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[South Blue]Le cheval du Sud

Le Cheval du Sud. Un navire taverne restaurant qui était stationné au beau milieu de South Blue. Perdu au beau milieu de la mer du sud, l'établissement jouissait d'une très grande renommé chez les individus qui savaient garder correctement leurs bourses à leurs poches. L'avantage de ce navire tout aussi impressionnant que pratique était surtout qu'il était situé en pleine mer et donc n'était soumis à aucune législation.

Si vous parvenez à amarrer votre navire dans les trente pontons que le Cheval du Sud met à la disposition de ses clients, alors vous pouvez sans problème entrer et consommé jusqu'à plus soif où plus faim.

Ici on ne fessait pas de discrimination. Pirate, marin, révolutionnaire, chasseur de prime et même les civils étaient acceptés. Après libre à chacun de montrer à l'autre son mécontentement.

Les tarifs pratiqués étaient assez abusif, mais en contre-partie, en cas de bagarre, vous avez la certitude de pas avoir à payer un supplément. Dans chaque boisson que vous achetez, vous payez en plus l'équivalent d'une nouvelle chaise. Comprenez bien que demander à un pirate de régler pour une chaise cassée est parfois difficile quand celui-ci possède une très grosse prime et un équipage fou derrière lui.

Cette situation est déjà arrivée, mais quand le matériel est vraiment détérioré et que le patron est de mauvaise humeur, il n'est pas bon de se trouver dans l'établissement. Des trous, il en fait très bien et n'a pas peur de sortir les armes lourdes. Pour les plus belliqueux, une salle de combat a été aménagé. Il n'est pas rare de voir des paris sur ces mêmes combats.

Jusqu'à maintenant, le patron jouit d'une très bonne renommée, ce qui lui apporte tous les jours une nouvelle vague de client. Personne ne se plait de ses tarifs, ni même de ses règles. Car il existe une seule et unique règle, à l'intérieur la boisson doit couler à flot.

C'est dans ce contexte, que Shoma, fidèle à lui-même arriva avec son petit navire de pêche. Fier de son petit navire qu'il avait volé, il sillonnait les mers en quêtes d'actions et d'aventures.

Toujours en quête de bons plans, il avait entendu parler de ce lieu. C'était par le biais d'un pêcheur. L'homme y était venu pour se détendre loin du regard de sa femme. Histoire de boire et regarder quelques combats, des activités d'homme que sa femme n'acceptait visiblement pas. Il était venu avec quelques Berry (400B), juste de quoi se payer deux bières et avait finalement décidé de se laisser tenter par les paris d'argent. Finalement la chance était avec lui et il quitta l'établissement avec trois fois sa mise. C'était vraiment bien. La somme en question n'était pas importante, sinon Shoma le lui aurait volé, mais étant donné qu'il le lui avait conseillé, alors il avait mis les voiles dans la direction de la petite poule aux oeufs d'or.

Les pontons étaient presque tous occupés. Il ne restait que quatre libres et les navire amarrer qui avaient jeté l'ancre tout proche n'était pas de petite embarcation comme la sienne, non. C'était plutôt des navires capables d'accueillir dix, douze personnes.

Poussant les portes battantes, Shoma y découvrit une ambiance conviviale. C'était un peu comme un petit saloon. Un grand bar orné d'une multitude de fusils et pistolets situé derrière le comptoir à la vue de tous. Des hommes, des femmes et même quelques rares Okamas. Tous réunis dans un même bâtiment, tous en train de manger, boire, parler, blaguer.

Au milieu de la salle, un grand rond qui donnait une vue direct sur les deux étages inférieurs. Il n'avait qu'à pencher la tête pour regarder le combat qui se déroulait en dessous. Shoma comprenait maintenant pourquoi, le pêcheur venait ici prendre un peu de recul sur ce qui se passait chez lui. Ici c'était un tout autre monde, ici le mot liberté prenait un sens.

