Le Deal du moment :
TV LED 32” Continental Edison CELED32SAHD24B3
Voir le deal
139.99 €

Le pingouin sauve la banquise

Les bâtiments du port défilent devant mes yeux écarquillés, vagues tâches de couleur que j'ai bien du mal à reconnaitre vu que je suis entrain de voler à Mach2 dans les cieux du Royaume de Bliss. Enfin les cieux...disons à une poignée de mètres du sol. Vous trouvez que c'est "mieux" ? Vous avez tort. A deux mètres du plancher des vaches vous risquez d'entrer en collision avec des grues en métal massif, de traverser d'énormes caisses en bois et même de semer la panique dans un troupeau de dindons. Je défie quiconque de faire ça à 10.000 mètres d'altitude. Entre autre parce que les dindons ça vole pas (ni les caisses ou les grues d'ailleurs). Je suis donc une trajectoire rectiligne au dessus du port, la corde reliée à la flèche géante toujours enroulée autours de ma jambe droite. Une grosse grue jaune se dressa soudainement devant moi, et c'est par pur chance que je suis passée à travers l'enchevêtrement métallique sans perdre un membre ou deux. J'ai crié. Après il y a eu la pyramide de caisses entreposées sur le quai, obstacle insignifiant pour le projectile qui me servait bien malgré lui de moyen de transport. Nous avons traversé cet amas de caisse comme si c'était une vulgaire motte de beurre et nous une balle de fusil, émergeant ensuite de l'autre côté de la pyramide dans un geyser de copeaux de bois, le tas de caisse s'écroulant comme un chateau de carte derrière nous dans un boucan rappelant un tremblement de terre. J'ai crié. Fort.

Et puis évidemment il y a eu la horde de dindons, toute en plumes et en glouglou. Celui là je ne l'ai pas du tout vu arrivé, et je pense que l'inverse est tout aussi vrai. On aurait dit que quelqu'un voulait jouer à la balle au prisonnier avec moi, avec ces poulets disgracieux en guise de balles balançées à pleine vitesse. C'est faut bien sûr: c'est moi qui leur fonce dessus. Mais de mon point de vue c'est eux qui m'ont agressée ! Je subis une averse de plumes et de griffes, et fatalement une de ces bestioles m'atterit dans les cheveux, et je peux dire qu'avoir un gallinacé paniqué au niveau de visage c'est VRAIMENT la pire chose qu'il peut vous arriver. Bon... ça et le mur. La flèche que j'avais accidentellement tiré avec la baliste n'avait pas l'option pilotage manuel. Donc lorsque j'ai vu ce grand mur de brique rouges j'ai su que ça allait faire vachement mal. Puis, alors que l'obstacle se rapprochait j'ai vu que j'allais en fait percuter une fenêtre. Peut-être pas si mal que ça finalement, en négociant bien l'atterrisage. Et finalement j'ai remarqué une forme humaine derrière la fenêtre, avant que mon regard excercé n'identifie l'uniforme d'une personne assise derrière un bureau couvert de piles de papiers. C'est marrant comme le temps défile très lentement dans ces cas là, comme si l'univers entier ralentissait en montrant ta destination du doigt: "tu vois le truc là bas ? Ben tu vas vraiment déguster hahaha". Quel enfoiré.

Le monde reprit sa vitesse normale.

Ayayayayayayayayayayayayaïe !

La fenêtre du bureau se brisa en milles morceaux lorsqu'un projectile géant traversa le bureau et se planta dans le mur d'en face. Je le suivis dans son élan (comme si j'avais le choix) et je jaillit en hurlant par la fenêtre brisée, balayant au passage les piles de documents posés sur le bureau telle une serpillière humaine. Celui-ci n'avait sans doute jamais été aussi brillant. La gravité étant ce qu'elle est je suis ensuite tombée sur un tapis, sur lequel j'ai ensuite rebondit avant de m'écraser sur ce qui devait être le repas du propriétaire de ce bureau.

Je me retrouve une pomme en bouche, à quatre patte sur un plateau d'argent sur lequel était censé se trouvé un chocon grillé. Allez savoir pourquoi la garniture de salade est toujours là. Encore sonnée par mon baptème de l'air j'ai cligné des yeux. Plusieurs fois. Puis mon cerveau se remit en marche.

Trouver quelque chose. Vite. Pas laisser le temps à l'aut' type de penser. Un truc intelligent. Plausible. Une bonne grosse excuse qui marcherait à tout les coups...

J'ai recraché la pomme

J'peux tout vous expliquer...

Tow...




Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:29, édité 1 fois
      Bon ok.
      Les marines de North Blue, ce sont de gros emmerdeurs, ça c’est clair. On m’le disait souvent ce que j’avais tendance à ne pas croire, mais c’était depuis plus de deux heures confirmé dans mon esprit. Les marines de North Blue, ce sont de purs emmerdeurs. Ni plus ni moins. Et je ne me revoyais plus atterrir dans ce royaume paumé, oh que non ! Ma présence ici s’expliquait par le simple fait qu’il me fallait escorter un ingénieur naval du coin pour aider à la construction du Léviathan dans ma ville. Pourquoi avais-je fait le choix de venir ici chercher un ingénieur ? Parce que tout d’abord, l’homme que je sollicitais était un vieil ami à moi qui avait même travaillé à Water Seven. C’est vous dire comment il était doué ! Parce qu’ensuite, Water Seven, c’est loin, c’est sur Grand Line et natif de ce coin, j’pouvais assurer à quiconque que c’était pas une partie de plaisir de voguer là bas. L’plan était donc mort et voilà que je me retrouvais à débarquer dans le royaume de Bliss. J’sais même pas comment les marines locaux ont su que j’faisais mon arrivée, mais à peine avais-je foulé le sol du port de ce putain de royaume qu’un groupe de matelots tous joyeux couraient vers nous… Ouais ouais… C’est toujours flatteur de se faire accueillir de la sorte, mais la simple vue de moult marines qui se ruaient vers moi comme des chiens affamés, m’avait donné un mauvais pressentiment. Et comme je l’avais si bien pressenti, j’étais vraiment pas sortit de l’auberge, vous voyez…

      Sans que je ne demande quoi que ce soit, les soldats qui étaient venus m’accueillir m’emmenèrent directement à la division de la 54eme division. Bon, là encore, c’était pas pour me faire chier vu que c’était dans mes intentions ; mais ce n’est que lorsque je fus bien installé dans ladite base que le colonel du coin me confia son problème. J’avais voulu ne pas l’écouter et prendre mes jambes à mon cou sachant qu’il me demanderait un service qui ne ferait que m’énerver, mais son ton pleurnichard avait fini par me rendre mou. J’pouvais décemment pas refuser de lui prêter une oreille attentive, ce que je fis alors. Et il y avait de quoi pleurnicher, j’vous jure… Sa femme avait accouché et monsieur voulait prendre la route d’une île voisine pour aller la rejoindre et participer à l’immense bonheur familial. Seulement, l’arrivée d’un gouvernemental était imminente. Celui-ci devait récupérer un je sais pas quoi qui devait lui permettre de prendre le contrôle d’un monstre encore plus gigantesque qu’un chacalot, patrimoines national du royaume d’Arabasta. Une tortue il me semble bien. Mwouais. Pour alourdir ses mots déjà convaincants, le colonel se mit à pleurer sur moi… Comme si j’avais besoin de ça. Les gens de North, ce sont vraiment des chieurs quoi. Je soupirais avant de lui donner mon feu vert… ‘Façon, une semaine ici, c’était pas vraiment la mort et ça m’donnerait l’occasion de convaincre mon ami d’me suivre à Shell-Town… Ce que je me suis dit.

      Et voilà que trois jours passèrent. L’royaume n’était pas si mal, mais je préférais de loin la ville dont j’avais la charge. Ici, les maisons closes se faisaient rares pour ne pas dire quasi-inexistantes. C’était par contre rempli de bordels dégueulasses ce qui était dommage. Parce qu’un colonel qui s’aventurait dans des bordels, ça faisait un peu tâche quand même. J’avais malgré tout réussi à me faire deux trois maitresses en un rien de temps avant de me les taper convenablement… Genre lot de consolations. Parallèlement, il me fallait diriger un peu la base, tâche que je laissais volontiers au lieutenant-colonel du coin qui s’y donna à cœur joie laissant parfois échapper de sa bouche qu’il voulait une « promotion » et ce de manière inconsciente. J’me demandais s’il n’aurait un jour pas essayé de tuer son colonel pour prendre sa place. Enfin… Comme moi c’était pas mon problème et qu’il gérait bien l’affaire, bah… Je m’occupais à d’autres choses. Comme rechercher mon vieil ami à l’aide des soldats de la ville ce qui n’était pas tâche facile puisqu’après trois jours, je ne l’avais pas encore trouvé. Mais ce n’était pas pour autant que je me décourageais, continuant à effectuer mes recherches, jusqu’au cinquième jour, où je baissais presque les bras. Et c’est justement le cinquième jour que j’ai failli frôler la mort… Car à peine avais-je fais deux pas loin de mon bureau après avoir bouffé un cochon grillé qu’un événement qui aurait pu tourner au cauchemar se produisit…

      Une flèche géante brisa la fenêtre du bureau et partit s’enfoncer dans le mur d’en face tandis qu’une femme fit son interruption de façon fracassante dans le bureau. Pour moi, c’était pas la femme qui était plus la surprise, mais bel et bien la flèche là. C’est dire que je serais salement embroché si je ne m’étais pas levé quelques secondes plus tôt. D’quoi me donner la chair de poule alors que j’étais toujours debout, les yeux grandement écarquillés sur l’arme qui aurait pu en finir avec ma vie. Je la fixais toujours d’un air fataliste quand soudain une voix s’éleva. Toujours tremblants et les yeux grands ouverts, je tournais ma tête vers la personne qui m’avait assuré qu’elle pourrait tout m’expliquer. Parce que ouais, des explications, j’allais lui en demander… Hohé… C’était un mec ça… ? Bon d’accord, les fringues sont moches, mais là, j’eus un doute, d’autant plus que la voix avait eu un ton féminin plus qu’autre chose. Bravant ma frayeur passée en jetant un coup d’œil à la fenêtre brisée pour voir s’il n’y avait pas une autre flèche qui venait, je m’approchais enfin de la personne et lui retirait sa casquette avant d’écarquiller mes yeux. Elle était trooooop Kawaiiiiiiiiii !!! Si bien même que j’en vins à plaquer ma main sur sa bouche Geste inutile, je vous l’accorde- lorsque des soldats virent tambouriner à ma porte, apparemment inquiets. Sans doute avaient-ils entendus clairement le bruit qu’engendra la flèche ainsi que le cri d’la femme contre moi…

      • Colonel Fenyang ! Qu’est ce qui se passe ?! Vous allez bien ?!

