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Les Huit Salopards


— La première est pour moi, c’est moi qui vous ait rassemblé après tout. Je suis pas un salopard quand même, enfin, pas sur ce plan là. Je leur prends de leur temps, je les remercie comme il se doit. Quatre bouteilles de rhum ambré, les godets qui vont avec et de quoi grailler. Quelques plats de viandes histoire de pouvoir se remplir la panse pendant qu’on picole, ça évitera aux plus fragiles de finir carpet d’ici à ce qu’on rentre. Même si l’idée c’est de la coller avant qu’on reprenne la mer, direction le grand plongeon, je veux pas que le dernier souvenir que Robina aura de nous sur Grand Line, c’est sa tête contre la cuvette des chiottes du bar, à vomir ses tripes durant une bonne demi-heure. On est alliés et amis de longue date, après tout, eh. — Faites-vous plaisir, c’est fait pour. Que je lâche simplement en arrachant un morceau de cuisse d’une espèce de grosse volaille rougeâtre à la chair tendre.

J’en arrache un morceau, prenant le temps de savourer avant d’avaler. C’est pas dégueulasse pour le prix et la nature du lieu. Le Bad Voodoo, un bar de truands situé dans la zone de non droit, quelque part entre les grooves vingt-et-un et vingt-deux. Pas franchement le genre de coin que doit apprécier de fréquenter la Capitaine des Glaciers, mais je suis tombé dessus quand je faisais profil bas sur Shabondy en attendant l’arrivée de mes camarades. C’est pas si mal pour une taverne qui empeste la pourriture et la corruption, vraiment. On sent que le gérant a un sacré passif dans la piraterie, que ses serveuses peuvent te trancher la gorge avec une lame cachée dans la poche, et que le type qui tire la bière est prêt à te sauter à la gorge si tu te comportes mal avec les filles. Mais il règne aussi une sympathique ambiance, loin d’un foutoir ambiant infesté de forbans bruyants et déchaînés. Ici on se tient, on a un minimum de manières et de classes, ce qui n’a jamais été prohibé chez les pirates.
Au fond de la salle, un petit groupe de musiciens ensorcelle la pièce d’un enchaînement de morceaux d’un style difficile à définir, mêlant saxophone, trombone, trompette, clarinette, de la percussion et même du piano. Je sais que Ren apprécie la musique, je suis persuadé que ce groupe lui plaira. Quant au Capitaine, c’est pas le genre d’homme qui crache sur un bon morceau quand ses esgourdes en perçoivent un. — Ils se font appeler les Dippermouth, foutrement doués les salopards. Je continue de dépecer la cuisse de volaille entre mes doigts, allant jusqu’à ronger l’os. Une fois terminé, je laisse tomber l’os dans l’assiette, prenant le soin de m’essuyer les doigts avec la serviette avant de fixer tour à tour les trois personnes à la table.

— C’est évidemment pas pour vous en mettre plein les oreilles que je voulais nous réunir.
— Non, pour ça il suffisait de me demander, ça t’aurais coûté moins cher. Je perçois le sourire amusé de Ren, auquel je réponds brièvement. — Mon cher Peeter, deviendrais-tu sentimental ? Naturellement, Azeglio est pas loin derrière son second quand il s’agit de me faire chier, c’est de bonne guerre. Je prends le temps d’avaler quelques gorgées de ma boisson avant de reprendre la parole. — Il fallait bien qu’on discute avant de repartir. De tout ce qu’il s’est passé depuis Alabasta, depuis que je suis mort là-bas. Si ça ne fait aucun doute que je sois bel et bien vivant, le ton monocorde de ma voix pourrait le laisser croire si on se contente de m’écouter les yeux fermés. — J’avais aucune envie de faire ça avec tout le monde autour, m’en voulez pas, mais la plupart je leur fais pas encore totalement confiance. Je doute pas de ton recrutement Aze’, mais je les connais pas assez. Lève le coude une nouvelle fois, bois une gorgée. — Toi Robina, ça fait juste longtemps qu’on s’est pas vu et tu m’as l’air de bien connaître les deux zigues, je voulais entendre d’où ça vient. Pour une Chasseuse de Primes qui gagne sa vie en capturant des pourritures, elle m’a l’air d’en côtoyer pas mal quand même.


