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La hache de guerre [Pv Robina]



Devant les plans que lui montra Béhémoth, l’artisan eut un instant de surprise, de recul et de réflexion. Sa bouche grande ouverte, interloqué. Il n’avait jamais vu une hache aux dimensions pareilles. On venait généralement le voir pour des sabres et des épées, parfois même pour des fers ou des chaînes, mais pour un projet pareil, cela tenait de l’exception qui confirmait la règle ; Le forgeron sourit, se détendant malgré le physique singulier de son nouveau client. Jamais il n’avait travaillé sur aussi grand, aussi démesuré, aussi fantasque ! Il sut qu’il avait affaire à un vrai passionné d’armes et de métal en discutant, posant des questions qui soulevaient débats. La dernière fit sourire le jeune homme aux lèvres bleues.

- Et comment vous en servir, si vous voulez de l’acier pur, cela va peser un quintal, voir une tonne… Quid de sa maniabilité ?
Fit le forgeron en se penchant vers Behnime. Le gamin lui répondit simplement….

- Occupez vous de la construction, je m’occupe de l’utilisation, vous en faites pas, patron.


Et une poignée de mains plus tard, le tour était joué. Diplomatie était en gestation. Il faudrait une semaine, lui avait assuré l’armurier d’un air débonnaire. Une hache mesurant dans les deux mètres, à double tranchant, capable de faucher des rangs d’ennemis si bien maniée ? C’était dans ses cordes, c’était même un défi qu’il souhaitait relever au fond de lui, mais dont il n’avait jamais eu conscience auparavant.

Behnime n’avait plus qu’à attendre. Le pire. Ou le meilleur peut être. Il s’installa près d’une fontaine et ouvrit son étui à violon. L’instrument à corde vola dans ses mains, les cordes furent pincées, l’archet déposé savamment contre elles, et il cala le tout sous son menton. Cela faisait des lustres qu’il n’avait pas eut l’occasion de s’entrainer à son maniement. Les premières notes firent la grimaces, grinçantes et presque toutes bonnes à jeter. Puis plus il devint souple, plus la mélopée entêtante, et le rythme nostalgique l’emporta … Loin de tout ça. De ce monde de fou, qui cherchait à lui faire perdre la boule. Loin de sa folie sous jacente. Loin de ses troubles causées par une enfance abjecte. La musique adoucit les mœurs, dit-on.

S’ils savaient comme cette phrase était juste. Et à quel point c’était ironique dans son cas. L’oiseau de mauvaise augure, le corbeau de carnage, le sanguinaire … Prit à faire du violon. Son visage reflétait une douceur inavouée, insondable, et surtout inopinée. Secrète. Elle n’était jamais là que quand il se plongeait dans sa musique, et cherchait dans les tréfonds de son âme à répondre à la question qu’il ne se posait jamais : Es-tu un mauvais bougre, Behnime.

Il stoppa la musique. Deux yeux le fixaient.

- Assurément que je suis un mauvais type. Je suis même le pire. Et pas un meilleur musicien. Ce serait trop facile de croire le contraire. Il haussa les épaules pour lui,  et plongea son regard fauve qui redevint inexpressif, dans ceux de la jeune femme qui l’observait secrètement depuis quelques minutes.

- Quoi, tu veux ma photo ?
Qu’il lâcha à tue tête, autant pour elle que pour lui. Il fit une grimace, qui se partageait entre la drôlerie et la colère. Il pouvait s’emporter à tout moment, comme une cocotte minute sous pression. Comme le lait sur le feu.

Attention, danger.


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Robina se trouvait à une terrasse d’un bar. Elle buvait un thé avant de se rendre à Orange. Elle avait entendu un appel de détresse de la part du marine en charge de la caserne là-bas. Les Glaciers venaient de faire un arrêt pour remplir les réserves de nourriture et repartir le lendemain. En attendant, la jeune femme en profitait pour prendre une pause bien méritée. Elle avait entendu parler du Marteau, une organisation de forgerons à travers le monde entier. Ces derniers choisissaient si les meitous étaient encore dignes de leur titre.