      • Aaaah oui ! Ça va bien, ça va bien ! Je gère ! Vous pouvez vous en aller braves gens !

      • Bien reçu, mais n’hésitez pas à nous prévenir s’il y a un problème !

      • Hahahahaha… Bien sur ! Ne vous en faites pas !

      J’entendis les pas des soldats s’éloigner et je respirais un bon coup. C’est là que je retirais ma main avant d’observer la jeune fille quatre pattes dans les restants de ma nourriture. J’allais même reprendre ma mine sérieuse si et seulement si je n’avais pas eu la vue improbable de ses nénés… Ok… Elle était fagotée de gros trucs immondes, mais quand on a de BIGS BOOBS, forcement que ça passe inaperçu. Sans m’gêner, j’portais mes deux mains à ses seins que je commençais à peloter grassement. « Haaaaaaaaa ! C’est troooooop cooooool !!! Tes seins sont si dooouuuux » J’perdais la tête au fur et à mesure que je la tripotais quoi. Remarque, c’est comme si les dieux dans leur infime bonté, m’avait littéralement envoyé une bombasse sur un plateau d’argent. Un de mes fantasmes se réalisait, bowdel ! Les yeux fermés, sourire béat et le rouge aux joues, j’continuais de la peloter jusqu’à ce je repris conscience comme par enchantement. C’est de là que je l’extirpais du plateau avant de la poser sur ses deux jambes devant moi, la mine on ne peut plus ferme. « Alors quoi… On veut buter un colonel ? » Qui pouvait avoir une dent contre moi dans cette ville ? Franchement, je voyais pas. Il est vrai que j’étais un homme connu sur toutes les blues étant donné ma grande renommée, mais on avait plus tendance à m’aduler quoi. De la nouvelle génération des marines, c’était certainement Toji l’plus détesté et moi le plus aimé… Donc, vouloir me buter, c’était pas tellement logique même si tout le monde ne pouvait pas non plus m’aimer…

      • Mais t’es troooooop jolliiiiie, j’te pardonne déjà !

      Et hop, big hug. Je la serrais contre moi, sentant clairement ses gros lolos contre moi. C’est qu’elle était bien foutue la fille ! Pasque mes mains avaient viré vite fait sur ses fesses rondes et bien rebondies que je tâtais gentiment. J’oubliais presque l’incident… En tout cas, celui qui voulait m’buter visait juste… Une belle femme pouvait aisément le faire…
      Ma main s'arrêta juste avant qu'elle n'entre en collision avec l'arrière du crâne de ce satyre déguisé en officier d'la Marine. Suprême effort de volonté vu les ardeurs libidoneuses du guguss présentement entrain de me tripoter. Non, pas tripoter. Faudrait carrément inventer un nouveau mot pour le traitement qu'il me fait subir. J'ai l'impression d'être un sac d'orange subissant les assauts d'un presse-fruit, ou dans le cas présent DEUX presse-fruits vu que la nature avait décidé qu'Alheïri S. Fenyang aurait deux bras (et surtout deux mains). D'ordinaire ça se serait conclu par un enchainement mandale-coup d'coude-coup d'genou, le tout laissant le muffle avec moins de dents, moins d'oxygène et beaucoup, beaucoup moins d'entrain qu'avant. Mais il y avait un tout petit détail qui venait de me sauter aux yeux: le type qui me pelote c'est un colonel. Au moins, j'ai toujours eu un peu de mal à reconnaître les grades sur les épaulettes de la soldatesque du Gouvernement Mondial. Et moi...même si je ne suis pas techniquement une pirate j'ai rien à faire là, ce qui pourrait me caser (pour les esprits tatillons) dans la rubrique "rôdeur", un ptit cousin du "criminel". Contexte vachement scabreux.

      Michel Ange...si je le frappe je vais à Impel Down...si je m'enfuie je vais à Impel Down, avec des bleus et des bosses en prime...et si je ne me tire pas...ben...

      On ne peut pas dire que Fenyang soit laid. En fait selon les critères féminins (et donc les miens) il est même plutôt sexy. Le principal problème c'est que c'est vraiment, mais alors vraiment pas le moment pour jouer au docteur. J'en revenais donc à ma question de départ: frappera, frappera pas ? Puis j'ai eu l'illumination. Une idée qui pendant dans mon esprit comme un bout de corde qui dépasse d'une motte de paille: y a sûrement quelque chose au bout mais on ne sait pas ce que c'est avant d'avoir tiré. Et j'ai tiré. Enfin, JE m'suis tiré des bras du beau gosse en uniforme, avant de me tourner vers lui avec un air aussi sérieux que possible. C'est à dire avec un sourire idiot et un bras passé derrière la tête: j'ai jamais été très douée en mensonge. Histoire de compenser mon oral je me suis mise à faire des grandes gesticulations pour illustrer mes propos.

      Stop. Pas bougé. Assis. Désolée...heu...service tantrique, je viens pour...heu...rafistoler la fenêtre. Oui c'est ça, la fenêtre. Service express comme qui dirait. Envoi par recommandé. Tout ça tout ça. Recommandé c'est la flèche vous voyez. Pis de toute façon fallait ramolir la fenêtre pour pouvoir installer la nouvelle. Un Pierre deux fous, ça fait gagner pas mal de temps hein ? Parcontre j'ai oublié mes outils, mon sac a eu un peu de mal à passer par l'embrasure de la fenêtre on dirait, ptite erreur de calcul. Je vais le rechercher et je reviens. Vous bougez pas hein ?

      Le seul truc de vrai c'est la perte de mon sac. Je savais que mon flingue démonté me poserait des problème. Sans mon flingue je me sens toute nue, même si j'ai mon pistolet Kaya dans l'immense poche de mon pantalon trop grand. C'est plus un doudou qu'un vrai réconfort. Et puis y a mes vêtements dans ce cas, j'y tiens ! Faut aussi prendre en compte le fait que si un andouille trouve des armes et des vêtements civils dans une zone de haute sécurité les gardes vont vite additionner deux et deux et se lancer à la chasse à l'espion. J'peux pas gérer tout à la fois ! Faut que je retrouve mes affaires, et vite. Le temps que l'officier s'étonne de ma longue absence j'aurai gagné d'la marge. Si il me laisse partir. Je comptais pas lui demander son avis d'ailleurs. J'ai atteint la porte en trois enjambées, je l'ai ouverte en balançant un dernier "je reviens vite" puis je l'ai fermée si fort qu'un cadre s'est décroché du mur et s'est fracassé au sol. Je me suis adossée à la porte et j'ai soupiré. Soulagement. Punaise c'était pas passé loin. C'est un peu près à ce moment que je me suis rendu compte qu'il y avait deux gardes en faction devant la porte. Qui me regardaient bizarrement.

      Huhu...Yellow....


      Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:32, édité 3 fois
          Franchement dit, j’ai rien mais vraiment rien compris. Rien de rien. La seule chose sur laquelle je m’étais focalisé, c’que la jeune femme avait réussi à s’extirper de mes bras vigoureux c’qui me fendait le cœur en deux… Non… En mille morceaux même ! Après, pour le reste, flou total. Faut dire que quand elle s’exprimait, j’zyeutais plutôt ses pastèques qui me faisaient presque baver et que j’avais envie de savourer comme il se doit. C’vous dire comme elle m’obnubilait la p’tite. Comment ne pas tomber sur le charme d’une aussi belle créature ? Rousse qui plus est. Vous savez… Les rousses, c’comme la coupe Afroo ! C’est vachement sacré bowdel ! Elle m’faisait même penser aux photos de la célèbre navigatrice des Mugiwara… La chatte voleuse Nami ! Une très belle femme aux grosses pastèques que j’avais pu voir dans les archives des primes de la marine, et dans certains livres qui relataient des aventures et des méfaits de cet équipage. Comment qu’elle était Kawaaai et qu’elle m’émoustillait ! A un tel point que j’en vins à regretter de ne pas être né cent ans plus tôt. J’aurais eu la chance de la connaitre… De la draguer… De la… ‘Fin vous voyez quoi. Et ça m’faisait non pas un peu, mais beaucoup de peine. Cependant, Dieu dans sa magnificence n’oubliait jamais ses enfants. Et ma rencontre avec cette rousse que je croyais être la réincarnation de la grande Nami, n’était certainement pas du au hasard !

          • Elle va revenir, j’suis sur qu’elle va revenir !

          Elle ne pouvait pas ne pas revenir et ça c’était clair ! Non pas que j’étais beau et que j’avais un puissant charme, non. C’juste qu’elle avait quand même bousillé la fenêtre de mon bureau quoi. Elle allait soit l’réparer, soit compenser en payant en nature quoi… Comment ça j’suis fourbe ? Notons quand même qu’elle avait failli m’buter par inadvertance, c’que j’me disais là ! Fallait qu’elle me soulage et qu’elle calme mon stress si vous voyez ce que j’veux dire. Et puis de toute façon, c’est elle qui en redemanderait encore et encore. Sur ce rayon, point d’humilité parce que force était d’avouer que je gérais. J’ai quand même pas une plastique avantageuse pour rien ! Grattant ma tête en observant devant moi le bureau dévasté, j’finis par m’avancer vers lui en m’grattant le menton l’air plus ou moins songeur. J’ouvris l’un de ses tiroirs et en ressortit un objet assez bizarre que je devais remettre à agent du gouvernement qui ne tarderait certainement pas à accoster l’île. J’avais pas tout compris de ce que le colonel avait dit et puis c’était pas comme si ça m’avait vraiment intéressé. J’savais seulement que ça servait à apprivoiser un monstre aquatique. Et j’me demandais bien ce que ce fameux monstre avait d’intéressant. Et puis soudain, devant ma porte, j’entendis des voix dans l’allée. Curieux sur le coup, j’posais négligemment l’objet sur le bureau et je partis ouvrir la porte du bureau quand j’vis…

          • Qu’est ce que vous faites ?! Vous vous rendez compte que vous menacez MA FIANCÉE ?!

