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Une rencontre sportive survoltée

Une rencontre sportive survoltée  Stade_10

Shoma venait de quitter une île paisible pour se rendre dans la plus connue de toutes les îles de la mers du Sud. Stadium Island, l'île des tournois majestueux. Chaque année, les qualifications pour le championnat international de Beat Hypball rassemble plus d'un million de têtes. Le Beat Hypball est un sport qui ressemble pour deux gouttes d'eau au baseball du monde "IRl".

Seul la finale continentale est joué dans l'enceinte du Magnistral Royal Stadium. L'un des quatre plus grands stades des Blues confondus. Les autres étant le Blizzard Royal Stadium, le Rock Royal Stadium et enfin le Strom Royal Stadium. Situé réciproquement à East Blue, West Blue et North Blue. Le gagnant du match d'aujourd'hui décrochera une place dans la finale à cinq qui se déroulera sur Grandline.

Sport populaire, le Beat Hypball a réussi à se développer très vite et est devenu l'un des sports les plus regarder au monde. Très vite de nombreux investisseurs se sont ruées vers les équipes afin d'y injecter des fonds et ainsi prendre le contrôle des clubs.

La rencontre du jour est un évènement clé pour les supporters des clubs, car si leur équipe gagne, leur club pourront ainsi hisser au rang de Best South Hypball Team, mais derrière cette rencontre sportive se cache un aspect financier très important. Une finale de Hypball peut rapporter plusieurs millions de Berry aux vainqueurs ainsi qu'à la ligue. Pour des millions de Berrys de nombreuses personnes seraient prêts à faire des folies, voilà pourquoi, l'île de Stadium Island fait appel à la marine afin d'en assurer la sécurité. L'objectif est simple, arrêter toutes les personnes voulant nuire au bon déroulement de la compétition.

Malgré la présence de la marine, de nombreux groupes armés telles que des mafias ont réussi à s'y implanter et défies constamment la marine dans le but d'étendre leur pouvoir. Autant dire que le niveau de corruption y est assez élever, même si personne ne le cri sur tous les toit. Il s'agit d'un sujet tabou.

Afin de toujours montrer que la marine est utile et efficace, le responsable des lieux, le colonel Kuza, surnommé Kuza le Grand (Yakuza) arrête de temps à autres quelques truands. Il n'est pas colonel pour rien et avec lui, seul le langage de l'argent à un sens.

Vous avez un problème avec une personne, très simple il suffit d'envoyer une enveloppe au colonel avec une jolie somme et un nom et le lendemain vous verrez le colonel arrêter votre pire ennemi.

C'est donc dans ce contexte que Shoma arriva sur l'île. Comme bon nombre de personne, il avait payé un ticket de bateau afin de se rendre sur l'île. Il l'avait plutôt volé à une personne, mais au final, il se retrouvait parmi les élus qui pourront mettre les pieds sur l'île qui valait plusieurs millions. Pirate de métier, son seul but était de mettre la main sur le magot.

Jusqu'à présent personne n'avait réussi à le faire. Même s'il était facilement achetable, le colonel Kuza était intransigeant le jour de la finale. Personne n'avait les moyens pour lui faire changer d'avis. Quand vous avez des millions qui disparaissent à la fin d'un évènement aussi important, il faut toujours rendre des comptes à des personnes bien plus gradé et influentes que vous.

Durant tout le trajet, Shoma avait retiré son masque, il ne voulait pas se faire remarquer avant même d'avoir mis un pied-à-terre.

Une fois arrivée, il chercha un lieu de restauration. Le voyage avait été long et la nourriture à bord était à la limite du comestible. Assis sur une table, Shoma regardait le va et vient de la foule. L'excitation se lisait sur le visage des personnes. Tous étaient vêtu de la couleur de leur équipe favorites.

Du noir pour les Black Devil de l'île de Zilandia et du bleu pour les Knight du royaume de Friztia. Parfois quelques fans des autres équipes pointaient le bout de leur nez.

En ce grand jour, la rivalité des deux équipes phares étaient mises de côté. Les supporters se côtoyaient sans problème et le match était dans toutes les bouches.

Afin de voler la totalité de l'argent en jeu, Shoma se devait de trouver un moyen de pénétrer à l'intérieur de l'enceinte du stade, mais il n'avait pas de ticket, ce qui compliquait grandement la tâche.

Alors qu'il mangeait un petit plats, assez délicieux pour le faible prix qu'il a payé, il observa l'étrange manège que se livrait un homme assez louche. L'homme tentait de vendre des places pour le match. Il accostait des supporters, leur montrait ses places et tentait de négocier avec eux dans le but d'écouler son stocks de place.



Dernière édition par Mantle Shoma le Dim 15 Jan 2012 - 23:23, édité 2 fois
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Le monde entier sera notre domaine
Le Beat Hypball acclamera ses rois
Résistance n’en sera que plus vaine
Les Blacks Devils créeront leur propre loi

Devant notre force ils se courberont
Et nous leur montrerons notre pouvoir
Arborons fièrement notre blason
Car aujourd’hui nous marquerons l’histoire



Les chants des partisans de l’équipe favorite retentissaient aux abords du stade de Stadium Island. On pouvait sentir la ferveur qui emplissait le cœur de tous ces supporters venus en masse assister à la grande finale de Beat Hypball régionale. Et même si la tension avait été maîtrisée jusque là, l’appel au calme et à la tranquillité était de rigueur afin d’éviter des émeutes.

Soren ne connaissait pas ce sport. Après tout il ne s’était jamais vraiment donné le temps de s’intéresser à cela. Certaines occupations prenaient malheureusement plus de temps que d’autres. Apparemment l’épreuve était importante et la somme à gagner faramineuse. Voilà pourquoi le tout nouveau commandant de la marine avait été appelé pour se charger de la sécurité du magot.

Le stade était immense. C’était le plus grand de tout South Blue, plus grand même que le célèbre Camp Nou qui s’était longtemps targué de détenir ce titre. De larges colonnes surplombaient l’ensemble et donnaient l’impression de se trouver dans des arènes majestueuses. Sauf qu’à la place de lions affamés et de gladiateurs assoiffés, on n’observait qu’une poignée de joueurs munis de… battes.

Le colonel Kuza était son supérieur direct. Un beau bambin à moitié corrompu de plus de deux mètres. Un chef énergique mais un peu trop intéressé par l’argent. Soren ne comprenait pas cet engouement que pouvait avoir tous les hommes pour quelques morceaux de papier. Certes de par son grade il gagnait bien sa vie et s’en servait pour aider ses congénères, mais pourquoi vouloir tout garder pour soi ?

« Après tout, cela ne nous regarde pas » s’exclamait son second John quand il entendait ces supputations.

John McLane était un lieutenant de confiance, parfois brutal et muni d’une voix qui aurait pu sans aucun doute servir à doubler de grands acteurs. Il ne lésinait jamais sur les moyens et aurait déjà selon ses dires arrêté bon nombre de criminels.

« Il paraît qu’il accepte souvent des pots de vins pour écarter certains nuisibles.
- En effet, je dirais même qu’il ne vaut pas mieux que certains pirates, que son problème de taille le dérange fortement et qu'il a du mal à satisfaire son épouse, mais bon, vraiment, cela ne nous regarde pas. »


Avec les années, le marine était devenu un peu moins intransigeant envers les criminels. Dans sa jeunesse, il ne pouvait s’empêcher d’expier les péchés de tous les meurtriers, et de les accompagner tranquillement vers un monde de paix.
Mais il s’était rendu compte qu’un crime était toujours commis pour diverses raisons et que seuls ceux qui tuaient pour des causes démoniaques étaient condamnables. Ce colonel n’avait pas l’air reluisant certes, mais il valait mieux connaître ses aspirations avant de prononcer une sentence irrévocable.

« Mon garçon, des brigands j’en ai vu, et c’que j’sais, c’est qu’ils finissent toujours par se faire pincer par plus malins qu’eux, expliqua le maître des lieux. C’est pour ça que pendant la finale, nous devrons tous être les plus rusés. Surtout toi ! T’es pt’être un commandant maintenant mais je sais pas c’que tu vaux, et dans le doute ben j’ai pas confiance ! Donc t’as intérêt à me prouver ta valeur. Right !? »

Soren n’avait rien à prouver à personne hormis à son père bien malade. Malgré sa totale implication pour les arts religieux, il avait conservé quelques rêves. Comme redorer le blason souillé de la famille. Une affaire vraiment délicate pour le coup.
Le marine supervisait la sécurité et les soldats devaient se charger de lui faire un rapport détaillé de tout mouvement suspect. Si quelqu’un osait perturber le déroulement de la compétition, une vague bleue, et mauve, et pourpre, et parabolique fondrait sur lui. Et vice et versa.

Quelques resquilleurs tentaient souvent de rentrer en achetant des billets hors de prix vendus à la sauvette aux abords du stade. En se promenant quasi-incognito (son air dandy était aisément reconnaissable), Soren observa le manège de l’un d’entre eux. De ce qu’il pouvait entendre l’homme négociait des tickets acquis comme par magie, de quoi attirer des malheureux ayant perdu leur sésame ou des crapules venus mettre le souk. De jeunes demoiselles se rapprochèrent du filou, suivies par un homme étrange dégageant une aura singulière. L’officier fixa quelques instants l’inconnu, puis ne put résister aux jolis minois des deux muses ayant apparemment acquis ce qu’elles désiraient :

« Mesdemoiselles, pourquoi payer une si coquette somme quand votre serviteur peut vous aider à entrer gratuitement ? Allez reprenez votre argent. Vous êtes mes invitées. »

Sans un regard pour le colporteur qui finirait de toute façon par être arrêté, il s’éloigna en compagnie des jeunes femmes. Le dernier regard qu’il lança derrière lui fut pour le mystérieux personnage qui s’était maintenant rapproché du vendeur d’un air intéressé.
    De sa place, Shoma observa un spectacle tous à fait à son gout. Alors que le vendeur à la sauvette allait fourguer quelques places à un petit groupe de jeune femme, un homme entra en scène. De sa place, il ne pouvait entendre ce qu'il venait de leur dire, mais les femmes décidèrent de tourner le talon à l'escroc de bas étages. En quelques secondes, il venait de se mettre de très jolie demoiselle sous sa coupe. Un coup de maître. À ce moment, Shoma se demandait bien ce qu'il pouvait bien leur avoir dit pour leur faire changer d'avis. Cela restera sans doute un mystère que seul ce Dandy et les jeunes femmes sauront.

    Après les deux jeunes femmes, un homme avec une balafre au niveau du visage arriva au niveau du vendeur. Le vendeur se sentait gène en sa présence et fessait beaucoup de petits gestes, comme s'il savait qu'il allait avoir des problèmes. L'homme en question jeta un regard en arrière dans la direction de l'homme qui venait de faire partir les deux femmes avant d'attraper le pauvre homme par le col et le traîner dans la ruelle à quelques mètres de là où il se trouvait.

    Avec le stade qui allait bientôt ouvrir ses portes et laisser entrer les supporters, la foule ne remarqua sans doute même pas ce qui venait de se passer sous leur yeux. Shoma lui n'y connaissait pas grand-choses à ce sport et préférait fourrer son nez dans les affaires des autres.

    Une fois son assiette vide, il se leva et se dirigea vers la scène de spectacle, soit, la ruelle ou s'était engouffré les deux individus. À première vue, il n'y avait personne, ils s'était sans doute écarté de l'artère principale afin de pouvoir parler sans être vue par des regards indiscrets. Après une intersection, Shoma fini par trouver les deux hommes.

