prendre à la légère. C’était l’gars qui préférait vous rendre manchot pour pouvoir avoir ce qu’il veut, plutôt que d’ôter votre vie. Un type bizarre dans son genre d’ailleurs. S’il avait accepté le contrat des hommes de Mochdur, c’était parce que ça payait bien et parce que ça allait lui éviter des crasses avec la marine locale, bien qu’il ne la craignait pas véritablement. Et c’est ainsi donc qu’il était donc dans le groupe qui devait se charger du jeune marine qui avait été la source des problèmes de ses payeurs sans pour autant s’en mêler véritablement. En effet, Joe dès le début, avait apprécié les prouesses du jeune qui avait fini par mettre au sol pas moins de douze des leurs. Mais quand Narcisse fut à terre, il manifesta son désir de vouloir terminer le travail. « Laissez-le-moi. » Malgré son gabarit pas vraiment impressionnant, son sifflement et sa tête ressemblant énormément à celle d’un cobra, intimidèrent les trois autres qui s’écartaient automatiquement. Pour être effrayant, il l’était vraiment. Et c’est n’est que lorsqu’il s’approcha de Flower qu’il prit parole une dernière fois, histoire de féliciter Flower, en lui rendant un dernier hommage, la pointe de son épée, près de la tête du marine…

                      • Tu aurais fait un bon pirate, toi. Mais la route s’arrête pour toi ici, héhéhé.

                      • Ça, ça m’étonnerait tu vois !

                      Ma voix surprit Joe qui tressaillit avant de faire un bond en avant, s’éloignant ainsi du corps de Flower. Il se retourna et me vit à côté des trois autres personnes restantes, que j’avais assommées en silence et qui s’trouvaient dorénavant au sol : Et se mit à mordre ses lèvres en m’observant sous toutes mes coutures. Il jeta un coup d’œil derrière lui, mais vit qu’il était dans une sorte d’impasse, avant de commencer à pester : « Tssssss ! Manquait plus que le Fenyang s’pointe ! » Pour ma part, j’avais dégainé ma lame et j’avais porté un regard désolé au sergent : « Désolé, Flower, vraiment. J’n’aurai pas dû t’embarquer dans tout ça. » Mes mots avaient été sincères. Très sincères. Avant que j’ne fasse un bon périlleux vers le forban, mon meitou au dessus de ma tête. J’redescendis ma lame vers mon adversaire d’ailleurs, qui lui para mon coup en plaçant son épée à la verticale. Une fois au sol, j’essayai de maintenir la position, mais Joe m’porta un coup de pied fourbe qui m’propulsa à quelques mètres en arrière. Alors qu’il m’croyait out pour un bon moment, il voulut se jeter, tel un véritable charognard sur Flower, avant de voir une petite lame d’air venir taillader son épaule droite. Il hurla de douleur et se retira de quelques petits bonds en arrière, pendant que j’me redressai rapidement. Et vu comment il avait du mal avec mes lames de vent, j’ne me fis point prier pour en décocher une autre, mais encore plus grande. L’pirate para mon coup, mais son épée en mauvaise état en prit gros puisqu’elle se brisa en mil morceaux.

                      • Merde !!!