Toutefois, les règles avaient changé ces derniers mois. Le meilleur épéiste du monde avait annoncé que dès qu’une arme serait classifiée comme telle, elle ne perdrait plus son rang. Un grand bouleversement et nombreux étaient les épéistes et combattants qui étaient venus jusqu’aux différentes enclaves du Marteau pour faire expertiser leurs biens. Bien des candidats pour peu d’élus. Ne connaissant pas exactement son nouveau sabre d’abordage, la jeune femme était venue pour en découvrir plus.

La cuisinière leva les yeux sur le musicien sur la place du village. Il jouait du violon. Les notes volaient dans les airs. Il était perdu dans la mélodie qu’il vivait. L’artiste s’arrêta brusquement, se parlant à lui-même. Levant un sourcil vers le ciel, la Sanderrienne se demanda ce qu’il pouvait bien dire. Néanmoins, ses réflexions se stoppèrent quand les yeux fauves du semi-triton se plongèrent dans les siens. Et il ne semblait clairement pas apprécier de se faire observer par une étrangère.

Déjà dans la provocation alors qu’ils n’avaient pas échangé un seul mot. La chasseresse de primes fronça les sourcils. Elle avait appris de nombreuses choses durant ses voyages sur les mers bleues. La première, elle était loin d’être faible. Elle avait déjà vaincu des hommes et femmes puissantes, elle n’était pas à prendre à la légère. Secondement : elle ne devait jamais se laisser intimider. C’était perdre ses moyens, même face à plus faible, et elle ne l’était pas. Et la dernière apprise fut qu’elle était déjà la fierté de ses parents et de son pays. Elle ne se laisserait pas faire.

— Absolument pas. Elle ne baissa pas les yeux. Je vous regardais tout simplement jouer. Elle but une gorgée de son thé encore chaud. Je pensais que cela plaisait aux musiciens de se faire apprécier de la foule. Je suppose qu’il y a des exceptions.

— Redis ça un peu pour voir ! Les yeux de l’homme-poisson lançaient des éclairs. Tu veux dire que je suis une exception ? Un dégénéré ? Que je suis une erreur de la nature ? C’est ça que tu veux dire ?!

L’homme ne semblait pas être patient. Et avoir le sang brûlant. La capitaine des Glaciers posa sa main sur la garde de Libertalia. Elle allait cependant essayer de calmer la situation. Des civils se trouvaient autour d’eux et elle ne voulait pas qu’ils soient blessés.

— Calmez-vous ! Elle le fixa, d’une voix forte. Je ne voulais pas vous insulter. J’appréciais simplement votre musique. Rien de plus.

Elle resta tout de même sur ses gardes. Elle ne savait pas ce qui pouvait arriver dans les prochaines secondes.
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La peur menait à la colère, l'aigreur et à la mort. La mort menait au monde meilleur auquel aspiraient des milliers d'âmes. Il inspira tandis que la femme qui lui faisait face changeait du commun des mortels. D'habitude on se rétractait, on feignait l'indifférence ou l’on fuyait devant sa folie et sa haine. Son regard fou s'entrechoqua contre l'océan calme de Robina. Il se fit happer par leur force interne, par leurs éclats bleutés, par leur inflexibilité. Elle était restée polie, et d’un point de vue externe cela semblait incohérent de l’attaquer d’emblée juste pour ces quelques mots.
Mais eux savaient. Au fond. Ils étaient des Némésis. L’huile et l’eau se mélangeait mieux que ses deux là. Un artiste aurait comparé cela à une poésie et à un paysage de nature morte. Toujours prêt à craquer, la créature marine semblait à sang froid, mais bouillonnait. Son sang ne fit qu’un tour quand elle lui parla de musique.

Dans le voile rouge, noir et les flashs blancs d’un effet stroboscopique dont il était victime, comme une sorte de traumas pas digéré, comme une sorte de vérité qu’il n’arrivait  à  divulguer qu'a moitié, comme un éclat de shrapnels coincé dans une blessure ouverte, il cracha ouvertement ses paroles ci :

- La musique ! Tu m’parle de musique avec ces yeux qui me fixent ?! Tu crois que les yeux font du bruit ! Ahahahahaha… Il se prit la tête entre les mains. La peur menait à la folie, et la folie de cet homme menait à la violence.

