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Comme un poisson dans l'eau

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海 軍

∆ feat. Bartholomew ∆


Cela faisait plusieurs jours déjà que les dignitaires du Chinamire Kitsune capturés par les forces e la marine en présence avait été exécutés. Dans l'immense arène de Kikai no Shima, généralement habituée à voir des combats se dérouler, c'étaient bien des exécutions qui avaient été offertes au grand public. La colonelle Ambrosias avait voulu envoyer un message fort, tant à la population de l'île qu'aux mafieux contre qui elle luttait. Renfermée sur elle-même depuis l'attentat qui lui avait coûté le bras, la militaire quittait rarement la caserne. Ce n'était cependant pas le cas de ses subordonnés. Même si la colonelle restait dans sa tour d'ivoire, il fallait bien que la marine continue de travailler. Sa seconde, la lieutenant-colonel Ligéia, s'occupait de gérer les hommes et était elle-même aidée en cela par les nombreux officiers de l'île. Parmi eux, la commandante Zhang Xiu s'occupait du poste de capitaine d'armes. C'était elle qui gérait la discipline, s'occupait de manière concrète de gérer les mutations, sanctionnait les infractions et veillait de manière globale à ce que tout se déroule pour le mieux. Officière d'expérience, elle était dure mais juste. Ses hommes avaient un profond respect pour elle et la craignaient moins que la colonelle. Au sein de la base, dans son petit bureau, qu'elle partageait d'ailleurs avec les autres officiers, la quadragénaire s'occupait de remplir les papiers concernant un arrivage prochain de jeunes recrues sur Kikai no Shima. Environ une vingtaine, ils étaient sensés arriver dans la journée à bord d'une caravelle.


Peu de temps après midi, Xiu quitta la base pour se rendre au port. Accompagnée par une petite troupe composée de dix marins de la 149ème, elle marchait lentement, profitant de son passage en ville pour patrouiller. Le climat sur l'île était particulièrement tendu depuis les exécutions. La tension était clairement palpable et les patrouilles de plus en plus fréquentes. Tout semblait laisser présager qu'un drame était sur le point d'arriver, mais qui aurait pu dire ce dont il s'agissait vraiment ? Comme à son habitude, la militaire originaire de Kanokuni avançait les bras dans les dos en jetant un œil attentif à son environnement. Fort heureusement, elle ne vit rien de problématique sur sa route. Parvenant finalement au port, elle attendit que la caravelle termine sa manœuvre d'amarrage. Quelques minutes plus tard, le capitaine du navire descendit pour saluer la commandante. Derrière lui, vingt-deux soldats descendirent. En dehors de deux caporaux, il ne s'agissait que de simples hommes du rang. Ils étaient là pour remplacer les pertes de la dernière opération menée sur l'île.



« Soldats, bienvenue sur Kikai no Shima. Je suis la commandante Zhang Xiu, capitaine d'armes de la 149ème division. J'espère que vous avez fait bon voyage. Prenez vos affaires et suivez moi. »


Sans laisser aux marins le temps de répondre, elle se contenta de les voir saluer avant de reprendre la route en direction de la caserne. Une fois la petite troupe arrivée à destination, Xiu les fit se rassembler au centre du terrain d’entraînement. Un jeune soldat apporta alors à la commandante un support en bas sur lesquels se trouvaient une vingtaine de fiches.


« La colonelle insiste pour mettre ses nouveaux soldats à l'épreuve. Nous allons mettre en place un décor urbain en bois pour simuler une zone de combat. Vous serez scindés en deux groupes. Caporaux, vous prendrez chacun la tête d'une équipe de dix soldats. Pour le temps de l'évaluation, vous aurez des sabres en bois et des fusil à peinture. »


Pendant que les hommes sous les ordres de Xiu mettaient le terrain en place, les nouveaux venus eurent quelques minutes de répit. Le second caporal s'approcha de son homologue en soupirant.


« Eh beh, droit au but hein ? C'est la première fois que je vois ça. Tu viens d'où toi déjà ? »



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Même si cela sonnait la fin du quartier libre, je ne pouvais pas dire que je regrettais de quitter ce foutu navire pour fouler la terre ferme. J’en avais littéralement plein les fesses de cette traversée interminable qui s’est éternisée sur plusieurs semaines plus longues les unes que les autres. Je me doutais bien qu’avant mon simple grade de caporal je n’avais pas le droit au confort de la cabine des officiers, mais tout de même ? Nous faire dormir sur de telles paillasses pendant autant de temps, une misère.