Ce qui troubla le plus Shoma était la présence d'un petit groupe de soldat de la marine. Pourtant, il n'avait pas vu de navire portant les couleurs de la marine. La première chose qu'il se dit dans sa tête était qu'il devait la jouer discret. Ce genre de bestiole, ça retourna sa veste assez rapidement. Les quatre hommes habitaient une île non loin. Ils étaient pour ainsi dire des habitués. Chaque semaine, ils venaient se saouler et profiter des joies des jolies filles avant de retourner discrètement dans leur maison. Pourquoi venaient-ils vêtu ainsi, personne ne le savait. Ici on ce mélange, mais on ne parle pas avec les poulets, à part quand l'argent est en jeu.



Dernière édition par Mantle Shoma le Dim 15 Jan 2012 - 23:44, édité 1 fois
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    Le navire de l’escadron bleu, l’anonyme, fendait les vagues avec puissance. Sur le pont des soldats impliqués, aux visages flegmatiques, s’affairaient à réaliser leurs tâches habituelles. On briquait le sol, on vérifiait la tenue des voiles, la vigie était à son poste ; bref la journée était d’une monotonie sans nom. Pourtant l’équipage d’Higan venait d’arriver dans South Blue. En tant que commando d’élite l’escadron devait très souvent passer d’une Blue à une autre, ce qui n’était pas pour arranger l’humeur des hommes. Car en effet, plus l’on se déplace et moins l’on combat. Mais Charles avait toujours le chic pour trouver un petit quelque chose à se mettre sous la dent.

    Aujourd’hui l’idée était de se rendre dans un navire restaurant de South Blue. L’escadron n’avait pas de mission pour l’instant et les hommes étaient donc en attente. Le sergent chef décida donc de réaliser une petite sortie divertissante pour son équipage. Malheureusement les finances étaient au plus bas et il n’était pas envisageable de réaliser une virée dans un restaurant cher. Par conséquent Charles opta pour le cheval du sud, un restaurant connu pour ses divertissantes attractions et ses prix bas. En bref, un régal pour les marines de l’escadron bleu.

    La traversée se fit sans encombre pour le plus grand désespoir de l’équipage. Pas le moindre bateau portant un pavillon noir à tête de mort. Charles commençait d’ailleurs à se demander s’il en existait encore sur ses mers...

    Enfin ils arrivèrent jusqu’au cheval du sud où de nombreux bateaux mouillaient déjà non loin. L’équipage fit descendre l’ancre et se dirigea vers le restaurant. Evidemment certains n’eurent pas cette chance, il fallait bien garder le navire... Charles descendit donc avec la moitié de son équipage, l’autre moitié restant sur l’anonyme. Les mines étaient réjouies à la perspective de manger autre chose que la nourriture habituelle. Certains natifs de South Blue vantèrent même les combats menés ici.

    Le Sergent Chef se stoppa devant la porte du restaurant pour prendre la parole.

      -«Vous êtes en uniforme. Vous représentez l’escadron bleu dans son ensemble et donc moi avant tout ! Pas de bagarre, pas d’excès de zèle !»

    Les paroles du moustachu assombrirent un peu les mines, le sergent chef haussa alors les épaules.

      -«Hmmm... S’il y a un problème venez me chercher au moins... Et ne vous blessez pas...»

    Il poussa alors la porte tandis que des « Oui Capitaine Higan » claironnaient derrière son dos. Il laissa ses hommes et se dirigea seul vers le comptoir pour commander une bouteille d’un breuvage très connu des hommes prenant la mer.

      -«Rhum !» Scanda-t-il au barman.

    Tout se passait pour le mieux. Shoma se perdait dans l'alcool tandis que ses camarades de boissons jouaient aux cartes ou chantaient. C'était vraiment bonne ambiance. D'ailleurs il avait même trouvé un homme près du bar comme lui, généreux au point de lui offrir une bière et bourbon. Pour le remercier, Shoma lui vola discrètement sa bourse avant d'aller mettre un peu d'argent en jeu. Il était comme ça. Il acceptait sans problème des verres offerts par les étrangers, mais il n'en restait pas moins un pirate et qui dit pirate dit argent. Ce n'était pas sa faute, c'était plus fort que lui.