Derrière ses sourcils bien dessinés, ce visage fins et ses bonnes intentions, se cachait un autre monstre, il le voyait. Elle le cache bien, elle. Mais en chacun d’entre nous existait un trou, une abîme, un abysse. Et dans ce trou, bien caché, bien dissimulé, se cachait le monstre planqué en chaque être humain, le petit diablotin qui chuchotait des insanités.

- Arrête de me prendre pour un débile, t’es autre chose toi. T’es pas une touriste quand même. Pas comme tout ses ... ignorants qui m’écoutent sans me voir ! Non. Toi tu écoute, tu regarde, tu apprends, tu cherches à comprendre. Tu fouines !

Il se prit le corps avec les mains, se tordant ses membres si longilignes qu’ils semblaient désarticulés,  se grattant la tête. Il semblait prit dans un prisme, prisonnier d’un raisonnement erroné. Il était dans l’erreur. Mais suis-je une erreur ? Les questions qu’il n’avait jamais pu posé à ses parents le hantaient comme des fantômes accrochés à ses basques. Des squelettes dans le placard, il en collectionnait maintenant des centaines. Trop jeune pour comprendre la morale, pour comprendre que c’est mal, on lui inculqua les valeurs de la famille Moth.

Puissance. Grandeur. Gloire et argent. Parangon de la haine et de la peur qui se reflétait dans ses yeux quand il voyait la crainte sur le visage de ses victimes.

- Toi ! Toi tu mérites de la connaître  HAHAHAHA ! Fit-il en avançant vers elle d’un bond comme une araignée fondant sur sa proie, coincée dans les filaments de sa folies. Et ses dents poussèrent pour devenir aussi affutées et longues que des rasoirs, alors qu'il tenta de croquer dans la jeune femme qui n’avait fait, qu’écouter, regarder et peut être …

Comprendre ?
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Robina voyait le semi-triton lui sauter dessus. Elle n’avait pas vraiment le choix que de se défendre. Libertalia. À peine y avait-elle pensé que son meitou se retrouva dans sa main. Elle connaissait déjà cette situation. La mort. La peur. Le frisson du combat. Elle n’appréciait pas tout ça. Pourtant l’Îlot Flottant lui avait appris à vivre avec. Et à répandre la destruction, s’il le fallait.
Plus que quelques mètres avant l’impact. Elle se mit en position d’attaque. Elle n’allait pas se laisser faire. Elle ne courrait pas comme une victime. Ici, elle était son égale.

Le poing gauche remonta vers la mâchoire de Behnime. La cuisinière n’avait pas réfléchi. Elle avait agi. La garde en forme de coquillage fit exploser les dents de la bête. L’homme-poisson vola dans les airs. Il retomba sur ses pieds. Quelques-unes de ses molaires sautèrent sur le sol. La Sanderrienne rangea son arme dans son fourreau. Elle ne voulait pas se battre, pas si elle pouvait l’éviter.

— Nous ne sommes pas obligés d’en arriver là ! Elle mit ses mains vers l’avant, montrant qu’elle ne lui désirait pas de mal. Je suis désolé si je vous ai offensé. Mais nous n’avons pas à nous affronter.

— Oh si nous le devons ! Ses yeux fous roulaient dans toutes les directions. Revenant toujours sur elle. Tu m’as vu, tu as compris. Tu mérites de la connaître !

Les dents qu’il venait de perdre se mirent à repousser. Aussi affûtée qu’avant. Le poisson passa sa langue sur ces dernières. Heureux de les retrouver. Le premier échange était, en fin de compte, un match nul. La chasseresse de primes se décala. Elle se trouvait encore sur la terrasse du café et ne pouvait pas permettre que l’établissement soit détruit. Atterrissant sur les pavés de la place, elle ne lâchait plus son adversaire du regard. Elle l’avait compris depuis leur dernière discussion, il était fou. Il n’entendait pas ce qu’elle lui disait. La situation aurait pu se régler si facilement.