Dernière édition par Peeter G. Dicross le Ven 14 Juil 2023 - 21:18, édité 3 fois
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Robina mordit dans la chair de la volaille. Tout juste cuite. Elle délaissa le plat de cuisse à ses partenaires de boisson. Elle n’avait pas envie de mourir d’intoxication alimentaire. Elle sirotait son verre en écoutant Peeter. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Comment était-il devenu un pirate ? Après le banquet, les tensions entre les Glaciers et les Sandstorms avaient disparu. Entre Ren et la cuisinière surtout. L’épisode de la météorite n’avait pas été facile à avaler pour le second et musicien corsaire.

Elle écoutait le petit discours de l’ancien mafieux. Il était mort sur la route de tous les périls ? Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle n’était pas des leurs, pas aux dernières nouvelles en tout cas. Bien connaître Azeglio et Ren ? Elle se tourna vers eux en les dévisageant. Elle fit une grimace, c’était loin d’être le cas.

— Je suis loin de les connaître. Elle se gratta l’arrière du crâne en avalant une gorgée de son verre. J’ai bien rencontré ton capitaine sur le Gun’s and Banana au large de Dead End l’année dernière. Mais il y a encore quelques jours, je ne les connaissais que par les journaux.

Un client se permit de glisser sa main sur le bas du dos de la Sanderrienne. Se retournant en un éclair, la main de la jeune femme rencontra la joue de celui qui venait de l’attaquer. Ce dernier fit quelques pas en arrière avant de retomber sur ses fesses. Il secoua la tête, il ne s’était pas attendu à cette réaction de ce petit bout de femme.
Toute la salle le regardait en riant. Les serveuses ne s’arrêtaient pas toutefois, on pouvait entendre leur voix au milieu des autres. Les clients frappaient du poing, pour certains pour se moquer de celui qui avait cru en ses chances.

Le calme reprit sa place très vite. Mis à part celui qui se frottait encore la chique à cause du coup qu’il avait pris, tout le monde avait repris sa discussion. Ici, on se mêlait de ses affaires et celui qui tentait de s’intéresser d’un peu trop prêt à vous, finissait avec un couteau dans le dos.

— En fait, je ne comprends pas ce que je fais ici, monsieur Dicross. Elle passa une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Si vous vouliez discuter avec nous, pourquoi ne pas rester dans les différents secteurs contrôlés par la marine ? Nous aurions eu moins de « soucis ». Elle regarda autour d’elle. Elle n’était pas du tout dans son milieu naturel. Je ne suis pas vraiment à l’aise ici.

L’ancien compagnon d’armes de la chasseresse de primes frappa la table avec sa main. Elle soulevait un point dont il n’avait pas encore parlé.

— T’as bien raison. Il tira sur la cigarette qu’il avait à ses côtés. C’est vrai que je ne vous ai pas fait venir ici pour rien. En fait, c’est tout le contraire. Il montra la porte d’entrée du bar d’un signe de la tête. Vous voyez ces mecs là-bas ?

Un petit groupe de pirates venait de rentrer dans le bar. Des mines patibulaires, certains avec un crochet, une jambe de bois, un cache-œil… Tout l’éventail des stéréotypes des pirates venait se regrouper ici. N’aimant pas ce qui était en train de se passer, la capitaine des Glaciers relança la conversation.

— Et alors ? Elle leva un sourcil vers le ciel. Qu’est-ce que cela à avoir avec nous ?

Le cerveau du plan prit le temps de prendre une nouvelle bouffée de nicotine avant de continuer.

— Eh ben tu vois… Il désigna le groupe qui s’installa un peu partout dans l’établissement. Tout ce petit groupe est cool, mais tu vois le mec propre sur lui ? C’est un petit magouilleur. Il y a moyen de se faire de l'argent avec lui.

— Je ne chasse pas les "magouilleurs". Elle renifla de dénis, elle avait toujours refusé de devenir une véritable chasseuse de primes. Je combats ceux qui se présentent devant moi. Rien de plus.

— Parfait alors ! Il avala cul sec son verre de rhum ambré avant de le faire claquer sur la table. Tu vois, il vient de rentrer. Tu as juste à te pencher pour le cueillir. C’est pas génial ?

— J’aime bien ton plan Peet'. Le Sablonneux se pencha sur la table. Et il y en d'autres ?

— Ouais. J’ai pas vraiment envie de partager encore une fois. Ren se tourna vers la jeune femme aux longs cheveux blancs. En plus, elle pourrait tuer un de mes bébés encore.

