Las Camp en fête. (FB 1622)

Les choses s'enveniment. Au début, tout se passe bien. Une intervention de routine, ou presque. Se lever le matin pour honorer son uniforme du côté de Las Camp, c'est laisser tomber quelques gouttes de chlore dans une fosse sceptique. Mais il faut le faire et Hadoc agit sans lassitude ni résignation.

L'affaire du moment est une opération coup de filet. On réunit une bande de poissons dans un mêmebocal et on vide l'eau. Parmi les noms des interpelés, il y aura comme d'habitude des rusés qui dégotent un alibi, graissent les bonnes pattes ou obtiennent une peine avec sursis, tant la société a besoin d'eux pour évoluer. Mais il y aura aussi des nouveaux, des têtes inconnues, des étoiles montantes et des données en plus pour le service d'archives. D'habitude, on laisse Hadoc mener son affaire, jouer les blancs et remporter la partie sans trop de résistance. Aujourd'hui, l'adversaire du marine est le dieu du Changement et c'est à son tour de placer ses pions.

Une minute, une minute, c'est quoi ce bordel ? Qui est le responsable ?

Cette voix est celle du petit homme au sang partiellement originaire d'Alabasta qui pénètre dans la pièce avec une seconde vague de marines agissant comme si c'étaient eux qui venaient de lancer l'opération. Puisqu'il demande à parler au responsable, Gharr se démarque et lui fait face.

H:Colonel Hadoc, de la 407ème division de la Marine.
S: Et je suis le Commandant Seveda de la 80ème. Que faites-vous ici au milieu de ces messieurs Colonel ?
H: Nous procédons à une arrestation de masse, vous voulez participer ?
S: Vous plaisantez Colonel ? Je n'ai reçu aucun rapport concernant cette opération, encore moins la présence d'une autre division à Las Camp. Le Lieutenant-Colonel Gilroy a-t-il connaissance de votre présence ?

H: Négatif, mais je m’apprêtais à le contacter.
S: Ne vous donnez pas cette peine, je le ferai. dites-moi plutôt pourquoi vous pensez ses hommes criminels ?
H: ...
Commandant, avez-vous une visière rabaissée au point de ne pas voir de ring, de l'argent salle et ce qui ressemble à une réunion de criminels dans un endroit clandestin ?


"Un club privé, Colonel" affirme un homme aux costume et cheveux argentés. Il fouille un bref instant dans sa poche et tend un papier que consulte Gharr avant de le remettre à Seveda.

H: La papier de cette attestation vous appartient certainement plus que les billets qui ont servis à vous l'offrir.
F: Antonio Forelli, concessionnaire, brocanteur et agent immobilier. J'officie également en tant qu'avocat dans un cabinet privé, mais l'un de vos hommes vient de juger et condamner à mort mon client.
H: Quel amour des études monsieur Forelli, vous aurez droit à un examen supplémentaire dont la matière sera votre activité professionnelle des trente dernières années.
S: Colonel, vous n'êtes ni habilité à enquêter ici sans l'accord du Lieutenant-Colonel, ni en droit de proférer des menaces envers l'un de nos plus respectables concitoyens. A moins bien sûr que vous ne soyez un marine d'élite, ce qui serait une nouvelle fraiche pour ne pas être portée à ma connaissance.

Gharr fixe le Commandant avec mépris. Il est grotesque et se réfugie derrière quelques lois pour en violer d'autres. Se tournant vers Forelli, il ironise.

G: On dirait que vous aussi possédez un avocat. Commandant, faites sur moi un rapport diffamant si cela vous plait, les supérieurs devront trancher lorsqu'y sera couplé un compte rendu de vos agissements et les soupçons de corruption qu'ils veulent éviter, surtout dans une si grande ville. Ma signature en bas à droite devra leur rappeler l'identité d'un Colonel qui ne crie au loup que quand il en a reçu la morsure.

De fait, les loups sont en meute.

F: Colonel Hadoc, je ne tiens pas à être responsable de querelles entre services. Prenez les identités des gens présents et convoquez les au poste de la Marine dans les prochains jours. Ils collaboreront et vous aurez tout le temps nécessaire pour tirer les choses au clair.

Le marine honnête fixe les gens qui l'entourent. Il fait mine de ne pas reconnaître Judge qui peiner à rester conscient après son combat. Son oeil s'arrête sur l'autre combattant, visiblement très populaire sans pour autant être célèbre. Il demande à ce qu'on le réveille. Forelli sourit, songeant que cet acte est une façon de vouloir effacer les traces de son passage et présage sa fuite. En réalité, ce temps d'arrêt permet juste de construire une proposition faite à tous les criminels rassemblés.

H: Tirer les choses au clair, idée adoptée. Mais je suis volontaire pour travailler tard dès ce soir et éviter à tout ce monde d'interminables démarches et convocations. Le profil de votre établissement rend ma présence et tout ce que je pourrais découvrir caduques, puisque mes méthodes demeurent illégales. S'il était légitime que je sois là, les choses seraient différentes. Confirmez-vous Maître Forelli ?
F: Ce sont les lois.
H: Alors concluons dès à présent, que je puisse reprendre mon travail. L'un de vous m'a appelé par escargophone il y a une heure. Il m'a parlé d'un combat clandestin et de paris. Je lui ai répondu que ça ne pesait pas bien lourd, suite à quoi il a affirmé son envie de témoigner contre ces criminels. Il se savait en danger ce soir et requérait la protection de la Marine jusqu'à ce qu'il témoigne. Ce témoin n'était pas certain de ne pas avoir reconnus certains marines en civils parmi les clients, alors je n'ai pas pu avertir les autorités locales de cette descente. Il en allait d'une question de sécurité.

Ce témoin s'est engagé à témoigner et à me venir en aide d'un bout à l'autre de l'affaire et en échange je lui ai promis de toucher le tiers de la prime des criminels arrêtés qui devait normalement revenir aux marines. Quelques millions à vue d'oeil. Cela suppose également qu'il doive quitter cette ville à jamais pour éviter les représailles, mais il est certain que je lui ai affirmé que mon équipage s'occuperait personnellement de le conduire à la destination de son choix, fut-elle Grandline.

Avec qui ai-je eu cette conversation ?
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J'suis tiré d'un sommeil forcé à coups d'panards. Aucune idée quant au temps qu'l'a fallu pour m'ram'ner à la conscience. Mais l'retour au réel fait pas plaisir. Pour sûr. Rapport au mal de gueule. Rapport aussi à la situation qu'apparait, à mes mires. C'tait pas un rêve. Le combat, les condés, les menottes. Non non Jack. Aussi vrai qu'une syphilis. Et ma trogne a beau chier d'mal, j'pige qu'rien s'est amélioré. M'est avis qu'c'est d'venu bien pire.

On m'relève, sans soins.

On évite les mains au cul les miss. J'suis un homme marié.


Tais-toi, sac à bêtises.

M'dis un troufion moins crétin qu'les autres. Pour m'pousser avec attention vers un groupe de type qui sent l'emmerde. Figure de proue: un gradé à la tronche de porte de prison, et un ponte qu'j'ai déjà croisé ici. C'est c'dernier qui m'inquiète l'plus... Le genre important. Et l'importance, à Las Camp, s'évalue aux nombres de porte couteau qui t'obéissent. ... Mouais. Mauvaise pioche, définitivement. Sans compter l'mal de gueule infâme qui m'travaille.

Les importants ont l'air en pleine prise de bec. Et Jammy Lee Crocket m'souffle que j'ai l'mauvais rôle. J'capte des bribes d'leurs bavages, à m'sure qu'on approche. Sans tout piger. Z'utilisent d'ses mots complicationnés... Un bleu m'arrête, et on reste là. J'écoute. Tout l'monde écoute. C'est l'marine barbu qui tient l'crachoir. Blablabla. J'reconnais définitivement l'autre. Vorelli. Un truc du genre. C'est à lui qu'le Borgne rendait des comptes. Un pourri pas possible. Qui coupe des doigts en prenant son p'tit déj'. Lui aura bien calculé ma gueule. Pour pas l'oublier... Et c'est pas l'genre de gars qu'à la nostalgie sentimental.

Un signe d'main m'ramène à la conversation. Au marine barbu. Qui m'prend à témoin. Et j'crains l'pire.

...L'un de vous m'a appelé par escargophone il y a une heure. Il m'a parlé d'un combat clandest...

Salaud d'traitre... Si j'mets la main d'ssus...

