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[Quête] Le Coup de Grâce

[Quête] Le Coup de Grâce Meria-viking-signa3-copie

海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


À bord du Placide, la caravelle volée par les Louves de Givre, la discipline était toute relative. Les skjaldmös étaient connues pour leur caractère peu accueillant et se mêlaient rarement aux étrangers.  Le fait de les forcer à cohabiter avec des prisonniers, qui n'étaient pas tous très bien éduqués, était une façon assez dangereuse de jeter de l'huile sur le feu. Méria savait qu'elle prenait des risques, mais elle s'en fichait. Elle vivait un grand jour pour son histoire personnelle, et elle le savait. Toutes ces broutilles n'étaient que des détails sans importance. Malgré tout, Jeyne, sous les traits de Joe Biutag, était parfois obligée de rappeler tout ce beau monde à l'ordre. La prestance naturelle du corsaire suffisait la plupart du temps. Dans son coin, Méria avait les bras croisés contre sa poitrine. Avoir les traits d'un homme la mettait hors d'elle, mais elle savait que le déguisement était nécessaire. Malgré tout, quelle honte pour elle.

Fendant les flots, le navire dénotait des autres modèles du genre pour une raison bien simple: son pavillon. Au lieu d'arborer les couleurs de la Marine, la caravelle avait celle du très célèbre Greed. La chose n'était pas anodine, et même si Biutag était l'un des Sept, ce n'était pas normal. Cela expliqua pourquoi certains marins, sur la plage de Suna Land, s’étonnèrent d'assister à un tel spectacle. Alertée par la nouvelle, la colonelle Chouchou, gueularde en chef chargée de diriger la 438ème, se rendit au port. Très fréquenté, il accueillait nombre de visiteurs venus de toutes les blues. L'île était en effet un repaire pour ceux désireux de passer du bon temps. En cette belle journée, il faisait chaud et rien ne semblait pouvoir troubler le plaisir des touristes. La manœuvre d'approche du Placide se fit tout en douceur. À première vue, il n'y avait pas de danger. Seulement à première vue. Plus le navire approchait, plus son équipage était visible depuis la terre. Les soldats sur place ne manquèrent donc pas de constater que le personnel travaillant à bord ne portait pas l'uniforme. À la réalité, ils ressemblaient plus à des pirates qu'à des marins. Les poings posés contre ses hanches, Chouchou veillait au grain, prête à réagir en cas de besoin. Pourtant, étonnamment, les nouveaux venus ne semblaient pas hostiles. Une fois la manœuvre terminée et la coupée posée à terre, Méria, sous les traits d'un homme d'une quarantaine d'années à la barbe prononcée, descendit à terre. Elle aussi portait une cape ample aux couleurs du corsaire Greed.



« C'est quoi ces manigances ?

- Tu sais pas reconnaître la pavillon de Biutag ?

- Justement, si. C'est bien mon problème. La Marine peut mettre des navires à dispositions des corsaires, mais ils ne deviennent à aucun moment leur propriété. Vos couleurs sur une caravelle appartenant au GM ? Franchement, vous cherchez la merde les petits gars.

- Bah. T'as qu'à le dire au capitaine.

- J'y compte bien mon bonhomme ! »



Faisant alors une arrivée fracassante, à la fois théâtrale et synchronisée, Jeyne descendit la coupée d'un bond, se figeant juste devant la colonelle aux traits disgracieux. Cette dernière grimaça en constatant qu'elle était bien face au fameux pirate ayant renié les siens pour devenir corsaire.


« Bon sang, c'est pas conforme au protocole ! Tu vas me faire le plaisir de virer tes couleurs de là haut.

- Mes couleurs, c'est ça. MES couleurs, MON navire !

- T'as la boussole qui tourne plus rond ? C'est un bâtiment de la Marine, pas ton pédalo personnel.

- On t'a jamais parlé de moi ?

- Bien sûr que si.

- Je SUIS la cupidité incarnée. Tout ce que je veux, je l'ai, d'une manière ou d'une autre.

- Pas ce bateau.

- Et pourtant y'a déjà mon pavillon dessus. Étrange.

- Tu commences à sérieusement me courir sur le haricot mon gars ! Retire ça ou je te fous une trempe maison.