Nous n’étions au final qu’une petite poignée de recrue, vingt-deux, moi inclus. Seul un autre caporal était présent, le reste des bitos de la première heure fraichement sortit des bancs de l’école. Je ne comprenais toujours pas l’intérêt pour l’État-Major d’envoyer des soldats aussi peu expérimentés au front. Mais bon, je n’étais pas payé pour réfléchir à ce genre de chose, les huiles étaient grassement payées pour ça. De toute façon, comme on dit chez nous « réfléchir c’est désobéir. »


Quoiqu’il en soit, après la stupeur et l’énervement j’avais finalement décidé de prendre les choses du bon côté. C’était une occasion unique pour moi de prouver ma véritable valeur et qui sait, de me faire remarquer pour qui sait, obtenir par la suite une bonne affectation. En attendant, ma priorité était donc de survivre. Nous avions eu un rapide topo de la situation sur l’île par le capitaine du navire. Bon ce n’était pas folichon, en effet nous étions là pour combler des pertes. Grosso merdo c’était une histoire de contrôle du territoire avec la pègre locale qui versait dans les attentats ciblés contre les membres du Gouvernement Mondial, autrement dit, nous.

Une officier se présenta à nous, au début je pensais qu’il s’agissait de la fameuse colonelle, mais finalement non c’était qu’une Commandante.


« Soldats, bienvenue sur Kikai no Shima. Je suis la commandante Zhang Xiu, capitaine d'armes de la 149ème division. J'espère que vous avez fait bon voyage. Prenez vos affaires et suivez-moi. »


Je suivais sans broncher, finalement ce n’était peut-être pas si terrible que ça ici. Radio Marine avait surement fait encore des siennes, ce n’était pas la première ni la dernière fois. Je regardais autour de moi pour découvrir les lieux, et ce qu’il allait être certainement notre casernement. 


« La colonelle insiste pour mettre ses nouveaux soldats à l'épreuve. Nous allons mettre en place un décor urbain en bois pour simuler une zone de combat. Vous serez scindés en deux groupes. Caporaux, vous prendrez chacun la tête d'une équipe de dix soldats. Pour le temps de l'évaluation, vous aurez des sabres en bois et des fusils à peinture. »


Je ne m’attendais pas à une mise en situation à peine sortie du rafiot, surtout après avoir passé autant de temps en mer. J’avais les jambes lourdes et toujours cette désagréable sensation d’être encore en mer en train de subir la houle. J’avais eu le temps bien évidemment de discuter avec le reste des conscrits présents à bord. Bon, je savais à quoi m’attendre depuis le temps, ce n’était pas vraiment des foudres de guerre loin de là. Mais de toute façon, depuis mon intégration dans les rangs de cette institution j’avais rapidement compris qu’il fallait manger son pain noir avec ce genre de spécimens pour ensuite pouvoir pleinement exercer sa vocation. Ce n’était évidemment pas de mauvais bougres, mais ils étaient là comme tant d’autres pour la lumière avant tout. Ils ne pensaient certainement pas se retrouver catapulter ici du jour au lendemain, en laissant bobonne derrière eux avec leur chiée de marmots


Quoiqu’il en soit, j’avais reçu un semblant de formation et je touchais une paie pour mon boulot. C’était le moment pour moi de me démarquer et ainsi prouver à mon officier que j’étais quelqu’un de capable et de volontaire.


« Eh beh, droit au but hein ? C'est la première fois que je vois ça. Tu viens d'où toi déjà ? »


« Hum, je viens de Logue Town, sur East Blue. En effet cela ne traine pas ici, en même temps vu le contexte je peux comprendre qu’ils soient dans l’urgence. Finalement, un peu d’exercice c’est une bonne chose pour se remettre de notre voyage tu ne trouves pas ?! »[


« Euh oui.. Mais tout de même… »


J’avais déjà eu l’occasion de discuter quelques fois avec lui durant le voyage. C’était un bon gars, mais qui aspirait à une tout autre vie au sein de la Marine. Pas le genre à vouloir un jour naviguer sur le Grand Line ou bien se retrouver en première ligne. Je me levais le premier et lui lança un « bonne chance » avant de me diriger vers le lieu de l’épreuve.