...estion de sécurité.Ce témoin s'est engagé à témoigner et à me venir en aide d'un bout à l'autre de l'affaire et en échange je lui ai promis de toucher le tiers de la prime des criminels arrêtés qui devait normalement revenir aux marines. Quelques millions à vue d'oeil...


Ben le cochon... L'a su gérer son infamie, l'traitre. ... L'marine me mate. Les autres aussi. Porelli idem. ...

...Cela suppose également qu'il doive quitter cette ville à jamais pour éviter les représailles, mais il est certain...

Mais..! Attends! Y parle d'moi? Non!? Si... c'est quoi cette vanne? C'est qui s'type? Arrête, dedju! Arrête tu vas m'faire..

...mon équipage s'occuperait personnellement de le conduire à la destination de son choix, fut-elle Grandline. ...


Fin d'l'exposé du poilu. Bravo mec. Brillant. T'viens signer mon arrêt d'mort. D'ici une grosses heure, tout Las Camp voudra ma tête. Et même si j'pige la proposition d'sous-main qu'y m'propose, j'ai des doutes. Niveau rentabilité. Les donneuses, z'ont une espérance d'vie courte. On les oublie pas. Sans parler du problème moral. 'Fin. L'principe quoi. Et ça, c'est si on arrive à quitter l'île.

Entre temps, l'mal est fait. Et tous les r'gards s'braquent sur moi. C'est l'moment d'choisir. Soit j'nie en bloc, et bonjour zonzon. Plus lame dans l'dos, pendant l'repos. Les truands aiment pas les doutes. Ils aiment les résorber par contre. Soit j'collabore avec l'Capitaine. D'venant ainsi une donneuse, et priant pour qu'on m'retrouve pas...

*Sinon y a une troisième solution Jack.. Trahis tout le monde. Suis ce marine et joue les filles de l'air quand l'occasion se présente. Et elle se présentera.*


*Hm. Continue Jamie Lee. Mon bon Croquette, roi des vilaines idées.*


*Tout est dit. Maintenant, si j'étais toi, ce que je suis d'une certaine façon, j'en profiterais pour refroidir le marine à barbe. C'est lui qui est la cause de tout ça, après tout.*

Jamie Lee est rar'ment d'bon conseil. C'est pour ça qu'l'écoute souvent. J'sors donc d'mes monologues intérieurs. Pour faire un r'gard neutre au marine. Et ajouter à l'intention d'Porelli:

Vrai qu'ce club est mal fréquenté. Mais ça s'est amélioré. D'puis l'départ du borgne.

L'mafieux sourit. Et ses p'tites dents blanches, qu'apparaissent, m'adressent un message très clair. Un message qui d'sa part, sera l'dernier. Funeste. Hadoc lui, rappelle ses troupes. Elle se rassemble autours d'nous. Gorelli nous laisse. Et on prend l'chemin d'la sortie. Bien en rang. Bien ordonné. Pas un mot. De bons p'tits soldats. Disciplinés et tout et tout. Marrant comme des spectres. Ça va être drôle, tiens... Parlant d'blague, j' hèle Hadoc.

Une 'tite cigarette, pour un condamner à mort?

Un geste et un troufion m'fourgue une tige allumé dans l'bec.

J'serais toi j'en prendrais une aussi... On sait jamais.

Nous voilà dehors. A arpenter l'pavé. Et j'me demande. Combien de temps exactement avant qu'on nous envoie les escadrons d'la mort. Nous attaquons les ch'mins d'terre. Combien d'temps avant qu'cette jolie troupe se prenne les foudres de Las Camp et d'Torelli sur la tronche?

*Pas longtemps. Parie?*

Merci Jamie Lee. Mais j'connaissais déjà la réponse. C'est pour c'te raison qu'depuis qu'on m'les a mise, j'teste les menottes. Elles sont solides. Mais d'moins en moins. Rapport à la pression qu'exerce continuellement mes deux bras d'ssus. Tentant l'étirement. Dans tous les sens. J'les sens qui commencent à faiblir. Déjà trois blocs d'passer. On est à mis ch'min du port. Perso, c'est ici qu'j'attaquerais. C'est un tout bon endr...

BOOOM!

Un souffle chaud m'agresse la tronche. C'lui d'l'explosion d'une façade, douze fois deux pieds d'vant. Une main pousse ma gueule au sol, d'puis derrière. M'forçant à m'coucher. J'entends des cris autours. C'est parti.

Spoiler:
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Le temps de prendre les identités de chaque honnête homme invité aux festivités et les Ghost se mettent en route, accompagnés de l'unité du Commandant Seveda. Pas que ça enchante Hadoc, mais il y a beaucoup de gens à escorter et il serait mal avisé au niveau du rapport de chasser le gradé en service sur les lieux. la situation n'est ni sûre ni maîtrisée et Gharr se tient près de Jack afin de lui fournir une protection directe. Que des truands se fassent tuer fait partie du jeu, idem pour ses hommes qui ne sont pas payés à ne rien risquer. Mais la vie du combattant de cages a été mise en jeu pour réussir une entourloupe, il serait vraiment regrettable qu'il lui arrive le moindre mal. D'un point de vue humain comme stratégique.

C'est avec des réflexes de serpent que Hadoc a dû plaquer son faux témoin au sol pour le protéger de l’embuscade. Les Ghost Dogs brisent leur formation, les escortés passent le barrage blanc et tentent de se protéger - plus de la Marine que des explosions - dans les ruelles alentours. Une partie d'entre eux filtrent, d'autres se font rattraper et plaquer au sol par les forces de l'ordre. Hadoc ordonne à ses hommes de ne pas poursuivre au-delà de la rue directe, s'éloigner du noyau comporterait un risque trop grand dans une ville sans lois. Une part des gains du témoin se sont vaporisés, chose qui n'est qu'un problème mineur compte tenu de l'assaut subi et potentiellement mortel. Des tirs fusent. Sommaires, imprécis, employés pour faire du bruit. Les bandits qui profitent des couverts des maisons pour allumer le troupeau tirent à côté exprès, ils ne veulent pas risquer de blesser l'un des leurs. Hadoc charge l'un de ses hommes de servir de bouclier humain entre Jack et la source des tirs. Il cherche du regard Forelli. Forelli est là, calme, droit comme un i. Il fixe le Colonel avec un fin sourire qui semble dire à la fois "pas de délit de fuite" et "t'es dans la merde". Hadoc semble acquiescer pour les deux et sort son arc. Il aligne plusieurs flèches sur la même corde et décoche sur les tireurs embusqués. Les deux premières volées touchent, les suivantes s'anticipent et les criminels se planquent avant les salves. Bénéfice de la manoeuvre, la marine se réorganise. Gharr note au passage que Seveda aussi a activement lutté contre le guet-apens. Très bien même, et il a fait récupérer bon nombre de fuyards. Son implication dans le réseau parallèle est en suspend.

Quand la situation se stabilise et que l'assaut avorte, le Colonel veut récupérer son témoin. plus de témoin. A la place, un marine bouclier-humain assommé et des menottes brisées. Il ne manquait plus que ça. Le flaire du chien pisteur s'éveille. Gharr balaye le sol, cherche des traces de pas ou de sang. Il en trouve, merci Judge pour les blessures qu'il lui a infligées.

Resserrez les rangs, hâtez le pas et conduisez la troupe au poste de la Marine. Je vais récupérer la balance.

Et il s'élance à la poursuite de Jack l'éventeur dans les ruelles hostiles de Las Camp. Son pas est vif les cailloux du petit poucet assez clairs. Il range son arc, tient sa main sur son sabre moyen et se prépare à tout. Il ne faut pas oublier que le témoin lui-même est certainement un fieffé salopard.
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Un souffle chaud m'grille l'épachyderme. Éparpille les rangs. Nos rangs. Il aura pas fallu longtemps. Juste un peu en fait. La racaille de Las Camp se rassemble en un rien de temps, lorsqu'il est question d'massacre. Et d'pognon. J'me d'mande combien Forelli a offert pour ma tête? Une plaque? Deux? Disons trois et d'mi pour mettre tout l'monde d'accord. J'vaux bien ça, non?

Mais L'Barbu, Hadoc, est pas un homme à pisser dans son fût. Pas un gars qu'on impressionne avec trois pétards. Et surtout, il est bon comme du bon pain. Héhé. A peine les festivités commencées, y m'case au plancher, façon bûche. M'envoie même un troufion en guise d'protège-plombs malhonnête. La bonne âme. Et séant, y s'en r'tourne crever du porte flingue. Belle initiative. Un exemple pour tous. Suivons-le. Surtout vous là. En blanc. L'uniforme. C'est ça.

