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[Flashback]Sur place où à emporter ?[Ft. Robina Erwolf]

La seconde bataille de Marine Ford était maintenant terminée, et les cicatrices qu’elle avait laissé prendraient certainement beaucoup de temps à guérir… La Marine du gouvernement mondial avait prit un sacré coup, autant dans son orgueil que dans sa stature et au final, cet événement avait eu exactement le résultat auquel on avait pu s’attendre : un désastre total !
Mais le pire pour le jeune Timothée, c’était ce spectacle de la mort… Que ce soit dans les gradins, sur l’estrade ou sur la place, partout les traces du massacre se faisaient voir. Les corps et les morceaux de gens les plus gros avaient déjà été évacués, mais l’odeur rance du sang séché mélangé à la poudre envahissait toujours l’atmosphère… On s’y faisait au bout d’un moment,mais impossible de véritablement l’oublier…

Un peu partout, Marines et civils réquisitionnés parmis les survivants s’activaient à nettoyer l’endroit dans un silence de mort. Les mâchoires étaient serrées, les yeux perdaient leurs regards dans le vide et tout le monde travaillait mécaniquement : ici à balayer les gravats, là à passer la serpillère où des gens étaient morts par dizaines. Ce silence contrastait fortement avec le vacarme et les évènements atroces qui s’étaient déroulés ici, et Timothée lui même voyait parfois son regard se perdre dans l’inconnu par moments, quand il repensait aux choses qu’il avait vu.

- He Tim, surveille mieux ta viande, elle va brûler.
Sortit de ses pensées par le chef cuisinier de Shoga, Timothée ôta de suite le morceau de steak hâché maintenant bien cuit du grill… Il le donnerait à quelqu’un qui aimait sa viande ainsi.
Devant le nombre de personnes abandonnées, soit incapables de partir, soir mobilisées pour nettoyer les lieux, le Vice-Amiral Shoga avait demandé à son équipe des fourneaux de faire à manger pour le maximum de gens possible, quitte à taper dans les réserves du kitsune. Fort de son expérience en street food, le garçon avait mobilisé la brigade pour proposer à tous son plat phare : le fameux Cheeseburger frites. Ca n’avait l’air de rien comme ça, mais le garçon avait perfectionné sa technique de burger-flipper pour servir les meilleurs hamburgers de toutes les Blues et de Grand Line (enfin du moins, c’est ce qu’il revendiquait…). Lui et toute la brigade s’étaient levés aux aurores pour préparer les pains Buns, découper les frites, faire le ketchup maison et hacher la viande de bœuf avant de l'assaisonner de quelques épices simples mais efficaces. Plusieurs de ses hommes derrière lui s’occupaient de donner une parfaite cuisson aux frites tandis que Timothée s’occupait de la viande et de l'assemblage.
C’était un rythme soutenu, mais à chaque nouveau hamburger réalisé, voir les étoiles dans les yeux de ces réfugiés n’ayant rien mangé de toute la journée et entendre leurs couinements de bonheur alors qu’ils dévoraient son oeuvre était toute l’énergie qu’il lui fallait pour avancer à fond la caisse. l’odeur de sa cuisine, simple mais appétissante, cachait un peu celle de la mort qui avait prit possession de ces lieux et la queue des gens souhaitant déguster un de ses hamburgers ne cessait d’augmenter… Timothée soupira… Ils risquaient d’être là longtemps lui et la brigade… Mais au moins le travail en valait la chandelle !
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Robina s’était réveillée de son état léthargique après la bataille qui venait d’être perdue. Elle ne pouvait pas aider à la reconstruction, elle n’était pas maçonne, ou bien charpentière. Toutefois, elle pouvait remplir les estomacs. Elle se rapprocha de l’endroit où elle avait combattu le kraken commandé par Red. Ici, plusieurs tentacules qu’elle avait tranchés se trouvaient sur le sol. Billy Mulet l’avait suivie, elle était sa supérieure et n’était pas en grande forme après les derniers évènements.

— Je pense que cela devrait faire l’affaire. Elle posa sa main sur un énorme appendice de la créature marine. Billy, nous allons en prendre un ou deux.

— Oui, bien sûr, capitaine. Loin d’être sûr de lui, l’armurier regarda sa commandante sans comprendre. Je vous les fais amener où ?

— Amener ? La jeune femme attrapa une extrémité d’un tentacule de vingt mètres de long et commença à le traîner sur le sol. Nous allons le faire nous-même. Je ne pense pas que la marine va nous aider. Prenez celui-là de votre côté. Elle pointa un appendice bien plus petit. Avec ça, nous devrions en avoir assez.

— À vos ordres ! Le caddie de la cuisinière transpira à l’idée de porter quelque chose d’aussi énorme, mais il serra les dents en s'emparant de la chose.

Pour une meilleure prise en main, la Sanderrienne planta deux meitous dans ce qu’il restait de la bête. Elle traîna l’extrémité jusqu’à son stand de barbecue qu’elle avait tenu avant l’attaque. La viande n’était plus bonne à rien avec les mouches et celles qui avaient brûlé. Ici, elle mit en place une marmite géante pour faire cuire les deux tentacules qu’elle plongea à l’intérieur.

Alors qu’elle attendait et rangeait ce qui ne lui servait pas, elle put voir une petite file de gens plus loin. Elle se rapprocha, curieuse. Présentement, une brigade entière s’occupait de faire à manger pour chacun. Des frites, des hamburgers, quelque chose de simple qui remplissait l’estomac de tous. Ne voulant pas faire d’esclandre, la chasseresse de primes s'arma de patience, comme tout le monde. Rapide, la queue se réduisait à une vitesse folle, le rythme était soutenu et la capitaine des Glaciers fut impressionnée de découvrir que les hommes allaient aussi promptement.

