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Salamandre, révèle moi tout tes secrets [PV : Violet et Lucy]

Salamandre, révèle moi tout tes secrets

Cela faisait près de deux semaines que l’incident de Marineford avait eu lieu. Nous en étions miraculeusement ressortie indemne. Ce ne fut pas le cas de beaucoup de soldats et de pirates. Considérablement affectée, cela dit, par tant de manifestation de puissance et de cruauté. Pour une « nouvelle tête » comme nous, qui n’avait pas non plus l’habitude de côtoyer les plus grands, cela reflétait toujours un spectacle des plus hallucinant.

Alors que Lucy était retournée près de ses parents, nous avions remontré Grand Line pour revenir ici, sur Koneashima. En chemin, nous avions également fait halte sur Bulgemore, bastion séculaire d’un immense nom de la scientifique, le premier Vegapunk. Sur place nous avions fait la rencontre d’une jeune femme atypique et intéressante, Heliamphora. Nous lui avons un peu appris à se battre, une telle fleur ne devait pas rester inoffensive et sans défense.

Mais pour l’heure, nous étions de retour sur notre terre d’accueil, Koneashima et son Académie. Il y avait belle lurette que nous avions réalisé des expériences concrètes. La création de ce bateau ne comptant pas vraiment. Ainsi, nous avions pris un moment pour réfléchir à des essais. En chemin, nous avions pensé à la salamandre que nous avions capturée quelque temps plus tôt.

Nous voulions rester éthique dans notre approche. C’était notre seule condition. Il y avait quand même plein d’application possible à tirer de cette créature mythique et merveilleuse. Nous étions impatiente de découvrir lesquelles. Nous avions ordonné à notre seconde de nous retrouver dans la journée, au pire le lendemain.

Il y avait aussi une affaire urgente qui demandait notre attention. Un appel Den Den nous avait averti qu’une jeune marine, Violet Everfiled, avait requis un entretien dans l’espoir de nous rejoindre. Cela promettait d’être intéressant. D’autant que nous avions eu de bons échos sur ses compétences.

Nous devions faire notre rapport à la Commandante Popov dans la journée vis-à-vis de notre mission à Marineford. Après tout, il s’agissait d’une punition. Et donc, ce fut la première chose que nous fîmes. Notre histoire la laissa perplexe, la fuite d’un Dragon Céleste, Olek qui s’en était tiré dans un sale état. Tout ça ne s’était pas passé de la meilleure des façons.

Mais sachant qu’il y avait Red et d’autres gros bonnets, cela ne pouvait pas se dérouler différemment. Elle hocha la tête, nous renvoya à nos affaires tout en nous disant qu’elle était heureuse de nous revoir en vie encore une fois. Nous lui rappelâmes que nous avions demandé à examiner la créature aussi pour effectuer des analyses et elle acquiesça avant de nous congédier.

Naoko faisait visiter l’île à Ruby, lui montrait les lieux d’importance et, si elle le voulait, lui donnait une chambre à l’Académie. Tric s’était attardé sur le bateau, souhaitant finir quelque travail substantiel pour lui et les hommes ripaillaient comme bon leur semblaient.

Ainsi, nous avons pris place dans le hall d’entrée, lisant avec attention le dossier de cette Violet Everfield, attendant qu’elle arrive pour l’entretien. Qu’allait-elle nous réserver comme surprise ?

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Oh dear, who are you again ?
Salamandre, révèle moi tout tes secrets

Pluie désastreuse, expérience diluvienne. Un résumé de ma dernière journée de travail, agaçante, agacée, le G6 se faisait de plus en plus étroit. Vivre sur une terre constante, aux sempiternels humeurs des livres qui ne se dépoussièrent plus vraiment, faute de renouvellement des bibliothèques, aux fréquents manque de budget qui laisse mon inspiration diminuer aux fils des semaines, chaque nouvel échec est de moins en moins supportable.

Échouer… Échouer, c’est le propre de la recherche. Nombre d’expériences ratées ont crée les plus grandes inventions de ce monde. Mais échouer avec trois bouts de ficelle, hormis un nœud marin, ça ne risque pas d’apporter quoi que se soit à qui que se soit. C’est à se demander pourquoi les meilleurs sont les premiers à partir, comme si mettre de l’eau douce avec de l’eau de mer dans une éprouvette pour en résulter d’une eau « un petit peu salée » n’était pas quelque chose d’assez enivrant.

Je gloussais seule, face à mes propres songes, mon rictus déformant mes traits, tirée à quatre épingles, maquillage trop sophistiqués, cheveux trop bien coiffés, j’avais l’habitude des entretiens. Probablement à force de harceler mes supérieurs locaux pour tenter d’obtenir des financements, la plupart du temps sans succès.

Heureusement que je suis en civile aujourd’hui, songeais-je en laissant glisser mes lunettes de soleil sur mon nez en observant les premiers rayons de soleil de la journée pointer leur nez au travers du hublot, rajustant mes bas et mes bottes en tapotant des pieds au sol du planché mal vieillis. Les bleus manquent tellement de budget… J’ai presque peur de soulever une latte pour découvrir une armée de mites en train de grignoter ce pauvre rafiot.

Un soupir. Une touche de parfum, discrète, assez banal pour ne pas être de trop avec ce chemisier blanc de plutôt bonne facture, donnant sur un short taille haute qui, du fait de sa coupe serrée et de la qualité des coutures parvenait tout de même à réussir à fait habillé, bien qu’il donnait un peu l’effet chic et choc à qui a vécu en terre anoblie.

Une dernière vérification, je montais sur le pont, rejoignant l’équipage pour le petit déjeuner, pour prendre les informations sur Koneashima, me contentant d’acquiescer poliment entre deux gorgées de café. Le temps d’une partie d’échec pour passer le temps, que nous pouvions déjà entrevoir le port fortifié, cachant le ciel de mes doigts, en plus de mes lunettes, pour essayer de détailler la baie volcanique, m’impressionnant de l’architecture. Il n’y a pas à dire, les humanoïdes sont des créatures fascinantes dès qu’il s’agit de créer.