    Positionné au niveau de la barrière de sécurité en bois, il leva la main en l'air, montra sa bourse et d'un geste du doigt appela l'homme qui semblait être le bookmaker de la soirée. Très vite une jeune arriva près de lui et lui donna la côte des combattants. La rencontre opposait deux hommes, deux personnes totalement opposés. L'un était grand et musclé, il ressemblait à un adepte de la musculation, quant au second, il représentait tout, sauf l'image classique du guerrier, voilà pourquoi la côte du "Terminator" était inférieur à un, tandis que celui du maigrelet était de dix. Dix contre un, c'était jouable, mais à condition que Shoma apporte un léger coup de main au challenger. Il donna l'intégralité de sa bourse au petit et lui dit de miser l'ensemble sur la victoire du second.

    Au même moment, son ombre se faufila discrètement près du ring et attendit que le jeune poulin du pirate tomba sur le sol. Visiblement il était hors jeu pour de bon. Après trois crochets et un uppercut, s'en était fini de lui. La foule se mit à crier et se leva pour saluer le gagnant du combat. C'était le moment idéal pour l'ombre pour s'accrocher au pauvre homme et le faire combattre de nouveau. Dix, neuf, huit, l'arbitre allait bientôt annoncer la fin du combat quand celui que tout le monde croyaient fini se releva. C'était la petite touche Cygne d'argent.

    Maintenant, le véritable combat allait pouvoir commencer. Debout, en garde et tête baissée, l'homme approcha son adversaire avant de le ruer de coups. Les deux hommes se frappaient sans relâche, mais l'ombre en contrôlait un et le rendait invisible. Du moins tant qu'il était sous contrôle. Après cinq minutes de coups, les deux hommes avaient perdus beaucoup de sang et avaient même perdu des dents. Le combattant de Shoma en était sorti vainqueur. Ce qui rendit fou de rage les supporters, mais ils connaissent les risques. C'était ça les jeux d'argent. Shoma récupéra son gros lots ainsi que son ombre. Laissant l'homme retomber sur le sol comme un vulgaire tapis. Avec les coups qu'il avait reçus, il ne se relèverait pas de si tôt.

    Maintenant en possession d'une belle somme, il retourna au bar. Il n'avait qu'une chose en bouche, boire, encore et encore. Le barman lui avoua qu'il avait eu beaucoup de chance sur ce coup. C'était extrêmement rare de voir un homme gagner autant d'argent sur un seul combat. Depuis sa position, il était déjà au courant de ce qui s'était passé plus bas dans l'arène. S'en était presque terrifiant.

    Shoma lui demanda de ne pas tirer une telle tête et au contraire de lui servir à boire. Ce qu'il avait gagné, il allait le dépenser donc pour lui c'était tout bénef. Au même moment, un homme hurla près de lui. Où se croyait-il ? Pensait-il être dans un zoo où un hospice de sourd ? Il ne connaissait pas le mot patience. Attendre son tour ne lui disait sans doute rien ? Tournant la tête pour regarder son agresseur, Shoma tomba sur un vieil homme. Assez grand pour être son père, assez borgne pour être un miraculé de la mer et assez fou pour oser crier près de lui sans même s'excuser. Il avait de la chance. Il était dans un grand jour, mais attention quand même à ce que cette mauvaise habitude ne recommence pas. Il n'était généreux qu'une fois. La seconde fois, il ferait parler le sang.

    Deux bouteilles pleines devant lui, Shoma demanda au hurleur bruyant de lui payer à boire. C'était l'hôpital qui se fout de la charité, mais c'était pour lui un moyen de se mêler à l'ambiance de la taverne. Payer un verre à un inconnu, n'avait jamais tué personne. Il n'allait sans doute pas être le premier.


    "Bon, alors tu le paye ce verre ?"

    Débouchant sa bouteille à l'aide de ses dents, il regarda l'homme avant de boire une bonne gorgée du nectar. Maintenant qu'il était rafraîchi, il attendait le verre offert par la princesse qui venait d'arriver.