— Il y en aura assez pour tout le monde. Il se pencha vers le centre de la table. La famille Mountana s’est installée dans ce bar pour en faire son quartier général. Ils sont plusieurs et il y a de quoi faire un bon paquet d’oseille. Ah oui, petit détail qui devrait motiver tout le monde. Ils ont déjà essayé de me dessouder une fois.

Il se mit à sourire en s’enfonçant dans son siège. Son petit air suffisant, sa cigarette au bord des lèvres, il observait les réactions autour de lui.
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Ah l’ambiance des zones de non-droit. Ça avait cette saveur de danger qui m’avait bercé pendant des années. Et en plus, pas besoin de raquer, c’était là une cuite tout frais payés qui m’attendait. Un cuissot de volaille bien gras dans une main, mon verre dans l’autre, j’alternais en suivant la conversation, m’y intéressant tout particulièrement quand il fut question de baston et de pognon. Quel dilemme moral, alors que j’appréciais le putain de groove du groupe qui me donnait envie de bondir de ma chaise à la scène pour participer à la fête et faire danser tout le grove, voilà qu’une autre de mes passions prenait place en salle. À savoir, fracasser de la sale face de types qui peuvent me rapporter du pognon. L’instinct du voleur se mêlait à celui du prédateur, à croire que j’aurais pu devenir chasseur si je n’avais pas croisé Aze sur Whiskey Peak. Mais, en croisant le regard de la chasseresse de prime, cette pensée s’envola aussitôt. Cette meuf ne respectait pas mon art, aussi destructeur soit-il, bien qu’elle n’avait pas été témoin du plus significatif : la musique. Même si sa bouffe était délicieuse, à chaque fois que je la voyais je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine animosité à son égard.

– C’est bien gentil tout ça, mais t’as un plan? demandais-je entre deux gorgées de rhum.

– Depuis quand t’as besoin d’un plan ? D’habitude avec toi, c’est on fonce dans le tas et on réfléchit ensuite. ricana Aze avant de jeter un regard discret à la table que Peet nous avait indiqué.

– J’avoue que c’était aussi mon intention. renchérit Peet en tirant sur sa clope, recrachant la fumée par les commissures de ses lèvres comme pour souligner son sourire satisfait.

– Hm pas faux, mais j’aime bien la musique de ce bouge, ce serait dommage de raser les lieux comme on sait si bien le faire.

– C’est sûr que ce n’est pas avec une météorite que l’on fait preuve de subtilité. souffla Robina qui sembla un instant surprise d’avoir dit ça à voix haute.

– T’as dis quoi? grognais-je, piqué au vif, prêt à me lever alors que Aze posait une main sur mon épaule histoire de me faire comprendre que l’heure de la baston n’était pas encore venue.

– Du calme Ren, gardes ta rage pour eux. fit-il en indiquant les pirates et le type en costard qui désormais discutaient entre eux en nous observant également. – Je crois qu’on repassera pour la discrétion.

– Faut dire que nos tronches commencent à être connues, surtout la tienne captain, dans un coin comme celui-là faut pas s’étonner si la population locale se cague dessus en voyant ta trogne. ricanais-je en surveillant les types.

L’un d’eux se leva de la table où se trouvait le fameux « magouilleur », se dirigeant vers une autre table où s’étaient posés d’autres pirates arrivés avec eux et leur chuchotant un truc à l’oreille. De plus en plus de regards se posaient sur notre table et une certaine tension sourde se mit à monter dans l’établissement. À chaque nouvelle table où le type s’arrêtait, les chuchotements  se faisaient plus nombreux. Pas besoin de haki de l’observation pour comprendre ce qui se passait ici. Les mains des pirates se posaient à leur ceinture, prêts à dégainer, comme s’ils attendaient un signal. Le type cessa de passer de tables en tables et disparut derrière un rideau à côté du comptoir.

– Si vous voulez mon avis, les gros poissons doivent se cacher là-bas. dis-je en pointant le rideau du menton alors que je descendais mon verre cul-sec. – Alors, on se la fait cette partie de pêche?
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Une poignée de minutes seulement que le sablonneux était attablé, et tout le débit de boisson semblait déjà avoir été mit au parfum. Pas difficile de deviner que les choses allaient très vite se gâter mais son équipage et lui n’avaient pas choisi de s’établir dans la zone de non droit par hasard. Car là où la vermine se planque, il y a toujours moyen de se faire quelques Berrys. La plupart des regards étant tournés vers Fear et ses compagnons, il était donc temps de briser la glace. Et dire que Peeter n’avait pas encore eu le temps d’expliquer clairement ce qu’ils faisaient ici. L’un des clients du bar s’approcha alors, le genre grand daddet patibulaire mais qui n’avait pas l’air bien dangereux. Se plaçant dans le dos du corsaire, il interpella sa petite bande.