Regard félin, alerte, émerveillée par ce qui m’entourait bien que mon enthousiasme était largement masqué par les verres fumés, j’aurais presque souhaité avoir de quoi prendre des notes s’il n’aurait pas été là une vulgarité sans pareille. De l’extérieur, malgré les prouesses de restauration, il était assez aisé de repérer les marques de l’attaque de 1628. Une grimace, à peine masquée venait habiller mon minois emprunt aux tristesses des lois de la nature. Détruire, détruire, c’est encore plus facile que créer.

Nous passions finalement les portes du hall principal, mes accompagnateurs secouant la tête, de gauche à droite, alors que je laissais mes gants écarlates effleurer les branches de mes lunettes pour les laisser remonter sur mon crâne, soulagée par une lumière bien mieux filtrée et moins brute, révélant mes iris sans pupille, avant qu’on ne m’indique une direction, avançant d’un pas assuré, le menton droit, ni trop haut, ni trop bas, me délaissant de mon escorte pour m’annoncer, m’introduisant d’une courbette respectueuse, ma main droite glissant le long de mon ventre pour accompagner mon geste.

« Violet Everfield, Ingénieure Principale du G-6, je suis la personne qui a demandé à vous rencontrer. »

Emis-je d’une voix assurée, sans pour autant être ferme, en me redressant pour plonger mon minois vers la marine qui me faisait face, mon regard restant rivé, sans être trop insistante, ni trop intrusive en évitant de la détailler ou de la scruter, remarquant tout de même avec aisance un dossier à mon nom, de quoi me donner l’information qu’elles savaient déjà, plus ou moins, qui je suis. Un professionnalisme qui n’est pas pour me déplaire, à vrai dire.

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Un mois. Un mois complet et quelques jours supplémentaires fatalement dû à la météo et j’étais de retour chez moi. Debout à la proue, j’inspirai profondément l’air salé à la vue de mon île natale, Shell Town. Et les retrouvailles sitôt à quai furent à la hauteur du manque, serrant mes parents dans mes bras, quasiment les larmes aux yeux. On ne se rend compte de ce qu’il nous manque qu’une fois en être séparé, et grand dieu j’avais sous-estimé la puissance des liens familiaux.
Nous avons ainsi passé tout le reste de la journée et de la soirée à se raconter ce qui avait été loupé ! Je ne me privai pas pour chanter les louanges de ma nouvelle capitaine, ponctué par moment quelques reproches comme sa trop grande facilité à faire confiance à n’importe qui. Elle avait bon cœur cette Ashlinn, pour sûr, et c’était certainement son plus gros point faible.
D’ailleurs à chaque fois que j’abordais le sujet ma mère se mettait à sourire, comme si elle avait compris quelque chose. N’importe quoi !

J’aurais pu en profiter pour me reposer, refaire le plein et me préparer à de nouvelles missions. Mais le travail n’attend pas ! Une grosse commande d’olive arriva dès le lendemain, tous les producteurs de l’île étaient en effervescence. La demande venait, d’après les rumeurs, d’un très haut gradé du gouvernement, peut-être même d’un dragon-céleste. J’avais fortement du mal à y croire mais puisque j’étais dans le coin, autant donner un coup de main.
Ainsi les jours passèrent à une vitesse folle, entre les récoltes dans le hameau familial et les entrainements réguliers au QG militaire, ces jours de repos portaient très mal leur nom. Qu’importe je préférais travailler et rester en mouvement, plutôt qu’errer sans but en soupirant à la fenêtre. Cela évitait aussi d’avoir à trop réfléchir et broyer du noir, ce n’était jamais bon pour les engrenages.

En fin de compte cette "pause" m’avait fait du bien. Outre le gain très agréable pour les finances familiales, cela m’avait permit de reprendre mes pleines capacités et au plus haut potentiel. Au tir je n’avais jamais fait d’aussi bons scores. Toutes dans le mille à chaque fois et du premier coup. Oui j’étais prête à reprendre la mer, à retourner à l’aventure et servir ma Capitaine.
D’ailleurs plus aucune nouvelle depuis. C’était étrange, surtout après ce que nous avions vécu sur cette île perdue. A moins que justement ce ne soit à cause de cela ? Peut-être avait-elle eu besoin de faire le point avec elle-même sur ce sujet.

« Lieutenant Emerald ! Dans mon bureau ! »

Pile à l’heure. Je m’empressai de ne pas faire répéter mon supérieur local et sitôt arrivée qu’il me fit glisser une photo. Une carte postale. Une magnifique île y était représenté comportant plusieurs immenses lagons.

« Vous être réclamée à Kaneashima, à l’université Figura. Votre Capitaine Widdershins souhaite votre présence sur place dans moins de vingt-quatre heures. »

Surprise par la soudaineté de l’annonce, surtout après autant de temps dans le silence, je ne parvins à prononcer aucun mot et acquiesçai simplement de la tête.
Un navire m’attendait au port, je n’avais désormais plus qu’une petite demi-heure avant la levée de l’encre. Juste le temps nécessaire pour rentrer chez moi, faire le plein de carburant, prendre quelques réserves au cas où et mon barda.

« Prend soin d’elle ma chérie. » Fit ma mère adossée contre le cadre de la porte de ma chambre. « Ça me fait si plaisir que tu ais enfin trouver quelqu’un. »
« Qu’est-ce que tu racontes ? Ne dit pas n’importe quoi, elle est ma supérieure, c’est interdit. »
« Oui oui. » Répondit-elle avec le sourire.

Et vous savez que ce oui n’en était pas un !
Bref, un gros bisou à chaque parent et je filai rejoindre le navire qui m’y emmènerais. J’aurais alors tout le temps du voyage pour glaner un maximum d’information sur cette curieuse île et surtout cette université !

