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[FB: 1618] Le Supplice de Rachel

    Si en grande partie l'homme qui l'avait repêchée était responsable de sa situation, le soleil restait son pire ennemi. Et le sel marin son second. L'astre cognait à longueur de journée, sans pitié, sur le corps frêle et tremblant de la jeune fille. L'iode irritait sans répit ses yeux et sa peau. Elle était devenue depuis longtemps rouge sous les assauts de ces deux éléments qui la torturaient. Et pourtant, elle ne ressentait plus la morsure du sel sur ses plaies craquelées. Son corps n'avait beau ne plus être qu'un coup de soleil aux couleurs du crépuscule, elle ne sentait plus la brulure de ses rayons. Et les liens qui ceignaient ses poignets n'étaient plus qu'une douleur sourde et lancinante sur ses mains déchirées par les cordes et le sel. Lorsqu'elle sortait de cette torpeur dans laquelle elle se plongeait dans l'attente du soir, lorsqu'elle levait la tête et regardait droit devant elle d'un regard devenu vitreux, ne s'étendait à perte de vue qu'une mer bleue et limpide où nul bâtiment ne se profilait. Ses oreilles étaient devenues sourdes à tout autre bruit que celui du vent, violent et inépuisable, qui balayaient les côtes de cette île ridicule. Le vent également, était l'instrument indirect de cette ignominie qu'elle subissait chaque jour. S'il avait pu s'arrêter, s'il avait pu se calmer. Et à chaque fois qu'un navire pirate s'approchait pour essayer de faire mouche, elle priait tous les dieux qu'elle pouvait, en inventant même des noms, pour que le vent hurleur tombe et qu'enfin une balle de mousquet la libère.

    Voilà ce qu'elle était, plantée là, debout, attachée à un tronc en plein milieu d'une plage déserte. Un jeu. Une attraction pour les touristes espérant empocher un petit pactole pour avoir atteint la cible en plein cœur. Jamais aucun, en deux années passée à cette même place, n'avait réussi à la toucher du premier coup. Et les mauvais joueurs tiraient jusqu'à cinq balles qui pénétraient sa chair. Jamais la Faucheuse n'avait voulu faire son office. Et l'espoir avait peu à peu quitté l'esprit de Rachel. Et l'esprit de Rachel lui-même cherchait à fuir. A quoi bon rester dans un corps soumis aux atrocités de pirates et promis à la seule mort. Pourquoi chercher à survivre avec un verre d'eau par jour et une douche froide par seaux. Chaque jour, elle attendait le soir. Et chaque nuit elle craignait l'aube. On venait, on la détachait, on la faisait manger, entravée avec une poignée d'hommes hilares. Oh, elle avait dû être violée, mais son esprit, déjà bien amoché, n'en garde aucun souvenir. Et le matin, on l'attachait inéluctablement à ce tronc qui fut sa place pendant deux longues années.

    Elle pensait, aux débuts de sa captivité, qu'un navire marine passerait par ici, un soir, elle qu'elle pourrait repartir avec eux Elle rêvait que son père revienne la chercher, avant de fondre en larmes en se souvenant qu'il était mort. Maintenant, elle regardait, les yeux vides, le sol à ses pieds, le flux de la marée. Et lorsqu'elle se dévissait le cou pour observer les hommes un peu plus loin, elle les voyait rire, boire, manger sans se soucier d'elle. Les marins ne venaient jamais que pour s'essayer aux jeux. Comme les autres pirates de ces mers.