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      Les hommes d’Higan s’éparpillèrent dans l’endroit, les uniformes bleus rois furent dorénavant difficiles à discerner dans la masse. Le leader du groupe n’eut donc d’autre envie que de se divertir et quoi de mieux qu’un combat pour cela !? N’étant pas adepte des paris il n’en réalisa pas mais s’intéressa tout de même à la côte des deux combattants afin de connaitre la tendance. Lorsqu’il vit les deux adversaires s’approcher pour se saluer il comprit vite pourquoi la côte était si différente. L’un des adversaires étaient bien plus costaud et massif que l’autre. Le combat se déroula pourtant bien différemment de telle sorte que se fut le chétif et non pas le massif qui vint à bout de l’autre. Un David venait de vaincre un Goliath. Mais l’unique œil du leader n’avait pas vagabondé que sur le combat il avait également gratifié un spectateur d’une longue analyse. Manifestement le combat était truqué mais d’une manière si fine que personne ne s’en rendit compte. En effet, l’un des spectateurs semblaient disposer de capacités lui permettant de faire combattre à distance les deux hommes comme il le souhaitait.

      Cette analyse n’émanait pas directement de l’analyse du spectateur. Charles était un ancien gladiateur habitués au décorticage des mouvements adverses. Le massif combattant devait disposer d’un centre de gravité haut et donc ne devait normalement délivrer que des attaques amples ou très puissantes mais rapides. Ce ne fut pas le cas, manifestement il était bridé par une quelconque force qui le faisait se battre d’une manière bien plus singulière. Les deux combattants de rendaient coups pour coups mais une telle avalanche d’attaques ne pouvaient laisser debout le chétif. Une seule raison à cela, le massif était affaibli par une quelconque force.

      Le bretteur chercha donc la raison de cette soudaine faiblesse et tomba sur un spectateur n’ayant pas l’attitude indignée des autres. Cette confiance ne pouvait signifier qu’une chose, il était dans la confidence. Mais difficile d’expliquer le phénomène... Peut être en saurait il plus en approchant le truqueur. Celui-ci se dirigea vers le bar et Charles le suivit de près. L’homme commanda et le borgne décida de lui adresser directement la parole de sa voix calme et posée. Son interlocuteur se retourna, quelque peu interloqué, manifestement il devait avoir perçu les interrogations d’Higan comme des agressions car il semblait passablement contrarié. Il se contenta pourtant d’un commentaire tout à fait hors de propos invitant le bretteur à payer sa tournée. Charles écarquilla les yeux mais se contenta d’hausser les épaules et de payer ce que désirait l’homme, enivré un homme était finalement une bonne façon de tirer des informations.

        -«Offrez donc sa tournée à ce Monsieur, barman ! Et donnez moi une bouteille de votre meilleur vin je vous prie...»

      Le barman s’exécuta avec bonne volonté tandis que Charles affichait un air intéressé à l’adresse de son invité. L’interrogatoire allait commencer !
      Après un léger moment de réflexion, l'homme qui avait osé crier dans ses oreilles accepta finalement de payer à boire. Il n'était pas très civilisé, mais au moins il savait comment se faire des amis. C'était un bon point pour lui. On pouvait également considérer son petit moment de réflexion, comme un moment où il se demandait s'il avait les moyens de payer où s'il voulait tout simplement payer à un inconnu à boire. Dans ce cas, Shoma l'aurait appelé pince, où encore radin. Mais sa décision finale était tout en sa faveur.

      Le barman donna à Shoma une autre bouteille. Le voici maintenant avec trois bouteilles et de quoi finir la journée tranquillement. Que demander de plus, de l'alcool, de la musique, une bonne ambiance et surtout de l'argent pour payer de nouveau de la boisson.

      Le généreux donateur avait commandé du vin. Choix difficile et au combien étrange. Demander du vin, alors que le bar contenait du rhum, saké, bourbon et encore bien d'autre alcool de meilleures qualités. Il voulait de la binette ? Un pirate, même marchand n'avait que très peu d'intérêt de vendre du vin de qualité, personne n'en buvait à part les gens de la haute, où ceux qui veulent se faire remarquer et se différencier.