                      Et c’était l’bon mot ! Car à peine avait-il constaté la merde dans laquelle il s’était fourré, que j’étais apparu devant lui, comme par magie, avant d’abattre mon meitou vers lui. Comme tous les autres, Joe le charognard n’eut que ses yeux que pour voir, et sa bouche pour hurler. L’sang jaillit, et sa tête roula plus loin. L’était mort et c’était une bonne chose. Son sang infect humecta quelque peu mon faciès, avant que j’ne me retourne en rengainant mon arme. J’m’approchai de Flower qui s’était acculé dans un coin et le j’le soulevai sans dire mot avant de le placer sur mon dos. J’enjambai les différents corps qui jonchaient le sol, avant de sortir de la ruelle sombre dans laquelle ils se trouvaient tous. J’sentis mes jambes s’engourdir. C’pas tout ça, mais j’avais fourni beaucoup d’efforts en peu de temps et même que mon beau kimono était recouvert de nombreuses estafilades. L’sang de Flower le tachaient d’ailleurs, mais ce n’était pas le plus important puisqu’il m’fallait faire vite. J’réempruntai le cheval que j’avais réquisitionné et j’me mis à galoper follement entre moult personnes. S’il mourrait, c’était non seulement le remord qui allait me ronger, mais aussi Ann qui allait sans doute vouloir couper les ponts avec moi comme elle l’avait déjà fait, par le passé. Les deux prévisions ne m’enchantant point, c’est alors que j’accélérai ma cadence, quitte à percuter quelques personnes c’qui n’arriva pas heureusement. Et c’est au bout de cinq minutes que j’arrivai finalement à la clinique de Kage Berg, non sans me précipiter avec le corps ensanglanté du jeune dans mes bras…

                      • APPELEZ DES DOCTEURS, IL Y A UN BLESSÉ !!! GROUILLEZ !!!

                      Une semaine plus tard…

                      L’temps était doux, comme à mon arrivée sur l’île et cela n’pouvait que me faire plaisir. J’avais finalement fini par recruter quelques jeunes qui promettaient vraiment, et ce, à l’aide de la belle Ann’. J’aurai bien voulu l’avoir dans mon lit, mais la culpabilité m’avait tellement rongé que j’n’avais pas eu la foi de la draguer. Culpabilité pour avoir mis la vie d’un de ses éléments en danger. L’histoire des sbires de Mochdur et leur collaboration avec Joe le charognard (Maintenant en enfer) s’était rependu comme une trainée de poudre dans toute la ville. Elle avait gonflé la popularité de Flower qui était maintenant vu comme un héros et elle avait consolidé la mienne. Intérieurement, j’savais bien que j’ne méritais pas ces honneurs, mais j’faisais comme si. Tous les mérites revenaient au petit. Quand à lui, j’n’avais plus eu de nouvelles. Et j’espérai en avoir puisque nous étions à la veille de mon départ. Aussi, étais-je au bistro de la belle Mei, sur une table, avec quelques bières, sans doute pour la dernière fois. Et comme j’le disais plus tôt, il faisait bon vivre dehors. Alors que je lisais le journal local, j’me mis soudainement à rire quand j’vis la photo qui montrait nos ennemis sous les barreaux. Tous en avaient pour un bon moment. Enfin un petit quelque chose qui me mettait d’bon humeur. C’qui réconforta aussi la jeune Meï qui avait dû m’remonter le moral pendant un bon moment. Et nous n’attendions plus que des nouvelles du plus bel éphèbe de Kage Berg…
                        Cela faisait déjà une semaine que j'avais perdu connaissance après une bataille acharnée contre un groupe de délinquant. On m'avait même dit que l'un d'eux possédait une belle prime sur sa tête mais je n'en avais pas souvenir, sûrement dans un autre monde au moment où il se présenta. C'était le colonel Fenyang qui m'avait sauvé la vie avant que les survivants aient pu m'assassiner. Cependant actuellement tout allait bien. J'étais allongé dans un lit d'hôpital ma guitare posée contre un mur près d'une chaise ou reposait mes vêtements. Je n'étais pas sensé devoir bouger, mais ça me saoulait tellement d'être ici à ne rien faire. Ma chambre avait même été fermée à clé étant donné que j'avais tenté de sortir une où deux fois, mais avec une canne pour m'aider à marcher, je ne pus aller très loin. Toutefois je n'avais pas trop à me plaindre, j'étais en vie... et puis les infirmières étaient seinpathique. Ce séjour à l'hôpital m'avait fait découvrir des filles que je ne connaissais pas encore sur l'île et cela, c'était très plaisant. Pourtant elles avaient bouclée ma chambre et ne venaient presque plus sauf pour les raisons médicales. Peut être que j'avais fait un peu trop d'avances, mais je m'en moquais totalement. Fallait que j'me casse de ce cailloux pour devenir plus puissant et découvrir des demoiselles étrangères. Et peut être que je rejoindrais Alheïri quelques temps plus tard. Mais pour l'heure, il était trop tôt.