    Le soleil, ce jour là, avait dépassé son zénith de quelques heure et tendait vers les heures nocturnes. Dans deux ou trois, il atteindrait l'horizon. Maigre consolation pour un corps meurtri et fourbu. Ce matin encore, des tricheurs avaient touché leur cible en pleine poitrine. Mais la Faucheuse, cette grande capricieuse, n'avait pas voulu récupérer l'âme de Rachel. Son vêtement noir collait à son corps fin et la douleur lui coupait régulièrement le souffle au point de lui faire monter les larmes aux yeux. Ce soir, ils ôteraient la balle de son corps, sans pincettes, sans douceur. Et ils laisseraient la plaie à la violence du soleil et du sel pervers. Pourtant, ses épreuves n'étaient pas terminées pour aujourd'hui. Il était plutôt rare que plus de deux navires s'essayent à la partie dans la même journée. Et voici que le deuxième se rapprochait de son île et de sa position. Très vite, du moins le temps sembla infiniment long pour elle, elle put apercevoir les voiles blanches et le drapeau marin flotter au vent qui s’amplifiait déjà au large. Elle sentit son cœur se serrer. C'était la pire des tortures, de voir que les défenseurs des innocents se prêtent à ce petit jeu. Pendant longtemps, elle et l'équipage de son père les avaient fuis avec le sourire. Aujourd'hui, c'était avec un espoir à l'agonie qu'elle regardait ce navire approcher, les larmes aux yeux, priant pour qu'un jour, l'un de ces uniformes bleus vienne lui porter secours.
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    Croire ou ne pas croire à cette soit disant légende ? Telle était la question. Comme beaucoup de personnes, j’avais entendu cette fameuse histoire de gamine intouchable, dans un petit bistro de Logue Town que j’avais l’habitude de fréquenter à mes heures perdues. A l’ouïe de cette histoire plus farfelue qu’autre chose, je m’étais mit à m’esclaffer, n’imaginant pas un esclavagiste perdre son temps avec une activité qui ne lui permettant pas de réaliser ne serait-ce qu’un bénéfice. Ligoter une fillette sur un tronc d’arbre situé sur une plage et l’assimiler à une cible qui pouvait faire remporter un pactole si jamais atteinte d’une balle en plein cœur ? Pour moi, c’était con. Très con. Déjà parce qu’il n’état pas dans les habitudes d’un esclavagiste d’offrir ne serait-ce qu’un seul de ses berrys, eux qui avaient fort à faire pour s’approprier des esclaves… Ensuite parce que l’histoire en elle-même, elle ne tenait pas debout, sérieux ! Cinq ans que ce manège dure sans qu’aucun marine n’y fasse quoi que ce soit ? Fallait quand même pas abuser. On avait beau être de gros flemmards dans les rangs, mais ce genre de choses, on n’les laisse pas passer. Du moins c’est ce que je pensais… Jusqu’à ce que l’un de mes hommes au courant de l’affaire, commença à me raconter tout ce qu’il savait dessus… Comme quoi par exemple, l’histoire était véritable. Et le plus drôle encore, c’est qu’i n’y avait pas que les pirates qui se prêtaient au jeu. Nos frères d’armes s’y adonnaient également…

    Inutile de vous dire que j’avais été totalement scandalisé par cette affreuse découverte. Sur le coup, j’avais même essayé d’obtenir d’autres informations auprès de mon marine, mais le brave zig n’en savait pas plus malheureusement. Fou de rage, j’étais donc allé bastonner l’ivrogne qui contait ladite légende près de nous, avant qu’il ne me file illico presto, les informations assez précises et précieuses dont j’avais le plus besoin. Une fois plus ou moins satisfait de ses dires, je mobilisais les hommes qui se trouvaient avec moi, avant d’aller organiser un départ comme on n’en faisait plus, nous qui étions plutôt casaniers de nature. Ma vielle caravelle allait une fois de plus prendre la mer. Très vite donc, je formais un petit équipage sans avoir au préalable demandé quelconque permission à mon supérieur direct. Le colonel de Logue Town du moment avait bien trop peur de mon Vice-amiral de père pour essayer de me chercher des noises. Du coup, j’avais plutôt une certaine autonomie vis-à-vis de lui, moi qui n’était pourtant que simple lieutenant dans le temps. C’qui me permit alors de prendre la mer et de me diriger à toute vitesse vers l’île où se déroulait tout ce qui m’avait été donné d’apprendre par le plus grands des hasards. C’est après trois jours de navigation que nous arrivâmes au lieu fatidique lors d’une journée assez chaude. Et quelle ne fut pas ma colère d’apercevoir par le biais d’une longue vue, que tout ceci n’était que pure vérité…

    • ÉVITEZ AU MAXIMUM DE TOUCHER LA CIBLE, MAIS BOMBARDEZ MOI CES BÂTARDS !!!!

    C’est d’une voix de stentor que j’avais soudainement donné mon premier ordre, tout en pointant un index inquisiteur vers ce qui semblait être de petites constructions de fortunes tout près de la plage. Automatiquement, le premier boulet siffla suite à la détonation assourdissante du canon placé en dessous de la proue. Pour la première fois en cinq ans, le projectile ne visait pas la jeune fille mais filait droit vers l’une des baraques de ses bourreaux qu’il détruisit instantanément. Les esclavagistes du coin s’affolèrent et sortirent de leurs tanières, histoire de voir ce qui s’passait. Et quelle ne fut leur surprise de voir un bateau marine qui avançait vers l’île. Alors qu’ils voulurent réagir en s’armant et en faisant sortir des canons, le deuxième boulet s’en suivit avant démolir un autre taudis. Et cette fois là, c’fut la débandade totale. Un sauve qui peut. Si la plupart commençaient à s’enfoncer dans l’île, les plus téméraires eux, restaient sur les berges et s’armaient avant de tirer sur l’embarcation. L’un d’eux réussit à me faire une jolie balafre sur la joue gauche, mais l’attaque ne me décourageait en rien et bien au contraire même. Alors qu’un des asservisseurs avait réussit à atteindre la jeune fille qu’il se mit à détacher prestement, une balle l’atteint impitoyablement au front avant qu’il ne tombe au sol suite à un petit vol plané. Mon sniper Sarkozyzy faisait mouche, même de loin. Sans doute qu’il aurait été capable d’atteindre la fille si nous nous prêtions au jeu. Pour les plus courageux d’entre les bandits, c’en était trop. Ce pourquoi ils s’avancèrent en grand nombre vers le rivage, armés jusqu’aux dents, nous attendant de pieds fermes !