Le lendemain matin, alors que le vent avait si bien soufflé sur les flots pour me permettre d’arriver à tant, je fus comme une gamine devant ce nouveau décor. On aurait presque pu voir des étoiles dans mes yeux alors que je faisais mes premiers pas ici. Sans appareil photo sous la main je faisais travailler ma mémoire pour enregistrer chaque structure, chaque pan de cette architecture tout bonnement inconnue. Même cette statue là-bas dont la tête semblait avoir été proprement décapitée.
Ce ne fut pas sans difficulté que je parvins malgré tout à arriver au bon endroit, précédent de quelques pas une jeune femme aux longs cheveux violets. Et elle était là, Ashlinn.
Posant mon lourd sac à dos à mes pieds je me mis au garde à vous sans parvenir à cacher mon sourire.

« Lucy Emerald, capitaine. Ravie de vous revoir. »

Malgré les codes et tous les articles du règlement, je mourrais d’envie de la prendre des mes bras après autant de temps passé loin, si loin et surtout sans nouvelles.
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Salamandre, révèle moi tout tes secrets

Nous n’attendions pas vraiment beaucoup de temps avant qu’elle pointe le bout de son nez. Suivis de près par Lucy quelques instants plus tard. À croire qu’elle l’avait fait exprès. Notre attention fut d’abord captée par notre futur membre d’équipage. Elle était belle, il fallait le reconnaître. Une femme d’une extraordinaire élégance, aux traits fins et à la chevelure aussi particulière que la nôtre.

Elle faisait preuve d’une étiquette quelque peu exagérée, mais parfaitement maîtrisée. Nous lui rendîmes son geste d’un hochement de tête égale.  Lucy se posta à ses côtés, nous saluant au passage. Nous étions heureuse de la retrouver.— Enchantée, ingénieure Everfiled, nous dîmes, d’une voix solennelle. Nous serons votre nouveau capitaine, désormais. Nous vous présentons la lieutenante Lucy Emerald, notre seconde sur le Labo’. Contente de vous revoir aussi, Lucy. Voici Violet Everfield, à compter de ce jour, elle nous rejoindra à bord. Tâchez de vous entendre.Nous les enjoignîmes à nous suivre dans les couloirs de l’Académie. Notre destination, une batterie d’ascenseurs dans une salle un peu plus reculée. Nous avions refermé le dossier que nous tenions et marchâmes près de notre nouvel officier.— Bien, notre objectif du moment est de mener une expérience sur une créature mythologique. Nous avons capturé une Salamandre dans les montagnes de l’île en fin d’année dernière et il y a quelques applications que nous voudrions tester. Nous allons, pour ce faire, nous rendre dans les labos secrets de cette prestigieuse école. Peu on eut ce privilège.Nous appuyâmes sur le bouton une fois arrivé devant les portes métalliques et patientâmes.— En attendant, parlez-nous de vous, en vos propres termes et pas ceux de vos supérieurs. Racontez-nous ce qui n’est pas consigné dans ces feuilles. Laissez tomber les ronds de jambe cela dit, l’étiquette marquée n’a pas cours au sein de l’équipage. Le vouvoiement suffira. Appelez-nous, capitaine ou Ashlinn.Nous pénétrâmes dans la cage de fer, Violet sur nos talons. Lucy s’y engagea en dernière et nous lui fîmes un clin d’œil tout en continuant d’écouter les dires de sa camarade.

Une fois arrivée en bas, nous guidâmes nos deux collègues à travers les dédales de couloirs jusqu’au hall principal. Sur le chemin, on pouvait voir des tuyaux sur le sol et les murs. Parfois des cuves de liquide inconnu. Tantôt des verreries de chimie renvoyaient de considérables bruits et effets visuels, tantôt des ingénieurs construisaient des mécanismes rocambolesques.

Lors de nos études, nous fûmes reconnue comme numéro 1 de la branche mécanique et ingénierie, ce qui nous avait permis de passer un nombre incalculable de temps entre ces murs. Ce fut ici que nous développâmes notre exosquelette. Il fallait d’ailleurs que nous le récupérassions. Nous atteignîmes bien vite la salle qui nous intéressait. Un endroit avec un grand espace sous plafond, pour les tests sur les grands objets. Une porte aussi large que haute, touchant les parois et la voûte, trônait dans le fond de la pièce.— Bien, Lucy, vous ne faites pas partie de la scientifique, vous serez surtout là pour épauler au besoin. Violet, c’est ici que vous allez pouvoir briller et démontrer vos compétences. Le projet consiste à créer une nouvelle source de combustion. Lors de notre traversée de Marineford jusqu’ici, nous avons théorises que la grixendre, une pierre produite dans la région et l’huile que fabrique naturellement cette créature pour cracher du feu pourrait générer assez de puissance pour propulser une personne ou un navire.Nous marquâmes une pause, déjà pour reprendre notre souffle, mais surtout pour laisser les infos s’assimiler dans l’esprit de nos subordonnées. Nous rejoignîmes un panneau de contrôle et actionnâmes un interrupteur.— Notre meilleure amie et chimiste de bord ne devrait pas tarder à nous retrouver. Elle supervisera tout ce qui concerne la combustion. Nous-même, nous gérerons tout ce qui relève d’un engin adapté à son fonctionnement. Notre seule condition pour que votre candidature soit retenue et validée, Violet, c’est que toute manipulation de la bête devra rester éthique. Le moindre mal qui lui sera fait vous vaudra un refus pur et dur. Nous ne plaisantons pas avec ça.Nous avions énoncé cela d’une voix ferme, mais c’était une précision que nous estimions nécessaire. C’était une donnée qui nous tenait particulièrement à cœur. Finalement, les portes battantes s’ouvrirent et laissèrent passer la créature mythique. Elle était manipulée avec précaution par plusieurs scientifiques. C’était malheureux, mais ils avaient dû l’attacher à une plateforme mobile pour éviter tout mouvement incontrôlable.— Contemplez désormais, la reine de Koneashima, nous avons nommé : La Salamandre.