    Celui qui avait une balafre sur le visage frappait l'autre à l'aide d'un couvert de poubelle. Le bruit attira l'attention du pirate. Devant cette scène, Shoma qui n'avait pourtant aucun intérêt dans cette affaire y vit une opportunité. S'il venait en aide à ce pauvre homme, alors il pourrait avoir des places gratuitement. Une occasion en or.


    Hum hum!

    "QUOi ?"

    L'homme tourna à peine le visage, qu'un poing fusa dans sa direction. Un coup, un direct du gauche et voilà l'agresseur devenu agresser. Avec cette attaque, Shoma coucha l'homme sur le sol, la poubelle s'était renversé et lui servait d'oreiller. Le vendeur à la sauvette ne savait pas quoi dire. Il venait de se faire sauver, mais il ne savait pas si c'était une bonne chose. Shoma lui tandis sa main. Après l'avoir sauvé, il voulait tenter de nouer un début de dialogue avec lui, mais en réponse à son geste, il reçut la méfiance de l'homme.

    "Tu... Tu viens de frapper un des hommes de main du Don, un des dragon de la des Triades. Il ne va sans doute pas rester les bras croisés quand il apprendra ce qui viens de se passer."

    "Je vois. Et pour me remercier de t'avoir sauvé la vie, tu me donnes des places pour le match ?"

    "Quoi, tu ne te rends pas compte de la situation dans laquelle on se trouve ? Prend toutes les places que tu veux, elles sont fausses, je ne suis qu'un petit escroc et par ta faute je vais sans doute mourir. "

    "Ce Don qui te fais peur, il as des vrais places ?"

    "Quoi, mais tu es fou ? Don est chaque année dans la tribune VIP, il est avec sa garde personnel et personne mis à part les hauts dirigeant qui s'intéresse au sport et le Colonel Kuza ne peuvent l'approcher. Je ne veux pas mourir, je quitte la ville. Je ferais pareil si j'était toi."

    Don avait des places VIP, ce qui voulait dire qu'il avait assez d'argent pour se payer les meilleures places. L'approcher ne serait pas chose facile. Trouver ce dragon de la triade avant de début du match et lui voler ses places était la meilleure solution. S'il arrivait à mettre la main sur Don, alors il pourrait facilement accéder à une partie du stade strictement interdit au commun du public et de là il pourrait commencer son investigation.

    Pour le moment, il partait de rien, il ne savait pas où trouver Don, ni comment l'approcher. La seule piste qu'il avait se trouvait à ses pieds. L'homme qu'il venait de frapper était un homme de main du triade, ce qui signifiait qu'il savait comment trouver son patron et où.

    Le petit vendeur prit ses jambes à ses pieds laissant sur le sol tous ses vieux billets.

    Sur le sol, l'homme dormait avec une marque bleuâtre au niveau de la joue. Il ne semblait pas prêt à se lever, alors Shoma lui donna un léger coup de main. Deux, trois claques énergiques. C'était toujours un excellent remède. Après une bonne série de médicament, l'homme se réveilla avec une seconde joue bleu. Devant le pirate qui l'avait sonné, l'homme recula et fût bloqué par une haie. Shoma se frotta les mains. L'interrogatoire allait pouvoir commencer.

    Après l'extraction de deux dents, l'homme se mit à parler. Retirer des dents sans être sous tranquillisant était une épreuve très douloureuse pour un homme, mais c'est après que cela devient plus intéressant, car après la douleur, l'homme est prêt à tous pour la stopper, même trahir son boss et divulguer des informations à son sujet.


    "Merci!"

    L'homme avait parlé comme un perroquet. C'était un véritable moulin à parole. Il suffisait de s'avoir s'y prendre. Don devait entrer par l'entrer VIP dans moins de quinze minutes. Lui voler ses places ne serait pas simple, car il serait entouré de plus de dix de ses hommes. Même s'il était influent, pour entrer dans l'enceinte du stade, il était forcé de se plier aux règles.

    L'un d'elle était que seul deux personnes pouvaient accompagner un membre VIP afin de garantir sa sécurité personnelle et l'autre était que seul les membres de la marine avaient le droit de posséder une arme. Ce qui signifiait qu'une fois à l'intérieur, Don serait totalement à la merci du pirate, enfin s'il arrivait à passer.

    L'entrer VIP se trouvait de l'autre côté des entrés pour le public. Faire le tour du stade lui prendrait trop de temps. Sur le sol, les faux tickets représentait une option qu'il envisagea d'utiliser.

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    « Le plaisir procuré et le plaisir ressenti doivent allier de pair et se conjuguer équitablement. Il ne faut en aucun cas renier ce dont la Nature, dans son infinie sagesse, nous a dotés. » Chapitre trois, verset quatre

    Ce soir, Soren savait au moins que s’il en avait le temps il pourrait se rendre discrètement chambre 303 de l’hôtel Majestic du stadium. Deux jeunes femmes surprenantes seraient vraisemblablement disponibles après le grand match. Après tout, renoncer à certains plaisirs de la vie serait presque un blasphème. Et après s’être pris trois gifles apparemment méritées, il avait bien le droit de savourer sa petite victoire.

    Le commandant reprit sa marche pour se diriger vers le bureau du colonel. Kuza lui avait « quasiment » ordonné de lui faire un rapport toutes les deux heures.
    Le lieu de travail du maître des lieux était impressionnant. Une grande table en acajou, un carrelage si brillant qu’on aurait pu aisément manger par terre, des colonnes anciennes pour soutenir la voûte, on se serait cru chez un marquis. Petite faute de goût, un drapeau étrange était accroché à un mur. Il était bleu et blanc et on pouvait y lire « Droit au but ». Sans aucun doute une blague potache sortie d’un esprit embrumé.

    Peu de temps après qu’on l’eut installé, le colonel arriva. Il avait l’air furieux, ce qui ne changeait pas vraiment de d’habitude :

    « Lawblood, lève tes fesses et suis moi ! beugla-t-il »

    Soren s’exécuta sans rechigner. Après tout il valait mieux ne pas se mettre encore plus à dos le chef, au risque de passer la nuit à veiller au lieu de se détendre.
    Ils parcoururent plusieurs couloirs tortueux avant de se rendre à l’entrée du stade. Visiblement l’officier voulait montrer quelque chose à Soren :

    « Ecoute mon coco, tu vois le gros bateau qui est amarré là ? Eh ben y’a un « pote » à moi, un gros bonnet qui va bientôt en descendre pour venir voir l’match. Y se fait appeler Le Don et crois moi faut pas trop lui chercher des embrouilles. Ce que j’veux te dire par là c’est que j’veux que tu gardes un œil sur lui dès qu’il s’ra rentré dans l’stade. Pas question qu’il lui arrive un truc, sinon j’te promets que mon rapport te concernant s’ra aussi épicé que les tacos que je m’suis enfilé hier soir ! »

    Soren acquiesça d’un hochement de tête. Cet homme devait avoir un mauvais karma. Le yacht amarré en face empestait la corruption et la folie du pouvoir. Ce Don devait être triste, sa famille avait sans doute dû s’émietter au fil des années. Le militaire connaissait un cas semblable. Un ancien marine, hum, Michael Corline, Corleane, quelque chose comme ça, qui s’était reconverti en parrain et qui avait mal tourné.

    Une fois que Kuza eut tourné les talons, Soren s’approcha par curiosité du yacht. Il voulait bien voir à quoi ce Don ressemblait. Deux hommes en costume lui barrèrent le chemin au pied du bâtiment. Apparemment il était interdit de monter. Soit, il était inutile de s’attirer des ennuis si tôt dans la journée. Il entraperçu le mafieux au loin qui échangea avec lui un regard bref. Derrière son visage dur et buriné il put reconnaître une tristesse infinie. Au moins un sentiment que les deux hommes avaient en commun, aussi caché soit-il.

    * Si j’en ai l’occasion je t’aiderais à aller mieux et je te délivrerais, pensa-t-il. Tu t’en iras courir dans le paradis blanc. Loin des regards de haine et des combats de sang.*

    Les spectateurs se pressaient de plus en plus aux abords du stade. L’heure du coup d’envoi avançait à grands pas et Soren sentait qu’au fond sa mission ici n’allait pas être une partie de plaisir. Enfin le soir peut être, mais il allait falloir être patient.


    Dernière édition par Soren Lawblood le Lun 7 Nov 2011 - 1:06, édité 1 fois
      Ding Dong
      Message à tous les supporters. Lest portes sont maintenant ouvertes.
      Pour les tribunes VIP, merci de vous rendre à la porte situé à l'Est du stade.

      Le message audio provenant d'un Den Den Mushi audio géant annonça l'ouverture des portes du stade. C'était le moment que tous attendaient. Ils allaient enfin pouvoir entrer dans l'enceinte du stade. Le début du match le plus important au niveau régional n'allait pas tarder à commencer. La foule s'empressait de passer les portiques de sécurités et trouver leur place.

      Moment de joie pour certains, moment de stress pour d'autre. En effet les soldats de la marine chargés de contrôler et compter les supporters entrant dans le stade avaient beaucoup de mal à contenir la joie des civils. Eux aussi voudrait avoir la chance de voir le match, mais c'était leur devoir que d'assurer la sécurité en permanence quitte à se priver d'un match qui s'annonçait historique.

      Dans l'ombre, les acteurs principaux fessait de leur mieux pour ne pas penser aux enjeux du match. Pour eux, c'était l'accomplissement d'un an de travail, un an de sueur, un an d'espoir. Maintenant et aujourd'hui ils avaient atteint la plus grande marche possible au niveau régional.

      Les entraîneurs donnaient leurs dernières consignes avant de laisser leurs hommes entrer sur le terrain faire quelques balles d'entraînement. Les dés étaient jetés, seul l'avenir pouvait dire qui du challenger où du favoris allaient sortir vainqueur de ce match.

      Le beau temps était au rendez-vous, le stade plus beau que jamais, il ne restait plus qu'une chose pour que cette journée ne soit parfaite et cette même chose était la présence de Shoma à l'intérieur des murs du stade. Coincé entre deux gros, il avait du mal à faire un pas en avant. Les deux hommes, sans doute des frères vus leurs accoutrements similaires, leur ventre aussi ample. Leur maillot devait être de la taille XXXl et semblaient trop petits pour eux.

      Shoma ne fessait pas de discrimination. Petit, grand, gros, mince il s'en fichait complètement. Il faut de tout pour faire un monde. C'était sa philosophie, mais quand on s'en prend à son espace vital personnel, c'était autre chose. Pour passer, il dut ce résilier à sacrifier son corps. Applatit par le corps disgracieux des deux hommes, il réussi enfin à arriver devant le portique de sécurité tant bien que mal. Il était un peu sonné et avait un léger mal de tête, mais c'était passager.

      Devant le soldat, Shoma était sans son masque et son arme. Il devait montrer pattes blanches s'il voulait entrer sans problème. Présentant un des faux tickets à l'agent, il pensait entrer sans faire d'histoire, mais l'homme avait des soupçons. Il vérifia le ticket, puis regarda la tête du pirate. Avait-il découvert qu'il s'agissait d'un faux ? Non. Il lui rendit son ticket et lui demanda de circuler.

      Ce qui semblait étrange pour le soldat était que de toutes les personnes qui venaient avec un ticket pour assister au match avaient au moins un grigri, un gadget où tout simplement les couleurs de l'équipe qu'il supportait, même les équipes qui n'étaient plus en compétition avaient leurs supporters.