La joue dans la boue, j'évalue. Autours. Mon préposé couchettem' tient par l'collet d'une main molle. Sans passion. Son attention s'focalise sur la vingtaine d'gueules cassées qui cherchent à l'trouer. Y voit pas mes menottes céder, des suite d'une ultimement ultime pression d'poignets. Y voit pas non plus l'panard qui lui déboule dans les roustons. L'gus s'effondre. J'me lève. Et les plombs sifflent. On m'a en mire. Merde.

L'protège-plombs remarque ma liberté. S'apprête à gueuler. Trop tard. Coinçant sa tronche avec une clé d'bras, j'l'embarque. Ma peau a un beau teint. J'aim'rais qu'on évite d'la trouer. Alors protège moi donc, p'tit marin. T'as entendu ton cap'. C'sont les ordres! J'abat la distance qui m'sépare d'une ruelle sombre en quelques pas. Rapide. Mais une balle m'brûle le flanc. Une coupure. Rien qui ne soit entré. N'empêche. Ça saigne. Et fait mal. Un peu. On déboule dans l'allée. Entier. Enfin... au coup d’œil, juste moi. Mon protège-plomb a bien fait son boulot. L'est tout rouge. Tout mou. Pas d'chance mec. Engagez-vous qu'il disait. ... J'enterrerais bien l'pauvre bougre, m'était sympathique. Mais j'suis un peu short niveau agenda. Tant pis. Douze fois tant pis.

Run Away!


Tout droit. D'abord. Gagner du terrain. Distancier les tirs. Même si j'suis crevé. Même si j'pisse gentiment du flanc. Même si la journée a été longue. Si j'fais l'faible, c'te journée s'ra la dernière. Ça fait pas un pli. Presque une demi-lieue d'abattue. J'ralentis l'pas. Souffler un peu. Mais non! Un bastos passe pas loin. Genre très près. 'Sont encore derrière. J'reprend. J'viens d'être très con. J'croyais quoi? D'la course à pied, et l'problème est reglé. Non, non Jacky Boy. T'as Las Camp et la mouette au cul. Va falloir suer. Qu'j'me dis, en cavalant. Une nouvelle allée d'passée d'ailleurs. J'décide de prendre à droite. J'coupe l'coin d'ch'min et
!!!!!


Machine arrière !!


Ils sont tous là. Face à moi. Qui attendent. Armés jusqu'aux dents. Les sales gueules de Las Camp. La faune local. Qu's'est bien intégrée. Les dents noirs, les yeux vident. Ils tournent leur tronche d'un même geste. Droit sur moi qui freine la course en cata'. J'ai à peine l'temps d'repartir dans l'autre sens qu'une cacophonie destructice retentit. Plein tube. Dans un enthousiasme uni, les canons des divers fusils, pistolets, mortiers, tromblons et bazooka ont pointé vers moi. L'apocalypse est crachée direct après. Et pour ceux qu'ont pas d'calibre, ils peuvent toujours lancer. Sabres, shurikens, poignards, haches, nourriture, matériaux de constructions. Tu m'étonnes qu'Las Camp soit pauvre, comme ville. Les types d'ici balancent tous c'qu'ils ont à la première escarmouche.

Me v'la à cavaler d'plus belle, poursuivis par tous ces projectiles! J'évite un boulet qu'explose sur ma droite. Une balle siffle à mon oreille. Plus proches qu'les autres. Un chat s'écrase sur ma nuque. J'expulse la bestiole d'une patte, malgré ses griffes qui grippent ma peau. Pour plonger derrière une caisse. Douze lames s'plantent dedans. Puis les tirs. La caisse tient trois s'condes. Les flingues la transforment en tas d'échardes. Et tout est à refaire. Courses. Esquives. Planquages. Courses. Oups un sabre. L'est pas passé loin. Esquives. Double. Combo + 6. Facile pour JaaâAAAAH !!! Et une bastos dans la cuisse. Une. Faut changer d'technique. Vite. Mire Jack, mire. ... .. . Trouvé. A quelques pas sur l'coté, derrière un tas d'ordure, s'tient une grosse baraque mastarde. D'quoi p't'être r'prendre son souffle quelque instants. C'est à prendre ou à prendre. J'bondis. Au d'ssus des palissades, des ordures, des murets. En serrant les dents, à chaque pas. Enfin, face à moi, une f'nêtre. Haute. Le volet fermé. M'en fous. J'bondis comme j'ai jamais bondis. Des impacts de plombs crèvent déjà l'mur. Épaule d'vant, j'défonce le volet, et la f'nêtre. M'ramasse en roulant à l'intérieur. Fffff. Fffff. J'ai une minute avant qu'y investissent l'endroit. J'en profite. Les globuleux au sol, la patte au ventre, j'respire. J'reprend mon souffle. C'est bon.

Mais oui Jacko, venons à Las Camp. Faisons-nous de l'argent facile. Crétin, crétin, crétin, crétin !


Qu'j'me dis à moi. Et j'ris. Douc'ment, en relèvant la tête. Pour plus rire du tout.

...

Ces yeux fixes. Froids. Lui n'est pas drôle. Et probablement pas content. Le Barbu qui me fait face. Droit, impassible, et fier. Sûrement. Fier d'avoir été là l'premier.

Enfoiré d'ninja...

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Jack est rapide. Voilà la donnée sinistrement inscrite dans l'esprit du marine qui, malgré un entraînement quotidien, n'a certainement jamais été capable d'une telle vélocité. Ou Jack a des dials aux pieds et dans ce cas Jack est organisé. Le fait qu'il se soit débarrassé des menottes et de son garde du corps ne présage en rien une douce collaboration. Hadoc commence à se demander si son témoin n'aurait finalement pas touché bonne prime en se livrant lui-même. Il a tout de même rossé Judge qui était bien loin d'être un tendre en duel. Il comptait sur un épuisement marqué du fuyard pour le surpasser mais l'échec se fait bien amer quand la balance disparait avec fulgurance dans les rues chaotiquement tracées. fort heureusement, le sang permet une piste, mais à quoi bon si le gibier le distance ? Faute de mieux, Hadoc court en suivant la piste et espère un coup de pouce du destin. Le destin répond d'un coup de feu, et à plusieurs reprises. La vision du corps inerte du témoin sonne comme un meurtre indirect de sa part, il parvient à la première source des détonations et constate qu'outre une odeur de soufre et des pas en masse dans une ruelle perpendiculaire, il n'y a plus rien ici. D'autres tirs, plus loin. Changement de stratégie pour Gharr. La ville envoie les pétards à chaque checkpoint passé par l'antilope à cicatrices. Antilope assez vive pour faire louper les tentatives des chasseurs. Les rues sont tortueuses et encombrées, les couverts nombreux et l'avancée pénible. Depuis les toits, la progression sera rentabilisée.

Joignant le geste à l'idée, Hadoc perd quelques secondes pour gagner un sommet. Le peu d'averses de la région offre aux toits des amplitudes faibles, parfois même plates. Guidé par les gueules d'acier, le samouraï court et saute de toit en toit avec l'adrénaline pour moteur. Quelques rues suffisent à revenir dans la course et constater que Jack est lui aussi fatigué et fait de tout couvert une poche d'air. Le Saoul Lieutenant l'a bien consumé, le Capitaine le félicitera pour ça. Une corde, il lui faut une corde. Pas à Judge, à Gharr. S'il permet au fuyard de regagner les toits, ils pourront emprunter un itinéraire plus que déroutant pour qui n'est pas capable d'effectuer des bons de kangourou. Pour cela, il faut que Jack le rejoigne avec un lien facile à grimper et qui puisse lui servir à le ligoter juste après. Le saucissonner s'entend, maintenant que la force du bougre est mesurée.

