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Au réveil du Cauchemar [Yuji Livingtsone]

    Il n'y avait plus personne. Lorsque le Sergent se releva, il ne trouva que quelques cadavres, beaucoup de sang et un effroyable mal de crâne. Bah, si ce n'était que ça, ça passera. Il se releva et tâtant sa plaie. Si quelques citations comiques lui virent en tête, il n'eut pas la talent pour faire rire les corps inanimés. Il ne pouvait pas être le seul vivant? Non. Le messager se redressa d'un bond, caché la tête dans le sable. Et dire qu'à cause de lui, le Commandant avait perdu. Ou presque. Du moins, il était étendu parmi les autres, aussi immobile et sanglant qu'un mort et les pirates étaient tous partis. S'il s'inquiéta du marine qui avait tenu jusqu'au bout, celui qui était plus couvert du sang des autres que du sien, il porta surtout secours au Commandant comme le messager fuit chercher des secours, sûrement occupés ailleurs. Il semblerait que la tempête soit passée. Ne restait plus qu'à savoir quel était le fin mot de cette histoire.

-Cours couard que tu crois croître sans connaître crânes et carnages.

    Très fier de sa phrase malgré les crânes et le carnage, comme il disait, il prit soin d'écarter les quelques survivants du champ de bataille souillé. Et ce ne fut pas son mal de crâne qui l'empêcha de panser comme il pouvait les blessés. Surtout le Commandant qui, malgré un poumon percé et quelques côtes brisées continuait de respirer. Difficilement, dans un sifflement inquiétant, mais il vivait encore. Mais pas longtemps encore si l'autre messager ne se bougeait pas un peu les miches.


*****

    Claudiquant comme une vieille aux articulations douloureuse, une apparition surgit au travers d'une nappe de fumée. Le jeune marine qui gardait et surveillait les arrivées de nouveaux blessés, nombre interminable et qui restait encore s'aggraver à chaque minutes. Et les Gun's avaient beau avoir quitté le QG depuis une bonne heure, Il semblait que de nouveaux décès survenaient à chaque minute. La silhouette, traversant un nuage noir, balayé par le vent marin, que des flammes crachaient un peu à l'écart du chemin. Ce fut tout d'abord une forme indistincte, lente, comme un fantôme dans la brume. Mais elle se rapprochait inexorablement. Et très vite, ce furent deux braises vertes qui s'illuminèrent. Un instant de crainte, mais une forme familière se dressa derrière elle. Enfin à ses côtés. Et la réputation de cette faux n'est plus à faire. Ainsi, lorsque la silhouette s'effondra à plusieurs pieds du bâtiment médical, le vigile sortit avec un brancard pour aller la repêcher. Il n'avait juste pas prévu que la faux pèse plus lourd que la frêle silhouette à bout de souffle. Ils durent s'y prendre à trois pour porter le brancard et la faux de la demoiselle à nouveau évanouie.


*****

    La chaleur bienfaitrice, la sensation de bandages propres sur son ventre, le dos confortablement installé, la tête au calme. Et pourtant, elle se força à ouvrir les yeux. Elle n'était pas tranquille. Pas véritablement hantée par ses échecs, mais ces derniers étaient si récents que son esprit travaillait encore à rattraper Saru. Dès qu'elle fermait les yeux pour tenter de s'endormir, elle se revoyait victorieuse contre le cuistot dans la cale du navire et ces images étaient immédiatement remplacées par celles de sa propre faux qui lui perçait les entrailles. Timuthée? Une erreur de parcours. Elle était déjà faible. Une manière comme une autre de dédramatiser. Or, contre le Singe de l'équipage, elle l'avait pourtant affronté au mieux de sa forme. Il lui était supérieur, voilà tout. Mais se l'avouer n'en réduisait pas pour autant la couche d'amertume sur sa langue. Aussi, au bout du troisième réveil en sursaut, causant diverses douleurs dans tout le corps, elle abandonna cette idée et rumina sa défaite, éveillée. Elle ne devait pas bouger, elle le savait. A chaque mouvement, sa jambe la lançait. Autant la plonger directement dans de l'acide. Ce serait plus rapide et plus direct. Et puis venait en bonne position son hémorragie qui lui faisait tourner la tête presque continuellement. Elle avait presque l'impression que son cerveau n'était plus irrigué. Peut-être l'une des raisons de ses délires dès lors qu'elle se bornait à essayer de dormir. Alors elle fit la dernière chose qu'il lui était possible de faire sans conséquences: jeter un regard à la ronde.

    Regroupée avec de nombreux autres officiers blessés, en plus ou moins mauvais état, la quasi-totalité des lits aux draps souillés étaient occupés. Des grands, des petits, hommes, femmes, rachitiques ou baraqués, tous se reposaient dans un silence sépulcral, ou du moins, tous cherchaient à se reposer. A oublier cet épisode quelque peu désastreux. Des mines défaites, certains fières et satisfaites, d'autres décomposées ou inexpressives. On pouvait trouver de tout, entreposés pêle-mêle dans une salle exiguë aux murs blancs crème aux couleurs de la marine. Les lits y étaient stockés comme dans un débarras, avec pour seul souci de laisser libre un simple accès de l'un à l'autre. Mais ces accès étaient presque continuellement encombrés, ruinant le maigre effort des quelques médecins débordés. Et cette vision qu'elle eut de la marine, fraternelle, solidaire, soudée, arracha un sourire ému à Rachel. Elle, seule, sans même sa faux pour lui tenir compagnie. Elle soupira en repensant au Colonel Kimura.

-S'il vous plait. Demanda-t-elle d'une voix faible à une infirmière les bras chargés de compresses et de bandages en tout genre, la mine hagard et les cernes violacées. Aurions-nous des nouvelles du Commandant Livingstone?

    Un regard suppliant fit taire le Lieutenant Rachel, comprenant qu'elle ne connaissait ni le nom ni même ne prendrait le temps de vérifier pour elle. Évidemment, ce n'était pas comme si elle avait un bon millier de blessés sur les bras. Un nœud à l'estomac, le Lieutenant Blacrow la regarda s'éloigner. Elle inspira profondément, malgré l'écho douloureux dans son ventre et se calma en expirant calmement. Tant pis. Elle promena son regard à la ronde. Les possibilités. Soit il traquait encore les quelques pirates sur l'île, victorieux, lui. Ou alors il gisait sur un quelconque pavé fissuré -voire en dessous. Sinon, il se trouvait ici. La morgue, se serait plus tard. Elle détailla chaque visage qui passa, chaque personne qui se mouvait.


*****

    Le Sergent ne voulut en aucun cas lâcher le Commandant qui avait tout de même mis en fuite près d'une garnison entière de pirate. À lui seul ou presque. Il s'inquiéterait pour le Lieutenant Blacrow plus tard, lorsqu'il aurait de ses nouvelles. En ce moment, à défaut de faire des blagues trop amères même à sa propre oreille, il claudiquait sur l'épaule d'un sanglier gigantesque auquel il donnait des ordres pour suivre le brancard plus rapide qu'eux. Il ne fallut pas longtemps pour rallier les bâtiments de l'infirmerie et le Commandant Livingstone y disparut par une brèche visiblement pas naturelle pour ne plus en ressortir. Et ce fut également là que le sanglier de bonne taille bifurqua brusquement pour rallier quant à lui les étables où il devait nicher. Pauvre de lui, il n'y avait plus de dresseur pour le nourrir. Et pauvre Druma qui fut éjecté du dos du porc.

    Il fut impossible pour lui de dire si le Commandant avait, quant à lui, repris connaissance...
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Le sommeil, d'après les médecins, sert à traiter les données récoltées pendant que le corps était réveillé. Le cerveau de Yuji a du pain sur la planche de ce côté. Il doit assimiler, comprendre et émettre des conclusions sur trois évènements majeurs s'étant tous déroulés en un peu moins d'une heure: on lui a greffer des foreuses à la place des bras, il a perdu son premier combat et il a faillit mourir. Quoique dans ce dernier cas il ne soit pas tout à fait sûr. L'enquête suit son cours d'après son cortex. Coupé de ses capacités de réflexion, l'esprit de Yuji est cantonné à ce qu'on pourrait appeler métaphoriquement une salle d'attente blanche, médicale, du genre de celles qui se trouve juste en face du bureau d'un dentiste. On sait que des choses bizarres se passent de l'autre côté, toute la question étant de savoir si ce sont des agréables surprises ou bien la découverte que, tout compte fait, y a 2-3 canottes qui gênent dans votre machoire. Mais le pire dans cette histoire c'est qu'il n'y a pas de vieux magazines à se mettre sous la dent. Ennui mortel ET stressant. Yuji se tortilla sur sa chaise. Il aime pas attendre comme ça. Surtout qu'il a un vague sentiment d'urgence. De danger. Comme une envie d'uriner mais sans avoir envie d'aller aux toilettes. Désagréable.

Puis un dossier de la taille d'un annuaire téléphonique apparut au dessus de sa tête. Son cerveau s'est légèrement planté sur la destination des données qu'il a enfin analyser. Yuji leva les yeux vers lui avec un air perplexe. Le dossier tomba sur le sol sans un bruit, on l'aurait dit presque gêné de déranger l'adolescent.

- C'est quoi ça encore nom d'un coup d'gr...
- Grhum Nrak Pno
- Hu ? Kikéla ?
demanda le Marine en tourant sa tête dans tous les sens
- Bwa
- Boota ? Qu'est-ce que tu fais dans ma tête
- Naaaa
- Quand Papa m'a dit que j'étais pas tout seul dans ma tête je pensais pas que...
- Puuuu grufm !


Il identifia enfin l'origine de ces grognements. Le dossier. Ça ne pouvait être que lui. Yuji se leva de son siège et s'accroupit près de la grosse liasse de feuille. Il est vraiment vraiment gros et sa couverture est face au sol. L'Excavateur le saisit à deux mains et le souleva.
- Ha merci. Zont encore raté le troisième relais synaptique. J'leur ai dit pourtant que la connexion était nickel, mais nan...
La voix viens bien du dossier, mais d'en dessous. Yuji retourna l'épais volume et se retrouva face à la couverture. Face à son propre visage. Avec une bosse sur le front. Etrangement il ne trouva pas ça bizarre outre mesure. Tout ça c'est dans sa tête, donc c'est...familier. En quelque sorte. Enfin...pas tant que ça.

- T'es qui toi ?
- Beeen toi
répondit le dossier
- Ha
- Ouai
- Mais quel moi ?
- Hein ?
- Le bon moi ? Le mauvais moi ? Le moi d'avant ?
- Heu...tous
- T'es tout moi ?
- Ben y m'semble oui
- Ha
- Fait beau aujourd'hui hein ?
- Gnuh ?
- Faut bien que j'introduise la conversation
- Pourquoi ? T'es moi. On s'connait.
- Ho. Y m'semblait qu'y fallait respecter les formes et tout et tout
- On s'compliquerait la vie
- Oui j'pense aussi
- C'est très perplexisant de se parler à soit-même
- A qui l'dit tu...


La conversation tourne en rond. Plutôt difficile de trouver des sujets de conversation vu qu'on sait tous ceux qu'on connait. Forcément.

- Sinon t'es là pour quoi ?
Le dossier roula des yeux, l'air de chercher une échappatoire
- Te dire un truc
- Quel genre de truc ?
- Plein de trucs
- T'as pas envie de me les dire ?
- T'as pas envie de les entendre
- T'en sais rien
- Si
- Ha. Exact. Mais...chuis censé faire quoi si tu ne me dis rien ? Continuer à attendre ? A attendre quoi d'ailleurs ?
- T'sais c'est pas mal ici. Fait chaud. Pas de besoin. S'passe rien de grave. T'es intact. La belle vie quoi.
- Intact ?
- Héé meeeeerde
- Intact ?
- Je...heu...
- INTACT ?
- J'peux tout t'expliquer mais surtout ouvre pas...


Yuji ouvrit le dossier

- Punaise, le réveil va avoir un sale goût..gémit la couverture

Yuji eu un accès direct à ses souvenirs, leurs analyses, leurs conclusions, plusieurs rapports d'expert et même un résumé romantisé. C'était tellement horrible que ça l'a réveillé.




***




LA POUUUUUUUUUTREUUU !

Le cri résonna dans l'infirmerie telle une avalanche sonore, chaque syllabe se perdant les couloirs, se retrouvant aux intersections, se mélangeant dans les plafonds avant de rebondir contre les dalles du sol et de repartir à l'assaut de l'ouïe de toutes les personnes présentes. Ce n'est pas le premier cri que l'on entend ici aujourd'hui, et ce ne sera certainement pas le dernier. Pourtant celui-ci fut le plus flippant parce que, contrairement aux autres, il se définit tout seul. Les "ho", "ha" et autres "ouïe" ne veulent rien dire, c'est pour ça qu'on les appel des onomathopées. Juste du bruit quoi. On surestime beaucoup l'imagination humaine: lorsque les gens entendent un cri dans la nuit ils sentent juste que quelque chose de grave arrive, et ont tellement d'idées de ce qui pourrait en être l'origine qu'ils n'en choisissent aucune, se disant que toutes sont probables. En fin de compte c'est beaucoup moins stressant que de savoir ce qui s'est passé, car la précision c'est du concret. Et le concret c'est flippant. Ainsi, lorsque patients et médecins entendirent le cri ils eurent tous une sueur froide en imaginant une lourde poutre leur dégringoler sur la figure. Pourtant ils se regardèrent tous avec des airs surprits lorsqu'ils entendirent ensuite un boucan de tous les diables, faisant globalement penser à troupeau de blaireaux enfonçant la porte d'un collectionneur de boites de conserve.

