Le chevalier blanc à la rescousse


Le pire supplice

A la suite de leur aventure, Grimmjack et Alegsis se retrouvent enfermés dans les geôles du QG d'East Blue. Le motif ? Un trouble à l'ordre public d'après les matelots ... Pour les deux chasseurs de primes, c'était plus une bagarre pour se partager le butin qu'ils avaient récemment touchés suite à leur affaire au tribunal. Vite touché et vite perdu. Car ce magot servit de caution pour les libérer une semaine plus tard. Ils n'avaient plus qu'à attendre sept jours ...


Sept jours. Soit une semaine de cent soixante huit heures, ou dix sept mille deux cent quatre-vingt minutes. Six cent quatre mille huit cent secondes.
Le temps est relatif. Quand nous vivons des jours heureux, celui ci parait passé aussi vite qu'une trainée de poudre. Mais quand nous vivons des jours noirs, ces six cent mille et des poussières de secondes paraissent une décennie entière.

- Oh ! Je t'ai déjà raconté quand je me suis marié avec une hippopotame ? Elle était douce comme ...

Oui, Alegsis, tu m'avais déjà raconté cette histoire. Une bonne centaine de fois d'ailleurs. Et c'était la le problème. Car cela faisait exactement trois jours, soit quatre mile trois cent vingt minutes ou deux cent cinquante neuf mille deux cent secondes qu'on était enfermé ensemble ... Et ... MON DIEU, JE N'EN POUVAIS DEJA PLUS !

- Oh et puis avec Kant on a été invité à un gala ! Je t'ai déjà raconté ? C'était au Royaume de Bliss et ...

Je soupira profondément. Trois jours qu'il me racontait ses histoires en boucle. Trois jours que je me coltinais Alegsis, enfermé dans une geôle pouvant à peine nous accueillir totalement. Je m'allongeais et me retourna dos à lui. Ce n'était pas ça qui allait le stopper dans ses bavardages. Bien sur que non. Mais la meilleure option pour que ma notion du temps passe plus vite était de dormir. Une sorte d'hibernation. C'est ça ! Voila ! Je l'avais trouver, cette botte secrète anti-Alegsis ! C'était l'hibernation !

- ... Puis cette galopine cherchait à apprendre le Shikishiki. Jeri-hi-hi-hi ! Elle savait pas encore que j'étais un maitre dans le domaine du shakishoki ! Et puis ...

Il était comme un interférence néfaste à mes yeux. Des sortes d'ondes venant brouiller ma tranquillité. L'hibernation semblait être plus compliqué que prévu. J'arrangea alors mes bandelettes pour me faire des bouchons d'oreilles. Elles ne pouvaient pas couper tous les sons, et encore moins la globalité des paroles de mon cheeeer partenaire, mais obstruait assez pour que cela en devienne presque agréable.

- ... Les requins étaient super énervés ! Et nous on était la, dans cette barque à la noix avec ...

Un sourire s'esquissa sur mes lèvres. C'était parfait. Le son était comme lointain, assez pour devenir une douce berceuse à mes yeux. Mon corps se détendit, mon esprit divagua. Je rentrais lentement dans le monde de Morphée, plongeant dans ses bras.

Et la, un bruit sourd résonna dans la cellule. Alegsis regarda par les barreaux de la seule et unique fenêtre.

- C'est le tonnerre qui gronde ?
- Euh non ... Je crois que c'est mon ventre qui gargouille ... Répondais-je à mon partenaire, un air un brin gêné.
- Bah non regardes, il commence à pleuvoir.

En plus le temps était grisâtre, comme l'ambiance dans la cellule actuellement. Attendez voir ... Il avait bien dit de la pluie ?

- DE LA PLUIE ?!!!

Je fonça enfoncer ma tête entre les barreaux de la fenêtre, poussant ainsi mon tendre collègue. Ma langue s'extirpa de ma bouche pour s'accaparer la moindre goutte d'eau qui tombait du ciel. C'était tellement douuuuux. Des jours que j'en rêvais.... Mon corps était si desséché ...

Oui, car Alegsis avait tellement saouler les gardes qu'à la fin de la première journée ils ne passaient même plus nous voir. Une aubaine pour s'échapper ? Non, car cela valait aussi pour les rations journalière d'eau et de nourriture ...