          • Vot…. ? TOUTES NOS EXCUSES COLONEL FENYANG !

          Les avais-je écoutés ? Nan, pas vraiment. Car à peine avaient-ils bronché que je soulevais ma belle en prenant le soin de fermer la porte derrière moi. Faudrait pas non plus qu’ils s’aperçoivent du carnage dans la pièce car après tout, il ne s’agit pas de mon bureau personnel, vous m’suivez ? Juste l’temps de me faire cette beauté et c’était bon. D’ce fait, je la cramponnais contre moi façon zouk tout en la coinçant sur la porte. Mes mains exploraient une énième fois ses hanches et l’une d’elle-même souleva l’une de ses cuisses en la caressant lascivement. Un gros morceau de viande devant un molosse qui avait les babines baveuses. C’comme ça qu’on pourrait comparer un peu la situation dans laquelle nous étions. Et puis, sans lui laisser le temps d’agir, je l’embrassais. Non pas un p’tit kiss ennuyeux mais un gros roulage de pelles s’il vous plait ! Histoire de l’émoustiller et de se mettre dans l’ambiance. La pelle dura au moins une bonne poignée de secondes, avant que je ne décolle mes lèvres des siennes en la soulevant dans mes bras par son gros derrière digne d’une vraie callipyge d’Arabasta ! Moi profiteur ? Meuh non voyons… C’est juste que ma rousse adorée, elle p’tite de taille Et comme ça l’fait pas de me pencher comme une girafe pour l’embrasser, j’eus l’idée de la soulever. J’pouvais la suspendre contre la porte, mais bof. J’preférais me ménager. J’me tournais donc en la tenant par le derche et allait la poser sur le bureau, tout près de l’objet que j’ignorais totalement…

          Petit soupir d’aise,

          Yeux verts et étincelants qui sondaient le beau visage de la belle,

          Envie libidineuse de la voir jo… M’enfin bref, on va s’passer de commentaires sur ce coup.

          • Qui t’envoie, j’sais pas. Qu’est ce que tu m’veux, j’sais pas non plus… Dans tous les cas, j’suis tombé sous le charme en te voyant… Et j’vais pas te laisser filer, crois moi.

          Sauf si t’as le cran d’me frapper les couilles…
          C'est pas l'envie qui me manquait. De lui frapper les couilles j'veux dire. Deux fois que ce type me pelote sans autorisation, deux fois que je dois concentrer toute ma volonté pour m'empêcher de boxer la face de ce représentant de la Marine. C'est que ce type est pire que de la glue: même enlever une jeune fille devant ses soldats ça ne lui a fait ni chaud ni froid ! Enfin si, ça lui a fait chaud. Très chaud. Il est même brûlant. En me tortillant en tout sens pour essayer d'échapper à son étreinte -digne d'une prise de catch 3e Dan- mes mains se sont posées sur ses épaules musclées. Je connaissais l'expression "être chaud bouillant" mais là il était carrément à deux doigts de la combustion spontanée ! J'ai vite retiré mes mains de sa peau magmatique, mais c'était peine perdue car il lui vint alors l'idée subite de se mettre torse nu et de me coller d'encore plus près. Chaud chaud chaud. Bon ok il est mignon, bon ok la température ambiante commence à me donner des frissons, bon ok cette situation style "policier-voleur" pourrait donner des idées saugrenues, mais c'était pas du tout le moment. Pas...du tout...le moment...chaud. Ce Marine dégage une telle aura de chaleur que je me sens fondre. Je fonds dans ses bras. Encore une métaphore qui me faisait sourire, avant de tomber dans ses bras à lui. Je fonds je fonds je fonds je fonds...

          Et puis pourquoi pas ? L'endroit, le moment, la personne, tout rendait ce moment extrêmement gênant. Et je m'en foutais. On a beau ce dire qu'on est pas ce genre de fille , que "le" moment se déroulera comme ça, mais au final, ce genre de chose c'est un peu comme le loto: on sait jamais quand va tomber le bon numéro. Et la boule vient de tomber. Si je puis dire.

          Je pense pas que...ôtez vos mains...mais qu'est-ce que vous faites ???

          Ma voix et mon corps avaient des avis diamétralement opposés sur la marche à suivre. Au final, c'est encore le même qui a eu le dernier mot. Il y eu un bref moment de confusion, inévitable lorsqu'une personne essaye de sortir de ses vêtements alors qu'une autre essaye d'y entrer avec insistance. Ces mouvements erratiques ne furent qu’une douce brise comparée à la tempête qui s’abattit sur moi ensuite, l'ensemble de la scène étant soudainement cachée derrière un voile rose et pudique. On peut toujours compter sur un voile rose et pudique quand on en a besoin. Tout à coup je me fis l’effet d’une embarcation soumise au bon vouloir d'une mer déchainée. Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus pris la mer, la première lame m’arracha au rivage avec une puissance inouïe, mon cœur manquant de chavirer sous la force des vagues. Je me suis cramponnée au bastingage comme je pu, laissant la mer en furie déferler sur moi, me faisant tourbillonner comme un vulgaire fétu de paille. Mon navire, solidement bâti et qui en avait vu d'autres, tenait bon, mais était ingouvernable, laissé entre les mains d'un nouveau navigateur qui décidait de son sort. Aucune de mes compétences en navigation ne me permirent de tenir mon cap, la barre, devenue folle, dictait sa propre conduite. Le bateau était soulevé par la houle au rythme d’une mer démente dont le fracas couvrait les gémissements d'un structure plus si jeune que ça.

          Gardes...portes...pas mon genre, non non non....

          Quand il me semblait que les flots allaient se calmer il y eu des vagues plus hautes encore, suivies de creux à me couper le souffle. Je perdis définitivement pied, le regard rivé dans les deux yeux verts de mon tourmenteur attitré. Des vagues colossales m’engloutirent tout entière et enfin, dans un ultime effort, tous les éléments s’unirent pour porter le coup final et faire sombrer mon plantureux vaisseau qui avait si bien résisté jusqu'à présent. Un ouragan titanesque fit pleuvoir un déluge sans précédent, le clapot se fit tourbillon, le ressac mur d’eau. La mer et le ciel se mirent à gronder et la foudre frappa dans un coup de tonnerre, touchant le mat, parcourant le navire de la proue jusqu’à la poupe. Une énergie aveuglante, assourdissante, tétanisante.

          Le bateau sombra.

          Le propriétaire du bureau va nous haïr.


          Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:33, édité 1 fois
              Peter et Dubois étaient deux des nombreux sergents de la base du royaume de Bliss. De jeunes gens qui faisaient correctement leurs boulots, comme il se doit. C’était ceux là même qui avaient braqués leurs armes sur la jeune intruse. Et c’était ceux là même qui avaient été réprimandés par le colonel Fenyang. Malgré tout, ils continuaient toujours d’aduler cet homme qui leur faisait bonne impression et qui en imposait des masses. Et ils se demandaient ce qu’ils allaient pouvoir bien faire pour s’faire pardonner par le brillantissime colonel. Alors qu’ils cogitaient, un bruit en provenance du bureau les interpella. Au début, ils crurent avoir entendu un cri. Celui de la jeune femme. Peter se mit à éclater de rire en s’disant que la femme piquait une gueulante au colonel, comme toutes ces femmes hystériques qu’il avait eu l’occasion de rencontrer dans les endroits chics qu’il lui arrivait de surveiller avec son unité. Dubois quand à lui, eut un léger doute. Ce cri n’était aussi simple. Contrairement à son camarade qui riait aux éclats (Et donc qui couvrait les voix qui parvenaient du bureau) il prit l’initiative de savoir ce qui se passe. D’abord en collant son oreille à la porte. Là, il entendit d’autres cris qui ressemblaient plus à des gémissements. Quelque peu déconcentré par le fou rire de Peter, le brave Dubois entreprit de regarder par la grosse serrure de la porte. Et quelle ne fut pas son expression lorsqu’il vit la position dans laquelle le colonel et la rousse étaient…

              • Putain… Peter, viens voir, vite !

              L’autre sergent arrêta de s’esclaffer en voyant la mine de son collègue. Quelque peu curieux, lui aussi s’hasarda à regarder par la serrure… Et en ressortit presque blême. Il n’arrivait pas à y croire… Le colonel se tapait littéralement la jeune rousse. Ils échangèrent un regard perdu pendant un bon moment, avant de se repositionner lorsqu’ils entendirent la femme de ménage passer avec son charriot. Celle-ci était tellement pressée qu’elle passa très rapidement dans le couloir sans accorder ne serait-ce qu’un seul regard aux jeunes marines, et sans entendre les voix qui provenaient du bureau et qui se faisaient de plus en plus fortes, intenses. Puis, lorsqu’elle disparut au bout du couloir, les deux jeunes gens se penchèrent vers le trou de la serrure pour voir un peu ce qui se passait. Mais à deux, l’opération n’était pas possible. S’engagea alors une lutte silencieuse mais néanmoins très violente entre nos deux protagonistes. Personne ne voulait manquer un bout de la scène qui leur était gratuitement offerte d’autant plus que la voix de la jeune rousse se distinguait nettement, elle qui semblait prendre son pied comme jamais. Après 10 minutes de coups, les deux hommes trouvèrent enfin un compromis. Regarder chacun à son tour. Étant donné qu’il avait été le premier à le découvrir, Dubois colla son œil salace à la serrure. Mais bien qu’il entende toujours des complaintes parvenir de la pièce, le couple d’un jour avait malheureusement changé de place…

              Quelques heures plus tard…

              • Colonel, tout va bien ?