Lorsque les infirmiers jetèrent un coup d'oeil dans le chambre du commandant Livingstone ils se rendirent compte que ça allait être compliqué. Il est vraiment bien coincé là.

Il n'est pas bien difficile de s'imaginer ce qui est arrivé. Comment c'est arrivé ne fait cependant pas l'objet d'un consensus dans le corps médical. Yuji était couché dans un lit moelleux, un bras et une jambe maintenus en l'air par tout un jeu de poulie. Maintenant il est suspendu par le pied par une structure improbable à base d'un lit d'hopital, de poulies, de ce qui fut une table de chevet et de ce qui se révéla être, après analyse, un chirurgien extrêmement surpris. Le tout s'écroula sur lui-même à cause d'un vicieux courant d'air provoqué par l'entrée des infirmiers. On offrit une tasse de thé au chirurgien et une infirmière bien aimable offrit une sucette à Yuji, celui-ci répliquant qu'il n'était plus un enfant (sans toutefois refuser la sucette).


Dernière édition par Yuji Livingstone le Mar 13 Déc 2011 - 16:22, édité 7 fois
      Un vent de panique hérissa tous les poils et un flot de sueurs froides coulèrent sur toutes les nuques. Subitement. Sans rien avoir demandé. Ils n'aspiraient qu'à se reposer et ne demandaient tout bien réfléchi qu'un instant de calme, de répit. Ce que la voix ne fut visiblement pas encline à leur concéder. Même Rachel vacilla sur sa jambe inerte. Elle prit un court appui sur l'épaule d'une infirmière frissonnante, les yeux dans le vide, sûrement une vision pas très enviable imprimée sur la rétine. Notre faucheuse fauchée s'en renfrogna. Pourquoi les gens qu'elle rencontrait ne faisaient pas cette tête là ? A nouveau d'aplomb, elle écarta cette sombre pensée et l'infirmière sans ménagement et emprunta une béquille qui traînait contre un lit occupé d'un grand brûlé. Vu son état, il n'en aurait pas besoin avant un moment. Et elle avait besoin d'aller retrouver cette voix sépulcrale qui avait figé presque tout un bâtiment. Car pas d'erreur possible, elle avait reconnu la douce voix fluette du Commandant Livingstone.

      Au moins il était vivant. Et tout le monde devait être au courant que l'excavateur a de beaux jours devant lui. Sauf peut-être ceux chez qui le cri d'angoisse suprême a bel et bien achevé à coup de crises cardiaques. La vie repris dans la salle, et le lamentations aussi. Elle aussi avait le cœur aux lamentations, alors elle n'eut l'occasion de s'en délecter comme elle aurait pu le faire d'ordinaire. Elle pesta silencieusement contre les Guns. Ils avaient tendu une toile et joué un spectacle d'ombre avec un magnifique contexte, mais elle n'avait pu en profiter car elle faisait partie des personnages de l'histoire. Comme elle aurait aimé apprécier, confortablement installée sur une chaise longue, l'horreur des combats. Mais non. Elle avait dû y prendre part. Et voilà que ça recommençait. Elle avait ici un nouvel aperçu de ce qu'aurait pu être le purgatoire, mais à nouveau, elle faisait partie des acteurs et non du public.

      La gorge nouée, elle traversa le couloir sans se presser, sans mettre une livre de son poids sur sa jambe folle. Personne ne lui dit rien et elle évita de justesse un brancard qui ne lui avait rien dit. La foule était pressée dans ce bâtiment. C'est bon, y'a pas le feu. Elle ouvrit sans ménagement la porte de la salle [où l'on égorgeait un porc] [d'où provenait le cri perçant] (rayez la mention inutile). A l'intérieur, un médecin groggy sur une tasse de thé et une infirmière plus sexy qu'une soubrette. Pour un peu, elle aurait été jalouse, avant de se souvenir qu'elle avait une faux pour bien impressionner les hommes qu'elle aurait bien voulu mater. Rachel chassa de son esprit le souvenir du fameux Arthur -qui avait dû s'échapper- avant même qu'il se soit imposé et porta son attention sur l'étrange trio que formaient les médecins. L'infirmière tendait même une sucette au Commandant.

    -Ce patient à côtoyé des champignons assez étrange pour qu'un cochon y réfléchisse à deux fois avant d'y goûter. Je vous le déconseille. Et vous demande même de sortir. D'autres patients devront bientôt être rebaptisés impatients si vous les faîtes poireauter plus longtemps avec leur fractures ouvertes au troisième degré.

      Il y eut un instant de latence durant lequel tous les regards se tournèrent vers elle. Blasée, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et s'éclaircit la gorge.

    -Bouh !?

      Ils abdiquèrent et sortirent. Malgré tout le chirurgien prit le temps de finir sa tasse de thé qu'il envoya derrière la cravate avec un geste rapide et précis. Chirurgical, c'est le cas de le dire avant d’emboîter le pas de l'infirmière, le regard sur sa croupe. Deuxième séance de sueurs froids pour lui lorsqu'il croisa le regard vert méprisant et plus menaçant qu'un loup grondant. Il claqua même la porte derrière lui. Le Lieutenant Blacrow se tourna alors vers le Commandant Livingstone.

    -Je viens au rapport, si vous le voulez bien...
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    Seul le batonnet de la sucette dépassait de la bouche de Yuji. Il disparut bien vite. Lorsque son esprit embrumé se fit à l'idée que Blackrow L. Rachel était dans la même pièce que lui il avala carrément la confiserie qu'il avait en bouche. Le Marine porta ses mains à sa gorge alors que la sucette se coinçait dans sa glotte, ses convulsions l'amenant même à tomber sur le sol en gigotant dans tous les sens. Fort heureusement ce n'était sûrement pas un excès de glucose qui aurait eu la peau de Yuji Livingstone, et après quelques secondes il arriva donc à extirper le corps étranger du fin fond de son larynx. Quoique "projeter" soit sans doute un verbe plus approprié. Un puissant spasme musculaire éjecta la sucette hors de la gorge de l'Excavateur, permettant au jeune homme d'enfin respirer par le conduit approprié. Cependant il y a quand même eu un mauvais côté à l'histoire: un projectile lancé à la vitesse du son dans une petite pièce ça fait toujours bien dans les bêtisiers de fin d'année. On échappa pas à la règle. La confiserie-à-lécher percuta le mur à gauche de la porte où se tenait Rachel et rebondit vers le Commandant, qui eut assez de présence d'esprit pour se jeter au sol (volontairement cette fois) et éviter ainsi que le projectile supersonique ne se loge dans sa narine gauche. La sucette percuta un cadre sur le mur du fond, faisant ainsi tomber une photo du Vénéré Conseil des 5, bondit ensuite vers le plafond, rebondit sur une grosse poutre avant de foncer sur le sol, de rebondir une dernière fois entre les jambes de Rachel et de disparaitre dans le couloir.

    Un bruit de vaisselle brisée et un cri appeuré apprirent aux deux personnes présentes dans la chambre que le chirurgien venait d'avoir sa deuxième crise cardiaque de la journée (et qu'il n'a pas eu le temps de finir son thé). Les yeux fixés sur la porte, Yuji rapporta ensuite son attention vers le lieutenant Rachel, nimbée de son éternel aura noire teintée de vert. Son visage devint blanc. De la sueur perla de son front. Comme dirait son grand-père: il était dans les cailloux jusqu'au cou. Et c'est beaucoup plus difficile de se sortir d'un tas de cailloux que d'un tas de caca.

    Gargl...

    La..La La...La fille à la faux...elle...elle est venue m'achever. Couper mon Fil de Vie. M'arracher mon âme. Souffler ma bougie. Elle sait. Je sais qu'elle sait. Je parie qu'elle sait aussi que je sais qu'elle sait. Je sais qu'elle sait que j'ai pénétré illégalement dans les douches des femmes. Je pensais être passer inaperçu lorsque j'ai faillit la voir nue mais nan, cette démone à dû me voir avec ses Yeux Diaboliques. Ou bien c'est sa Faux qui a dû le lui dire lorsque j'ai faillit la renversée. Je suis mort. Ou bien elle sait que j'ai participé à une expérience interdite. Et que je me suis baladé tout nu dans le QG. Est-ce qu'on lui a dit que j'avais laissé s'échapper deux bargeots de la gâchette ? En incendiant une bâtiment de la Marine histoire de mettre une grosse cerise sur mon gâteau de conneries ? Elle sait. Elle doit savoir. Foutu. Chuis foutu. J'ai tout foirer et elle est venue s'occuper de moi. Comme elle s'est occupé de Saru le Sac-à-Patate. Elle escorte les prisonniers...et elle est dans ma chambre. On va m'envoyer à Impeeeel Doooown !

    Yuji eut envie de pleurer. C'était pas juste. Il avait fait tout ce qu'il pouvait mais tout avait foirer d'une manière ou d'une autre. Il a risquer sa peau plein de fois, pour rien du tout. En à peine une heure il a réussit à organiser l'opération commando la plus débile du siècle, à se faire greffer des bras-foreuses, à se faire ensevelir, à combattre en Enfer, à manquer de se noyer (dans de la soupe dégueu), à manquer de se faire ébouillanter (dans de la soupe dégueu chaude), à avoir un oedème pulmonaire aggravé et finalement à se faire taper dessus par une poutre enflammée qui faisait dix fois sa taille. Et maintenant il va devoir affronter le Jugement de Blackrow L. Rachel. La Faucheuse. L'ex-pirate. La futur directrice d'Impel Down. La Justice Expéditive. C'était vraiment vraiment pas juste. Puis il remarqua la manière bizarre dont elle se tenait: tout le poids sur une seule jambe. Elle était blessée. Bon, le fait qu'elle soit habillée d'une grande blouse blanche typiquement médicale aurait peut-être dû lui mettre la puce à l'oreille.

    La nouvelle lui fit tout de même un choc.

    Tout d'abord parce que la seule chose qui aurait pu faire mal à La Faucheuse c'était un dragon pyromane de 10 étages. Il savait que, quelque part dans le labyrinthe des probabilités, c'était possible mais il ne s'attendait pas du tout à ce que ça arrive REELLEMENT. Mais c'est surtout le fait qu'il se sentait en colère qui l'a pris de cours. Pourquoi était-il en colère ? Cette bonne femme allait sans doute le tuer. Ou le torturer avec une brosse à dent. Oui, pourquoi donc était-il en colère ? C'était pas logique. Quoique. Il ne déteste pas vraiment Rachel, c'est juste qu'elle lui fout tellement les j'tons qu'il met chaque fois trois jours à se remettre d'un tête-à-tête avec elle. Et puis elle est dans son camp. Les Gentils. Bon, plutôt sombre comme Gentille, mais Gentille quand même. Elle avait aussi été la première personne à qui il pouvait (TRÈS poliment) donner des ordres. Sa première subalterne. Et quelqu'un lui avait fait quelque chose à la jambe. Enfin ça c'est la séquelle la plus visible, il y en a peut-être d'autre. Quelqu'un, quelque part (et sans doute avec quelque chose) avait blessé SA Rachel. Ses réflexes d'infirmiers lui dirent de la palper. Son instinct de survie leur boxa la gueule. Il l'aime peut-être bien mais le sentiment n'est peut-être pas partagé. Ou en tout cas pas à ce point.

    Ho et puis zut. Il en avait marre de penser. Marre d'avoir la trouille. Marre d'être réveillé. Il y a seulement deux choses au monde qu'il voudrait pour l'instant. La première vient de disparaitre dans le couloir et de se loger dans la narine d'un chirurgien qui n'en demandait pas tant. La deuxième...La deuxième...bah, qu'est-ce qui peut lui arriver de pire de toute façon ? Le Commandant Livingstone fit alors son action la plus suicidaire de la journée: il se leva, se rapprocha de Blackrow, l'Ange de la Mort, et la prit dans ses bras en la serrant fort. Son corps à laché, son esprit a laché, il lui faut de l'affection, n'importe laquelle. Il leva ses yeux embués de larmes vers son visage de porcelaine:

    J'ai besoiiiiin d'un caliiiiiiin !

    C'est un peu près à ce moment qu'un Dagobert décida de faire une dérapage contrôlé devant la porte de la chambre, avant de foncer ventre-à-terre dans la pièce et de s'écraser contre un mur en projetant de la mayonnaise partout.

    Quoi, même la nourriture veut foutre le camp maintenant ?


