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Truandages et clé des champs (FB 1615)

Rappel du premier message :

La première fois qu'j'ai vu les paysages d'ici, j'me suis posé. Mon cul a embrassé l'sol et j'ai allumé une tige. Une grande inspiration. J'me sentais bien. Calme. Détendu et étendu. Comme le décor. Ça changeait du Rocher pour sûr. C'caillou brulé sans un pousse. Ici, les plaines sont vertes. Brunes. Jaunes. Que des champs. Tous plats. Jusqu'au lointain.

Mais on peut pas passer sa vie l'cul sur la terre. Surtout quand on a passé sa tendre enfance sur une île de bagnards. J'l'ai vite grillé et j'me suis mis en quête d'un taf honnête. Pas trouvé. Pas beaucoup cherché non plus. Mais personne avait l'air d'avoir b'soin d'quoi ou qui qu'ce soit. Ça travaillait en famille dans l'coin. Ça trainait en famille. J'l'ai compris, en entrant au bar. L'accueil avait eu la chaleur d'une brise d'hiver. Sur un morceau d'glace. Tell'ment sympatoche qu'j'ai décollé un verre plus tard.

Pas d'taf et pas un kopek, j'ai vagabondé. Pieuté dans les granges. Bouffé des légumes, choppés à même l'champs. Des racines aussi, parfois. J'me suis sérieusement fait chier ouais. Jusqu'à y a deux lunes. Plus ou moins. La nuit était plutôt douce, et j'trainais dehors. J'avais fait un feu. Pis surtout, y avait du lapin au menu. C'était délice. La bestiole m'en avait fait bavé mais j'l'avais eue. Ça donnait à la bidoche un gout mieux bon. C'était posé. Puis y a eu du bruit.

Les feuilles autours ont r'muées. Tréssaillées. Pour s’écarter sur les Bouseux. M'sont apparus. Fringués en sacs d'jute, la crotte au nez. Deux gaillards. Puis trois. Puis sept. Le compte était bon. On s'est maté. On s'est senti. Un peu comme des cleps. Pour s'jauger correctement suffisant. Et voila.
Aujourd'hui, on marche, sur les sentiers d'bordures. L'soleil se couche et nous on s'lève. La nuit est pleine d'promesses, mais pas trop quand même. Les réserves s'font faibles, les troupes commencent à avoir faim. Alors on vise l'ravitaillement. Huit gus, ça bouffe.

Soda nous mène vers un pâturage, loin d'la ville. Près des côtes. Il l'a r'péré hier. Y a du bétail. Des vaches, évidemment. En choppé une, c'est l'idée. Plus les bonus de ch'min. Type grange pleine pas trop surveillée, ou convoi d'nuit imprudent. La pêche s'rait bonne. La pêche... C'est notre quotidien nocturne. La gentille gagne. Sans trop d’effusion, sans trop d'remous. Quoi que. Les choses changent.

Faut croire qu'mon entrée chez les bouseux a modifié la donne. Niveau méthode, j'peux être cache parfois. Et j'en ai franch'ment ma claque du froment et du lait. J'aspire pas à jouer l'Valganger fauché. Pas pour trop longtemps. Alors parfois, j'vois plus grand. Et comme eux sont pas revêches, bas ils suivent. Ed', l'alpha d'la meute, y trouve plutôt son compte. On s'étend qu'il dit. En passant d'la rapine au truandage, on marque not' terrain. Héhé. Ça marche. Et ça a ses conséquences. Les gens s'méfient maint'nant. Y verrouillent. Y surveillent.

C'est d'bonne guerre, j'dis. J'suis du genre adaptatif. Et j'suis prêt à marcher. Avec les sept galopins, on passe les bosquets piquants. Des nids d'ronces qu'on commence à connaitre. Pour enfin arriver sur l'est d'île. Et on avance, encore. Et on r'garde. On ratisse large. Mais pas la moindre trace d'bestiaux. ... Prostipute d'vie. Ed' check Soda, qu'soulève ses bras style:

Z'étaient là comme j'te vois mec...


J'le crois. Tout l'monde l'croit. Il a autant faim qu'nous alors pourquoi y mentirait. Mais c'te franche camarad'rie qu'elle fait chaud au cœur, elle règle rien. On a la dalle, et on s'déplace pas pour rien. C'est Gravy, l'gros édenté moche, qu'souffle l'idée.

La ssf'ferme des ssv'Von Drum... L'est pas loin! Ssss!