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La loi. Chacun se persuadait qu’elle était d’airain du fait que les autorités – qu’elles furent légitimes ou non – lui accordaient une valeur impérative indexée sur le calibre du fusil. Aussi la respectait-on ; par trouille d'abord, par confort ensuite, tout en se persuadant qu’il en allait de l’ordre social. Les braves gens, dociles tels qu’ils l’étaient – ce qui leur valait d’être bien « braves » au regard des dominants – s’étaient même pris d’affection pour la farce légale. Ils louaient ainsi comme une protection certaine ce qui les oppressait. Cela, jusqu’à ce que l’arbitraire du pouvoir exécutif, celui-ci feignant de partager sa force avec une Justice à sa botte, n’attrapa ses ouailles par le col afin de les jeter dans une geôle pour qu’elles y croupissent.
Il n’y avait eu ni loi ni coutume pour justifier qu’on maintînt ces deux chasseurs de primes derrière les barreaux ; il n’y avait eu rien d’autre que ce fusil sur lequel on y avait gravé, par plaisanterie peut-être, quelques principes de droit. Qu’ils se soient avoinés au beau milieu d’un Quartier Général de la Marine, dans les faits, pouvait effectivement justifier qu’on leur passa les menottes. Qu’ils furent cependant maintenus captifs sans qu’on ne leur accorda une audience quelconque ressemblait cependant à une vengeance. Une qui s’orchestra après qu’ils eurent délestés le Gouvernement Mondial d’une centaine de millions de berries. Légalement de surcroît.

- Oooooooonze-millions-sept-cent-vingt-deux-mille-huit-cents-quatre-vingts-treize ♪ berries sur trogne du forbaaaaaan, onze-millions-sept-cent-vingt-deux-mille-huit-cents-quatre-vingt-treiiiiiiiize ♪, s’il se mooooontre, encore plus méchant ♫, ça fera onze-millions-sept-cent-vingt-deux-mille-huit-cents-quatre-vingt-quatorze ♪ berries sur la trogne du forban.
Oooooooonze-millions-sept-cent-vingt-deux-mille-huit-cents-quatre-vingts-quatorze ♪ berries sur trogne du forbaaaaaan, onze-millions-sept-cent-vingt-deux-mille-huit-cents-quatre-vingts-quatooooorze ♪, s’il se mooooontre, encore plus méchant ♫, ça fera onze-millions-sept-cent-vingt-deux-mille-huit-cents-quatre-vingts-quinze ♪ berries sur la trogne du forban.
Oooooooonze…. ♫


Peut-être, après deux semaines à se régaler d’une si délicieuse compagnie que celle de son associé dans un espace duquel il ne pouvait se soustraire, Grimmjack avait cessé de penser. S’astreindre à un état de mort végétative comme mécanisme de survie avait, pour lui, été la seule manière de survivre à l’abrutissement ambiant auquel il fut soumis. Faute de subsistance, déshydraté et affamé, les forces lui avaient manqué pour occire son partenaire. Cette tâche, il s’en serait sans doute acquitté avec plaisir, quitte à devoir signer les aveux de sa culpabilité en lettre d’or. Mais qui, en ce bas monde, aurait pu lui reprocher d’avoir cédé au massacre s’il en avait trouvé la force ?
Il sembla cependant qu’Alegsis ne faiblissait pas et ce, bien que près de deux semaines s’étaient écoulées. C’était à croire qu’il trouvait de quoi se régénérer dans l’expression outrecuidante de ses propres inepties ; il était une machine à mouvement perpétuel dont le seul carburant était fait de connerie à l’état pur. Connerie dont Grimmjack suffoqua des évocations bruyantes et enjouées. Du moins, jusqu’à ce que les échos de bruits de pas l’arrachèrent de son état catatonique.

Jusqu’à leur cage, deux spécimens humains qui eux, ne chantaient pas, s’arrêtèrent pour les contempler à travers les barreaux. Furent-ils ses libérateurs ou ses bourreaux que Grimmjack les aurait accueillis avec le même entrain, cherchant une issue à son calvaire. Deux semaines à subir la compagnie d’Alegsis Jubtion, sans pouvoir lui échapper ou l’assommer, équivalait à sept siècles de détention en Enfer.

- Regarde ça, Grimmjack ! S’enthousiasmait Alegsis que rien ne semblait atteindre, à commencer par la raison. Les deux gugusses ils ont l'air malin derrière les barreaux.

- Euh… hésita l’interlocuteur, un blondinet à gueule d’ange qui, d’un air gêné, se tourna vers le matelot qui l’avait escorté jusqu’ici, c’est vous qui êtes derrière les barreaux.