    • VENEZ VOUS BATTRE SI VOUS AVEZ DES COUILLES !!

    Malgré la brise maritime effective et l’agitation des vagues de la mer particulièrement houleuse ce jour là, mes hommes et moi entendirent les mots de l’homme qui avait eu assez de cran pour parler. A court de boulets de canons et proche de l’île, c’est ainsi que nous descendîmes du navire en foulant pour la première fois les terres de ces îles. L’eau nous arrivaient jusqu’aux genoux. En bon chef de file, j’étais arrêté devant toute ma troupe composé d’une trentaine d’hommes tout aussi prêts à en découdre. Malgré ma joue qui saignait abondamment suite à cause de la balle qui m’avait frôlé, j’souriais à l’assemblée qui se tenait devant moi en dégainant mon meitou et le posant sur l’une de mes épaules musclées. Mon manteau d’officier voletait derrière moi c’qui me donnait un plus niveau charisme. L’tout avec ma coiffure punk, j’en imposais grave. Quoiqu’on n’était pas vraiment là pour faire mes éloges. Car mes prunelles vertes, tel le célèbre Mihawk étaient complètement plantés sur ces horribles forbans qui commençaient à craindre le combat. Ces connards avaient beau faire du trafic d’hommes, ils ne participaient presque jamais à des batailles. L’un des nos adversaires avaient fini par détacher la jeune fille et commençait à s’enfoncer dans l’île escorté par quatre ou cinq hommes. Sans doute le chef de tous ces connards. Lorsqu’ils furent bien loin de nous, l’un de ses larbins nous demanda violemment ce qu’on cherchait ici. Question bien idiote comme je les aime…

    • Hééééé ? T’es sérieux quand tu nous demandes ça ?

    Mon arrogance suffit à énerver le mec qui s’élança rapidement vers moi, mais qui reçut une balle en plein cœur sans que je ne bouge le moindre pouce. Décidément, Sarkozyzy n’était pas d’humeur aujourd’hui…

    Et cette seule balle suffit à déclencher le début d’un long combat.
      À chacune des apparitions des voiles blanches à l'horizon, le campement tout entier se crispait d'appréhensions et les hommes déglutissaient abondamment leurs craintes refoulées. Ils avaient peur, certes, de se faire prendre pour cibles. Mais à raison d'une visite de navires de la marine une fois tous les deux mois environs avaient suffi à apaiser leurs tensions et c'était leurs sourires qui se tendait sur leurs visages, pour certains malgré tout, crispé, redoutant une attaque qui leur serait fatale, à eux qui ne savaient pas se battre. Ces réactions firent grincer des dents, la fleur prisonnière, seule solution pour évacuer la colère envers ces hommes.

      Puis, un coup de semonce. Qui fit tomber toutes les grimaces. Qui écroula la moitié du camp de fortune. Déjà bien loin du coup de semonce ordinaire. Puis, un deuxième boulet, qui siffle violemment aux oreilles de Rachel comme les trompettes de l'apocalypse avant d'engloutir une nouvelle partie du campement, et avec lui quelques hommes démunis. La petit fleur aussi perdait sa voix. Elle aurait pu hurler des mots bien sentis à ces fuyards sans foi ni lois, ou remercier le ciel de lui venir en aide. Mais soudain, à la place de tout ça, ses jambes cédèrent sous son poids. Elle était pendue par les poignets, tiraillant ses blessures irritées et faisant craquer ses os fragilisés. Elle ne sentit pas la morsure de la balle dans sa poitrine. Elle observait la scène qui se déroulait devant ses yeux. Impuissante, ébahie. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle voyait. Chaque seconde qui passait marquait un peu plus la cuisante défaite que le camp s’apprêtait à encaisser. Puis, soudain, un homme à ses côtés tentait de la libérer. Elle lui lança un regard vide, perdu, puis il s'écroula avant de la détonation de résonne aux oreilles de Rachel.

      Ses yeux s'écarquillèrent. Son visage se tordit entre plusieurs émotions contradictoires. Elle eut un haut le cœur puis vomit son maigre repas prédigéré du matin. Le retour en force de l'espoir lui noua l'estomac, lui comprima la poitrine, lui irrita la gorge comme même le sel ne pouvait le faire et libéra de nouvelles vallées de larmes. Elle suffoqua, le regard rivé sur ces marins qui descendaient à terre. Et alors qu'un sanglot mourrait dans sa gorge, une pensée lui traversa l'esprit comme un mousquet à bout portant, lui faisant tourner de l’œil.