J’avais avec moi 10 matelots inexpérimentés, mais j’avais tout de même confiance dans le bon déroulement des choses. Après tout il ne s’agissait que d’un exercice, le seul qui pouvait avoir une quelconque pression ici, c’était moi.


Je prenais quelques minutes pour briefer mes effectifs, pas besoin de faire des stratagèmes sorties des grands livres d’histoire. Il fallait faire simple, clair et précis avec eux sous peine de se retrouver avec 21 adversaires. Donc l’idée c’était simplement de diviser notre unité en trois groupes, car aux vues de la topographie, un gros paquet n’avait aucune chance de passer inaperçu. Je menais le contingent central qui faisait office d’éclaireurs, tandis que se tenait à bonnes distances le reste de mes hommes pour éviter toute prise à revers. À cause du nombre important d’obstacles, je n’arrivais pas à trouver de bons axes de visée pour placer d’éventuels tireur.
Mais la mise en situation se révéla plus compliquée que prévue, en effet j’avais désigné pour chaque unité, un leader un peu au hasard. Et je compris rapidement mon erreur de leur donner un semblant d’autonomie. Ils étaient tellement concentrés sur mes faits et gestes qu’ils ne regardaient même pas devant eux. Et notre flanc gauche tomba droit sur l’ennemie qui avait décidé de regrouper ses troupes au même endroit.

« ROUGE 2 ÉLIMINÉ »


« ROUGE 4 ÉLIMINÉ »


« ROUGE 3 ÉLIMINÉ »


Bordel je venais de perdre bêtement un tiers de mes effectifs, car ils n’étaient pas capables de regarder devant eux. Il n’en fallait pas plus pour galvaniser l’équipe bleue, qui est fort de ce succès décida de foncer droit devant en hurlant. Au moins dans mon malheur, j’avais la chance d’avoir les mêmes débiles en face de moi. Les trois zigotos avec moi étaient prêts à prendre la tangente alors que je voyais une formidable occasion de remettre les compteurs à zéro. Ils fonçaient à découvert persuader que le reste de l’équipe rouge se trouvait derrière. Depuis le début de ma formation, j’avais rapidement compris que si je voulais faire de vieux os dans l’institution faute d’avoir un physique hors normes, je devais m’en remettre aux armes. Et fort heureusement pour moi, j’avais des prédisposions pour le maniement des armes à feu. L’occasion était donc trop belle pour la louper.

« ALLEZ, LES GARS, C’EST LE MOMENT ! »

J’épaulais mon fusil et alignais mes appareils de visée.


« BLEU 4 ÉLIMINÉ »


Les trois autres zigotos ont arrosé copieusement les lieux sans toucher personne. Le temps pour moi de recharger, que je n’avais plus de cible en ligne de mire. Je faisais signe aux trois autres restés sur l’autre flanc de nous rejoindre. J’avais soudainement une idée, en les voyant se déplacer comme des sangliers dans un champ de maïs. Il suffisait pour moi de couper la tête, pour semer la zizanie là-dedans. En essayant de prononcer des ordres clairs, j’ordonnais à mes subordonnés de rester à couvert et de tenir cette position en faisant des tirs réguliers dans la direction de l’équipe adverse. L’idée était de maintenir une certaine pression et signifier notre présence. Si mon instructeur me voyait faire ça, nul doute qu’il m’enverrait faire des tours de pistes jusqu’au coucher du soleil. Je partais de mon côté tout seul pour remonter tout droit vers le point de départ de l’équipe bleue puis me positionner en amont de leur position. L’idée était simple, butez le caporal adversaire. Mais alors que je cherchais ma cible, je tombais sur trois membres de l’équipe bleue en train de remonter à couvert en direction de notre position. Que faire ?!


Soit, je décidais de griller ma position et sauver mes hommes, soit continuer ma mission, mais auquel cas j’allais probablement finir seul survivant de l’équipe rouge !


« Et puis merde. »


Je choisissais donc la première option.