A l'autre bout de la rue, une immense demeure avec une cour pavée, un muret, des colonnes. Le théâtre. Gharr y fonce. L'endroit a forcément ce qu'il lui faut. Jack prend la même ruelle qu'il a surmené quelques secondes auparavant, il ne sera plus long à trouvé sitôt sorti du bâtiment. L'endroit est fermé, inutile de forcer l'entrée principale. Le marine gagne un des volets, le force avec un maximum de délicatesse pour éviter de trop l'abîmer et l'ouvre. La fenêtre derrière a droit à un traitement plus sévère et Hadoc gage de rembourser les véreux propriétaires pour le carreau qu'il est obligé de briser afin de déverrouiller le mécanisme. Il entre, referme le volet et constate qu'il est dans l'une des loges des costumiers. Sans perdre de temps, il ouvre la porte, fonce vers le rideau de scène, tranche l'une des cordes qui l'ouvre en son centre et l'enroule sommairement sur l'une de ses épaules. au chemin du retour, il entend du bois et du verre se briser. une ombre bouge dans la lumière découpée du couloir que laisse passer la porte ouverte. Hadoc s'y précipite, silencieux et trouve Jack heureusement haletant mais infortunément blessé à la cuisse. Pour les sauts de kangourou, il faudra repasser. Le témoin lève les yeux et maudit les respectables pratiquants de ninjitsu dans la foulée. Le samouraï reste stoïque, des fois que le pirate penserait qu'il avait prémédité sa venue et attribuerait sa présence au pur talent.

J'extrairai votre balle dès que nous serons débarrassés de vos poursuivants. A moins que vous réfugier dans un endroit fermé ne soit votre stratégie pour vous soustraire à eux.

Sans tourner le dos au cockpuncher, Hadoc ouvre l'armoire à costumes et découvre un peu déçu et déconfit que la plupart d'entre eux sont taillées pour des femmes. Sauf un. Rouge, prune, sophistiqué, voyant, mais léger et couvrant la plupart des zones du corps. Le cintre est étiqueté "Mouchklor", un personnage de fiction se voulant attirer la poisse du monde entier sur lui. La coupe est parfaite et la situation lourde de sens. Il ne faut pas croire que tout est écrit par hasard.

Mettez ça.

Même si Hadoc avait dit Jack a dit, Jack n'aurait pas voulu de ce costume de bouffon rouge sur lui. Le marine se doit d'argumenter, la manoeuvre n'étant pas juste une mesquine vengeance pour le mauvais traitement infligé à son collègue.

Une jambe blessée ne se repérera pas avec ce colori et il tranche assez avec votre genre pour permettre de vous refaire une identité. De plus, les couloirs sont rouges, vous aurez un camouflage naturel.

Gharr se tait, la porte d'entrée est en train de se faire cogner. Il reste peu de temps au rouge pour décider jusqu'à quel point il compte assumer ses couleurs.
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L'est sérieux l'autre ? Parce qu'là, j'ai comme l'idée qu'on s'foutrait d'ma gueule. Mais j'arrive pas à dire. C'est qu'il a pas la tronche d'un blagueur, le barbu. Oh que non. Sa tronche, elle est fixe, comme si on avait peint ses traits d'ssus. Alors il est sérieux? Alors il est siphonné du bulbe. Sacrément.

T'es sérieux?
L'arrêt du temps sur la face d'Hadoc sonne comme un grand vide, balayé par un grand vent. L'est sérieux. C'est confirmé. Et l'est siphonné. Ça aussi c'est confirmé. Doit s'sentir condamné.

'Coute mec, j'vois l'histoire. Tu t'dis qu'on est crevé d'avance, qu'on va rôtir ici. Et j'peux pas trop t'donner tort. Mais c'est pas pour ça qu'j'vais marcher dans l'réalisement d'tes phantasmes bizarres qu'tu veux faire avant d'mourir. Vu ?

Toujours c't'air de bonze sur sa trogne. Et une moue qu'j'veux même pas savoir. J'arrache un morceau d'mon froc, puis un s'cond. L'premier m'sert à faire un manche sur un bri d'verre. Un canif d'fortune, avec l'quel j'ouvre la jambe d'mon froc, d'bas en haut. L'autre tissu m'sert à caler un garrot. Bien haut, le garrot. Et serré aussi. Puis, allumant une tige, j'tire un grande inspiration. Et serrant les dents, j'charcute le haut d'ma cuisse. L'plomb est rester sur l'haut. J'l'ai vite. Pas sans en chier. A mort. J'reprend une bouffarde. Elle détend, mais l'mal reste. Normal, rien n'est fini. J'grille un allumette, l'envoie gentiment s'écraser sur d'la crasse. Juste à coté, du pap'lar, d'vieux tissus. L'truc s'embrase, j'y laisse chauffer l'bout d'mon canif d'verre. Un dernier effort Jack. Inspire. Et sers les dents.

J'laisse échapper un cri, quand l'bout brulant vient s'coller à ma plaie. J'crie à nouveau, l'temps qu'ça cautérise. Pour ensuite laisser tomber l'objet, et mon corps avec. M'laissant glisser sur le dos, j'souffle. Longu'ment. ... Lorsque mes yeux croisent ceux d'Hadoc, j'peux pas m'empêcher d'me marrer. Son air grave. Mais à l'affut. Hahaha. J'suis dans une d'ces merdes. Hahaha.

La méd'cine du pouilleux! Héhé !

J'ai pas l'temps d'bidonner comme y s'doit qu'les murs s'éclatent. A coup d'mitraille. L'barbu plonge à terre. Moi, j'y glisse un peu plus encore. Tout autours, ça pète. Ca vole en p'tits éclats d'rien. D'crépits d'casse. D'restes d'briques. Ça dure une bonne plombe. Puis tout s'arrête. Un silence d'mort s'installe. Juste le temps d'faire son effet. D'ouïr l'bruit la destruction. Douce destruction. Mais tout s'gache. Un grinc'ment. Comme c'lui d'un escargophone qui parle fort.

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Vous êtes cuits! La maison est encerclée!

J'connais cette voix. J'crois. Le larbin? L'grand manitou. Arf, j'arrive plus à bien r'mettre. Trop s'coué, encore.

Rendez- vous et nous serons ... Non en fait, oubliez ça. Mes hommes vont investir le théâtre et vous tuer. Ça leur fera de l'entrainement et pour moi, ce sera plus amusant à regarder!
Arg. Au moins il est franc, l'gus. J'tent'rais bien un p'tit r'gard dehors, mais pas b'soin. Les rafales mangées juste avant couplées aux cris d'charges qui résonnent en s'approchant... Plutôt clair. Alors dans c'cas, j'voix qu'un truc. J'trouve c'qu'il m'faut d'énergie pour m'relever, et j'toise Hadoc.

J'sais pas toi, mais d'mon coté, chaque pouce d'terrain lâché cout'ra une douille.

Y m'check, perlexe. Pleins de doutes, et d'interrogations.

Rapport à c'que si y veulent entrer, y a une taxe. Un taxe en dents!

C'faisant j'bondis en chiant d'mal et en serrant les dents, vers une f'nêtre qu'vient d'se briser. Un pas, deux, et mon poing s'écrase dans la tronche du gus qu'apparait. Derrière lui, une dizaine d'autre. derrière eux ... Arf. J'en calle un autre. Ça prendra son temps. Faut se l'dire.

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Hadoc se demande dans quel genre de milieu précaire a pu grandir Jack pour préférer un bout de verre en guise de scalpel stérilisé à un simple "dites, le gradé, vous me prêteriez un couteau ?" Vu la situation, il aurait été discourtois de lui céder son sabre court le temps de l'opération. Mais l'homme de la rue s'en sort bien et Gharr apprécie le fait d'être tombé sur un survivant en guise de compagnon d'infortune. Il regrettera peut-être les talents de son binôme dès qu'il devra tourner le dos, mais dans le cas présent s'en sortir vivant est à considérer comme un bon lot de consolation.

Les explosions des murs alentours font se demander au marine s'il sera de bon goût de vouloir rembourser la fenêtre au propriétaire. Elle aurait volé en éclats de toutes façons, alors pourquoi ne pas tricher un peu en laissant l'autel du crime brûler son illégitime érection ? A cet effet, le petit feu du chirurgien offre une idée. La première tête est pour Jack, comme la seconde. Il joue au jeu du marteau aux taupes des fêtes foraines et il est motivé pour exploser le score. Il s'en sort bien, mais d'autres pièces se font envahir et ils ne sont que deux. Gagner du temps est la priorité du soldat qui voit au rez-de-chaussée la salle de représentations envahie d'uniformes. Il ignorent où chercher pour l'instant, c'est un avantage. Hadoc prend une série de costumes et file les étendre sur l’escalier joignant le second et le troisième étage. Sur le chemin du retour, il constate que le couloir est envahi par les grimpeurs qui ont dénoncé la source ennemie et Jack doit avoir une vue à 360° pour continuer le jeu. Hadoc file aux pas de course vers son témoin en se servant des corps des mafiosos pour bloquer les tirs du bas de la grande salle. Le couloir exigu pour une foule ne permet pas aux envahisseurs du second de l'aligner, et au corps-à-corps il peut profiter de la charge et de ses armes pour dissiper la combattivité. Souvent il entaille les bras. Et comme ses sabres coupent vraiment bien, les bras tombent.