      Après un mouvement de flexion, puis une extension, le barman servit le vieil homme. Du vin, comme il lui avait demandé. Le prix était à la hauteur de la bouteille. Avec trois zéro à la fin, il allait devoir sortir beaucoup d'argent pour le boire ce vin. L'addition était telle que Shoma lui-même aurait crié à l'escroquerie s'il aurait dû payer. Devant ce que venait de lui demander le barman, Shoma regardait d'un oeil discret son voisin. Avait-il assez d'argent sur lui pour payer sa consommation ? Si oui, il devait sans doute être assez riche pour le rincer toute la soirée. Il avait sans doute trouvé un petit filon d'or. Une poule aux oeufs d'or qui deviendrait très vite un excellent ami de boisson.

      Entre temps, Shoma avala deux grande gorgée de rhum. Son gosier le brulait un peu, mais c'était une bonne sensation. Rien de tel pour vous remettre d'aplomb. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas un peu profiter des joies de la vie. Boire pour le plaisir de boire, mais aussi pour atteindre l'état d'ivresse. Un véritable plaisir.

      Ne voulant pas laisser son nouvel ami seul avec pour unique boisson du vin, Shoma lui donna la bouteille qu'il venait de lui payer. Ce n'était pas un refus de cadeau, mais il en avait assez pour lui et puis s'il voulait avoir toujours plus du brave homme, il devait avant tout le saouler. Les bouches et les bourses sont plus ouvertes une fois que l'alcool monte à la tête. C'était une formule universelle qui marchait pour tous les hommes.


      "Allez mon ami, laisse toi allez. On ne vis qu'une seule fois, alors autant en profiter, tu ne penses pas ?"

      Le dialogue entre les deux hommes venaient de commencer. Shoma avait un objectif en vue. L'argent, pour de l'argent il était prêt à être ami avec le diable en personne et encore plus si ce dernier lui donnait à boire. Devant le regard curieux du barman qui ne comprenait pas pourquoi un pirate et un soldat de la marine étaient posés côté à côté et se parlait comme si rien n'était. Dans sa tête il ne se posait qu'une question. Sont-ils au courant que chacun d'entre eux appartenaient à des camps totalement différents ? Une chose était certaine, Shoma lui, l'ignorait complètement. En le voyant, il ne voyait qu'une manière de boire au frais de la princesse. Un duo dangereux dans un lieu insolite.

      Allez entre deux gorgées, dis-moi tu fais ici-bas ? Une femme trop collante ? Trop d'argent à dépenser ? Le mal de la terre ferme ? L'appel de la mer ?

      Et revoilà le pirate boire une gorgée de plus.
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        Une discussion stérile semblait naitre entre les deux hommes. C’était une de ces conversations qui sont lancées pour l’on ne sait quelle raison et qui deviennent vite la plus morose des compagnes. Charles n’était pas du tout intéressé par la conversation malheureusement il se devait de faire l’effort. Il arbora un visage amical et écouta avec attention les interrogations de son vis-à-vis tout en payant le barman. Quelle était la raison de sa venue ici ? Des raisons toutes aussi futiles les unes que les autres furent évoquées. Mais, l’une aviva une flamme dans les yeux de Charles, l’appel de la mer ? Lui qui était un ancien esclave, un ex gladiateur, la mer l’avait prit il est vrai. Depuis le jour où il avait pu contempler, du haut de sa nouvelle liberté, cette immensité bleue jamais il ne put s’en détacher.

        Son regard était devenu flamboyant alors qu’il se remémorait ce qu’il avait vécu sur cette mer si belle... Il se mit alors à rêver de la plus grande des mers, Grand Line !

          -«L’appel de la mer, c’est certain. C’est un moteur puissant. Qui, dans ce monde, n’éprouve pas de la joie en contemplant cette vaste étendue si puissante, si mystérieuse ? Mais South Blue n’est pas la plus belle des mers. J’espère pouvoir un jour naviguer sur Grand Line et connaitre ce qu’est une véritable mer, une mer indomptable tel que celle de Grand Line !»

        Il porta à ses lèvres le verre de vin qu’il avait devant lui. Son regard était encore lointain, perdu dans une rêverie mélancolique. La liberté... Tant d’hommes étaient encore privé de ce droit si important... Charles ne pouvait être partout mais il espérait secrètement pouvoir devenir suffisamment influent dans la marine pour pouvoir sauver des centaines, des milliers d’esclaves, de civils asservis et autres personnes au destin malheureux. Pour cela il devait passer par la reconnaissance de ces pairs et il fallait donc se coltiner la traque de menu fretin...

