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[Q] Deuxième chapitre ; Des senteurs & des ragots

- « Nihil ? Vous voudriez bien nous accompagner, s’il vous plait ? Je suis certaine qu’à vos côtés, nous ne craindrons rien. »

A cette demande relevant du caprice plus que d’autre chose, le chef des cuisines du bateau de croisière (et accessoirement mon supérieur) grommela en serrant ses poings. Il n’aimait pas qu’on lui pique ainsi ses subordonnés, mais avait-il seulement le choix ? Devant dame Delacour qui minaudait, l’homme ne pouvait que s’incliner. Il faut dire qu’elle était la cliente la plus friquée de la croisière et que la frustrer reviendrait à se taper une mauvaise publicité sur une bonne partie des blues, vu qu’elle avait le bras long et de multiples connaissances dans le milieu mondain. Bon gré mal gré, le chef s’inclina devant la femme d’âge mûr pour exprimer son approbation et je fis de même, sourire amusé aux lèvres. Une promenade sur ces terres plus qu’intrigantes ne me feraient pas de mal, oh que non ! Si ça pouvait aussi m’épargner les basses besognes en cuisine, j’en étais plus que ravi. Pour une fois que je n’avais même pas usé de mon hypnose ! C’est dire que j’avais un brin de charme et les manières qui allaient avec. Il fallait au moins ça pour plumer salement toutes mes victimes. Savoir jouer des rôles. Rentrer dans les rangs. Une façon de faire que m’avait appris mon bref parcours dans le rang des gouvernementaux. Je n’en étais pas ressorti bredouille bien heureusement ; même si j’aurai certainement pu faire un effort pour intégrer un Cipher Pol. M’enfin… Aurais-je pu tenir la cadence ? Bonne question qui n’aurait jamais aucune réponse !

C’est donc une heure plus tard que je fus intégré à l’escorte de Dame Delacour qui comptait déjà quatre gardes à priori biens formés ; bien que leur air dur et austère demeurait déprimant, ce qui contrastait avec ma mine toujours avenante et toujours souriante. Sans doute l’une des raisons pour lesquelles la cinquantenaire, veuve depuis quelques années maintenant, semblait vraiment m’avoir à la bonne. Une vieille peau à plumer, donc ! La fin de la croisière risquait d’être vraiment amusante ! Vu tout le fric qu’elle avait, lui soutirer au moins la moitié de sa fortune ne serait pas du tout un problème. La perspective était très enchantante, mais je fis de l’ordre dans mes pensées pour ne pas afficher un air béat qui questionnerait la future victime où l’une de ses deux jeunes filles qui n’arrêtaient vraiment pas de me lancer des œillades bien appuyés. La première d’entre elle, Elsa, avait la vingtaine, mais elle était une d’une laideur infâme ! C’était même à se demander si elle était vraiment la fille de dame Delacour qui était vraiment très bien conservée pour son âge. La seconde, plus jeune, du nom de Cynthia, était bien plus correcte en comparaison. Malheureusement, elle était aussi plate qu’une limande et ne donnait aucune espèce d’envie. De mon humble point de vue, les formes étaient ce qui faisaient le charme des femmes. Malencontreusement, aucune de ses deux filles n’en étaient pourvues. Au moins, Cynthia avait un beau minois pour elle…

- « Oooooh ! C’est… Particulier, dirons-nous ! » Clama Dame Delacour en regardant les ruelles du Vizirat d’Essence à travers les vitres de la diligence dans laquelle nous étions installés…

- « Oui mère, cela diffère vraiment des villes déjà visitées… » Renchérit Elsa.

- « Et combien de temps devrions-nous rester ici ? » Questionna Cynthia.

- « Oh, juste une demi-journée ma chérie… Le navire quittera le sultanat ce soir même. Ne t’en fais donc pas ! »

Et pendant que ça jactait entre mère et fille, j’avais personnellement les yeux rivés vers l’extérieur. En effet, le vizirat d’Essence était particulier. Toutes les rues étaient plus que jamais bétonnées, ce qui jurait des villes encore rustiques… Les voies étaient soit pavées, soit bitumées… Des vitrines de petites boutiques cosys se perdaient parfois entre d’énormes buildings çà et là… Et bien plus loin, certainement dans la périphérie d’Essence, les grandes cheminées industrielles des usines rejetaient continuellement toutes sortes de déchets gazeux. Lesdits déchets formaient donc des nuages compactes et presque sombres qui surplombaient toute la ville environnante. Le résultat était qu’il faisait presque nuit alors qu’il était à peine dix heures du matin. Heureusement, toutes les avenues et rues avaient des éclairages publics constamment allumés qui illuminaient la ville. En plus des nombreuses effluves et senteurs qui embaumaient toute la ville et auraient tôt fait d’enrhumer un étranger peu habitué à cet environnement, l’atmosphère était donc spéciale en tous points. Essence était une terre qu’on aimait ou pas… La cité était aussi intrigante qu’angoissante. Elle ne laissait clairement pas indifférent. C’était surement ce qui faisait son charme, d’où le fait que multiples diligences circulaient dans tous les sens. Une véritable terre touristique. La Mecque des parfums et du cosmétique en général et ce à n’en point douter…

Au bout d’une demi-heure de route, notre voiture hippomobile s’arrêta enfin devant un magasin en bout de rue. C’était un magasin plutôt sobre pour la sulfureuse dame Delacour, mais celle-ci s’exclama joyeusement lorsqu’elle put voir la vitrine plutôt chic qui s’offrait à nous, éclairée par quelques néons bien placés et peu flashy. Sans doute une recommandation d’une de ses copines, heh ! C’est l’un de ses nombreux gardes qui vint nous ouvrir la porte. Je descendis donc en toute hâte en premier pour pouvoir aider les trois blondes à s’extirper à leur tour de la diligence. Toutes me remercièrent chaleureusement et c’est en file indienne qu’elle se hâtèrent de pénétrer la boutique tant désirée. Lorsque je fermai la porte de la diligence derrière moi, j’entendis l’un des gardes pester ouvertement. Deux d’entre eux me lorgnèrent férocement. Soit ils sentaient que j’étais louche, soit ils étaient tous simplement jaloux que j’ai l’attention de leurs maitresses. L’un dans l’autre, ce fait m’amusa puisque c’est taquin que je leur tirai la langue avant de suivre les Delacour dans l’un des nombreux antres de la cosmétique. Une fois à l’intérieur, je fus accueilli par une senteur plus légère et bien plus agréable que l’atmosphère extérieure vicié par trop de parfums. Devant moi, une multitude de rayons s’étendaient vers l’infini. Rayons que les Delacour s’empressèrent d’infiltrer suivies par toute une horde de vendeuses prêtes à les plumer.