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Oh dear, who are you again ?
Salamandre, révèle moi tout tes secrets

« Lucy Emerald, capitaine. Ravie de vous revoir. »

Je me retournais, suffisamment pour faire face à la nouvelle venue. « Capitaine », une information suffisante pour me permettre de comprendre de quoi il en retournait. Cet individu fait donc également partis de l’équipage. Je m’intriguais, probablement par égo, de l’absence de salutations m’étant destinée. Peut-être n’est-elle pas au courant ? « revoir », après tout, ça sous-entends qu’elles ont été séparées quelques temps.

« Enchantée, ingénieure Everfiled, nous serons votre nouveau capitaine, désormais. Nous vous présentons la lieutenante Lucy Emerald, notre seconde sur le Labo’. Contente de vous revoir aussi, Lucy. Voici Violet Everfield, à compter de ce jour, elle nous rejoindra à bord. Tâchez de vous entendre. »

Nous ? Sans réagir, prenant soin de masquer ma curiosité, le nombre d’informations à intégrer d’un seul coup se faisaient croissantes. Pourquoi « nous » ? Les effets d’un fruit du démon ? Une anomalie cérébrale ? Une malédiction ? Un égo surdimensionné ? L’affirmation si rapide qu’elle… Sera… ? Seront… ? Mon capitaine, avec tant d’aisance et sans hésitation faisait passer la balance vers la dernière option.

« Bien reçu, capitaine Widdershins, Madame Emerald, Enchantée de vous rencontrer également et de travailler à vos côtés. »

Il valait mieux aller à l’essentiel. Mes yeux basculaient de l’une à l’autre pour partager mes politesses sans m’étendre sur un laïus qui n’aurait visiblement pas sa place. Elle pressait le pas, comme pour donner rupture à cette rencontre des plus étranges, me laissant songeuse. Les juger ne m’intéressait pas, loin de là, les jauger, un peu plus. C’est toujours mieux de savoir avec qui on est amené à travailler.

Je me tenais songeuse, quelques pas en arrière, bercée par l’onirisme des lieux en laissant mon minois se perdre à droite, à gauche, comme une enfant ébahie en entrant dans une sucrerie ou un parc d’attraction. Il faut dire que j’ai rarement l’occasion de voyager alors, toute forme de connaissance était bonne à prendre.

« Bien, notre objectif du moment est de mener une expérience sur une créature mythologique. Nous avons capturé une Salamandre dans les montagnes de l’île en fin d’année dernière et il y a quelques applications que nous voudrions tester. Nous allons, pour ce faire, nous rendre dans les labos secrets de cette prestigieuse école. Peu on eut ce privilège. »

Arrachée à mon onirisme, je me surprenais en écoutant les ordres d’une mission pour laquelle je n’avais pas vraiment été informée. Un discret froncement de sourcils, le revers de la médaille de me montrer trop flexible avec les gens. Les rapports n’arrivent que bien trop rarement jusqu’à moi.

« En attendant, parlez-nous de vous, en vos propres termes et pas ceux de vos supérieurs. Racontez-nous ce qui n’est pas consigné dans ces feuilles. Laissez tomber les ronds de jambe cela dit, l’étiquette marquée n’a pas cours au sein de l’équipage. Le vouvoiement suffira. Appelez-nous, capitaine ou Ashlinn. »

Je marquais un temps, un silence, court, assez long pour indiquer que je pesais mes mots, mais pas suffisamment pour laisser s’instaurer une forme de malaise. Mes bras remontaient pour venir se croiser contre mon ventre. Le plus pertinent à donner, au vu de ce que j’ai pu observer, ça serait…

« Capitaine, alors. Avez-vous également une préférence, Madame Emerald ? »

Après tout, j’ignorais son statut. Par défaut, j’arborais toujours la courtoisie avec les individus que j’étais amenée à rencontrer. Le tutoiement est quelque chose d’assez complexe pour moi, il induit une proximité qui tend à facilement me mettre mal à l’aise.

« On m’attribue souvent comme valeurs l’équité, l’indulgence et la sérénité et comme défauts, la pudeur parfois outrancière. Je suis de celles qui écoutent beaucoup sans en dire trop, ce qui fais de moi une personne fiable quant à la discrétion. »

En avançant après y avoir été invitée, je venais me glisser dans un coin intérieur de l’ascenseur pour éviter de prendre trop de place, laisser mes lunettes de soleil basculer sur mon nez, agacée par la lumière artificielle de l’engin.

« J’éprouve ma jeunesse sur le tard, je n’ai jamais beaucoup voyagé, malgré l’envie de découvrir de nouvelles technologies, les comparer et les marier. C’est le principal objet de ma demande de transfert, l’étroitesse des murs du G-6 commençaient à se montrer angoissants. »

Un temps, je parlais lentement, pas de manière infantilisante, non. Mais c’était presque perceptible dans l’air, malgré l’endroit et les personnes nouvelles, la tranquillité qui émanait de moi avait presque quelque chose de contagieux, ou au moins, de facilement perceptible, mon dos venant doucement épouser le mur froid de l’ascenseur.

Sans calculer, le débit de mes paroles avaient un rythme proche du discours. Chaque syllabe convenablement articulée, le temps de poser et rythmer la ponctuation pour être la plus simplement audible et compréhensible possible, sans être infantilisante, je laissais le ton suffisamment fluctuer pour ne pas être monotone et assommante, sans pour autant le perdre de contrôle pour éviter de devenir agaçante.