        Charles reporta son attention sur son interlocuteur, il leva son verre à sa destination. Il était temps de débuter un interrogatoire plus poussif.

          -«Et vous ? Qui êtes-vous ? Une raison précise d’être sur ce navire ?»



      Dernière édition par Charles Higan le Mar 13 Déc 2011 - 21:45, édité 1 fois
        Après une bonne gorgée de cette boisson infecte qu'était le vin, l'homme se mit à parler. Sa langue sembla être délier. Il était temps. Shoma n'avait pas toute la nuit. S'il ne voulait pas parler, autant se lever et aller poser son cul sur une chaise loin de lui, c'était plus direct. Après le silence voilà qu'il parlait encore et encore, à croire qu'il n'attendait que cela pour s'exprimer. Shoma lui avait posé une question certes, mais il ne lui avait pas dit de raconter toute sa vie. Il attendait simplement une réponse courte et direct, mais au contraire, Shoma eut droit à un monologue sur la mer, sur South Blue et Grandline. Avec lui c'était tout où rien. Il ne connaissait sans doute pas le juste milieu ?

        Enfin bref, il semblait que l'homme soit un genre d'aventurier. Il aimait la mer et voulait voguer sur Grandline. Il savait que cette mer était une mer indomptable et pourtant il espérait y mettre les pieds. Bon nombre de personnes des Blue avait ce même rêve. GrandLine était l'entrée inévitable de tous ceux qui ont des rêves de conquête, de gloire et de fortune. Elle représentait un monde à part. Sur toutes les personnes qui rêvent de passer le cap de Grandline, très peu osent et une poignée seulement d'homme et de femmes arrivent à surmonter la terrifiante terreur qu'elle inspire.

        Shoma n'y avait jamais vogué sur cette mer, mais il avait pris le temps de lire et de se renseigner sur cette mer. Après tous, il était natif de Marineford et avait des notions concernant la géographie du monde. Grandline où couramment appeler, la route de tous les périls n'était pas un lieu aimable. Seuls les plus forts arrivaient à y naviguer.

        Après reste à savoir si cet homme aux allures de vieil homme avait les "couilles" suffisamment accroché pour franchir le cap et passer du rêve à la réalité. Shoma n'avait pas le même rêve que lui, mais devait quand même passer par cette mer. Les deux hommes avaient un point un commun. La mer. Leur but n'était sans doute pas les mêmes, mais les moyens pour les obtenir, où du moins le trajet était identique. En route pour atteindre les sommets, Shoma allait traverser Grandline, mais parler de cela à un inconnu n'était pas son genre et ce n'était pas deux, trois bouteilles qui allaient le trahir.

        Son nouveau camarade lui demanda quels étaient ses projets. Une chose le chagrina quelques peux. L'homme n'était pas direct, ici-bas, il n'était pas convenable de vouvoyer une personne. Autant le tutoyer, à part si la personne demandait d'être vouvoyé et encore, car la plupart du temps, il obtenait comme réponse un rire moqueur.

        Pour ne pas paraître impoli, Shoma attrapa sa bouteille et avala deux bonnes gorgées et répondit à la question du vieil homme.


        "Pourquoi cette question, tu es de la marine ? Hahaha lol !!"

        Shoma posa la question qui valait plusieurs milliers de berry. Il savait que la marine comme n'importe quel autre groupe était accepté dans cette taverne était acceptée, mais ne savait pas réellement qui était cet homme, ni même s'il était un allié où un ennemi. Shoma posa cette question sur le ton de la rigolade, il voulait détendre l'atmosphère et cette question pouvait en quelques sortes mettre les deux hommes sur la bonne voie. Changeant de ton, il répondit réellement à la question de son homologue.

        "Je suis un capitaine. Je prend un peux de repos. Je suis ici pour boire un coup et prendre du plaisir. Le temps d'un instant se couper du monde est parfois une bonne chose. Haha. Boire une bonne bière ou une bouteille de Rhum sans se soucier des autres, parfois c'est une bonne chose. "

        Voilà il lui avait répondu. Maintenant que l'interrogatoire était fini, ils allaient pouvoir boire. Le barman qui servait plusieurs hommes tous près de la position des deux hommes tendait une oreille attentive à leur conversation. Quand Shoma posa la question s'il était un soldat de la marine, sur le ton de la blague, il chuta presque sur le sol, tellement cette question ne se posait pas.