                        Trop tôt... Oui, il était largement trop tôt pour que je reste cloué dans un lit d’hôpital ! J'allais pas crever quand même. Non, pas possible, fallait que je me casse de cet endroit. C'est pourquoi, alors que j'étais enroulé de bandage un peu partout des pieds jusqu'au cou, que je sortis de mon lit avec une certaine douceur. J'étais pas con au point de me faire mal non plus en me précipitant. Surtout avec autant de blessure. J'avais quand même un peu mal, mais étant un homme je ne pouvais exprimer la douleur. Je me dirigeai lentement vers la petite pièce servant de salle de bain qui se trouvait pas très loin et je fis mon affaire. Y'a pas à dire, pisser un coup, parfois ça fait du bien. Fallait ensuite que je me regarde dans le miroir pour voir si j'étais présentable. Hey ! J'avais plus une mine affreuse comme les autres jours, et ça c'était cool. Fallait juste que je m'habille maintenant, car c'est pas pour dire, mais ressembler à une momie avec une chemise d'hôpital où tout le monde peut voir tes fesses, ça fout un coup à la virilité. Et n'étant pas fan des soirées cuir moustache, il fallait que je change de tenue. Je pris donc mes habits que je m'empêchais de vêtir. Et voilà ! J'étais prêt à sortir. Le seul problème était que je me trouvais au deuxième étage de ce fichu bâtiment, et sauter n'était pas une excellente idée. Il fallait que je réfléchisse à tout ça.

                        Me saisissant de ma guitare, je commençais à jouer un morceau tout en cherchant des choses dans la pièce me permettant de sortir par la fenêtre. Mon regard se porta sur les draps puis sur le lit. Suffisait que je les attaches et que je fasse une liane, mais il n'y en avait pas assez pour aller en bas efficacement... Hum ? C'était quoi la petite étagère là bas au fond ? Me dirigeant vers celle-ci après avoir arrêté mon morceau. Je l'ouvris et y trouvait ce dont j'avais besoin, soit plus de draps. Je rigolais intérieurement, et pour que mon plan soit le plus parfait possible, je commençais à râler devant la porte pour demander à sortir comme je le faisais depuis quelques temps. Le tout en préparant les draps et me faisant une corde. Une fois le tout attaché au lit, je mis ma guitare dans mon dos, et je commençais à descendre grâce à cette liane de fortune que je venais de construire. Ingénieux j'avais été et j'étais dorénavant libre. Libre comme un oiseau. Arrivé en bas je ne pus retenir ma joie et je levais mes bras en signe de victoire rigolant devant l'hôpital. Il fallait maintenant que je me casse d'ici au plus vite avant d'être repéré.

                        Ma destination était déjà toute faite. Le restaurant où bossait Meï, au moins là bas ils poseraient pas trop de questions sur le pourquoi je m'étais enfui de la clinique. Par chance, ce n'était pas trop loin et ça ne me fatigua pas d'y arriver quelques minutes plus tard. Il y avait très peu de monde. Le colonel était encore là, avec Meï, deux ou trois autres clients et bien évidement le patron qui nettoyait un verre en me regardant entrer avec une sourcil relevée par la surprise de ma venue. Je fis un signe de tête à mes deux amis et je vins au bar afin de commander une petite bouteille de saké. Je la payais dans la foulée étant donné que je n'avais pas dépensé d'argent depuis un petit moment. Ma bouteille en main je vins m'asseoir avec les deux autres personnages et je pris la parole :


                        « Bah dis donc, vous en faites une tête ! »

                        En effet, ils ne devaient pas vraiment s'attendre à me voir débarquer ici avec mes habits habituels et des bandages partout sur le corps. J'amenai la bouteille d'alcool à mes lèvres et en pris une gorgée puis m'exprima en rigolant.