    Dernière édition par Yuji Livingstone le Jeu 15 Déc 2011 - 22:05, édité 5 fois
      Je savais que mon entrée dans la marine aller marquer un tournant dans ma vie, mais de la à me douter que tout aller basculer de manière si... particulière ? Enfin soit, l'entrainement avec monsieur Céldèborde est fini et j'ai du mal à trancher dans mon jugement si ça a été un bien ou un mal. Finalement le commandant a envoyé une demande pour annulé les sessions d'entrainement de North pour notre section de recrues, puisque celle-ci là effectué au QG de West Blue. Le deuxième petit caillou qui continue à me faire basculer vers l'invraisemblable. Ainsi je suis dans le secrétariat du commandant Elvis Naeilson à West Blue, pour recevoir mon affectation.

      "Félicitation pour avoir survécu à... enfin fini votre entrainement avec la plaie, vous serez affecté au second régiment de North Blue."

      Alors qu'il me tend le formulaire officialisant mon entrée dans cette section, je survole du regard celui-ci et surprend une information étrange. *Une unité de renseignement, c'est une plaisanterie ?!* Je ne sais pas qu'elle tête je fais, mais ça doit être folklorique vu le visage que prend mon interlocuteur. Avant même d'avoir l'occasion d'en placer une, même si je n'en ai pas l'intention, il surenchéri.

      "Il est bien évident que ne vous laisse pas le choix et qu'il faudra prendre votre mal en patience jusqu’à votre prochaine affectation."

      Alors que j'essaye d'encaisser la nouvelle, l'homme m'apporte deux épais porte-document ayant un cachet de cire chacun et me les tend.

      "Autre chose, comme les trente recrues dont vous faisiez partie, certains documents n'ont pas étaient acheminées au quartier général de North Blue. Vous allez remettre ceux-ci à votre nouveau responsable avec les excuses et les félicitations du commandant, ainsi que cette boite de cookies."
      "Monsieur, sans vouloir vous manquer de respect, il ne serait pas plus logique qu'une personne plus... responsable s'en occupe ?"
      "De quel droit contestez-vous un ordre ? Rompez !"
      "A vos ordres monsieur..."

      Donc, je suis une canonnière envoyer dans une division dont les éléments ont besoins d'être discret, sans que l'on demande l'avis de mon supérieur, je dois persuader qu'il a bien une promotion et sa propre division avec une simple boite de biscuits double chocolat... A bien y réfléchir tout ceci ressemble à une mauvaise blague que fait un officier à une autre par le biais de son subalterne. Décidément il n'a rien de mieux à faire ? Enfin soit, je suis mal placé pour contester les décisions ou les lubies de mes supérieures. C'est ainsi que j'ai repris la mer encore une fois en peu de temps, effectuant mon travail avec le sérieux qu'il implique bien que durant tout le voyage j'ai été asses confuse.

      Je suis maintenant au quartier général de North Blue, J'en ai entendu parler pendant la traversé pourtant la réalité et d'autant plus incroyable. Il diffère vraiment des bases que j'ai vues par biens des points et je me demande si je pourrai un jour m'acclimater à ce système de guérilla et ses patrouilles d'animaux... exotiques ? Enfin je ne vais pas faire ma difficile, à ce que je peu voir il semble y voir eu un assaut plus terrible que les précèdent ou peut-être mieux organisé. Mes affaires seront transférés avec le restes du matériels sur les docks et pour l'occasion j'ai ma tenue d'apparat, Une chemise blanche à manche longue aux boutons argentés excentré, celle-ci débordant sur une jupe de taille règlementaire et de la même teinte, des chaussures blanches puisque j'ai encore failli me blesser avec des talons hauts et la casquette toujours du même blanc sur ma chevelure coiffé avec un chignon bas.

      Mon prototype de canon portatif tenue par une sangle sur mon dos, je me dirige lentement là ou je suis sensé me rendre. Entre les murs du quartier général, autour de moi il y a de la souffrance et les marques de combats violents, blanche comme neige je fais peut-être tache ? Suite à un long moment de recherche, une infirmière finie par me signaler la chambre de la personne que je cherche. Une fois proche j’entends un bruit sourd, alors qu'un objet viens de percuter et détruire une tasse, qu'un chirurgien psalmodies des noms d'oiseaux avec une sorte de bâtonnet dans le nez et en cœur deux infirmières qui cris... Je m'approche un peu plus de mon objectif en serrant contre moi les objets à remettre en mains propres. La situation fut suffisamment surprenante pour que j'en oublie mes bonnes manières et entre sans frapper, pour voir deux personnes l'une contre l'autre. Je ne reconnais pas la femme, mais avec elle cela doit bien être Yuji ? Un regard rapide à l'extérieur, la personne qui m'a indiqué cette chambre me fais signe que c'est bien ici. J'évite de justesse... je ne sais pas quoi qui viens s'encastrer dans le mur d'en face suite à un dérapage presque contrôlé... D'où viens cette mayonnaise ?! C'est encore plus sale maintenant ! Je fais un long soupire et malgré la position des deux personnes en asseyant de garder mon sang-froid pour prendre la parole avec mon demi sourire fade habituel.

      "Lieutenant-colonel Livingstone, je suis le matelot de première classe Yanagiba qui viens d'être muté sous votre commandement. Voici votre certificat de promotion ainsi que le dossier de votre division. Le commandant Elvis Naeilson s'excuse pour les problèmes de coordinations, il m'a aussi chargé de vous transmettre ces félicitations par l'intermédiaire de cette boite de cookies."

      Câlin ? Peut-être qu'il on besoin de cette chose... ha oui ! De l'intimité ? Bref.

      "Je vais attendre dehors..."

      Puis je me retourne avec l’intention de ressortir et fermer délicatement la porte derrière moi.

      hrp:
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        Une chose que Rachel n'était pas habituée à faire, c'était bien des excès de compassions et des épanchements de sentimentalismes. Ce n'était pas vraiment proscrits, mais il fallait avouer que les prétendants à ce genre d'attentions ne couraient pas les rues. D'ailleurs, elle n'en faisait pas partie le reste du temps. Lors qu'elle vit le Commandant Livingstone se rapprocher avec ce regard larmoyant des chiens battus, elle se crispa et eut un mouvement bref de recul qui avorta à cause du poids qu'elle mit sur sa jambe blessée mais surtout à cause de cette paire de bras qui l'étreignirent comme un grand noyé se serait rattaché à une bouée de sauvetage. La commissure de ses lèvres tressauta un instant en réalisant que le Commandant, du haut de son mètre et des poussières, venait de la prendre dans ses bras ; et si ce fut assez étrange à lui seul, ses cheveux bleus et durs comme de la pierre ne se privèrent pourtant pas de se planter dans les trous qu'elle avait dans le ventre. Ce sourire crispé laissa alors rapidement place à une grimace de douleur.

      -Iiiiirk ! Elle sursauta comme si on venait de lui enfoncer une diode électroluminescente dans le*... T'es un véritable hérisson bleu en fait toi !

        Mais ça ne suffit pas. Rien ne suffisait jamais. Elle aurait fondu devant ce regard plus qu'attendrissant -il manquait peut-être quelques dents pointues et un regard rouge (peut-être, hein)- mais une boule de poil commença par faire une irruption aussi bruyante que volante. Elle entra en contact avec le mur dans une superbe gerbe de couleurs aussi appétissantes que des toilettes après le passage d'un chien avec la diarrhée, balayant au passage le lit qui se retrouva pour la deuxième fois sens dessus-dessous. Le Lieutenant de porcelaine fit un nouveau bond qui s'apparentait à un sursaut hystérique et elle toisa la bête qui venait d'entrer. Elle avait cru l'espace d'un instant qu'il s'agissait d'un nouvel ennemi, mais les six pattes du gros chat poilu l'en dissuadèrent. La bestiole lui rappelait malheureusement un porc énorme sur une île dont elle avait oublié jusqu'au nom.

      "Lieutenant-colonel Livingstone, je suis le matelot de première classe Yanagiba qui viens d'être muté sous votre commandement. Voici votre certificat de promotion ainsi que le dossier de votre division. Le commandant Elvis Naeilson s'excuse pour les problèmes de coordinations, il m'a aussi chargé de vous transmettre ces félicitations par l'intermédiaire de cette boite de cookies."

        Mais c'était quoi ce souk ? Effarée, le Lieutenant Blacrow tourna un visage de stupeur pure vers la nouvelle arrivante. Dieu qu'elle était grande ! Il y avait dans cette pièce, le remake des Daltons avec, en guise de Joe, au moins Yuji, au pire le chat devenu accordéon après sa rencontre avec le mur. Qui plus est, cette nouvelle arrivante aussi avait les cheveux bleus, quoique plus sombres que ceux du Commandant et, elle l'espérait de toutes ses forces, moins durs. Évidemment, sa dernière remarque eut le don d'agacer Rachel qui se dégagea du foreur d'un revers de main. Elle entreprit d'épousseter sa veste d'officier consciencieusement, retirant touts les petits bouts étrangers qu'avait amené Yuji, comme un chien un peu trop affectueux y aurait déposé ses poils. Notre poupée de porcelaine releva le visage vers la nouvelle venue, et la toisant un instant, lissant la jupe noire qu'elle portait sous l'uniforme. C'est pas contre toi, étrangère, mais elle risquait moyen de supporter beaucoup de chose, la Rachel. Et ça se voit à son visage crispé par la douleur.

        Pourtant, elle se détendit dans les cinq secondes qui suivirent. Ses mains se refermaient sur le manche de sa faux absente dans un geste convulsif. Pour occuper ses doigts, elle entortilla une anglaise autour de son index, l'autre dans le dos. Cette géante -quoique tout est relatif- serait donc sous le commandement de Livingstone ? Pour l'instant, elles seraient toutes deux au même point. Du moins pour l'instant. C'est pourtant d'une voix douce qui tranchait assez avec ce regard vert perçant arboré qu'elle s'adressa au Comma'.

      -Excusez-moi, Commandant. J'irai vous chercher une tasse de chocolat chaud un peu plus tard autour duquel je vous ferai mon rapport. Si vous en voulez bien entendu.

        Rachel dansa un instant sur ses appuis pour soulager son genou brisé et choisit finalement de se laisser tomber dans un fauteuil non loin du chevet de ce qui fut un lit bien entretenu. Elle prit soin de contourner avec précautions le chat à la mayonnaise débordante qu'elle entendait ronronner. Peut-être aimait-il réellement le contact d'un mur froid plutôt que la caresse d'une main douce, après tout. Une fois installée, elle adressa un regard d'excuse à la première classe Yanigaba, autant pour l'accueil que pour son assise tout sauf formel. Mais objectivement, il n'y avait plus grand chose de formel dans les relations du QG en ce moment. Lorsqu'un blessé s'adresse à un blessé, surtout lorsqu'il ont connu la même guerre, on oublie jusqu'au grade de son interlocuteur. Et elle se sentait de toute manière encore trop diminuée pour tenir debout, surtout dans son état.

      -Lieutenant Blacrow. Restez, je pensais faire mon rapport au Commandant, mais je vous en prie, honneur aux dames.
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      Yuji tenta de résumer la situation. Premièrement une personne qui se prétend "sa subordonnée" entre dans la pièce. Comme ça. Sans invitation ni "toc toc - qui est là ?". Une nouvelle recrue, à tout les coups: un Marine apprend vite que même si c'est ouvert il faut toc-toquer à la porte d'un officier. Voir toussoter, à l'extrême limite. Là il n'a eu droit ni à l'un ni à l'autre, ce qui en fait ne l'outragea pas outre mesure: il a toujours eu mal à se considérer comme un officier (ses condisciples parvenant déjà difficilement à le considérer ne serait-ce que comme un soldat). Plus que le respect du manuel, c'est surtout d'être surpris entrain de faire un calin à Rachel qui le gênait, sans qu'il sache vraiment pourquoi. Un espèce d'embarras indéfinissable, lointains échos de sermons maternels à propos des relations sociales, de l'hygiène corporelle et de l'interdiction de toucher à la boîte de cookies sans permission. Il a toujours eu quelques difficultés à comprendre le premier point, ses principales préoccupations journalière se concentrant le plus souvent sur les interactions sociales entre Monsieur pioche et Lady Rocher. Il n'empêche. Il avait fait quelque chose de pas bien. Ou Rachel l'avait fait. Ou la recrue l'avait fait. Bref quelqu'un avait fait une chose gênante dans cette pièce, et il était quasi-sûr qu'il était concerné. Les trucs gênants c'est toujours pour sa pomme, d'une manière ou d'une autre.

      Pour la suite des évènements Yuji était tiraillé entre plusieurs possibilités. Premièrement trouver quelle était la chose poilue ressemblant vaguement à un chat obèse qui vennait de lui passer entre les jambes. Deuxièment jeter un coup d'oeil à la Recrue qui se tenait devant la porte, hésitant elle aussi sur la marche à suivre. C'est toujours comme ça quand Rachel essaye d'être aimable: ça plonge les gens dans la perplexité la plus totale. En parlant de Rachel le Commandant avait nettement senti son mouvement de recul, alors qu'il ne l'avait pas poussée ou forcée à se mettre sur sa jambe blessée. Ça veut dire d'autres blessures. A d'autres endroits. L'envie de la palper le reprit. Le palpation, avec l'observation, sont les meilleurs amis du médecin. Bon, évidemment le Code de Médecine précise qu'il faut utiliser tous ses sens, mais les gens deviennent bizarre quand on commence à les lécher ou à les renifler. Quelque chose en rapport avec l'espace-vital apparement. Il abandonna donc momentanément l'idée. En dernier lieu il y avait le Dossier de La Recrue, posé sur le lit, et sur lequel tronait une petite boîte de chocolat. Les majuscules sont de mise vu la taille du dossier en question, le genre qui inspire le respect des gens qui n'arrivent pas à lire sans remuer les lèvres. Ce qui est le cas de l'Excavateur.

