Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Conte pour enfants


Conte pour enfants

La construction d'une maison pour réunir morts-vivants et garnements.



" Il était une fois, loin, très loin d'ici, mais pas si loin que ça, une petite bourgade qui vivait en paix et qui ne souffrait d'aucun manque.
Cependant, une gentille famille ne pouvait pas profiter de la chance et du bonheur d'habiter là-bas : leur fils, un jeune garçon qui ressemblait à n'importe quel jeune garçon, passait son temps à embêter ses parents.

Il n'arrêtait pas de voler les jouets de ses camarades, de donner des coups de pieds aux poules du fermier, d'insulter les personnes âgées, de jeter des cailloux sur les étrangers, de tirer les cheveux des petites filles, de fourrer son doigt dans son nez en public, de sauter sur les lits, d'écrire sur les murs des maisons et d'appeler ses parents fatigués par leurs dures journées de travail à toutes heures de la nuit seulement pour les embêter et les empêcher de dormir.

C'était un vilain petit garçon qui se moquait des punitions que ses parents lui donnaient.

Il se moquait bien d'être privé de dessert puisqu'il descendait la nuit manger des gâteaux en cachette.

Mais, un soir, alors que sa pauvre maman avait été obligée de l'envoyer se coucher sans manger parce qu'il avait joué avec sa nourriture, donné des coups de pieds sous la table à sa sœur et refusé de goûter le délicieux choux farcis aux épinards soigneusement préparé avec amour, une ombre gigantesque et monstrueuse s'étira hors de dessous son lit...

... Et lui attrapa les pieds !

C'était le croque mitaine !

Le petite garçon cria tant qu'il put pour alerter ses parents mais ceux-là ne répondirent pas : trop de fois déjà ils s'étaient levés pour rien après l'avoir entendu hurler de la sorte.

Alors le croque mitaine commença par lui manger les orteils, puis les cuisses et enfin finit par lui manger la tête sans que personne ne vienne l'aider...

On n'entendit plus rien du mauvais petit garçon...

Le croque mitaine l'avait mangé tout cru et, au levé du jour, il ne resta aucune trace ni de lui ni du petit garnement.

On raconte depuis que le croque mitaine se promène dans toutes les chambres du monde entier à la recherche des enfants pas sages qui n'écouteraient pas leurs parents afin de pouvoir les dévorer à leur tour... "

***

Le bruit d'un vieux livre empoussiéré qui se referma mit fin à l'histoire que je venais de conter. Je léchai le bout de mes doigts pour éteindre la bougie qui m'aidait à lire malgré la pénombre ambiante.

- Troooooooop coooool ! S'enthousiasmait Rick, comme à son habitude.
- J'en veux une autre ! Quémandait Eduardo qui était un éternel insatisfait.
- Pour une fois, je suis d'accord avec Eduardo, les contes pour enfants sont géniaux ! Si même Claudius s'y mettait ...
- Ce sont surtout les récits d'horreur qui nous font vibrer ! Raconte nous en une autre ! Intervint Johny, qui n'était pas réputé pour être le plus sage de la bande.
- Mph mph phmmm mhhp ! Je ne comprenais toujours rien à ce que Tonio baragouinait, mais tout le monde semblait approuver.

Un soupir s'échappa de ma bouche. Si j'avais pensé que les morts-vivants étaient aussi fans des histoires pour faire peur aux enfants, je me serai abstenu pour cette fois ... Rangeant le grimoire usé dans mon manteau, je me levai et mis fin à leur demande collective.

- Tous les soirs c'est pareil les gars ... Vous connaissez très bien la règle : une histoire par jour ! Allez hop, au dodo, demain une grosse journée de travail nous attend ! Répétais-je en invitant mes compatriotes zombies à se coucher malgré leur réticence.

Il était vrai qu'en tant que zombie, ils n'avaient pas besoin de sommeil. Mais après les années passées à errer dans les caveaux de l'île, coupés de tout, Robina et moi, nous nous étions mis d'accord sur une sorte de programme de réinsertion sociale. Le but était de les rapprocher au maximum d'une vie normale pour qu'ils puissent s'adapter de nouveau à la société qui nous entourait.

Oui, car demain, une grosse journée nous attendait. Bien qu'ils ne ressentaient pas la fatigue, les travaux prévoyaient de réparer la grande roue ! Et je me devais d'assurer la concentration maximum de toute l'équipe de manoeuvre.
On avait pour projet la réhabilitation du parc des castors. Il permettrait ainsi d'héberger les zombies recueillis lors de notre découverte des sous-terrain de Mantle Shoma en premier temps et par la suite de créer un divertissement fiable et sécurisé pour tous les enfants orphelins de l'île, ceux comme Révi.

D'ailleurs, en parlant de Révi, c'était le plus silencieux de l'auditoire. Lui, qui d'habitude ne pouvait s'empêcher de bavarder, commençait à m'inquiéter.
Je le pris délicatement à parti pour m'assurer de son état.

- Tout va bien Révi ?
- Oui Grimmzack ... Me répondit timidement l'enfant. Z'est que l'hiztoire m'a fait un peu peur et ...
- Ne t'en fais pas Révi, toute cette histoire n'est que fictive. C'est un conte pour que les petits enfants comme toi soient sages. Le croque-mitaine n'existe pas, ce n'est qu'une légende !

Mes mots rassuraient mon acolyte du plus jeune âge. Sans plus tarder, j'ordonnai à Révi de rejoindre le village des enfants perdus avant que la nuit ne tombe. Bien que le garnement passait ses journées avec nous, et ce depuis mon arrivée sur l'île, ici n'était pas son foyer.