Arrivé à la salle où Jack a fort à faire pour contenir la marée noire striée de coutures, Hadoc tient son troisième sabre entre ses dents et entame une série de mouvements circulaires pour déblayer un maximum de bandits. A peine arrivé au petit feu, l'entrée de la pièce est à nouveau engorgée. Leur nombre est surréaliste, à croire qu'une prime express a été déposée et que tous les habitants des lieux ont décidé de participer à la grande traque. la samouraï enroule un linge autour de l'une de ses flèches, la tend au sans honneur et précise.

Tenez la droite et mettez le feu aux linges des escaliers. Je vous couvre.

Hadoc imagine que Jack pensera à passer le mur de tissus avant de le flamber, tout comme il espère que ce Sans Honneur attende qu'il fasse de même. En attendant, il faut contenir les hommes de gauche, ceux qui continueront à affluer des fenêtres tout en évitant les tirs des gars embusqués en bas et maintenant aux balcons du premier. Hadoc sort son arc, y encoche une série de flèches et bloque sa respiration. Encore une journée en enfer.
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J'suis dans l'action. Méthodique. Dédié à la tâche. Passionné. J'en abats un, l'en r'vient deux. J'en abats deux, l'en r'vient plein. Y a des jours comme ça... Et v'la qu'le barbu débarque, en plein ma bulle!! M'tend une sucette à sale gueule, et m'bave, aussi sec:

Tenez la droite et mettez le feu aux linges des escaliers. Je vous couvre.


Moi, dans l'feu du job, j'pense pas, j’exécute. Un bout d'tige, et hop. J'fous l'feu. Lui, l'arc bandé, m'mire avec des globuleux mi-déception, mi-toyen. L'truc s'embrase. S'propage. Hadoc plonge vers les escaliers. J'grille, au propre et au fig', et j'fais comme lui. J'saute dans l'feu. J'roule. Sans trop voir où, mais pas sans r'sentir. Quand j'ouvre les mires, j'capte qu'on est sur l'palier. En bas, les sales trognes d'Las Camp, mauvaises. Et toujours plus nombreuses. Entre, un bon gros brasier rougeoyant. Comme j'les aime héhé. Même si mon singlet est cramé, qu'mon froc passe pour un short -autant dire j'suis presque à poil- j'apprécie. Mais pas d'temps à perdre! Hadoc m'agrippe par l'épaule et m'tire vers les étages supérieurs. Sûr qu'c'est pas l'feu d'camp qu'va ret'nir les gaillards, d'autant qu'y commencent déjà à s'astiquer l'pensant pour trouver la soluce à c't'énigme.

On grimpe donc quatre à quatre les escalier, quand un truc pas chouette s'passe. Ca commence par un bris d'vitre, plus haut. Suivi du tint'ment métallique d'un objet qui roule vers nous. Les attentions ds gus d'ici sont assez cash pour qu'ni moi, ni Hadoc n'nous attendions à un cadeau. C'est donc un grenade. Ou apparenté. Sans trop penser, ma patte s'bouge en mode auto, et claque l'bidule mortel. Assez Fort pour qu'l'explosion s'fasse devant et pas sur nos tronches. A peine le temps d'plisser la face pour éviter les éclats d'gravas et on contemple not'nouvelle situation. Derrière, des hordes d'consanguins enragés séparé d'nous par un braséro. Devant, un gros trou qu'engloutit la fin des escaliers. Facile pour Jack. Et probablement faisable pour Hadoc. A un détail près. Les masses d'hommes d'mains au rez-d'chaussée viennent, d'un mouvement uni, d'braquer les pétoires droit vers nous.

T'en penses quoi? Y bluffent ?
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C'est pire qu'un combat, c'est un plan de retraite d'un monde où tout tente de vous tuer. Parfois c'est Jack. Le coup de mettre le feu à son couloir de fuite, c'était bien exécuté, mais Hadoc s'avoue préférer bloquer une sortie après l'avoir empruntée. Au prix du blanc marine de son uniforme, cela aura été chose faite. La grenade renvoyée aura créé un nouveau jeu. Sauter au dessus d'une fosse en esquivant les balles. Combien de marines se sont un jour retrouvés dans cette situation ? Le Commodore s'organise le temps de se le demander alors qu'il pioche une nouvelle fois dans ses réserves de flèches pour couvrir Jack. Il en manquera bientôt, surtout en en distribuant par quatre ou cinq.

Prenez votre temps pour sauter, avec votre jambe blessée.

Semironise le marine qui fait fait feu de tout bois, ou presque. Chose "amusante", la masse grouillante cherche à peine à se défendre des tirs. Ils sont en surnombre d'accord, mais Hadoc ne se contente pas de toucher, il perce leurs points vitaux. Qu'aucun ne se dérobe à la vue de ses semblables définitivement neutralisés, même en sachant être le prochain cadavre de la prochaine volée, donne au samouraï l'impression de lutter contre une ruche, d'être l'intrus sur un territoire où un seul être dirige et le fait de façon ultime.

Plus assez de flèches, et Jack n'est plus du même bord, s'il l'a un jour été. Hadoc ne peut sauter sans se faire fusiller comme un canard. Si ça avait été le cas, il n'aurait pas pris la peine de couvrir Jack. Personne ne comptera les points de toute façon. Alors, il tire une volée de trois flèches sur le mur, bien alignées, concentre sa technique du pas léger et court en couvrant sa propre fuite. C'est beau, c'est élégant, c'est lui. Même les deux balles qui atteignent son mollet et son trapèze ne l'empêchent pas de tenir la cadence. Elles n'ont fait que traverser, quatre cicatrices de plus pour Gharr.

La traversée se poursuit bien ensuite. Comme les mafieux ont trouvé géniale l'idée de la grenade, ils ont tous dégoupillé la leur. Le corridor donnant sur les balcons du second étage on fini pulvérisés, et Jack comme Hadoc ont battu leur record du cent mètre haie de sièges disloqués et éclats divers. Jack gagne, Jack a dompté les lignes de fuite. Il s'est aussi éloigné de la ligne de mir qu'offrent la salle de représentation pour profiter d'un escalier de service. Bonne idée. Gharr perd trois secondes pour finir d'arracher l'un des sièges du public nanti pour caler la porte de la nouvelle pièce après s'y être rendu. il préfère. Le son des tirs se fait plus étouffé, l'ennemi se réorganise pour les rattraper. Alors ils continuent à monter, sans plus visiter les animations de chaque étage.

Je ne suis pas certain que vous puissiez toucher leurs primes à tous, mais la marine vous dédommagera pour le désagrément.

Les deux hommes ont l'impression d'avoir pris de l'avance, confirmée par le bris de la porte bloquée alors qu'ils sont presque au dernier étage: le toit. La suite du plan se met en place dans la tête du marine. Il lui reste une flèche cotisée et il a conservé la corde. S'il peut atteindre un bâtiment voisin, il pourra courir dessus pour s'échapper de la marée via le pas du chien. Sitôt de l'autre côté, il sécurise le lien avec quelque chose de plus sûr qu'une pointe de flèche enfoncée dans du bois, il et il invite Jack à descendre à sa suite. Employer l'arc pour accélérer sa descente grâce à l'amplitude de la corde ? jouable, d'autant que le théâtre domine les bâtiments voisins. Jouable mais inutile, l'homme de la rue aura certainement plus confiance en la solidité des coutures de ses pantalons qu'envers le savoir plurimillénaire des fabricants d'armes. Il faudra faire avec.

La porte du toit ne résiste pas longtemps à la force du sans honneur. Hadoc le suit puis, comme lui, s'arrête. Devant eux, un nombre d'hommes - que compterait "48" Lou, parce qu'il en resterait deux dans la boîte - tiennent en joue les fuyards. Plus haut, dans le ciel, un aigle d'argent géant sert de monture à Silver, qui prédateurise son plus carnassier sourire en admirant le spectacle de ses ennemis à quelques secondes de l'exécution. Le samouraï profite du moment pour reprendre quelques bonnes respirations. Hagakure dit qu'un homme accompli doit être capable de prendre toute décision en l'espace de sept respirations. Le code dit aussi que lorsqu'on est encerclé, sans espoir d'en sortir, se crisper est inutile et le seul espoir de survie dans une sérénité totale. Alors, il compte. Et en comptant, il sourit, comme un gosse.