- Une perspective intéressante, mais non. Je suis là pour autre chose.

- Quoi ?

- Faire mes courses.

- J'ai une tronche d'épicière ?

- Pas forcément, mais aussi laide que l'inceste ça oui.

- Pardon ?!

- J'ai besoin d'hommes. Ou des femmes, des enfants, des vieux, je m'en tape, j'ai un trou dans mes effectifs. Enfin, je te passe les détails, me faudra une bonne cinquantaine de volontaires. Cent ce serait mieux mais j'aurai pas la place.

- Bon sang mais de quoi tu parles ?

- Une espèce de salope a foutu son nez dans mes affaires sur Shabondy. Qu'importe, MES affaires, pas les tiennes.

- Je pige que dalle, mais ça me plaît pas.

- Me faut de nouveaux esclaves, toi y'en a comprendre ou toi y'en a pas comprendre ?

- Moi y'en comprends que tu dérailles totalement. C'est une île sous le giron du Gouvernement Mondial, pas un bastion révolutionnaire ou une crypte pirate.

- Ouais, je sais. Un détail. De toute façon j'en ai besoin, alors on va pas épiloguer deux cent ans.

- Essaie.

- Essayer ? Je n'essaye pas, je réussis toujours.

- Soldats, en joue ! »



Pour seule réponse, le faux corsaire ricana. D'une manière à la fois désinvolte et particulièrement moqueuse, il leva les mains en l'air, donnant l'air de se rendre sans que personne n'y croit une seule seconde. Telle n'était cependant pas son intention. Voyant son geste depuis le navire, l'équipage comprit que c'était le signal. En seulement quelques secondes, les écoutilles qui cachaient les canons du pont s'ouvrirent. Effarés, les soldats à terre eurent à peine le temps de comprendre que le feu était déjà ouvert. Impassible, Jeyne, toujours sous les traits du corsaire, gardait les bras croisés pendant que Méria, dégainait son arme. D'un geste vif et précis, elle trancha net plusieurs marins avant de se tourner vers la colonelle.


« TRAHISON !!! »


Occupé par le pirate barbu, Chouchou fut bien incapable d'empêcher l'équipage de la caravelle de poser le pied à terre et de commencer à progresser au sein de l'île pendant que les canons continuaient de faire feu. Se joignant au mouvement, Greed prit la tête des hommes et femmes qui portaient ses couleurs et lança pour de bon l'attaque. Bien décidée à éradiquer d'entrée le principale menace du côté des défenseurs, elle ne laissa pas la colonelle respirer. Multipliant les assauts, elle la fit reculer avant de l'envoyer dans les airs d'un puissant uppercut. Chouchou effectua alors un vol plané de plusieurs bons mètres avant de s'écraser contre un stand qui vendait des pommes d'amour et de la barbe à papa. D'une manière particulièrement visuelle, les sucreries voletèrent dans toutes les directions. Quand la militaire se releva, le nez en sang, elle était couverte de rouge et de rose, ce qui ne manqua pas de faire rire le fameux pirate barbu.


« Encore plus ridicule, qui aurait pensé que c'était même possible.

- Ridicule ?! Approche, on va voir ça ! »



Furieuse, la colonelle hideuse se rua vers Méria. Certainement piquée au vif, elle se montra de suite plus combative. Ses coups étaient puissants et insistants, assez pour faire reculer la Peste. Subissant les assauts de plein fouet, Méria commença à cesser de tout encaisser pour privilégier l'esquive. Trop tard, elle vit que les phalanges de son adverse venaient de se noircir. Le coup que lui porta alors la militaire l'envoya littéralement au tapis. L'arcade sourcilière ouverte, la pirate avait le visage couvert de sang. Profitant de sa supériorité, Chouchou lui envoya tant de coup qu'elle faisait penser à une mitraillette. Forcée d'encaisser, la Louve se protégea avec le haki de l'armement. Formant autour de tout son corps une barrière impénétrable, elle fit face aux assauts de la colonelle. Elle-même protégée par le fluide, elle pouvait continuer de taper encore et encore. Cette espèce de morue semblait inépuisable. Avec une telle personne, il était impossible de rester trop passif. Malheureusement, Méria ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs afin de ne pas être reconnue. Jurant intérieurement, elle attrapa les bras de son vis à vis et se colla à elle. Reculant la tête, elle envoya ensuite son front s'écraser contre celui de Chouchou. Une fois, deux fois, trois fois. Elle tapa si fort qu'elle manqua presque de s’assommer toute seule. Malgré sa résistance, elle commença à défaillir. Soucieuse d'en finir, Méria s'écarta, tira son arme et la planta dans le corps de son adversaire. Sonnée et blessée, la colonelle s'écroula au sol.