Pourtant, ce dernier continua. Poursuivant le combat qui s’annonçait violent. Telle une sauterelle, il grimpa sur le pare-soleil de la terrasse. Il attrapa deux tuiles et sauta de nouveau. Vers la capitaine des Glaciers cette fois-ci. Avançant par bonds, il zigzaguait. Impossible à prédire, il prenait un chemin aléatoire. Il approchait ses dents toutes dehors. Il frappa le sol de toutes ses forces avec ses mains. Brisant les carreaux sur les pierres de l’esplanade. Un épais nuage de poussière s’éleva dans les airs alors que la roche s’était fait pulvériser.

La jeune femme aux longs cheveux bleus n’y voyait plus rien. Elle se protégea les yeux avec son bras droit. Grave erreur. La bête en profita pour toucher. Ses dents en avant, il arracha un morceau de chair du bras de Robina. Il ricanait en recrachant le lambeau sanglant sur le sol. Pas tout à fait inutilisable, la cuisinière récupéra son couteau de chef et son meitou en prise inversée. De l’hémoglobine coulait de sa plaie. Néanmoins, elle ne pouvait pas s’en occuper maintenant.

Les habitants de Shimotsuki étaient déjà en train de s’enfuir. La cloche de la ville sonnait au loin. Quelqu’un avait prévenu les autorités. Triomphante, la Sanderrienne afficha un grand sourire.

— Tu ne pourras pas fuir. Sa voix se fit plus grave. Je t’arrêtais ici et aujourd’hui.

Ricanant, Behnime n’y croyait pas une seule seconde. Ce n’était pas quelques humains qui allaient le bloquer lui.

— C’est ce que nous allons voir. Et il repassa à l’assaut.
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Fuir.

Courir pour sa vie ?  Courir pour leur mort plutôt oui. Le commun des mortels n’avait que très peu d’importance dans la vie de Behnime. Des moutons, une masse grouillante qui ne servait qu’à une seule chose, garder le sang au frais, dans son écrin le plus pur, dans sa forme la plus noble. Celle du corps et de ses inégalités. Petit, grand, gros ou fin. Il s’en fichait éperdument. Tant que vous pouviez le repaître d’hémoglobine, et suinter le liquide carmin par tous les pores de votre peau, cela lui suffisait. Cela le contentait. Il était, dans ce cadre, meilleur que la plupart des humains qui jugeaient du regard ceux qui n’entraient pas dans les normes instillées par la société et le patriarcat mondial du gouvernement pourris qui officiait dans ce monde encore pire.

Elle en était une garante. Dans ce cadre, il aimait autant ses lignes et ses courbes pures, qu’il détestait son esprit cartésiens et réducteur. Il ne la connaissait pas. Il ne voulait pas avoir à le faire. Il ne voulait rien avoir à faire avec quelqu’un qui cherchait à comprendre, sans jamais être compréhensive. Sans jamais vraiment le vouloir. Guindée. Stricte jusque dans son maintien, qui lui donnait un air de militaire qui lui filait la gerbe. Pas pire que le coup d’épée magique, qui allait si vite qu’elle lui fit une opération dentaire sans qu’il ne sente quoi que ce soit, avant que ses dents ne tombèrent dans ses mains ouvertes.

C’était le signal qu’il attendait ; l’ouverture des hostilités, du vrai cœur de ce passage de sa vie. Comme si tout l’avait conduit à cette œuvre. Il devait la rencontrer, il devait l’abattre. La faucheuse, cette sombre et vicieuse frigide, lui ordonnait avec fermeté et violence.
Il serait donc ferme et violent.

- Fuir c’est pour ceux qui ne savent pas ce que c’est la mort … Tu sais ce que c’est la mort toi ?! Il zig zagua, se mouvant comme une sorte de squelette, ses mouvements roides mais puissants lui donnait l’aspect d’un insecte rouillé, mais plus le combat se faisait intéressant, plus ils avançaient dans la valse des coups donnés et rendus, plus il déverrouillait des paliers, des étapes importantes pour lui. Il frappa, elle esquiva.

