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Kafka en appel

Résumé :

« Oh non c’est la troisième partie d’une quête, je vais rien comprendre ».

Enfant de peu de foi. Laisse-moi te conter les chroniques enchanteresses de ce duo de chasseurs de primes intrépides dont tu liras ici les aventures.
Tout commence dans le ventre d’un poisson chat géant. Ç’aurait pu débuter ailleurs, mais il aura fallu qu’ils se fassent bouffer bêtement. Dans la bête donc, ils y ont trouvé des vestiges divers ainsi qu’une carte au trésor.
Ils sortent ensuite du poisson par les branchies grâce à l’aide de Kant. Oui, le poisson-chat avait graillé quelqu’un d’autre avant eux. Vous avez pas idée du nombre de personnes qui disparaissent chaque année dans le ventre de Rois des Mers, les statistiques vous feraient frémir.

Toujours est-il que Grimmjack et Alegsis disent au revoir à Kant – il a sa petite vie à mener (et il cherche des partenaires RP alors soyez pas putes et allez le solliciter, c’est un joueur en or serti de diamants) – et suivent les indications les menant à la carte aux trésors. Ils se retrouvent à devoir arpenter un marais inhabité, où un ancien officier de marine ayant tourné casaque y serait parti créer une sorte de secte révolutionnaire au fond du bayou. C’est à lui qu’ils vont piquer le trésor, Grimmjack et Alegsis. D’autant que le bougre a une prime de 5 millions sur la tête ; que du bonheur. Du moins… jusqu’à ce qu’Alegsis vire zinzin en léchant un crapaud hallucinogène et que Grimmjack, ayant chopé la fièvre à cause des moustiques, se mettent sévèrement sur la gueule. C’est comme une habitude chez eux, c’est ce qui fait la richesse et le dynamisme de leur duo. Parce que, parfaitement entre nous, le pouvoir de l’amitié, on en a tous suffisamment soupé. Hein ? Franchement ?

Bref. Le fait est qu’en fait… celui à qui ils sont allés prendre le trésor - Marial Zaubère qu'il s'appelle - bah il était déjà mort. Ses disciples aussi. Tous crevés de la dengue, de la dysenterie entre aux exquisités tropicales. Ils trouvent quand même le trésor, Alegsis et Grimmjack, mais… y’a qu’une note dedans.

« Le vrai trésor que vous cherchiez depuis tout ce temps… c’est l’amitié que vous avez noué en chemin

P.S : J’ai dépensé toute ma thune en putes et en gnole»


Ils l’ont un peu dans le baba les deux glandus, mais… vu que le cadavre du propriétaire du trésor est bien conservé (surtout que Grimmjack va l’embaumer ensuite dans ses bandelettes), et qu’il a une prime de 5 millions sur le nez, bah ils quittent le marais pour retrouver la garnison la plus proche histoire d’empocher le magot. Ce sera toujours ça de pris pour leur peine.
Seulement… voilà qu’on leur refuse. On prétexte que la prime date d’il y a longtemps et que, de toute manière, le criminel n’a manifestement pas été tué par eux. Les voilà, nos héros, qui, après s’être faits floués d’un trésor et d’une prime en si peu de temps, l’ont un peu mauvaise… du coup, ils attaquent le Gouvernement Mondial en Justice pour s’être faits lésés injustement.

Et c’est là que commence la troisième partie du RP que vous allez lire.

Deux semaines après avoir envoyé leur requête judiciaire, les voilà qui sont convoqués pour une audience qui a lieu au Tribunal de la Marine du QG d’East Blue (Qui existe bel et bien dans le manga). Ils arrivent au QG d’East Blue.

Bonne lecture.