« Vous m’excuserez d’être en retrait sur ce qui est plus personnel, à nouveau, je suis quelqu’un de pudique. Ecouter m’est plus simple que m’exprimer. Mais mes ambitions ne sont pas les grades. Je ne convoite pas votre place, ni une montée quelconque, les jalons impliquent de la responsabilité qui ne m’intéressent guère. J’ai décidé de m’engager pour répondre à un besoin matériel. La recherche à un coût, je ne vous apprends rien. J’aspire à mes propres créations, mes propres réalisations, mais surtout à rester la plus libre possible. Devenir la prochaine Vegapunk, au-delà du manque d’humilité que le simple fait d’y penser représente, ça ressemble plus à un cauchemar qu’à un rêve à mes yeux. »

Conditionner son existence à fabriquer des armes de guerre, créer une avance technologique non pas pour créer de la sécurité, mais de la crainte, une perte de temps plus que considérable. La peur, c’est le pire ennemi de l’humanité. Pourtant, le gouvernement et les civils craignent les pirates, les pirates craignent la marines et les mercenaires, la marine craint les pirates…

La porte de l’ascenseur qui remuait nos entrailles s’entrouvrait, prenant le chemin des dédales en redressant mes lunettes sur mon nez, mes prunelles sans pupilles s’accommodant plus facilement à la lumière blafarde des interminables couloirs.

« Dans tous les cas, je serai ravie de répondre à l’ensemble de vos questions, ainsi qu’à celles du reste de l’équipage. »

A nouveau, mes yeux basculaient un instant sur la seconde venue, laissant mes bras glisser le long de mon corps, observant çà-et-là les différents éléments qui se présentaient à nous, analysant des mécanismes parfois inconnus, parfois aisément analysables sur le trajet. J’aurais voulu m’arrêter devant chacun d’eux pour en observer le processus de fabrication, essayer d’en deviner la fonction, de trouver une meilleure optimisation. Mais ce n’était pas le temps pour la curiosité.

« Bien, Lucy, vous ne faites pas partie de la scientifique, vous serez surtout là pour épauler au besoin. Violet, c’est ici que vous allez pouvoir briller et démontrer vos compétences. Le projet consiste à créer une nouvelle source de combustion. Lors de notre traversée de Marineford jusqu’ici, nous avons théorises que la grixendre, une pierre produite dans la région et l’huile que fabrique naturellement cette créature pour cracher du feu pourrait générer assez de puissance pour propulser une personne ou un navire. »

Elle ne fait pas partie de la scientifique, mais de l’équipage ? Un poste annexe ? Soldat régulier ? J’étais presque préoccupée sur le fait d’apprendre à connaître ces deux nouveaux individus que par la tâche, qui, elle, semblait assez folle.

« Notre meilleure amie et chimiste de bord ne devrait pas tarder à nous retrouver. Elle supervisera tout ce qui concerne la combustion. Nous-même, nous gérerons tout ce qui relève d’un engin adapté à son fonctionnement. Notre seule condition pour que votre candidature soit retenue et validée, Violet, c’est que toute manipulation de la bête devra rester éthique. Le moindre mal qui lui sera fait vous vaudra un refus pur et dur. Nous ne plaisantons pas avec ça. »

Meilleure amie ? L’équipage travaille donc depuis longue date ensemble. Un élément important à prendre en considération pour mon intégration. Faire ami ami, ça ne m’intéresse que peu. C’est éventuellement un plus, dans la limite du raisonnable, mais ce n’est pas une priorité. En revanche, j’étais interpellée par ces « conditions ». Le fait que « toute manipulation de la bête devra rester éthique ».

C’est un frisson de dégoût qui me parcourait, annihilant soudainement toute la tranquillité que j’émanais en contemplant la créature faire son entrée. Cette pauvre créature, sortie de son état naturel, arraché à sa liberté, elle était là. Grande, trop pour vivre en ses murs, probablement emprise d’une peur qu’on ne pourrait mesurée. Son propre corps n’était plus le sien, l’objet d’une expérience servile, la liberté des uns au profit de celle des autres. Ça n’avait aucun sens. Si éthiquement, je n’ai jamais eu de soucis avec l’expérimentation sur des cadavres, contempler cette pauvre chose me donnait presque envie de mettre fin à ses souffrances.

« Contemplez désormais, la reine de Koneashima, nous avons nommé : La Salamandre. »

Ce n’est pas de la science. C’est de la barbarie. Cette « reine de Koneashima » n’est plus que l’esclave des désirs humains les plus barbares. Il n’y a plus rien de noble, là-dedans. La chaîne alimentaire ne porte que trop bien son nom. C’est une chaîne. Au travers des yeux de l’animal, profondément perturbés, j’avais presque l’impression de contempler l’absurdité même de notre existence, décidant finalement d’approcher d’un pas et, de m’efforcer de sourire et de laisser cette sérénité contagieuse s’éprendre de moi à nouveau. Pourtant, d’un petit mouvement de tête, je laissais mes lunettes retomber sur mon nez pour masquer mes yeux, une partie des expressions de mon visage, alors que la lumière ne le requérait pas nécessairement, relativement bien diffusée dans l’espace.

« Bien reçu. J’imagine que vous avez quelque chose de grand en tête, un moteur comportant un combustible et une source de chaleur aussi intense que ce que produit cette créature doit répondre à un objectif de puissance bien supérieur à la normale, une première ébauche de la destination voulue pourrait-être intéressante. »

J’approchais, encore d’un pas, m’accroupissant pour me mettre à la hauteur de l’un des yeux de l’animal, comme pour tenter de communiquer avec elle. Sans succès, bien évidemment, mais l’intention était là, au moins, d’essayer de lui faire parvenir une partie de ma sérénité pour rendre sa condition moins pénible.


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En soldate exemplaire je remplis mon rôle, écoutant ma supérieure avec une assiduité quasi-religieuse et ne portant attention à la seconde personne pourtant à mes côtés depuis le début des présentations d’Ashlinn. Nom Everfield, prénom Violet. Était-ce une mauvaise blague de ses géniteurs pour rappeler la couleur de ses yeux et cheveux ? La jeune femme était très légèrement plus grande que moi et au moins physiquement elle cochait la totalité des prérequis pour correspondant au titre de belle femme. Réflexe militaire ou curiosité maladive je ne pus m’empêcher de l’observer de bas en haut, mais c’était mon droit après tout, elle intégrait l’équipage. Notre équipage. Des petits pieds pour de longues jambes galbées et des hanches amples, déjà à ce niveau elle disposait d’un haut niveau de charisme. A cela il fallait rajouter un torse en sablier avec une poitrine ample, et un visage d’ange aux grands yeux violets.
Cette nana devait avoir un sacré succès auprès de la gente masculine, ainsi qu’aux yeux de sa nouvelle capitaine, bon sang !