    °Il a volé la balle qui m'aurait libérée...°


    *****


    -Mais pourquoi on fuit ?
    -T'en a d'autres des comme ça ?
    -Je veux dire, pourquoi on ne les piège pas comme les autres ?
    -Parce qu'on ne peux pas toucher au fils de Kuzan.
    -Kazan, non ?
    -Kaza-kuzan tant que tu y es !
    -Le fils du vice-amiral quoi !
    -Ahhhhh...
    -On file vers le bateau de l'autre côté et on se tire à la révolutionnaire.
    -Et si on nous file au train, ce qui est le cas ?
    -Bon... Betrav', tu nous couvres.
    -Pourquoi moi ???
    -Ce'lri, tu vas l'aider.
    °Grossièretés°

      Transportée comme n'importe quelle marchandise sans importance, une branche d'arbre repoussée sur sa poitrine blessée la réveille en sursaut. Par pur réflexe, elle se tortille pour se dégager de la poigne d'un petit homme qui la portait comme si elle ne pesait rien. Une simple de ses pichenettes lui coupe littéralement le souffle. Et elle reste tranquille le temps de le retrouver. Devant ses yeux embués de larmes dont l'origine reste inconnue (entre la pichenette, la joie, les peines accumulées et l'espoir, le choix est compliqué), des couleurs filent, à dominance vertes, alors qu'ils traversent au pas de courses les dix lieues qui les sépare de la rive opposée. Dix lieues de douce forêt trop propre et ordonnée comme s'il avait s'agit du jardin de Winchester.

      Puis, jaillissant de nulle part, un pic rocheux à la pierre rugueuse, envahie par la mousse, se dressa vers la cime des arbres. Il attira l'attention de Rachel deux secondes, avant que le petit groupe de cinq ne le contourne. Là, les dénommés Ce'lri et Betrav' firent volte face, à contrecœur, prêts à offrir au sous-chef la possibilités de prendre ses jambes à son coup. Deux rangées d'arbres plus loin, ils disparurent à la vue de la jeune fille. Et elle se surprit à prier la Grande Gardienne de l'Autre Monde de ne pas l'accueillir encore sur son territoire de Mort.

      Elle voulait encore vivre.

      Que ces marins lui viennent en aide !

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      J’avais bien vu qu’ils embarquaient la fille. Et personnellement, ça m’chauffait vraiment. Deux bonnes raisons me poussaient à livrer bataille contre ces malades : La première était de mettre ces connards sous les verrous ou hors d’état de nuire. La deuxième raison était de sauver cette adolescente qui n’avait pas demandé à vivre cet enfer. D’ailleurs, j’me demandais bien comment elle avait pu tenir toutes ces années comme ça. Certains auraient tenté de se suicider depuis longtemps. D’autres seraient même morts à l’heure qu’il est. Cependant, elle avait réussit à tenir tant bien que mal et ça, j’admirais grave ! C’est vrai que j’n’étais jamais vraiment à l’aise avec les adolescents, mais j’allais faire une exception cette fois-ci. L’temps est venu pour qu’elle retrouve le bonheur, et le vrai. Et ce bonheur passait par sa délivrance. Comme un acharné donc, je donnais des coups par ci et par là, me débarrassant sans mal des adversaires qui osaient m’attaquer. Et ce ne fut que lorsque j’eus tranché le bras d’un cinquième ennemi qui tomba au sol avant d’hurler de douleur, que j’me mis illico presto à courir en direction du centre de l’île. Ces bâtards cherchaient à s’enfuir très loin d’ici, c’était bien trop évident à mes yeux. Mais il n’était pas question pour moi de les laisser s’échapper après ce qu’ils avaient fait. Surtout qu’avec eux, il y avait la jeune fille…

      La végétation était plutôt dense sur cette île. Entre les hautes herbes, les grosses racines de vieux arbres et les ronces qui poussaient un peu partout, difficile de progresser correctement. Néanmoins, ces obstacles naturels ne me décourageaient pas et même loin de là. J’courais comme un dératé sur le sentier mal déblayé que j’empruntais. Ce tracé avait également du servir aux forbans. Sur mon chemin, j’m’attelai même à couper tout c’qui était susceptible de me ralentir un temps soi peu. Les arbres semblaient vouloir me retenir dans cette brousse avec leurs branches gigantesques et difformes, mais je les évitai avec l’habilité d’un vrai saltimbanque qui improvisait des pirouettes plus folles les unes que les autres. A un moment, lors d’un saut périlleux pour passer un arbre complètement couché sur mon trajet, j’crus même rompre mon cou, mais une bonne roulade et la course reprenait de plus belle. Un phacochère qui passait par là me montra soudainement ses grosses dents noires, signe même qu’il s’apprêtait à vouloir me poursuivre et me mordre, mais lorsque j’eus à lécher la lame de mon meitou d’une mine presque sadique, celui-ci commença à prendre la fuite devant moi. On aurait même pu croire que j’le poursuivais pour en faire mon repas vu l’épaisse poussière que je laissais derrière moi, mais tel n’était pas vraiment le cas. En fait, il ne m’intéressait même pas…

      • Dégageeeeeeee !!!!!