              • Oui oui... Tout baigne jeunes gens, rompez !

              Quatre heures. Quatre heures divines et mémorables. Comment s’appelait-elle déjà… ? Bowdel ! J’lui ai même pas demandé son nom au préalable… En tout cas, ce coup, j’l’oublierais jamais. Elle avait fait sa sainte nitouche, mais mine de rien, c’t’une chaudasse cette fille. Putain ! J’avais l’impression qu’à côté d’elle une péripatéticienne c’est trois fois rien à ses côtés quoi. Elle m’avait usé à mort là. Bon ok… C’était moi qui avais mené la danse la plupart du temps… Mais à chaque coup, j’me sentais obligé d’en refaire un autre pour la satisfaire. Résultat : J’avais les reins en compote. Je boitais même. Quoique satisfait hein. J’lui avais arraché un nombre indéchiffrable d’orgasmes quand même. Elle ne pourra pas dire qu’elle n’a jamais eu le feu aux fesses, la p’tite. J’croyais que Shaïness était la pire dans ce domaine, mais celle là, c’était pas non plus d’la rigolade. A croire que toutes les jeunes filles de cette génération sont toutes comme ça. A ce rythme, j’allais devenir vieux avant l’âge moi. Fallait que je fasse gaffe à qui j’draguais. En même temps, qui aurait pu penser un jour que j'allais m'taper une ange ? Un truc qui m'avait agrablement surpris quand même. Ses petites ailes dans le dos lui donnaient un air mignon et c'était rien d'le dire. Tout en boitant légèrement sur un des docks du port que je venais de rejoindre comme ça, par hasard, je gardais quand même mon sourire. Ses lèvres pulpeuses… Son derrière bien rebondie… Ses gros seins… Tout son corps était tout simplement divin ! Je pouffais même de rire, quand je vis un groupe d’hommes s’avancer vers moi. Au début, j’avais cru qu’il s’agissait de dockers, mais quand j’vis l’insigne du gouvernement mondial brodé sur un costard, je déglutis…

              • Colonel Fenyang ! Yé souis Enrique Morientes ! Mandataire dou gouvernement moundial et chargé de récoupéré lé colis ! Oooh ? Qu’est ce qué vous avez ?

              Merde merde merde ! Ils étaient venus plus tôt que prévus ces connards. Et ils m’avaient chopés en flag’ là. J’avais laissé la jeune rousse dans le bureau un peu saccagé vu que nous avions renversés maints objets durant nos ébats sulfureux. Et bien qu’elle ait le feu au derrière après ce qu’elle avait enduré avec moi, j’espérais qu’elle se soit cassée. Mais alors que je pris une mine on ne peut plus sérieuse, mon cœur ne fit qu’un bond ! L’objet ! Je l’avais laissé sur le bureau… Et j’espérais très franchement qu’il s’y retrouvait encore. Sinon, bonjour les ennuis… Et c’était pas pour me faire plaisir ça…


            Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 29 Déc 2011 - 1:43, édité 1 fois
              J'étais vidée. Vu le contexte ça pouvait sembler on ne peut plus paradoxal et pourtant c'était la stricte véritée: je n'avais plus une goutte d'énergie. Ce Magma-Marine manquait de technique mais par les petites fesses potelées de Cupidon il se ratrappait sur la durée ! Tout en me rabillant j'ai constaté les dégâts faits dans cette pièce auparavant impeccable. Je pense qu'on aura du mal à expliquer comment le bureau s'est retrouvé suspendu au lustre du plafond, d'ailleurs je ne me souvenais pas vraiment de cet épisode de nos ébats. J'ai observé l'improbable structure d'un oeil critique. Non, franchement, je vois vraiment pas comment on avait fait ce coup là. Bah, parfois il vaut mieux ne pas savoir. Je me suis reconcentrée sur la recherche de mes vêtements, tâche rendue extrêmement hardue par le fait que tout le sol de l'endroit était recouvert d'une couche papiers divers, le genre à la fois glissante, coupante et vachement épaisse. J'ai farfouillé à quatre pattes à la recherche du T-Shirt informe que j'avais lorsque j'étais entré ici. Pas moyen, il est passé où ? J'ai regardé l'armoire vitrée à l'autre bout de la pièce. La porte vitrée avait été partiellement défoncée, et en cherchant un peu entre les dossiers j'ai finalement retrouvé mon vêtement entre la "Déclaration Fiscale 1620-1621" et le magazine "Le Marin Dégourdi". Par curiosité (et après m'être rhabillée, faut avoir des priorités dans la vie) j'ai feuilleté ce dernier. J'ai à peine tourné trois pages que je l'ai précipitement rangé à sa place: une jeune fille ne devrait jamais tomber sur un bouquin pareil. Pas avant ses 40 ans.

              Il faut croire que le mot "tomber" eut un certain effet sur le continuum espace-temps car le bureau décida que c'était le bon moment pour retrouver le plancher des vaches. Bureau, lustre et même une petite partie du plafond tombèrent pêle-mêle dans un fracas de tous les diables, rajoutant encore un soupçon de chaos à l'anarchie ambiante. C'était maintenant officiel: cet endroit était un véritable champ de bataille. Je ne savais pas trop si je devais en être fière ou légèrement honteuse. Dans le doute je me suis contentée de soupirer. Le bon côté c'était que l'officier était reparti sans me poser de question, infiltration réussie. N'empêche. Je me demande qui a infiltré qui dans l'histoire. Je me suis assise sur le tas de débris pour réfléchir à mon avenir proche, car avec tout ça j'avais pas avancé d'un iota dans ma quête.
              GYAP !
              Je bondis en l'air lorsque je sentis un truc pointu me rentrer dans la fesse. Je me suis massée le postérieur en cherchant la chose à l'origine de cette douleur irrévérencieuse. Mon regard fut attiré vers un truc brillant. Je l'ai ramassé. Une grosse pierre rouge. Scintillante. Un peu transparente. RUBIS ! Pas possible ce caillou faisait bien la taille d'un oeuf qui avait fait un peu de gonflette. Enfin quelque chose de positif dans cette journée, je pourrais même aller le vendre et nous payer un vrai bateau à la place de cette stupide tortue géante. Des berrys s'imprimèrent sur ma rétine: jackpot. Mon oeil expert repérant des écritures minuscules sur la pierre, trop long pour être le nom du joailler, on aurait plus dit un mode d'emploi. Pour un cailloux ? C'était vraiment pas normal ça. Il me faudrait une loupe, mais j'aurais tout le temps d'en trouver une lorsque je l'aurai sorti d'ici. Le tout c'est justement d'arriver à sortir d'ici, discrètement si possible, je suis bien trop fatiguée pour faire de la course à pied avec une centaine de coach armés derrière moi pour me faire tenir le rythme.

              Première étape, passer la p...
              - Rebonjour m'dame
              - S'lut m'dame
              - Ha...heu...bonjoir
              - On vous a ramené vot' sac que vous aviez oublié dans la cours
              - Heu...Percil beaucoup
              - A...votre service. Elle a dit quoi ?
              - Qu'elle t'en devait une j'crois
              - Hooo ?
              - Négatif, pas ce "une" là.
              - Hoooo...

              Un rapide coup d'oeil à mon sac m'informa qu'il n'avait pas été ouvert. Nom d'un tromblon, si l'un d'entre eux avait voulu faire du zèle et qu'ils trouvaient mon flingue, même démonté, ça ira mal pour ma matricule. J'ai pris le sac des mains du Marine, en souriant histoire de faire bonne figure. Des tas de choses semble innocentes et acceptables lorsque l'on sourit. Les deux zigotos m'ont souri en retour, un sourire tellement grand qu'il leur prenait la moitié du visage. Un sourire très bizarre. Suspect même. Mes yeux passèrent des deux gardes à la serrure. Ils arrêtèrent de sourire. J'ai commencé à réalisé. Le rouge me monta au visage comme le mercure monte dans un thermomètre. J'ai pris la tête des deux Marines en main, les ai soulevé du sol et j'ai incruster leur visage dans le mur d'en face:
              Epervers ! Qui...vous...a...donné...l'autorisation...de...nous...Orbe Serrée ?
              J'ai ponctué chaque mot par un coup de pied dans le dos. Parce que ça fait du bien. Tant pis pour l'exfiltation en douceur, j'ai des principes à respecté moi monsieur. J'ai quitté les deux nouvelles décorations murale avec toute la dignité qui me restait, ce qui, vu les circonstances, se résumait à bien peu de chose.

              - Sergent...
              - Ouai ?
              - Je regrette rien
              - Ta gueule


              Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:35, édité 2 fois
                  Alors que je sombrais dans le désespoir, une idée me traversa l’esprit à la manière d’un éclair dans le ciel. C’était peu glorieux. Ce n’était même pas glorieux même, mais pour une fois, j’allais mentir et sauver ma peau. Ça ne me ressemblait pas, mais je ne voyais que ça. J’avais pas le choix, pour ainsi dire. Ce n’était pas à cause d’une petite partie de jambes en l’air dans un bureau qui n’était pas le mien que j’allais me laisser admonester par les hautes strates, ah ça non ! D’autant plus qu’il me fallait aller chercher l’ingénieur naval que je convoitais pour la réparation du Léviathan. Et vite. Sous la mine plus ou moins inquiète du fameux Enrique, je me mis à sourire, histoire de le rassurer et de le mettre en confiance. Je me redressais ensuite comme il se doit, avant de m’avancer vers lui sans trop boiter. Ne pas laisser paraitre ma fatigue, tel était mon premier objectif. Mon approche les bluffa. Il ne s’agissait certainement pas de ma renommée, mais bel et bien de ma corpulence étonnante. Le mandataire lui-même, sortit un mouchoir de sa poche et commença à éponger son front soudainement suintant, le tout sous un sourire factice. Enrique était aussi impressionné que les autres et pour cause : Il était de petite taille et c’est à peine si sa tête dépassait ma poitrine…

                  • Ne vous en faites pas, je vais bien. Et si nous allions de ce pas, prendre ce que vous êtes venus chercher ?