« Enchantée également. Je suis seconde à bord, donc votre supérieure également mais n’ayez crainte, tant que les consignes sont suivies je ne mords pas. Bienvenue dans l’équipe. » Répondis-je en m’inclinant légèrement.

Sa façon de parler aussi avait quelque chose d’intrigant, à première vue je dirais qu’elle vient des autres strates de la société, proche des sphères de pouvoir. Difficile d’imaginer un tel personnage sur un navire, au milieu de l’océan et des tempêtes. Mais qui étais-je pour critiquer et remettre en question les choix de ma Capitaine ?

Notre trio ne tarda pas à se mettre en route mené par Ashlinn qui expliquait le contenu de la nouvelle mission en même que nous faire la visite des lieux. Et vous savez quoi ? Je ne regrette absolument pas d’avoir grandi sur ma petite île paumée, au milieu des champs et vergers familiaux. Si j’étais née ici je n’aurais très certainement jamais pris la mer tant cet endroit se révélait impressionnant et incroyable. Tout ce savoir stocké et pourtant à portée de main, toute cette technologie à rendre jaloux mes boulons, et l’atmosphère paradisiaque de l’île donnait à tout l’endroit un air de vacances. Aucune chance de vouloir prendre la mer avec tout ça à disposition !
Mais alors que je m’émerveillais là-dessus notre groupe fit une halte devant un ascenseur. La nouvelle venue fut alors interrogée sur son passé et son curriculum vitae. Sans un mot ni jugement j’écoutai attentivement, il était toujours utile de connaitre les membres d’équipage afin de mieux les diriger. Devenir la prochaine Végapunk ? Elle aussi ? Et bé la concurrence va être rude pour atteindre le sommet du panier.
Nous descendîmes ensuite dans les profondeurs de l’île, loin du soleil et des plages de sable blanc pour arriver dans un espace froid où régnait le métal et le béton. Si les trésors de technologie couchés là à même les tables de travail pouvaient intriguer j’étais quand même déçue. Heureusement que le métal gardait longtemps la chaleur, je profitai ainsi d’un résidu plus qu’appréciable dans un tel laboratoire.

Une information toute particulière attira cependant mon attention : une histoire de combustible et de propulsion ? Immédiatement je m’imaginai en train de voler à travers les nuages, valdinguer entre les gouttes pour danser avec les différents courants d’air. Mais je fus bien vite ramener à la réalité, et d’une manière particulièrement atroce.
Une énorme créature, une salamandre parait-il mais aux dimensions si démesurées que même couchée et maintenant par des sangles son dos atteignait presque le plafond de cette cave souterraine. Qu’est-ce que c’était que cela ? La Reine de Koneashima ? Quoi que cela puisse être il était clair qu’elle était prisonnière et asservie. Sans doute même droguée pour la rendre plus docile.

« Capitaine, ne me dites pas que vous avez profiter de tout ce temps pour vous adonner au braconnage. Quoi qu’ait fait cette créature et qu’importe les projets que vous avez pour elle, il est clair qu’elle n’est pas consentante. »

Mon regard croisa un instant celui de la bête, un frisson d’écœurement remonta tout le long de mon dos malgré la colonne vertébrale en acier trempé.

« Qu’avez-vous l’intention de faire à cet animal ? »

La question était légitime, et n’ayant ni le regard ni l’expérience des scientifiques ici présents, Violet et Ashlinn inclus, je trouvais ce début de mission particulièrement atroce et inhumain. Un comble venant d’une cyborg.

« Violet quel est votre avis sur la question ? On tentent souvent qu’à nul sacrifice nul essor technologique. Pour votre premier jour dans l’équipe, pensez-vous que l’exploration scientifique humaine mérite de faire payer tous les êtres vivants qui auraient la mal chance de tomber sous les scalpels de l’humanité ? »
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Salamandre, révèle moi tout tes secrets

La réflexion de Lucy ne nous plut pas. Comme si nous nous abaissions à ce genre de pratique barbare. C’était loin de nous. On ne nous écoutait pas visiblement. Nous répondîmes donc, sur un ton un peu plus véhément que nous l’aurions voulu.— Nous pensions que vous nous connaissiez mieux que ça, lieutenant Emerald. Avant de présumer de nos actions en votre absence, sachez que non, nous ne soutenons nullement la traque d’animaux. Et nous n’en avons jamais fait. Il se trouve que nous avons capturé cette Salamandre à la suite de rumeurs, de dégât qu’elle a commis, et du danger pour la population qu’elle représentait. La Marine lui cherche en ce moment un terrain plus propice pour la relâcher. Soyez assurée que la Commandante Popov est une femme de parole et de justice. Elle ne mettra jamais en péril la vie de la créature.Nous sortîmes un plan de notre poche intérieur et nous approchâmes d’un tableau avec un den den vidéo accroché à côté de lui. Nous plaçâmes les papiers devant lui et il les analysa avant de les projeter sur la surface interactive. Nous lançâmes un regard noir à notre seconde quand le ton de sa remarque présumait de notre inhumanité.— Comme nous l’avons mentionner, rien qui ne lui causerait du tort ! Nous ne sommes pas une bouchère. Donc à moins que vous ne remettiez notre parole en doute encore une fois, écoutez-nous et ne nous faites pas passer pour un monstre. La Salamandre sécrète une huile inflammable, ainsi il faudra étudier ses propriétés et si possible essayer d’en synthétiser un substitut. Pour soulager cette bête. Un peu comme un serpent à qui on extrait du venin. Et le serpent n’est pas mal traité que nous sachions ?C’était une pique légère adressée à Lucy et nous ne nous en cachions pas. Comme si on pouvait douter de notre discernement de la sorte. Nous n’étions pas à l’abri de commettre des erreurs, et nous étions prompte à le reconnaître, mais là nous avions raison !