J’eus un soupir, avant que mon regard ne soit captivé comme par magie par une silhouette lointaine.

Une silhouette qui semblait avoir le regard braqué vers moi…
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C’est donc l’air plus ou moins intrigué que j’me retournai clairement vers la personne qui semblait m’observer depuis. Et là, mon cœur loupa un battement ! J’eus les yeux écarquillés et la bouche légèrement ouverte. Devant mon air, la demoiselle (car c’en était une) qui me regardait de loin se mit à pouffer de rire. Ma gueule surprise en était surement la cause. A partir de cet instant précis, on aurait pu se demander si je la connaissais, mais non. Cette charmante jeune dame que je voyais de loin était une inconnue. Ceci étant dit, je n’avais jamais été autant captivé par une plastique pareille. Sa beauté était saisissante. A en couper le souffle même ! Et malgré la robe ample qu’elle avait revêtu avec élégance, on distinguait nettement ses formes opulentes. Tout ou presque était parfait chez elle : sa longue chevelure violette aux lointaines reflets de jais, sa gestuelle très noble mais également les traits fins d’un minois sculpté par les dieux eux-mêmes. Ouais. Autant dire que même l’enflure que j’étais était sous le charme. On n’était pas loin du coup d’foudre, oh que non. Aussi m’étais-je empressé de regarder autour de moi avant de constater que les Delacour avaient disparu dans les rayons. A les entendre jacasser au loin, il faut croire qu’elles étaient dans leur élément et qu’elles m’avaient complètement oublié. Voilà qui était parfait.

C’est donc tranquillement et l’air de rien que je me rapprochai de la jeune femme. Une fois à ses côtés, je me mis faussement à observer les produits du rayon devant lequel elle se tenait. En dépit des effluves qui planaient dans le magasin, son odeur, légèrement boisée et très délicate enivra instantanément mes sens. Peu de femmes me faisaient vraiment cet effet, mais cette inconnue avait de quoi rendre dingue ! C’est subtilement que je me tournai vers elle pour mieux observer son beau minois et de plus près, l’effet « whaou » fut décuplé ! Pile le genre qui me plaisait, vraiment. Sentant mon regard, cette dernière se tourna également vers moi et battit plusieurs fois des paupières avant de se remettre à rigoler légèrement, un éventail venant malencontreusement cacher son beau sourire éclatant. Si on racontait à tous ceux qui me connaissaient que j’avais succombé au charme d’une femme, mes connaissances se dépêcheraient de crier au mensonge ! Paie ta réputation de playboy hein… Et pourtant, il n’y avait qu’à voir comment mon visage était illuminé pour l’comprendre. J’étais K.O debout comme on dit ! En dépit de son rire, c’est d’un air paisible que je l’observai sans rien dire. Au bout de quelques secondes, l’inconnue se mit à rougir légèrement, non sans continuer de sourire paisiblement.

Zara Nouïri:

- « Vu comment je fais rire, j’imagine que j’ai quelque chose sur le visage… ? »

- « Ne vous en faites point, il n’y a rien de tel. »
Répondit-elle tranquillement. « Monsieur… ? »

- « Nihil pour vous servir, mademoiselle… ? »

- « Madame Nouïri. Zara Nouïri. »

- « Enchantée madame Nouïri. »

- « De même, Nihil. Vous pouvez m’appeler Zara. »


Et nous voilà bien partis pour flirter allégrement. Mais en même pas cinq minutes…

- « QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ?! »

Une voix sourde et criarde se fit entendre derrière nous. Sans trop comprendre de qui/quoi il était question, je me retournai et vit un homme horriblement moche qui était suivi de plusieurs hommes armés ! Sans doute sa garde personnelle. Sur son passage, clients et travailleurs locaux s’écartaient rapidement de son chemin. La première pensée qui me traversa alors l’esprit fut ce type aux côtés de la jeune Elsa Delacour. Ils seraient clairement assortis ! La plus beau couple n’ayant jamais existé ! En même temps, il n’y avait qu’à voir son crane dégarni, sa courte taille, son ventre bedonnant et sa démarche de gros rustre pour en être convaincu ! Du reste, la mocheté me fit penser aux dragons célestes mais en moins classe. Par malheur, je n’eus pas trop le temps de me perdre en pensées insultantes puisque le gueulard se dirigeait vers la belle Zara et moi. Soudainement baigné dans une incompréhension qui ne disait pas son nom, je tournai ma tronche vers une Zara tremblotante qui affichait même un visage horrifié. Haussant un sourcil, je n’eus point le temps de réagir que l’homme déjà en face de nous fit l’inconcevable ! CLAAAAAC !!! La baffe avait sans doute retenti dans tout le magasin, alertant tous ceux qui y étaient ! Scandalisé par la claque qu’il venait d’administrer à Zara, je voulus me ruer sur lui, mais l’un de ses gardes, armé, me tint en joue.

Emir Nouïri, Conseiller spécial du vizir d'Essence:

- « Qu’est-ce que tu comptais faire sale voyou ?! Cette pétasse est mon épouse ! Si elle faute, je suis en droit de la corriger comme il se doit ! » Qu’il siffla, non sans afficher un sourire goguenard. « D’ailleurs, tu étais en train de la draguer non ? Gardes ! Arrêtez ce malotru qui essayait de fourvoyer ma femme ! »

C’était digne d’une mauvaise blague. Ou d’une mauvaise scène de théâtre quoi. Au choix. Mais là, c’était bel et bien la réalité que je vivais. Ma réalité. En deux temps trois mouvements, les gardes se ruèrent vers moi et n’eurent aucun mal à me neutraliser alors que j’essayais de me débattre comme je le pouvais ! « Quoi ?! Mais lâchez-moi ! Je ne faisais que converser avec votre femme ! Zara ! Dites-lui ! » Mais alors que j’essayais de me défendre comme je le pouvais tout en implorant la jeune femme de m’aider, cette dernière, l’air peiné, avait tourné sa tête ailleurs, esquivant ainsi mon regard. Quoi ?! Elle n’allait pas me couvrir ?! A cause d’un petit jeu entre nous qui n’allait pas mener à grand-chose ?! Elle était sérieuse, cette salope ?! Autant dire que sur le coup et alors que je réussis à faire voler deux gardes qui tentaient de m’immobiliser, j’avais la haine et pas qu’un peu ! Mais un autre garde utilisa la crosse de son arme pour me fracasser la nuque, ce qui eut pour effet de me sonner salement sans pour autant que je perdre connaissance sur l’instant. Luttant pour rester conscient, je titubais dans les bras de ceux qui me tenaient avant que ces derniers ne me passent les menottes. Dans mes derniers instants de conscience, je vis l’air horrifié des Delacour et celui très satisfait des gardes de ces dames… Puis ce fut le trou noir.