      Lui était le seul à être venu sans rien. Comme s'il se rendait au marché où à son travail. Bizarre, mais bref, ce n'était pas une raison pour interdire l'accès au stade au pirate. Faux ticket, faux ticket, pourtant il avait réussi à entrer à l'intérieur. L'escroc devait avoir un problème, c'est ticket était assez bon pour lui permettre d'entrer à l'intérieur.

      Ce que Shoma ne savait pas c'était que dans les autres portes, plusieurs dizaines de personnes avaient été arrêtés pour avoir tenté d'entrer à l'intérieur avec le même genre de ticket. C'était juste la chance qui avait fait en sorte que le soldat qui le contrôle était moins vigilant que le reste de ses compagnons.

      Une fois à l'intérieur, le pirate se mit en route pour la porte Est. Car ce n'était que depuis ce côté qu'il pouvait avoir une chance de voir Don. Il avait absolument besoin de lui, quitte à l'enlever et faire de lui un otage.

      À l'extérieur du stade, l'ombre du pirate attendait patiemment le moment opportun pour rejoindre son maître. Avec elle le précieux masque et sabre du pirate.

      Après avoir monté, quatre étages, descendu la moitié et remonté trois fois plus, Shoma tomba sur ce qui semblait être un cortège VIP. Un tapis rouge à ne plus finir, des personnalités qui lui étaient inconnues, mais qui marchaient avec une coupe contenant un liquide qui semblait bien leur plaire. Pas de doute possible, il venait de tomber sur les VIP. Comme VIP, rime avec argent, il y avait un dispositif de sécurité aussi impressionnant. Des soldats de la marine formaient une haie d'honneur pour laisser passer les invités. Pour ne pas paraître suspect, Shoma mit ses mains devant son précieux trésor masculin et fit semblait d'avoir une envie pressante.

      À son arrivée, il avait très vite remarqué le petit logo qui signifiait la présence de toilette à quelques mètres derrière la haie d'honneur. Tant que tous les invités n'étaient pas entrés dans la loge, personne ne pouvait passer de l'autre côté.

      Jetant un petit regard du côté de la loge privée, il semblait que celle-ci ne soit pas une finalité en soit. La route se poursuivait, ce qui signifiait que derrière cette porte y avait un tout autre monde.


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      Les spectateurs affluaient en nombre dans le stade. Les gradins, vides quelques minutes plus tôt se remplissaient à la vitesse d’un Bip-Bip. Dans ce flux soudain, il était logiquement ardu que les marines restent vigilants envers tous le monde. Pour le moment en tout cas le travail était plutôt bien fait et peu d’incidents étaient à déplorer.

      Soren attendait le Don à l’entrée Vip. Avec trois de ses hommes il était personnellement chargé d’escorter la « célébrité » jusque dans sa part de tribune. Pendant le match il devait aussi rester non loin d’elle pour observer l’ensemble du stade tout en continuant à assurer sa sécurité. Une tache qui ennuyait plus qu’autre chose le commandant. La vie de ce truand ne l’intéressait guère, hormis s’il pouvait trouver un moment d’intimité avec lui.

      Néanmoins, la santé de ses propres soldats le préoccupait. En cas d’attaque il devrait en premier lieu penser à eux. S’ils étaient tous compétents, ils restaient des cibles potentielles et Soren ne pouvait supporter l'idée que l’un d’eux soit blessé. Le lieutenant John McLane, son second, savait que son chef était attentionné, mais ne pouvait jamais s’empêcher de trop en faire. Les deux autres têtes brûlées, Dorian Gray et Cormak Amnell, s’ils étaient plus prudents, n’en restaient pas moins téméraires.

      C’est donc dans une atmosphère de tension et d’excitation que les quatre compères attendaient. Quelques minutes avant le début du match le Don arriva. Il était encadré d’une bonne dizaine de colosses et paraissait presque ridicule à côté d’eux. Un des hommes de main, qui paraissait un tant soi peu plus intelligent que les autres, les devançait. Il s’exprima à l’attention du commandant avant que les autres ne les aient rejoints:

      « Monsieur le marine, à l’intérieur on ne sera que deux à assurer la sécurité du patron. J’ai pas confiance en vous et je vous préviens, un pet de travers et on hésitera pas à vous cuire au bain-marie. On mettra même des cubes de Kubor pour le goût! Capito ?
      - Eh bien monsieur l’homme de main, rétorqua Soren, taquin, j’espère que vous rajouterez des épices. Mes hommes et moi nous ferons notre boulot. Et si ça implique de devoir bouger un peu partout, le bain-marie vous vous le mettrez, euh, où déjà John ?
      - Dans son Ku…bor, répondit le lieutenant hilare. »


      Un violent crochet du droit fusa en direction du fils Lawblood. Par réflexe celui-ci tenta de parer le coup, mais ne put que le dévier. Son épaule reçut une partie du choc. Il recula même de quelques pas, un rictus surpris scotché au visage. Aussitôt ses trois camarades s’avancèrent vers le mafieux, d’une mine franchement hostile :

      « Attendez ! s’écria le commandant. Nous n’allons pas nous battre ici, ce n’est pas notre but vous le savez bien et ce serait idiot de notre part.
      - Mais chef, s’indigna le jeune et pétillant Dorian, vous n’allez pas vous laisser rabaisser par cette raclure !
      - Je gère la situation ne vous en faites pas. Nous avons parfaitement compris le message mon cher monsieur. »


      Malgré la situation Soren parvint à garder le sourire aux lèvres. La crapule les toisa alors d’un regard mauvais et suffisant comme on regarde une bête que l’on vient de soumettre par la force. Le Don et ses sbires s’approchèrent. De près, le chef mafieux paraissait aussi effrayant que comique. La moitié de son visage était mangée par des tatouages tous plus étranges les uns que les autres. S’il semblait petit par rapport à ses larbins, le parrain était tout de même solidement bâti, atteignant presque la taille du commandant. Il s’exprima d’une de ces voix rauque et profonde qui peuvent à elles seules délier des langues aguerries :

      « Un problème commandant ?
      - Aucun mon cher ami, répondit le marine en massant son épaule endolorie, nous faisions connaissance avec votre garde personnelle. C’est un beau spécimen que vous avez là, fort comme un bœuf, agile comme un singe, vous pourriez en tirer un bon prix à la foire. »


      Le buffle s’apprêta à charger mais un simple signe de son boss l’en dissuada. Tant mieux sans doute pour tout le monde car cette fois-ci l’issue de la joute aurait été sensiblement différente. Soren n’avait pas encore dégainé ses dagues et il espérait de tout cœur laisser l’ange de la mort au chaud aujourd’hui encore.

      Après s’être organisé et avoir expliqué le dispositif d’escorte au « dragon », le petit groupe entra dans le stade. Le chemin jusqu’aux gradins était assez long, il fallait donc rester attentif à tout mouvement suspect. Les choses sérieuses venaient tout juste de commencer, les prochaines heures allaient être un tantinet stressantes.

      L’effort avant le réconfort !
        Le cortège était passé. Parmi tous les invités, Shoma n'avait pas réussi à distinguer le Don des autres. Il y avait bien des personnes différentes des autres, avec des tenues assez étranges, mais rien qui n'affirmait qu'il s'agissait d'un chef de la mafia. C'était la loose. La défaite totale. Comment allait-il pouvoir faire. En plus deux soldats se trouvaient toujours devant la porte et les autres avaient accompagné les invités. Il n'avait plus plus de chance d'atteindre ses objectifs.

        Alors qu'il allait faire demi-tour et tenter de trouver un autre moyen d'atteindre les coulisses, un petit cortège arriva. Contrairement aux autres personnes, L'homme qui était au centre avait des tatouages sur le visage. Il était escorter par des soldats de la marine et deux hommes très bien vêtu. À ce moment, Shoma se rappela ce que l'homme qu'il avait frapper lui avait raconté. Don allait être escorter par deux de ses hommes.

        Un chef de la mafia ne cohabitaient pas avec les autres, voilà pourquoi il n'était pas dans la foule. Il ne savait pas si cet homme était vraiment celui qu'il cherchait, mais il devait essayer. C'était sans doute sa seule chance.

        Fonçant dans la direction du Don, Shoma comptait se rendre dans les toilettes. Il avait besoin de s'y rendre pour pouvoir commencer l'opération "Cash Money" qu'il avait monté de toute pièce. Son ombre à l'extérieur allait le rejoindre une fois qu'il serait entré dans un lieu où personne ne pourrait le voir et de là, il attaquerait Don. C'était son plan, mais malheureusement pour lui, alors qu'il se mit à courir, un des hommes qui le suivait se mit en travers de sa route.

        Par un mouvement proche d'une attaque défensive avait fait basculer le corps du pirate avant de le plaquer sur le sol. Une de ses mains se leva en l'air et allait frapper Shoma quand il se stoppa.


        2ème homme de Don ->"T'es qui toi ?"

        "Je veux aller aux toilettes, lâche moi."

        "Le Patron passe, alors tu attends. Si tu restes sage, je te laisserais peut-être partir après."

        Soldat ->"Monsieur, vous êtes ici dans un stade qui est sous la juridiction de la marine. La violence y est proscrite. Veuillez lâcher immédiatement ce civil. Courir dans le stade est interdit, mais il vous a dit qu'il voulait aller aux toilettes."

        Don -> "Tsss"

        Un des hommes de Don ->"Quelle perte de temps"

        "Je n'obéis qu'au patron, alors restez sages vous aussi."

        Un des soldats qui gardaient l'entrer de la porte VIP tentaient de résonner l'homme qui venait de plaquer sans aucune raison Shoma, mais sans aucune réussite. Le Yakuza ne respectait pas les ordres du soldat. Même en territoire ennemi, il savait que rien ne pouvait lui être reprochés. Il était avec le Don. Un "Ami" du colonel Kuza.

        Don allait lui passer sous le nez à cause de ce minable karatéka. Impossible. Les enjeux étaient bien trop grands. Pour des millions, il pouvait bien laisser ses minables voir son visage avant des les trucidés.

        Couché sur le sol, Shoma abandonna son air de pisse au lit et lâche un grand sourire au Yakuza avant de claquer des doigts. À ce moment, son ombre se rua sur le sol et franchis sans aucun problème tous les barrages de soldats à l'extérieur. Rien ne pouvait stopper une ombre qui arrivait à entrer dans des trous plus petits que celui d'une souris et se déplaçait aussi vite où un peu moins qu'une balle de revolvers.


        "Pourquoi tu rigoles. Je vais te faire regretter ton sourire. Chien!"

        Rouga de son surnom Pitbull était une montagne de muscle assez fort pour être le second meilleurs hommes de Don. Il avait un tempérament belliqueux, mais était un garde du corps hors pair. Malheureusement pour lui, il ne savait pas que sur cette terre, être bon n'était pas assez. Pour vaincre Shoma il fallait être excellent où être un très bon stratège. Attraper et plaquer l'homme-ombre était une très mauvaise idée. Une vague noire arriva et se transforma en trois longs pics qui troua non seulement Pitbull, mais aussi les deux hommes qui gardaient l'entrée de la place.

        "Meurt, insignifiante créature!"



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        Décidément le petit chef de la garde personnelle du Don avait un sérieux complexe de supériorité. Voilà maintenant qu’il plaquait un supporter au sol sans aucune raison. Ses bras musclés et huileux ne pouvaient cesser de se défouler. Quel comportement affligeant ! D’autant que le pauvre malheureux qui avait vite été submergé ne voulait que se rendre aux cabinets pour soulager sa petite vessie encombrée.