En le voyant partir, les émotions s'échauffaient en moi. Après tout, tout ce que je construisais ici, c'était pour réparer nos bêtises. Nos bêtises et celles des adultes qui nous précédaient. Ces enfants avaient eux aussi le droit au bonheur ... Et pour ça, rien de mieux qu'un parc flambant neuf !

Requinqué par cette idée, je me mis moi aussi au lit ! Après tout, comme je l'avais déjà assez répété ce soir, une grosse journée nous attendait demain !

[...]
`

Le temps était clément pour une journée de travail acharné. Le soleil tapait chaleureusement sur nos peaux quand les quelques nuages dans le ciel ne le recouvraient pas. Le chant des corbeaux harmonisait le spectacle tel une oeuvre d'art.

Le parc, depuis quelques jours, n'était plus vraiment étrangement calme et sordide. Avec l'activité des glaciers et des zombies réunis, il semblait renaitre de ses cendres. Tout le monde mettait coeur à l'ouvrage et participait à sa reconstruction. Les cadavres ambulants du tombeau de Shoma étaient de parfaits ouvriers ! Plus de la moitié d'entre eux avaient totalement perdus la boule à force d'errer dans les mêmes couloirs pendant des années, mais d'après Johny le fait de travailler et de se sentir utile leur faisait un bien fou !

Alors que je trimballais une poutre sur mon dos avec quelques acolytes zombies, je vis au loin le Docteur Kill mettre sa main à la pâte lui aussi. Je ne pouvais m'empêcher de saluer ce gros monsieur en haut-de-forme qui, à mon sens, était quelqu'un d'exceptionnel !
Je n'avais pas aperçu Dame Erwolf de la matinée, mais je savais au fond de moi qu'elle était dans les parages et, en tant que Silver 1, avait surement d'autres priorités à executer.

Alors que tout ce petit monde travaillait main dans la main, une voix résonna au milieu du chantier et du brouhaha ambiant.

- GRIMMZAAAAACKKKK !

Je pouvais la reconnaitre au milieu de tous. Révi courait de toutes ses forces dans ma direction.

- Z'est le croque-mitaine ! Il a enlevé des z'enfants dans la nuit !!!


Dernière édition par Grimmjack le Lun 18 Mar 2024 - 12:18, édité 1 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t25582-scarecrow-grimmjack
  • https://www.onepiece-requiem.net/t25574-grimmjack-le-chasseur-solitaire
Les zombis étaient des aides de camp fort pratiques, mais de piètres assistants médicaux. Déjà, ils effrayaient les enfants, mais en plus, ils leur état de décomposition avancée ne les rendait pas du tout hygiéniques ! De ce fait notre bon médecin n'eut d'autre choix que de les remercier. Ce qui était fort dommage car ces morts-vivants débordaient de bonne volonté et surtout que Hayden manquait de bras pour s'occuper d'autant de gamins qui manquaient cruellement de tout suivi médical depuis des années. La plupart des marmots souffraient de carences alimentaires du fait d'une alimentation tout sauf équilibrée. Trop de viande et de bonbons et pas assez de légumes pensa le gros bonhomme. Il allait falloir tout le talent culinaire de Mademoiselle Robina pour leur faire réapprécier les légumineuses. Et aussi toute sa pédagogie pour leur donner des recettes qu'ils puissent reproduire eux-mêmes quand les Glaciers seront partis. Et ces pensées minaient le praticien. En effet, qu'allait-il advenir de ces mioches une fois qu'ils auraient mis les voiles ? L'idéal serait de laisser quelqu'un derrière pour s'occuper d'eux, mais qui? Et puis, accepteraient-ils la protection d'un adulte à temps plein ? La situation semblait inextricable, d'autant plus qu'Hayden n'avait pas vraiment de temps pour rêvasser. Entre les bobos, les caries, et les malades, il ne savait plus trop où donner de la tête.

Et puis soudain, un cri. Il s'agissait du charmant petit Revi qui essayait de nous expliquer la situation. Avec son cheveu sur la langue et la panique, le minot zozotait encore plus qu'à son habitude.

« Des enfants ont disparu ? »

Il hocha la tête, la détresse se lisait sur son visage enfantin. Le docteur s'approcha alors de lui et de sa voix profonde, mais rassurante, il continua.

« Qui ? »

« Kévin et Elvira, m'sieur. » chouina le môme.

Sans perdre son sang froid, le praticien continua son "diagnostic".

« Tu peux nous mener à leur chambre ? »

Le petit homme hoqueta en regardant Grimmjack à coté de l'homme au ciré jaune, comme s'il cherchait son soutien. D'un signe de tête, le chasseur de primes lui signifia qu'il pouvait y aller. Les deux adultes, accompagnés de quelques enfants apeurés se mirent donc en marche vers là où dormaient habituellement les deux gamins. Après quelques minutes de marche, nous voilà donc dans le dortoir des minots. C'était un lieu assez spartiate qui tenait plus du squat que de la maison, mais ce n'était pas le moment de juger les conditions de vie de ces mioches. Immédiatement mon regard sur les lieux devient celui d'un médecin légiste. Et la première chose qui me marque c'est une empreinte de pas. Bien trop grosse pour appartenir à un enfant.

« Notre Croque-mitaines chausse du quarante deux. Qu'en dis-tu Grimm' ?»

    Conte pour enfants

    Les légendes n'existent pas, les monstres non plus. Enfin si, sauf les mort-vivants, sans doute les vampires, les dragons, les sirènes, les loups-garous ... Mais pas le croque-mitaine.


    - J'en dis que les monstres des contes n'existent pas. Par contre ... Je me grattais le crâne quelques instants, je n'étais pas un enquêteur expérimenté, mais la chasse aux primes m'avait donné assez d'expérience pour conclure ceci. Par contre les mers sont infestés de mauvaises personnes et il semblerait qu'un de ces types s'en prenne à ces enfants.