« BLEU 2 ÉLIMINÉ »


« BLEU 6 ÉLIMINÉ »


Le temps de recharger, que j’avais perdu de vu le dernier membre de leur petite opération. Au moins les compteurs étaient de nouveau à zéros. Le caporal bleu, voyant que sa stratégie n’avait pas fonctionnait, décida d’opter pour un assaut en tenaille. Stratégie pour le moins audacieuse, surtout avec des manches à couilles pareilles. Il lança donc ses hommes à l’assaut de notre bâtiment en le prenant par les deux flancs et de face simultanément.


« BLEU 3 ÉLIMINÉ »


« ROUGE 5 ÉLIMINÉ »


« ROUGE 7 ÉLIMINÉ »


« BLEU 7 ÉLIMINÉ »


« ROUGE 1 ÉLIMINÉ »



C’était du grand n’importe quoi des deux côtés, mais le souci c’est que je n’étais pas présent avec mes hommes. Je décidais de les rejoindre au pas de course en ayant totalement oublié qu’il restait encore un bleu caché quelque part sur mon chemin. Il me sauta dessus au détour d’un décor sabre en avant et manqua de peu de me filer un vilain coup sur la caboche. 


Je tombais en arrière par réflexe avant de sortir à mon tour mon sabre pour bloquer son attaque suivante. Surpris par ma parade, il recula avant de me charger une nouvelle fois. Alors qu’il arrivait à mon niveau, je lui envoyais un vilain coup de pied dans le tibia pour le stopper, il lâcha un cri de surprise. Alors qu’il se tenait la jambe, je me relevais pour lui envoyais un revers en pleine poire. Il tenta de bloquer mon attaque avec sa lame en bois, mais faute de tenir suffisamment bien son arme, son épée en bois lui cassa le nez sur le coup.


« BLEU 8 ÉLIMINÉ »


« Désolé, en espérant que cela te serve de leçon, dans un vrai combat tu serais déjà mort ! »


Le malheureux se roulait au sol en se tenant le nez qui pissait le sang tout en gémissant. Ramassant mon fusil, je reprenais donc mon chemin à travers le décor pour parvenir sur le lieu des escarmouches. Je n’avais pas perdu mon objectif de vu, me farcir le caporal qui avait réussis malgré plusieurs pertes dans ses rangs a encerclé notre QG. Me faufilant comme un félin parmi les obstacles, je parvenais finalement à trouver ma cible en train de faire de grands gestes pour aiguiller ses hommes pour l’assaut final. J’épaulais une nouvelle fois mon arme et actionnait la détente, la munition s’écrasa sur sa tempe provoquant une grosse gerbe de couleur rouge.


« BLEU LEADER ÉLIMINÉ »


Ses hommes se retournèrent de stupéfaction voyant leur caporal le visage couvert de peinture rouge. Ils lâchèrent pendant un instant de visu le QG ennemi, c’était le signal. Je courais dans la direction de mes hommes en hurlant de lancer la contre-offensive.


« BLEU 9 ÉLIMINÉ »


« BLEU 10 ÉLIMINÉ »


« ROUGE 9 ÉLIMINÉ »


« BLEU 5 ÉLIMINÉ »


« BLEU 1 ÉLIMINÉ »


« FIN DE L’ENTRAINEMENT, L’ÉQUIPE ROUGE REMPORTE LA VICTOIRE. »


Je laissais tomber mon arme en bandoulière et souffla un grand coup, c’était moins une !
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海 軍

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Depuis un léger promontoire, Xiu avait observé toute la scène. Les compétences du caporal Diez étaient bien au dessus de celles des autres marins de son rang. Hochant la tête avec approbation, elle écrivit quelques notes sur les fiches qu'elle avait en sa possession pour garder une trace de l'exercice. Redescendant, la commandante donna l'ordre à ses hommes de débarrasser le terrain.


« Impressionnant, caporal. »


Frappant dans ses mains, la militaire attira l'attention de tous les jeunes nouveaux arrivants. Leurs vêtements étaient couvert d'un mélange de peinture et de poussière, ce qui ne faisait pas très propre.