        Malgré une réprimande justifiée de la part d’un des marines posté à cet endroit, le garde du corps ne daigna même pas obtempérer. Quelle tristesse. Soudain, Soren remarqua que quelque chose clochait. L’homme au sol n’avait rien d’un VIP, autant dans sa tenue que dans ses gestes. Dans ce cas, pourquoi ne portait-il pas de drapeau ou n’importe quel autre signe d’appartenance à une des deux équipes ?
        En une fraction de seconde il le reconnut. C’était l’homme étrange au regard à la fois mystérieux et cruel qu’il avait observé à son arrivée. Il cherchait alors apparemment des places, que faisait-il alors ici maintenant ? Le fils Lawblood eut un pressentiment. Et pas de ceux qui précèdent une franche journée de rigolade, mais plutôt ceux qui peuvent tourner à la catastrophe si on les laisse dériver trop longtemps.

        Ses muscles se tendirent, il sentit le sang bouillonner en lui. Une veine ordinairement discrète devint brusquement saillante et l’air autour de lui parut se raréfier. Ses mains commencèrent à caresser doucement ses dagues chéries. Il se tourna vers ses hommes et leur chuchota discrètement :

        « Les gars, en formation, maintenant ! Si quelque chose arrive je veux que vous… »

        Il fut coupé par un cri rauque et puissant. Un cri familier qu’il pouvait entendre durant ses séances de libération, un cri de souffrance.
        Un spectacle étonnant et détonnant se passa devant ses yeux d’améthyste . L’homme à terre s’était mis à sourire, lorsque quelques instants plus tard une forme sombre était apparue, découpant allègrement le gros-bras du Don ainsi que –sacrilège- deux pauvres marines qui gardaient l’entrée. La substance semblait obéir au malfaiteur qui tentait déjà de s’extirper du corps tombé sur lui avec fracas. Le commandant, par réflexe, analysa la situation et effectua la première action qui lui parut sensée:

        « Dorian !! s’écria-t-il »

        Le jeune homme au visage d’ange ne se fit pas attendre. Il empoigna Sybil, son fusil de précision, et tira avec une vitesse et une dextérité impressionnante vers la forme inconnue. La balle traversa le cœur du nouvel invité surprise. Cette forme humaine ténébreuse ressemblait dangereusement au meurtrier encore au sol. Le coup n’eut malheureusement pas le succès. Une chose était maintenant certaine, ce truc n’était pas humain. On aurait plutôt dit… la version méchante d’un héros de conte, possédant de grandes oreilles, une épée mythique, s’habillant en vert et tentant de sauver une princesse dans un monde onirique bercé de mélodies savoureuses jouées à l’ocarina.

        Il fallait tenter autre chose. Sans perdre un instant, Soren dégaina Edmund, sa lame la plus résistante qu’il avait l’habitude d’utiliser, et bondit vers le malfrat qui venait de se relever. La distance entre eux se rapprochait dangereusement quand Mister Double s’interposa et envoyer valdinguer l’homme de foi (et de loi). Il tenta de se remettre en selle, mais eut juste le temps de tourner la tête pour éviter de nouvelles piques, semblant sortir tout droit de la créature, qui voulaient le décapiter. Entre deux assauts, il cria à ses hommes qui n’avaient pas eu encore l’occasion de réagir :

        « Prenez le Don avec vous et battez en retraite ! Cet homme doit posséder le pouvoir d’un fruit impie. McLane, couvre votre fuite. Sonnez l’alerte ! »

        Le deuxième garde du corps crut alors bon de se jeter dans la mêlée pour sans doute prouver sa valeur. Son cri de guerre fut la dernière chose qu’il prononça avant que sa tête ne soit arrachée. Soren en profita pour se remettre à distance et pour tenter d’évaluer la situation.
        Le chasseur s’était relevé et lui souriait d’un air diabolique. Le genre de sourire qui ne laissait guère de doute sur la soif de sang de son propriétaire. Ce fou furieux avait besoin d’aide. Une simple psychothérapie ne suffirait pas, il fallait le conduire vers des chemins plus cléments.
        Le marine se jura de s’en occuper dès qu’il le pourrait. Mais en attendant, il fallait déjà survivre. Et en face de cette monstruosité plus rapide qu’un ace de Federer (un collègue brillant qui se battait à l’aide d’une raquette étrange), il allait devoir s’accrocher.

        Mister Double revint à la charge. Soren para comme il le put, subissant à chaque assaut. Son épaule gauche fut touchée, suivie de près par son poitrail. Une belle giclée pourpre lui macula une partie du visage. Les croix sacrées qui luisaient d’ordinaire fièrement sur son front furent recouvertes par ce liquide rougeoyant. S’il n’avait pas eut de bons réflexes, les coups répétés l’auraient hachés menu. Au bout d’un petit moment il fut projeté sur le sol dur et froid, alors que la panique s’installait dans les tribunes environnantes. Il vit un projectile non identifié partir de la créature et toucher son lieutenant à une jambe. La fuite allait échouer. Ils allaient tous mourir ici s’il ne faisait rien.
        Il était commandant bon sang ! Il ne pouvait pas se permettre de s’arrêter dans sa quête si rapidement. Après tout il en avait vu de plus dures. Le jour où il avait participé à la bataille pour la Terre du Bout, il s’était passé des choses bien plus terribles. Quand ses amis Hardi et Bomourir étaient tombés sous le fer des ennemis, il avait continué à combattre, avec fierté et bravoure. Jusqu’au bout.

        Il posa ses yeux de faucon dans ceux de son adversaire, le vrai, le réel :

        « Tu n’a jamais affronté un ecclésiaste en colère ! »

        Sur ce il se saisit de Carlyle, sa lame illusoire, et la lança en l’air. Le pari était risqué car les hallucinations provoquées étaient souvent violentes et qu’il ne savait pas encore totalement les utiliser à son avantage. La dague brilla avant de disparaître comme par magie. Les deux hommes furent pris dans l’illusion.

        D’un coup il se retrouvèrent dans un lieu singulier, boisé et ensoleillé. Le contraste entre la nature et le contexte était saisissant, car ils se trouvaient en plein milieu… d’un champ de bataille. Des petites créatures semblables à des nounours et s’exprimant dans un langage constitué de cris suraiguës se mesuraient à des hommes en uniforme blanc munis d’un casque de la même couleur. L’affrontement était intense, des engins volants passaient et tournaient ça et là et les deux camps se bombardaient ou faisaient fuser des rayons laser rouge. On nageait dans l’absurde complet mais Soren commençait finalement presque à en avoir l’habitude.

        Son ennemi devait être désorienté par tant de changements, si bien qu’il en profita pour s’enfuir. Il ne pouvait voir le Don et ses propres hommes mais s’orientait dans la direction d’où ils étaient partis, à vue de nez tout du moins. Détail cocasse, l’hallucination avait été vraisemblablement encore plus forte en face car le familier du criminel se faisait presque attaquer par lui, comme s’il avait changé de forme et lui paraissait à présent effrayant.
        L’arme à la main, le commandant ne se fit pas prier et prit un peu d’avance. Dès que l’effet de l’hallucination s’estompa (au bout de quelques secondes), il entendit un cri furieux dans son dos. Le paysage changea rapidement et après qu’un ourson se soit fait exploser, il fut ramené au monde normal. Il rangea Carlyle à sa ceinture après l’avoir embrassé et tenta de rattraper les autres. En attendant du renfort il fallait fuir, car un seul à seul aurait été trop risqué et surtout inconsidéré. Il devait avant tout penser à ses hommes. Le Don, lui, s’il mourait pendant le conflit, ne manquerait pas à grand monde.

        Derrière lui, la forme sombre, semblable à une ombre commençait déjà à le rattraper.
          Shoma venait de lancer les hostilités en prenant la vie de nombreuses personnes. C'était sa manière à lui de dire qu'il n'était pas content. Si tout s'était passé selon son plan, personne n'aurait perdue la vie, mais comme à chaque fois qu'il établie lui-même une action du même genre, rien ne fonctionne comme sur des roulettes. C'était impressionnant le nombre de plan qu'il arrivait à élaborer et qui ne marchaient pas. À croire qu'il n'était pas un stratège. Pourtant, il essayait, mais visiblement il n'était pas fait pour ce genre de choses Non, il était plus du genre à foncer dans le tas et ensuite méditer sur les conséquences de ses actes pour ensuite refaire les mêmes erreurs. Sans doute que son instinct bestial prenait toujours le dessus quand il voyait que les choses tournent pas ronds.

          Le nombre de victimes du pirate augmentait à grande vitesse. Ce fut très vite le tour du second garde du Don qui tomba sous les coups du pirate. Trop faible pour se dresser contre lui. Sa tête quitta son corps, laissant par la même occasion son boss à la seule protection des soldats de la marine. Membre VIP et cible du pirate, il fut très vite pris en charge.

          Shoma qui laissait son ombre s'occuper de la vermine observait avec du recul la scène. Contre son ombre, il ne restait plus qu'une poignée de soldat. L'un d'entre eux tenta d'éliminer l'ombre, mais il comprit très vite que c'était peine perdue. Aucune arme mortel ne pouvait vaincre son ombre, elle était d'un tout autre niveau. Les coups partaient dans tous les sens et n'avait pour cible que la substance noirâtre. Ne comprenaient-ils pas qu'ils ne pouvaient en ressortir gagnant ? Pourquoi ne pas attaquer le pirate lui-même. Lui était constitué de chair et de sang. Il était mortel, ce qui le rendait fragile à toute attaque physique. Shoma n'était pas un grand stratège, mais savait reconnaitre quand il ne pouvait pas franchir un obstacle et tenter de trouver une autre solution.

          Ils se décidèrent enfin mettre en lieu sûr le membre VIP. Sa sécurité passait visiblement avant tout, car l'un d'entre eux resta sur place. Shoma l'avait déjà vu, sa tête ne lui était pas inconnue. Après avoir observé son visage sous tous les angles il se remémora le lieu où il l'avait croisé. Il s'agissait de l'homme qu'il avait vu parler à plusieurs femmes en même temps et repartir avec elle. C'était lui, le pervers.

          Pour deux raisons Shoma avait une soudaine envie de lui faire la peau. La première était simple. Il était un obstacle à la réalisation de son plan. C'était déjà condamnable de la peine capitale, mais ce n'était pas tout. Tous les deux étaient deux personnes totalement opposés. Lui pirate, l'autre marin, mais le pire dans cette histoire était qu'il représentait le genre d'homme qu'il détestait. Toujours à jouer le beau devant les femmes puis disparaitre sans laisser de trace. Étant un capitaine d'un équipage composée uniquement de femme, ce genre d'homme était considéré comme des ennemis suprêmes. Ils avaient deux femmes sous les bras et maintenant, ou étaient-elle ? Sans doute avait-il obtenu ce qu'il voulait puis avait décidé de prendre la poudre d'escampette. L'affrontement avec lui était inévitable.

          Alors qu'il s'apprêtait à lui faire la peau de la plus horrible des manières, Shoma se retrouva dans un autre monde. Impossible, ce n'était pas la réalité. Cela ne pouvait être réel. En quelques secondes il avait quitté l'enceinte du stade pour se retrouver au beau milieu d'un champ de bataille. Où était-il ? Et où était passé l'autre homme. Entre tous les personnages qui se battaient, Shoma n'arrivait pas à mettre la main sur lui. Déjà qu'il avait du mal à croire en ce qu'il voyait, il se demandait s'il n'était pas en plein délire. Alors qu'il allait avancer et se prouver qu'il était en train de perdre la tête, un homme armé d'une lance fit son apparition près de lui et tenta de le percer tel un clou qui tente d'entrer dans un mur.