    Je pouvais parfois faire preuve d'une redoutable perspicacité. Et oui, je n'étais pas le plus grand chasseur d'East Blue pour rien.

    Bien que sous mes bandelettes mon apparence semblait sereine et calme, au fond de moi, je m'inquiétais. Mais je ne pouvais rien montrer aux mioches et encore moins a Révi. Nous, les adultes, on était là pour les protéger. Ce n'était pas un devoir, mais une responsabilité.

    Je fis un signe de la main à Hayden, il fallait qu'on parle entre nous à l'écart. Après avoir laissé les marmots dans le dortoir, je lui présentai mes déductions.

    - Il semblerait bien qu'on a affaire à un kidnappeur d'enfants. Il a bien préparé son coup, car cette île est remplie de gosses qui n'ont plus rien, et donc qui ne manqueraient à personne... C'est sans doute un pro, ils sont peut-être plusieurs et sûrement dangereux ... Nous devons faire gaffe. Mais notre priorité, c'est bien de le débusquer et de retrouver tous les marmots pris en captivités !

    Mon esprit s'échauffait. Certains hommes pouvaient être lâches, à tel point qu'ils s'en prenne à de pauvres gamins innocents. Cela me mettait en colère, mais dans ce genre de situation, je savais pertinemment qu'il fallait garder la tête froide.

    Mon regard, qui se détournait vers l'intérieur du dortoir, se posa sur Révi. Ce petit était brave et avait connu pas mal de galères dans sa vie. Il ferait sans aucun doute, en grandissant, un homme bon et généreux. Mais pour le moment, il devait profiter de sa jeunesse. Malheureusement, je n'avais qu'une seule idée en tête ...

    - J'ai peut-être un plan ... Mais Robina ne va pas aimer ... Alors on n'a pas le droit d'échouer.

    [...]

    Le soleil était couché depuis quelques heures déjà. Normalement, et vu la hauteur de la lune dans le ciel, Révi devait l'être aussi. Mais, équipé de tout un arsenal composé d'un bâton pointu, d'une casserole sur la tête et d'un couvercle de poubelle comme bouclier, le brave et téméraire enfant faisait la patrouille pour protéger ses congénères.

    Il rôda depuis quelque temps déjà autour de son dortoir et veillait à ce que rien ni personne ne s'en prenne à eux. Bien entendu, s'il était la maintenant, c'était avant tout pour arrêter ce légendaire Croque-Mitaine et récupérer ses camarades.

    Alors qu'il se déplaçait à l'extérieur, une étrange brume frappa les lieux. C'était assez inhabituel, car le climat de l'île n'était pas propice à ce genre de phénomène. Bientôt, cette brume devenait une vraie purée de pois, on y voyait que dalle ! Et, fatalement, le petit disparu dans l'épaisse brume blanchâtre.
    Mes sens et ceux d'Hayden s'alarmèrent, quelque chose de louche se produisait.

    - Zaaaarg ! Z'est le Croque-Mitaine, il est là !

    Son cri d'alerte sonnait pour nous le début de notre opération. On sortit à vive allure de notre cachette dans les buissons pour débusquer l'odieux criminel. Mais crotte de bique, cette brume était semblable à un placard blanc, c'était tellement dur de s'y repérer la dedans !
    À mesure ou j'entendais les cris de détresse du marmot et où je le sentais s'éloigner, je commençais à paniquer ! J'avais beau fouiller la zone, la perte de ma vue était beaucoup trop problématique pour définir clairement sa position !
    Bientôt, je perdis même la trace du docteur Kill. Et au fur et à mesure que le stress montait, je commençais à paniquer d'avoir impliqué mon pansu collègue dans ce plan bancal !

    Quelques longues minutes de recherches intensives plus tard et l'épais brouillard se dissipa naturellement. Ma visibilité revenait et la silhouette rondouillette de mon camarade apparut sous mes yeux. Lui aussi semblait paniquer, au moins autant que moi.
    Mais ce qui m'inquiétait le plus, c'était que notre embuscade venait de lamentablement échouer : Révi avait disparu.

    Il était maintenant en danger, et c'était ma faute. Heureusement qu'un grand et célèbre chasseur de primes tel que moi avait pensé à un plan B.

    - Docteur Kill, regardez ces traces. Et surtout ... Ces petits cailloux blancs.

    C'était l'astuce que j'avais trouvée. Je m'étais inspiré d'un autre conte pour enfants que j'avais lu a Révi et aux autres la semaine dernière.
    En effet, ces petits cailloux étaient disséminés un peu partout pour faire en sorte que malgré sa capture, on puisse suivre Révi à la trace.

    Mon regard croisa celui de mon confrère dodu. Nos ravisseurs avaient une centaine de mètres ou deux d'avance sur nous, il ne fallait pas perdre de temps !

    • https://www.onepiece-requiem.net/t25582-scarecrow-grimmjack
    • https://www.onepiece-requiem.net/t25574-grimmjack-le-chasseur-solitaire
    Vraiment, s'en prendre à des gamins. Quel genre de raclure s'abaisserait à pareille besogne réfléchissait le docteur Kill alors qu'il patientait avec Revi et Grimmjack. Et soudain, comme par magie, une brume apparut. Blanche et épaisse, le médecin qui n'était pas météorologue pourtant comprit de suite que ce phénomène était tout sauf naturel. En effet, le brouillard se déplaçait, et contre le sens du vent qui plus est. Cependant, malgré cette déduction, Hayden fut très vite désorienté. Il ne voyait ni la momie, ni l'enfant. L'idée d'embusquer le voleur d'enfant venait de partir en fumée, sans mauvais jeu de mots. Même sa perception du temps paraissait faussée : seulement quelques minutes s'étaient écoulées et pourtant, le bedonnant médecin avait l'impression d'avoir passé une bonne heure à chercher ses amis dans cette purée de pois.