Vous autres chiens du gouvernement mondial.. vous n’devriez pas traîner dans l’coin.

Merci du conseil l’ami, on attend juste des potes puis on s’en ira. lança le sablonneux, se retournant brièvement vers lui avant de lui tourner le dos à nouveau.

J’crois que t’as pas bien compris… Ce que j’veux dire, c’est que vous devriez dégager et fis.. commença l’homme en posant sa main sur l’épaule du corsaire.


Mais à peine ses doigts s’étaient ils refermés sur le corps du capitaine des Sandstorm Pirates que son second réagit. Dans une vitesse folle, il bondit de côté et décrocha un uppercut au gaillard, tout en créant un anneau violet au bout de son poing. Prit dans un cercle de gravité, le client du bar fila alors s’écraser au plafond. Le choc fut si violent qu’il traversa les planches. Certains clients se levèrent aussitôt, beaucoup profitèrent de l’altercation pour prendre la poudre d’escampette. Les plus téméraires ramassèrent ce qu’ils avaient sous la main et bondirent sur le corsaire et ses compagnons. Peeter resta assit, clope au bec, la mine amusée, pendant que Ren distribuait des mandales. L’homme qui avait précédemment tenté une approche avec Robina fut gratifié d’un coup de pied chassé en pleine face et alla s’écraser contre le bar. Le ton était donné et si l’affranchi de North Blue espérait une approche en toute discrétion, c’était raté.


Et ces Mountana.. on doit s’attendre à quel genre de résistance si on décide de les coffrer ? demanda le sablonneux, intrigué, en vidant son verre de whisky.


Un gaillard tenta alors de le suriner mais sa lame passe au travers de l’omoplate du corsaire sans lui causer le moindre mal. Ne quittant pas Peeter des yeux, ce dernier pointa son indexe sur la cuisse de son assaillant et tira deux balles de sable durcit. L’homme s’écroula en hurlant de douleur tandis que Peeter se servait un nouveau morceau de viande sans prêter attention à ce qui se passait autour. Si l’idée de récupérer des primes sur des truands notoires était séduisante, éliminer d’avantage d’acteurs du milieu permettrait indirectement au sablonneux de renforcer l’influence de son organisation naissante.


Difficile à dire. Ya pas mal de monde qui roule pour eux, donc on peut sattendre à du gros calibre. Alors ? Ten dis quoi ?

J’en dis qu’on marche Peet’. L’enrobage dés navire ne sera pas terminé avant la fin de la semaine de toute façon.


Se levant, le sablonneux esquiva de justesse un nouvel assaut et, attrapant la capuche de son assaillant pour le ramener vers lui, il lui colla un coup de coude en pleine tête. Un peu plus loin Ren martelait le dernier gaillard motivé tandis que Peeter et Robina avançaient vers les rideaux au fond de la pièce. Le cafardeur avait disparu là derrière, après avoir tourné toute l’attention du bar sur le groupe du corsaire, probablement que d’autres truands se planquaient en arrière boutique. Posant prudemment la main sur le rideau, le vecteur de vengeance prit une grande bouffée de tabac avant de tirer d’un coup pour dévoiler ce qui se trouvait derrière. Personne. Une petite pièce VIP, avec deux somptueux sofas. En y regardant de plus près, Ren découvrit une issue de secours parfaitement dissimulée et sans surprise, pas moyen de l’ouvrir. L’incompréhension gagna le groupuscule qui réalisa bien vite qu’ils étaient en réalité tombés dans un traquenard. Derrière le sablonneux, les portes du bar s’ouvrirent à la volée et une dizaine d’hommes entra. Armés de fusils mitrailleurs, ils ouvrirent le feu immédiatement, et si Peeter et les autres eurent le réflexe mais surtout le temps de se mettre à couvert, le corsaire pesta avant de voir son corps granuleux littéralement balayé par la pluie de balle qui saccagea soudainement la salle principale du bar.