          Bordel, lui qui voulait tant devenir un homme puissant allait finir embrocher par un péquenot sortit de nulle part. Comme toute personne se retrouvant devant une arme qui allait en finir avec lui, il tira une tête de damné, mais alors que l'arme n'était qu'à quelques millimètres de son ventre, elle se stoppa. Chose étrange, il avait pensé à sa mort, à son équipage et à son ombre qui avait également disparu. Avec son bras, il fit reculer l'arme et étrangement, l'homme lui était tout aussi fidèle que son ombre. Dès qu'il pensait à une action il la réalisait, comme son ombre.

          Shoma pensa très fort à se piquer. Avec assez de force pour se dire qu'il n'était pas mort, mais pas assez pour se blesser. En ouvrant les yeux, il découvrit qu'il était encore au stade. Sa première impression était la bonne. Il n'avait pas bougé, mais était simplement tombé dans un piège illusoire de son ennemi.

          Quel était cette étrange technique. Cela pouvait être dangereux. D'ailleurs il se toucha afin de voir s'il n'avait aucune blessure sur son corps. Être la victime d'une telle attaque et en ressortir sans blessure, cela était assez étrange. Sans doute y avait-il des effets secondaires. C'était la confusion dans sa tête. Que devait-il faire. Continuer sa mission où rentrer de peur d'avoir plus tard de graves complications. Il avait fait le plus gros du travail. Alors autant aller au bout des choses. Il divisa son ombre et envoya chacun des fragments de son ombre dans les quatre directions possibles. Il devait absolument mettre la main sur ces hommes.


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          La panique avait gagné une partie du stade encore plus rapidement qu’une colonie de fourmis à l’assaut d’un sucrier. L’attaque du mystérieux pirate avait été aussi inattendue que fulgurante. Déjà une partie des tribunes se vidait, sous les regards étonnés des spectateurs qui n’avaient encore rien vu. Si l’incident devait être rapporté aux autorités en présence afin que le criminel soit capturé, il n’était bien entendu pas envisageable de devoir évacuer la totalité des gens et de reporter ainsi le match. Celui-ci avait trop d’enjeux, aussi sportifs qu’économiques.

          Soren avait réussi il ne savait pas comment à sortir du champ de vision (si on considérait que cette chose avait de vrais yeux) de la bête. Revers de la médaille, il avait également perdu de vue ses hommes. McLane avait été blessé, il ne pourrait se défendre correctement s’ils étaient attaqués. De toute manière cette chose était intouchable, on ne pouvait l’atteindre et ses bras meurtriers pouvaient déchiqueter la chair aussi facilement que du gruyère.
          Alors que des civils s’enfuyaient autour de lui, une seule pensée gagna l’esprit du lieutenant-colonel blessé : il fallait trouver le plus vite possible cet homme, le vrai. ET le mettre hors d’état de nuire.

          Une course contre la montre commença. Qui en serait le rescapé ? Tant que ses propres protégés gardaient la vie sauve, le reste lui importait peu. Si la vie du gros bonnet était mise en jeu il n’hésiterait pas et sacrifierait volontiers cet être dénué de sens moral et représentant chronique d’une face sombre à souhait de la société. En attendant il devait tout faire pour trouver la menace et la détruire.

          Il se mit en chemin et décida de redescendre par l’autre côté de cette tribune pour prendre le malfaiteur par surprise. Ses membres lui faisaient mal et les quelques supporters qu’il croisait blêmissaient devant le corps maculé de sang qui se traînait devant eux. Son épaule le lançait tout particulièrement et il dut appuyer un maximum sa main sur la plaie pour tenter d’arrêter le saignement. Et que dire de son pauvre costume, il était presque irrécupérable, même le génial tailleur Stinson (Barney de son prénom) ne pourrait sans doute pas le désincruster.

          Après cinq bonnes minutes de recherche il se retrouva presque sur les lieux de la première altercation. Il le vit alors au loin. Il était là, ce gougnafier sans aucun scrupule qui avançait vers une cible démunie. En regardant de plus près, il reconnut Cormak, son petit marine à lui. Il avait sans doute voulu jouer le défenseur (malgré son cœur de glace) et s’était retrouvé impuissant face à une créature bien trop forte pour lui. Après une courte observation, un juron fallacieux resta difficilement dans la bouche de l’officier. Ses autres hommes gisaient tous à moitié inconscients sur le sol froid et rêche, un peu plus loin. Le Don, encore debout, semblait proférer des menaces inutiles à l’inconnu.

          Soren se glissa comme une ombre près de lui. Personne ne l’avait vu, sa seule chance résidait dans l’effet de surprise. Alors que l’ectoplasme proche du pirate s’apprêtait à achever les militaires au sol, le gradé se rapprocha au maximum. Il dégaina Rita et bondit sur sa proie. Rita avait un effet aussi dangereux qu’excitant. Grâce au poison de sa lame elle pouvait attaquer le système nerveux et paralyser ses victimes. Certes les dégâts se limitaient souvent à une zone particulière mais plus la blessure était profonde plus le corps était touché.

          Le meurtrier se retourna assez tard. La lame n’était plus qu’à quelques centimètres de sa peau. Soren visa le cou, un cou assez fin qui ne demandait qu’à être touché. Il fallait qu’il réussisse, il fallait le toucher où tous étaient condamnés. Les renforts arrivaient déjà et la place serait bientôt encerclée, mais ils seraient tous morts bien avant s’il ne faisait rien.

          Le meurtrier se retourna assez tard. Trop tard ?
            A force de chercher dans tous les coins et recoins du stade, un bout de l'ombre du pirate finit par mettre la main sur le soldat qui avait réussi à fuir. Véritable chien pisteur, l'ombre ne la lâchait pas d'une semelle. Il ne fallait pas le laisser filer une seconde fois. Il était en autre, celui qui lui permettrait de remonter jusqu'à sa cible, le Don. Le maintenir en vie était donc primordiale. Depuis sa position, Shoma regroupa le reste de ses ombres partit dans les autres directions. Il n'avait pas un instant à perdre. Si le Don quittait l'enceinte du stade, il ne lui serait plus d'aucune utilité. De plus il avait une ribambelle de soldat à l'extérieur prêt à la défendre, ce qui compliquerait les choses. L'échec n'était pas permis, pas avant d'avoir touché l'argent de la compétition.

            Tel le petit Poucet, L'ombre laissa derrière elle, une petite flaque de sa propre constitution sur le sol. L'ombre du sol représentait une flèche et montra le chemin au pirate qui n'avait plus qu'à se donner la peine de suivre. Shoma suivait son ombre au pas de course, il n'avait pas de temps à perdre, l'alerte avait été donné. Ce qui signifiait, que des complications n'allaient pas tarder à intervenir. Alors qu'il diminuait l'écart entre lui et le soldat, des supporters se mirent à quitter les tribunes. Ce n'était pas bon signe. Cinq, dix, vingt, puis une cinquantaine. Ils étaient de plus en plus nombreux, à croire que toute la tribune avait été évacuer. Au bout d'un moment, Shoma était complètement submergé. Se frayer un chemin dans cette marée humaine était pire qu'un parcours du combattant. De plus d'après leur expression du visage, ils ne devaient pas être très content d'avoir dû quitter leur place à cause d'une fichue alarme de sécurité. Le match était sur le point de commencer et ils devaient au plus vite ressortir du stade par consigne de sécurité.

            Ce n'était pas son problème, mais Shoma se demandait ce qui avait bien pu se passer dans la tête de celui qui avait déclenché une alerte visant à faire évacuer les supporters. Il était plus difficile pour le poursuivant de se frayer un chemin, certes, mais pour la sécurité du public, c'était une faute assez grave. A tout moment, il pouvait s'en prendre au civil et dans ce cas sur qui retomberait la faute ? Pas sur lui en tout cas.

            Voyant qu'il ne pouvait plus faire le moindre pas, il changea de place. Laissant à son ombre la nouvelle tâche de trouver un moyen de le rejoindre. Etrangement, plus il avançait et plus il reconnaissait. A croire qu'il tournait en rond, mais ce n'était pas du temps de perdu, au contraire il avait fini par débusquer le petit groupe de fuyard. Shoma se fit une jouie d'inculquer à ses hommes la notion de respect. Ils l'avaient fait courir à travers une grande partie du stade, maintenant, ils allaient à leur tour en baver. Serrant ses poings, il corrigea les derniers soldats. Ils n'étaient pas morts, mais simplement dans un état critique. La douleur était parfois encore plus cruelle que la mort elle-même. Approchant le Don, Shoma lui proposa un deal assez équitable.

            Il le laisserait en vie en échange d'informations concernant la localisation de l'argent et tout ce qui s'y rapportaient. Un homme influent comme lui devait sans doute avoir déjà infiltré le secteur. Un homme tel que lui devait certainement avoir ses connections. Des millions étaient en jeu, ce qui rend possible toute actions visant à détourner ne serait-ce qu'une partie du butin. Visiblement, il ne savait pas où était sa place, puisqu'il trouvait bon d'insulter son agresseur. S'en était trop. Il fallait lui rappeler qu'il n'était rien d'autre qu'un tas de chair, de sang et de graisse. Une correction s'imposait.

            Alors qu'il allait poser les mains sur lui et le torturer, Shoma entendit un mouvement de pas assez vif qui provenait de derrière lui. Il se tourna en vitesse et remarqua que l'homme qui l'avait fait tomber précédemment dans une illusion n'était qu'à quelques centimètres de lui. Toute action de contre-attaque était vaine. Il était trop près. Seul un mouvement défensif pourrait le sauver de cette lame destinée à le pourfendre. L'ombre du Cygne se dressa entre lui et le poignard, mais il était déjà trop tard. La lame fut simplement déviée de sa trajectoire et au lieu de perforer le coup du pirate, elle trancha la totalité de son masque. Shoma s'en tirait bien pour cette fois. Il n'avait subi aucun dommage. La vitesse de réaction de son ombre surpassait la vitesse du soldat. Une fois le coup fini, l'ombre lança une attaque visant à projeter l'homme au loin. Il avait ce qu'il cherchait, tuer ce dernier n'était plus utile, c'était comme qui dirait un coup de chance. Il était déjà bien faible et avait usé d'un dernier recours pour abattre sa cible, mais il était fini, échec et mat.

            Shoma se tourna, frappa l'invité d'honneur au visage, lui cassant quelques dents au passage, avant de le prendre avec lui. Il avait quelques millions à récupérer au plus vite. L'ombre forçait Don à le suivre, tandis que Shoma lançait un dernier regard à celui qui avait réussi à briser son masque. Les millions n'allaient pas attendre. Il devait se dépêcher. Repartir par le même chemin était impossible, il y avait trop de monde. La seule manière pour lui d'atteindre son nouvel objectif était de passer directement par les tribunes vide et atteindre une autre aile du stade.
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            La substance énigmatique le propulsa bien loin. Il sentit ses côtes s’écraser sous l’impact et se rétracter, à la manière d’une araignée qu’on écrasait violemment. Plusieurs mètres plus loin il s’écrasa sur les marches, sans pouvoir ralentir sa chute, sans pouvoir se protéger ou tenter de minimiser la violence du choc. Il dévala sans ménagement sur une bonne dizaine de mètres avant de s’arrêter, sur le dos, dans un bruit sourd.

            Tous ses os lui faisaient mal. Il n’avait jamais aimé les affrontements longs et déloyaux. Celui-ci en était parfaitement le reflet. Comment lutter contre un être surpuissant et par-dessus tout immatériel ? Soren avait du mal à respirer, il sentait que ses poumons avaient du mal à rassembler suffisamment d’air. Son état était pitoyable. Le sang ruisselait sur le sol, et il y avait quelque chose de beau, de fascinant, à le regarder se déverser lentement sur le marbre.