Nous pointâmes de notre doigt la projection sur le tableau, il s’agissait des plans de la turbine que nous eussions réfléchi et dessiné. C’était un moteur thermique d’un nouveau genre. Loin des engins à charbon, il devrait permettre une vitesse supérieure pour les bateaux de la marine. Peut-être même que nous pourrions les miniaturiser pour l’intégrer au squelette de Lucy. Mais ça, seule l’expérimentation le révélera.

Nous expliquâmes donc pendant une bonne demi-heure les concepts derrière ce dernier. Sur l’entrefaite, un bruit de martèlement caractéristique nous parvient. Elle arrivait enfin. Là, par la porte que nous avions franchie il y a peu encore, notre meilleure amie apparue. Sa canne à la main, un carton plein de dossiers dans l’autre. Nous lui sourîmes quand nos regards se croisèrent et l’accueillîmes dans notre colloque.— Mademoiselle Everfield, voici Naoko Kurogane, notre chimiste de bord, comme nous vous le précisions. Elle supervisera la conception du combustible.

— Enchantée de faire votre connaissance, ingénieure Everfield. dit-elle, en lui tendant une main une fois son paquet posé sur une table. Nous nous réjouissons de travailler avec vous. Ash’, tu as des exigences ?

— Rien que tu ne sais déjà. Tu es informée de nos méthodes. Rien qui puisse la blesser ou du traitement inhumain. Bien vous avez tous vos tâches. Naoko prend Violet avec toi. Nous gardons Lucy. Nous aurons également l’assistance de laborantins. Rompez !

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La nouvelle n’eut pas l’occasion de répondre que notre capitaine se défendit de toute accusation au moyen de diverses explications et même d’un plan. Pourtant tout ce qu’elle pouvait dire ne parvenait pas à me convaincre, c’était à peine si je l’entendais tant l’atrocité de la situation m’écœurait. Cette créature n’avait rien à faire ici quoi qu’elle ait pu faire auparavant. Ashlinn parlait de la soulager et utilisait l’exemple de l’extraction de venin chez les serpents pour imager, de toute évidence sans se rendre compte qu’elle approuvait cette maltraitance.
Je lui tournai le dos pour réfléchir, les mains sur les tempes et le cœur battant. Je fuyais également le regard vide de ce monstre, bien incapable de lui venir en aide dans une telle situation. Pourtant son œil légèrement voilé restait gravé dans ma mémoire, j’avais l’impression de l’entendre supplier, souffrir sans que pourtant la bête n’émette le moindre son, et à ma connaissance je n’étais toujours pas capable de parler aux animaux. Tout cela était purement psychologique, purement moral. Il s’agissait d’une créature monstrueuse s’apprêtant à attaquer la cité, il était bien normal de la stopper n’est-ce pas ? Mais ça ? Pourquoi tout ça ?

Je n’avais même pas fait attention à l’arrivée de Naoko alors que moult questions, mais quand Ashlinn lança ses ordres je ne pu retenir mes poings d’acier percuter violemment la table contre laquelle je me tenais, la pliant littéralement en deux.

« ASSEZ ! Sauf tout mon respect Capitaine ce que vous faites ici est inhumain ! Vous vous fourvoyez et vous ne vous en rendez même pas compte ! »

Instantanément plus personne ne bougea dans ce laboratoire exiguë, les seuls sons à encore s’élever provinrent de la table finissant de s’effondrer avec tout qu’il y avait dessus et un gémissement de la bête.

« Libérez-là. Cette créature n’a clairement pas donné son accord pour être là ! Pour que vous pillez son corps de cette huile ! Libérez-là immédiatement ! »

Les scientifiques étaient suspendus aux lèvres d’Ashlinn, ignorant s’il fallait écouter cette subordonnée cyborg ou non alors qu’ils avaient tant travaillé dessus, tant étudier cette bête et ses sécrétions.

« Capitaine, je vous en pris. Ce que vous faites ici immorale, monstrueux. Je comprends le pourquoi. Cette huile pourrait immensément nous être utile, autant pour le gouvernement que pour notre navire ou même si on est vraiment dingue, pour mon propre fonctionnement ! Mais à quel prix ?! A quel prix ? Vous accepteriez de consommer cette substance pour faire avancer le Tillac en sachant ce qu’il a fallu commettre pour l’obtenir ? »
« Mais Lieutenante Emerald. » Fit l’une des blouses blanches. « C’est un monstre qui allait probablement raser la ville. Il aurait fallut la laisser faire ? »
« Ne dites pas n’importe quoi, la stopper était nécessaire mais PAS de la transformer en rat de laboratoire ! Je refuse de payer un tel prix pour, comment vous dites vous les scientifiques ? Ah oui, le progrès. Sacrée connerie … Et c’est une cyborg qui le dit, oui. »

Mon regard revint sur Ashlinn, elle pouvait y lire toute ma détermination.

« Ne franchissez pas cette ligne Capitaine, ou bien je refuserais de vous suivre. Trouvez autre chose, synthétiser ce que vous avez déjà récolté, je ne sais pas mais mettez-y un terme. »
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Salamandre, révèle moi tout tes secrets

Elle arborait une figure presque folle, hors d’elle. Et nous ne comprenions pas pourquoi. Elle voyait des choses qui n’existaient, s’imaginait des sévices qui n’ont jamais eu lieu d’être. C’était absurde. Nous réfléchîmes un instant. Y allait à la frontale, comme nous savions si bien le faire à l’accoutumée n’avait pas vraiment de sens dans cette situation. Ainsi, nous mîmes notre grade de côté, notre position hiérarchique, pour nous placer à son niveau.