J’étais définitivement tombé dans les pommes.
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- « Put- »

C’est très péniblement que je revins à moi. Après avoir longtemps cligné des yeux, j’avais rétabli ma vue en cinq longues minutes pour constater que j’étais dans une toute petite pièce sombre et à priori poussiéreuse. J’eus ensuite plusieurs quintes de toux qui m’arrachèrent la poitrine, avant de gémir de douleur à plusieurs reprises. Entre ça et mon terrible mal de crane, il fallait avouer que j’étais pas du tout gâté. J’avais vraiment l’impression qu’on m’avait fendu le crâne en deux à l’aide d’une hache, rien que ça. C’est dire à quel point j’me sentais mal. D’ailleurs, d’aussi loin que remontaient mes souvenirs, je n’avais pas douillé comme ça depuis mes entrainements d’aspirant Cipher Pol. Après cet épisode de l’enfer chez les gouvernementaux, j’avais toujours réussi à esquiver les emmerdes avec brio. Pas cette fois-là, non. Une conclusion qui m’arracha un petit rire, avant que je ne recommence à tousser encore et encore. Décidément, l’endroit devait être pourri pour que j’ai contracté pareille toux. C’est à ce moment précis que je me souvins peu à peu de ce qui s’était passé. Ma venue avec les Delacour, la rencontre avec cette salope de Zara, puis enfin l’altercation avec son mari épaulé de nombreux gardes. De quoi m’enrager intérieurement avec que je n’essaye de me redresser non sans difficulté. Aussitôt, mon mal de tête me lança de plus belle !

- « Rhaaaaa ! »

- « Je te conseille de rester alité, jeune homme. »


Hassan, vieil esclave des Nouïri:

Une voix chevrotante se fit entendre de l’autre côté de la pièce. Toujours couché, je fis tout de même un effort pour me tourner sur mon flanc gauche avant de repérer une silhouette assise contre un mur très sale, poussiéreux et couvert de mousse par endroits. En plissant les yeux, je pus enfin distinguer les traits d’un vieillard dont le corps était presque décharné. Sa chevelure en bataille et sa barbe hirsute auraient pu m’inspirer du dégout ou de la pitié, mais il ne se passa rien de tel. Il faut dire que j’avais déjà vu la misère du monde un peu partout et qu’une telle personne n’était pas la seule dans ce cas. Par contre, l’éclat plus que terne de son regard m’inquiétait un brin. A croire qu’il avait perdu toute envie de vivre ou plutôt de survivre. Si tous les prisonniers ou esclaves étaient comme lui, j’donnais clairement pas cher de ma peau. « D-Depuis combien d’temps j’suis ici ? » Ma voix était vacillante, presque nasillarde même. Elle aurait surement fait rire toutes mes conquêtes et tous ceux que j’avais truandé. Non, vraiment, mon était plus que lamentable. Tellement lamentable d’ailleurs que même un vieux en plus mauvais état que moi s’inquiétait pour ma poire. On aura tout vu. Mais plutôt que d’être révolté, j’étais curieux de savoir combien de temps j’avais fait ici et où est-ce que j’étais exactement. Ce à quoi le vieux répondit :

- « Tu es dans les cachots de la demeure du conseiller spécial du vizir d’Essence. Et ce conseiller-là s’appelle Emir Nouïri. Tu es là depuis 3 jours. J’ai veillé sur toi comme j’ai pu avec le peu de médicaments qu’on a daigné m’offrir pour tes soins… »

Trois jours, heh ! Quelle plaie ! Le navire dans lequel je bossais avait dû se barrer depuis bien longtemps maintenant. J’eus brièvement l’image des Delacour consternées par mon « arrestation » et la pensée me poussa à rire ! Mais très vite, nouvelle quinte de toux et mal de crâne. Le vioque se leva lentement et vint ensuite à mon chevet pour me donner un peu d’eau à boire. L’initiative fut la bienvenue vu ma bouche pâteuse et ma toux. Ensuite, il me fila un médicament en poudre qui fit effet très rapidement. En seulement cinq minutes, la douleur qui me tiraillait s’atténua un peu. J’aurai pu essayer de me redresser un peu, mais je préférai rester couché. « Emprisonné pour avoir parlé à la femme d’un politicard. Première fois que ça m’arrive, p’tain. Il avait vraiment l’air d’un dragon céleste en fait… » Pour le coup, la phrase était sortie toute seule. Je ne m’adressais pas spécialement au vieillard qui prenait soin de moi. Disons que je me parlais à moi-même. Mais là encore et contre toute attente, le vioque décida de prendre parole en me faisant comprendre que l’esclavage était toléré sur ces terres en cas de crimes. Approcher la femme d’une personnalité aussi éminente que celle d’Emir en était une. Justice à géométrie variable ? Justice pourrie ? Absence de justice ? C’était un peu de tout ça à la fois quoi.  Rien de nouveau sous les tropiques… A une exception près…

- « Son excellence Emir a plusieurs champs de fleurs hors de la ville. Il faut dire que ces plantations toujours plus nombreuses, manquent parfois de bras… gratuits. Ici, la main d’œuvre est chère car rare… Les jardiniers sont sollicités partout. Alors pour se renflouer, Emir esclavagise pour un oui ou pour un non tous ceux qui ne connaissent pas les subtilités des lois ici. Les étrangers comme toi… »

Le vioque prit une pause en soupirant. Les informations qu’ils balançaient faisaient sens :

- « Tu as été victime d’un modus operandi bien huilé. Lui et sa femme sont coutumiers du fait. Elle se poste dans un magasin huppé, fais les yeux doux à une personne à priori étrangère et derrière, son mari débarque séance tenante avec ses gardes. Facile hein ? »