Pour cinq millions, on pouvait prendre la peine d’arriver à l’heure. Rarement ponctuels, car jamais ils ne se désignaient d’horaire en particulier à l’occasion d’un périple donnés, maîtres qu’ils étaient de leur temps à défaut d’être celui de leur monde, Grimmjack et Alegsis, attelés sur leur pédalo, s’y écharpaient pour des peccadilles tandis que devant eux, se dessinait progressivement l’imposante forteresse qu’ils s’en allaient assaillir. Au sens figuré, cela allait sans dire.  
Ainsi qu’un vieux couple qui aurait laissé derrière lui la passion des temps premiers, ce duo de chasseur de primes, qui s’était ainsi réuni en tandem pour attraper deux fois plus de primes, donc deux fois rien, en était le plus souvent réduit à se mordre les mollets qu’à converger ensemble en vue d’atteindre un but commun. Pour ce jour toutefois, ils feraient l’un puis l’autre, déterminés qu’ils étaient tout deux à abandonner sur leur pédalo les quelques rancœurs stériles et autres billevesées criardes qu’ils s’étaient échangés tout du long de leur voyage en mer. Cinq millions de berries, en effet, le valaient amplement.

Quelques troufions en uniformes, peut-être en pause, à moins qu’on ne travailla pas franchement ardemment au Q.G d’East Blue, discouraient en petit comité, chacun la cigarette au bec. Aussi, écorchés aux oreilles par quelques piailleries incessantes dont le bruit se faisait plus envahissant, les malheureux furent ainsi les premiers témoins de l’arrivée de deux chasseurs de primes indiscrets. De l’un d’eux en particulier, qui semblait presque le seul à tenir le crachoir tout du long de son insupportable caquetage.
Ce fut dès lors d’un regard franchement circonspect que ces matelots accueillirent le curieux binôme venu aborder leur sanctuaire gouvernemental. Le temps que les deux zigotos avait laborieusement employé à amarrer leur pédalo auprès de l’embarcadère, ils l’avaient autant passé à se bigorner à grand renfort d’invectives imbéciles qui n’en finissaient pas de fuser. Ces envahisseurs légaux, car c’en étaient, après qu’Alegsis eut comme jeté le laisser-passer entre les mains du loufiat venu enregistrer la régularité de leur séjour, on les entendait de loin, pareils au tonnerre précédant l’averse. Ils emportaient en effet avec eux une mousson d’idioties caractérisées et ce, partout où ils allaient.
Alegsis, sans même adresser un regard à ce matelot venu les accueillir, poursuivait le flot ininterrompu de ses inepties, celles-ci ânonnées si fort que le Q.G entier pouvait en être l’infortuné témoin.

- ... en plus, tu fais aucun effort pour t’habiller. Aucun ! Et il vociférait ainsi tandis que tout deux, harmonisés sur une même cadence, marchaient en direction du Tribunal de Marine sans prendre garde aux regards médusés qui se posaient sur eux. Je sais bien que je peux pas te demander te faire beau, je vais pas non plus attendre l’impossible, mais t’aurais au moins pu faire semblant. Regarde le costume, ajoutait-il en désignant l'étoffe, manifestement très fier de ses présentes parures, ça montre qu’on respecte le Gouvernement Mondial. eh oui. Ma maman l’a détroussé sur un cadavre qui a flotté jusqu’au Cimetière d’Épaves. Coquet, hein ?

Considérant l’exposition fugace qu’il faisait alors de ses origines ainsi que de son environnement familial, on comprit qu’un tel homme n’était pas devenu chasseur de primes par hasard. La profession, en effet, n’avait jamais fait mystère de compter en son sein des marginaux de toutes obédiences, dont les deux présents spécimens furent des portraits parlés.

- Joli. Joli…, reconnut tout de même le grand bonhomme malingre emmitouflé dans ses bandages qui l'accompagnait, mais pourquoi t’as mis un short de plage avec ton haut de costume ?

À Alegsis, ce n’était jamais évident de lui faire taire sa gueule sans avoir au moins recours à un uppercut de bon aloi. Et pourtant, il s’en fallut d’une si simple question pour qu’il maintînt son débitoire à sornettes résolument clos.
Il sembla à Grimmjack que pour la première fois depuis plusieurs heures, celui-ci avait pu discerner un semblant de silence au milieu du son des vagues qui s’écrasaient au loin sur les côtes.