      Un puissant coup d’pied dans son cul envoya l’animal valser à plusieurs mètres devant moi. Et sans que je ne le sache, le phacochère partit retomber avec véhémence sur l’un des sbires du Chef des esclavagistes, j’ai nommé Ce'lri ! D’entre les deux hommes restants, c’était surement le plus mince, le plus grand et le plus faible. Betrav' sursauta et ses yeux sortirent de leurs orbites lorsqu’il vit l’animal atterrir sur son collègue. Lui, c’était l’gros tas de graisses. Il regarda pendant quelques instants son binôme hors jeu d’un air grave, bouche ouverte, avant d’avoir l’ouïe d’un vacarme assourdissant et alarmant. Légèrement inquiet, celui-ci se retourna devant lui avant d’adopter une position de combat. La grosse goutte de sueur qui suintait le long de sa tempe gauche, indiquait oh combien il était grave angoissé ! L’fils d’un vice-amiral ? Et si le chef les avait foutus dans une grosse merde ? A bien y réfléchir, c’était lui le plus fort du groupe ! C’était lui le médiateur, généralement ! Pourquoi fuyait-il ? Merde !! Pas le temps de réfléchir qu’une grande ombre se profilait à travers l’épaisse couche de poussière derrière. Sans se poser trop de questions, le brave Betrav’ fonça à vive allure, droit devant, dans le but de charger le nouvel arrivant qu’il distinguait mal dans toute cette poussière ! Peu importe qui c’était ! Les comptes, on les demanderait plus tard.

      • BOOUUUUUGGGGEEEEEEE !!!!

      Malheureusement pour lui, j’étais tellement enragé dans ma course folle que j’enflammai son crane chauve d’un bon coup de pied ce qui l’envoya bouler très loin de moi. Juste du menu fretin tout ça. C’était ça que de vouloir provoquer en duel un Fenyang en pleine course. J’me surpris de faire des merveilles aujourd’hui. Sans doute parce que la vie d’une innocente était en jeu et que mon devoir me galvanisait à accentuer ma cadence déjà effrénée. En tout cas, personne ne m’arrêterait ! Pas tant que j’n’aurais rattrapé ce connard et récupérer la jeune fille ! C’est cela qu’on appelait la force de la jeunesse ! Parce que pour être fougueux et assez colérique dans ce genre de cas j’l’étais vraiment ! D’ailleurs, j’avais plutôt une mine froissée, ponctuée par mes dents serrés et les nerfs qui naissaient un peu partout sur mes tempes. Ça allait barder moi j’dis. Et alors que j’étais à fond dans ma course, mon escargophone portatif sonna. J’hésitai à le décrocher mais j’finis tout de même par le faire, avant d’entendre une bonne nouvelle : « Salem ! L’un des bandits que nous avons neutralisés a avoué qu’ils ont un bateau tout au nord de l’île. On va faire le tour du coin avec l’Old Timer et le couler à l’aide des canons ! Après avoir fouillé les cales, il s’trouve qu’il nous reste une caisse pleine de boulets ! » « Très bien ! Faites comme ça ! D’ailleurs, je… LE VOILAAAAAA !!! » Keutcha ! J’avais automatiquement coupé la liaison en apercevant de loin, le mec que je souhaitais rattraper. Et comme je l’avais pressenti, c’était lui avait la fille...

      • BATAAAAAARD !!! ARRÊTES TOI ET RENDS MOI LA FIIIILLLLLEEEEEEEE !!!!

      J’avais tellement beuglé que les oiseaux des environs, poussèrent des cris sinistres avant de s’échapper des feuillages pour regagner le ciel en grand nombre. J’occasionnai toujours autant de poussière derrière moi, tout en fonçant comme une flèche vers ma cible à portée de vue ! Plus questions de le lâcher d’une semelle, ce fils de pute ! Il allait morfler grave. De plus ma présence signifiait un peu qu’il n’avait plus tellement de chances de pouvoir embarquer tranquillement avant de pouvoir s’enfuir ! « RENDS-LA MOOOOOIIIIIII !!!!!! » L’écho propagea ma voix encore plus loin, de sorte qu’ils devaient sans doute m’avoir entendu. Sans compter que j’engendrai toujours un tumulte qui faisait fuir les petits animaux à proximité du nouveau sentier on ne peut plus dégagé que le précédent. En parlant du précédent chemin, celui-ci avait littéralement déchiqueté mon jean, tant et si bien que j’avais plusieurs petites estafilades au niveau des jambes et des cuisses. Mais c’était vraiment le dernier de mes soucis. C’est dans l’optique de l’arrêter que je sortis un petit colt que je pointai devant moi. Je tirai deux trois coup de feu, mais à part une balle qui traça un chemin au beau milieu de sa chevelure, quedal ! J’faisais chou blanc ! Mais j’ne lâchais point l’affaire ! Puisque je réduisais considérablement l’écart au fur et à mesure que les secondes s’égrainaient… Au point où il ne restait bientôt plus qu’une dizaine de mètres entre nous…