Là, mes yeux s’écarquillèrent d’effroi. Dupé ? Moi ? MOI ?! Mais au moment même où une colère intense voulut s’emparer de tout mon être, le vioque ajouta une nuance…

- « Ceci étant dit, il semblerait que tu sois une exception. Que tu n’aies pas été prévu. Il parait que son excellence a porté main à sa femme lors de ta capture. Tu confirmes ? »

Circonspect, j’acquiesçai doucement de la tête pour confirmer…

- « M’est d’avis qu’elle ne voulait pas te piéger toi. En même temps, de ce que nous savons, elle est un peu obligée de faire ce sale boulot… »

Ouais. Tu m’étonnes ! Une aussi belle femme avec une mocheté pareille ? Ça cachait un truc. Ceci dit, j’étais quand même frustré d’avoir été salopé de cette façon.

- « Dis le vieux… »

- « Oui ? Et tu peux m’appeler Hassan… »

- « Enchanté Hassan. Moi c’est Nihil. Et merci pour tout. Tu pourrais m’apprendre tout ce que tu sais de ce sultanat ? »

- « Ça risque d’être long, Nihil… »
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Deux mois s’étaient écoulés depuis lors. J’avais guéri en une semaine, avant que les gardes de son excellence Nouïri ne viennent m’expliquer ma misérable condition. Dorénavant esclave du conseiller spécial du Vizir, je pouvais me brosser pour essayer de retrouver ma liberté un jour. Une joyeuse nouvelle qui faisait plaisir, pour sûr. Par la suite donc, j’avais été envoyé comme la plupart des esclaves en dehors d’Essence. Le chemin dura une demi-journée, avant que nous n’arrivions dans une zone qui jouxtait plusieurs vizirats. C’était là qu’étaient établis les nombreux hectares réservés à une partie de la floriculture du sultanat. Les parterres de fleurs qui s’étendaient à perte de vue étaient tellement magnifiques, que j’ai failli oublier ma condition d’esclave. Dixit le vieil Hassan qui m’avait renseigné sur pas mal de choses, cet endroit n’était rien comparé au Vizirat de Rosetta qui s’était spécialisé dans les plantations de fleurs. A croire qu’il n’y avait que ça dans ce satané sultanat qui portait finalement bien son nom. Tout de même, l’endroit me rappela brièvement mon séjour à Cocoyashi où toutes les plantations étaient dédiées à la mandarine. Il faut croire que chaque île avait son filon. Celui des fleurs semblait néanmoins bien plus facile à gérer que la culture de mandariniers. A première vue en tout cas, cela semblait être le cas.

C’est donc ainsi que je mis à bosser comme d’autres esclaves et travailleurs libres… Mais ces derniers n’avaient de libre que le nom. En effet, les plantations étaient tellement vastes et les plants poussaient tellement rapidement que ces derniers n’avaient pas forcément le temps d’aspirer à un repos bien mérité. Avec les hybridations de fleurs opérées par la hanse des parfumeurs, les récoltes se faisaient en moins d'un bon mois après la semence. Le travail était essentiellement manuel, ce qui harassaient tous ceux qui travaillaient dans ces champs à perte de vue. Si les panoramas donnaient de très belles vues à certains touristes qui traversaient les champs dans des diligences, les conditions de travail étaient exécrables pour tous ou presque : la nourriture n’était pas suffisante, de même que pour les pauses octroyées. Les nuits étaient généralement courtes puisque nous étions entassés dans des dortoirs pour ne pas dire des abris de fortune presque dégueulasses. A tous points de vue, travailler ici était bien plus laborieux que gagner sa croute sur Cocoyashi. En même temps, que pouvait espérer un nouvel esclave comme moi ? J’avais même été marqué au fer sur la clavicule gauche, mais cette marque, je l’effacerai avec d’autres tatouages une fois tiré d’affaires… En attendant, il n’y avait plus qu’à guetter une occasion de se barrer d’ici…

- « Bahahaha, Nihil, t’es un bon, merci pour ton aide ! »

- « Je sais pas comment t’as fait, mais grâce à toi, on mange mieux et on est moins fouettés tous les jours ! C’est vraiment cool de ta part ! »

- « Qu’est-ce qu’un beau mec comme toi fait ici, déjà ?! Sérieux, t’aurais pu devenir gigolo dans une ville, c’est encore mieux que de pourrir ici ! »


Ce genre de phrases revenaient souvent pour me remercier depuis que j’étais dans l’coin. Il fallait avouer que j’avais rapidement gagné l’affection et le respect des plus anciens esclaves du coin. En effet, il m’arrivait d’utiliser (avec parcimonie) mon pouvoir d’hypnose que personne ne soupçonnait pour commander aux gardes plus de nourritures et plus de confort pour mes collègues et moi. Résultat ? J’avais tous les esclaves du coin dans ma poche et même ceux appartenant à d’autres maitres et qui venaient parfois quémander nos surplus de provisions. En échange, soutirer des informations çà et là n’était pas chose compliqué. En seulement quelques jours, j’avais eu tout ce qu’il me fallait comme infos pour penser à commencer retourner la situation à mon avantage. Certaines rumeurs restaient bien évidemment à vérifier, mais d’autres étaient si sûres qu’il m’arrivait d’en rire. C’était vraiment l’avantage d’être au bas de l’échelle. On était tout d’suite au courant de certaines informations compromettantes qui valaient cher. C’est même à ce moment précis que je me fis la réflexion qu’un tel environnement était propice pour tisser un véritable réseau d’informations. Une idée à creuser donc. Qui plus est, un autre fait m’avait cloué sur place alors que j’aurai pu user de l’hypnose pour me sortir de ce bourbier et fuir ces terres maudites :

Les nombreuses visites de dame Zara dans les champs de fleurs…

- « J’sais pas comment elle s’arrange pour convaincre son mari de venir bien souvent ici, mais faut croire qu’elle t’as vraiment à la bonne… »