Les bras croisés, sa tête légèrement penchée en avant comme pour dissimuler un rire hautain sous le rebord de son chapeau, l’illustre imbécile que constitua Alegs, se fourvoya dans l’erreur avec une confiance si crasse qu'on se serait sali à la toucher..

- Qu’il est bête. Moi je suis en face des barreaux et vous, vous êtes derrière. Doooooooonc, le pédantisme chez les idiots confinait au spectacle burlesque, c’est vous qui êtes derrière les barreaux. Hein que j’ai raison Grimmjack ?

Alegsis aimait à recueillir les conseils de son binôme, mais à condition seulement que ceux-ci abondèrent dans son sens.

- Sauvez-moi… j’en peux plus Gémissait au sol la momie tandis qu’elle s’accrocha fébrilement aux barreaux.

Le blondinet, observant l’envers des barreaux et les drôles de bêtes qu’on y entreposa, se tourna à nouveau vers son accompagnant. Sans prêter davantage d’attention aux deux zigotos, il déclara, presque désinvolte.

- Vous direz à votre supérieur que les deux là ne sont pas de Baroque Works. Vous pouvez en faire ce que vous voulez, ça nous regarde pas.

On l’appelait Tagaki Suzukawa, ce petit bonhomme. Du moins lorsqu’il prenait au moins la peine de se présenter. Recruteur de Baroque Works, on l’avait mandaté afin de déterminer si oui ou non, les deux chasseurs de primes hutins avaient appartenu à sa crémerie. Dès lors qu’il n’en fut rien, celui-ci tourna les talons aussitôt son rapport effectué.

- On peut en être ! Jura désespérément Grimmjack, ses poings crispés autour des barreaux jusqu’à ce que le sang lui dégoulina des paumes.

Dans ses élans acharnés, il avait, inconsciemment, fait jaillir une bandelette qui s’en était allée se nouer autour de la cheville du jeune recruteur. Prouesse s’il en était qui, de ce fait, ne manqua pas d’attirer l’attention de qui en fit les frais. Ainsi agrippé, celui qu’on surnommait « Le chevalier blanc » - titre pompeux s’il en était – daigna accorder un semblant d’importance à ce duo de pisseux embastillés.

- Vous le pourriez si je vous y autorisais. Il les tenait alors au creux de sa main et, sans l’ombre d’une hésitation, tira profit de la situation.

Peut-être avait-il sous la main de quoi expédier ses affaires courantes ; quelques coprophages inespérés bons àécumer le tas de merde que sa hiérarchie lui avait jeté sur ses pieds.
Il se trouvait en effet à Logue Town quelques poches de criminalité persistantes ; celles-ci aussi épaisses que purulentes. La Marine, affairée sur les mers telle qu’elle l’était dans ces contrées, ne pouvait en venir à bout tant elle dispersait ses efforts, notamment aux alentours de Reverse Mountain. Le crime organisé, lorsqu’il se trouvait aussi insidieux que pugnace, s’acceptait comme une tâche de merde redoutable à essuyer. Baroque Works, sollicité à cor et à cri par notables et commerçant, avait certes sa notoriété pour elle, mais pas les effectifs pour surseoir à la requête.
Les mieux en vue de l’organisation avaient en effet déserté les mers bleues pour Grand Line, là où le filon se faisait plus prolifique. Restaient, dans ce vivier de chasseur de primes, les « Bronze » qui, tout au bas de la chaîne alimentaire de Baroque Works, n’avaient pas les crocs suffisamment tranchants pour faire un repas de ce qu’East Blue comptait de plus garni en terme de crime. Tagaki, du mieux qu’il put, mais les mains attachées dans le dos, n’avait trop su résoudre ce qu’on qualifiait pudiquement des « événements de Logue Town ». Aussi se saisissait-il à pleines poignes de toutes les occasions bonnes à dégraisser le cancer d'East Blue.

- Logue Town, ça vous parle ?

À défaut de Mouettes, on recrutait des canards boiteux. Trop de Bronzes avaient péri là-bas en ayant les yeux plus gros que le ventre, deux pions qui se proposaient au sacrifice était toujours bons à prendre.
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Le chevalier sauveur

3 jours enfermés dans une cellule avec Alegsis c'était long, assez pour en rendre fou plus d'un. 1 semaine n'en parlons pas. Mais quand nos deux héros furent oubliés à la fin de cette semaine pour qu'il en s'écoule une seconde, c'était le coup de massue pour Grimmjack.