Ca va être dur de les encercler.
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On court, on sue et on s'en fout. Parce qu'on a pas l'choix. Parc'que c'est l'prix d'la survie. Mais la survie, elle fait des blagues et nous braque une chié de canon sur la carcasse. Arf! Mauvais jour. Et c't'infâme gus qui ricane sur son piaf, bien tranquille, dans les hauteurs... Lui, si j'le chope. Oh si j'le chope! Mais pas l'temps d'penser. A lui. Ou l'reste. Faut focaliser. Penser au comment éviter la marée d'plombs qui va v'nir nous r'faire les dents. Chez Jack (c'est moi), penser, c'est agir. Sans qu'pour autant les deux soient liés. 'Fin, j'me comprends.

Ni une, ni deux, j'cogne le toit d'un coup d'panard plat et lourd. L'genre qu'j'utilise pour faire de la place. L'genre efficace. Faut pas trois s'condes pour qu'le toir craque doucement, puis d'moins en moins. Un claqu'ment sec m'indique qu'on est bon, et sous nos petons, les tuiles s'enfoncent, la charpente cède. Héhé. J'entends les tirs simultanisés (ça veut dire tous en même temps) qui pètaradent l'air pur, au d'ssus d'nous. Mais trop tard. Hadoc et l'moi sommes sauvé par la chute libre. Classe. Si l'barbu a pas eu l'air d'comprendre sur l'coup, sa tronche semble plus tranquille. Quelques bleus valent mieux qu'un enterrement dans l'fossé.

Parlant d'ça. On s'écrase lourd'ment sur l'carr'lage, en même temps qu'une tannée d'crasses qu'on s'mange sur la tronche. Mais on est entier, et à l'étage du dessous. Temps d'partir..? Quoi que! Un nouveau craqu'ment et v'là l'sol qui s'éffondre à nouveau, mais tout seul c'te fois-ci! Sol pourri, ou qu'a mal manger l'poid cumulé d'nous et du toi? Mouais, les deux. Mais on r'tombe. Et ça s'enchaine! Un étage, un autre, un suivant. Merde, on arrête pas d'tomber! Ca fait combien là? Trois, quatre dallages qui s'taulent la tronche sous not'gravité?

MÔK! Cette fois-ci c'est la bonne. J'le sens dans mon dos. Y souffre l'bougre. La faute à c'dernier parterre bien solide qu'nous accueille d'ses cailloux vicieux. Avant même d'tenter une relève, j'mate. Gauche, droite. Rien. Enfin si. Des tunnels. J'crois qu'on est tombé jusqu'aux sous-sols. Et d'au fond des gal'ries mes pavillons captent déjà les râles sourds d'nos poursuivants abrutis.
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Jack a mené le duo du toit au sous-sol. Epatant, même pour Jack. Le marine étant plutôt à l'aise dans les airs, il n'a mal encaissé que le premier palier, celui où les débris tombaient comme une salve de frondes. La tête protégée, le corps a encaissé tant bien que mal le reste et déjà il fallait explorer les niveaux inférieurs. La technique du pas du chien a joué son rôle, nombre de blocs en chute libre ont servi d'escalier de fortune. Au rez-de-chaussée, les éternels snipers ont goûté une forme variable de projectiles tirés par le père Newton en personne. Quelques corps pour amortir la chute et éviter de s'empaler sur le bois taillé à la pierre et au Jack. Les voilà en zone de transition entre deux danger. On n'y voit pas loin dans ces fondations souterraines et la poussière qui laisse un mauvais goût sur les dents fait office d'éclaireur dans ces galeries. Hadoc a le choix, craquer une allumette ou progresser dans l'obscurité. C'est un Ghost Dog, il choisit l'ombre.

Après s'être brièvement assuré que Jack n'avançait pas avec un morceau d'écharde de deux pieds dans le dos, il glisse le long des couloirs en fermant un oeil. Celui qui est ouvert ne met plus alors qu'une dizaine de secondes pour se calibrer sur le faible volume de luminosité du lieu. Gharr récupère son second oeil et l'ombre offre à présent ses sommaires contours. Les râles sont proches, le duo quitte vite le couloir offrant la lumière du rez-de-chaussée dans leur dos. Etre habillé de blanc est déjà un désavantage, inutule d'offrir en plus son ombre découpée aux êtres des lieux. Arrivé dans un couloir si noir que l'oeil humain ne peut s'y adapter, les ennemis manifestent le bruit de leurs lents pas maladroits au dernier tournant pris pas les survivants. Inutile de s'éterniser là.

Gharr bloque Jack d'une main à quelques pas d'un croisement. Ils ne voit rien, mais sent l'instinct de tueur d'une ombre proche. Une autre que celle de son compagnon. Quelques secondes s'écoulent et le glissement d'une semelle passe de l'oreille gauche à la droite. Quand il s'étouffe, ils prennent à gauche. Cul-de-sac, il faut revenir. Aucun courant d'air, aucun indice. Si le sans honneur avait le fruit du rat, ça serait le moment idéal pour le retrouver. Une créature hurle dans un couloir voisin. Cri de douleur et de peur, mais trop loin pour que Hadoc puisse sentir les instincts. L'appel de détresse s'arrête d'un instant à l'autre et cette fois le sang se glace. Des pas quasi silencieux filent à une allure inhumaine vers eux. Le samouraï sent la rage de la chose, il sort son sabre pour la transpercer mais elle est trop vive. Et trop lourde, il est projeté en arrière en sentant un tas de poils et une haleine de viande digérée lui souffler au visage avant qu'une gueule invisible ne claque juste devant son nez. Il pousse des bras pour l'éloigner et déloge sa sandale. Sa jambe agrippe des orteils le sabre qu'il a dû laisser tomber pour retenir la bête, cette fois la lame transperce. Une fois, sans grand effet. Une deuxième fois, avec pivotement et entaille horizontale au niveau de ce qui doit être l'abdomen. La bête cesse d'attaquer et se replie, Hadoc en profite pour se redresser et couper la tête. Cette fois, l’allumette se mérite. Elle éclaire un corps à moitié décapité d'un chien gros comme un poney. Il n'a émis aucun son, Gharr sait d'expérience que certains criminels sectionnent les cordes vocales de leurs molosses pour un meilleur effet de surprise lorsqu'il faut garder leurs entrepôt sans ameuter les voisins. Ce genre de bête tue sans distinction sur son territoire et elle le fait bien. L’allumette s'éteint au moment où une autre abomination apparaît au bout du tunnel. Les pas reprennent.
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Ciao l'allumette. Nous r'voilà dans l'noir. L'obscur le plus complet. Le molosse est invisible, seule sa course légère perce l'néant comme un compte à r'bours létal: tic tac tic tac. De plus en plus proche. De plus en plus palpable. C'est rapide. Puis le bruit de pattes disparait. L'bestiaux vient d'sauter. Droit vers ma gorge. J'ai pas d'certitude, mais perso, si j'étais un clébard tapi dans l'noir, c'est c'que j'ferais. Ma droite file à l'horizontal, presque instinctivement. Bingo! J'sens ma patte qui arrive droit dans la gueule béante du bestiau. J'aime bien les chiens. C'sont d'bonnes bêtes, toujours contentes. Profitant d'sa surprise, je sers ma prise et claque l'cleps contre un mur. Il est sonné et mes yeux commencent à discerner ses contours, dans l'noir. J'me saisis d'la tronche du molosse, sévèrement. Ma prise est ferme, sans vouloir faire mal. J'plonge mes mires dans les siennes.

Je suis plus fort que toi. Obéis-moi.


Nos regards s'soutiennent mutuellement. Alors, qui est l'alpha? Question implicite. Une lueur traverse les globes de la bête. ... J'envoie ma tête cogner contre la sienne et l'fout dans les vapes. Beau coup d'boule.


Trop dressé qu'pour établir des liens d'dominance... C'est plus qu'une machine de viande.


Qu'j'explique au barbu samouraï marine. Difficile de mater son expression dans c't'grand obscur. Soit. Nous continuons. Boyaux sinueux, tunnels humides. Odeur détestable et caractéristique de tout égout qui se respecte. De mauvais ch'mins en cul d'sac, nous progressons. De temps à autres, on se fige, Gharr et moi, à l'ouïe d'un kra-bruit d'pattes qui courent qui courent. Mais jamais bien longtemps. Les cleps restent loin. Pourquoi? On saura bientôt, m'est avis.