      [Joli ton new vava *___*]
        Elle avait plus conscience des animaux qui détalaient atour d'elle que des deux hommes qui la portaient et qui se disputaient la faute de la situation. Ici un écureuil volant, là une plante carnivore ; sa poitrine la lançait par arcs brûlants. Selon celui qui la portait et qu'elle ne voyait pas, le pot de vin de leur chef à la marine n'était pas assez gros. Le deuxième, qu'elle voyait flou, répartissait que la faute étai due au fait qu'ils avaient montés cette attraction. Rachel était bien d'accord avec cette affirmation, mais, si elle voulut le dire, rien de plus qu'un gargouillis parvint à franchir ses lèvres. Elle était transportée sans douceur, comme une toile roulée, mais si la douleur lui scellait la bouche, elle l'accompagnait depuis maintenant quelques années ; elle cherchait juste à émerger de ce nid de coton qui l'entourait. Un bruissement d'ailes, le chant d'un grillon, le vent dans les arbres... un cri au loin ; ou tout proche. On lui courait après. Ses yeux verts firent le point sur les couleurs qui filaient autour d'elle. Un lion sans dents avec des oreilles de lapin rugit à une extrémité de son champ de vision et ils tournèrent derrière un gros baobab puis sautèrent dans un ravin qui les dissimulait, une balle sifflant au-dessus de leurs têtes. Il était certain qu'ils connaissaient mieux la forêt que leur poursuivant. Il allait avoir du mal à les retrouver s'il décidaient du contraire... Sur la falaise de l'autre coté, par contre...

        Notre jeune fille, les cheveux abimés lui tombant sur le visage, déglutit, la gorge sèche. Elle n'arrivait pas à savoir si le grand homme qui était sur ses talons était un allié, ou un ennemi. Voulait-elle qu'il la rattrape ? Une larme roula fugacement sur ses joues déjà sillonnées Elle ne savait pas. Si c'était un ennemi, au moins elle trouverait la mort tant attendue, tant réclamée, tant priée. Si c'était un allié...
        Un sanglot la secoua brusquement comme elle s'étouffait. L'épaule de celui qui la portait tressauta pour la remettre d'aplomb, lui arrachant un gémissent de douleur en plus, lui attirant une réplique ben sentie. Il avait d'autres chats à fouetter et se moquait de la souffrance de son otage.

      -Mais lâchez-moi...
      -Une fois sur notre barque de sauvegarde uniquement...
      -Traînez pas, il se rapproche !
      -Mais ça risque d'être à la flotte si tu ne la ferme pas !

        Tentant... S'il n'y avait pas eu cette infime possibilité, cet espoir qui la gardait éveillée et alerte. Rachel regarda à travers le rideau de ses cheveux sur leurs traces, prête à voir surgir leur poursuivant. Qui les rattrapait si elle se fiait aux bruits de course. Et puis ils débouchèrent sur une falaise. Ils venaient de franchir le talus de chaque côté du ravin et de jaillir à la lumière vive et pleine, au soleil qui était devenu le pire bourreau de Rachel. Elle se protégea le visage, les yeux, et de suite, l'odeur d'iode fit son chemin jusqu'à ses narines et à nouveau, elle se détourna vers l'orée du bois. Les deux hommes voulaient plonger, malgré une jeune fille blessée sur leurs épaules. Une petite embarcation à une voile était cachée dans une trouée dans les rochers à bas de falaise. Ils y seraient en trois secondes. Rachel ferma les yeux avec force alors que chacun prenait son élan pour sauter. Deux secondes. Ils commencèrent à courir. Dans son dos, Rachel entendit une branche craquer. C'était sa dernière chance. Une seconde. Avec tout la volonté qu'elle préservait, et dans un cri teinté de désespoir, elle se redressa, saisissant le crâne de son porteur, elle le fit pivoter avec toute la force que son corps meurtri lui permit. Surpris, ne voyant plus sa route et la falaise à sauter, il se stoppa brusquement, trébuchant. Il s'écroula. Son coéquipier s'arrêta dans un dérapage, Rachel tomba au sol, le souffle coupé, et leur poursuivant apparut juste devant eux.


      [Pas très bon, mais j'ai pas grand chose à dire. =)]
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        J’avais enfin réussi à les rattraper non sans m’épuiser quelque peu. Ces cons m’avaient fait perdre haleine, tant et si bien que je respirais bruyamment, l’corps plein de sueurs. J’avais serré mes dents et j’observai férocement celui qui était toujours debout. Semblerait que l’autre ait perdu connaissance après sa chute. Vu comment il était inerte, j’ne pouvais qu’avoir cette supposition en tête. Mais toujours est-il que j’allais rester sur mes gardes. On n’est jamais trop prudent avec de tels forbans ! J’risquai un regard vers la jeune fille avant d’avoir un sourire au coin des lèvres. Elle était mal en point, mais saine et sauve. Du moins pour le moment. Il ne restait plus qu’à battre ces zigotos et à la prendre avec moi. Mais la tâche allait s’avérer très difficile. En effet, j’avais été beaucoup touché au niveau des jambes-cuisses, et j’avais énormément de mal à reprendre mon souffle à cause d’un point de côté très persistant. Ça faisait un mal de chien ce genre de douleurs ! Vu de cet angle, autant dire que j’étais en mauvaise posture. Entre mon essoufflement et mon jean imbibé de mon sang, clair que je n’affichais pas une image reluisante d’un sauveur ou d’un lieutenant de la prestigieuse marine. Et que je semblais plus vulnérable jamais. Il n’y avait qu’à voir le sourire ébauché par mon premier adversaire pour le comprendre. Cependant…

        • T’es le premier à mourir, avais-je dit en pointant ma lame vers le plus grand, donc le chef de cet îlot…

        • Heiiiin ? Mort ? Tu t’es vu d’a… ?