« Il y a un robinet de puisage juste là, allez vous débarbouiller. Vous avez cinq minutes. »


Pendant que les hommes nettoyaient leurs visages et uniformes du mieux qu'ils le pouvaient, Xiu s'en plongea dans la fiche du caporal qui lui avait tapé dans l’œil. Son nom, Diez, n'était pas sans lui rappeler celui d'une célèbre figure du siècle dernier. Tout cela n'était certainement qu'une simple coïncidence, mais il fallait bien admettre que la chose lui avait certainement porté préjudice quoiqu'il en soit par le passé. Quand les marins revinrent à elle, la commandante leur expliqua les détails sur la vie au sein de la caserne, quelques détails sur les tours de garde et un bon nombre de consignes sur la discipline. Après quelques longues minutes passées ainsi, la commandante se figea.


« Garde à vous ! »


Quelques mètres plus loin, une femme aux longs cheveux blonds et au visage mutilé par les brûlures approchait. S'aidant d'une béquille pour marcher, son bras gauche était absent et elle semblait avoir du mal à avancer. Jetant un bref coup d’œil aux nouveaux venus, elle ne leur adressa pas la parole et continua sa route jusqu'à se retrouver face à la commandante. À voix basse, les deux femmes commencèrent à s'entretenir l'une et l'autre. Quelques temps après cela, la blonde se retourna et observa les marins.


« Soldats, voici la colonelle Ambrosias, vous êtes dès à présent sous ses ordres.

- Repos. »



Jaugeant les nouveaux venus quelques instants, la balafrée s'approcha en claudiquant avec sa béquille.


« Messieurs, bienvenue sur Kikai no Shima. Je ne sais pas ce qu'on vous a dit sur cette endroit, mais mettez le dans un coin de votre tête. Nous sommes en guerre contre le Chinamire Kitsune et vous serez rapidement mis à contribution. Restez soudés, obéissez aux ordres et vous vivrez. Défense de faire des conneries, comme vous faire tuer. »


Laissant la chair fraîche sur place, la colonelle reprit alors sa route, laissant à Xiu le soin de continuer ses explications. Une fois que tout fut expliqué, la commandante permis aux hommes de prendre congé. Pour le reste de la journée, ils avaient quartiers libres, du moins tant qu'ils ne quittaient pas la caserne. Laissant les marins sur place, l'officier s'en alla à son tour.


« Pas commodes les deux. Putain, qu'est-ce qu'on fout là ? Je voulais me faire affecter sur Kage Berg, pas sur une saloperie d'île en guerre contre des mafieux. Pfff, bref, c'est pas tout, on va faire un tour aux dortoirs ? Je suis curieux de voir où on va crécher. »



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Ainsi j’avais vu à quoi ressembler cette fameuse colonelle Ambrosias dont tout le monde parlait à mots couverts. Je dois dire qu’elle avait de quoi faire sensation, non seulement elle affichait un certain charisme et une rigueur propre à son rang. Mais la vilaine brulure qui parcourait son visage lui donnait un air des plus sévère. J’avais toutefois noté à la lettre l’une de ses recommandations, ne voulant pas mourir lors de ma première véritable affectation. Le mot guerre n’avait pas laissé indifférent le reste des gars, personne ne s’attendait à faire la guerre en rejoignant la Marine. Ce mot semblait appartenir à une tout autre époque depuis bien longtemps révolue. Mais pour que le Gouvernement Mondial déclare ouvertement la guerre à la mafia c’est qu’il devait se passer de drôles de choses dans le coin.

Quoiqu’il en soit, j’avais réussi mon entrée en scène, avec les félicitations de la Commandante Zhang Xiu en personne. J’aurais payé cher pour que ce foutu sergent soit ici, il se serait certainement étouffé lui qui se faisait un si grand plaisir à m’envoyer à l’abattoir.


Je suivais machinalement le reste des recrues en direction du dortoir, même si je n’avais pas spécialement sommeil. À choisir je préférais plutôt visiter le reste de la caserne et notamment prendre la température avec les soldats connaissant un minimum le secteur. Mais chaque chose en son temps !


Nous étions tous logés à la même enseigne ici, sur des lits à étages ! J’avais eu la chance de pouvoir choisir le lit du haut, car je garde encore de mauvais souvenirs de mes classes avec un camarade en surpoids qui passer son temps à larguer des caisses totalement immondes. Même si ce n’était pas le grand luxe, j’étais au moins content de pouvoir dormir sur un véritable matelas et surtout ne plus sentir le mouvement de l’eau en permanence.
Le lendemain matin pour l’appel sur la place d’armes je découvrais le reste de ma nouvelle compagnie la 149ième B. autant dire que parmi les cinq-cents effectifs, mon grade de caporal ne valait pas grand-chose. D’autant plus qu’après avoir discuté avec plusieurs autres camarades, la 149ième B était principalement composée de jeunes recrues avec peu d’expérience. Donc à nous du moins sur le papier, les missions de merdes !