                  • Houm, c’est oune très bonne idée Fenyang ! Répondit-il en montrant l’éclat de ses dents en argent…

                  En guise de respect, il me tendit la main que je saluais de bon cœur. J’eus l’envie d’écrabouiller sa paluche, mais quelque chose me dit qu’il valait mieux s’en faire un ami plutôt qu’un ennemi. Et puis, mon prochain mensonge passerait mieux comme s’il avait de moi, une très bonne image. Et c’est tout sourire que je passais une autre main sur son dos avant de l’entrainer avec moi vers le bâtiment où se trouvait le bureau du colonel affecté sur ces terres. J’commençais même à lui poser quelques petites questions sur son voyage, son travail et même son job ce qui le ravit puisqu’il m’en parlait avec un ravissement, sans doute content que quelqu’un puisse s’intéresser à sa petite personne. D’après ce que j’avais entendu, le bon monsieur était âgé d’une cinquantaine d’années et était divorcé après quinze ans de mariage. De sa précédente union, il avait eu trois filles qu’il décrivait comme étant extrêmement ravissantes. Lorsqu’il révéla le nom de l’ainée qui avait aux alentours de trente ans, je déglutis. Jessica Morientes qu’elle s’appelait. C’était l’une de mes conquêtes de Marine Ford. Une gironde qui m’avait époustouflé dans ma jeunesse. Et dans ma tête, soit quelques secondes plus tard, j’approuvais totalement ses dires. Ses filles étaient divines. Là-dessus, rien à redire quoi…

                  • Nous sommes arrivés !

                  Devant la porte du bureau que je m’apprêtais à ouvrir, j’offris un sourire tranquille au mandataire qui me le rendit sincèrement. Le courant avait l’air de trop bien passer ; tellement même qu’intérieurement, j’étais mort de rire. J’actionnais ensuite le poignet avant d’entrer et de constater… Le Capharnaüm ! D’accord, la fenêtre avait été initialement brisée par le harpon encore profondément planté dans le mur… D’accord, on avait renversé plusieurs choses en couchant ensemble… Mais de là à voir une partie du plafond et le bureau en miettes… Ça m’épatait… Le gouvernemental qui m’emboita le pas poussa un cri horrifié avant de poser sa main sur son cœur… Il murmura quelques mots que lui seul pouvait comprendre avant de lever la tête vers ma personne… Il voulut m’demander ce qui s’était passé mais la simple vue de ma face l’en dissuada complètement. Qu’est ce qui s’était passé… ? Dommages collatéraux de la flèche ? Certainement ! Car je doutais que notre ardeur sexuelle ait pu causer tout ceci. Alors que le mandataire prit place sur un fauteuil encore intact, un objet attira mon attention parmi les ruines du coin. Ledit objet froissa mon visage du tout au tout. J’écarquillais mes yeux avant de m’avancer vers la boite que je devais remettre au gouvernemental. Elle était vide… Quelqu’un avait dérobé le…

                  • Ils l’ont volé…

                  • Hein… ?

                  • Quelqu’un a volé le rubis pendant mon absence… Répétais-je d’un ton calme mais néanmoins anxieux…

                  Et là c'est le drame…

                  En quelques secondes seulement, la base fut en alerte maximale. Le lieutenant-colonel du coin était venu voir les lieux avant de s’étonner complètement. Il ne me posa pas de questions, puisque j’avais affiché un air réfléchi, sérieux. Le rubis que j’avais négligé pendant un bon moment… Était-ce que cherchait cette rouquine ? Possible… J’comprenais dès lors le coup de la flèche… Et ça m’rendait malade, nauséeux. J’avais baisé une voleuse… Une ange qui vole… (Et vous noterez l'jeu de mot pourrave) Si c’est pas la joie ça… L’truc ironique, c’est que Nami, la pirate sur laquelle j’avais bavé dans mon enfance, était elle aussi une putain de voleuse ! Comme quoi… J’l’avais bien cherché… Le tout était maintenant de dénoncer la petite… Mais ça n’le ferait pas compte tenu du fait que je lui avais intensément fait l’amour dans le bureau. Ce pourquoi je n’avais pas hésité à la couvrir en inventant multiples mensonges sur la probable idée qu’un malotru avait usé de la flèche après mon départ, pour pouvoir entrer dans le bureau et voler le bien. Étonnement, les sergents Peter et Dubois ne mentionnèrent même pas la présence de la rousse quand on alla les interroger. Ces derniers croyaient qu’avec ses prouesses sexuelles, celle-ci n’avait pas eu le temps de dérober quoique ce soit. Et heureusement ! Quand à moi, j’retrouvais mon ami ingénieur deux jours plus tard avant de tracer ma route…

                  Direction Shell-Town.


                Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 29 Déc 2011 - 1:45, édité 1 fois
                  [Quelques instants plutôt, dans ladite base]

                  Le problème avec mon entrée spectaculaire c'est que je n'ai pas utilisé la porte... et donc je n'ai absolument aucune idée de la localisation de la sortie. Techniquement j'aurais pu sortir par fenêtre par laquelle je suis arrivée mais ça entrainerait techniquement ma mort. Vingt mètres haut c'est un peu trop pour mes pauvres articulations, sans oublier qu'il y a toujours un risque que je me réceptionne sur le crâne. Le cerveau étant un organe plus ou moins vital selon les personnes j'ai abandonné l'idée. Ben oui a force d'observations j'ai pu voir que j'avais plus de cervelle que le citoyen lambda, et qui dit plus gros cerveau dit problème plus important si il subit une fracture. Logique. Après une rapide inspections du bureau j'ai donc repassé la porte, passée à côté des deux Marines incrustés dans le mur et parti en quête d'un panneau indicateur. N'ayant pas vraiment le déguisement adéquate j'ai pris soin de me planquer à chaque fois que ma route croisait celle d'une patrouille, nombreuses dans le secteur, et j'ai avancé comme qui dirait au pif. Après une dizaine de minute il a bien fallut arriver à la conclusion que j'étais perdue. Aucun panneau nul part. Pas de marquage au sol non-plus, toujours cette même carpette grisâtre qui a pu aussi bien être installée hier qu'il y a dix ans. Bureau, salle de réunion, bureau, machine à café. Bordel. Ça, c'est parce que c'est un bâtiment civil à l'origine eux ils ont pas besoin d'indications comme les soldats (à leur décharge donner un uniforme à quelqu'un lui fait perdre 50% de son QI. Donc ils compensent comme ils peuvent). Reste que ça m'arrange pas du tout. J'ai sérieusement envisagé de réassembler mon fusil et de faire un gros trou dans le mur. Direct. Efficace. Légèrement suicidaire aussi. Je l'ai rangé en "Plan D".


                  En fin de compte j'ai repéré un escalier: escalier=descente=niveau du sol, ce qui serait déjà une amélioration par rapport à ma situation actuelle. J'ai attendu quelques instants pour écouter d'éventuelles bruits de bottes dans les escaliers mais je n'entendis rien à part le bruit de ma propre respiration. Bon ça. J'ai dévalé les marches aussi vite que j'ai pu et manqué plusieurs fois de me prendre un mur dans les virages. Puis il n'eu plus de marches et j'ai continué à courir sur place, interloquée.

                  Maillonaise, ils pourraient pas mettre "ralentissez - pallier" non ?

                  En face de moi il y avait une porte de sortie. Je le sais parce qu'il était marqué "Sortie" dessus. En vert. Visiblement elle s'ouvrait avec l'habituelle barre horizontale qu'il suffit de pousser. J'ai poussé. La lumière du jour m'aveugla et j'ai mis ma main devant les yeux pour essayer de distinguer quelque chose. Bingo, j'étais sortie, pile devant une rade. Un rapide coup d'oeil à gauche et à droite m'apprit que la soldatesque présente vaquait normalement à ses occupations, à savoir courir partout ou attendre couché par terre, tout en restant à une bonne distance des bords de l'espèce d'arène formée par les entrepôt autour de la piscine géante. Puis quelque chose cacha le soleil. Soudainement il n'y avait plus d'horizon. Bouché, l'horizon. On aurait dit que quelqu'un s'était amusé à amener une montagne juste en face du bâtiment que je venais de quitter. A bien y regarder c'était une montagne vert foncé, couverte d'étoiles de mers et autres fruits de mers, ayant la forme de l'extrémité concave d'une cuillère. Pas un seul angle droit et elle avait un aspect...brillant. Humide. Forcément, elle se trouvait en plein milieu d'une rade. Il y eu un grondement et une autre montagne surgit des flots. Elle s'éleva au dessus des flots en créant des dizaines de cascades lorsque l'eau redescendait de ses pentes. Ou de son corps, si c'était un monstre marin qui venait prendre l'air. Les torrents s'arrêtèrent. Deux yeux immenses louchèrent vers moi.

                  iiiiik mais C'EST UNE MONTRE !

                  La tortue géante me regarda avec un air intéressé. J'avais déjà croisé ce genre de regard, à la friterie: "voyons...mayo'...ou ketchup ?". Ses yeux avaient la taille d'une barque, peut-être même deux. Bon sang un petit navire pouvait y tenir ! Mes jambes se transformèrent en guimauve et je suis tombée assise sur les pavés, la bouche et les yeux grands ouverts. Je venais de me servir sur un plateau. L'énorme monstre prit enfin sa décision, à moins que l'information ne soit seulement arrivé à son cerveau bicentenaire.

                  Elle ouvrit la bouche.

                  J'ai fermé les yeux.

                  Je sentis comme un gigantesque steak me passé sur le corps, le genre chaud et bien gras. Mes paupières se relevèrent. La tortue me donna un deuxième coup de langue. Puis un troisième. J'étais complètement trempée, et même pas avec de l'eau en plus, plutôt un espèce de liquide mousseux semi-transparent. Dé-Gou-Tant !