            Le marine crut d’abord qu’il allait mourir. Après tout, sa vision était trouble et il n’entendait quasiment plus rien. Il pouvait sentir l’appel de la puissante Nature qui le berçait d’une voix mélodieuse. Il ne put alors plus déterminer s’il était évanoui ou si son âme avait déjà rejoint le deuxième royaume. Il savait ce qui l’attendait derrière le voile :

            * Rod, je crois bien que je vais de nouveau devoir affronter ton regard.*

            Il eut alors l’impression de se trouver dans une petite embarcation, sur un fleuve paisible. Allongé tranquillement dedans, il dérivait inexorablement vers une destination aussi merveilleuse qu’inconnue. De douces mélopées l’accompagnaient. Sur la rive la plus proche il remarqua que plusieurs personnages se livraient à des activités artistiques sensationnelles. Un aristocrate jouait du piano de manière délicieuse, un autre peignait des tableaux aussi surréalistes que des montres coulantes. Alors qu’il commençait à se faire à ce nouvel environnement, qu’il acceptait de pouvoir enfin se reposer après avoir accompagné tant d’âmes esseulées rejoindre ce paradis, il fut renvoyé.
            Le fleuve coula subitement à l’envers, les décors autour de lui se brouillèrent, la musique se transforma en grondement assourdissant. Alors il entendit une voix. Une voix si suave et étrange qu’il ne put déceler son appartenance, qu’il ne sut si c’était un homme ou une femme, qu’il s’interrogea même sur son lieu de provenance :

            « Tu as encore du travail, fils du soleil. Nul ne doit décider de ton sort à ta place . »

            Alors il ouvrit les yeux et se retrouva à nouveau dans l’enceinte bruyante et si maladive du stade. Il toussa et cracha du sang abondamment. Son corps le faisait toujours souffrir, mais la douleur était devenue presque supportable.
            Au dessus de lui, trois soldats le regardaient d’un air inquiet. Ils avaient visiblement essayé de le réanimer depuis un petit moment. Un jeune garçon, agenouillé, quasi pré-pubère, l’encourageait comme il pouvait.

            « Commandant, ne vous endormez pas, restez avec nous, ça va aller ! »

            Sans aucune raison concrète, il rendit sa volonté au lieutenant-colonel. Comme si ce brave soldat représentait l’espoir d’une vie encore utile. Comme si le rappel qu’on lui avait donné s’était matérialisé instantanément sous ses yeux. Malgré la situation il ne put s’empêcher de sourire. Tout n’était pas encore perdu, il avait encore du travail, il devait tout simplement se relever, une fois de plus :

            « Soldat, articula-t-il, aide moi à me lever. »

            Il sentit deux bras encore purs et maladroits le soulever par les aisselles. Il ne s’attendait pas à tenir debout et pourtant il y parvint, aidé par son sauveur.
            En tournant la tête il vit ses hommes se faire transporter par le service médical. Ils étaient en sécurité à présent, ce poids lui était au moins enlevé.
            Un lieutenant lui demanda rapidement des détails. Il expliqua grosso modo la situation et demanda immédiatement un encerclement total du stade. Il fallait protéger les civils le plus vite possible. Même à bout de forces il restait le maître des lieux. Enfin derrière l’autre colonel si sympathiquement colérique. Il avait vu le visage de cet homme. Il l’avait vu et il ne l’oublierait pas.

            Son coup raté n’avait pas été inefficace. En lacérant le masque, Rita, cette coquine, avait incisé très légèrement le visage du malfaiteur en quatre points. Les blessures ne saignaient sans doute pas beaucoup et l’homme ne devait pas avoir remarqué ceci pour l’instant. Cependant le poison, lui, devait déjà se répandre à vitesse grand V. Certes il n’y en avait pas beaucoup mais le lieu de propagation était propice à un effet massif.
            D’ici quelques minutes le pirate éprouverait des difficultés à réfléchir posément. Sa vue commencerait à se brouiller et il aurait de plus en plus de mal à se mouvoir. Le but de l’officier à présent était de faire en sorte qu’il ne s’échappe pas du stade jusqu’à son immobilité totale, qui ne durerait pas longtemps car le poison, en trop petite quantité, finirait par être rejeté, mais suffisamment pour qu’il ait du mal à manœuvrer sa bête, même au sol.

            Il était Naturaliste. Il ne pouvait se résoudre à abandonner. Ce criminel souffrait au plus profond de lui, il fallait l’aider à se libérer de ses chaînes et à le conduire près du fleuve qu’il avait vu précédemment, avec tous les autres. Avec l’aide du jeune adonis il recommença à se mettre en chasse. Le stade serait bientôt sécurisé, Soren se devait de tenir ses engagements.
              Avancer dans une tribune vide n'était pas le top afin de passer inaperçu. Loin de là. Il pouvait certes progresser plus rapidement sans avoir à faire attention aux gens, mais niveau discrétion, c'était zéro. En face, dans les autres tribunes, on pouvait voir les deux hommes se dirigeant vers la sortie située en contre-bas.

              Aussi vite qu'ils étaient devenus les sujets de bons nombres de discussion, aussi vite ils retombèrent dans l'anonymat quand les deux équipes entrèrent sur le terrain. Les supporters se mirent à chanter les chansons et hymne de leur équipe favoris. La compétition était même dans les tribunes. C'était à celui qui chantait le plus fort et arrivait à imposer sa voix. D'un côté comme de l'autre, chacun se donnait à coeur joie. On arrivait même plus à s'entendre. Après les chants, ce fut le tour d'une immense Hola. Une vague débuta de la tribune est et termina sa course à la tribune Ouest. seul la tribune sud ne suivait pas, il n'y avait personne.

              L'arbitre entra en dernier accompagner de ses deux assistants. Chacune des équipes salua son public avant de se rapprocher de l'arbitre afin de décider de l'équipe qui allait commencer la partie. L'une devait attaquer, tandis que l'autre défendre. Pile où face. Ce fut l'équipe favorite qui gagna à ce jeu. Ils allaient prendre la main et commencer l'offensive. L'arbitre siffla le coup d'envoi et tel un troupeau de zèbre sentant la présence d'un prédateur, les spectateurs qui avaient été forcés de quitter leur place passèrent outre les directives de la marine et retrouvèrent leur place. Ils avaient payé une fortune pour assister au match. Ce n'était une toute petite alerte qui allaient les empêcher de voir cette finale qui s'annonçait splendide. Pour quelle raison devaient-ils tous se priver du match, alors que dans les autres tribunes, personne n'avait été évacué ? Hors de question. Shoma comprenait bien cela et c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il forçait le pas de son prisonnier. Ils ne devaient pas s'attarder ici.

              A force d'y croire, il réussi à quitter la tribune par une sortie de secours. Personne en vue, le chemin était désert. Suivant Don sans le lâcher d'une semelle, il espérait pouvoir être conduit directement là où l'argent atterrirait. Simpliste comme état d'esprit.

              Alors qu'il marchait, Les mouvements du pirate paraissaient de plus en plus difficile. Jusqu'à ne plus pouvoir bouger du tout. C'est à ce moment-la, qu'un groupe d'une bonne dizaine de soldat de la marine qui le recherchait justement fini par le retrouver. Incapable de bouger, de parler, il était comme un spectateur dans son propre corps. Les soldats entourèrent le pirate et demandèrent à l'invité VIP de s'éloigne au plus vite de l'individu visiblement très dangereux. Se pensant de nouveau en sécurité avec la présence des forces de la marine, Don reprit de l'assurance et demanda aux soldats de l'éliminer. Procéder à son arrestation n'était pas une priorité. Les soldats lui rétorquèrent, qu'ils avaient pour ordre de l'appréhender et non de le tuer. VIP où pas, les soldats ne firent pas feu. A la place, ils lui passèrent les menottes et tentèrent de le faire avancer afin de le conduire directement au colonel, mais impossible. Figé, il ne pouvait même pas faire un pas. Il était littéralement statufié. Obliger de le porter, sans quoi le transporter était impossible, quatre hommes le tenaient et progressaient en direction du lieu où le colonel donnait ses ordres.

              Peu à peu, Shoma ressentait son corps, il se demandait ce qui avait bien pu se passer pour être incapable de bouger de la sorte. Personne jusqu'à présent n'avait réussi à le toucher, ci-ce n'est ce marin qui avait ces armes étranges. Un effet secondaire ? Avait-il de telles armes ? Hallucinogène puis paralysant ? Heureusement qu'il l'avait mis hors-jeu rapidement, il aurait pu lui causer bien plus de dégâts.

              Ce n'est qu'une fois arrivé devant une grande porte, avec marquer entrée interdite et protéger par deux soldats que Shoma retrouva le contrôle de son corps. Les soldats l'avaient conduit sous le stade. Ici, aucun civil, aucun membre du staff sportif. Les couleurs de la marine étaient omniprésente. Don, le seul civil du groupe suivait le prisonnier, sans doute allait-il plaider sa cause à son ami le colonel afin de voir Shoma exécuter sans préavis. Malheureusement pour eux, utilisant son ombre, comme à son habitude, il se débarrassa de ses porteurs avec d'attaquer le reste du groupe. Lui en prison, ce n'était pas encore son heure.

              Quatre hommes en moins, il n'en restait plus que huit. Mennoté, mais tous de même dangereux, Shoma se rua sur le plus proche des soldats, l'empêchant ainsi de faire feu avec son arme. Un coup de tête en plein nez et voilà l'homme tomber sur les fesses ensanglanté. Il n'était pas KO, juste sonné et avec un mal incroyable au nez. L'ombre, protégea son maître, car le reste du groupe ne resta pas sans rien faire. Ils le pointèrent et firent feu. Condensé, l'ombre stoppa tous les projectiles, avant de les renvoyer à leur propriétaire. Les tireurs venaient de se faire tirer dessus. Amusante comme situation non ?

              Il ne restait plus que le Don. Effrayer par ce qui venait de voir, il tomba sur le sol et reculait le plus vite possible afin d'atteindre la porte suivante. Maintenant qu'il était dans les sous terrains, sans doute le lieu où se trouvait le pognon, c'est ce qu'il pensait. Shoma n'avait plus besoin d'intermédiaire. Il n'était plus qu'un déchet qui l'avait fait chier pendant tous ce temps. Il pouvait être éliminé. pour un porc pareil, une mort spéciale devait lui être réservé. L'ombre du pirate s'attaqua directement à son ombre afin de lui infliger une mort exemplaire.

              La mort de son ombre signifiait sa propre mort. Chaque coup que portait l'ombre du pirate à l'ombre du mafieu se reportait sur son corps. Ainsi après cinquante coups de pic, le corps de Don n'était plu qu'un tas de viande avarié sur le sol gisant sans son propre sang. Shoma quant à lui n'avait plus de temps à perdre. La fin du voyage était proche.
              • https://www.onepiece-requiem.net/t1129-mantle-shoma
              « Et le premier point de la partie est marqué par les Black Devils ! Ohlala mon cher Jean-Michel je sens que cette année ils ont soif de victoire !
              - Tout à fait Thierry ! Il faut dire que leur flanqueur, Zimdine Zimdane, est tout simplement plus qu’en forme. Il serait capable de mettre un coup de boule à la balle, elle fuserait tout autant ! »


              Le match avait commencé. Les spectateurs s’étaient tous massés au plus près du terrain, faisant fi des réglementations pourtant élémentaires. Tout ça pour un sport. La vie était si importante pourtant. Il fallait croire que la folie s’immisçait partout, même dans l’esprit d’innocents qui préféraient regarder une jolie balle plutôt que rester à l’écart d’un dangereux assassin.