- La mort c'est aussi le repos. Le repos éternelle dans ses bras ... Pourquoi la refuser, humaine ? Finit-il par dire avec un sourire carnassier aux teintes bleutées.

D’abord tester les limites. Ensuite. Ensuite seulement, s’adapter, coller à ce qu’on attendait d’un monstre surpuissant et sanguinaire. La cloche sonnait depuis quelques minutes. Et personne n’était là encore.

Les autorités trainaient, c’était bien sa veine. Elle palpitait à son front.

- On m’appelle Behemoth, et de tous les monstres, je suis le pire. Et toi, tu es ma proie aujourd’hui, ce n’est pas comme si quelqu’un allait changer ça. HAHAHA.

Fanatique. Hérétique. Hermétique.

Il était fermé à toute autres idées que goûter à nouveau au sang de la Sanderienne, à le déguster, à se baigner avec. Il fonça en ligne droite, utilisant sa force d’homme poisson pour surprendre par sa vitesse, tourner autour de sa camarade de jeu, et attaquer par derrière. Ne jamais être là où on l’attendait.

Toujours surprendre, et garder des atouts dans la manche, de la puissance sous le pied.

Voilà une ligne de conduite qu’il s’escrimait à suivre.
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Béhémoth. De ce qu’elle avait pu voir, il portait bien son nom. Et l’homme prouvait encore une fois qu’il ne servait à rien de discuter avec lui. À peine avait-il fini sa phrase qu’il repartait à l’attaque. Rapide. Sa puissance l’aidait à prendre de la vitesse. Surprise, Robina le suivit du regard. Vaguement une trace bleutée autour d’elle. Un assaut dans le dos. L’individu avait perdu une seconde pour la contourner. Le temps de répliquer était venu.

Elle pivota. Sa jambe gauche vola. Son talon disparut dans les airs. Le triton avait sombré. Ayant abandonné toute notion de la réalité. Et alors qu’il se voyait déjà triomphant, le membre de la cuisinière le stoppa. Son pied se retrouva au creux de ses côtes. Elle le fit voltiger de plusieurs mètres avant qu’il ne retombe sur le sol. Elle se remit en garde. Son couteau de chef et Libertalia dans les mains.

— Vous n’avez aucune chance. Rendez-vous ! Sa voix était sans appel. Elle n’attendait pas d’autres réponses qu’un oui.

Dérangé, l’homme-poisson se mit à sourire. Il la regardait avec des yeux meurtriers. Il ne s’ennuya même pas à réagir. Pourquoi parler à un futur cadavre ? Il ricanait encore. Pour quelle raison, la Sanderrienne continuait-elle à vouloir discuter avec lui ? Parce qu’elle souhaitait tenter de le calmer. D’arrêter ce combat qui semblait glisser lentement vers la folie. Elle avait connu ça sur l’Îlot Flottant. Elle n’envisageait pas de le revivre.

Repartant de plus belle, le triton sauta. Dents en avant, il visait la gorge de la jeune femme. Elle leva son bras droit pour se défendre. Son couteau de cuisine bloqua les lames de rasoir dans la bouche du requin. Ce dernier força avec ses mâchoires, brisant l’épée avec laquelle travaillait normalement la chasseresse de primes. Ouverte, la capitaine des Glaciers reçut plusieurs zébrures sur les côtes. Les griffes de son adversaire se faisant un chemin sur son torse.

La garde de Libertalia rencontra de nouveau le visage de Behnime. Le coquillage s’imprima sur la peau de ce dernier. Le faisant derechef prendre de la distance avec elle. Déjà des soldats commençaient à s’amasser sur les côtés de la place. Ils parlaient avec les villageois. Ils ne comprenaient pas ce qui était en train d’arriver. Et la jeune femme aux longs cheveux bleus aussi. Regagnant ses esprits, le fanatique continuait de s’amuser de la situation.

— Je vois que je ne peux pas vous faire entendre raison. Son regard se fit plus froid. C’est bien dommage.