                  BEEEEERK ! Arrête ça ! C'est quoi ton problème ? T'es tellement vieille que t'as plus de dent et que tu dois lécher les gens jusqu'à ce que mort s'en suive ? Aaaaargl ça dégouline dans mon cou. Ecoeurant. Mange-moi carrément, c'est vraiment trop humiliant. Mes pauvres cheveux, regarde l'état de mes cheveux ! Bouffe j'te dis et viens pas dire que je suis pas appétissante, je prendrais ça pour une insulte personnelle.
                  Nouveau coup de langue
                  T'ECOUTE S'QUE J'TE DIS ???

                  Kwiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?


                  Son cri monta dans les sommets enneigés des montagnes Aigües, un coin tellement paumé que seuls les gémissements des baleines bleues l'avaient déjà atteint. Plusieurs carreaux se brisèrent dans la bâtiments alentours et l'air lui-même vibra, déformant le décor autour de moi. Mon cerveau commença à même vibrer à l'intérieur de mon crâne. J'ai plaqué mes mains sur mes oreilles, dans l'espoir illusoire que ça endiguerait le flot de sons cancérigènes qui venaient de défoncer la porte de mes tympans. Et aussi pour empêcher que ma matière grise ne s'échappe par cet orifice, dans le pire des cas. Le cri monta et descendit dans les octaves tel le train d'une montagne russe, je pouvais carrément le sentir son bruit abominable. Quand les sens commencent à se mélanger c'est vraiment pas bon signe. J'avais l'impression que mon cerveau était deux fois trop gros pour mon crâne. Il allait exploser. Il allait certainement exploser. Puis le cri s'est éteint sur une dernière note qui avait l'air interrogative. L'air cessa de vibrer et le décor arrêta d'être flouté. Mon organe cognitif sembla abandonner l'idée de s'échapper pour courir un marathon. J'ai prudemment retiré mes mains de mes oreilles. La tortue tourna son immense tête et j'ai suivit son regard. Quelques Marines s'avançaient courageusement vers la bestiole qui ne pouvait faire qu'une bouché d'eux.

                  C'étaient assez rigolo à regarder car ils semblaient tous vouloir se cacher derrière leurs collègue, ce qui faisait que le groupe était en constante ébullition. Arrivé à mi-distance un consensus se forma et un petit homme prit la tête du groupe. Pas d'uniforme, civil donc. Ou, plus probable, un membre du gouvernement. Ils vont demander ce que je fais là, je n'aurai pas de réponse potable, ils vont me foutre au trou.

                  Gasp.


                  Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:42, édité 3 fois
                    Le petit chef avait un drôle d'accoutrement. Le costume bleu et la cravate verte, je peux me comprendre, mais le haut de forme qui faisait la moitié de sa taille je trouvais que ça faisait de trop. Je vous ai parlé de son monocle et de sa cânne ? Hé bien c'est fait. Un fonctionnaire qui voulait qu'on sâche qu'il était important, ni plus ni moins. Important à rappeler lorsqu'on doit donner des ordres à des malabars de deux mètres. Les soldats du Gouvernement formaient un groupe compact derrière lui, et tous regardaient la tortue avec une horreur teintée de résignation. Je les comprend parfaitement: c'est vraiment impressionnant cette bestiole, surtout quand on l'a vue à l'oeuvre. Petit-Chef n'a pas l'air d'avoir trop peur, mis à part une petite appréhension, ce qui relevait à mon avis soit d'un manque chronique d'imagination soit d'un atout bien planqué dans sa manche. Ah, oui, c'est vrai, les Marines ont réussi à maîtriser ce Géant des Mers avec un appareil bizarre, si il fonctionnait toujours y avait rien à craindre. A priori. Je me demandais si y avait moyen de donner des ordres précis, genre "manger la rousse", ou si ça devait inévitablement passer par un "attaque" qui raserait la moitié du port. C'est important parce que la tortue serait alors ou une arme ou un élément du décor. Un élément particulièrement baveux il est vrai.

                    Le Chapeauté attaqua sans préambule:

                    - Qu'est-ce qué vous faites là ?
                    - Ben...et vous ?
                    - Yé souis le chef ici !
                    - Moi j'essuie personne
                    - Yé vous demande pardon ?
                    - Pourquoi ?
                    - Pourquoi quoi ?
                    - Pourquoi vous demander pardon ?
                    - Yé né pas demandé pardon !
                    - Pourtant je vous jure que...
                    - Mademoiselle, qu'est-ce qué vous faites ici, dans une zone sécurisée du Gouvernement Mondial ?!!!
                    - Je...heu...réparais la fenêtre du bureau du...heu...troisième étage
                    - Il n'y pas de bourreau au troisième étage
                    - Je confirme je n'en ai pas vu
                    - De ?
                    - Ben de bourreau, j'en ai pas croisé. Vous allez bien monsieur ?
                    - Vous êtes incohérente ! Yé vous dis qu'il n'y avait rien réparé au troisième étage de ce bâtiment ! Ni de boureau d'ailleur, il n'y a qué ma petite salle de travail !
                    - Incontinent toi-même ! Y a un trou à la place de la fenêtre. Et y avait un bureau. Facile à trouver je pense. Vous avez qu'à aller voir.
                    - Un trou ? Comment il est arrivé là, ce trou ?
                    - A pied ?
                    - Essayez encore...
                    - Par une flèche géante ?
                    - Pourquoi on a tiré oune flèche géante dans MA SALLe DE TRAVAIL ???
                    - J'en sais rien, j'ai une tête à tirer des flèches sur les fenêtres ?
                    - Yé né sais pas mademoiselle, être vous du genre à tirer des flèches par lé fenêtres ?
                    - Oui...je veux dire non...je ne faisais que réparer...


                    Misère. Un questionneur ceinture noir d'interrogatoire. Moi et ma grande gueule...mes options se réduisaient désormais à une peau de chagrin. Si il demandait un laissé-passer, j'en avais pas, si il me demandait une carte d'identité, j'en avais pas, si il allait voir son bureau...pardon sa salle de travail, je passais au peloton d'exécution. Je pense que ça entrait dans la définition de "dégradation de bien publique" ce que j'y avait fait. Et si il fouillait mon sac on ira même pas jusqu'au procès, c'est directement du Yasmeen-haché pour le soupé de ses assistants tout en muscles et en trucs pointus. J'avais des plans de secours, des tas même, mais c'était comme mettre une banquise sous un soleil brûlant: leur quantité diminuait à vue d'oeil. En fait maintenant il ne me restait même qu'un petit icebergounet de rien du tout, il m'avait carrément mis au pied du mur. Ils se résumaient à deux options, suicidaires au demeurant: ou je tente un passage en force en détalant le plus vite possible, ou je me dénonce et je rends le rubis que j'ai volé. Un petit vol de bijoux c'est pas bien méchant après tout. J'ai taté ma poche pour retrouver la forme de ce cailloux à dix millions de berrys, ce qui m'a valu d'être la cible d'une dizaine de fusil braqués sur mon visage.

                    Je peux tout rappliquer...

                    J'ai lentement ressortit le diamant rouge de ma poche. Il brilla de mille feux lorsque le soleil s'y refléta, hélas pas assez pour aveugler les méchants d'en face et de me créer une ouverture. Dommage. Puis le caillou m'échappa des mains. Comme ça. Sans prévenir. J'ai serré le poing précisément pour ne pas le lâcher et il a sauté de ma main comme une petite savonnette. La bave de tortue ! Elle s'est infiltré jusqu'au plus profond des sacs qui me servaient de poche, et tout ce qui était à l'intérieur baignait alors dans une épaisse couche de liquide visqueux. Et ultra-glissant. J'ai bondis en l'air pour rattraper le précieux rubis et mes deux mains se refermèrent sur le bijou couleur sang. Sauvé. J'ai regardé en bas. J'avais bondis sûr Petit-Chef, qui regardait mon inexorable trajectoire avec un air horrifié. Je lui ai fait un plaquage dans les règles, nickel, un must du genre, un KO technique qui restera dans les mémoire. Estomaqués par cette manoeuvre totalement aléatoire les Marines ne bougèrent pas d'un pouce. Je me suis mise sur mes genoux...et le diamant m'échappa une nouvelle fois. C'était même plus une savonette, c'était une savonnette couverte d'huile et d'une peau de bannane, pas possible autrement. Le diamant rebondis au sol plusieurs fois, en direction de la rade, que je devine très, très, très, TRÈS profonde.

                    Fait chiiiieeeeeeer !

                    J'ai inutilement tendu mon bras dans sa direction. Le bijou tomba du rebord. Gloups.



                    Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:44, édité 3 fois
                      Une autre chose sortit soudainement de la rade dans un geyser d'eau, beaucoup plus petit que celui provoqué par l'énorme créature qui devait - selon mon capitaine - nous servir de navire. En fait il était même ridiculement petit. Le comble du ridicule fut cependant lorsque je reconnu la bestiole qui en sortit: un missile avec un bec. Corp noir et blanc, bec jaune. Ça me rappelait quelqu'un tiens. Alors que je je baissais les yeux vers la nouvelle apparition en contrebas celle-ci s'éleva, s'éleva, s'éleva, sans jamais ralentir. Le bec s'ouvrit et gobba le diamant, sans freiner d'un seul petit kilomètre heure au passage. Alors que la pièce tombait dans mon esprit il devint évident que ce projectile marin ne s'arrêterait pas. J'aurais pu l'éviter, j'aurais vraiment pu. Si j'avais pas bêtement écarquillé les yeux en disant "Guppidon" ?, laissant à cet imbécile de pingouin le temps nécessaire pour me faire l'équivalant d'un coup d'boule, mais à la machoire. Je fus projetée en l'air par le choc, j'ai même fais trois tours sur moi-même avant de m'écraser comme une crêpe quelque mètres plus loin. L'animal des glaces atterit avec grosso modo la même élégance, à à peine une longeur de bras de moi.