Ce fut là l’un des commentaires d’un autre esclave à mes côtés qui voyait l’escorte de la jeune femme s’affairer autour de sa diligence. Un commentaire qui m’arracha un rictus d’ailleurs. Ouais, parce que dans un certain sens, je n’avais toujours pas digéré mon malheur. Durant ses multiples déplacements lors de ces derniers mois, ma « maitresse » avait tout fait pour se rapprocher de moi afin de m’expliquer qu’elle n’avait jamais voulu me nuire. C’est les larmes aux yeux qu’elle avait pratiquement imploré mon pardon en me promettant qu’elle trouverait une solution pour moi. A croire qu’elle était vraiment sous mon charme. Était-ce toujours réciproque ? Bien sur que non. C’est douloureusement qu’elle m’avait rappelé qu’il ne fallait faire confiance à personne, encore moins aux femmes. Cela dit, en dépit de la leçon qui m’avait marqué au fer rouge (au sens propre comme au sens figuré), j’avais tout de même saisi la perche qu’elle m’avait tendu pour profiter d’elle. C’est ainsi que deux fois par mois, la jeune femme vint prendre du bon temps avec bibi. Avec la complicité des autres esclaves et de ses propres gardes qui préféraient fermer les yeux sur les écarts de leur patronne bien aimée, je cajolais Zara qui se livrait éhontément à mes bons soins. Corps et âme. In fine, j’étais devenu une sorte de gigolo malgré moi. Ou plutôt un esclave sexuel, tiens.

Tu parles d’une vie…


Dernière édition par Nihil le Mar 7 Mai 2024 - 2:02, édité 1 fois
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Au troisième mois…

- « Abdul ! Laisse les fleurs, j’ai à te parler ! »

Ah oui…J’vous l’avais pas dit ? On m’avait renommé Abdul. Sans que j’ai mon mot à dire. Nihil, ça faisait trop bizarre, qu’on me disait. Il fallait donc que je me fonde dans le moule. Abdul était donc un prénom qui passait. Va savoir pourquoi celui-là en particulier. Souriant, je laissai alors mes activités pour suivre le contremaitre des champs appartenant au couple Nouïri. Ledit contremaitre ressemblait en tous points à son maitre. Il était court, gros, chauve et avait même un sourire édenté à chaque fois. Plus pervers et retors que son maitre, il n’hésitait pas à user du fouet pour se faire entendre ; bien qu’il dut très vite arrêter avec moi à cause du fait que j’étais le favori de sa patronne. C’est d’ailleurs ce dont il voulait parler avec moi : ma liaison avec dame Zara. Alors, une fois à l’abri dans la bicoque qui lui servait de « bureau », le gros Bedel (C’était son charmant surnom) alla droit au but. Si on pouvait le dire ainsi :

- « Faut que ça cesse maintenant, tes p’tites sauteries avec la cheffe ! Ok, tu lui plais bien, mais ça va pas arranger nos affaires ! Y’a des rumeurs qui commencent à beaucoup trop circuler un peu partout sur vos galipettes et sans doute que son excellence va en entendre parler ! J’veux bien continuer à mieux te traiter contrairement aux autres, mais j’ai pas envie d’plonger avec toi, putain ! »

Son ton était progressivement monté en décibels, si bien qu’à sa dernière phrase, il m’avait limite hurlé dessus. Devant mon sourire presque insolent et mon silence presque gênant, il se racla la gorge, chopa une fiole sur son bureau dont il se mit à vider le contenu bruyamment avant de se laisser tomber sur son siège dactylo. Il était sur les nerfs et à raison. Effectivement, des bruits de couloirs commençaient à se propager çà et là. Il faut dire que Zara n’était pas bien discrète, tant lors de ses arrivées dans le coin que lors de nos torrides ébats. J’eus même envie de titiller Bedel en lui faisant comprendre que ce n’était pas de ma faute, mais pas dit qu’il le comprenne. Toutefois, il avait raison sur un point : il fallait que cela cesse… Ou plutôt… Que la situation évolue dans un autre sens. Le fait de voir le gros Bedel recommencer à boire me donna une incroyable idée. Zara était maintenant dépendante de moi. Elle pourrait mieux me servir…

- « Très bien chef, je ferai savoir à dame Zara qu’il est temps d’en finir… »

Le gros Bedel hoqueta et me dévisagea les yeux écarquillés. C’est qu’il ne s’attendait pas à une telle réponse…

- « C-Comment tu vas faire ça ? C’est pas dit que dame Zara veuille te lâcher ! »

Le pauvre n’avait pas vraiment compris le fond de mon propos, mais comment pouvait-il en être autrement ?

- « Ne vous en faites pas. Je saurai la convaincre pour qu’on soit tous tirés d’affaires. » Qu’avais-je dis en souriant tellement sadiquement que Bedel lui-même eut un frisson désagréable.

Un peu comme s’il se rendit compte, inconsciemment, que tout ce qui allait arriver bientôt n’augurait rien de bon…


***


- « Ça n’a pas été fastoche Abd- J’veux dire, Nihil ! Mais j’ai pu concocter une fiole complète à l’aide des autres… »

Ramzi, un autre esclave avec qui je m’entendais le mieux dans toutes les plantations me tendit une petite fiole. Un liquide noirâtre s’y trouvait : du poison. Ce poison-là, il l’avait concocté lui-même puisqu’il traversait parfois la forêt de Rosetta au sein de convois qui livraient les fleurs que nous cultivions à certains acheteurs hors d’Essence. La forêt de Rosetta était pleines d’espèces végétales de toutes sortes, dont la plupart étaient très toxiques. Le travail avait requis une très grande discrétion, mais mon acolyte avait réussi l’impensable quelques jours après la discussion que j’avais eu avec notre contremaitre. Vu la nervosité de ce dernier, j’étais certain qu’il était capable d’aller tout raconter à Emir pour sauver sa peau. De ce fait, j’avais pris alors les mesures qui s’imposaient pour pouvoir frapper en premier et définitivement nous délivrer du joug de ce sale tyran qu’était Emir. Mais bien avant de mettre mon plan à exécution…

- « NIHIL ? MAIS QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! »

Ramzi ne put s’empêcher d’hurler comme un détraqué lorsqu’il me vit engloutir cul sec le tiers de la fiole. Il s’attrapa la tête et s’apprêtait à geindre de plus belle lorsque je lui fis signe de la main que ça allait. Il est vrai que sans l’avoir averti, n’importe quelle autre personne aurait pu penser que je voulais me suicider, mais non… « Ne t’en fais pas, je suis habitué aux poisons… Là, je veux juste tester le produit, parce que s’il n’est pas bon… » Le pauvre se mit à déglutir et se laissa tomber sur ce qui lui servait de natte pour dormir. Il garda néanmoins un air ronchon ? Etait-ce parce que je doutais de l’efficacité de son produit ? Va savoir… Mais toujours est-il que je n’aurai pas dû. Effectivement, pertes de connaissances, diarrhées et crampes abdominales me fragilisèrent cette nuit-là, si bien que tout le dortoir dans lequel nous étions s’inquiéta pour moi. In fine, c’est au petit matin et après un énième passage aux toilettes que je déclarai à Ramzi :

- « Ta came est bonne, mon gars ! Plus qu’à passer au plan suivant ! »

Le tout avec le visage déformé baigné de sueurs, déformé par une certaine douleur mais ô combien souriant !