J'avais les joues creuses et le regard vitreux car totalement desséché. Mon état était végétatif depuis bien trop longtemps. Je ne savais plus si ce que je vivais était un rêve, une hallucination ou bien la réalité. La douleur de mes paumes a force d'empoigner les barreaux comme un fou me fit comprendre la véracité des évènements.

C'est la que je le vis. Etait-ce peut-être mon désespoir, mais c'était comme si un halo scintillant émanait de lui. Une chevelure d'or, un sourire éclatant, un visage noble et raffiné. Une peau qui paraissait douce et sans défauts. Des habits élégants émanants une douce odeur parfumée. C'était sans nul doute notre sauveur. Mon sauveur. Me délivrant de cet interminable enfer sur terre....

Le Chevalier Blanc:

- Oui bien sur Messire ! La ville ou tout commence et ou tout s'arrête ! Le berceau du Roi des Pira...
- Parfait. Lâches ma jambe maintenant, veux-tu.
- Vos désires sont des ordres Messire !

J'étais plus bas que terre. Acharné, prêt à tout pour sortir d'ici, je lui aurai lécher les bottes s'il le fallait. La dignité n'était rien comparé au supplice que je vivais : celui de supporter Alegsis dans 5m2 tout ce temps.

- Récemment, le Contre-Amiral Léonce Akbar à attribué des primes sur les têtes de la Famille Columbia. Ils auraient tenter de kidnapper la fille de l'officier pour le soumettre à leur petit jeu. Mais leur plan n'a bien sur pas fonctionné. Cependant, la marine locale à du mal à trouver des pistes pour les retrouver. Vous voyez ou je veux en venir ?

Alegsis et moi nous regardions dans le blanc des yeux. J'étais bien trop mort de faim et fatigué pour réfléchir et mon partenaire lui, était bien trop débile.

- Oui cela va de soit Messire !
- Bien sur ! Vous voulez que je vous apprenne le Shikish... Mon coude tapa les côtes d'Alegsis, qui comprit qu'il devait la fermer.
- Faisons un deal d'accord ? Je pourrai vous libérer sur le champs si vous accepti..
- DE LA NOURRITURE !
- Hein ?
- Avant de faire quoi que ce soit, il nous faut de la nourriture Messire ! Cela fait des jours que nous n'avons rien mangé ici à part quelques cafards ! Je vous en conjure votre Grandeur ! Votre Altesse ! Votre éminence ! Votre ...

Pendant que je le suppliais, je me mis à genoux, tentant désespérément d'accrocher une de ses bottes. Quel misérable je faisais. M'enfin bon, c'était la loi de la survie.
Apparemment, mon désespoir l'avait touché, ou dégoûté. Par dépit, il trifouilla dans une de ses poches et y trouva un bout de pain qu'il jeta dans le fond de la cellule.

Je fonça dessus comme une bête affamée, se l'accaparant pour moi et rien que pour moi ! Alegsis tenta bien d'y gratter quelques miettes, mais je lui lança un regard noir et obscur pour lui en dissuader, faisant ainsi ressortir le côté démoniaque et morbide de mon être. C'était MA proie ! A moi ! Rien qu'à moi ! Mon précieux A MOI !

Pendant que je dévorais ce succulent bout de pain rassi de plusieurs jours, Messire le Chevalier Blanc reprit.

- Je disais donc ... Si vous acceptiez de travailler pour moi, je vous ferai sortir de cette cellule pour retrouver et capturer la famille Columbia. Si vous réussissez, je vous recruterai au sein de la noble Baroque Works en tant qu'agents confirmés avec les avantages qui suivent. Si votre mission est un échec ou que vous tentez de fuir, vous serez remis sous les écrous et ...
- Des paniers-repas !
- Hein ?

J'avais ressurgi instantanément, m'affalant a nouveau sur les barreaux. Ce maigre mais délicieux repas m'avait requinqué mais pas rassasié.

- En plus de tout ça, on veut des paniers-repas ! Des bons chasseurs doivent bien manger pour bien chasser ! C'est bien connu !
- Je vois ... Répondait le recruteur tout en soupirant. Va pour les paniers-repas.

Les termes étaient dis. Il y eu comme un moment de blanc. Alegsis et moi tentions de réfléchir à cette alléchante proposition. "Tentions" car comme je l'avais précédemment raconté, affamé je n'arrivais plus à faire marcher mes méninges et Alegsis ... En était totalement dépourvu.

Je pris alors mon collègue à part, l'emmenant au bout de la cellule, comme si nous allions nous concerter en secret, alors notre interlocuteur était en réalité juste à côté.