    « Dieu soit loué, tu es là Grimmjack ! »

    L'homme aux bandelettes fit alors remarquer à celui de science les petits cailloux blancs.

    « C'est comme dans le conte ! »

    S'exclama alors le docteur. Qui opina du chef lorsque son compagnon lui suggéra de partir à la poursuite du ravisseur. Suivant la piste laissée par Revi, les deux hommes s'enfoncèrent dans les bois. Baignés par la clarté de l'astre lunaire, ces derniers s'imprégnaient d'une aura mystique et un peu inquiétante. Au fond de lui, le professionnel de santé était on ne peut plus ravi d'être accompagné d'un chasseur de primes aguerri comme Grimmjack. Après tout, le combat n'était vraiment pas son truc et si les choses venaient à tourner au vinaigre, il était sur de pouvoir compter sur le Bronze.

    Cependant, après de longues minutes de marche, force était de constater qu'ils n'avaient pas réussi à rattraper le ou les ravisseurs. Et la rivière de cailloux blancs était tarie. Ils fouillèrent dans la zone à la recherche d'indices, mais malheureusement leur affaire semblait mal engagée. C'est alors qu'au moment où le brave médecin allait proposer au chasseur de primes de jeter l'éponge que des voix se firent entendre. Ils étaient bien trop loin pour comprendre ce qu'il se disait, mais une chose était sûre à présent.

    Ils avaient trouvé les voleurs d'enfants !




      Conte pour enfants

      Le Croque-Croque-Mitaine, entrepreneur d'un bien vil business.



      Nous étions, le Docteur Kill et moi-même, en standby dans cette forêt. Je lui avais fait signe de ne plus dire un mot, les ravisseurs étaient proches, nous devions être discrets. Pour la sécurité des enfants en premier lieu, mais aussi pour échafauder un nouveau plan après l'échec lamentable du dernier ...

      Je tendis ma paume vers le ciel et me concentrai pour convoquer un esprit de celle-ci. Je ne maîtrisai pas tout à fait ces nouveaux pouvoirs, et si un de ces fantômes suicidaires apparaissait et explosait, cela compromettrait grandement notre position... Mais, que le ciel soit loué, s'en fut un à la mine joyeuse qui répondit à l'appel.
      Très vite, je le briefai et l'envoyai accomplir sa nouvelle mission : celle d'espionner les environs.

      Après de longues minutes d'attente, je le vis revenir. Hayden était tout aussi impatient que moi d'aller secourir ces pauvres marmots, mais il comprenait l'importance de l'information dans ce genre de situation et tentait de garder patience du mieux qu'il pouvait.

      - Horo horo horohoro horo. J'acquiesçai d'un signe de la tête. Horohoro horo. Le Docteur Kill n'en bittait un traitre mot. Horo horo horo.

      J'échappai contre mon gré un soupir et le fantôme disparut.

      - Tout laisse à croire que nos ravisseurs sont des pirates amarrés non loin.

      Quand il y avait des pirates dans les parages, ça n'avançait souvent rien de bon, encore moins sur la route de tous les périls ! J'étais plus ou moins habitué à ce genre de danger, mais qu'en était-il du docteur Kill ?!
      Il avait tout de même fait ses preuves dans les caveaux de Shoma et, de toute façon, j'allais avoir besoin de son aide pour sauver les gosses.

      - Ils entreposent les enfants dans leur cale comme de la simple marchandise, ces raclures ... Cette pensée me mettait hors de moi, mais j'essayai tant bien que mal de garder mon calme. Et ils sont une bonne cinquantaine, il faut qu'on trouve un plan ...

      Je me grattai le menton en faisant marcher mes quelques méninges à fond. Je n'avais - à ma connaissance - jamais été autant sérieux ! La sécurité des enfants et leur sauvetage étaient notre priorité. Nous ne savions pas quand ces forbans allaient reprendre la mer alors attendre Robina et la cavalerie n'était plus une option ! Non, l'idéal serait d'attirer leur attention pour nous laisser le champ libre ...

      - Mon cher Doc', je crois que j'ai une idée ! Mais elle repose essentiellement sur vous, êtes-vous prêt à l'entendre ?

      [...]

      Sorti de la pénombre des bois, éclairé par les rayons de la lune, j'apparaissais devant l'équipage de malfrats qui s'apprêtait à mettre les voiles. L'aura que je dégageais était terrifiante à leurs yeux et mon regard tranchait leur âme.

      - Messieurs, vous êtes en état d'arrestation ...

      Disais-je d'une voix cinglante à ces pourritures inhumaines, trop apeurées pour bouger.
      Ma licence de chasseur de primes était attachée bien en évidence sur mon veston. Il était primordial qu'ils comprennent que j'étais une menace pour eux, si mon arrivée théâtrale ne les avait pas encore persuadés ...

      - Bwehehe ! Qu'est c'qui compte faire, l'minable bronze ?!

      Conte pour enfants Bs7i
      Bob "Le Croque-Croque-Mitaine" Forbanks
      Capitaine de la W.W.C., unité Miroir

      - T'es loin des Blues, l'chasseur ! Ici, c'la cour des grands !

      Sa venue requinquait les pirates aux alentours. Il n'y avait plus de doute, c'était lui leur chef ! Et maintenant qu'il était la, je me devais de donner du grand spectacle ! Car la raison était simple : j'étais la diversion qui allait permettre à Hayden de s'infiltrer sur leur navire pour libérer les otages !

