Les retrouvailles avec les Sandstorms se sont bien passées, c’était cool de revoir certaines têtes de l’équipage, de voir qu’elles étaient encore sur leurs épaules. J’ai pas encore eu une longue et sérieuse discussion avec le Capitaine, mais ça va venir, quand le moment sera le bon, quand on pourra se poser au calme, autour d’un verre. Pour l’heure, il a plus important a faire et moi aussi, à vrai dire. Parmi la pléthore de types qui suivent Fear, y’en a qui s’est engagé avec lui par ma faute, parce qu’il a décidé de me suivre il y a des années, sur Manshon, et qu’il tient encore debout pour continuer de le faire. Un gars qui est devenu un frère d’arme pour moi, que j’ai pas l’intention de lâcher et qui je serai, me tournera jamais le dos. Par contre, ça va faire des mois que j’ai disparu et j’imagine qu’il s’attendait plus à me voir, depuis.
Sauf que c’est le cas, je suis revenu des profondeurs des enfers, encore une fois. J’ai échoué au test d’adhésion dans le palais de la grande faucheuse, une nouvelle fois. Et voilà que maintenant, je me tiens face à lui, le cul vissé sur une chaise en bois, autour d’une table, avec plusieurs bouteilles de rhum disposées dessus. Chacun un godet dans la pogne, on se zieute. Je dois dire qu’il a pas tellement changé, le Kaen. C’est plutôt bon signe dans un sens, il doit se sentir bien au sein de l’équipage et ils lui rendent bien. Ils ont intérêt.
— Je te pensais mort, cette fois-ci. Je me doute bien ouais, je pense pas qu’un seul de l’équipage avait misé sur ma survie. Je suppose que ça doit lui faire bizarre de se dire que je suis pas mort, qu’il va falloir arrêter de se dire que cette fois, j’ai fini par caner. Eh, je crois bien que je suis increvable. — Tu sais bien que je suis increvable Kaen, ça doit faire partie de ma foutue malédiction… je m’enquille une grosse gorgée de rhum, laisse descendre le liquide jusqu’au fond de l’estomac. — Forcé de rester en vie, de m’en prendre plein la gueule, de me faire maltraiter par le karma... D’être sa putain de chienne.
On boit tous les deux à l’unisson, faisant claquer le cul des verres contre le mobilier.
On a choisi de se réfugier dans une taverne miteuse du côté de la zone de non-droit, groove quatorze, chez MortyPython, que ça s’appelle. — Et lui, c’est qui ? Fraktur, le surnom affectif qu’on a donné au sauvage depuis qu’il a rejoint la bande, sur Manshon, adresse un regard mauvais à Joey, assis entre nous deux. Un regard que lui rend avec plaisir l’ancien tueur à gages, s’étant délesté de ses lunettes aux verres fumés pour l’occasion.
— Lui, c’est Joey. C’est le salopard qui a failli me buter sur Alabasta et qui devait me livrer aux Mountana.
— Bordel, Peeter, un peu de délicatesse non ? Tu veux qu’il retourne le bar ou quoi ?
— Et pourquoi tu lui as pas encore brisé les os ?
— Il a pas réussi.
— Il est avec nous maintenant. C’est de l’histoire ancienne tout ça.
— On s’est mutuellement sauvé les miches pour venir jusqu’ici, relax mon gaillard, on est dans le même camp. Kaen se contente d’adresser un son, qui s’apparente à un grognement méfiant, avant de liquider son verre. — Si tu recommences, je te pulvérise et répand tes ossements aux quatre coins de Grand Line. Moment de flottement, de longues secondes s’écoulent, lourdes, avant que je lâche un sourire amusé, rapidement suivi par Kaen, qui n’en passe pas moins pour autant, et d’un Joey qui se permet d’en rire. Ces deux-là vont très bien s’entendre, je le sais déjà.
Je ressers tout le monde, avant de m’allumer une clope. — N’empêche que ça fait du bien de te revoir, mon frère. Je me suis demandé si t’allais pas foutre le camp de ton côté après ma disparition.
— J’y ai pensé… plusieurs fois, au début. Mais Azérios et les autres ont su me convaincre que j’avais quand même ma place ici. Ce sont de bons gars. Au final, je regrette pas.
— Vous vous connaissez depuis Bambana, c’est ça ?