      Pourquoi... Pourquoi si tôt le matin....où si tard le soir...chais pas quelle heure il est. Une heure où faut pas travailler, c'est sûr en tout cas. Recrue. Dossier. Chat. Rachel. Si je commence par la recrue Rachel va mal le prendre. Si je lis d'abord le dossier je vais avoir mal à la tête. Si je commence par Rachel elle va croire que je suis...condessiné...contradictoire...attentionné...et elle aime pas ça. Et le chat...c'est un chat. A six patte. Que quelqu'un à trouvé très intelligent d'habiller en cuistot, avec toque sur mesure et couteaux à la ceinture. Aucune importance. Il vient juste récupérer un sandwich récalcitrant. Suffit de le prendre par la peau du cou et de...

      BOOOOTAAAAAAAAA !

      Le chat hexapode prit ce qui était auparavant un sandwich dans une de ses pattes antérieures. L'amas de pain, de salade et de salami (noyés sous une marre de mayonnaise) frétillait à l'extrémité opposée à celle que tenait le gros matou. Quelque chose essayait de sortir d'entre les tranches pains. Une forme informe, un espèce de gros tas de sauce blanche qui avait soudain prit vie. Puis deux ptites pattes s'agitèrent dans tous les sens, comme les mains d'un nageur revenant à la surface après s'être rendu compte que le fond de la piscine était habitée par des trucs pas très catholiques. Les pattes enlevèrent des poignées de mayonnaise, révélant un petit visage poilu. Avec des lunettes de soleil parfaitement adaptée à la taille de la créature. Yuji n'eut aucun mal à reconnaitre les papattes et la têtête de sa taupe apprivoisée, dont il avait complètement oublié l'existence jusqu'à présent.

      Ce sac à puce à essayer de manger Boota !!! Il est malade ce chat !!!

      Yuji remplit ses poumons et bomba le torse. Réflexe de tout officier (même ceux qui s'ignorent) lorsqu'ils vont dire LA phrase. Un ordre universel que des mâles alpha orang-outang devaient déjà donner à leurs vassaux primitifs (en plus de quelques coups pieds, histoire de faire rentrer l'idée). Cet animal porte un uniforme de la Marine, le jeune homme allait donc le considérer comme tel:

      'AAAAAAAAAAARDE À VOOOOOOOUS !

      Le chat salua. Ou du moins il essaya. Il se redressa sur deux pattes, rentra le ventre et tenta de diriger une main vers sa tempe. La pauvre bête n'ayant pas eu le temps de décider quelle main se dirigerait vers quelle tempe ce fut un sacré fatra. Ses deux bras inférieurs s'emmêlèrent, le supérieur droit envoya carrément son poing dans la figure de son propriétaire (tragique erreur de trajectoire) tandis que le supérieur gauche fourra un sandwich taupe-mayo-salami dans l'oreille de la créature poilue. Le chat resta ensuite dans cette position, sans bouger (littéralement) un poil. Comme un chien qui vient d'entendre "Assis !".

      Ça va Boota ?
      Bah !

      La taupe, à moitié sortie du sandwich, fit un salut militaire impeccable, les éclaboussures de sauce ne comptant pas. L'infirmier-commandant soupira. Quoi qu'avait en tête ce drôle de félin, c'en était moins une qu'il le fasse. L'intéressé ne bougea toujours pas, à l'exception d'une coulée de mayonnaise le long de sa joue touffue. Une vraie statue. On aurait dit qu'il pouvait faire ça toute la journée, ce qui convenait tout à fait à Yuji. Un truc en moins à s'occuper, il aura le temps de prendre soin de sa taupe un peu plus tard, en privé. Un ange passa. Boota en profita pour s'extirper des deux tranche de pains et de tomber au sol dans un "splotch" pathétique. L'Excavateur tourna son attention vers le volumineux dossier sur son lit, ainsi que sur la boîte de chocolat posée dessus. Fallait bien commencer par quelque chose. Et il se sentait tout d'un coup d'humeur...officielle. Il pensa tout haut:

      Ben j'aurais pourtant juré que c'était moi qui devait faire un rapport à quelqu'un. J'me demande si...

      Une information choisit cet instant précis pour remonter le long de son cortex. Un truc qu'avait dit la Recrue en entrant.

      Promotion ?

      Il s'assit sur ce qui restait de son lit d'hôpital et ouvrit le dossier, son visage disparaissant totalement derrière les grandes feuilles dactylographiées. Il lut le dossier. Lentement. Il passa des pages. Retourna en arrière. Son visage vira au rouge, puis au blanc, fit un petit détour par le vert, s'aventura vers le bleu avant de revenir au rouge. De la fumée sortit de ses oreilles en faisant le bruit d'un sifflet de train. Les mots commençaient à se mélanger dans sa tête, comme des verres de terre collés au papier qui voudrait aller dire bonjour aux voisins. Des mots longs en plus. Plein de lettre. A force de froncer les sourçils on aurait dit que les deux allaient fusionner en une seule ligne de poils. Il s'attendait à tout, sauf à ça ! Promotion. Division. Remplacement. Félicitation. Médaille. C'était n'importe quoi. Il était sûr d'avoir tout foirer. De A à Z, en passant par les 24 autres lettres plus quelques hiéroglyphes. C'était impossible, tout bonnement. D'ailleurs il allait refuser. Trop...trop ! C'était tellement improbable qui eu la soudaine envie de balancer ce tas de papier dans un feu, sa présence foutant en l'air toute la logique qu'il avait trouvé à son monde. Il posa le dossier sur ses genoux. Repéra le boîte de chocolat du coin de l'oeil avant de revenir sur ses deux...invitées (il ne parvennait toujours pas à les considérer comme des subordonnées).

      Hoké. Si quelqu'un a un explication sur ce que je viens de lire c'est le moment. Chuis prêt. J'pige rien...


      Dernière édition par Yuji Livingstone le Jeu 15 Déc 2011 - 22:10, édité 8 fois
        Je suis donc devant une paire de gens qui sont dans les bras l'un de l'autre, une personne normale aurait déjà tourné la tête. Enfin j'ai des petits soucis du coté social, en être consciente et déjà bien non ? Soit, dans tous les cas je suis vraiment mal à l'aise, pas le petit couple ils font ce qu'ils veulent en bons adultes consentants, par contre tout ce bazar, cette mayonnaise et cette souillure qu'elle horreur ?! Si je dois rester dans cette base je pense que je vais passer de longues semaines à la nettoyer. Le passage de la bestiole en elle-même avait rendu le décor certainement plus horrible qu'avant, ça va savonner sec bientôt ! Mais je ne suis pas la pour cela, enfin dans l’immédiat. J'ai donc fait mon rapport et attend des instructions. A la vu du visage de la personne avec le lieutenant-colonel, ma venue semble réellement avoir été désagréable. Finalement en réfléchissant un peu, ses blessures sont peut-être à l'origine de cet air ? Pendant l'instant de silence qui a suivie je l'observe sans bouger un muscle. Quel magnifique regard je n'ai jamais vu des yeux aussi intense, il en est presque plus irréel que la taille de la faux derrière elle. Pourtant le plus improbable dans ma vision des choses fut cette voix si douce, bien évidement j'écoute attentivement tous ce qu'elle dit, d'un elle est certainement plus gradé que moi et de deux la politesse me l'impose, déjà que je suis rentré sans frapper. *Honneur aux dames ?* Je ne sais pas si j'ai l'habitude de trop me fier aux apparences, mais je n'avais pas remarqué qu'elle n'en est pas une ? Qu'il ? Enfin soit, je n'ai pas envie de l'insulter alors autant faire attentions à mes paroles.

        "Sauf votre respect lieutenant, j'ai déjà tout dit. Veuillez encore m'excuser pour mon interruption."

        Bien que la saleté me gêne, une autre chose me fait tourmente. Toutes ces blessures graves, j'en ai mal au cœur d'imaginer leurs souffrances et celles des personnes dans la base. Je ne sais pas ce qui leurs ai arrivé et je ne le demanderai pas mais, comme une petite voix en moi. *Au boulot matelot ! C'est à toi de mettre la main à la pâte...* heu non, de travailler, il n'est pas question que je mette mes doigts dans un truc gluant. Pendant ce temps Yuji regarde les dossiers puis le chat, tiens il ne me semble pas les avoir déposés ? Certainement que trop occupé à observer le lieutenant je l'ai fait sans réfléchir, ça m'arrive parfois. Puis comme un diable qui sort de sa boite à crier un mot dont je ne saisi pas le sens, mais qui ma quand même fait sursauté. *Boota ? Boutade ? Gouda ?* Bref je ne comprends pas. En un quart de seconde, j'ai reconnue le réflexe qui conditionne la réaction logique de tous sous-fifre de la marine. Aussi sûr que voir le torse d'un officier ce bomber comme cela, aussi vite qu'une main se retire du feu avant même qu'il n'a fini de dire garde, je suis déjà en position sans même que l'ordre soit passé par le cerveau. Oui garde à vous, tous bon marine ou ancien garde apprend vite à le faire avant même que la phrase soit fini d'être prononcé. A moins que ce soit juste un conditionnement traumatisant de certains comme moi ? De marbre, sans bouger la moindre partie de moi, même les cheveux fixe puisqu'il n'y a pas de vent, j’attends. Sans bouger je ne peux rien faire d'autre qu'écouter mon supérieur, qui visiblement ne comprend pas. Petit à petit j'écoute le bruit du papier quand il change de page avant qu'il pose une question.

        "Je ne sais pas monsieur. Pour être honnête avec vous Lieutenant-colonel, le Commandant du quartier général de West blue semble douter que vous acceptiez ceci bien que vous le méritez."

        Bon ce n'est pas totalement vrai, en fait c'est les dires du secrétaire du commandant Elvis Naeilson. Dans tout les cas je n'ai aucunes raison de douter de ces paroles, alors ce n'est pas vraiment en mensonge ? Si ? peut-être une exagération de la vérité ? Nerveuse, sans faire attention j'ai sorti un mouchoir et j'essuie la petite créature qui est tombé il me semble du sandwich du chat cuisinier à six pattes. Je la regarde de prêt et c'est vrai qu'elle est mignonne, je lui caresse un peu la tête avant de la déposer sur le lit. Finalement je me permets de prendre la parole.

        "Si vous voulez, le temps de votre convalescence je peux m'occuper de vos tâche administrative ou non."

        Quand je dis cela, je regarde autant les deux officiers puisque cette proposition les concerne tous les deux. Certes classer des documents et remplir des rapports ne sont pas mes spécialités, mais j'arrive à m'en sortir mieux que certains autres.
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          La paix. S'était tant demandé ? Elle venait de connaître deux amères défaites défaites d'affilé et tout ce qu'elle voulait c'était retrouver sa faux pour aller se reposer l'esprit tranquille. Il manquait son poids rassurant au creux de son coude, dans sa main vide. Ne jamais s'en séparer. Elle se l'était répétée tant et tant qu'elle avait maintenant l'impression qu'elle qu'il manquait une partie d'elle-même. Disparue avec son arme lourde. C'est donc lasse, souffrante et fatiguée qu'elle s'était laissé tomber dans ce fauteuil salvateur. Quelque part, si l'entrée de la grande fille avait un peu rallongé le temps que le Lieutenant de porcelaine devait passer dans cette chambre, malgré le fait qu'elle aie interrompu son rapport et tranché le lien qui avait éventuellement pu rapprocher le Commandant de notre faucheuse, elle pouvait tout de même souffler un peu. Juste un peu. Deux cris suffisent une fois de plus à exaspérer Rachel. Heureusement pour la boule de poils qu'elle avait une autre cible à sa colère froide, notre faucheuse, parce qu'elle l'aurait fourré dans son propre sandwich la bestiole aux allures d'insecte. Parce qu'elle pouvait mettre toute la mayonnaise qu'elle voulait où elle voulait, elle avait fait l'erreur d'énerver Yuji. Et Rachel par extension. Et il ne valait mieux pas savoir duquel elle devait avoir le plus peur.

        -'AAAAAAAAAAARDE À VOOOOOOOUS !