      - Oh, l'trouffion ! Interpella-t-il un de ses sbires. Dit à Babau d'garder la came. Les autres, bottez lui l'cul !

      Gloups. C'était qui, ce Babau ?! Et la came, c'étaient bien les gosses qu'il parlait ?! Raaaaagh ! J'espérais vraiment tous les attirer ici ! Il fallait croire que n'être qu'un minable bronze n'était pas un grade assez convainquant pour faire trembler les criminels ...

      Alors qu'une dizaine d'hommes armés de sabres s'élancèrent sur moi, j'étais obligé de faire une démonstration de ma puissance pour leur prouver que j'étais bien une menace. Saisissant fermement mon arme, je fauchai les assaillants d'une traite comme de vulgaires épis de maïs.
      Désarçonnés, les autres se stoppèrent dans leur lancée. Une dizaine d'entre eux avaient été tranchés d'un seul coup, cela avait de quoi les refroidir...

      - Je suis Mr. Scarecrow, le célèbre Chasseur de Primes d'East Blue ! Et vous ne semblez pas me prendre au sérieux ...

      Bondissant d'un coup, je réitérai ma technique tranchante sur une bonne partie des pirates présents, décimant ainsi la majorité de leur troupe en un temps record. Les autres, ceux qui étaient trop à l'écart pour encaisser le choc, prirent leurs jambes à leur cou et s'enfuirent dans la pénombre de la forêt en beuglant comme des vaches.
      La, en termes de diversion, j'étais pas mal.

      - Rah l'bordel ! Faut toujours qu'j'fasse tout tout seul ! Forbanks laissa apparaître d'un air menaçant le crochet vissé sur son poignet amputé. C'pas toi qui va m'retarder dans les affaires p'tit gars ! J'te l'dis !

      Techniques utilisées:
      • https://www.onepiece-requiem.net/t25582-scarecrow-grimmjack
      • https://www.onepiece-requiem.net/t25574-grimmjack-le-chasseur-solitaire
      Le plan reposait donc sur la capacité d'Hayden à libérer les enfants pendant que Grimmjack, lui, attirait l'attention de ces sales types. Fort heureusement, malgré son gabarit, le ventripotent médecin arriva sans mal à profiter de la diversion de son camarade et à contourner le gros des kidnappeurs. A pas de loup, le docteur Kill s'approchait donc des barques de ces trafiquants de marmots dans lesquelles il pouvait voir les enfant saucissonnés et bâillonnés. Révolté le professionnel de santé se précipita vers les prisonniers pour les libérer.

      « Qui va là ! » siffle une voix de crécelle.

      L'homme de science se figea alors. Selon le plan, il ne devait y avoir personne! Interdit, le médecin espérait en son for intérieur qu'en ne bougeant plus, il passerait inaperçu.

      « Je te vois, gros tas ! »

      Cette fois, il n'y avait plus de toute, il était grillé ! Lentement, le docteur se tourne vers l'origine du son. Un homme élégant se tenait là. A la lueur de la pleine lune, Hayden pouvait distinguer des traits déformés par rictus cruel, des cheveux gominés et coiffés en arrière, des bras bien plus longs que la normale, et avec deux coudes ! Et surtout, le plus important, un revolver dans chaque main !

      « C'est un physique assez unique que vous avez-là ! » s'exclame le docteur Kill.

      « Je suis de la tribu des longs bras, la paupiette ! »

      Hayden connaissait son poids et son corps : il ne pouvait ignorer qu'il était gros. Il en plaisantait même des fois. Cependant, le jeune roquet devant lui le rabaissait en permanence avec des sobriquets dégradants et ça commençait sérieusement à chauffer les oreilles de notre bon médecin dont le visage s'empourprait à vue d'œil.

      « Oh; j'ai vexé le gras-double ? Pas grave, tu vas mourir ici ! »

      Et Babau fit feu en direction d'Hayden!

        Conte pour enfants

        Il sort de la pénombre pour vous croquer tout cru.



        - J'vais t'montrer pourquoi ch'ui l'croque-mitaine mon grand ! Bwehehe !

        De son bras mécanique, une brume jaillit. Épaisse et opaque, c'était la même que nous avions rencontrée plus tôt dans la nuit, quand Révi et les autres furent sauvagement kidnappés. Je ne pouvais le laisser prendre l'avantage et fondis sur lui pour lui assener un coup de faux. Mais ce fut trop tard, la forme que j'évinçai se transforma en ombre. Le Croque-Croque-Mitaine venait de disparaître dans cette purée de pois.

        Et bientôt, j'étais totalement pris au piège. Le brouillard était tellement lourd qu'il ne ressemblait à mes yeux qu'à un placard gris. Je n'arrivais plus à distinguer ma droite de ma gauche ni le haut du bas. Seul de vagues ombres apparaissaient ici et là avant de s'évaporer dans la brume.

        Tous mes sens étaient en alerte, je guettai le moindre geste suspect et tendis l'oreille au mieux. Mais quand j'imaginais mon adversaire a un endroit et que je l'attaquais, ce n'était qu'une silhouette qui se brisa, fauchant seulement le vent. Cette sensation similaire à une bête traquée m'horripilait et me courbait les bandelettes. J'étais en très, très, très mauvaise posture. Si seulement Hayden s'en sortait mieux de son côté ... Cette pensée était la seule qui me rassurait, mais je savais que ce "Babau" l'attendait au tournant et que le danger le guettait ...

        Le crochet du forban qui se planta dans mon épaule me fit revenir à la réalité. Un cri de douleur s'échappa de ma gorge, mais le temps de réagir que ce lâche disparut aussi tôt.