                        « Alors, Al', tu permets que j't'appelle comme ça hein ? Paraît que tu pars demain ? J'ai entendu des gens parler de ça en venant. J'espère que t'as pu recruter des bons éléments ici, je te rejoindrais quand je serais devenu plus balèze... »

                        Je voulais continuer ma phrase mais plusieurs personnes un peu furax venaient d'entrer dans le bar. Encore des amis des autres nigauds de la semaine précédente ? Que nenni ! C'était simplement deux infirmières et le médecin principal de l'établissement où j'étais retenu actuellement.

                        « FLOWER ! Vous allez retourner à... »

                        « Mais putain, je vous dis que je vais bien. Et j'aime pas l'ambiance de l'hosto ! Bon... Al, Meï, je vais devoir vous laisser. Colonel, ce fut un plaisir ! »

                        Je pris la fuite en allant dans l'arrière salle et trouver l'autre sortie de ce bâtiment, ma bouteille de Saké toujours à la main. Une fois dehors je pris la direction de la caserne afin de me retrouver dans un endroit connu où on ne viendrait pas m'emmerder. S'ils voulaient réellement me soigner, j'aurais préféré qu'ils le fassent dans ma chambre à la garnison ! Je ne fis d'ailleurs pas attention aux poursuivants et je fus rapidement à ma destination. C'était un peu comme rentrer chez moi. Ici, ces civils ne me suivraient pas, ils n'en avaient pas le droit. Je rejoins rapidement les dortoirs et me mit à boire un peu plus du contenant du récipient tenu dans mes mains. Tout dans cette pièce était comme avant. Les quelques plantes que j'avais laissée près des fenêtres étaient encore là, ce qui me soulagea. Quelqu'un les avait même arrosée récemment. Sans savoir qui était cette personne je la remerciais énormément. Un peu saoul, à cause des médicaments, mais surtout de l'alcool, je m'allongea dans mon lit et m'endormit. Je n'eus plus de nouvelle du colonel après ce jour, mais quelque chose me disait que je le reverrais un jour.
                          Quand on parle du loup, on en voit sa queue. Alors que j’pensais une énième fois à Narcisse Chibana de sa véritable identité, ce dernier apparut comme par magie devant le bar, suscitant un cri d’excitation de Mei qui n’avait pas eu les permissions requises pour aller le voir à l’hôpital durant cette semaine. L’était vraiment dingue de lui, il n’y a pas à dire. Et ça m’faisait toujours penser à mon propre cas à Shell Town avec toutes les mijaurées qui me tournaient autour comme des mouches autour d’un pot de confiture. J’me mis à sourire tout en l’observant en silence et j’m’étais dis à ce moment là qu’il me le fallait dans mon équipage. Il avait la peau dure comme la plupart de mes lieutenants et sans doute qu’il ferait un bon marine malgré sa nonchalance comparable à la mienne. Le jeune serait en quelques sorte mon successeur quoiqu’il lui fallait encore un peu d’expériences dans la vie pour arriver ne serait-ce qu’à ma cheville. L’homme se dirigea vers le comptoir et partit commander une boisson sous la mine décontenancée de Mei qui était plutôt inquiète, ce qui se comprenait. Boire de l’alcool en période de convalescence n’était pas ce qui était conseillé en effet. Mais qui est-ce qui pourrait l’en empêcher, médecins mis à part ? Vu qu’il n’y en avait pas dans les environs, Flower pouvait s’abreuver comme bon lui semblait… Du moment qu’il n’allait pas se saouler comme un pauvre idiot… Et ça, j’pouvais être sur que Mei allait certainement y veiller…