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Au quatrième mois…

Comme à chaque début de mois, Zara avait prétexté auprès de son mari faire une inspection des lieux, avant de venir se jeter dans mes bras et prendre sa dose de câlins et tout ce qui s’en suit. Comme à mon habitude, c’est donc une demi-journée que je passai dans les bras de ma « maitresse ». Cette dernier, comblée, avait le rouge aux joues et s’amusait avec l’une des mèches de ma chevelure bleutée qui perdait petit à petit sa teinture. Un esclave comme moi n’avait plus le luxe de teindre ses tifs. D’ailleurs, à plus grande échelle, cette expérience d’asservissement allait certainement me servir puisque je prévoyais moi aussi de verser dans la vente d’esclaves un jour. J’avais pu me rendre compte à quel point c’était terriblement lucratif…

- « Est-ce que tu es prête à tout pour moi, Zara ? »

- « Tout Nihil, tout ! »


Y’avait pas à dire : Zara était définitivement dingue de moi. Il n’y avait qu’à voir son air plutôt niais et amoureux pour le comprendre. Elle fondit sa bouche sur la mienne et m’arracha un baiser ô combien passionné pour me prouver qu’elle tenait à moi. Et dire que je n’avais même pas fait grand-chose pour l’avoir… C’était la preuve que chez les hommes aussi, la plastique comptait autant que la profondeur de la poche. Triste monde n’est-ce pas ? Mais qu’importe ! J’allais y trouver mon compte. Y faire ma place et un nom. Côtoyer les plus grands. Et me venger de cette satanée marâtre qui m’avait pourri la vie lors de ma jeunesse. J’me faisais cette promesse et y’avait pas moyen que j’échoue. Surtout pas. Qu’importe le temps que ça prendrait…

- « J’ai quelque chose à te demander, chérie… » Qu’avais-je dis après avoir moi-même rompu notre baiser.

- « Dis-moi, dis-moi… » Qu’elle s’empressa de répondre, toute pétillante en caressant une partie de ma chevelure.

- « Dans un semaine, ordonne à tes cuisiniers qu’ils concoctent une soupe pour ton mari et verse une petite dose de ce flacon à l’intérieur de son assiette. Personne ne doit te voir ni se rendre compte de cette initiative, d’accord ? ♪ »

A la suite de ma demande que j’avais effectué d’une voix chantante, je claquai des doigts tout sourire. Aussitôt, le regard pétillant de Zara devint immédiatement terne. Elle fut captive de mon hypnose et répondit un « Oui » d’un ton monocorde. C’était parfait. Tranquillement, elle s’empara du flacon que je lui tendis, avant d’aller le cacher dans un coin de sa diligence dans laquelle nous effectuons généralement nos galipettes pour éviter les regards indiscrets. Un autre claquement de doigts lui rendit sa conscience. Elle se retrouva donc dans le gaz pendant un instant, mais finit par me sourire de nouveau avant de revenir se blottir dans mes bras, encore. Il n’y avait plus qu’à espérer que tout marche comme sur des roulettes…


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Quelques temps plus tard…

La nouvelle de la mort du conseiller s’était répandue comme une trainée de poudre dix jours plus tard. Elle n’avait pas épargné les nombreuses plantations dans lesquelles je cravachais depuis plus d'un trimestre, bien qu’elle nous parvînt seulement 3 jours plus tard après le décès du fameux conseiller. L’on disait même que ma jolie petite Zara était inconsolable. Là, j’eus une réaction mitigée : si la pauvre avait dû oublier toutes ses actions après les avoir minutieusement effectués (mon hypnose ne laissant aucun souvenir à la victime), savoir qu’elle pleurait à chaudes larmes son mari me faisait bizarre. N’était-ce pas cette même femme qui n’hésitait pas à s’offrir à moi en me promettant monts et merveilles quand elle le pouvait ? Ou jouait-elle tout simplement la comédie ? Dans tous les cas, je n’avais plus qu’à attendre qu’elle vienne d’elle-même me raconter ce qu’elle avait vécu ; même si j’me faisais la réflexion que les femmes étaient définitivement effrayantes et dégoutantes à la fois. Pensée misogyne et mal placée de la part d’un fumier d’mon genre qui n’hésitait pas à faire des coups de pute çà et là ? Ouais… N’importe qui aurait raison d’penser ainsi.

Il s’écoula ainsi vingt jours de plus, si bien que nous arrivâmes au cinquième mois de mon calvaire. Lors de ces vingt jours, le gros Bedel n’eut pas de nouvelles croustillantes, hormis le fait qu’il eut les funérailles d’Emir et ensuite une enquête très rapide. Ladite enquête fit chou blanc quelque part. Zara, un temps suspectée fut très rapidement écartée de la liste des suspects. Le fait qu’elle n’ait point de souvenir de son forfait en faisait une innocente -et ce malgré les rumeurs de coucherie qui la suivaient. De toute évidence, tous avaient dû se faire la réflexion qu’un meurtre de sa part aurait été trop gros(sier). Elle n’avait ni l’âme, ni la dégaine d’une veuve noire. En revanche, un imbroglio dont je n’eus point la teneur impliqua le gouteur d’Emir ainsi que tous les domestiques du coin. Le juge local, au nom du Vizir d’Essence, conclut qu’ils furent coupables de la mort d’Emir dont l’empoisonnement avait été décelé après des tests d’un médecin légiste. Sans que Zara ne puisse s’y interposer, on procéda à leur arrestation puis à leur mise à mort, tout simplement… Le gros Bedel fut le seul à y échapper, puisqu’étant contremaitre à temps plein dans les champs.