        - Bwehehe ! T'en dis quoi, l'rigolo ?!

        Sa voix résonnait à travers l'épais brouillard. Il m'était impossible de clairement le distinguer et de ce fait, Forbanks avait clairement l'ascendant sur moi. Je me devais de réagir à ça ...

        - Vous êtes un lâche. Déjà que vous vous en prenez a des enfants, ensuite que vous vous cachez dans la brume ... Et votre honneur dans tout ça ?!
        - T'peux t'le foutre dans l'cul ton ...
        - Scythe ... RED MOON !

        D'une technique maîtrisée, je fis tournoyer ma faux entre les doigts à vive allure, créant ainsi une faible bourrasque de vent. Faible, mais assez pour dégager un peu de brume vers la position ou ce sournois criminel venait de me répondre. Puis, d'un puissant coup, je tranchai une énième fois dans le vent, découvrant avec stupeur que le son de sa voix sortait... D'un coquillage ?!!

        - Bwehehe ! T'es aussi débile que moche !

        De nouveau tombé dans son piège, il m'enfonça son crochet dans le dos. Cette fois-ci, c'est une gerbe de sang qui accompagnait le cri de douleur. Bordel ... Ce type était plus malin qu'il n'en paraissait ... Et surtout, plus sournois ...

        Puis, comme à son habitude, lui qui maîtrisait ce combat comme un danseur donnant le pas, il disparut derrière un écran de brume.
        Les coups qu'ils me portaient n'étaient pas assez puissants pour me mettre hors état de nuire ... Enfin, pas pour tout de suite. Je pris peur, si cet affront perdurait, j'allais très vite m'épuiser avant lui ... J'espérais seulement gagner un peu de temps pour que le docteur Kill puisse extraire les enfants de cet enfer ... Et que j'en survive... Oui, tant qu'à faire, autant repartir d'ici vivant ...

        Roh, et puis crotte ! Tant qu'à faire, si je n'arrive pas à distinguer la position de l'ennemi, alors autant attaquer toute la zone ! Et pour ça, j'avais justement de nouveaux pouvoirs tous frais que je voulais tester !

        - Je vous convoque, serviteurs de l'au-delà ! Criais-je en tendant les mains vers le ciel ... Mais rien ne se produisit. Euh ... Fantômes en colère ? Toujours rien... Vils esprits ? Nada.... Ectoplasmes fâchés ? Que dalle ... Angry Poltergeist ? Et la, stupéfaction.

        De mes mains jaillirent les petits esprits tant réclamés. D'une mine énervée et d'un couleur noirâtre, c'étaient eux que je cherchais à faire apparaître. Ils volèrent dans tous les sens s'éparpillant ainsi dans la brume.

        - Et maintenant ... EXPLOSION !

        Mais rien ne fut. Le silence total. Silence que coupa Forbanks qui, à priori, ne pouvait s'empêcher de rire.

        - BWEHEHEHEHE ! T'es trop naze en fait !

        Je ne pouvais pas le voir, mais juste l'entendre se moquer de moi me frustrait au plus au point.
        D'un rictus énervé, je décidai alors de tenter de nouvelles expériences. Je tapai mon poing contre la paume de ma main, toujours rien. Un applaudissement peut-être ? Non plus... Je testai alors mille et une mimique pour faire exploser ces bombes à retardement sans que rien ne se passe.
        Forbanks n'en pouvait plus de rire, jusqu'au moment fatidique.
        Ce moment fatidique ou, totalement désespéré, j'essayai une nouvelle approche. Le clap d'un claquement de doigts. Ce CLAP qui fit exploser la dizaine de fantômes des environs, balayant ainsi la zone ... Moi y compris ...

        BOOOUUUUMMM

        Une série d'ondes de choc se succéda, emportant avec son souffle tout le brouillard et les gens dedans. Il fallait avouer que, comme diversion, c'était pas mal ... Mais les attaques suicides, ce n'était pas vraiment mon truc...

        Sous le clair de lune, je me relevai péniblement. Tout ce remue-ménage m'avait drôlement retourné. Mais je tenais encore debout, comme Forbanks, malheureusement...

        - C'est qui l'est suicidaire l'rigolo ! C'pas sûr que toi comme moi pouvons encaisser une deuxième attaque comme ça, c'qu'on dirait qu'ta usé toutes tes cartes ! Bwehehehehe !

        Malgré son sale faciès et son corps abîmé par les explosions, il n'avait pas tort. Je n'avais plus d'idées pour m'en sortir s'il faisait réapparaître cette brume opaque. Et devinez quoi... Vous l'avez dans le mille, c'est ce qu'il fit.

        - C'l'heure d'en finir gamin !

        Il réactiva l'arme cachée dans son crochet reprenant ainsi le contrôle du terrain. Après tant d'effort pour dissiper ce brouillard, voilà qu'il balayait mon dernier espoir d'un simple geste ...

        Mais ce n'était pas tout, Forbanks se décida enfin à accélérer les choses. Sa silhouette se dessina dans l'écran de fumée, bien plus lisible que les ombres auparavant. Puis une seconde, une troisième et ce chiffre augmenta jusqu'à ce que je sois entouré de dix Croque-Croque-Mitaine ! Un véritable cauchemar !