          Pas le temps de savoir à qui il s'adressait, Rachel bondit pour obéir. C'est du moins l'information que le cerveau envoya au reste du corps. Mais ce que le cerveau prenait soin d'ignorer depuis un bon moment déjà, c'est que le corps faisait grève. 'On veut des Soins ! On veut des soins ! Scandait-il au grand intendant qui se moquait des prolétaires bon qu'à obéir. Révolution est le mot qui se déversa comme un court circuit dans les jambes de la Lieutenant. Elle fut debout, oui. Mais le temps où elle y resta fut si court qu'elle-même ne put s'en rendre compte. Car évidemment, elle avait voulu se rattraper sur sa faux manquante. Dans un superbe cri de surprise qui passa inaperçu -il n'avait pas fini de hurler son ordre- elle s'écroula face contre terre, emportant avec elle ce qui lui sembla être des mètres de draps blancs. Disparue La poupée de porcelaine aux airs de tueuse, voici Rachel, prête à marier, déjà drapée de sa blanche robe. On ne pouvait être plus belle qu'elle à cet instant. Juste un détail qui ne collait pas.

        -Toi le chat, t'as intérêt à courir très vite ! Je me relève, c'est avec un au derrière que tu vas sortir d'ici !

          Yuji, Rei ; ils n'ont plus trop d'importance. Le chat, lui, semblait figé, comme dans une BD. Il soutenait le regard haineux de Rachel, très mal à l'aise. Ça se voyait surtout aux grosses gouttes de sueurs qui perlaient le long de ses longs poils laineux. Il avait peur, ça se voyait. Elle avait beau ressembler à une grosse chenille blanche, elle fut satisfaite de voir que seul son regard prenait de telles proportions. Qu'importe que ça ne marche qu'avec les chats maladroits. Elle se tortilla un peu plus, et lorsqu'un bras jaillit, avec un sourire sadique sur le visage, on vit très bien le gros chat cuisinier hésiter entre le précédent ordre et son instinct de survie. Une troisième solution ?

        -Geluuuck... ?

          Sautant sur sa jambe libre, elle choppa le matou par la peau du cou qui émit un miaulement pitoyable, lui hurlant qu'il n'y avait pas de Geluck qui tienne. À cloche pied, elle rejoignit la porte, la longue trainée de mariée la suivant avec acharnement. Comme si ça suffisait pas, il fallut le lui décocher le coup de pied. Compromis, con dû. Elle le lui donnerait ce coup. Et pas plus tard que maintenant. Et qu'importe la jambe. … Non ! Qu'importe pas la jambe !!! Bon sang ! Ces prolétaires font grève que quand ça les arrange ! Elle donna un coup de pied au derrière rembourré du matou avec la jambe qui la soutenait depuis tout à l'heure. 6/10 pour le vol plané du chat. 8/10 pour la chute de notre poupée. 10/10 pour la bordée d'insulte qui suivit.

          Rageuse, contre le chat, contre Tim et Saru, contre elle-même, contre la sucette et le tas de paperasse, elle resta au sol, boudeuse. Elle hésita à répondre à la charmante Rei qui semblait trois fois plus grande vue d'ici. Si elle aussi s'y mettait, si elle insistait, elle dirigerait volontiers sa rage contre cette nouvelle venue. Mais même au sol, elle savait se montrer respectueuse. Elle la laissa donc finir et daigna même lui répondre, avec, soit dit en passant, un regard renversé pour le Commandant Livingstone.

        -Je suis désolée, Première classe Yanagiba, mais je ne vais pas vous nommer à une telle tâche, du moins pour moi. Et puis vous êtes sous le commandement direct du Commandant -ou Lieutenant Colonel comme vous dîtes- Livingstone. Je n'ai pas mon mot à dire. Reprenez la question en le regardant, ne prêtez pas attention à moi, et je vais me redresser dignement. Une pause. Personne n'a rien vu, n'est-ce pas ?
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        Vu qu... ?

        Lorque nous avons quitté Yuji il venait de baisser le nez de son volumineux dossier. Il avait été tellement absorbé par sa lecture que les derniers évènements survenus dans la chambre (comprenant en vrac une Rachel modèle cocon, un chat volant et une séance générale de garde-à-vous) lui étaient passé complètement au dessus de la tête. Il avait juste eu le temps d'entendre la réponse évasive de Rei qui se proposait de jouer la secrétaire. C'est pile à ce moment que l'Excavateur décida de sauter de son lit, dans l'intention évidente de se mettre debout: être la seule personne assise dans une pièce, c'est pas très poli. Fatale erreur. Parce que par terre il y avait Rachel toujours à moitié coincée dans une couverture comme un bargeot dans une camisole. Pas très classe mais une véritable défi à enlever visiblement. Autant vous dire que l'interaction entre 50 kilos de bêtise incarnée et une jamble bien mal au point fut des plus bruyantes. Le cri de douleur de Rachel fit trembler les murs de la chambre qui en voyaient décidémment de toutes les couleurs aujourd'hui. C'en était bien trop pour le délicat système nerveux de Yuji: effrayé par le cri le ptit bonhomme bondit en l'air pour échapper au dragon auquel, d'après son ouïe, il venait d'écraser la queue. Il bondit même tellement haut que sa tête s'incrusta dans le plafond. Jusqu'au cou. C'est vous dire la trouille qu'il avait eu et prouvait une nouvelle fois la capacité universelle des trouillards à bondir en faisait totalement fi d'une jambe platrée.

        Les membres du lieutenant-colonel nouvellement nommé s'agitèrent en tout sens, dans une tentative aussi ridicule qu'inutile pour désengager sa tête de l'infrastructure du QG.

        Mais ayeu c'est quoi d'ce...ptain de....gnnnnh....gnnnh....coincé. Gotfer...

        Grognant et marmonnant des obscénités il plaqua alors ses mains et ses pieds contre le plafond, poussant de toutes ses forces pour sortir sa tête de ce guêpier. Yuji aime bien se fourrer dans des trous mais y a des limites. En plus des trous creusés vers le haut c'est un peu contre-nature. Il manqua d'ajouter "claquages multiples aux tendons" à sa liste déjà encyclopédique de blessure, mais il réussit: son crâne ressorti enfin de sa cachette involontaire. Il reprit une grande goulée d'air avant de pousser un "haaaa" soulagé. Puis, comme la gravité est très à cheval sur le protocole, il tomba pil-poil sur le lit qu'il venait de quitter, rebondis contre un mur avant de s'écraser face contre terre à côté de Rachel dans un crissement de pneu. Avec son visage dans le rôle du pneu. Ouïe. Il tourna son visage tuméfié vers le cocon blanc à ses côté et tomba (si l'on peut dire) nez à nez avec la jambe blessée de la Faucheuse qui dépassait du tout. Le bandage était déja souillé par les humeurs qui soitaient de sa (ou ses) blessure. Il enleva délicatement le pensement taille XXL et vit la couleur du membre qu'il y avait en dessous. Enfin...SES couleurs: bleu de la fracture, vert de la pourriture, rouge hémorragique, il y avait là presque toute la palette des douleurs humaines. Yuji avait bien vu qu'elle avait mal mais ça...c'est un cataclysme médical !

        Se remettant debout en quatre temps trois mouvements il saisit la jambe de la Poupée de Porcelaine et la regarda avers un air concentré. Puis, dans une tornades de mouvements apparament désordonés il lécha, palpa et renifla le membre blessé, en prenant soin de ne pas le bouger de trop fort. Pour ce qu'il en savait il était peut-être déjà en morceaux !

        Slurp slurp slurp...antalgique, Prépasépane vu l'odeur. Pourquoi pas carrément un analgésique ? C'est quand même pas supportable comme douleur ! Risque de complication ? A vérifier. Hum... et ce goût dégeulasse ça doit être de l'alcool, donc ça a été désinfecté. Bien. Parcontre niveau immobilisation c'est franchement naze, il faut...

        Il tendit un bras derrière lui, en directien de Rei:
        Dis tu saurais me donner un bandage de 12 et...

        Il tilta. Erreur sur le personne, c'est pas une infirmière. Ni même une secouriste si on en croit la fiche la concernant que quelqu'un a cru bon d'insérer dans son dossier de promotion. Première classe Yanagiba, Rei, artilleur, récemment incorporée. Envoyée à la 2e Division parce que personne ne savait quoi en faire et que la 2e ne pouvait de toute façon pas se permettre de refuser du monde, ayant perdu les 3/4 de ses effectifs lorsque ses bâtiments ont été rasé. Heureusement la plupart des hommes s'en sont sorti, c'est juste qu'après ils ont déserté en criant que c'était vraiment pas une vie. Ouep, ça aurait pu être pire. Les 4/4 auraient pu fout' le camp.

        Il se reconcentra sur la jambe qu'il avait en main.

        Heu...t'pourrais pas plutôt trouver mes champi ? Doivent être quelque part dans le coin. Suit les gens malades, faut toujours qu'y en a qui goûte à mes amanites sans ma permission...


        Dernière édition par Yuji Livingstone le Mar 13 Déc 2011 - 16:40, édité 3 fois
          C'est maintenant que je me souviens de ce conseil, il a été donné avec le seul élan de simili amicalité du sergent instructeur Heartless. Juste avant de quitter le camp d'entrainement. Il avait dit que quoi qu'il arrive, il faut me souvenir que plus une situation est ridicule et plus il est difficile de faire comme si c'était parfaitement normal. Aujourd'hui je comprends, oui j'ai saisi le sens de ces paroles qui a partir de maintenant devrons me guider. Le ridicule ne tue pas, mais il est mauvais pour la santé de s'en moquer quand cela frappe un officier supérieur. C'est ainsi que m'étant remise au garde à vous et avec l'air le plus naturel possible, j'ai répondu à la question du Lieutenant Blacrow.

          "Absolument rien lieutenant."

          S'il y avait un guide de survie des bizuts, cela apparaitrai certainement dans les premières pages avec la politesse et le fait de ne pas faire la maline. Apres tout un chat coq qui apprend à voler, un cocon humain, des chutes et s'encastrer la tête dans le plafond. Quoi de plus normal ? *L'auto persuasion est une bonne tactique.* Oui avant de pouvoir naturellement sans me forcer à ce genre de cas, je dois me persuader de la véracité de ma pensée, Rien à signaler ! J'aurais pu l'aider à sortir sa tête encastré, mais je ne voulais pas qu'il prenne ça pour un affront. Bon et bien que faire ? Je suis encore immobile et reste d'autant plus stoïque quand il me demande un bandage de 12... C'est quoi ce truc ? Un bandage de douze centimètres ? Enfin heureusement j'ai eu le droit à un objectif nettement plus réalisable. Hahahaha ! Des champignons, mais bien sûr ! Mais c'est quoi son problème ! *Zen, auto-persuasion, tout est normal.* Bon suite a une forte respiration et avec mon demi sourire habituel et toujours aussi fade parait-il.

          "A vos ordres Lieutenant-colonel."

          Bon en même temps ça risque d'être long, ce n'est pas comme si des dizaines de personnes souffrent un peu partout autour d'eux. Comment différencier une personne blessé ou malade d'empoisonnement mise à par une potentielle couleur étrange ? Non pas étrange, différente c'est vrai. *C'est le bon esprit continue.* Bon après un long regard sur le plus important dans cette sal, oui le fais qu'il y a de la crasses partout évidement. Qu'elle horreur j'en ai la chair de poule à y repenser. Je me force à réfléchir a ce que je dois faire plutôt que ce qui m'entour. Il y a tellement de sang que je ne pense pas pouvoir trouver ce qu'il faut... A moins que ? Je vais voir une infirmière, puis une autre et essaye au milieu du branle bas de combat d'avoir une réponse à la question.

          "Il y a t'il des personnes atteintes d'empoisonnements ici ?"

          Toutes les réponses que j'ai sont l'équivalent d'un "non" rapide ou d'un "j'ai trop de travail oust" et donc cela fait bien un quart d'heure que je fais choux blanc. Je commence à visiter les pièces qui semblent inhabité pour chercher, jusqu'a tomber sur un drôle... sur un individu suspect qui essaye de faire pénétrer un petit objet dans la bouche d'une infirmière... C'est dans une sorte de salle commune a moitié à l'air libre, le mur a demi détruit et même au milieu une poutrelle. Il y a eu un incendie qui a démarré ici apparemment puisque de la suie à manger le bois de l'objet au sol et une partie des meubles. Assise à la seule fenêtre intacte repoussant l'homme la jambe tendu, celui-ci la tirant comme un jambon en tendant ce qui de plus prêt ressemble a un champignon blanc, qu'elle évite de divers mouvements de la tête.

          La première pensée qui ma traversé l'esprit est: *Pauvre de lui qu'il est crade !* Ce qui n'a aucun rapport avec ma recherche, Puis seulement est venu dans ma tête le fait qu'elle a peut-être besoin d'aide en fait vu sa tête.

          "C'est de la bombe les champignons magiques ma sœur ! Goûte !"
          "Drogué ! Goujat ! Pervers Pludbusien !"
          "..."
          "Tu va te sentir trop trop bien je te jure."
          "Je vous dérange ?"
          "Bougez vous les fesses ce n'est pas le moment pour l'humour à deux berrys !"

