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Un retour... tranquille ?



Point de vue de Naoko :

Cela faisait deux jours que l’équipage était revenu de cette île perdue et maudite. Rejoindre la civilisation avait quelque chose de salutaire. Ne pas connaître les biens-fait social, même égaré avec le reste de matelots.

Ainsi, retrouver les collègues, les amis, les supérieurs, cela revêtait un côté festif. Le plus stressant dans l’histoire, c’était que la Commandante Popov avait réclamé la présence d’Ashlinn de façon urgente. Ce n'était presque jamais arriver dans de telle circonstance. Alors je patientais devant sa porte près d’elle, ses jambes tressaillant légèrement.— Ca va bien se passer, Ash. Tu as été la meilleure cervelle de tout le département ingénierie, Elle t’a à la bonne. Elle va te taper sur les doigts et ça en finira là.Ma capitaine me regarda un peu rassurée par mes paroles et m’offrit un sourire avenant.— Aller, va t’occuper. Rester avec nous ici, ça ne sert pas à grand-chose. Même si nous apprécions ta présence réconfortante.
— Tu es sur ?
Elle hocha la tête et me fit signe pour m’éloigner. Alors, je ne me fis pas prier. D’autant plus, que j’avais des choses à faire. Mes parents à aller retrouver, mes affaires à organiser et à aller voir si après un mois, la commande que j’avais faite aux près de la hiérarchie était enfin arrivée.

En plus milieu de la salle d’accueil des bâtiments où l’Académie avait trouvé refuge, je pensais à mes options. Rendre visite à mes proches représentait définitivement le choix le plus logique. Les rassurer sur mon état prévalait sur le reste.

Ainsi, je sortis de là et me dirigeai vers la partie élevée de la ville, le quartier aisé. Mon statut de nantie ne m’avait jamais dérangé. J’en jouais même. Je voulais améliorer le quotient des gens, tout comme Ashlinn. Ce but nous avait relié comme jamais je n'aurai imaginé. Son caractère très hautain et tête brûlée, bien qu'elle présentait un intellect supérieur, m’avait rebuté au premier abord.

Je gravissais avec un peu de peine l’avenue principale, signe que mon séjour sur cet enfer de bateau avait affecté ma condition physique. Et puis, à force d’effort, la maison de ma famille se détacha du panorama. Une bâtisse énorme, reculée par rapport à la rue, dont des clôtures charmantes, au style très oriental, séparaient le chaland de notre villa. Je passais la barrière et finalement frappai à la porte. Là, un domestique vint m’ouvrir.— Bonjour, Aiko. Mes parents sont présents ? demandai-je, alors que je rentrais dans le vestibule.
— Ma-Madmoiselle ? bégaya-t-il, surpris par mon arrivée soudaine. Nous étions mortifiés. Oui, monsieur et madame sont dans le petit salon. Je vais aller les prévenir que vous êtes revenu.
— Inutile. Je préfère le faire moi. Pourrais-je avoir un thé noir, je te prie ?  Votre recette m’a manqué là où j’ai échoué.
— Certainement, mademoiselle. Je vous apporte ça ainsi que du café pour les maîtres.
— Merci, Aiko.
Il fit une légère révérence alors que je rentrais un peu plus dans la demeure, me dirigeant vers la pièce que m’avait indiqué mon domestique. C’était un endroit élégamment aménagé, Mère avait toujours possédé un sens du design d’intérieur des plus éloquent. Deux ou trois fauteuils trônaient dans un coin de l’espace, tandis qu’à l’opposée, une bibliothèque habillait les murs, mais rien en comparaison de celle à l’étage.

Un filet de musique sortait d’un gramophone posé sur un guéridon, Mère lisait un livre bien enfoncé dans un sofa trois places, tandis que Père feuilletait le journal de la ville, sa pipe inévitablement visée dans son bec. Alors que mes pas résonnaient dans le couloir, ils s'extirpèrent tous deux de leur distraction pour voir qui arrivait. — Mère, Père, je suis rentrée.Mère fut la plus rapide et se précipita vers moi. Me prenant dans ses bras comme le plus précieux des trésors, elle laissa couler ses larmes en silence. Père se posa près d’elle, une main aimante dans son dos et une autre sur ma joue. Un vif émoi était visible sur leur visage.— Naoko… renifla un peu Mère tandis qu’elle essayait de se contenir. J’ai cru que jamais plus je ne te reverrais.
— La marine nous a fait part il y a deux semaines de ta disparition en mer. Nous étions morts d’inquiétude, enchaîna Père, un tremblement dans la voix.
— Je… Je… commençai-je, mais l’émotion se montra trop intense et la pression redescendit bien trop vite, forçant mes propres sanglots à se manifester.Je suis si heureuse d’y avoir réchapper… J’espérais vous revoir.
Nous restâmes ainsi quelques minutes, laissant nos sentiments communier. Ce furent les pas de Aiko qui apportait ma commande qui nous obligea à reprendre contenance.