              Décidément Soren avait bien des soucis aujourd’hui. Les saignements s’étaient enfin arrêtés mais il avait déjà perdu beaucoup de fluide vital. Un costume si cher entaché ! Il ne s’en remettait pas. Les hommes sur place le conduisirent près du colonel Kuza. Qui n’était visiblement pas content :

              « Incapable ! cracha-t-il. Je t’avais pourtant dit de le surveiller ! Regarde dans quel état tu as mis le stade. Et où est le Don ? Que lui est-il arrivé ? Si cette crapule est morte je t’assures que tu vas passer un sale quart d’heure.
              - Nous nous disputerons plus tard colonel. Il y a plus urgent. Un homme, un criminel dangereux est toujours ici. »


              A cet instant un soldat fit brusquement irruption dans la conversation :

              « Colonel, commandant ! Nous avons capturé l’individu recherché.
              - Vrai ? Qu’en avez-vous fait ? demanda le prêcheur.
              - Il ne bougeait pas du tout, nous l’avons donc menotté et descendu près du quartier général souterrain.
              - Bien soldat, il ne nous dérangera plus, se félicita le colonel véreux. »


              Fini ? Bien au contraire, ils ne l’avaient pas attaché. Et même, l’attacher ne suffisait pas, il aurait fallu le rendre inconscient pour l’empêcher de nuire. Sitôt l’effet du poison dissipé il s’empresserait de faire un carnage avec son acolyte ténébreux. Et au sous-sol, c’était là où était entreposé l’argent ! Il n’y avait plus une minute à perdre :

              « Colonel, prévenez la grande majorité de la sécurité, nous avons un meurtrier dans les sous sols. Il va pouvoir se mouvoir à nouveau, il faut l’arrêter avant qu’il ne fasse d’autres victimes. Il va sans doute essayer de s’enfuir avec l’argent. Nous devons le stopper ! Déployez vite des renforts ! »

              Sans répondre aux questions hurlées par son supérieur, il quitta le bureau. Se déplacer était difficile, respirer tout autant. Il avait le goût caoutchouteux que peut avoir le sang se coagulant dans la bouche. Pas question de cracher cependant. Les sols n’avaient pas besoin d’être davantage salis.

              En arrivant dans les sous-sols, escorté par un petit régiment, il trouva les résultats de son échec. De nouveaux pauvres militaires jonchaient le sol, les corps sans vie mutilés atrocement. Ce monstre ne s’était pas fait prier. En avançant il découvrit le Don. Enfin ce qu’il en restait. Un haut-le cœur lui souleva l’estomac. Cet homme serait tôt ou tard puni. Et le plus tôt serait le mieux.
              Un des malheureux était encore vivant. Soren se pencha sur lui tendrement et lui demanda s’il savait où était parti son agresseur :

              « Vers la salle… dit-il avec peine, vers la salle du trésor. Il… il veut l’argent. »

              Toujours l’argent. Un moteur de folie, une source de malheur. Sur le moment il eut envie de brûler tous les billets de banque existants, de faire fondre chaque pièce d’or et de l’envoyer au plus profond de la terre, là où personne ne pourrait l’y toucher.

              Ils avancèrent dans les tunnels. La tempe droite de Soren le lançait douloureusement, il était parfois proche de l’évanouissement. Même encerclé le malfaiteur restait hautement dangereux. Qu’allait bien pouvoir faire le commandant une fois retrouvé ? Il lui fallait un plan. Un plan pour immobiliser le pirate. Ou du moins le rendre aveugle, l’empêcher de donner des ordres à son familier démoniaque :

              « Soldats, ordonna-t-il d’un ton qu’il s’efforçait de garder puissant et empreint d’autorité, je vais vous donner des instructions. Et vous allez les appliquer à la lettre. Je n’ai pas le temps de répondre à vos questions et j’en suis désolé, faites juste tout ce que je vais vous dire. »

              Les militaires présents se turent et burent ses paroles avec un respect mêlé de crainte. Les couloirs défilaient et la cible était proche. Après avoir expliqué la suite des évènements, ils se positionnèrent près de la sortie que le malfrat emprunterait par précaution. Avoir demandé au garde survivant s’il existait une autre sortie allait peut être se retourner contre lui.
              Peu après il arriva.
              Le brigand avait trouvé ce qu’il cherchait. Un gros sac plein d’or il repartait, son garde du corps fantomatique faisant office de protecteur.
              Au détour d’un couloir il ne restait plus qu’une large allée à traverser pour quitter les souterrains.

              Soudain un vacarme de pétarades emplit les lieux. De la dynamite, placée stratégiquement et en quantité maîtrisée, explosait en endommageant les murs. Là n’était pas l’important. L’essentiel était qu’une épaisse couche de fumée, poussière due à l’explosion, réduisait à présent toute visibilité. La route située derrière le fuyard avait été également piégée et un tas de gravats empêchait tout retour en arrière. Il était condamné à avancer sans rien voir, à la merci des balles des soldats qui ne se faisaient pas prier pour venger leurs camarades.

              Pendant une minute, les projectiles fusèrent. Sans s’interrompre. Le plan de Soren était sans faille. Enfin presque. Il savait que le créature pouvait protéger le criminel. Il savait que tout ceci ne serait peut être pas suffisant. Cependant il fallait essayer de le blesser le plus possible afin de ralentir son échappée et de l’empêcher de raisonner convenablement :

              « Cessez le feu ! hurla le commandant. »

              La fumée n’était toujours pas retombée, impossible de savoir s’il était encore vivant.
              Le silence. Pendant deux à trois minutes, le couloir fut baigné d’un silence de mort. La tension était maximale, les nerfs mis à rude épreuve. Quand tout à coup le jeune soldat qui avait relevé plus tôt l’officier à terre n’y tint plus et avança, tout seul. Il était si fier, si beau dans son uniforme soigneusement repassé. Même Soren ne put l’arrêter. Il essaya bien sûr mais les mots s’étranglèrent dans sa gorge. Le temps sembla passer au ralenti, comme si ce jeune homme avait eu le pouvoir de figer tout ce qui l’entourait, comme s’il pouvait se mouvoir avec aisance dans un univers où tous les autres devaient produire un effort surhumain pour bouger une simple phalange. Il disparut dans le brouillard. On n’entendit alors que ses pas résonnant dans l’obscurité partielle.
              Puis un coup de feu. Puis plus rien.
              Puis le bruit d’une chose lourde qui tombe au sol. Une chose qui roula vers les marines encore en joue et qui s’immobilisa près d’eux, lentement. La tête du première classe venait de faire son dernier voyage.

              Tout fut alors confus. La créature surgit de l’ombre en un éclair, envoyant voler au passage une demi-douzaine de soldats. Les rescapés tentaient de lui tirer dessus, sans aucun effet :

              « Visez le pirate, pas la créature ! cria le fils Lawblood. Cherchez le pirate, c’est lui qu’il nous faut ! »

              Mais le couloir était trop exiguë, la bête trop rapide et forte, les soldats tombaient comme des mouches et le meurtrier n’était toujours pas en vue.
              Quand la place fut un peu plus dégagé il apparut enfin. Il était blessé ! Ses mouvements paraissaient plus lents et du sang suintait de son épaule et de sa bouche. Les marines restant ne le virent presque pas dans la cohue et le désordre qui s’était installé.
              Il allait s’enfuir ! Son sac était toujours sur son dos, il allait réussir son coup !
              Soren était trop loin. Trop loin et trop amoché pour espérer le rattraper. Une seule chose s’imposait à lui.

              Il inspira une grande bouffée d’air, contracta ses muscles comme il le put et dégaina Argos avec force. Il allait devoir utiliser sa lame maudite. La lame qui lui donnerait la force nécessaire pour tenter un dernier coup d’éclat. Mais la lame qui lui sucerait l’énergie jusqu’à la dernière goutte comme un vampire suce le sang de ses victimes. Dans son état de faiblesse c’était une pure folie. Mais n’était-il pas en face d’un autre fou ?

              Il sentit le pouvoir parcourir son corps, circuler dans ses veines comme un requin dans les profondeurs. Ses sens s’aiguisèrent, son corps cessa de le torturer momentanément. Le prix à payer serait immense, il le savait.
              En rassemblant toute sa force il projeta sa dague en direction de l’inconnu qui avait déjà passé les lignes. Elle fila comme le vent, traversa la créature qui avait tenté de l’arrêter pour…se loger dans le sac et au passage la hanche de l’ennemi. Celui-ci poussa un cri, la lame, vidée de toute énergie, tomba au sol après avoir entaillé la chair et apposé sa marque sombre. Le sac, éventré, laissa son contenu se renverser sur le sol. L’homme garderait pour un bon moment, si ce n’était pour toujours, une belle cicatrice en bas de son dos. Les renforts n’allaient pas tarder, il ne put ramasser tout ce qui était répandu sur le sol. Il ne put conserver qu’une maigre part du butin. Petite consolation donc.

              Soren lui, ne put dire ce qu’il se passa ensuite. Il tomba instantanément dans un léger coma. Le royaume des rêves était tellement plus doux.





              Lorsqu’il rouvrit les yeux il se trouvait dans un grand lit. Il était recouvert de bandages et se demanda un moment s’il n’avait pas été momifié. En face de lui, une infirmière lui sourit d’un sourire qu’on adopte quand un malade dans une situation incertaine se réveille :

              « Oh commandant, c’est une joie de vous voir ouvrir les yeux!
              - Que, où est… parvint-il à peine à baragouiner, encore groggy.
              - Vous avez eu de la chance, reprit la demoiselle. Un peu plus et vous seriez allé nourrir les vers sous la surface.
              - Que s’est-il passé ? Combien de temps ais-je dormi ?
              - Attendez un instant, un homme était chargé de vous surveiller je vais lui dire que vous êtes réveillé. »


              Son corps le faisait encore souffrir mais il savait que le plus dur était derrière lui. Qu’était-il arrivé à son adversaire ? L’avait-on attrapé ?
              Le lieutenant McLane rentra alors dans la pièce, un sourire railleur sur le visage :

              « Ben dis donc t’as mauvaise mine ! Plus de deux jours que tu dors ! »

              Il lui raconta la suite des évènements. Le pirate non identifié s’était bel et bien enfui. Il avait réussi à quitter le stade puis à se cacher dans la forêt avant de quitter l’île. De nombreuses victimes étaient à déplorer :

              « Mais grâce à toi commandant, une grosse partie de la récompense a pu être récupérée. Ce gredin n’a pas eu tout ce qu’il désirait. »

              Une bien mince consolation. Il n’avait pas réussi à l’arrêter et l’avait laissé tué de pauvres malheureux. Ce jour était un jour de honte :

              « Enfin bref, le match s’est bien terminé et l’affaire ne sera pas trop ébruitée, reprit John. Si tu veux mon avis, ils ne veulent pas que le monde sache que quelqu’un peut s’introduire comme ça dans un lieu "hautement sécurisé". »

              Il apprit même que le directeur des lieux le félicitait d’avoir gardé le butin presque intact. Bon nombre de marines prendraient exemple sur lui qu’il disait. Prendre exemple sur un perdant ? Il se souviendrait toute sa vie du visage de cet homme qu’il n’avait pas réussi à délivrer du mal. Son fardeau s’alourdissait encore un peu plus :

              « Dernière chose commandant, il y a deux personnes qui ont insisté pour rester jusqu’à ton réveil. Apparemment tu leur a tapé dans l’œil. Faut croire que ça devient une habitude. »

              Les deux délicieuses créatures qu’il avait fait entrer dans le stade deux jours plus tôt pénétrèrent dans la pièce, un petit sourire au coin des lèvres. La journée ne se finissait finalement pas si mal.
                Il avait été prévenu, contredire Shoma était sa pire erreur. Penser un seul instant qu'une bande de soldat arriverait à l'appréhender était irréaliste. Seul à présent, Shoma n'avait plus d'obstacle. Une porte, une dernière porte le séparait de son objectif. Derrière, l'argent, beaucoup d'argent, assez pour lui permettre de vivre bien et longtemps. C'est maculé de sang qu'il poussa la porte.