Elle était restée trop souvent sur la défensive. À elle de renverser la vapeur. La personne en face ne semblant pas vouloir réfléchir. Ou entendre le bon sens. Le sabre d’abordage pivota. Maintenant en prise normale d’un simple mouvement du poignet. Dans sa main gauche, le bout de la lame décrit une arabesque avant de piquer vers la cuisse du poisson. S’il bougeait moins vite, il serait une moins grande menace.
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Raison ? La raison du plus fort était la seule dont il avait besoin. Prouve moi le contraire, si tu le peux.  Et même s'il se ferait mater par la jeune chasseresse aux yeux et cheveux bleus, il préférait suivre son instinct, ne jamais lâcher sa ligne de conduite, écouter ses sombres pulsions ; Suivre les règles et les convictions était pour les faibles d'âme, de corps et d'esprits. Lui, préférait s'en détacher, quitte à s'en mordre les doigts, quitte à s'en casser les dents sur une garde de meitou légendaire. Malgré le voile et la brume sanglante que le sang dans sa bouche avait créer autours de lui, Behnime se doutait n'avoir pas affaire au commun des mortels. Au négligeable. A la quantité plus que la qualité. Au nombre dommageable et à la masse grouillante. Et pourtant, pourtant, ceux là continuaient de vouloir lui mettre des bâtons dans les roues. De l'empêcher de décoller vers un ailleurs plus.... sanglant. On essayait de l'empêcher de se battre ? Alors il tuerait tout ceux qui se mettraient sur sa route. Point barre. Pas d'échappatoires. C'était la mort en marche, c'était la faux sur le point de tomber, se faisant épée de Damocles.

En parlant d'épée, celle de son adversaire arrivait à toute vitesse sur sa personne, visant un point de la cuisse qui l'handicaperait, et dans un angle difficile à esquiver. Pantin désarticulé de ses sombres pensées, il vit arriver la fin de ses saut de puce, et de sa mobilité. Il ne fallait pas. Il devait vaincre, et repartir avec sa hache.

Il avait tant de chose à accomplir, et la vie devant lui. La mort aux trousses. Il n'était après tout qu'un mort vivant, comme le faisait remarquer sa démarche roide et son teint blafard. A moins que. On y était. La colère avait laissé place à la joie du combat, l'adrénaline coulant dans ses veines comme une sève dans un arbre touffu, portait ses fruits. Il vit arriver l'attaque au ralentis, ses relfexes aiguisés et sa technique éprouvé sur le terrain firent le reste.

Dans le même mouvement, il retira sa jambe en la faisant basculer en arrière, et presque inhumain, se désarticula comme une poupée de chaires et de sang. A la manière d'un danseur, il fit une pirouette, le "contre élan" qu'il avait mit dans son esquive, lui permettant de faire tournoyer sa hanche, et alors que ses tendons crièrent à l'aide, qu'on entendit craquer tout son squelette, il fit mine de tomber à terre, sa main droite appuyé contre le sol de pavés poussiéreux de la place, l'arme tendu à ses pieds lui fit une estafilade à la joue, mais il était passé dans la garde de son adversaire.

Ennemis ou amis, peu importait. Fuyez !

Ses jambes redescendirent tandis qu'il préparait une frappe puissante en rassemblant ses pieds contre sa poitrine, il repoussa ainsi le danger que représentait la lame de libertalia. Il sentit comme une brulure, et que le sang coulait à gros bouillon de sa joue. Cela ne le mit que dans un état extatique.

- Tu vois, quand tu veux, tu me prends enfin au sérieux ma jolie !? Allons y pour une valse endiablé ! AHAHAHAHA. Fit-il en attrapant lestement les pavés, les arrachant et les envoyant sur la jeune chasseresse. A sa plus grande surprise peut être, elle fut épargné. Par contre, les trois hommes envoyés en éclaireur pour déblayer le chemin, mangèrent du pavé pour plusieurs mois, la gueule en sang, étalé contre le macadam.