« Putain, quelle saloperie celle là. »


Tournant, les talons, Méria arracha un morceau de sa chemise pour essayer d'essuyer le sang qui coulait abondamment de son visage. Sans véritable succès.


« Fait chier merde. »


La Peste détestait saigner. Elle n'aimait pas non plus avoir mal. Qu'une misérable abrutie comme elle ose la mutiler était tout bonnement inadmissible. Jetant un rapide regard derrière elle, la Peste hésita à aller l'achever. Haussant finalement les épaules, elle décida de rester fidèle au plan. Il était prévu de laisser quelques témoins pour raconter l'histoire. Après tout, il fallait bien que la Marine soit mise au courant du comportement odieux d'un de ses corsaire. Souriant à cette idée, la Louve avança en direction des cris. Pendant qu'elle s'occupait de Chouchou, l'équipage du faux Biutag avait déjà commencé à semer un véritable chaos. Plusieurs bâtiments étaient en feu, une quantité affolante de corps se trouvait déjà au sol et les combats faisaient rage. Tandis qu'elle courait, Méria tua net un soldat en lui explosant le crâne avec un crochet du droit renforcé au haki. S'arrêtant une seconde, elle lui piqua son sabre et un pistolet. Se remettant en marche, elle vida le chargeur de l'arme à feu et continua en tranchant dans le vif. Plus les minutes passaient, plus la situation devenait désespérée pour les forces de l'île. Rejoignant finalement Jeyne, la Peste s'occupa de la majeure partie des soldats encore assez vaillants pour se battre. Même s'ils étaient largement supérieurs en nombre, ils ne pouvaient rien face à la supernova. Pour ne rien arranger, la défaite de leur colonelle jouait fortement sur leur moral. La cruauté des assaillants était elle aussi perturbante pour ceux qui n'avaient pas l'habitude de la violence à l'état pur. Plus qu'un simple sac c'était un véritable massacre. Le but n'était pas de piller et voler pour le profit, mais bien de traumatiser le Gouvernement Mondial et le faire réagir injustement contre Greed.


« Ramenez ces sacs à merde à bord ! »


Faisant mouliner son épée, le faux Biutag hurla ses consignes à ses larbins avant de rire comme un dément. Se joignant à lui, Méria devait admettre qu'elle était vraiment bluffée par la performance de Jeyne. La jeune femme n'était pas comme elle. Les deux pirates étaient impitoyable, mais la bâtarde du Gila n'était ni sanguinaire ni cruelle. Elle faisait simplement tout pour arriver à ses fins, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle prenait plaisir à agir mal. En cela, Méria était bien différente. Quand on savait tout ça, il était assez amusant de voir comment elle se comportait maintenant qu'elle était dans les bottes du fameux Greed.


« On a ce qu'on voulait, on lève l'ancre boss ?

- Ok. Allumez moi un feu plus puissant que les flammes de l'enfer et on décolle !!! »



Hurlant à la manière d'un seul homme, tous les membres de l'équipage aux alentours levèrent leurs épées au ciel avant de commencer à redoubler de cruauté. Même en connaissant les méthodes habituelles de Méria, la situation présente était une véritable boucherie. Riant telle une démente, elle prenait bien plus de plaisir à sa massacre que tous les autres. Redoublant de zèle et d'énergie, elle ne cessa de faire grimper son petit compteur personnel du nombre de tués. Avec le temps, elle perdit le compte. Progressivement, et tout en se couvrant les uns les autres, les pirates commencèrent à retourner vers le port. Sur place, la Peste détruisit les défenses locales et les navires en état de les poursuivre plus tard. Alors qu'elle songeait à monter à bord, reçut un énorme choc à la tête qui l'envoya au tapis. Sonnée, la Louve se retourna difficile pour constater que Chouchou, non contente d'être toujours en état de combattre, venait de lui exploser une brique sur le crâne. Incapable de bouger ou parler, Méria accusait le coup. Ouvrant de grands yeux, elle était sur le point d'être achevée par la colonelle quand Jeyne décida de s'en mêler. Sans dire un mot, elle attaqua de côté. Faisant virevolter son épée, elle taillada plusieurs fois la militaire avant de lui enfoncer la pointe de sa lame en pleine gorge. Définitivement mise hors d'état de nuire, Chouchou tomba pour la dernière fois.