                De l'autre côté de cette même porte, une bonne dizaine de personnes. Que de soldat. Shoma venait à peine de venir à bout de soldat, qu'il devait de nouveau se farcir une autre paire de gugus. Cinq d'entre eux jouaient aux cartes tandis que le reste de la bande s'amusaient à se raconter des blagues sur ce qu'ils pourraient bien faire avec tous l'argent qui se trouvaient dans la pièce d'à côté. Malgré des blagues assez déplacés, ils savaient que jamais ils ne toucheraient le moindre Berry qui ne leur appartenaient pas.

                Shoma était comme un cheveux dans la soupe. Il était clairement pas à sa place. D'ailleurs en franchissant la porte, il avait provoqué la curiosité des soldats avant qu'ils ne comprennent qu'il ne s'agissait pas d'une blague, mais bien d'un cas de force majeur. Un braquage, le premier de l'histoire du stade.

                Même s'ils se trouvaient dans le "quartier général" du stade, du moins l'annexe, jamais personne n'était venu ici seul et encore moins sans être accompagné par le chef suprême de l'île, le colonel Kuza. Jamais ce genre de scénario n'avait été envisagé. Le colonel était si fier de lui, de son emprise sur les autres et de sa force que jamais au grand jamais il n'avait appris à ses hommes à réagir en cas d'imprévu de la sorte. Il y avait bien les méthodes de résolution de problème de la marine, mais fasse à Shoma ce n'était visiblement pas suffisent.

                Se jetant sur les hommes avant qu'ils puissent attraper leurs armes de fonction, Shoma s'occupa d'eux à sa manière. Sous la porte, le sang coulait abondamment et à l'intérieur de la salle, la mort était reine. La première attaque du pirate fut encore et toujours une attaque avec son ombre. L'ombre se divisa et s'enfonça dans le crâne de trois des soldats. Sortant par la même occasion le cerveau de leur crane. Ceux qui se trouvaient au fond de la salle, tous prêt de leur fusil tentèrent de les attrapés et ainsi tenter une manœuvre de contre-attaque, mais c'était déjà trop tard. Levant les corps de ses premières victimes par leur nouveau orifice, Shoma les envoya tel des boules de pétanque sur leur camarade, évitant ainsi qu'ils puissent attraper leur arme.

                Le reste du carnage fut tel que les personnes situées de l'autre côté de la porte et qui comptaient l'argent et recevait en direct par Den Den Mushi les côtes des paris en direct avaient stoppé de travailler et regardaient la porte avec effroi. Un silence de mort, puis un cri de douleur intense, puis de nouveau un silence. Plus un mot, plus un bruit. Rien ne laissait présager ce qui se passait dans l'annexe à côté. Soudain, un demi-corps, partie inférieure, traversa la porte et s'écrasa sur un Den Den Mushi. Le sang de l'homme toucha le visage de toutes les personnes de la salle qui n'avaient même pas le courage de bouger où même de se planquer sous leur bureau.

                Shoma fit son apparition. Son ombre, haute au-dessus de lui avaient du sang qui coulaient de tous les bords. Lui aussi était recouverts de ce liquide vital. Dans son regard pouvait se lire la satisfaction. Il était enfin venu à bout de ce stade et de son service de sécurité, maintenant il était devant l'argent, tous l'argent des entrées, mais aussi des paris. Il le savait, il ne devait pas s'attarder ici, son passage devait être éclair.

                Pointant du doigt la seule femme de la pièce, Shoma lui demanda de lui dire combien d'argent se trouvait entre leur main. La jeune femme lui répondit avec beaucoup de mal qu'elle ne connaissait pas le montant exact, mais que pour le moment cela représentait une bonne dizaine de millions de Berry. La jeune femme ajouta ensuite, que la mise finale ne sera connu qu'une fois le match terminé, car les paris ne sont toujours pas terminé. Ce qui laisse aux joueurs assez de temps pour placer leur argent et espérer gagner toujours plus. Environ dix millions de Berry, ce chiffre faisait rêver Shoma. C'était une belle somme pour une journée de travail. Malgré la peur sur son visage, la jeune femme avait un joli visage, c'était vraiment du gâchis de voir une aussi jolie créature terroriser, sans doute un jour arrivera-t-elle a oublié cette rude épreuve.

                Shoma obligea ensuite tout le groupe à coopérer avec lui afin de préserver leur vie. C'était un marché très équitable, ils lui donnaient tous l'argent et en échange, ils restaient en vie. En moins de cinq minutes, ils réussirent à remplir deux gros sacs. Deux sacs de Cinq millions chacun. Seul, il ne pourrait jamais les porter, voilà pourquoi, il obligea un homme à le suivre.

                L'employé du stade essaya de négocier avec le pirate. Manque de bol, Shoma n'était pas d'humeur, il n'avait pas le temps et lui faire perdre du temps n'était pas très conseillé. L'ombre s'occupa de son cas et lui fit un nouveau trou du cul au milieu de la tête entre les deux yeux. Devant cette violence, le second employé désigner par Shoma attrapa le sac sans même rechigner. S'il n'avait qu'à porter le sac pour être libre et éviter de perdre la vie comme son collègue, alors il le ferait sans hésitation. Pour un otage, il comprenait très vite. C'était un bon point pour lui. Il allait sans doute pouvoir rester en vie après sa mission achever.

                Avant de partir, Shoma approcha la jeune femme et lui glissa une petite liasse en secret sans que personne ne remarque avant de lui dire un petit message dans le creux de l'oreille. Ce n'était qu'un petit message d'excuse. Pirate il était, mais n'aimait pas voir de femme triste en sa présence. Si jamais Yasmeen aurait été présente, elle l'aurait sans doute frappé. Halala, cette bonne vieille Yasmeen, elle avait le don de lui manquer. Quittant la pièce, les deux hommes se mirent en route pour remonter à la surface, ils n'étaient plus très loin de réussir et ainsi revoir la lumière du soleil et le gout de la réussite.

                Alors qu'ils longeaient le long couloir qui allait les mener à la sortie, une petite explosion coinça les deux hommes. Une épaisse fumée stoppa la progression du pirate et de son otage. C'était clairement un piège. Il était tombé dans une embuscade. Visiblement les autorités ne voulaient pas le laisser repartir du stade en vie. Voulaient-ils mettre un terme à ses agissements ici et maintenant.

                Un groupe armé se mirent à tirer dans sa direction. Une balle le toucha à l'épaule. Il attrapa son otage qui tentait de rebrousser chemin jeter sur le sol et l'utilisa comme bouclier. Personne ne fait demi-tour. Impossible, il était trop près du but pour cela. Lui était encore en vie et avait échapper de peu à une exécution brutale, mais on ne pouvait pas dire la même chose pour l'employé du stade qui avait beaucoup de mal à respirer. Dans le nuage de fumée, Shoma ne pouvait pas le diagnostiquer, mais son semblait critique. Un liquide quittait sa bouche et coulait sur la main du pirate qui retenait son corps. Si ce n'était pas de la salive, c'était forcément du sang. Soit il avait une soudaine montée de rage, soit il perdait beaucoup de sang.

                La vie semblait quitter le corps du pauvre homme. Paix à son âme. Une fois les tirs de fusils terminer, un mouvement singulier semblait approcher. Un mouvement lent, mais lourds. Un des hommes qui venaient de faire feu. Venait-il confirmer la mort du pirate ? Une fois les mouvements assez proches, Shoma relâche le corps sans vie de son bouclier et frappa d'un coup de poing direct dans le crane du soldat, qui par réflexe appuya sur la gâchette. Une détonation, puis plus rien. Son cerveau était sonné et l'homme tomba sur le ventre du défunt. S'en était trop, qui allait maintenant porter son second sac pour lui. Ils allaient lui payer cette attaque. Transformant son ombre en cercle, à la manière d'une lame de scie circulaire, il l'envoya droit devant. Sa cible, tout ce qui se trouvaient en face sans aucune distinction. Ils devaient tous y passer. Entre temps, il retira l'ombre de l'homme inconscient et comptait l'utiliser en cas de contre-attaque. Il devait toujours garder une carte dans sa manche.

                Le nuage de fumée finie par disparaitre et laissa Shoma voir ses agresseurs. Il n'en restait plus beaucoup apte à combattre après l'attaque qu'il avait lancé avec son ombre, mais comme toujours, il en restait toujours. Toujours des hommes pour jouer les héros, alors qu'ils savaient qu'ils ne faisaient strictement pas le poids.

                Blesser, mais toujours en état de se battre, Shoma observait l'homme qui semblait être à l'origine de tous ses malheurs. Il s'agissait de celui-la même qui utilisait des armes étranges. En parlant d'arme étrange, en empoignant une autre arme, l'homme sembla retrouver une nouvelle vigueur. Assez étrange, il était comme animé par un dernier souffle de vie, quelques choses de mystique où simplement médicale. Bien des drogues ont pour effets de revigorer les corps meurtris, mais ce n'était pas des choses saines et les conséquences étaient souvent très douloureuses pour ceux qui en use.

                Même s'il avait envie d'en découdre avec ces misérables, Shoma sentait que cela ne sentait pas bon, comme s'il tentait de le ralentir. Faire gagner du temps à quelqu'un, où quelques choses. Il était préférable de quitter les lieux au plus vite quitte à laisser derrière de l'argent. Shoma attrapa le second sac d'argent et allait utiliser sa technique de super déplacement, quand le plus chiant des marins se rua sur lui. Il était comme un parasite celui-là. Heureusement pour lui, Shoma était un combattant très expérimenter et avait réussi à esquiver le coup sans doute mortel que voulait lui infliger le marin. Le sac quant à lui n'eu pas cette chance, mais ce n'était pas bien grave.

                Cette attaque venait de mettre un terme à la présence du pirate au sein du stade, car tandis qu'il ne pensait qu'à attraper le pirate, Shoma avait lancé son ombre dans le but d'éliminer ses adversaires, mais aussi dans le but de se créer une porte de sortie en cas d'urgence. Si l'ombre n'était pas revenu à lui, c'est qu'elle avait poursuivi son chemin au moins jusqu'à une zone où il y avait une présence plus faible de soldat.

                Quoi de mieux comme planque que le vestiaire des sportifs. Shoma inter-changea sa place avec son ombre et se planqua ensuite dans le faux plafond du vestiaire le temps que toute la rencontre se termine et envoya son ombre mener les marins sur une fausse piste. Fatiguer de son aventure, le pirate s’endormit dans le faux plafond et ne se leva que huit heures après la fin de la rencontre.



                La finale se termina par la victoire de l'équipe en titre.
                Black Devil 13 -- Knight 14
                Rinaldo -> 8 réalisation -- Zimdine Zimdane -> 9 réalisation
                Le match était très disputé et les deux équipes se donnèrent rendez-vous l'an prochain pour un autre match ici-même.




                FIN
                • https://www.onepiece-requiem.net/t1129-mantle-shoma