Autant dire que mon plan avait réussi et même dépassé toutes mes espérances !

Maintenant que (presque) tous les gardes et domestiques d’Emir l’avaient suivi dans la tombe, le gros Bedel était virtuellement le seul serviteur libre de Zara. Il aurait pu aspirer à un poste un peu plus honorable, mais ce pleutre prit la poudre d’escampette durant une nuit. Sans doute avait-il craint que le juge ne revienne sur sa décision de l’épargner. Zara n’avait plus que ses propres gardes qu’elle avait défendus bec et ongles. Ceux-là même qui l’escortaient dans les champs et qui couvraient nos galipettes. Ces derniers lui étaient effectivement loyaux, plus qu’à son défunt mari. C’est d’ailleurs eux qui virent me récupérer séance tenante avant de me ramener au centre-ville d’Essence. Autant dire que l’endroit ne me manquât pas spécialement une fois que nous fûmes à bon port. L’air était toujours aussi saturé de fragrances en tous genres. Y’avait de quoi être malade ! Toutefois, je n’allais pas du tout me plaindre, puisqu’une fois à l’intérieur du manoir, Zara se jeta dans mes bras sans se cacher de ses fidèles serviteurs et finit par éclater en sanglots dans mes bras, toujours autant secouée par ce qui était arrivé.

Il n’y avait plus qu’à en faire ma marionnette…

Je frôlais presque le génie, non ?


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- « Ne m’abandonne pas… Nihil… » Qu’il lui arrivait de chuchoter dans son sommeil…

Exit Abdul ! J’avais récupéré mon blaze… Mais aussi ma liberté, enfin ! Après quelques jours à la consoler comme je le pouvais, Zara avait choisi de m’affranchir pour que je redevienne un homme libre. Mis à part sa bonté, j’avais soupçonné le fait qu’elle veuille me demander en mariage, quelque chose du genre. Après tout, j’étais pile poil l’homme qu’il lui fallait. J’étais présent pour elle, doux et sauvage quand il le fallait et je cochais toutes les cases en termes de beauté, très certainement. Après nos ébats, il lui arrivait de caresser d’un air désolé la marque d’esclave sur ma clavicule, mais je faisais vite de la rassurer pour qu’elle ne fonde pas en larmes. Ses sanglots étaient également dus à la perte de son époux. Si elle ne l’aimait pas véritablement vu sa laideur et ses accès de violence, Zara était restée reconnaissance du fait qu’il l’ait sorti de la misère et fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Cette reconnaissance couplée à sa bonté naturelle l’avait empêché de lui faire le moindre mal ; même si une femme restait une femme et qu’elle ne s’était pas empêchée de sauter dans les bras du premier homme qui lui plaisait, bien évidemment.

C’est par la suite que je lui soufflai l’idée d’être son majordome ou plutôt son second. Etant donné que j’étais maintenant un homme libre, la place m’irait certainement comme un gant. Qui plus est, cette proposition avait deux avantages, hormis le fait qu’elle avait maintenant quelqu’un sur qui compter : le premier résidait dans le fait que personne ne soupçonnerait qu’elle avait déjà un amant qui partageait sa couche et la consolait quand elle en avait le plus besoin alors que son deuil n’était pas véritablement terminé. Hormis sa garde, personne n’en saurait rien ou presque. Le deuxième point positif, c’est qu’elle fut soulagée de savoir que je comptais rester près d’elle pendant encore un petit moment. Elle accueillit l’idée avec grande joie et me donna donc « les clés » de son foyer, si l’on puis dire ainsi. C’est une fois confirmé dans mes fonctions après quelques jours que je lui émis l’idée d’utiliser certains de ses esclaves dans les champs comme domestiques. Après tout, pourquoi se fatiguer à aller louer les services d’inconnus alors qu’elle avait de la main d’œuvre gratuite ? Une idée qui ne lui causa aucun inconvénient…

Même ses gardes trouvèrent l’idée bonne et logique, c’est dire !

Or, de mon côté, l’idée était de remercier à ma façon la liste d’esclaves que je lui avais préconisé. Une manière de bien le leur rendre après tout ce qu’ils avaient pu faire pour moi. S’ils gardèrent toujours leurs statuts, le vieil Hassan, Ramzi et tous les autres que j’avais à ma botte furent encore plus reconnaissants. C’était quelque part un changement de statut, d’autant plus qu’ils furent rapidement bien traités, Zara n’étant absolument pas une mauvaise femme. On était bien loin de la misère des champs fleuris. Ma complicité avec eux devint encore plus grande, si bien qu’ils furent en un rien de temps mes yeux et mes oreilles. Ils voyaient tout, entendaient tout et l’un d’eux finit même par me prévenir de la médisance de quelques gardes à mon propos. Evidemment, je fis en sorte de me munir d’escargophones enregistreurs pour enregistrer discrètement l’une des conversations des coupables, avant de refiler le tout à Zara. Cette dernière, très peinée, finit par congédier ces derniers. Devant cette décision, une autre partie de sa garde décida de démissionner ; ce qui me laissa le loisir d’aller moi-même chercher d’autres personnes miséreuses pour les intégrer dans sa garde.

En un rien de temps et sans qu’elle ne s’en aperçoive, je l’avais pratiquement cerné par des personnes qui me vouait allégeance. La pauvre veuve dansait au creux de ma main.

Cela étant dit, conscient que ses anciens gardes pourraient être de gros cafteurs sur la relation que j’avais avec elle, je m’employai à retrouver certains d’entre eux et à les hypnotiser. Les uns devaient se suicider dans l’anonymat le plus total et les autres allaient s’évertuer à tuer tous ceux que je n’avais pas retrouvé avant de se suicider également. Suite à ma sale besogne, l’on n’entendit plus jamais parler d’eux. De toute façon, qui avait le temps de s’occuper de roturiers ? Ça, c’est que je croyais, bien avant que le vizir lui-même ne s’amuse à rendre plusieurs fois à la jeune veuve pour lui adresser et lui assurer son soutien. A ses côtés en tant que simple majordome, je sentis l’homme me dévisager plusieurs fois sans rien me dire d’inquiétant. Cependant, je sentais que cet enfoiré Jamil Castafiore se doutait de quelque chose. Nous étions faits du même bois, si je me fiais aux rumeurs qui circulaient sur son intelligence, ainsi que son amour des complots et intrigues politiques. De surcroit, il finit même par nommer Zara "conseillère à titre honorifique". Une façon pour lui de la soutenir, disait-il… Seulement, Zara ne fut pas dupe pour une fois...