          L'homme se retourne, les yeux dilatés ? Puis tend les mains vers moi avant de me foncer dessus. Je n'ai pas eu de mal à prédire ses mouvements, par contre il les a exécutés vite le bougre. L'évitant de peux, pour éviter de tomber je n'ai pas d'autre choix puisque l'action fut instinctive de me retenir d'une main contre le mur. C'est avec des sueurs froides et en oubliant complètement l'individu que je peu voir une de mes craintes se réaliser, mon beau costume d'apparat, un de mes gants blancs touché par la suie. Alors qu'un mélange de gêne et de colère me parcourt le corps l'homme en profite pour me fourrer sa main dans ma bouche. Cela ma fait tellement mal que j'ai eu l'impression qu'il me fourrer le poing tout entier. Ce a quoi j'ai répondu par une série de crochet du droit, il va servir ce morceau de textile même couvert de saletés. L'agresseur au sol éclate de rire, je frappe de manière si mole que ça ? Au moment où il commence à se relever, je prends mon arme. L'infirmière semble scandalisé, ma cible ahurie ne bouge pas d'un pouce, comme s'il essayait de distinguer ce que j'ai dans les mains.

          "Un petit coup d'attendrisseur ?"

          J'ai donc élevé mon arme au dessus de la tête pour porter un coup pas très subtil, mais efficace. Comme le clou qui dépasse de la planche de bois, sa tête heu le droit à un bon choc puisqu'il ne tente même pas d'esquiver. Avec un dernier gloussement de rire et une belle bosse il semble s'endormir paisiblement.

          "Je vais demander à un infirmier de l'attacher merci. Par contre mademoiselle, vous devez vous faire vomir. Qui sais ce qu'il vous a fait avaler ?!"
          "Plutôt mourir..."
          "C'est justement de cela que je parle ! Et s'il n'a pas pris un autre champignon hallucinogène que ferez vous !"

          Sans plus écouter l'infirmière, je vais inspecter un grand sac de marin un peu plus loin dans la pièce. Quand j'ouvre celui-ci une lumière émane de celui-ci comme si j’étais en train d'ouvrir le coffre du boss de fin de niveau, il ne manque plus que la petite musique. *Hein ?* Laisse tomber... d'ailleurs je parle à qui ? Bref, il y a bien des champignons et même certain fluorescents d'un vert intense.

          "Je retourne voir le lieutenant-colonel Livingstone."
          "Bonne idée il pourra vous dire... Lieutenant-colonel ?!"

          Quand j'arrive, passage par une salle d'eau pour me rafraichir compris, j'ai bien dû mettre une demi-heure pour effectuer ma petite mission. Cela fait bien dix minutes que j'ai mangée malgré moi le champignon et je commence à me sentir pleine d'énergie, il y a pas de quoi s'inquiéter finalement. Apres tout j'ai juste un peu gloussée en voyant un marine au bras bleu, ce n'est pas comme si j'ai vraiment avalée un champignon aux effets étranges ?

          Une fois revenue devant la salle des deux officiers supérieurs, je frappe et attend sagement que l'on m'indique d'entrer cette fois ci. Une fois dedans je les salut même si je ne les ai quittée qu'il y a trente minutes et dépose le sac à coté de de Yuji.

          "Désolé pour le retard lieutenant-colonel, un individu au comportement étrange les avaient en sa procession, celui-ci est maitrisé."

          Je me sens vraiment bien en fait, comme quand je sors d'un long sommeil réparateur suivi d'une douche ! Les laissant faire ce qu'ils ont à faire, je récupère dans un placard à balai une paire de gant, un tablier de travail et les outils appropriés pour commencer à ranger et nettoyer la pièce. Petit à petit l'oiseau fait son nid et le nid de poussière disparait comme par enchantement. De temps en temps sans aucune raison je me mets à rire en voyant certains objets que je range dans la pièce. D'ailleurs ce que je trouve amusant particulièrement est de ranger ce qui me met vraiment de bonne humeur. Au bout d'un moment de rangement je chantonne un petit air de chez moi en chassant le désordre. Monsieur propre n'a qua bien se tenir ! *C'est qui ?* je ne sais pas, surement un figurant inutile dont je ne ferai plus mention par la suite.

          Alors que je continue ma besogne, je ne me suis arrêtée sous aucuns prétextes pour le moment. Puis finalement je deviens stoïque, tien une autre moi dans la vitre... Avant de finalement discuter avec, je sais c'est rare que je parle pour rien, mais il faut bien que ça arrive ?

          *Waow qu'est-ce que tes moche.*
          "Tu peux parler."
          *D'ailleurs tu ne dois pas parler du champignon à Yuji au fait la souillon ?*
          "Je m'en fiche du champignon que l'autre imbécile ma fourré dans la gorge, par contre je ne te permets pas de tutoyer le lieutenant-colonel ou de m'insulter grognasse !"
          *Parle toujours malpropre, tu la bien tutoyer le Alheïri huhuhu...*
          "Alh n'a rien à voir la dedans. ♥️"
          *Alh ? C'est trop drôle !*
          "Mais... mais tu est trop méchante."

          Pendant cette altercation avec mon alter égaux, je suis passé de la détermination totale, à la gêne puis à la fin au fou rire le plus irrésistible et fond en larme en même temps. Ecroulé au sol, littéralement pliée en deux j'ai mal aux cottes et j'ai du mal à respirer. Je n'ai jamais autant ris de toute ma vie, d'ailleurs ça continue de manière inexorable alors que ma gorge s'irrite de plus en plus.

          hrp:
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          [hrp: je dirais même des bleues et des pas mûres. ;)]
            Voyez Rachel en cet instant. Se tortillant dans tous les sens sous la douleur. Entendez son cri qui rivalisa avec la poutre de Yuji. Prenez maintenant une base militaire dévastée. Au pif, le QG de North Blue comme de par hasard détruite par des pirates. Parfait. Eh bien notre faucheuse, en cet instant, se sentait capable de bien pire. Le genre gore, violent et rageur. Enfin si elle pouvait un jour remarcher. Non parce que visiblement, seule Rei semblait encline à ne pas lui marcher sur les pieds si vous voyez ce que je veux dire. Le chat vient d'y passer. Yuji risque d'y passer. Parce que celle-ci c'est la meilleure ! Ça fait cinq minutes qu'elle se débat tel un asticot au bout de l'hameçon qui l'immobilise, tout ça à cause d'un chat dodu à six pattes et farci à la mayonnaise, et il faut pourtant que le Commandant Livingstone -elle ne se ferait pour l'instant pas à un autre grade- trébuche sur son genou blessé. Comme de par hasard. Alors oui, son cri venait de faire éclater les rares vitres encore présentes dans les cinq bons mètres à a ronde. Et la plupart des blessés sont maintenant sourds. Si elle avait sa faux... !

            Son regard se baissa sur le visage de Yuji visiblement soucieux de l'état de sa jambe. Laquelle faisait de nouveau un angle étrange. Bah, le stade de la douleur est devenu critique depuis qu'elle est tombé et elle ne sent plus rien. Il n'y a pas mieux comme anti-douleur... que la douleur. Pourtant elle eut mal. Comme un picotement. Puis une brûlure. Finalement comme une amputation. Yuji lui léchait en effet le genou. Une veine palpita sur le front de notre faucheuse et sa main se crispa involontairement. Elle fut saisi de spasmes -oui oui, toujours la main- qui la tordirent dans à peu près tous les sens possibles et quelques uns impossibles. Le bras entier fut brandi et la claque tomba. Ouais, le Commandant Livingstone reçut une claque d'un Lieutenant. Ce risquait d'êtres sympa dans le rapport. Bougie... Le Rapport ! Nouvelle Bougie... Des Champis ?!?!?!

          -Ohhh-là-là ! On se calme ! Je les connais tes champignons ! Je préfère encore la blessure ouverte à tes...

            Il tordit gentiment la jambe de Rachel pour qu'elle ait juste une fulgurante douleur. Gentiment parce qu'un peu plus et elle tournait de l’œil. Au sens métaphorique, parce que son œil avait déjà fait quinze tour dans son orbite depuis le début de la soirée. Une larme coula le long de sa joue et elle jeta à Rei un regard désespéré avant qu'elle ne s'en aille.

          -D'accord... tes champis. Victor Hugo mode : Misérable

            Il y eut un temps assez long durant lequel aucune parole ne fut échangée. Yuji semblait très préoccupé par l'état de son Lieutenant et le Lieutenant semblait très préoccupé par sa douleur qu'elle devait minimiser. Puis, une fois que sa respiration redevint normale et que sa mâchoire se décrispa, elle put se souvenir à loisir de ce qui l'avait attirée ici à la base. Avant que toutes ces embrouilles n'embrayent dans son sillage.

          -Je disais donc : je suis venu vous faire mon rapport, Commandant Livingstone. Tôt dans la soirée, les membres d'équipage des Gun & Gun's encore libre sont venus récupérer leurs membres emprisonnés et dérober des denrées indispensable à toute aventure de pirate. Ils ont attaqués par le port, visiblement sous couvert d'un navire de la marine et fait brûler une partie de la forêt et mit à sac la quasi totalité de la base. Le meneur de cette révolution serait Timuthé N. Tempiesta dont la tête est mise à prix à 7.000.000 de Berrys. Il aurait libéré les présents Saru O. Suiji, capturé par vos soins, ainsi que leur Capitaine Unwin Vail. Leur escapade doit avoir permis à bon nombre de prisonniers de s'échapper mais surtout de grossir leurs rangs de forbans.
          Lorsque l'attaque a été lancée, j'ai été contactée pour prendre la tête d'un groupe d'une trentaine d'hommes en formation pour entrer dans l'élite et les ai menés au combat tandis que je suivais ma réflexion et partais m'opposer à leurs desseins. J'ai donc croisé le cuisinier que nous transportions à fond de cale. Il venait chercher du Granit Marin mais mes hommes l'ont vu repartir avec un Log Pose. Oui, il est reparti. Je n'ai pas pu l'en empêcher. Il avait une revanche à prendre sur moi et il l'a prise. Pourtant, même défaite, je me suis rendu sur les quais pour ralentir leur fuite. C'est là que je suis tombée sur TNT, couvert du sang de ses ennemis et qu'une fois encore, j'ai été défaite. Un tir dans le genou. Gros calibre. Je suis dans cet état depuis. Je me serais bien mise au garde à vous, mais vous tenez ma jambe, alors...


            Bon sang qu'elle n'aimait pas les rapport. Bon sang qu'elle n'aimait pas être blessée. Bon sang qu'il était horrible de subir les deux en même temps ! Et elle avait pas choisi la position la plus digne. Elle se faisait tout de même lécher la jambe par un gamin aux cheveux bleus et aux mains étrangement froides !

          -Permettez que je me relève ?

            Avec l'aide du Commandant -pas forcément avec son accord d'ailleurs- elle se redressa et se servit de lui comme d'un béquille pour atteindre le lit qui lui aussi en voyait de toutes les couleurs depuis un petit moment déjà.

          -Aviez-vous reçu mon messager ou s'est-il fait tuer avant d'avoir délivré son message ?

            Il y eut soudain un bruit discret de l'autre côté de la porte. Quelqu'un qui visiblement voulait entrer. Rachel soupira et laissa à l'excavateur le soin de répondre. En y regardant de plus près, lui non plus n'était pas dans le meilleur état possible. Blessé de partout, il avait un œuf d'autruche sur le crâne et un épais bandage autour du torse. Et elle ne pouvait pas compter les multiples contusions, brûlures, marques de bleus, coups, coupures, et autres violences. Sa journée ne devait pas être ennuyeuse non plus. Mais Rachel s'en détourna et fixa Rei qui entra de manière un peu étrange, bizarrement joyeuse. Les couloirs sont remplis de clowns ? Tout de même pas. Tout était si morbide que ça donnait le sourire ? Non, seule Rachel pouvait réagir comme ça. S'il n'y avait pas eu cette patte folle...

            Mais Le première classe fit quelque chose de bien plus étrange encore, elle parla seule avec son reflet. Seule et en abordant le sujet d'un fou et d'un champignon bleu. Rachel se tourna vers Yuji et lui lança un regard qui voulait dire « Tu voies, toi et tes champis », lequel ne resta pas inexpressif très longtemps.

          -Attends, laisse-la délirer un peu, c'est le meilleur moment de la journée. Elle va se battre avec elle-même ! Je mise sur le miroir ! S'exclama le Lieutenant un peu trop joyeuse.

            Son sourire disparut et laissa place à un visage incrédule lorsque Rei cita le nom de Alh'. Enfin, si elles parlaient du même Alh'.