— Yep. Je tire une latte sur ma clope mélangée à l’opium. — C’est moi qui me suis chargé de recruter ce monstre pour mon compte. A l’époque, j’en avais besoin pour chasser un foutu morceau qui me posait problème. Kaen se fend d’un sourire amusé, en repensant à Judas, le Lion de North Blue. Bordel, sacré enfoiré celui-là aussi, dommage qu’on se soit perdu de vue. — Même à deux, on aurait pas réussi à le dessouder. C’est vrai. Même maintenant, rendu à la fin de Grande Line, je pense pas que j’aurais été capable de le battre seul. Surtout pas maintenant que j’ai perdu ma plus grande arme de destruction…
Sauf que c’est le cas, je suis revenu des profondeurs des enfers, encore une fois. J’ai échoué au test d’adhésion dans le palais de la grande faucheuse, une nouvelle fois. Et voilà que maintenant, je me tiens face à lui, le cul vissé sur une chaise en bois, autour d’une table, avec plusieurs bouteilles de rhum disposées dessus. Chacun un godet dans la pogne, on se zieute. Je dois dire qu’il a pas tellement changé, le Kaen. C’est plutôt bon signe dans un sens, il doit se sentir bien au sein de l’équipage et ils lui rendent bien. Ils ont intérêt.
— Je te pensais mort, cette fois-ci. Je me doute bien ouais, je pense pas qu’un seul de l’équipage avait misé sur ma survie. Je suppose que ça doit lui faire bizarre de se dire que je suis pas mort, qu’il va falloir arrêter de se dire que cette fois, j’ai fini par caner. Eh, je crois bien que je suis increvable. — Tu sais bien que je suis increvable Kaen, ça doit faire partie de ma foutue malédiction… je m’enquille une grosse gorgée de rhum, laisse descendre le liquide jusqu’au fond de l’estomac. — Forcé de rester en vie, de m’en prendre plein la gueule, de me faire maltraiter par le karma... D’être sa putain de chienne.
On boit tous les deux à l’unisson, faisant claquer le cul des verres contre le mobilier.
On a choisi de se réfugier dans une taverne miteuse du côté de la zone de non-droit, groove quatorze, chez MortyPython, que ça s’appelle. — Et lui, c’est qui ? Fraktur, le surnom affectif qu’on a donné au sauvage depuis qu’il a rejoint la bande, sur Manshon, adresse un regard mauvais à Joey, assis entre nous deux. Un regard que lui rend avec plaisir l’ancien tueur à gages, s’étant délesté de ses lunettes aux verres fumés pour l’occasion.
— Lui, c’est Joey. C’est le salopard qui a failli me buter sur Alabasta et qui devait me livrer aux Mountana.
— Bordel, Peeter, un peu de délicatesse non ? Tu veux qu’il retourne le bar ou quoi ?
— Et pourquoi tu lui as pas encore brisé les os ?
— Il a pas réussi.
— Il est avec nous maintenant. C’est de l’histoire ancienne tout ça.
— On s’est mutuellement sauvé les miches pour venir jusqu’ici, relax mon gaillard, on est dans le même camp. Kaen se contente d’adresser un son, qui s’apparente à un grognement méfiant, avant de liquider son verre. — Si tu recommences, je te pulvérise et répand tes ossements aux quatre coins de Grand Line. Moment de flottement, de longues secondes s’écoulent, lourdes, avant que je lâche un sourire amusé, rapidement suivi par Kaen, qui n’en passe pas moins pour autant, et d’un Joey qui se permet d’en rire. Ces deux-là vont très bien s’entendre, je le sais déjà.
Je ressers tout le monde, avant de m’allumer une clope. — N’empêche que ça fait du bien de te revoir, mon frère. Je me suis demandé si t’allais pas foutre le camp de ton côté après ma disparition.
— J’y ai pensé… plusieurs fois, au début. Mais Azérios et les autres ont su me convaincre que j’avais quand même ma place ici. Ce sont de bons gars. Au final, je regrette pas.
— Vous vous connaissez depuis Bambana, c’est ça ?
— Yep. Je tire une latte sur ma clope mélangée à l’opium. — C’est moi qui me suis chargé de recruter ce monstre pour mon compte. A l’époque, j’en avais besoin pour chasser un foutu morceau qui me posait problème. Kaen se fend d’un sourire amusé, en repensant à Judas, le Lion de North Blue. Bordel, sacré enfoiré celui-là aussi, dommage qu’on se soit perdu de vue. — Même à deux, on aurait pas réussi à le dessouder. C’est vrai. Même maintenant, rendu à la fin de Grande Line, je pense pas que j’aurais été capable de le battre seul. Surtout pas maintenant que j’ai perdu ma plus grande arme de destruction…