        La réponse était quand même assez évidente. Oui, il était de la marine. Il était entré avec bon nombre de personne en uniforme de soldat, alors comment ne pas avoir remarqué cela. Shoma était-il aveugle où l'alcool lui bouchait les yeux. L'homme avait envie de prendre part à la conversation et crier sur Shoma tellement il était naïf. Il était sans doute le seul à ne pas avoir remarqué à qui il parlait.

        D'ailleurs, le duo attirait de plus en plus de regard curieux. Parmi les pirates présents, certains connaissaient Shoma, malgré que lui ne les connaissent pas. Quand on avait une tête mise à prix difficile de passer inaperçu et ces-mêmes personnes se demandaient ce que deux hommes de situations opposées avaient à ce dire. Cela ne présageait sans doute rien de bon.

        Qui était cet homme, personne ne le savait, il puait le marin à plein nez, mais après, savoir son grade, son rang, personne ne le savait, mais tout pirate que ce respecte aurait deviner que derrière cet accoutrement il s'agissait d'un homme de la marine. Sans doute que Shoma n'était pas comme tous les autre.


        "Allez encore un verre pour la route"


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          Charles écouta attentivement son interlocuteur, non pas que la conversation soit subitement devenue intéressante mais il devait se montrer des plus fasciné. La question fatidique tomba enfin, Charles était il de la marine. Réponse difficile à faire sachant que l’issue allait se jouer sous peu. Mais le bretteur n’était pas destiné à verser dans la facilité si aisément. Aussi il rentra dans le jeu de son adversaire quitte à s’enferrer un peu plus dans un piège, au final que risquait-il si ce n’était un combat ?

            -«Moi ? De la marine ? Non pas réellement as-tu déjà vu un uniforme de la marine bleu ? J’appartiens à un groupe de mercenaires privés. On bourlingue comme les autres et on flirte avec les limites imposées par la loi. Rien d’illégal mais rien de nécessairement très légal non plus.»


          La conversation entre les deux hommes commençait à s’éterniser. Charles constata qu’autour les regards commençaient à se faire de plus en plus insistants, il faut dire que l’escadron commençait à se forger une réputation certaine. Il y avait aussi à craindre qu’un des hommes de l’escadron ne décide de faire du zèle ou tout simplement choisisse ce moment pour offrir un verre à son leader.
          Il était donc temps d’abréger la conversation afin de n’être pas démasqué. Charles se leva donc promptement et salua du chef l’inconnu.

            -«Bien, je te prie de bien vouloir m’excuser. Mais je dois vérifier que mes compagnons n’ont pas décidé de se lancer dans des combats à mains nus. Ils sont un peu turbulents parfois.»


          Le borgne afficha un sourire discret avant de prendre congé. Franck qui n’était pas très loin avait suivi la scène en homme connaissant son chef. C’était l’un des premiers hommes de Charles tant en ancienneté qu’en expérience, le tireur d’élite avait rapidement comprit que quelque chose ne se déroulait pas comme d’accoutumée.

          Un bref regard de son chef et quelques mouvements de doigts imperceptibles finirent de le convaincre que son jugement était bon. Alors que Charles disparu dans la foule, Franck conserva un regard sur l’intriguant homme qui semblait être connu de plusieurs hommes dans la salle. Les hommes connus dans ce genre de bouges étaient très souvent d’une sale espèce... Tout du moins c’était l’avis de Franck...
          La question sur l'appartenance à la marine qu'avait lancé Shoma n'était qu'une blague et pourtant, son voisin prit quand même la peine d'y répondre. Visiblement, non, il n'était pas de la marine. Il était mercenaire. Pour lui, il n'y avait pas de différence entre mercenaire et marine, tant qu'il n'avait pas de prime sur sa tête. Eh oui, Shoma trouvait cela très cool. D'ailleurs sa tête était mise à prix. Une belle petite somme, mais qui valait quand même son pesant d'or. Dix millions de Berry, ce n'était tous de même pas rien. Un mercenaire, hein, en plus il n'était pas seul. Il devait être ce genre de personne proche à la fois de la marine quand cela lui chante et du chasseur de prime quand la crise l'atteint.