          -Holà ! Reprends-toi un peu. Quel Alh' ? Salem ?
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          La claque il ne l'avait pas du tout vue venir, ce qui rajoute encore à l'injustice du geste. Il veut aider il se prend des coups...ça pourrait faire un bon résumé de sa vie jusqu'à aujourd'hui en fait. Ça l'a rendu triste, aussi. Mais l'humeur du Yuji fait souvent du yoyo, ainsi lorsque Rachel lui eut expliqué sa journée au moins aussi pourrite que la sienne il eut tôt fait d'oublié la grosse trace rouge sur son visage. De toute manière il n'était pas du genre à tenir rigueur à ses tortionnaires plus de 5 minutes, d'une part parce qu'il oubliait et d'autre part parce qu'il se concentrait rapidement sur autre chose. Comme l'intoxiquée aux champi' qui fut prise d'une envie subite de nettoyer la pièce par exemple. Non pas qu'il soit contre, elle est un peu bordélique ces temps-ci. Ce qui l'ennuie plus c'est sa réaction quand l'euphorisant aura fini de faire effet, passant le relais à un colorant bleu qui fera ressembler Rei à certains petits lutins bleus vivant (comme par hasard) dans des maisons en champignon. C'est chaque fois pareil: suffit qu'il dise de pas y toucher en son absence et on se retrouve avec des types multicolores qui rôdent dans les couleurs à peine 5 minutes après. Caractérisque typiquement humaine. Si on planquait un gros bouton déclanchant la fin du monde dans une grotte paumée, genre méga-paumée, et qu'on voulait peindre dessus "ne pas toucher: apocalypse" la peinture n'aurait même pas le temps de sécher. Y a toujours un andouille qui sera là pour voir ce que ça fait. Quant à arrêter l'engueulade de la Marine avec elle-même...

          Beeen je suis pas vraiment sûr que ce soit un bon plan de toute façon. C'est comme quand on croise un somnanbule, faut pas le réveiller. D'un autre côté je sais pas trop combien de temps dureront les effets. Champi' expérimental, tout ça tout ça. Et c'est qui le Sachem ?

          Son esprit rembobina et se recadra sur "champi' expérimental". Il regarda le sac à ses pieds. Ses yeux passèrent à Rei. Puis revinrent à Rachel. Il n'était pas chirurgien, d'ailleurs le sang ça continuait à lui faire un peu peur, cependant il pouvait ptêt bricoler un truc, en se basant sur le Trompe-la-mort que l'artilleur avait avalé. Il s'approcha de son sac, se baissa et en sortit une poignée de champignons exotiques (y en avait même un carré) ainsi qu'un couteau et des fioles remplies de liquides suspects. En même temps tout ce qui sort d'une fiole est forcément suspect aux yeux des novices, pour ça que Yuji y planquait ses jus de fruit et son chocolat fondu. Le truc c'est pas de se planter quand arrive l'heure du goûté. Il prit un Trompe-la-mort, un fongus blanc rayé de bleu, et le découpa en morceaux. Il fit la même chose avec un Hérisson Sombre, noir avec des piquots, et un autre fongus jaune avec des étoiles roses. Celui là il se souvenait pas de son nom, ça sonnait comme "bourse d'ours" ou quelque chose du genre. Tout à son boulot et sans se retourner, il s'adressa à la Faucheuse (et dans une moindre mesure à l'Artilleur intoxiquée):

          Hé ben t'en as vue des vertes et des pas mûres hein ? Deux défaites. Dur pour le moral j'trouve. On a tous foiré quelque chose pendant cette bagarre, f'sait pas bon être un Marine aujourd'hui.. Moi par exemple je me suis fait explosé deux fois aussi. D'abord je suis tombé sur un pyromane alors que j'étais seulement habillé d'un essui de bain. On s'est envoyés des tonneaux à la figure et on a mit le feu à la cantine. Ce terroriste avait une ciguarette, c'était pas du jeu. Il m'a cramé les cheveux et mon bras droit, j'ai dû mon salut qu'à une marmite de soupe -d'ailleurs j'sens plus trop l'ognion là, ça va ?- et à une légère distraction de sa part. Il s'est tiré par la fenêtre, sait pas ce qu'il est devenu. J'espère qu'il s'est bien pété la gueule en tout cas, c'est pas sympa de prendre les gens pour des cendriers géants. Vraiment pas. Après me suis tiré vu que ça devait un peu...vachement chaud en fait. Même le popotin de Boota s'est fait rôtir, le pauvre.

          Après me suis retrouvé en plein milieu d'une vingtaine de prisonniers en pleine émeute, et ils étaient même pas habillés décemment. Bon ok, moi non-plus, j'avais perdu mon essui pendant ma fuite de la cantine. T'as déjà essayée de ta battre toute nue toi ? J'aime même pas essayé: j'ai sauvé les apparence en piquant le pantalon d'un pistolero. Il a pas été content du tout du tout. M'a tiré dessus et il m'a frappé avec une poutre enflammée, je sais plus trop dans quel ordre. Le dernier truc que je me souviens c'est de l'avoir fait fusionner avec un des murs du QG puis suis tombé dans les pommes. Ptêt qu'il y est encore. Dans l'mur j'veux dire, pas les pommes. J'espère pas. Pas envie de le revoir. J'crois qu'il s'est tiré aussi, je sais pas trop comment. Game Over complet, comme toi. C'était pas notre jour, voilà tout. ET ON M'A QUAND MÊME DONNE UNE PROMOTION NOM D'UNE STALACTITE ! Incompréhensible. Pourquoi t'as pas été promue toi ? T'es plus forte et plus courageuse que moi et Boota réunis. C'est con un officier.


          Tout en parlant il colla les morceaux de champignons ensemble en se servant d'un liquide verdâtre comme colle. Il était pas fan du bricolage biologique, pas assez stable et plus délicat à pratiquer qu'un bête élevage de mycètes cavernicoles. Mais Rachel n'allait pas attendre un an le temps qu'il arrive à la 4e génération de champi' parfaitement stables et testés. Elle était pas du genre à faire du kiné 3x fois par jour et à se limiter à de petites balades dans un air pauvre en plomb. Ce qui est génial avec les petits chéris de Yuji c'est qu'ils sont tellement simples qu'en mettant simplement en contact les morceaux de l'un avec les morceaux d'un autre ils se complètent parfaitement. Pas de rejet. Comme un gros puzzle. Effets secondaires un brin aléatoire cependant, rien de très gênant en théorie. Une soif inaltérable par ci, un changement de couleur localisé par là, ptêt un peu d’hyperactivité. Le plus souvent y en aura pas du tout, normalement. Le principal c’est que les effets analgésiques, bio-reconstructeurs et énergétiques soient au rendez-vous. Théoriquement elle boitera encore un peu mais elle n’aura plus besoin de canne et de plâtre. Une femme d’action la Faucheuse, si on lui immobilisait la jambe elle serait vraiment de mauvaise humeur, et le monde ne mérite vraiment pas ça. Bon, parcontre faudra créer d’autres spécimens. En comptant sur ses doigts l’Excavateur calcula que les effets devraient durer 24h, environ. Y en faudra donc un paquet. En attendant faudra vérifier si le premier de la série est conforme aux attentes, et pour ça y a qu’un seul moyen : il faut test.

          Il prit une fiole dans son sac et répandit un liquide rose sur son champignon transgénique, qui ressemblait désormais à une sorte de construction en lego multicolores. Lait aux fraises, pour relever le goût. Il tendit l’ensemble à Rachel, en essayant de rester hors de portée de baffe. On sait jamais, ça peut lui reprendre. Surtout après l’ingestion du spécimen.

          Il tourna la tête vers Rei 1 et Rei 2 qui continuaient à rigoler ensemble. Y a au moins une personne qui passe une bonne journée ici.
          J’pense que je vais l’accepter ce poste tu sais. Plein de boulot on dirait. Et comme dit mon papy « quand tout s’est effondré ben faut creuser de toute façon ». Pas se décourager. Y a toujours du boulot à faire. N’empêche…
          Il y eu un échange assez virulent entre les deux Rei qui capta l'attention de toute le monde. Sauf celle du chat-cuistot qui venait de se réintroduire furtivement dans la pièce. Il s'approcha discrètement du lit, bien décidé à récupérer la taupe-ingrédient qui était dessus. Il se retrouvra bien vite face à un bras-foreuse menaçant et à un Yuji pas content du tout.
          Ha, oui, j'ai oublié de parler de...ça. Rien de grave. Discussion animée avec un docteur cinglé. J'ai pas gagné. Au moins j'ai plus besoin de me couper les ongles haha.


          Dernière édition par Yuji Livingstone le Mar 13 Déc 2011 - 16:44, édité 1 fois
            J'ai mal aux cotes, j'ai si mal alors que je ris. C'est trop bizarre, je ne sais pas pourquoi, qu'est-ce qui est drôle à la fin ? Pourquoi je pleure aussi ? Tiens deux voix, je dois me ressaisir... Comme si je n'avais pas remarqué aussi. A mais oui, je dois me relever de cette épreuve... ou au moins le faire tout cour, par terre c'est sale et en plus ce n'est pas le meilleur endroit pour un soldat face à deux supérieur, enfin dos dans l'immédiat. Alors que je tiens difficilement debout ayant plus la posture d'un zombie que d'un être humain j'ai cru comprendre autre chose. Finalement il accepte... Sans savoir pourquoi je tends ma main vers Yuji le pouce relever... Qu'est-ce que ce signe étrange. *Tu peux pas test.* Heins ? Mais c'est qu'elle langue ça ?! Bref j'ai du mal comprendre, parce qu’il enchaine sur des paroles sur un docteur camé... D'ailleurs ça veux dire quoi ? Et qu'il a perdu à un combat d'ongles ?! Mais... je tombe de plus en plus dans un monde invraisemblable et impossible. It's a trap ! *Tu as trois siècles d'avance pour cette réplique, enfin un peu plus en fait.* Puis tel le phénix de la vérité, avocat de la défense tend mon doigt vers Rachel avant de dire. *La c'est encore pire.* SILENCE !!!

            "Tu es trop jolie, donc tu n’es pas réelle, donc tu es un fantôme et je ne parle pas aux revenants. Va de retro satanas ! !"
            *Sans commentaires.*
            "Et toi !" *En pointant Yuji du doigt cette fois.* "Heu... merci, Elvis Naeilson sera content... mais ouat ze phoque c'est quoi ce bras !"
            *Genre, tu viens de le remarquer ?*

            Maintenant il faut une intervention forte, qui marquera les mémoires, je sais !

            "Les pommes c'est bon pour la santé, les champignons qu'on vous met dans la bouche de force pas du tout ! N’acceptez pas de bonbons d’étranges étrangers !"

            Bon et bien sur ces magnifique paroles, j'en retourne à mon ménage en pouffant de rire. Enfin j'essaye, bizarrement quand je tente de prendre le balai il se multiplie en plusieurs et je le rate tout le temps, mais il a bouffé un fruit du démon ou quoi !? A finalement je l'ai.

            "Quand je pense que Alheïri S. Fenyang m'a fait rentrer dans la Marine, s'il me voyait lutter comme une imbécile contre un simple morceau de bois il perdrait certainement le sourire... "

            bon je parle, je parle, mais le ménage ne ce fait pas. Et hop je trébuche encore, si je passe mon temps à embrasser le sol je ne risque pas d'améliorer l'état des lieux. Alors que je me remets à genoux, je n'arrive pas à faire mieux. C'est étrange j'ai si chaud d'un coup, je commence vraiment à suer... C'est suffoquant même. Je n'ai plus un brun d'énergie, comme si d'un coup le sceau s'était vidé. Plus rien, pas une goute de force, mon cœur bat si fort, il va exploser ? Non je... disparais. Et c'est ainsi que de nouveau allongée de mon long je suis absente... je crois que je tombe inconsciente.
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              Ce fut calme, soudain, dans la chambre d'hôpital un peu trop bondée pour un lieu de repos. Rachel soupira et savoura cet instant de paix. Ce qu'elle recherchait depuis qu'elle s'était réveillée. Elle admira Rei étendue de tout son long sur le sol carrelé et soupira de soulagement. Elle avait toujours ce champignon dans les mains et elle hésitait à le manger. Sait-on jamais, vu ce qu'il était advenu de Rei. C'était la raison pour laquelle notre Lieutenant jouait la montre. C'était fou comme un corps inanimé devenait subitement une source d'intérêt passionnante lorsque la situation permettait d'en profiter. De son côté, Yuji se battait toujours contre un chat gémissant. Avec quelle arme ? Une sorte de tourne-vis métallique en plus gros et plus rapide. Il était où le bras, là ? Oh, il s'était bien expliqué, le Commandant, mais elle avait trouvé son histoire de poutres, de chaudrons, de pantalon et de pistolero plus claire que son docteur cinglé et d'une soi-disant troisième défaite. C'était elle ou ils étaient tous à côté de la plaque ce soir ? Ah, non, Yuji est tout le temps à côté de la plaque. Elle n'eut même pas le courage de répondre. Ni même de demander qui était ce boota qui avait eu chaud aux fesses. Qu'importe. Elle avait entre les mains un champignon qui pourrait la soigner à court terme mais détruire sa belle silhouette -comme l'avait si bien fait remarqué Rei avant de tourner de l’œil- par une couleur totalement aléatoire qu'elle se trimbalerait sur du long terme. Face à un tel choix cornélien, elle oublia même Salem. Et le fait que le Commandant Livingstone avait écorché son nom.

            -Si ma mission réussissait, soit contrecarrer l'invasion, j'aurais dû devenir membre de l’Élite. La mission fut un échec. Je ne sais même pas combien des hommes que l'on m'avait assigné ce soir sont encore en vie...