                      A prêt m'être remise de ce nouveau lot d'émotions fortes je suis revenue à mes priorités:
                      Diamant ! Pingobelin !

                      J'ai bondis sur le palmipède et je l'ai saisi par la gorge, alors que je pouvais voir distinctement voir une boule descendre très lentement vers le fond de sa glotte. Cet imbécile allait manger le bijou, ma seule planche de salut ! Je l'ai secoué dans tous les sens en lui postillonnant à la figure une série "avale pas avale pas !". Rien à faire la boule descendait toujours. Mon diamant, digéré comme une vulgaire soupe de légume, mon pauvre pauvre diamant. Sous les yeux perplexes de la soldatesque présente j'ai donc continé à étrangler Guppidon, mes deux mains encore plus fermement serrées sur son encolure humide. Non, pas un chouilla de différence. Je me suis résignée et j'ai rapidement ouvert le bec de mon glouton de compère, puis j'ai enfoncé mon bras dans son cou, à la recherche de mon précieux caillou. Encore une fois la chance ne me souria pas, et dieu sait que j'en avais besoin pourtant. A deux centimètres près je sauvais le diamant, mais le soubressaut du pingouin ne me permit pas de les avoir. J'ai retiré mon bras de son gosier, l'ai saisit par les épaules et ai finalement amené sa figure à la hauteur de la mienne:
                      - Me dis pas que tu l'as avalisé ! Tu l'as pas avalisé hein ? L'avalise paaaas saleté d'oiseau !!!
                      - Glarp...

                      Le boule avait disparut de sa gorge, purement et simplement. Ho le con. Ho le con ho le con ho le con. Je lui avait dit de rester en dehors de la ville, de pas ma suivre, en gros de pas me mettre dans l'embarras. Mais non, monsieur est passé sous les navires qui gardaient la rade et est arrivé pile au mauvais moment. PILE le mauvais moment. La justice doit être raciste envers les Anges. Pendant que je lançais une bordée d'injures en direction des cieux, où un ou deux dieux devaient bien se marrer en ce moment, un changement subtil s'opéra chez le goinffre palmipède.



                      Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 0:46, édité 1 fois
                        Pour une raison inconnue, un mini Shoma rouge ainsi qu'un mini Shoma blanc firent leur apparition près de la tête de la jeune femme. Les deux personnages n'étaient pas plus grand qu'une règles et encore, ils devaient mesurer cinq centimètres à tout casser. Dans leur dos des ailes. Des ailes d'anges pour celui qui était tout de blanc vêtu et des ailles de démon pour celui qui était de rouge vêtu. Comment ce genre de personnages pouvaient-ils faire leur apparition au beau milieu d'une scène aussi important où la jeune femme risquait à tous moment de se faire tuer par les soldats de la marine ou par un monstre vingt fois plus gros et imposant qu'elle, personne ne le savait. Plusieurs scientifiques s'étaient déjà posés sur la question, mais tous en revinrent au même résultat, les personnes qui disaient voir de petits être leur parler étaient bons pour l'asile. Heureusement, pour ces personnes, un homme parmi la communauté scientifique pensait qu'il s'agissait d'un effet secondaire du stress et du surmenage, enfin quelque chose dans le genre. Surmenage où folie, la question restait à établir.

                        Revenons à nous moutons. Les deux petits êtres ne pouvaient être vu que par la jeune femme. Peut-être était-elle vraiment folle. De toute manière pour infiltrer une base de la marine et faire face à un tel monstre il fallait être un peu beaucoup fou.

                        Le petit démon avait beaucoup de choses à dire à la jeune femme et il le fit savoir en lui donnant un coup de pied contre sa joue. Le ton de la discussion venait d'être donné. Il n'était pas ici afin de lui faire des compliments, loin de là. Elle allait en prendre pour son grade et sur ce sujet, même l'ange était du même avis que le petit diable et dieu sait que rare sont les moments ou enfer et paradis sont d'accord sur un même sujet.


                        "Bon alors, maintenant tu m'expliques pourquoi, cet oiseau est encore dans tes pattes ? Il vient de faire capoter le plan. Il mérite la mort, éventre le et récupère cet objet. "

                        "Hum, bien que démon soit vulgaire, il n'à pas tout à fait tord."

                        "Ben dit simplement que j'ai raison, stupide ange."

                        "La ferme demeuré de démon. "

                        "Tu ma dis quoi!!!"

                        "Yasmeen, nii-chan, donne moi deux secondes"


                        Voyant que démon Shoma ne voulait pas se taire, ange Shoma sortit une réplique miniature de l'arme de la jeune femme et lui explosa la tête. Le démon disparu avant de revenir quelques secondes plus tard.

                        "je disais donc, nous devons trouver un plan au plus vite, si tu vois ce que je veux dire. Remue cette bête, met lui un suppositoire ou pire encore, menace le de lui donner des épinards à manger, mais tu dois récupérer ce truc bidule"

                        "Ange, tu vas me le payer"

                        "mais voy..."


                        Kaméhaméhaaa
                        La tête et le corps d'ange disparu en fumée avant de revenir comme démo plus tôt.


                        Ces anges, tous des faibles. Ha oui, je ne peux pas mourir, je suis le fruit de ton imagination, donc t'affole pas de me voir revenir.

                        "Démon, quand nous serons que tous les deux, tu vas prendre cher...."

                        "Cause toujours, mon derrière t'écoute"


                        Après que le petit démon ai montré son derrière, ange tourna le regard et attrapa la tête de la jeune femme afin de la motiver. Elle ne pouvait pas mourir ainsi, pas avant d'avoir réalisé ses rêves.

                        "Aller lève toi et bat toi !! tu as connu pire situation"

                        "Oéoéoé, du combat. Coup de tête, planchette, coup dans les partie où pire encore explose leur sexe oéoéoé de la viooooooolenceeeee"

                        "Quel être primitif..."

                        "Le primitif te dit mange mes crottes de nez !! Et au passage Meen-chan, POURQUOI, je ressemble à çA ??? Pourquoi, je ressemble à cet idiot de SHOMA ????? change mon visage... Je veux ressembler à WIL Smythyy


                        • https://www.onepiece-requiem.net/t1129-mantle-shoma
                        J'ai cligné des yeux. J'aurai juré entendre deux petites voix. Voir deux petits lutins aussi. J'ai secoué la tête pour faire disparaitre ces hallucinations grotesques. Le pire, le pire c'est que ces trucs avaient une tête de Shoma. Comme si un de taille standard me suffisait pas, fallait encore que deux mini-baka s'incrustent dans ma tête pour prendre le thé et sortir des réflexions idiotes. Trop près. Je dois être restée trop prêt de cet imbécile de capitaine et bien trop longtemps. Ça doit être comme ces pierres fluos qui font muter les gens, à part que les mutations sont sous mon crâne. Bon dieu. Je savais pas que le terme "mauvaise influence" pouvait être...ben...réel quoi. Les métaphores sont pas censées franchir le voile de la réalité pour venir faire coucou et/ou vous montré l'hallucinante practicité dun troisième bras au milieu du front. J'ai secoué une nouvelle fois la tête: y a plus urgent. Cet oiseau de malheur d'ailleurs. J'en étais déjà où ? Ah...oui...je l'ai de nouveau saisit à la gorge et je l'ai secoué de haut en bas et d'avant en arrière, avant de trouver un meilleur plan. Ça occupe les mains. Parcontre je ne me souvenais pas que cet animal était violet-verdâtre. Pas très naturel comme couleur. J'ai arrêté de le secoué, interloquée. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites comme deux roulaux de machines à sous. Je vis clairement - bien qu'inexplicablement - passer des melons, une tête de mort, une grenouille et un gamin qui faisait un geste obscène. Puis les deux organes occulaires s'arrêtèrent sur un mot noir bordé de jaune. "Jackpot". Jackpot ? J'ai gagné quoi ?

                        KWIIIIIIIII !

                        Raaaaaah encore ce violon frotté contre un tableau. J'ai bien cru que je n'allais plus pouvoir ressortir mes doigts tellement je les ai profondement enfoncés dans mes oreilles. Qu'est-ce qu'elle veut encore celle là crénom ? Venue de mon dos, une ombre obscurcit le ciel. Ensuite une gigantesque vague me tomba dessus, envoyant bouler les Marines perplexes qui me servaient de public depuis quelques minutes. Moi je suis restée fermement campée sur mes genoux, imperturbable, le mauvais côté étant que j'ai pas échappé à une seule goutelette de cette avalanche liquide inopinée. Selon l'expression populaire je viens de me faire douchée. De la pointe des cheveux jusqu'au bout de mes chaussettes. J'ai jeté un coup d'oeil à la tortue géante qui s'ébrouait dans sa piscine non-moins géante, extrêment occupée à arroser les bâtiments alentours de torrents d'eaux et à faire valser en tout sens tout ce qui n'était pas fermement fixé au sol. Gardes, caisses, débris métalliques et une ou deux grues furent balayés comme des détritus poussés hors du chemin par un ouvrier communal un peu trop zélé. Il en résultat des tas de débris dispersés plic-ploc autour du bassin, une vision chaotique telle que je n'en avais plus vu depuis longtemps. Faut dire que ça fait au moins deux heures que j'ai pas croisé Shoma. Il y avait l'effet. Il fallait une cause. Mon esprit additionna deux et deux et j'ai tourné mon intérêt vers Gupidon, plissant les yeux avec un air suspicieux.

                        - C'est toi qui à fait ça ?
                        - Kwaaaa ?