        Tous fondirent sur moi. Je savais pertinemment que neuf d'entre eux étaient faux, qu'un seul était le vrai... Mais j'étais incapable de deviner lequel. Et s'en suivit une série abominable de pointe de crochet qui lacérait mon corps, encore et encore. Je n'avais aucun moyen de me défendre, tout ce que je tentais était vain ... Je me résignais lamentablement ... J'avais perdu ...
        Alors que mon corps s'agenouilla sous les blessures répétées, mon esprit divaguait ailleurs. J'espérais au plus profond de moi qu'Hayden avait réussi sa mission et avait sauvé les marmots de leur geôle. Mais un doute s'imposa. Et s'il était tombé lui aussi au combat ? Qu'allaient-ils advenir ? Vendus comme des esclaves ? Subir les pires sévices ? Perdre leur innocence en même temps que leur jeunesse ?!

        Non ... C'était impensable ... Ces enfants méritaient d'être sauvés, et je ne pouvais pas me sacrifier pour de l'espoir, il me fallait du concret !

        Je me relevai avec peine dans un calme absolu. Mes sens, ici, ne me servaient à rien, alors autant s'en abstenir. Non, je me devais de réveiller autre chose en moi ... Quelque chose qui me permettrait de voir même dans le noir ...

        Fermant les yeux, reprenant mon souffle, je vidai mon esprit et me concentrai sur une seule chose : la présence de mon ennemi. Et, dans le noir total, une flamme apparut. Je le sentais au plus profond de mon être, c'était lui, c'était le Croque-Mitaine ! Il fonçait sur moi, probablement pour m'achever d'un dernier coup sanglant !

        J'inspirai longuement et saisis fermement ma faux. Ma concentration était palpable et j'allais tout donner dans cette attaque qui serait la dernière. Quand ma respiration se bloqua et que la présence de l'odieux personnage fut à ma portée, j'effectuai ma dernière danse. Une attaque aussi tranchante qu'un scalpel. Une vitesse aussi rapide qu'un coup de tonnerre.

        - Scythe ... FULL MOON.

        Et quand je rouvris les yeux, je le vis devant moi. Le corps de Forbanks salement amoché, entaillé par ma lame jusqu'au sang, à deux doigts de tomber inconscient. Et avec son esprit qui échappait, la brume se diluait petit à petit, laissant apparaître les multiples coquillages sur le sol que le forban avait soigneusement installé. Je lâchai un soupir de soulagement. Il n'était pas mort, mais le combat était dorénavant terminer.
        Je m'assurai de le mettre définitivement hors d'état de nuire en l'embaumant avec mes bandages, prenant soin de faire un garrot sur la plaie béante qui se trouvait sur son torse.

        Le plus dur avait été fait, enfin, c'est ce que je m'imaginais. Il fallait que je retrouve au plus vite le Doc' pour m'assurer que tout se passait bien de son côté !
        Mais dès le premier pas, je tombai au sol. Les multiples entailles que j'avais supportées m'empêchaient de me déplacer librement, sans parler de la douleur ... Raaaargh. Je trouvais en moi les dernières forces nécessaires pour me relever et avançait vers le navire des pirates, avec beaucoup de peine et tout autant de souffrance.

        Techniques utilisées:
        • https://www.onepiece-requiem.net/t25582-scarecrow-grimmjack
        • https://www.onepiece-requiem.net/t25574-grimmjack-le-chasseur-solitaire
        Les coups de feu étaient partis. Et Hayden restait là, debout, impassible. Pourtant, sa veste jaune était trouée et du sang en dégoulinait. Mais le médecin était encore debout.

        « Pourquoi t'es pas crevé, le bibendum ! » vocifère Babau.

        La raison peut surprendre mais c'est principalement parce qu'Hayden est un bon médecin ! En effet, grâce au médic kempo, le docteur pouvait amplifier les effets de ses coups sur ses adversaires. Mais ça, c'est l'utilisation classique et offensive de la capacité. Mais il existe un moyen de se servir de cet art martial de façon défensive. La subtilité résidait dans le fait de réussir à choisir où les coups de son adversaire allaient porter pour en minimiser les dégâts. Mais même ça n'expliquait pas tout. Il y avait en plus une astuce qui rendait cette prouesse unique et qui la réservait presque exclusivement au bon vivant qu'était le docteur Kill.

        Il était gros. Et cette couche épaisse d'adipocytes était comme une armure de gras qui, combiné à ses connaissances en anatomie lui permettaient d'éviter que des organes vitaux ou moteurs ne soient touchés. Babau, lui n'en croyait pas ses yeux et déjà, il remettait le brave médecin en joue ! Mais Hayden savait pertinemment qu'il ne pourrait encaisser ainsi longtemps les tirs du long-bras sans mettre sa santé en danger. Il lui fallait agir et vite, alors, le praticien prit les devants et il sortit une une bouteille de poison qu'il avala aussi sec avant de la recracher sur son adversaire sous forme de brouillard toxique. C'était le Kanpo Doku Kiri ! Profitant du couvert de la brume, le médecin s'approcha de son adversaire et fit fi de son serment d'Hippocrate pour asséner un puissant coup de parapluie au pirate.

        L'espace d'un instant, il crut avoir ainsi remporté la victoire. Le malfaiteur avait lâché ses armes sous l'effet du choc et de la surprise, et bascula en arrière. Mais, il eut comme un sursaut d'orgueil et se redressa brusquement. Ivre de rage, les yeux exorbités, Babau se rua sur l'homme au ciré jaune et fit pleuvoir sur lui ses poings. Hayden, lui, ne s'était jamais véritablement battu. Il ne savait comment faire face à un tel déchaînement de violence. Maladroitement, il essayait de parer les coups, mais les deux coudes à chaque bras rendaient les attaques de l'esclavagiste imprévisibles. Déboussolé, le docteur reculait et encaissait mal. Très vite, il comprit que cette situation ne pouvait durer, à ce rythme, s'il ne faisait rien, il allait se faire battre à mort. Et même si, l'espace d'un instant, l'idée de retrouver Eden sa fiancée décédée lui caressa l'esprit. Il trouva néanmoins la force de réagir et de faire quelque chose de totalement inattendu. Il ouvrit son parapluie ! Surpris, Babau marque un temps d'arrêt, ce fut suffisant pour qu'Hayden tourne sur lui-même à grande vitesse tout en libérant un de ses nombreux mélanges de médicaments créant une tornade qui envoie tout voler son adversaire dans les airs !