                          Flower une fois assis, prit parole ce qui me conforta dans l’idée qu’il était un véritable warrior. Ne pas faire ne serait-ce qu’une référence à la semaine dernière signifiait qu’il avait récupéré autant physiquement que mentalement. C’était pas tout l’monde qui pouvait se remettre d’un traumatisme pareil en une semaine seulement. Et là encore, je lui tirais mon chapeau. J’pris également ma bouteille de bière que j’me mis à consommer comme lui, le laissant parler sans dire un mot. Mei, débout près de nous, était également toute silencieuse. Elle observait Flower avec une telle intensité qu’on pouvait même s’dire qu’elle serait prête à donner sa vie pour lui. J’me souvenais encore de ses pleurs durant la semaine lorsqu’elle avait accidentellement entendu le récit que j’comptais au proprio du bar ; récit qui contait la mésaventure de Flower et qui se fit dans les moindres détails. Elle m’en avait même voulu pendant quelques moments, mais elle finit par taper de l’œil lorsque j’lui avais confirmé l’état stable de son amoureux. Ils formaient un beau couple tous les deux c’qui me remémorait un peu mon premier mariage. Aisling était tout c’qu’il y avait de plus merveilleux dans ce monde. Une femme comme on en trouvait plus. Mais il avait fallu qu’elle meure dans d’atroces circonstances et tout ceci un peu par ma faute. J’avais certes, réussi à faire le deuil de ma première épouse, mais il arrivait que j’pense quelques fois à elle, quand il m’arrivait de voir un jeune beau couple…

                          • FLOWER ! Vous allez retourner à…

                          Une voix qui provenait de derrière. Elle était criarde et m’extirpa de mes pensées profondes dans lesquelles j’étais plongé depuis un bon moment maintenant. Lorsque j’me retournai, j’vis le docteur qui m’avait briefé sur l’état de Flower ainsi que deux charmantes infirmières qui valaient Mei en termes de beauté. C’était surtout les filles que j’observai, tant elles étaient belles. Et dire qu’avec tout ça à sa disposition, Flower avait trouvé le moyen de s’enfuir… D’ailleurs… C’était pas lui qui m’causait là ? Si si. J’lui prêtais une oreille attentive et souriait à ses dires, avant de deviner ce qu’il allait faire maintenant : S’enfuir encore une fois, et ce loin d’ici. Ce qu’il fit sous la mine interloquée de Mei qui se mit à le poursuivre comme elle put, histoire de l’arrêter. Pour ma part, j’vidai ma dernière bouteille, avant de me relever en dépassant le toubib et ses infirmières comme si de rien était, mains dans les poches. Au passage, j’lui glissai un petit merci avant de continuer ma route. Les rayons du doux soleil m’accueillirent chaleureusement. J’m’arrêtai au milieu de la route et me mit à contempler le ciel d’un air rêveur. C’est à ce moment précis qu’une petite voix s’éleva : « Alors… Tu pars déjà ? » Continuant à regarder le ciel, j’souris une énième fois, avant de poser mon regard gorgé de pierres précieuses sur la personne qui se tenait juste à mes côtés. Il s’agissait d’Ann. Cette dernière essayait de se donner contenance, mais elle finit par rougir aussitôt que j’eus posé mon regard sur elle. Les deux dernières nuits n’avaient pas été de tout repos avec cette femme…

                          • Je crois, oui. J’me donnais encore un jour pour le voir, mais vu que c’est fait maintenant, plus rien ne me retient ici. Essaye de prendre soin de ce petit. Il m’a promis qu’il me suivrait un jour… Et j’attends ce moment avec impatience…

                          J’finis par m’approcher d’Ann avant de poser mes lèvres sur son front en tenant sa taille. Puis, je pris la route du port de cette île en levant un bras en l’air en guise d’au revoir. J’étais moi aussi sûr et certain que j’allais revoir le jeune Narcisse. Quelque chose en moi me le disait et j'avais appris depuis un bon moment à me fier à mon instinct. L'avenir promettait…