        Mais à peine voulait-il terminer sa phrase que je courrai vers lui comme un guépard. Celui-ci en me voyant arriver dangereusement, dégaina son épée et se rua également vers moi. La confrontation put commencer. Les coups commencèrent à pleuvoir sans que personne ne puisse prendre l’ascendant sur son ennemi dès les premiers instants. J’devais avouer qu’il était très bon. J’étais tombé sur un adversaire de taille. Lorsque nos lames s’entrechoquèrent une énième fois suite à des jeux d’jambes, j’eus l’idée d’utiliser mon pied gauche pour le lui enfoncer dans la hanche ; mais l’homme fut plus rapide que moi et m’assena un bon coup d‘boule. Une vivace douleur m’parcourut tout le crane avant que je ne perde pied, les yeux vitreux et la bouche béante. Non content de cette attaque déjà mémorable, l’chef des lieux taillada mon épaule gauche lors de ma chute, et m’envoya bouler suite à un coup d’pied bien placé dans l’ventre. J’roulai au sol plusieurs fois, jusqu’à dépasser le bord de la falaise. L’chef se mit aussi à rire froidement. Pour lui, j’m’étais fracassé la tête sur l’un des nombreux rochers au bas de la falaise, en tombant dans le vide. Il croyait à ma mort dur comme fer. Mais ce n’est que lorsqu’il vint se rendre compte des éventuels dégâts qu’il vit avec horreur ma main agrippée à une grosse pierre…

        • Impossible !!!!

        • Va en enfer !

        De ma main de libre, j’tirai d’un coup sec le pied le plus proche de mon ennemi, avant d’le déséquilibrer. Celui-ci poussa un hurlement et passa par-dessus bord avant de finir sa course de la même manière dont il espérait m’voir mourir : La tête écrabouillé sur les roches. J’me risquai de regarder en bas avant de voir le cadavre et son sang se rependre rapidement sur la paroi rocheuse. Si la hauteur était moyenne et permettait des sauts depuis là haut, il n’en demeurait pas moins qu’une mauvaise réception pouvait vous facilement coûter la vie. C’est c’qui avait failli m’arriver si j’ne m’étais pas bien rattrapé à la toute dernière seconde dans un élan de conscience. J’avais également serré mon sabre entre mes dents, afin d’avoir une main libre, une main salvatrice. Maintenant que je m’étais débarrassé d’un, il ne me restait plus qu’à aller m’occuper de l’autre. Mais encore fallait-il que je m’en sorte de mon pétrin. C’qui ne fut pas une mince affaire. J’fis tout d’même l’effort de me hisser là haut en puisant dans mes réserves, avant de soupirer une fois à plat ventre au le sol. Mon cœur battait à la chamade. J’venais d’échapper in-extrémis à la mort. Alors que je croyais être tiré d’affaire, j’vis devant moi l’plus court, l’plus lâche, l’plus faible donc, qui avait attrapé la jeune fille en la menaçant d’un coutelas sous la gorge… Et tout ceci sous un air apeuré…

        • BOUGES PAS OU JE LA TUE !!!

        Qu’il me dit en me voyant ramper à même le sol, d’un ton larmoyant, presque pleurnichard. C’qui m’fit sourire même si j’étais un peu mal en point à partir de rien du tout. Au moins, j’avais l’avantage psychologique et c’était déjà ça. Avec tous les efforts du monde, j’me relevai sur mes deux pieds et leur fit face. Que faire maintenant ? Bonne question qui méritait réflexion. Même si sur le moment, je n’en n’avais pas vraiment le temps. Fallait de l’improvisation. Procédé pas forcement glorieux j’dois l’avouer. Même s’il semblerait que je n’avais pas le choix. J’me mis soudainement à marcher lentement vers eux. Comme ça. Sans crier gare. Mon visage était vide et j’avançai avec une pointe d’insouciance. Le ravisseur de l’adolescente commençait à trembler nerveusement sur lui-même avant de me crier d’m’arrêter, sans quoi, il tuerait la fille. M’jouant au sourd, j’tournoyai mon épée dans ma main comme si de rien était en continuant de progresser vers eux. J’avais même réduit la distance qui nous séparait de moitié. Ce ne fut que lorsqu’il leva sa main haut dans le ciel en hurlant de rage comme son compagnon de tout à l’heure que je dégainai rapidement mon petit colt. L’coup d’feu partit tout seul. L’temps se figea. J’avais écarquillé mes yeux en regardant la scène d’un air d’effroi. Car pour la première fois de mon existence… Et p’être pour ma dernière fois, j’venais d’atteindre ma cible sans fautes…