Nous disposâmes nos mains sur ses épaules et la regardâmes attentivement. Nous cherchions les mots les plus rassurants possibles. Comment lui présenter les choses sans la brusquer ?— Lucy. Respirez. Scrutez bien cette créature. Ne reportez pas sur elle votre propre imaginaire et vos propres peurs. Elle va bien.Nous nous approchâmes de la Salamandre avec précaution, l’apaisant d’une voix douce. Nous lui caressâmes le flanc d’une main compatissante, avant de regarder de nouveau notre seconde.— Ecoutez, nous pouvons vous tranquilliser sur une affaire, cet être n’a subi aucune expérience avant nous. Elle a toujours été bien traitée. Personne ne la drogue, personne ne la charcute. Elle n’est qu’en stase, ici. Elle attend pour être conduite ailleurs, dans un lieu plus propice à sa survie. Mais nous devons pour cela effectuer des recherches minutieuses pour la comprendre et trouver son environnement adéquat.Nous nous rapprochons une fois encore de Lucy, cette marine en proie au doute. Nous fîmes mine à nos collaborateurs de reculer un peu pour lui laisser de l’espace, pour réfléchir, analyser, ne plus avoir peur pour elle.— cette créature n’est pas plus en danger avec nous que ne peut l’être une personne dans un hôpital qui qui dispense des soins. Tout ce qu’elle a reçu, c’est à la rigueur un tranquillisant pour que rien de grave n’arrive pendant que nous la manipulions, pour elle comme pour nous. Si nous mettons un point d’honneur à ce que les traitements que nous allons lui faire subir lors de ce travail soit fait dans la plus grande éthique, c’est justement pour rester dans cette attitude humaine et avenante la concernant.

— Vous parlez de synthétiser ce fluide, continua notre meilleure amie. Mais c’est exactement pourquoi je suis là. Nous récolterons un maximum d’huile inflammable qu’elle produit sans lui opérer le moindre mal, pour ne plus avoir à l’accomplir plus tard. Nous l’analyserons et essayerait d’en créer de manière autonome, collant au mieux aux propriétés qu’il possède.

— Vous voyez, vous vous excitez et angoissez pour rien. Nous sommes prête à beaucoup de chose pour le progrès, mais clairement pas au prix d’une vie. Si cette salamandre et nous pouvons coopérer de façon pacifique, tandis que nous lui trouvons un nouvel habitat, nous ne voyons pas où est la misère en ça.
Nous hésitâmes un instant, avant de nous détourner d’elle. Nous ne parvenions pas à assumer ce qui venait ensuite, mais il fallait que cela soit dit. Alors, après nous avoir tenu le bras une longue minute, pousser un soupir aussi interminable qu’anxieux.— Après, si vous n’êtes pas en adéquation avec nos méthodes, nous ne voudrions pas vous peiner ou vous blesser sans nous en rendre compte. Votre affectation sur notre navire a toujours été une obligation de la hiérarchie, mais nous trouverons bien une excuse pour que vous en soyez libérée. Cette décision vous revient. Prenez le temps d’y réfléchir, mais ne la prenez pas à la légère.Finalement, nous nous retournâmes, cachant une légère larme, repensant à ce temps passé sur l’île perdue. C’était devenu ton amie, un peu plus peut-être. Mais avant tout un être que tu ne voulais pas blesser. Alors tu respecterais son choix.

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La Capitaine sembla comprendre l’importance de la situation, tout du moins bien plus encore qu’elle ne l’avait présenté jusqu’à présent. Moi je bouillai autant de colère que de dégout, véritablement révulsée par ce qu’il se passait ici, et il fallut que cela s’exprime par des gestes pour qu’Ashlinn prenne enfin la mesure du problème.
C’était avec les mâchoires serrées que je la vis me prendre par les épaules et tenter de me rassurer. Elle n’hésita pas à insister sur le fait que rien ne sera fait à la créature, qu’elle était simplement là sous anesthésiant en attendant d’être transporter ailleurs loin des villes.

Mon regard n’avait de cesse d’osciller entre la bête et les yeux profonds de ma capitaine alors que le doute s’installait. Est-ce que j’avais réellement et tout simplement mal compris ? Pourtant tout ici ne menait qu’à cette unique conclusion. Je ne trouvais pas les mots pour rétorquer, alors elle poursuivit. Et Naoko en ajouta une couche mais c’était tout juste si la moitié de ses mots atteignaient mes neurones tant j’étais en proie au doute. Pourtant si tout ce qu’elles disaient était vrai il n’y avait alors aucune raison de s’énerver n’est-ce pas ? Si effectivement elles ne faisaient aucun mal à cette bête et que cette histoire d’huile inflammable, ou quoi que cela puisse être exactement, était effectivement prélevée uniquement de l’excédent qu’elle produisait de toute façon naturellement, alors il n’y avait vraiment pas de quoi s’en faire, n’est-ce pas ?

Ashlinn fini par reculer et terminer sa tentative d’apaisement en m'assurant que si je voulais quitter l’équipage elle ne s’y opposerait pas.
Là encore les mots me manquaient et mes yeux ne savaient plus où se poser. Je restai ainsi muette plusieurs dizaines de secondes à regarder mes pieds, mes mains et les fines rayures que mon coup de sang avait provoqué sur les bords. Je n’y étais pas aller de main morte, c’était le moins que l’on puisse dire.

« Je … j’ai besoin de réfléchir … Mais je vous fais confiance Capitaine. » Les mots semblaient peser une demi-tonne en passant mes cordes vocales. Je tournai simplement les talons et avant de passer les portes de l’ascenseur j’ajoutai sur un ton désolé : « Je vous attendrais à la bibliothèque. »

L’accès à la machine ascensionnelle se referma derrière moi sans que je ne tente de recroiser le regard de cette femme qui pourtant faisait battre mon cœur. Qu’avais-je fait ? Fuir n’allait rien résoudre. Et pourtant rester plus longtemps dans ce labo m’était devenu insupportable alors qu’à plusieurs dizaines de mètres au-dessus s’étirait la plus grande collection d’ouvrages qu’il m’avait été donné d’admirer.
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