— Remarquable. La jeune femme aux longs cheveux blancs se parlait à elle-même. Je me demande qui est le chef…

Elle se mit sur la pointe des pieds pour examiner la situation. Tout le monde s’affairait et bien que cela soit surprenant : un garçon dans l’adolescence semblait être celui qui donnait la cadence. Il fournissait les commandes aux clients et faisait les dernières étapes du plat. Étonnée, Robina se tapota les lèvres avec les doigts. Lui aussi était un mordu de cuisine comme elle ? Possible, elle ne devait pas être la seule dans l’Univers. Ce qui l’interloquait néanmoins, étaient les hommes qui écoutaient un enfant. Il devait être sacrément doué.

Alors que c’était son tour, elle demanda son plat, deux cheeseburgers frites. À peine passée, on lui imposa de se mettre sur le côté pour attendre sa viande. L’adolescent travaillait vite et bien, elle ne pouvait pas lui enlever cela. Elle le scruta et tandis qu’il lui donnait sa nourriture, elle croisa son regard.

— Merci. Elle hocha de la tête pour appuyer son mot, avec l’activité autour, elle ne savait pas s’il l’avait entendu. Vous êtes le chef ici ? Vous semblez jeune pour gérer une brigade entière, félicitations ! Elle se tourna vers son stand où Billy l’attendait en l'observant. Je ne vous embêter pas plus longtemps, nous discuterons après le coup de feu, j’ai des dizaines de questions pour vous.

Elle lui fit un clin d’œil avant de disparaître vers son coin cuisine. Elle mit les deux plats de côté. Billy se jeta dessus, il dévora en quelques bouchées le cheeseburger et les frites, ne laissant que celui de sa capitaine.

— Billy ! Allez me chercher de quoi relancer les flammes ! Elle farfouilla dans son sac pour installer de quoi travailler.

Son idée était simple, elle avait du kraken et la place pour le bouillir. Des takoyakis feraient très bien l’affaire et seraient dans le ton avec le hamburger de son voisin. Elle réquisitionna toutes les machines dans les environs pour récupérer les plaques de cuisson. Elle les cuisinerait avec le feu de bois qu’elle était en train de relancer. Autant oublier cette défaite avec de la bonne nourriture.
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Accaparé par la cuisson de ses steaks, Timothée avait quelque peu négligé les actions de ses commis qui ne s’étaient hélas pas privés de prendre certains raccourcis… En fait, c’est au moment où la dame aux cheveux blancs lui demanda une cuisson particulière que Timothée se souvînt qu’il ne faisait pas de la bouffe, mais de la cuisine.
Passé un petit moment de freeze de la part du garçon (elle était la première de la journée à lui demander ça !), il leva ses yeux pour lui adresser un sourire amusé.

- Pas de problème, j’vous fais ça !
Par contre, alors qu’il se retournait pour mettre deux nouveaux steaks sur le grill et gérer leur cuisson séparément, il perdit son sourire rien qu’en jetant un œil sur les frites qui se trouvaient dans le caisson chauffant. Après s’être excusé auprès de sa cliente, le petit blondinet alla engueuler comme un poisson pourri le Marines qui se trouvait aux frites et lui intima l’ordre de refaire la seconde cuisson des bâtonnets présents dans son bac. Bien entendu, l’homme tenta de se justifier à base de “pas assez de temps” et “trop de monde”, mais rien n’y fit pour le petit Tim qui refusait de rogner sur la qualité sous prétexte qu’il y avait beaucoup de monde, et encore moins sous le prétexte qu’il avait déjà entendu que les réfugiés n’allaient pas faire la fine bouche…

A défaut d’être agréable pour les oreilles, cette intervention d’un gosse haut comme trois pommes en train de remonter les bretelles à un Marine qui faisait deux fois sa taille réussit à redonner le sourire à certains des réfugiés dans la file qui s’amusaient bien de la situation. C’est donc avec un léger retard que Robina pû reçevoir ses frites (cuites à coeur ET dorées) ainsi que ses cheeseburgers à la viande bien cuite comme elle l’avait demandée !

Le service continua et même si la file diminuait, Timothée commençait à s’inquiéter qu’il n’y aie pas assez de marchandise pour tout le monde… mais c’était sans compter l’aide impromptue de la dame qu’il avait servie plus tôt !

En effet, cette dernière commença à lui piquer des clients alors même qu’ils arrivaient à court de patates et de pains, et lorsque le dernier des locaux plus intéressé par un burger frites que par un takoyaki quitta la file, il restait à peine de quoi servir une demi-douzaine de personnes !
Ayant agit ici comme chef de partie (alors qu’en temps normal il n’était que second), Timothée remercia les hommes de Shoga et les autorisa à prendre leurs quartiers (même si en théorie, un civil comme lui n’avait aucun ordre à leur donner, il avait tout de même réussi à leur imposer le respect à force de leur prouver qu’il était bien meilleur que la plupart d’entre eux).

Contrairement à Robina cependant, le jeune Timothée ne fit pas la queue devant son atelier Takoyaki et se rendit directement à côté d’elle, les mains dans les poches et un grand sourire sur le visage.

- Hey ! On dirait qu’il y a encore beaucoup de gens affamés… Ça vous dirait que je vous file un coup de main ?
Au delà de la simple envie de continuer d’aider, Timothée était curieux… Qui était donc cette demoiselle qui venait de faire fondre la file d’attente de ses clients comme neige au soleil ? Et surtout… Quel genre de cuisinière était-elle ? Entre cuistots, on pouvait savoir beaucoup de choses les uns les autres simplement en analysant les cuisines respectives… C’était ce qu’allait faire Timothée ! En plus de lui filer un coup de main, bien entendu… Et d’en prendre de la graine, aussi…
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