        « Kanpo Kenpo : Gedokusan ! »

        Après un long vol plané, le long bras retomba lourdement sur la plage. Pas peu fier de lui, le médecin pensait avoir enfin gagné, mais il n'en était rien ! Le pirate avait la peau dure et se relevait péniblement. Heureusement, le mélange de médicaments l'avait ensuqué et Hayden le laissa pas le temps à son adversaire de reprendre ses esprits : d'un puissant crochet du droit, le ventripotent docteur anesthésia son ennemi.

        Victoire ! Enfin ! Pas peu fier de lui, le docteur Kill se précipita ensuite pour libérer les enfants. Les marmots étaient plus que reconnaissants, cependant, la présence de la brume les terrorisait. Hayden aurait pu jurer qu'elle n'était pas là tout à l'heure. Très vite, il vérifia la bonne santé des gamins, et essayait tant bien que mal de les rassurer. Mais cette purée de pois et les bruits qui en sortaient n'étaient pas pour les rassurer. Heureusement, elle finit par se dissiper et révéler un Grimmjack victorieux, mais en sale état. Immédiatement, le docteur se précipita à son chevet.

        « Tu t'es bien battu, l'ami ! A présent, laisse-moi m'occuper de toi. »

        Sourd à sa propre douleur, Hayden prit alors la momie sur ses épaules et la ramena au parc d'attractions.

          Conte pour enfants

          Au final, les contes de fées, c'est que pour les mioches.


          Je me réveillais avec une profonde migraine. Il fallait dire que le bruit incessant des zombies en train de travailler dans le chantier n'y était pas pour rien. Et puis sans doute le combat effréné que j'avais vécu auparavant ...

          Un peu déboussolé, je me mis à regarder les alentours. J'étais dans une cabane à l'écart des dortoirs pour me reposer et Dame Robina se tenait à mon chevet.

          - La belle au bois dormant se réveille enfin. Bien dormi princesse ? Disait-elle d'un ton moqueur mais bienveillant.
          - J'ai ... J'ai dormi combien de temps ? Répondis-je encore un peu à l'ouest.
          - Pas plus de vingt-quatre heures, rassure toi... C'est notre bon Docteur Kill qui a pansé et soigné tes blessures.

          Hayden se trouvait au fond de la pièce et tendait son pouce en souriant. Je fus tout d'un coup soulagé. Tous mes doutes et mes craintes venaient de s'envoler. S'il était présent avec moi ici, c'était que notre mission de sauvetage était un franc succès. Et surtout, que les enfants avaient retrouvé leur liberté et évité le pire ...

          Cependant, une peur s'éveilla en moi. Si c'était bel et bien le docteur Kill qui m'avait soigné, alors il avait vu ce qu'aucun autre homme depuis une décennie ne pouvait voir : la douloureuse maladie qui rongeait ma peau. Je me sentis instinctivement gêné, allez savoir pourquoi ... Avant que Dame Robina ne reprenne la parole et coupe court ma psychose.

          - L'homme que tu as arrêté est un pirate primé a 70.000.000 de berrys. C'est une belle prise camarade ! Accompagnant ses dires d'un ton enjoué et d'un applaudissement succinct. Son bras droit, celui qu'a combattu le Docteur Kill, lui l'était à 7.500.000. Ils sont enfermés en attendant qu'un navire de la Baroque Works vienne les transférer.

          Soixante-dix-millions ??!! Et bien, je n'avais encore jamais capturé une prime si grosse !! Bon, il fallait avouer que c'était seulement ma deuxième prise dans toute ma carrière ... Mais tout de même, je m'imaginais déjà en train de nager dans une piscine remplie de liasses de billets avec cette somme !

          - Ils travaillent pour une organisation nommée "Wold Wild Company" et font dans la traite d'esclaves. C'est un groupe mystérieux qui sévit depuis des années et bien que plusieurs membres ont été arrêtés, il semblerait que celui qui tire les ficelles tout en haut ai toujours un coup d'avan...
          - GRIMMMMMMZZZAAAAAAACCCCKKKKK !!!!

          Une interruption plus qu'intempestive coupa net les dires de Robina. C'était ce jeune et dynamique Révi qui s'empressa de foncer sur moi et de me faire un gros câlin d'amour, malgré les quelques gémissements de douleur que je pus avoir.

          - Ze zuis trop content que t'ailles bien Grimmzack !!!!! Ze t'es vu combattre t'étais trop clazze ! Et puis z'avais trop peur, et puis ce gros monzieur est venu, et puis ...

          Il n'y avait aucun doute : ce marmot était en pleine forme. Fidèle à lui-même, il parla sans s'arrêter à tel point qu'il n'en respira pas. J'eus presque cru qu'il allait s'étouffer pardis ! Ce qui me fit doucement rire d'ailleurs !
          Je croisai un regard complice avec Robina et Hayden avant que ceux-ci ne décident de quitter la pièce pour nous laisser tranquilles. Enfin tranquille, avec un gosse qui hurle dans vos oreilles, ce n'était peut-être pas le terme le plus approprié ...

          • https://www.onepiece-requiem.net/t25582-scarecrow-grimmjack
          • https://www.onepiece-requiem.net/t25574-grimmjack-le-chasseur-solitaire