          Malgré son emplois plus qu'étrange, il avait une bonne tête et était vraiment sympathique pour un vieux. Lui payer à boire, alors qu'il était un inconnu, ce n'était pas tous les jours que cela arrivait. Pour cette même raison, Shoma ne tenta pas de lui dérober sa bourse. La chance était avec lui.

          De fil en aiguille, la discussion entre les deux hommes se prolongeait et il perdait de vue son principal objectif. A la base, il avait commencé à parler afin d'obtenir de ce dernier à boire, mais plus ils parlaient et plus cela ressemblait étrangement à une discussion qui n'aboutirait à rien. Shoma allait couper la discussion quand l'homme le devança et lui demanda de l'excuser. C'était lui qui laissa Shoma en plan et non le contraire. Bien que ce soit lui qui se fasse larguer, il n'était pas en colère, il avait obtenu ce qu'il voulait. Il s'était débarrassé de lui et pouvait même récupérer la bouteille qu'il lui avait donné. Il avait tous gagné.

          Maintenant seul, sans plus personne à qui parler, Shoma descendit ses trois bouteilles. Rien n'était meilleur que l'alcool que l'on buvait et dont les sous ne provenaient pas de sa propre poche. L'argent du labeur comme qui dirait, mais du labeur des autres. Une fois finie, Shoma n'avait plus rien à faire dans l'établissement. La pause boisson était finie. Il serait bien resté plus longtemps, mais à force de ce la couler douce, il allait prendre racine et ne plus vouloir en repartir. De plus, il avait encore pas mal de choses à faire avant le grand jour et il ne pouvait se permettre de cumuler du retard sur son calendrier qu'il s'était juré de respecter.

          Avant de laisser partir l'un de ses clients, le barman accosta Shoma. Il avait une certaine question à lui poser. Ok, il se trouvait dans un bar qui n'avait pas d'égard sur les mers, car tous y venaient afin de profiter d'un moment à part, mais jamais au grand jamais deux personnes de groupe aussi opposés n'était aussi proche. S'en était même diabolique. Shoma répondit clairement à la question du barman, celui-ci lui avoua pas ce qu'il avait conclus. Ce n'était pas ses affaires, mais voilà il aimait bien avoir des réponses sur certain sujet.

          En se levant, Shoma comprit très vite où voulait en venir ce dernier. Il était la cible d'une grande partie des regards du premier étage. Qu'avaient-ils tous à le fixer des yeux ? Avait-il quelques choses sur la tête ? Une tâche, un énorme bouton, une pustule ? Pire encore, une araignée rouge, jaune, vert ? Essayant de se toucher afin de voir ce qui n'allait pas avec lui, il ne remarqua rien d'étrange et se demandait bien quel pouvait bien être le problème de toute cette vermine.

          Shoma n'y comprenait rien et cette situation il la vivait très mal. Il ne supportait pas l'idée que l'on pouvait se moquer ouvertement de lui. C'était intolérable. Il se devait de faire payer ça à toutes ses merdes. Essayer de le prendre de haut, lui, un pirate. Il allait leur montrer de quel bois il se chauffe.

          Shoma commençait à monter en pression quand un bruit de gâchette tomba dans le creux de ses oreilles. D'ailleurs, il n'était pas le seul à l'avoir entendu. Tournant la tête dans la direction d'où provenait de bruit, le pirate pouvait voir, le barman ainsi que tous les serveurs situés près du comptoir prêt à sortir l'artillerie lourde. Avait-il oublier les règles de cet établissement ? Si jamais il avait un trou de mémoire, ils étaient prêts à le lui rappeler sans aucun problème.

          Seul contre tous. Si jamais il décidait de franchir la limite imposée, il allait se retrouver très vite aux portes de la mort. Afin de survivre, il préféra tourner les talons et prendre la direction de la porte. Il avait assez profité comme ça de son temps libres.


          FIN


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