                        Secoué. Couleur. Mangé. Caillou. Caillou. Chose qui contrôle. Télécommande. Shoma. J'ai sauté de conclusion en conclusion pour en arriver au rapport final: à tout bien réfléchir, ce que j'ai piqué, c'était pas un diamant. C'était visiblement à la fois mieux et pire. Mieux parce que j'ai trouvé ce que je cherchais initialement. Pire parce que j'aurais un mal de chien à le revendre. Prudemment j'ai levé une aile de mon volatile de compagnie. Nouveau coup d'oeil par dessus mon épaule. Le monstre marin leva lourdement une nageoire. J'ai abaissé l'aile. La nageoire retomba dans les flots et aspergea une nouvelle fois un groupe de Marines qui tentaient de se relever. Ow. Pragmatique j'ai tenté ensuite avec les deux ailes. Les deux nageoires avant de la créatures s'agitèrent en cadence. Des vagues de plus en plus grosses se déversèrent sur les portes en métal qui fermaient la rade, lesquelles commençaient à geindre. Ow. Faisant une nouvelle fois la girouette j'ai regardé ce qui se passait autour de moi, sur la terre ferme. La soldatesque du Gouvernement reprend du poil de la bête. Ou du moins sa respiration. Et tous ces hommes en uniformes sont armés. Quelqu'un pointa son doigt dans ma direction. Ow ow.


                        Dernière édition par Yasmeen Al'Faris le Sam 10 Mar 2012 - 17:36, édité 5 fois
                          Les balles fusèrent autour de moi comme un nuage de frelons, et croyez-moi, quand vous sentez le déplacement d'air engendré par ces petits bouts de métal votre organisme réagit tout seul: il court. Ne demandez pas où. Ne demandez pas comment. Demandez-vous juste: "jusqu'où ?". La vitesse à plus d'importance que la destination. Ainsi sans passer par une fastidieuse demande d'instruction au cerveau mes jambes se mirent-elles en branle de leur propre chef. J'ai pris Gupidon sous le bras au passage, parce que même s'il est en bonne place sur le podium des créatures débiles (Shoma étant médaille d'or) il était précieux. Je pense. C'est un autre automatisme humain: quand on est dans le pétrin on saisit la première arme à portée, ne serait-ce qu'au cas où. Une arme. Comment un Pingouin Géant peut être une arme, a fortiori lorsqu'il a avalé un cailloux qui l'a rendu malade ? Peut-être qu'en le lançant sur les Marines il pourrait les ralentir...mmmh non, peu de chance, ce gros flan serait trop facile à éviter. Instinct chéri, qu'est-ce que tu essaye de me dire ? Tandis que des petites météorites à base de plomb créaient des petits cratères sur le sol, à à peine quelques centimètres de mes bottes, je me rendis enfin compte de où j'allais. Il faut dire que la tortue prenait tellement d'espace dans le paysage qu'il fallait vraiment se concentrer pour la repérer.

                          Tortue. Pingouin. Commande. Ho puré j'aime déjà pas ce plan, mondieumondieumondieumondieu !

                          Très occupée à éviter de me transformer en gruyère je n'arrivais pas à penser correctement. C'est beau l'instinct. Il te donne plein d'outils et tout. Mais jamais le mode d'emploi. Saloperie. J'ai confusément compris que l'anatomie de mon palmipède préféré correspondait grosso modo à celle du schélonidé géant en face de moi. Il y avait quand même pas mal de différences assez évidentes qui complexifiaient cette réflexion d'action-réaction. Passant la bestiole d'en dessous de mon bras à en face de moi, je l'ai regardé avec une tête de boite aux lettre typique des gens qui ne savent pas trop quoi penser d'une situation. Dans un autre monde on aurait appelé ça une "Poker Face". Puis, parce qu'il fallait bien faire quelque chose et que dans une poignée de seconde, si je ne l'arrêtais pas, j'allais plonger dans le bassin j'ai obligé Gupidon à baisser la tête. Miracle. Dans un grincement rappelant celui d'un pont levis mal graissé le monstre marin baissa lentement ça tête vers le quai. Mon plan n'avait rien prévu comme étape suivante et j'ai bêtement continué ma course effrenée le long de son gros bec, filant tellement vite que j'en laissais un nuage de fumée derrière moi, ensuite j'ai glissé le long de son cou transformé en toboggan, et j'ai grimpé en quatrième vitesse le long de sa carapace pour finalement atteindre le haut de son dos et m'arrêter. Car j'étais à cours d'option pour m'échapper. On a rarement vu un endroit plus isolé et exposé qu'une carapace de tortue. Coincée.

                          J'ai retourné mon pingouin et je l'ai secoué de haut en bas:
                          - Fait quelque chooooose stupide volatile ou on va tous crevaaasseeeeeeeer !
                          - Kwaaaa !

                          Ledit volatile battit stupidement des ailes. La tortue, pour une inexplicable raison en osmose avec son congénère à plume, fit de même. Ce qui avait l'air beaucoup plus impressionnante que stupide dans son cas. De nouveau d'immenses vagues se formèrent sous les puissantes impulsions des nageoires du monstre. Les épaisses portes en bois qui fermaient le bassin gémirent de plus en plus fort alors que des trombes d'eau l'assaillaient telles de véritables béliers liquides. Je crois tenir ma sortie. Des balles ricochèrent contre l'épaisse carapace de ma monture, ainsi que deux boulets de canons tirés par des Marines un brin trop zélés à mon goût. Fait chier. Comment ces types ont réussi à les monter sur les toits de l'entrepôt restera à jamais un mystère. Pour l'heure ils rechargent leur lance-feux d'artifice, me visent, tirent, rechargent encore, ils ne prennent même pas la peine de visée. D'après le code dde stratégie militaire employé par toutes les armées du monde, si on sature l'air d'assez de projectile l'ennemi finira certainement par passer un mauvais quart d'heure. Suffisait de persévérer.Pingouin et tortue, pendant ce temps, battent toujours des membres alors que je crée une chorégraphie spécialement pour l'occasion, à base de changement brusques et improbables de positions, ce qui n'est pas sans rappeler une danse exotique mixée avec du robotdance. Vaille que vaille cela m'évite toute forme d'aération forcée...pour le moment, même si j'y perdais en amour propre.

                          Et ce qui devait arriver arriva: les portes cédèrent finalement dans un grincement qui fini en un grand craquement puis en une explosion de bois. Ni une ni deux ma monture s'éloigna du quai en marche arrière, alors qu'elle était toujours la cible de tirs aussi frénétiques qu'inutiles des soldats en contrebas. Enfin inutile...si vous aviez comme elle une peau épaisse de trois mètres. Pour le commun des mortels c'était un brin plus urgent de mettre le plus de distance entre cette avalanche de plomb et lui-même. Les ouvriers du port, alertés par le boucan, levèrent tous le nez de leur travail. Ils eurent du mal à en croire les yeux quand ils en trouvèrent l'origine: une colossale créature carapaçonnée fonçait en marche arrière, subissant une grêle de tir de la part des gardes qui n'avaient pu se joindre à la croisière. En regardant de plus près ils aperçurent même une silhouette humaine sur son dos éliptique. C'était très bizarre, on avait l'impression qu'elle et ce qui ressemblait à un gros poulet faisait une remake du Titanic, l'humain derrière le poulet, lui tenant fermement les mains (ou ce qui s'y apparentait) dans une pose typique. Quoique, dans le Titanic, la demoiselle ne battait pas frénétiquement des bras.

                          Les tirs cessèrent. Hors de portée. Le vent du large me souffle au visage, apportant l'habituel mélange d'odeur que certains décrivent comme "l'odeur de la liberté" et d'autres "un étal à poisson à ciel ouvert". Je croyais avoir réussit. J'ai vraiment cru avoir réussit. Ensuite j'ai vu les trois bateaux du Gouvernement Mondial qui nous barraient la route, tout en blindage et en canons de tout calibre. J'ai dégluti. Ils étaient encore loin, ils semblaient tout riquiqui, des vulgaires barcasses, mais je savais que la perspective était une sacrée farçeuse. Il est fort propable que tous ces navires soient plus grand que ma tortue. Si celle-ci pouvaient sans doute survivre aux boulets et même à une collision frontale moi je ne risquais pas de faire long-feu, seule, exposée et aussi visible qu'un nez rouge sur le visage de Jackie Chan. Au loin des dizaines de bouche à feu sortirent de multiples sabords de la coque des vaisseaux du Gouvernement. Théâtrelement chaque capitaine leva un sabre en l'air, signal universel pour indiquer que la fête allait bientôt commencer. MA fête en l'occurence. Je déteste être à cours de plan. Je me sens toute nue. Pas de prote de sortie visible mise à part...la définitive quoi. Les sabres s'abaissèrent. Les canons tonnèrent. Des points noirs grossirent et grossirent, se dirigeant vers moi à tout allure.

                          Sur ce coup là je n'ai cependant rien eu à faire: mon "bateau" se prit en charge tout seul. Même si je soupçonne plus ou moins Gupidon d'y être pour quelque chose. Tout à coup la carapace s'inclina. Il me fallut plusieurs secondes pour me rendre compte que le monstre s'enfonçait inexorablement dans les flots. Ho non. Ho non ho non ho non. Les bouelts passèrent au dessus de ma tête en sifflant, me décoiffant au passage. Piètre consolation: elle allait passer en dessous de ce véritable mur hérissé de pièces d'artilleries de tout calibre. A priori c'est pas mal comme plan, cependant...j'ai aucune prise pour m'accrocher et encore moins de branchies pour respirer. Où est le frein sur ce truc ? La bête plongea. J'ai coulé, toujours accrochée à Gupidon, espérant qu'il puisse me servir de bouée. Peine perdue, avec un poid mort aux cheveux rouges accroché à ses nageoires il nageait comme une pierre.

                          °Bloup°

                          Je n'avais plus rien sous les jambes à part une abysse d'un noir menaçant, et en haut je voyais les ombres des bâteaux de la Marine, rodant comme des hyènes soudainement privées de dessert. J'ai lâché de nouvelles bulles d'air. Des portes fermées, des voies sans issues, des possibilités non-abouties: c'était la fin. Je sentis une présence derrière moi.
                          J'ai regardé.
                          J'ai vu une bouche ouverte.
                          J'ai vu le font d'une gorge.
                          J'ai été avalée.

                          La tortue, étonnament gracieuse une fois dans son élément, plongea négligemment vers les fonds marins avec son chargement humain. Et un pingouin.