- Psssss, t'en penses quoi toi Aleg ?

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Inconscient qu’il était, il avait, par négligence peut-être, à moins que la déshydratation ne fut en cause, demandé à Alegsis ce qu’il en « pensait ». Grimmjack, sans qu’il ne fut apparemment question d’une plaisanterie de mauvais goût, avait effectivement associé le concept de « pensée » à Alegsis Jubtion. Les deux rombiers ne se fréquentaient pas depuis long ; peut-être deux mois à peine, mais quelques faisceaux d’indices pour le moins irradiant auraient dû, en principe, encourager la momie à se défier des fulgurances du loustic.

- Noooon ! Récrimina puérilement le principal intéressé bien que tout l’intimait à répondre le contraire. T'es idiot ou quoi ? On va pas le rejoindre en prison, Grimmjack, réfléchis.

Effectivement, Grimmjack, avant de solliciter la sapience d’un abruti notoire, eut été autrement plus inspiré de réfléchir. Eut-il oublié à qui il s’était adressé que sa mémoire, suite à la teneur de ce qui lui fut rétorqué, eut en principe trouvé les arguments pour le rappeler à la raison. Ceux qui faisaient en principe le lit d'une consternation ô combien justifiée.
Il fallut alors de la patience et de l’abnégation pour expliquer à l’Épavien que, s’ils étaient entourés de quatre murs et, que la seule issue qui se présenta à eux, se trouva verrouillée de l’extérieur, tout prêta à croire, une fois le constat établi en ces termes, qu’ils étaient précisément ceux-là même à faire les frais d’une incarcération.

-

-

- Mais… mais faut qu’on sorte d’ici ! S’alarma l’imbécile après deux semaines d’indolence.

Plus paniqué encore que son partenaire, réalisant bien tard quel fut leur triste sort – quoi que mérité au moins pour l’un d’entre eux – Alegs se jeta à son tour sur les barreaux pour reprendre le concert des lamentations. Il avait fallu le temps pour que l’évidence lui grimpa jusque sous l’occiput ; deux semaines à peine.

-  Sortez-moi d’ici ! S’il vous plaît. Je promets de presque plus jamais dire qu’à Baroque Works, ils s’allient tous comme des lâches parce qu’ils valent rien individuellement, et qu’ils sont tous moches, et qu’ils se la pètent alors qu’ils savent rien faire, et qu’ils loupent toutes leurs missions, d'autant je me suis laissé dire que ces nazes étaient même pas capables de nettoyer Logue Town, tu parles d’un ramassis de branques, et qu’ils recrutent n’importe qui, et qu’ils ont aucune fierté et qu'en plus leur structure était jadis sous les ordres d’un pirate, et que...

Parce que Grimmjack avait demandé à son associé de « penser », ce dernier s’était nonchalamment éconduit sur les sentiers de l’ânerie caractérisée. Il eut fallu alors être au moins aussi débile que lui pour avoir seulement escompté qu’il agît autrement. Alors que le salut était à portée de main pour qui savait s’en saisir, Alegsis, par son verbiage prolifique et inconséquent, venait déjà de compromettre leur potentielle liberté. Bien que le Chevalier Blanc – surnom stupide considérant qu’il fut invariablement piéton – en avait entendu de bien pires au sujet de la structure dont il était une émanation en vadrouille, la momie famélique, constatant avec quelle minutie son acolyte les avait enterrés une pelletée d’inepties après l’autre, trouva évidemment matière à se tourmenter.

Voilà où conduisait la « pensée » d’un Alegsis Jubtion ; aux irrésistibles crises de nerfs de ses contemporains, ceux-là apparemment indignes de ses incommensurable élans intellectifs. Faire la passe à ce genre de coéquipier, c’était s’assurer en lettre d’or sur papier glacé que la balle finirait hors-jeu. Restait à la rattraper au bond pour que la partie ne se termina pas dans les cages.
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Challenge accepted

Tagaki Sukazawa, allias "Le Chevalier Blanc", qui ne s'était pas présenté mais dont Grimmjack connaissait la réputation au sein des chasseurs de prime venait de proposer un marché avec nos deux héros enfermés.


Je me tapa le front du plat de ma main. C'est vrai aussi, moi qui connaissait bien le loustique, c'était bête de l'avoir demander ça. En général, quand il fallait faire marcher ses méninges dans notre duo farfelu c'était moi qui m'en chargeait.
Après la scène de mon imbécile de confrère, de quelques bandelettes le tirant et l'empêchant de dire plus de bêtises qui pourraient nous couter gros, je me retourna vers le Chevalier Blanc d'un air un peu gêné.