Alors qu'on attaque un nouveau couloir, qui flaire bon la crottaille, nait un nouvel espoir. En fin d'boyau, on peut voir poindre de la lumière. La lumière dans un égout, c'est comme la luxure chez une femme: tu l'espères. Nos pas s’accélèrent. On cavale quasi. Pour débarquer d'vant un collecteur de flotte. Flotte.. ou comme tu veux l'appeler. En gros, une salle ronde, bassin au centre et douze couloirs qui donnent dessus. En haut, au plafond, bien haut, un puit d'lumière, protégé par une grille. Héhé. M'semble qu'on sois au bout de nos peines!

Bruits de pattes.

...
J'ai pensé trop vite. Les couloirs, autours, émettent des crissements, des sons sales. Ni une ni deux, ils gerbent des chiens-poneys, qui sortent douc'ment d'l'ombre. Un à un. Babines retroussés, yeux vides. J'en compte un par couloir, douze en tout. Et nous, comme des cons sur une corniche de deux pas d'larges, coincés entre un mur et un bassin d'flotte putride. Youpi. On s'est fait piégé. Comme de cons. Et par des clébards. Pris dans une embuscade animale. D'vrais bleus...

Les molosses nous matent, bave à la gueule. Pas vraiment de retraite possible, mais un avantage: la corniche qui contourne l'collecteur est trop mince pour qu'ils nous attaquent tous de front. On devra s'les prendre un à un, deux à deux au pire. Mon compagnon d'fortune l'a compris aussi. Nous nous plaçons dos à dos.


L'dernier qui finit paie la tournée.


L'pari est lancé, les cleps aussi. L'plus proche d'moi saute, affamé, la gueule béante. D'mes paluches délicieuses, j'dévie la bête, qui va finir sa course dans l'collecteur! L'bestiaux fait pas d'bruit, y peut pas. Mais l'a pas l'air d'aimer l'eau. A moins que... J’hallucine!! Un tentacule vient d'émerger du bassin, qui enserre d'emblée l'chien, et le tire par le fond! Pas d'doute, une aut'sale bête crèche au fond d'la flotte, et elle est pas jouasse. Mais pas l'temps d'y penser! Un autre chien est déjà sur moi! Mon inattention passagère était d'trop! L'molosse arrive à m'choper l'bras! Ses dents énormes pénètrent ma chair, ça fait un mal de gueux! Réflexe, mon autre patte vient d'écraser à la verticale sur sa caboche poilue. Il lâche prise, sonné. J'en profite pour l'envoyer nourrir le monstre du bassin. Mon dos cogne celui d'Hadoc.


Alors Capiral? Las Camp? Bel endroit, non?


C'est d'l'ironie, et j'crois qu'il capte.
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Sûr que la visite de la ville se faisait en profondeur. Bien loins des quartiers que montreraient de corrompus prospectus, le visage de Las Camp est laid et lamentable, indépendamment de celui de Jack qui finalement s'en sort bien au milieu des gueules de crocs et des tentacules visqueux. Ce cloaque à gladiateurs lui-même a un goût de caviar comparé au sanctuaire des déjections.

Hadoc accepte silencieusement le pari de Jack en profitant de la luminosité offerte par l'inaccessible sortie pour planifier ses prochains mouvements. Empêcher les molosses de bondir, c'est l'astuce. Dos-à-dos dans un espace réduit, il sera impossible de garder l'équilibre si les bêtes se mettent à servir de béliers, et vu le tas de muscles qu'elles sont, charger avec imbécilité serait plutôt souligné en gras dans le code génétique. Gharr se focalise sur le premier chien sans prêter attention aux copies qui succèdent derrière. D'un vif coup de sabre, il projette sa force combattive dans l'espace et transcende la portée de ses armes. La patte avant du premier est tranchée, mais il ne le constate que lorsqu'il la pose pour poursuivre sa course. L'animal se cabre et fond dans le bain d'eau si polluée que tout organisme y pourrirait vivant au bout d'une minute. Un plouf précède celui du chain de Hadoc, Jack aussi se fait plaisir. Et quand le tentacule surgit pour signifier que ce sera toujours pire, une nouvelle punchline s'élève jusqu'à la surface. Le pragmatisme plus ou moins simulé est de bon ton entre les deux fugitifs, c'est inconsciemment un excellent moyen de conserver son calme via ce petit décalage qui plait assez bien au marine. Jack a beau être Jack, c'est un euphémisme de lui attribuer une présente rassurante. Gharr en viendrait presque à penser que c'était une injure de sa part de vouloir l'escorter, il se débrouille très bien ce brave garçon. Mais aurait-il préféré une journée calme dans son bureau à lire les rapports parfaits mairs longuets du Commandant Trovahechnik ? Finalement, elle n'est pas si mal cette grosse tentaculaire.

Une pieuvre géante pour gardien du monde sous-terrain d'une ville mafieuse. Heureusement qu'on ne s'est pas attaqués à des pratiquants de Jeet Kune Do.

Comme dans tout shonen, le temps se fige au moment des répliques. Hadoc songe au moyen de remonter, envisageable depuis que ce monstre violacé s'est invité. S'il s'était attendu à avoir besoin de flèches pour coller des rambardes organiques aux murs, le marine aurait certainement épargné cinq ou six vies au théâtre. Et c'est là qu'une idée qui lui semble saugrenue et donc à tenter lui vient en tête.

Jack, êtes-vous fort en lancer de poids ? Je parie que un second verre que si vous arrivez à incruster les parois de prises canidées, je pourrai regagner les cimes des égouts et vous y céder le rappel.

Puis il se rappelle la confusion du sympathique cogneur pour les mots et résume son plan.

Enfoncez la tronche de ces clébards de plus en plus haut dans les murs et sitôt là-haut je vous balance la corde pour rejoindre la ville. Je couvrirai votre escalade sitôt que le poulpieuvre aura fini de bouffer les chiens.

Son père aurait sûrement ajouté "petit merdeux" à la fin, mais Hadoc ne le connait pas depuis assez longtemps.
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Craquer des cadavres d'molosses dans un mur en guise d'échelle?

Mon colonel, j't'ai déjà dit qu't'es un sacrément gros dégueulasse?

J'finis ma phrase pour mirer une gueule monstro taille de ma tête, qui m'la vise justement, la tête. Et tout compte fait, j'me dis, pourquoi pas? J'ai rien contre vous, les chiens, mais vos maitres sont d'sales cons. Et comme vous leur obéissez au doigt et au globe... L'masta cleps s'envole, droit vers l'mur accidenté. C'est un lancé à trois points, mais ... interception! L'calamar pieuvrant chope la bestiole au vol, pour s'la baffrer! Salop'rie, si les prédateurs commencent à s'court-circuiter... J'entends un râle du coté d'Hadoc. Sorry l'poilu, mais j'peux rien faire concernant not'copain du milieu. J'essaie une nouvelle fois, chope l'clébard par la truffe du droit, et d'l'oreille d'la gauche, puis y vole. Cette fois-ci, ça passe. Sa carcasse vient s'encastrer entre les grosses briques pierreuses, fait office d'mortier. L'bruit est vraiment pas chic, j'sens l'marine qui sursaute derrière moi. Du coin d'l'oeil, j'vois un morceau d'chien qui tombe au sol, mollement.

Tu vas m'prendre pour une gamine, mais hors d'question qu'j'en encastre d'autres...

Vraiment, c'est juste infect. Une phrase philosophique suit, du coté d'mon compère d'fortune. Vrai qu'il va falloir trouver une autre solution, et qu'y en a pas des masses. Du coté des cleps, ils sont d'moins en moins, mais on est crevé nous. Ca fait d'jà une plombes qu'on cavale, qu'on défouraille, qu'on entaille et plein d'autres trucs. On s'rappelle tout doux qu'on est fait d'chair, et qu'elle est meurtrie. Alors qu'j'envoie un autre cleps par le fond, qu'le marin tranche et tranche, quel'qu'chose se passe. Un des bestiaux vient d's'attaquer à un tentacule, l'mordant, l'déchiqu'tant, avec la force du désespoir. Et le monstre kif pas, mais alors pas du tout. Un autre cleps vient aider son pote, les voilà à deux sur le long appendice, qui r'mue comme le diable en boite. Ses autres tentacules s'y mettent, tentent de rosser les deux canins, mais sans succès. Alors le monstro passe en mode hostile, vraiment. Des fonds bouillonnants et puant s'élèvent une bouche de l'enfer, un trou béant orné de dents grandes comme mon sexe des beaux jours. Imagine, c'est gigantesque.