- Comme ça on ne sera plus dérangé pour quelques instants ! Quel est ton nom, femme !? Dis moi qui je vais expédier dans l'au dela, aller voir l'encapuchonnée et son armée de cadavre en décomposition ?Je chanterai et je jouerai pour toi, en souvenir de nos bons moments..
Il souleva un sourcil,, interrogatif.
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L’attaque et les renforts semblaient refroidir l’esprit du fou. Robina pouvait enfin souffler un peu. Il avait mis hors d’état de nuire plusieurs soldats alors qu’il la combattait. Il réalisait des mouvements impossibles pour le corps humain. Peut-être y arrivait-il grâce à sa constitution de triton ? Elle resta sur ses gardes en lui répondant.

— Robina Erwolf. Capitaine des Glaciers. Elle resserra sa prise sur la poignée de Libertalia. J’ai déjà eu affaire à une personne comme vous. Je ne vous laisserais pas gagner.

— Oh ? Tu ne vas pas perdre ? Il se mit à ricaner, pour partir dans un rire fou. Et comment vas-tu faire ? Tu n’as qu’une seule arme. Ton bras droit est pour ainsi dire inutile. Et les hommes qui te viennent en aide te sont futiles. Il s’inclina. J’ai déjà gagné.

— Je ne pense pas. Ses yeux se firent plus froids. J’ai été trop gentille avec vous. Il est temps que je montre véritablement ce que je sais faire.

— J’ai hâte ! Le sourire de l’homme-poisson s’élargit en entendant cela. Il ne voulait que la violence et la mort.

En parlant de cela, il sauta sur la cuisinière. S’attendant à cette réaction, la combattante ne se fit pas avoir cette fois-ci. Son pied gauche s’éleva dans les airs. Tel un lutin, Behnime attrapa le mollet de la Sanderrienne. Elle prévoyait de recevoir une attaque à tout instant. Toutefois, il prit appui dessus et bondit sur elle. Son talon retomba violemment au sol. Les griffes du fou s’approchaient du visage de la belle.

Se servant de son arme comme un bouclier, la chasseresse de primes bloqua en frappant le poignet du musicien. S’aidant de son élan, elle attrapa le vêtement du poisson pour lui faire exécuter un soleil et l’écraser sur les pavés. Elle suivit le mouvement, faisant exploser plusieurs briques sur le sol. être prise d'assaut, elle continua. Son pied remonta pour finir le travail.

Utilisant sa souplesse extrême, l’hurluberlu fit craquer tout son corps en se relevant. Le coup n’avait pas touché. Mais lui en avait profité pour ouvrir le tibia de la belle. Quelques traces de ses griffes puissantes s’ouvrirent un chemin dans sa chair. La commandante de l’iceberg sera les dents pour ne pas hurler. Continuant son enchaînement, elle frappa vers l’épaule qui se trouvait près du sol. Plié en deux, le fil de lame s’ouvrit une profonde voie dans le muscle du Béhémoth.

Ce dernier se releva, une main sur la plaie. Son regard se fit plus sombre. La première blessure sérieuse qu’il recevait depuis le début. Pourtant, la jeune femme aux longs cheveux bleus ne s’arrêtait pas. Telle une tornade, elle pivota pour trancher au niveau des chevilles. Loin d’être stupide, l’homme-poisson sauta dans les airs. Il évitait ainsi la frappe horizontale basse.

Se relevant dans la foulée, Robina heurta du haut de la tête. La mâchoire du triton claqua alors qu’elle se refermait. Légèrement sonnée, la jeune femme devait tout de même continuer. Revers du sabre d’abordage qui zébra le vent devant elle. Un retour dans le sens inverse. De droite à gauche.
Pour finir, la cuisinière attrapa l’arme des deux mains. Elle la ramena au-dessus de sa tête en garde haute. Puis elle se baissa violemment avec tout le poids de son corps. Une frappe verticale descendante. La plus simple. Et la plus puissante.

La Sanderrienne fit un pas en arrière. Elle n’apercevait rien avec la poussière qui s’élevait. L’esplanade du village était devenue le théâtre d’un combat probablement mortel. Elle attendait de revoir son adversaire. Toujours en garde, elle n’allait pas être surprise deux fois par la même tactique.