- Ce que mon confrère essaye de dire ... Bah ... C'est qu'on accepte ! On a pas vraiment le choix en plus, hein ?

A ces mots, Tagaki Sukazawa fit un signe au caporal à ses côtés. Celui-ci sortit immédiatement une lourde paire de clefs, et après avoir trifouillé son trousseau, nous ouvra la porte en nous rendant notre liberté.
On s'empressa alors de sortir de la. Alegsis, qui ne s'était pas rendu compte de la situation pendant près de deux semaines avait bien vite changé d'avis.

Alors qu'on s'apprêtait gaiement à quitter la zone, le Chevalier Blanc nous interpella une dernière fois.

- Un navire de la Baroque Works vous attend au port. Il vous guidera jusqu'à Logue Town en quelques jours à peine.
- Pfouh ! On à pas besoin de votre navire ! J'ai un super pédalo qui concurrence toutes les frégates ! Et oui monsieur ! S'exclama avec fierté Alegsis.
- Et bien ... Comme vous voulez... Soupira le recruteur, se demandant quel genre de spécimens il venait d'embaucher.

On reprit notre marche nonchalante et sifflotant de jolis petit airs. Notre liberté était assurée, une nouvelle aventure allait commencer et on pouvait même avoir droit a des paniers-repas quotidiens si nous réussissions notre tâche ! J'étais vachement heureux tout d'un coup !

[***]

Tagaki Sukazawa se baladait dans le bâtiment administratif du QG d'East Blue accompagné du même caporal. C'était en effet son "guide attitré", ou plutôt l'homme qui était en charge de le surveiller.
Le marin ne put s'empêcher de lui poser une question.

- Dites monsieur Sukazawa, pourquoi avoir recruter ces deux abrutis ? J'ai beau me creuser les méninges je ne trouve pas une seule raison valable. Même s'il est vrai que vous manqué d'effectifs, pas sur que ces deux la changent la donne.

Le chevalier blanc rigola. Il était bien vrai que la question pouvait se poser.

- ... Disons que je donne une chance aux jeunes rookies. Répondit le recruteur avant de vaguer à ses occupations.

Sa décision il l'avait aussi prise pour d'autres raisons. Tagaki avait entendu parlé d'un homme-momie, chasseur de primes de surcroit, s'étant démarqué durant l'attaque des Z sur Shimotsuki en vainquant le capitaine. D'autres rumeurs circulaient encore sur un abruti qui se baladait avec un gros pinceau. Un ahuri aux 400 coups mais dont une fit l'éclat : l'arrestation d'un valet de la révolution et la libération d'une dizaine d'otages au royaume de Bliss. Lui aussi prétendait être un chasseur de primes.

Pour Tagaki Sukazawa, allias "le Chevalier Blanc", c'était comme un pari sur l'avenir.
Le caporal avait-il raison et ces deux pèquenauds étaient-ils incapables de quoi que ce soit ?
Ou le pari du recruteur allait-il porter ses fruits et ces deux jeunes chasseurs deviendraient des pontes de la Baroque Works ?

Les cartes étaient en leur possession, il ne manquait plus qu'à Grimmjack et Alegsis Jubtion de les jouer.

[...]

- Désolé messieurs, le pédalo a été envoyé à la fourrière. Le propriétaire n'avait payé la place que pour une journée sur le port. Puis au bout d'une semaine, l'engin a été saisie par la justice. Je peux rien y faire.
- Jeri-hi-hi-hi-hi ! Elle est bien bonne celle la ! Vous êtes un marrant monsieur le soldat ! Sinon vous ne diriez pas sur un ton aussi décontracté que vous m'avez piqué mon précieux pédalo, hein ?! ... C'est vrai que vous rigolez, hein ? ... Sacré farceur ! Vous l'avez caché c'est ça ... ?

Bon, apparemment le pédalo d'Alegsis n'était plus. C'était peut-être pas si mal que ça. Je me demandais encore comment on avait pu survivre autant de périples en mer sur ce misérable engin flottant.

Alors qu'Alegsis tentait tant bien que mal de négocier pour son précieux pédalo - qui n'était plus ici depuis des jours déjà - je me retourna observant les autres navires présents au port.

- Dis Alegsis, tu penses qu'il est encore la, le navire de la Baroque Works qui devait nous transporter ? Non car ton pédalo, je pense que tu peux mettre une croix dessus maintenant ...
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