Toi, à la distribution des faces, t'étais en fin d'fil...


Ni une, ni deux, l'monstre s'envoient les chiens en apéro. Les autres comprennent, et détallent. Puis, c'qui semble être un oeil s'tourne vers nous. J'en étais sur, l'infect des fonds d'égouts, il a encore les crocs. Normal pour un grand gaillard comme ça. Après, va falloir lui expliquer: comme nourriture, on est coriace, voir indigeste. Ouais.
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Oui les chiens dans le mur, c'était un poil cartoonesque comme idée. Et si ça aurait pu marcher dans pas mal de murs mal finis avec plus de sable que de ciment, ici c'est du dur.Pas de corruption pour des économie dans la bâtisse de la ville, les égouts des locaux, ils sont aussi solides que dangereux. L'ex-molosse devenu sac d'os et de chair perdant du sang par des plis improbables marque le fait qu'il va falloir un nouveau plan. Hadoc réfléchit en évitant les tirs de tentacules et danse avec le pirate au rythme des percussions. C'est là que les chiens interviennent, mais pour le pire. L'attaque kamikaze était louable, mais ça leur a juste certifié que filer la queue entre les jambes, ce n'est pas vraiment fuir et qu'il n'y a aucune honte à voir si le journal a été livré un peu plus loin. Paul le Poulpe démontre l'intelligence de son espèce en condamnant les sorties avec deux gros coups de patte molle. Cette fois le mur perd, comme quoi cette espèce aquatique a bouquiné par coeur les lois de murphy pour les desservir à ses invités à la première occasion. Fâcheux, d'autant qu'en plus des pattes, il y a les dents maintenant. Jack commente, Gharr confirme en langage Jack.

T'as vraiment pas une gueule de porte-bonheur.

La pieuvropoulpecalmar prend la mouche et hurle avant de restreindre la surface vitale des humains en bousillant leur bande de pierre. Le plan se fait pressant, Gharr emprunte lance deux de ses sabres dans la roche avec l'énergie d'un héros de shonen, ce qui permet aux lames de s'enfoncer facilement dans le décor pour servir de marches très espacées. Celui qui reste couvrira l'escalade. Le pas léger et un sacré élan lui font atteindre la première lame. Pour la seconde, il faut esquiver les protubérances et un coup de gueule qui avale le sabre comme une gorge profonde qui a mal tourné. Il n'est pas rare qu'une femelle calmar dévore un tentacule du mâle pendant l'accouplement.* La chose est peu aisée mais par chance il y a deux cibles à la bête et une volonté relative pour focaliser sur l'un d'eux. Hadoc profite de la diversion de celui qu'il doit protéger au péril de sa vie pour atteindre le bord du puits géant. A peine remonté, il attache la corde solidement à un poteau et la jette à Jack pour qu'il remonte à son tour. En guise de protection durant son ascension, Gharr dresse un couloir de lames d'air pour empêcher le poulpe d'atteindre son allié de fortune. Arrivés en haut, une pause s'impose, mais l'imposant ne tarde pas à pointer ses membres en dehors du puits avec la ferme intention de poursuivre le combat sur la terre ferme.

Viens me voir à Las Camp ! On passera des menottes en famille, on fera la fête !

Zoïdberg !

Hurle une voix aigüe et transperçante. Le du ose retourne sur une vieille dame qui soit peiner à atteindre le mètre et demi. Quand le crâne du monstre surgit, un coup de parapluie l'accueille et le force à rebrousser chemin, vers les abysses.

Je t'ai déjà dit de ne pas faire de boucan à cette heure-ci. Tu déranges mon feuilleton.

La zone où sont les protagonistes est un genre de cours de couvent parsemé de religieuses qui déambulent en nombres pairs. Hadoc salue l'intervenante si vieille qu'elle aurait pu donner le sein à Pludbus et vient le temps de profiter de cette accalmie pour trouver refuge au mieux ou, en cas de dérangement, profiter d'avoir perdu les poursuivants pour enfin rejoindre le port.

Une minute!

Le temps se fige, ce qui peut rendre une minute terriblement longue.

Cet endroit est formellement interdit aux hommes, et j'ai horreur que des enfants ressortent des caves. La mère Mish L. Martin va vous punir petits garnements. J'en ai maté plus d'un des comme vous.


* L'auteur se dédouane de son allusion sexuelle peu commune avec le compte de Gharr pour lancer de la poudre de culturel à vos yeux. Ne vous laissez pas berner, it's a trap!**
** Phrase du plus célèbre calamar de la science-fiction.
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Las Camp, ses égouts, ses parterres, ses surprises. Son couvent. Pas attendu l'couvent. Ni les soeurs. Faut mirer leurs tronches. Sont tout sauf avenantes. Et perso, j'commence à en avoir vraiment ma claque. Les gens pas avenants, qui tirent la tronche. Surtout après le poulpe par cool, les cleps pas folichons, les hommes de pattes pas sympas, les mafiosi pourris... Y a-t-il encore un peu d'amour, encore, sur Dead End? Face à c'te carence, j'vois qu'une façon d'réagir.

La bonne-soeur nous sermonne, je sers les dents et... lui mets un gros pain sur sa tronche en poireau! Elle se le mange plein tube, s'en va s'écraser sur les pavés! Silence. Les aut'nonnettes me mirent à la rage, l'oeil torve et injecté. Moi, j'explique.

On dit d'abord bonjour, grosse moche.


Bas oui. Faut êt'poli un peu, parfois. Et si même moi j'viens à l'penser, c'est que bon... hein!

La grognasse se r'lève, toujours sur son cul, groggy. Son claque-bave est tremblotant. Elle met un peu d'temps pour en r'trouver la maitrise, puis...

MÈRE MICH. L !!!!!!!!!


C'te braillage! J'mate l'Hadoc. Y m'rend mon zieutage. Penaud, j'lève les épaules genre: quoi? Et l'autre continue d'gueuler. Elle gueule, elle braille, jusqu'à s'arrêter. Tout s'arrête. L'temps s'suce-pend. Un truc cloche. Comme si l'sol trembalit, d'temps en temps. J'mire une flaque d'eau. Elle s'prend d'soubressauts. C't'un pas lourd, qui la s'coue. Comme un truc lourd, très lourd, qui s'approche.

Une double porte s'ouvre. A la volée! Hadoc comme moi, sommes sur nos gardes, la peur au bide! De l'obscurité s'extirpe une... un... hmmm. De l'obscurité sort un truc. Ca fait ses bons trente pieds de haut. Ca a d'la moustache. Et une bure. Puis deux yeux à gueule d'assiettes, qui scrutent, torves, vides, mauvais. La langue pendouille sur l'coin d'un trou d'baffre grand comme mon égo. Habillé de dents d'un type nouveau. Le genre indéfinnissable. Que tu sais pas si, quand ça mort, ça coupe, ou ça broie, ou ça infect, ou ça déchire... La Mère Mich. L Martin, j'imagine. Enfin, pire que j'pouvais imaginer. C'est pas une femme. C'est pas un homme. C'est pas un homme poisson. C'est... un truc.

Ca s'arrête, à une dizaine d'mètres d'nous. Ca nous juge, ça nous mire, ça entrouvre l'bec. Et ça... parle, d'une voix suppliante, les mires au sol.

J'avais peur d'aller dans la cave.


M'enfin. En plus d'être moche à crever, t'es teubé? Pourtant, d'un coup, elle nous fixe.

Ce sont eux.


Bas oui, c'est nous. Moi et moi, pour lui, quand lui parle.

On voulait vous soigner, pour vous endormir, avant d'vous vendre. VOUS AVEZ TOUT GÂCHE !


Qu'elle hurle d'un coup. La demeurée. J'peux sentir d'ici son haleine, fétide, l'haleine. Elle mange gras, j'suis sûr. Pour éviter l'odeur, j'm'tourne vers Hadoc. J'en profite pour placer une punchline, on aime encore bien ça, les punchline.

J'crois qu't'as une touche avec la mongole. Vrai qu'elle r'ssemble à une boule de flipper. Qui roule, qui roule.


Pendant c'temps, la mère Mich. L sort d'son... non j'peux vraiment pas dire d'où elle le tire. Elle sort une gigantesque battoir à tapis, le genre pour les tapis persans de luxe, les grands. Puis, s'approchant, elle s'adresse à la nonne cognée:

Va chercher l'mafioso!
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