Elle avait réalisé tout le poids économique qu’elle avait maintenant que toutes les propriétés de feu son mari lui revenaient de plein droit… Le vizir voulait surement l’utiliser.

Pour ma part, j’avais également l’impression qu’il y avait quelque chose d’autres : que ce type m’avait dans son collimateur.

Je me devais donc de faire profil bas… Et donc quitter pour un moment cette satané île.

Pas sans m’assurer un pied à terre, cependant. Et du fric, évidemment.
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Maintenant qu’elle était sacrément isolée grâce à des pions que j’avais moi-même placé çà et là dans son entourage, Zara ne faisait rien sans m’en informer. D’ailleurs, je m’étais très rapidement rendu utile auprès de la jeune femme en lui montrant les bases de l’administration, ce qu’il fallait faire ou ne pas faire durant les réunions avec le vizir, en plus de me consulter avant toute décision importante. Hassan, ancien gratte-papier prenait le relais lorsque je devais m’occuper d’autres choses. En quelques mots, la veuve Nouïri était tout simplement mon pantin et j’en faisais ce que j’en voulais. Corps et âme comme toujours. Si elle pouvait se contenter de la vente de ses fleurs, j’eus une idée pour me faire du fric, mais pas que du fric : établir une boutique de cosmétiques et de parfums en tous genres. S’implanter dans Essence via une marque ne serait pas de trop et je pourrais ainsi profiter de tous les bénéfices issus de cet investissement qui n’allait rien me couter. Cela me permettrait d’avoir une rente, mais aussi des informations. Les ragots allaient bon train dans ce genre d’endroits et j’étais sûr que je pourrais avoir des rumeurs plus qu’intéressantes qui me permettraient d’élargir mes activités sur d’autres Blues, tout simplement…

- « Signe-là, s’il te plait ! ♪ »

- « Tout de suite, mon cœur… »


Alors, c’est lors d’une chaude journée que j’hypnotisai Zara pour la seconde fois seulement en plusieurs mois afin qu’elle m’octroie les fonds pour ouvrir une boutique en bonne et due forme. J’aurai bien pu jouer sur la fibre émotionnelle, affective ; mais je préférai m’assurer qu’elle soit dans les vapes, surtout pour signer le décaissement du montant plutôt colossal nécessaire à mon projet. Plusieurs millions de berrys quand même ! Autant dire que j’y étais allé un peu fort, mais qu’importe… Lorsqu’elle se rendrait compte de la supercherie, je n’aurai qu’à lui montrer des papiers de l’investissement de la boutique où étaient marqués nos deux noms en tant que partenaires de travail, le sien faisait office d’actionnaire majoritaire et donc de propriétaire. D’ailleurs, le magasin porterait son prénom. Pour ce qui est des bénéfices qu’elle ne verrait jamais, un mensonge était également préparé à l’avance : l’investissement de ces capitaux sur d’autres îles pour fructifier le tout et accroitre un peu plus notre richesse. La pauvre n’était de toute façon pas douée pour chercher plus loin et ne le ferait surement pas de peur de me frustrer. Son rang et ses champs généraient bien assez d’argent comme ça. Hassan saurait me couvrir…

C’est fort des millions qu’elle débloqua malgré elle et sous hypnose que j’entrepris l’achat d’un grand bâtiment déjà situé en centre-ville et que je l’aménageais proprement, avec toutes les commodités qu’il fallait. Au sous-sol, je fis donc installer des locaux pour constituer une parfumerie artisanale et un atelier de cosmétique du même acabit. C’était ce qui ferait toute la différence sur un marché saturé par une industrialisation galopante où tous les produits se ressemblaient presque. Là, je recensais les esclaves qui savaient y faire en parfum et en cosmétique. Ces derniers me promirent des produits finis avec des notes fruitées, boisées et florales qui seraient exacerbés et qui feraient toute la différence. De quoi plaire carrément à la gent féminine. Les constructions et l’établissement ne prirent pas plus d’un trimestre et avec quelques magouilles et coups d’hypnose, l’administration ne fit pas de chichis pour que j’ouvre la boutique. Bien entendu, Zara finit par être au courant de l’ouverture d’une boutique à son nom. Elle fut tellement touchée que l’endroit porte son nom qu’elle fit de peu de cas le gros trou dans son compte en banque, croyant surement qu’elle m’avait déjà donné son accord vu ses signatures sur la paperasse officielle…

La preuve que chez les riches comme elle, ce n’était pas l’argent qui manquait.
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- « Tu dois vraiment t’en aller ? Et pour combien de temps ? »

L’épilogue de toute cette histoire ? C’est que j’avais la mainmise complète sur Zara. Cette dernière devant mon départ, était triste, à la limite des larmes. Mais après avoir quasiment six bons mois au sein de ce sultanat, il me prenait l’envie d’aller voir ailleurs et surtout d’aller dénicher d’autres bons filons !

- « Ne t’inquiète pas. Je ne serai pas long. Et puis, on s’écrira, on se téléphonera. Tu auras constamment de mes nouvelles. Mais je reviendrai vite, promis. »

Sur le quai, le paquebot censé m’amener très loin d’ici se mit à siffler bruyamment. L’heure du départ était arrivée. Etant donné que nous étions en public, la veuve se retint de sauter à mon cou ; mais je fis l’effort de lui faire un baisemain avant de me redresser et de lui adresser un regard plein d’amour ou ce qui y ressemblait.

- « J’y vais. Hassan, prends bien soin de madame, s’il te plait. Et s’il y a un souci, n’hésite pas à me contacter par escargophone… »

Hassan, debout derrière sa maitresse, s’inclina sans répondre. Il était non seulement le gérant de ma boutique en absence, mais aussi le majordome de substitution. L’homme savait également pour mon hypnose. Si Zara venait à être instable, il lui suffirait de m’appeler pour que j’hypnotise la jeune femme à distance.

Cruel ? Je l’étais assurément.

- « A bientôt ! » Que leur avais-je dis en m’inclinant devant eux, avant de monter dans le bateau de croisière qui ne tarda point à s’en aller vers de nouveaux horizons.

L’occasion pour moi de concrétiser petit à petit ce que je désirais ardemment : un empire au sein de la pègre.
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