« Merde...

- Y'a d'autres pigeons pour remonter l'info.

- Humm... Ouais. Putain ça pique. »



Considérant que ce n'était pas dans l'esprit de son personnage, Jeyne ne vint pas en aide à sa capitaine. Fort heureusement, un des prisonniers libérés sur Tequila Wolf qui passait par là décida de se montrer plus sympathique. Aidant le pirate à barbu à se relever, il le guida ensuite pour monter sur le Placide. Toujours à terre, le faux corsaire blessa un sergent qui s'écroula au sol en se vidant de son sang. De loin, Méria comprit que c'était un témoin de plus laissé volontairement en vie. Avec un sourire amusé malgré la douleur, elle s'écroula. Son crâne était à vif et elle saignait toujours. Entre sa blessure à la tête et celle de son arcade, la jeune femme avait le visage totalement écarlate. Voyant sa capitaine, toujours sou les traits du barbu, en piteux état, une des skjaldmös décida finalement de venir lui prodiguer les premiers soins. Sans grande délicatesse, elle lui nettoya les plaies à l'alcool fort avant de les recoudre à la dure. La Peste grimaça et jura dans sa barbe, mais elle tint bon. Quand l'opération se termina, Jeyne remonta à bord et prit en main la manœuvre d'appareillage. Tandis que les canons du Placide continuaient de faire feu vers la terre, sa coque s'éloigna lentement du quai. En quelques minutes le navire s'éloigna du port. Aussi vite qu'ils étaient arrivés, les pirates prirent leur jambes à leur cou. Il était hors de question de laisser le temps à la Marine de se ressaisir et de contre-attaquer avec force. En bons forbans, les pilleurs préféraient donc naturellement la fuite.

Sur le pont, Jeyne haranguait les troupes à base de cris de victoire et de hurlement triomphants. Pendant que les prisonniers étaient emmenés dans les cales, plusieurs barils de rhum furent ouverts pour que l'équipage puisse célébrer la victoire. Dans son coin, Méria avait mal à la tête et la nausée. Pas d'alcool pour elle dans l'immédiat. Restant assise au sol, elle laissait son corps bouger au gré du roulis du navire. Une fois la fête bien entamée, Jeyne s'approcha avec un sourire qui lui montait jusqu'aux oreilles.



« Avec ça, je pense qu'on est bons.

- J'espère bien. Putain, je crois que j'ai une commotion, sans déconner.

- C'est pas sérieux ça, du nerf espèce de limace !

- Tout doux, sors un peu du rôle tu seras gentille.

- Jamais. »



Défiant quelques secondes sa capitaine du regard, le faux Biutag éclata ensuite de rire de manière gutturale. Pouffant du nez, Méria avoua qu'elle trouvait effectivement cela drôle. Se hissant sur ses jambes du mieux qu'elle le pouvait, elle prit ensuite la direction de sa chambre. Bien plus petite que celle de ses autres navires, elle avait au moins l'avantage d'être non partagée. S'allongeant de tout son long, la Peste continuant de grommeler des insultes à l'égard de la colonelle qui l'avait blessé. Malgré la réussite de l'opération, elle l'avait malgré tout sérieusement en travers de la gorge. Si tout se déroulait bien, à présent, le Gouvernement Mondial et la Marine allaient s'occuper de Greed sans que la Peste n'ait même à le croiser. Quand on y pensait, c'était quand même une sacré prouesse. Se laissant bercer par les mouvements du Placide, elle ferma les yeux et ne mit pas longtemps à s'endormir.




© ciitroon



Liberté, Liberté Chérie !
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