        Un bruissement d’ailes s’fit entendre après le coup de feu tiré et l’on vit d’autres oiseaux apeurés, gagner le ciel. L’corps de l’agresseur eut un dernier spasme avant de tomber lourdement derrière la jeune fille. J’portai un regard surpris à mon colt, n’croyant pas à mon exploit… C’était comme si la balle était partie d’elle-même… C’était comme si mon corps avait réagi par pur reflexe. C’qui m’étonna vu ma nullité déplorable en matière de maniement d’armes à feu. J’finis par lâcher mon revolver au sol avant de m’avancer lentement vers la petite toute perdue. Il n’y avait plus qu’elle et moi. Rien que nous deux. Peu à peu, mon visage s’éclaircit et j’eus un sourire. Affable, bienveillant. Mon intention n’était pas de la brusquer mais plutôt de la rassurer, la tranquilliser. Ce pourquoi je m’approchai d’elle avec précautions jusqu’à arriver à ses côtés, la surplombant de mon immense taille. Malgré ma fatigue flagrante et mes blessures qui n’étaient rien comparé à ce qu’elle avait vécu, j’continuais à sourire sous la brise maritime qui ébouriffait nos chevelures respectives. En quelques instants seulement, j’venais de réaliser quelque chose d’incroyable. Et j’le voyais à travers les prunelles de la brune semblables aux miennes. Instinctivement et en silence, je passais mes bras autour d’elle avant de la serrer comme il faut contre moi, lui procurant toute ma chaleur et ma douceur. L’cauchemar prenait fin…

        • C’est fini. Tout est fini…
          Tout ce passe vite. Elle n'a pas le loisir d'observer la scène. Elle ne peux de toute façon pas la voir. Elle a le regard troublé par les larmes qu'elle-même ne comprend pas. Joue contre le sol, l'herbe et la terre lui caressent la peau abimée. Sèche. Douloureuse. Les sanglots se sont depuis longtemps étouffés dans sa gorge et ses poings se serrent convulsivement contre sa poitrine qu'elle sent exploser.

          Le matin même, elle voulait encore mourir. Et là, allongée à côté d'un homme gigantesque, tout de bleu et de blanc qui la prend dans ses bras, elle se sent perdue. Les compteurs sont remis à zéro. C'est le grand bouleversement. Dans le ciel, les nuages s'effilochent et, aussi blanc qu'une colombe, disparaissent à l'horizon. Elle sent la musculature contre laquelle elle repose et se laisse bercer. Dans sa poitrine, la balle de mousquet ne refrène plus les sanglots et c'est maintenant en silence qu'elle pleure contre le torse écorché de l'Homme. Aux cheveux en bataille. Aux yeux verts. Comme les siens. Et baignés de larmes, la fureur du soleil s'y reflétait avec toute la passion qu'elle ne comprenait pas. Ainsi transportée, douloureusement fourbue, elle comprit également que sa poitrine allait exploser. Elle renaissait. Elle inspirait à grande bouffées l'air empli de soulagement, d'espoir, et de plénitude à s'en brûler les poumons. Un nouvel air. Une renaissance.

          La forêt, elle ne la vit pas passer et très vite, dans un état près de l'évanouissement, ils eurent franchi l'orée des arbres, débouchant sur la plage maculée de noir et de brûlures. Un camp en ruine, marins, cadavres et prisonniers s'y mêlaient. Le navire ; la sortie ; l'arche. Il était là également. Rachel voyait tout ce spectacle d'un regard éteint, comme si elle en avait à peine conscience. Comme si ce n'était qu'un rêve. Et devant eux, aussi lumineuse que l'être dans lequel elle reposait, une grande femme leur faisait face. Un corps parfait qui éblouit littéralement Rachel. Une magnifique femme aux cheveux blonds, encadrée de trois hommes d'armes. Il y a aussi des hommes autour de Rachel et de son sauveur, mais elle ne les remarque pas. Depuis quand sont-ils là ? Qu'importe. Eux vont vers cette femme resplendissante.

          A moins que ce ne soit elle qui vienne vers eux... Elle aimerait se frotter les yeux, mais son corps ne répond plus. Elle est dans du coton. Alors lorsque que la femme est tout près de lui et d'elle, c'est à peine si elle a conscience de la gifle, de son air renfrognée, et du changement de bras. C'est d'ailleurs durant cette passation du flambeau, des bras forts et courageux aux bras doux et attentionnés, que Rachel perdra finalement pied avec la réalité. C'est à bord du navire qu'elle fut transportée par la femme Fenyang. Là où elle fut soignée par cette même femme. Et à ce bord qu'elle fera ses premiers pas dans sa nouvelle vie.

          Sa Renaissance avec les Fenyang.

        • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
        • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700