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Panique à Shimotsuki. Les deux officiers de réserve arrivés sur place avaient été mis hors d'état d'user de leurs prérogatives. Un vrai boulot de pirate ! s'était-il dit en souriant comme un dément. Comme un démon. Il était malfaisant et maléfique, un vrai malfrat. Il avait tout du méchant de l'histoire, parce qu'être une victime du système et de cette société qui déraisonnait, c'était au dessus de ses forces. Alors il avait changé. Il s'était adapté. Il avait sombré, et maintenant le seul fil qui le reliait à la vie, de manière très ironique et cynique, c'était la mort. Le sang qui coulait par les plaies de Robina enchantait sa vue, il avait goûté la chaire de la jeune femme, gouteuse à point et fraiche comme la rosé du matin. Un truc à vos stimuler l'organisme, et à réveiller les papilles.

Le combat continua encore, encore et toujours, tandis que la population hallucinait : Qui était cet homme, qui faisait front à la sûreté et au bien être, au repos et à la tranquillité de l'île ? Il sentait tout le poids de leur regard sur lui, se retournant, il leur fit une grimace digne des plus grands méchants. Ses crocs poussèrent et l'attaque de Robina se mit en marche. Il fallait dire qu'elle avait de la suite dans les idées. Elle était rapide, puissante, résiliente.

Lui, il commençait à fatiguer de devoir, inlassablement, fuir et esquiver ses coups de butoirs. Et même si en apparence il semblait gagner, lui, se voyait lamentablement et irrémédiablement glisser vers la pente de la défaite. Elle, elle continuait de l'éblouir et de l'illuminer. Elle continuer d'allumer tous les feux en lui, toutes les mèches -et elles étaient courte, que son âme d'homme poisson complètement fissuré du bocal, et qui ne demandait qu'une seule chose : Exploser.

Elle avait tenté de le raisonner par la parole. Peut être que les actes feraient foi ? En tout les cas il n'en menait pas large. Les coups de lame pleurèrent, et il lui fallut toute sa vitesse, sa précision et sa concentration pour ne pas finir en pâté de crabe pour les petits poissons du port de Shimotsuki. Il eut cette vision. Cette vision d'une Robina déchaînée, qui ne ressemblait plus à la jeune dame pleine de bonne volonté et de bonnes manières qu’elle était sensé être depuis le départ. Une guerrière qui cherchait à en finir au plus vite, voilà ce qu’il l’avait poussé à devenir.
Il avait reculé, jusqu'à se trouver contre le mur d'un bâtiment, et quand elle asséna le coup final, il n'eut d'autre choix que d'encaisser une partie des dégâts. Une longue zébrure rouge le long de son bras gauche, et sur une partie de son épaule, marquerait à jamais sa peau et sa vie, Ce n'était pas si cher payé, pour une rencontre aussi singulière. Il eut un nouveau rire, tandis que la vie s'échappait par la blessure, et que retomba la poussière.

Il avait disparu. Les hommes de la marine arrivèrent sur place, et ne virent personne d'autre qu'une chasseresse de prime un brin essoufflée, qui leur raconta un récit du triste sire, qu'était Béhémoth. Peut être remarquèrent-ils la traînée de sang qui s’en allait dans une autre direction qu’eux, dans une ruelle aveugle et coupe gorge de l’ile.

Peu d’envie de suivre le cadavre ambulant, d’autant que les traces étaient noires, plus qu’être carmines.

La légende était en marche.

Quelques jours plus tard.

- C'est bon, c'est fait ?
- Ma plus belle création, j'en suis pas peu fier ... Mais que vous est-il arrivé m'sieur Moth ?

Il regarda le bras en écharpe et les pansements encore sanguinolents qui le retenait contre ses côtes flottantes. Il regrettait son médecin, et ses connaissances avancées, héritées des savoirs sans fin des Moth sur le corps humain et comment l’impacter –autant en le blessant que le soignant.  

- T’occupes, j’ai glissé dans la douche hahaha. Fit-il en récupérant la hache qui mesurait presque deux mètres de haut, et la faisant racler contre le sol, commençait seulement à éprouver son fil.

Ne lui restait plus qu’à le faire sur du vivant, et du sanglant.

Et puis s’il recroisait Miss Erwolf, peut être aurait-il la chance de la mordre de sa hache, maintenant. Il avait hâte.
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