Notre grande sœur, la 149ième A, était en revanche faite de vieux briscards ayant déjà roulé depuis pas mal de temps leurs bosses dans le coin. On ne pouvait pas leur enlever ça, l’expérience c’est la plus grande arme d’un soldat. J’avais réussi à faire bonne impression à mon arrivée ici, maintenant il ne tenait qu’à moi de continuer ainsi pour réussir à faire mon trou ici. Car j’étais convaincu que si je parvenais à briller durant cette affectation j’avais de grandes chances de me voir ouvrir de nombreuses portes par la suite.


Pour le moment, je devais me taper comme il est de rigueur un appel interminable ayant pour but de répartir les différentes missions pour chaque groupe. Je me retrouvais en compagnie de 4 nouvelles recrues comme moi et de cinq anciens, le tout chapeauté par un caporal ayant un peu de bouteille. Nous étions donc au total pas moins de 50 patrouilles à nous répartir l’ensemble de la zone. J’apprenais au vu des récents événements que les patrouilles avaient été doublées à la demande de la colonelle. Je sentais que même chez les « anciens » ce n’était pas vraiment une partie de plaisir de partir arpenter les environs à la recherche d’individus hostiles au Gouvernement Mondial.


Au bout d’une heure, je comprenais maintenant l’intérêt de notre entrainement de la veille en milieu urbain. Cette île n’était qu’une succession à perte de vue de ruelles et d’artères sinueuses offrant une quantité astronomique de coupe-gorge. Je n’avais jamais été un féru d’orientation, ayant grandi à Logue Town il était final pour n’importe quel quidam de se repérer facilement. Je dois dire qu’ici je ressentais une forte appréhension à l’idée de me perdre. D’autant plus que la menace d’un nouvel attentat planait en permanence au-dessus de nos têtes, il n’en fallait pas plus pour que je sois à fleur de peau. Pour moi chaque individu, même un gamin était louche dans le coin, j’avais cette désagréable sensation que mes moindres faits et gestes soient épiais en permanence. Je pouvais ressentir une vive lassitude dans la population, notre présence était de plus en plus pesante. Combien la guerre contre la pègre avait-elle fait de victimes civiles ? Bien trop à mon humble avis.


Durant la journée, rien à signaler, les contrôles auprès de la population s’effectuaient dans une relative sérénité. Mais tous m’avaient prévenu, c’était à la tombée du jour et l’entrée en vigueur du couvre-feu qu’il fallait vraiment faire attention à ses miches.


Après avoir passé ma journée à arpenter les rues en long et en large, la nuit pointait finalement le bout de son nez. C’était un moment très critique, car il fallait aussi prendre en compte la vindicte des locaux qui étaient les grandes victimes de cette guerre. Pour une île vivant en grande partie du tourisme, le manque à gagner pour chaque habitant était astronomique. Alors non seulement il fallait faire attention à ne pas tomber dans un guet-apens de la mafia au détour d’une ruelle, mais en plus il fallait pouvoir faire accepter aux commerçants déjà sur le fil de devoir fermer boutique pour respecter le couvre-feu. Ce n’était pas une situation où j’étais à mon aise loin de là ! J’avais rejoint la Marine avant tout pour aider la population et mon prochain, dans le cas présent j’avais l’impression que nous étions l’une des principales sources de mécontentement de la population.
Mais, la loi étant la loi, ils devaient se plier de gré ou de force à celle-ci. Après tout nous étions ici pour mettre fin aux agissements de la mafia. Après avoir dû calmer plusieurs marchands exaspérés par la situation, je retournais finalement à la caserne, exténuée et lessivée. Ce soir je n’avais aucun mal à trouer le chemin du dortoir ! Si toutes les journées étaient comme celle-ci, le temps allait être sacrément long ici.


Mon avis, que je gardais précieusement pour moi à l’issu de cette journée, c’est que nous étions le cul sur une immense cocotte-minute qui était prête à exploser à tout moment !
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