Chacun revint à sa place et je m’assis près de mère, sirotant pour la première fois en un mois ce breuvage si délicieux. Tous deux me pressèrent pour que je raconte les évènements qui avaient mené à notre disparition, l’équipage et moi. Bien qu’un peu honteuse, je m’épanchai. Je fus intarissable pendant pas loin de deux heures. Il fallait au moins ça pour tout narrer.

Le choc fut perceptible chez eux, l’inquiétude également, mais surtout le soulagement de m’avoir retrouvé. Notre famille profita ainsi une paire d’heures de cette ambiance chaleureuse. Ils me parlent de ce que j’ai loupé pendant ce mois d’absence. Ma mère ne m’avait pas lâché la main pendant toute cette discussion, comme si elle craignait que je parte de nouveau.

Pourtant, encore que ce moment fut délicieux, il fallait que je retourne à l’Académie. Alors, le cœur lourd, les yeux rougis par les pleurs et avec un soupir résigner, je finis par me lever et embrasser tour à tour mes parents. Je m’attardai bien plus que d’habitude, profitant de leur proximité un peu plus longtemps. Cela faisait du bien.

Alors que la montée jusqu’ici avait duré une éternité, il me semblait, la descente fut bien plus rapide. Pourtant, je jouis de chaque instant, de chaque sourire qui m’était adressé dans la rue. Chaque petite chose triviale me remplissait d’une joie authentique.

Enfin, les bureaux temporaires de l’Académie m’accueillirent de nouveau. Je me rendis immédiatement dans ma chambre. Elle était bien plus modeste que celle que je partageais avec Ash dans les locaux originels. Cependant, nous la partagions toujours, bien que notre véritable maison fût notre bateau désormais. J’y avais stocké un papier, celui de la commande de cette lame exceptionnelle, Lunatique.

J’avais économisé suffisamment pour m’acquitter de son prix et l’avait demandé à l’état-major. Ainsi, une fois en possession de ce coupon, je me rendis au préposé. Il me salua, un peu compatissant pour ce qui venait de m’arriver. Quand je lui tendis le reçu, il me regarda un brin perplexe. Il ne savait plus s’il avait renvoyé la commande ou non. Un mois était passé sans mo de ma part, cela laissait place à un doute.

En fouillant dans son arrière-boutique, il revient ensuite avec une bonne nouvelle. Il l’avait bien conservé. En échange de la preuve d’achat, il me céda l’objet. Je testai sa facture. On pouvait discerner de magnifique détail sur son pommeau et son fût.

J’avais entendu des échos de sa réputation il y a peu. Cela remontait à il y a deux moins tout au plus, une lame estimée comme celle-ci faisait parler d’elle après tout. Son ancien propriétaire ne donnait plus signe de vie. Je me suis dit que c’était ma chance.

J’actionnai son mécanisme en frappant le sol et elle se déplia une première fois. Sa forme de katana à dent se montra et j’en éprouvai le fil. Je recommençai la manœuvre pour révéler chaque configuration.  Elle était parfaite, sous toutes les coutures.

J’avais toujours été une grande admiratrice des cannes, j’en possédai moi-même une que je maniai tous les jours. Mais en avoir une qui servait d’arme, c’était un rêve enfin accompli ! Je ne pus en profiter pleinement que quelque instant. Ashlinn finit par se me rencontrer et elle me dévisagea d’un regard grave.— Qui a-t-il ? On dirait que tu as vu un fantôme.
— Bon, nous avons une mauvaise nouvelle. Nous sommes punis pour avoir égaré en mer un bateau de la Marine. Elle est tempérée par l’exploit que nous venons d’accomplir, créer un navire à partir d’un drakkar et survivre sur une île déserte. Mais ils ne peuvent fermer les yeux sur la perte. Nous sommes envoyées sur Marineford pour l’exécution d’un certain Olek. Pas le temps de défaire nos bagages, on redémarre sur le champ.

C’était le regard un peu dépité que j’acquiesçasse. Nous nous rendîmes toutes deux dans notre chambre,  pour rassembler de nouvelles affaires. Décidément, ce n’était pas de tout repos l’armée.

  • https://www.onepiece-requiem.net/t24160-ashlinn-widdershins-fich
  • https://www.onepiece-requiem.net/t24104-l-ingenierie-au-service-de-tous-ashlinn-widdershins-terminee#253563