C'est pas des connaissances du maire de Karg? Les Von Drum j'veux dire.


Bave Krul, l'petit. Un gars un peu flippé, mais parfois malin. Quand même une p'tite bite.

Justement. Ça vaudra l'déplac'ment. Héhé.


Qu'j'ai rajouté. Un r'gard entendu plus loin, plus l'accord d'Ed', et on arrive près d'la ferme des Von Truc. On l'a voit d'loin, même dans l'noir. L'est toute mastoc, son toit passe la ligne d'l'horizon. Un sacré truc. Pleins d'autres trucs. Tellement qu'c'est limite une invitation. Mieux, pas une lumière. Rien. ... Les f'nêtres renvoient l'reflet d'la lune, tout au plus. Une clochette sonne. C'est l'vent doux qu'en est la cause. Sinon, pas âme qui vielle. ... J'sais pas si j'aime ça ou pas. On vient dans l'coin pour la première fois. Peut-être y s'méfient pas . Peut-être y sont pas là.

Ed' fait signe d'avancer et on avance, tapis dans les fourrés. Comme de pros. La troupe s'rapproche, sans qu'rien n'change. Toujours pas un bruit. Soda, en tête d'cortège, marque un temps d'arrêt. Il check Firmin, qu'fait son flanc, et les voilà qui partent en éclaireurs. Deux p'tites ombres furtives. Qu's'avancent vers la grosse ferme, coté grange.
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    C’était des cris, des pleurs, de grosses lamentations… Finalement, nous étions arrivés à la bâtisse des Von Drum dont il ne restait plus vraiment grand-chose. Rien qu’un tas de ruine emplie de braises. Et puis il y avait aussi l’inimaginable : Von Drum et sa fille pleuraient sur l’cadavre du dénommé Soda. J’ne savais pas tous les détails, sans compter que je n’m’étais pas battu contre cet homme, mais ces faits expliquaient clairement mon trouble. Un trouble naissant qui m’affectait horriblement. C’était pas pour dire, mais mes hommes avaient été morts… Morts pour pas grand-chose. Nonobstant, je n’avais pas eu la force d’engager la conversation avec la boule de graisse, ce pourquoi j’ordonnai à mes hommes de ramasser les corps de nos défunts camarades. J’n’aimais pas ça, mais j’étais partit pour présenter mes condoléances aux futures familles endeuillées et à organiser des obsèques à la hauteur de ces gens qui avaient été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Le métier d’officier était parfois très ingrat et surtout… Très éprouvant. J’trouvai Sarkozyzy dans une drôle de tenue, mais celui-ci fit vite d’me rassurer que les bêtes de la famille étaient saines et sauves. Cette nouvelle était loin de m’encourager puisque cette affaire avait largement dépassé le cadre d’un simple concours de bovidés. De toute façon, j’l’avais su. Que toute cette histoire allait m’faire chier…

    La seule chose qui m’fit sourire était de voir les mines dépitées des chapardeurs que nous avions réussi à mettre aux fers. Fallait-il que j’encombre mon bateau de ces vils brigands ? Nan… Nan… Parce que j’allais finir par les jeter par-dessus bord, tôt ou tard et ils mourraient pour rien. En quittant le domaine des Drum avec mes hommes, j’eus un dernier regard avec le bras droit du chef, avant que ce dernier ne pointe les voleurs. Un hochement de tête d’ma part signifiait qu’il avait feu vert. Pour la première mais sans doute pour la dernière fois, nous étions tombés d’accord sur quelque chose : Je lui cédais volontiers nos prisonniers ainsi que le cadavre de l’autre révolutionnaire, histoire qu’ils fassent c’que bon leur semble. Par la suite, nous nous rendîmes rapidement sur ma caravelle, et nous prîmes bien vite le large, sans daigner dire correctement au revoir à la famille des Drum. C’était pas pour dire, mais j’étais épuisé aussi physiquement que mentalement. Perdre des compagnons était quelque chose que je détestais énormément. D’ailleurs, une fois seul dans ma cabine, j’ne pus m’empêcher alors de verser de grosses larmes, tant j’étais désolé. Et mon état s’empira encore, puisque c’est à quelques heures de Shell Town que je tombai malade. Une fois arrivé à bon port, on m’hospitalisa très vite, et Sarkozyzy dû improviser un rapport à envoyer aux hautes strates.

    Qui sait ce qu’il avait bien pu leur envoyer comme rapport, d’ailleurs…
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