              On pouvait voir une toute autre Rachel, assise sur le lit blanc en compagnie de Yuji. Elle semblait parler à son champignon rafistolé comme un zombie à la fraise tant sa voix était basse. Même son regard était vide. Quel poids tout de même. Elle n'aurait jamais cru qu'avoir sous son contrôle toute une escouade serait une telle charge. Ses épaules supporteraient-elles cette pression ? Déjà, durant l'attaque, ça avait été dur de contenir ses nerfs pour ne pas qu'ils la lâchent, mais elle avait tenu grâce à l'excitation. Maintenant que tout ça était retombé et que de l'autre côté de la porte les cris et gémissements de douleurs, quand ce n'était pas le râle d'un soldat qui se mourrait dans les bras d'une infirmière, lui rappelaient la situation actuelle, la sortait de cette atmosphère trop légère de la chambre trop blanche... Comment Salem pouvait-il soutenir une telle pression ? Comment le Commandant pouvait-il faire également ? Le Lieutenant Blacrow soupira et croqua avidement dans la moisissure qu'elle tenait entre ses doigts. Elle se devait d'atteindre leur force de caractère, et pour ça, elle devait guérir.

              Moisissure fut le mot le plus approprié. Le goût qui la saisit faillit lui faire rendre un repas déjà digéré. Imaginez un fruit moisi, bourré d'insectes et de mouches, ayant trempé dans de la mayonnaise. Maintenant, rajoutez-y une pincée de calcaire et une touche d'acidité pimentée. Voilà dans quoi, à peu près, le Lieutenant venait de croquer. Sa déglutition fut accompagnée de moult crachotements, d'une toux grasse et de fumée blanche qui s'échappait de ses narines à chaque respiration. Elle sentit la moutarde lui monter au nez et les larmes monter à ses yeux. C'est un magnifique regard vert brillant de larmes qui se tourna vers Yuji mais un visage tordu par le dégoût qui lui adressa la parole, dans une gerbe de brume blanche.

            -Mais tu le vends, ça ?

              Il paraissait qu'un fruit du démon avait un goût atroce. Avait-il créé un fruit du démon ? À cette pensée, elle le jeta bien loin d'elle, sachant pertinemment que si ça avait été le cas, elle serait déjà contaminée par le démon.


            -Dis moi que je pourrais nager de nouveau... geignit-elle, larmoyante.

              'est ce moment qu'un marin anonyme décida d'entrer, non seulement sans s'annoncer, mais surtout sans frapper. Les quelques secondes où la poupée de porcelaine, le visage baigné de larmes vertes, expirant par les naseaux de la brume immaculée et le visage contracté de dégoût, fixait l'homme, casquette de travers, uniforme souillé, regard hagard, furent quelques unes des plus longues de sa vie. Elle resta immobile, silencieuse. Debout, l'homme quant à lui, passait la salle au peigne fin. Son regard s'arrêta sur Yuji avec une main foreuse, sur le chat-tablier à six pattes, tenant une taupe dans la main et un couteau dans l'autre -réactif, il avait juste profité de la demi-seconde inattention de Yuji- puis sur le corps de Rei, ronflant comme une bienheureuse pour enfin revenir sur ce visage horrible qui lui faisait face.

            -Euh... officier Blackcrow ?
            -Lieutenant Blacrow, s'il vous plait ! Elle venait de perdre toute crédibilité.
            -Il semblerait que l'on ait un souci avec votre arme...
            -Ma faux ??? Qu'est-il arrivé à Black Crow ???

              Elle se releva d'un bond, presque sans tenir compte de sa jambe...détruite, je ne trouve pas d'autre mots. D'ailleurs, elle debout voulait peut-être dire que le champignon était efficace...

            -C'est pas vous ça, Sergent ?
            -Lieutenant ! Et non, je suis l'officier Blacrow ! Black Crow c'est mon arme comme vous dites !
            -Vous avez donné à votre arme le même*... commença-t-il peu convaincu jusqu'à ce qu'un crochet de boucher vienne prendre place sous sa gorge.
            -Qu'est-il advenu de ma faux ? Demanda-t-elle impérieuse.

              Évidemment, toute cette scène est bien moins drôle à vivre qu'à lire. A chaque paroles, notre poupée au teint blafard devenait peau rouge et faisait des signaux de fumée. A chaque pas, son visage se décomposait un peu plus et pour un peu, elle aurait senti sa peau virer au vert. Allait-elle vomir ? Alors, vous en conviendrez, se faire menacer par madame Mime n'est pas très impressionnant. Il garda jusqu'à son sang froid.

            -Elle a explosée.

              S'en suivit une discussion animée, dans laquelle ni Yuji ne fut intégré et où quelques coups de gueule sur des marins soi-disant pas assez précautionneux ou trop empotés pour garder au chaud une arme de cette qualité. A grands renforts de cris que le chat -arbitrairement appelé geluck par Rachel, avait jugé bon d'éviter en se planquant sous le lit. S'il avait encore la taupe dans ses mains, la faucheuse n'en eut cure. Une demi-minutes plus tard, elle se tourna cahin-caha vers le Commandant Livingtsone.

            -Je vous demande congé, Commandant. J'ai une faux qui m'appelle et je ne peux m'en séparer plus d'une journée. Et ça fait déjà trop. Je vous laisse la première classe Rei ; elle doit être entre de bonnes mains. Et tant pis pour Salem.

              Avec un salut très militaire, uniquement perturbé par la grimace de douleur et la fumée blanche qui s'épanouit devant son visage, elle tourna les talon -ou à peu près- et emboita le pas à ce sous-officier qui partait déjà perdant avec Rachel.


            [hrp: désolé, la fin part un peu dans tous les sens, il était temps que je m’arrête. ^^']
            • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
            • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700
            Les énormes joues de Yuji rétrécirent à vue d'oeil lorsque Rachel quitta une nouvelle fois la pièce. Se faire surprendre en flagrant délit de pillage de boîte de praline c'est toujours un moment délicat à passer. Il déglutit, manquant de s'étouffer au passage parce que, immanquablement, le petit Marine n'avait pas pris en compte le fait que sa gorge avait un débit limité, contrairement à une bouche qui pouvait se montrer étonnament extensible. Encore heureux qu'il n'ait pas voulu dire quelque chose, le service de nettoyage aurait eu besoin d'une semaine pour tout nettoyer. Mais en fait, à bien y réfléchir, pourquoi est-ce qu'il voulait cacher le fait qu'il s'empiffrait de truffes Chocodelux de chez Gloutoni ? Y avait aucune raison valable, il avait bien le droit de se nourrir non ? Même si ça tenait plus du suicide médicale vu que le simple fait de regarder une truffe de chez Gloutoni peut irrémédiablement boucher vos artères. Sans doute est-ce un vieux réflexe typiquement masculin, vous savez celui qui nous pousse à fermer la porte de la chambre quand on veut se faire un petit plaisir. Faut dire aussi que la morale réprouve toujours le vol de cookie dans le stock de bonbon de la cuisine, même quand c'est la Saint-Nicolas. C'est comme qui dirait un tabou familial, le genre qui entraine une longue conversation père-fils où on cause principalement de choux et d'abeille. C'est étonnant tout ce qu'on peut expliquer en parlant seulement de choux et d'abeilles.

            Au moins La Faucheuse n'avait pas vu le grand sac rangé contre le mur. Elle avait même carrément fracasser la porte dessus en entrant dans la chambre, façon "entrée énergique numéro 2: ça va chier". Pauvre Rei. Tant pis pour le chat. Il faut dire que l'Excavateur était du genre conscencieux, et fallait bien ranger Rei-la-défoncée et le chat-tabassé quelque part, ça faisait désordre. Yuji avait eu un petit (tout petit) regret lorsqu'il avait vu la taille de la bosse qu'il avait fait sur le crâne poilu du félidé hexapode. On aurait dit qu'il y avait un chat sur une bosse, et non l'inverse. Faut pas toucher à la taupe de Yuji. Jamais. Suite à ce petit dialogue inter-espèce il avait fourré le chat dans un sac. Quand on sait pas où mettre un truc on le met dans un sac, c'est comme ça. L'Artilleuse l'a vite rejoint, manquerait plus que quelqu'un rencontre une droguée dans sa chambre, ça ferait jazzer. Ça ferait jazzer...voilà qu'il s'occupait de son image. Il ne s'était jamais occupé de son image, il était même un contre-exemple vivant dans le domaine de la valorisation personnelle. C'était l'effet de ses toutes nouvelles responsabilités: donnez du pouvoir à un type et il commence à parler d' "image de marque" sans se tromper et sans se marrer, les deux concepts suivant étant généralement "impôt" et "apportez moi des chips". Res-pon-sa-bi-li-té. Dit comme ça ça a l'air chouette, mais pour Yuji, toujours très terre à terre, ça ne répondait pas à LA question cruciale:

            - Bon. Ben. J'fais quoi moi maintenant hein ? Rachel a déjà quelque chose à faire apparement, Rei est pas en état de penser et le seul truc qui a jamais dû traverser l'esprit de ce satané chat c'est un courant d'air. Zont la belle vie eux, ils ont un but (ou ils ne voient pas l'intérêt d'en avoir un), eux. Et moi je fais quoi dans cette histoire ? Je suis le plus gradé et on m'dit rien. Je viens de passer une demie-heure à lire ces pages remplies de mots compliqués écris ultra-petit et y avait aucune instruction. Nada. Juste des faits, des rapports, des rapports sur des faits, mais j'en fais quoi hein ? Franchement ? C'est parce que je suis devenu chef c'est ça ? On me laisse le...Livre à Frippe ? Type avec un sifflet. Carton rouge. Arbitre. C'est ça, arbitre. Le Libre Arbitre. Je dois me dire à moi-même les ordres ? C'EST DEBILE ! J'veux plus être chef !
            - Bwa !
            - Hu ?
            - Bwa !

            Boota, la seule taupe du multivers à avoir des lunettes de soleil, brandissait une médaille. Elle brillait de mille-feux, et Yuji adorait la lumière. Ses yeux se remplirent tellement d'étoiles qu'on pouvait carrément parler de galaxie. C'était beau. Elle étincelait tellement que la pièce ressemblait désormais à une mini-discothèque. Pour avoir cette jolie chose il était même prêt à être promu Amiral et à parcourir GrandLine à la nage. Tout le monde a déjà eu une chose, un coup de coeur immédiat, un "ho p'tain j'le veux", mais puissance dix. Ce n'est pas simplement une envie à assouvrir mais plutôt une impression que, sans cette chose, on ne sera pas complet. C'est l'Objectif, le Rêve, le Trésor, ce que l'on veut par dessus tout. Et le lieutenant-colonel nouvellement nommé l'avait devant les yeux, il n'osait même pas la toucher tellement elle était belle cette médaille. Si le bonheur était une couleur, ce serait celle de cette médaille aussi brillante qu'une supernova.
            - Daaaah ?
            - Vas-y !
            Boota avait déjà vu des remises de médaille, ça se passe toujours de la même manière: un vieux monsieur portant tellement de médailles qu'il en perd à chaque pas poinçonne une décoration (et une seule, comme si c'était juste pour le provoquer) sur le torse d'une recrue au torse bombé. La taupe avait longtemps spéculé sur la raison pour laquelle les humains bombaient le torse dans ces moments là, et elle avait conclue que c'était pour offrir une plus grande cible au vieil officier. Si il est déjà à moitié aveugle, autant ne pas risquer qu'il vous épingle votre décoration dans l'oreille n'est-ce pas ? Forte de son expérience dans le domaine elle organisa alors une mini-cérémie pour son maître, avec roulement de tambour (sur un gobelet) et trompette (imitation magistrale faite avec sa narine droite), on s'y aurait crû. Elle donna solennellement à l'ex-commandant Livingstone, fier comme un paon, la Médaille Alakys, avec 24h de retard et alors même que le prisonnier qui lui avait valu cette décoration s'était déjà carapaté du QG. Mais rien ne pouvait ruiner ce moment, pas même l'ironie. Sauf un petit détail peut-être. Lors des cérémonies officielles Boota avait oublié de noter que le guguss recevant la médaille avait un uniforme, ce qui était toujours très pratique pour épingler ladite médaille sur ledit guguss.

            Or l'Excavateur était torse nu.


            YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH enlève-moi ça enlève-moi ça enlève-moi ça enlève-moi çaaaaaaaa !

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            La première opération chirurgicale de l'histoire visant à retirer une médaille incrustée dans la poitrine d'un Marine n'eut pas énormément de publicité. Pas plus que l'embarquement de celui-ci dans un navire, avec des stocks gargantuesque de champignons et un sac rigolard qui donnait des coups de griffes aux manutentionnaires. On était plus à une bizarrerie prêt dans ce QG. Pendant la traversée Yuji s'appliqua à améliorer son champi' transgénique pour Rachel, et comme tout ce qui est potentiellement psychotrope certains spécilems se retrouvèrent dans l'estomac des matelots, d'où quelques retards sur la mission en cours. Mais le lieutenant-colonel s'en foutait: rien n'est trop beau pour SA Rachel. Et pis ces sagouins de Marines n'avaient qu'à pas grapiller dans sa réserve, na.