Son haut de costume – fringant et impeccable après qu’il fut si bien repassé – sa mère, au bavard, elle l’avait en effet délesté à un malchanceux qui, avant qu’il ne parvint jusqu’au Cimetière d’Épaves, s’était quelque peu fait boulotter les guibolles par un ramassis de squales voraces. Aussi avait-il fallu compenser l’absence de pantalon.

Rompant le silence dont il triomphait toujours tant il était jacassier, Alegs, afin de justifier l’assemblage vestimentaire désassorti dont il était l’heureux détenteur – d’autant que la paire de short qu’il portait était d’un jaune à fleur des plus criards – ne manqua évidemment pas d’arguments pour se disculper de ses errances.

- Oh ça… fit-il alors comme s’il ne s’était agi que d’un détail. Il se trouve que je le respecte pas non plus tant que ça, le Gouvernement Mondial. Il nous a quand même floué de cinq millions que je te rappelle ! Et puis…, pensa-t-il pertinent de préciser, j’ai de très beaux mollets.

C’était chose vraie que cette dernière assertion. Le muscle, alors si ostensiblement exposé jusqu’à mi-cuisse, y était effectivement énergique et saillant, faisant montre de ses indéniables qualités athlétiques. Car il avait beaucoup couru cet homme-là dans sa carrière ; autant pour courser la flibuste que pour fuir les lynchages. Les circonstances, ainsi, l’avaient ciselé mieux qu’une véritable propension à l’exercice. Le fait est que, si depuis leur arrivée, tant de regards désemparés au point que ceux-ci parurent hallucinés s’étaient ainsi posés sur eux, l’assortiment vestimentaire douteux auquel s’était essayé Alegsis n’y avait pas nécessairement été étranger.

Peut-être, une fois que leur entrée remarquée fut si bien accomplie dans les locaux du Q.G, avaient-ils demandé leur chemin à six reprises afin que la voie du Tribunal de Marine leur fut pavée par un patchwork d'indications approximatives énoncées par tout venant. Lorsqu'ils y parvinrent enfin, dans cette cour de Justice qui n’attendait plus queux, le prestige y apparut de rigueur ; si marqué qu'on ne put faire semblant de ne pas y être réceptif. Magistrale était la prestance des trois hauts-magistrats, ceux-ci hautement perchés, assis en rang d’oignon, le regard sévère et l’orgueil brandit en étendard. Derrière eux, le sigle de la Mouette y était étalé tout du long d’un vaste mur blanc.
Ils y étaient, à leur audience et, se sentant bien petits devant l’immensité de la salle, les deux chasseurs de primes, pourtant partis hâbleurs et sûr d’eux, s’étaient alors presque aussitôt recroquevillés sur eux-mêmes tant ils furent intimidés.

Au centre de ce triumvirat imposant qui les toisait de haut, il s’y trouva le juge Stapleton, secondé à sa gauche par le rapporteur Garcia, celui-ci n’ayant pour charge que de présenter les faits, la léthargie et le sommeil constituant alors ses principales autres occupations du fait qu’il n’avait aucun rôle à jouer d'ici à ce que le verdict tomba. Situé quant à lui à droite du juge, le défendeur Mortimer, cet avocat massif aux favoris aussi fournis que le sommet de son crâne était dégarni, était quant à lui mandé pour défendre les intérêts gouvernementaux. On y trouva de la fureur dans son regard, courroucé qu’il fut sans doute qu’on osa contester la légitimité du Gouvernement Mondial à éconduire deux petits crétins dont il avait désormais une vue plongeante.

- Messieurs Grimmjack et Jubtion je présume, bâilla presque le juge quand il les vit collés l’un à l’autre comme deux petits mammifères terrifiés, le procès va commencer, veuillez prendre place. La parole est à monsieur le rapporteur.

Là fut pour Garcia sa seule occasion de briller. Il ne s’illumina cependant que d’un éclat terne alors qu’il se contentait de lire une feuille tout en étant nonchalamment accoudé sur le large pupitre qu’ils se partageaient à trois.

- Oui, oh..., entamait-il avec une conviction somme toute relative, l’affaire concerne messieurs Alegsis Jubtion, le plaignant, et monsieur Grimmjack - mononyme apparemment -, son avocat...

- Ils parlent de nous, s’émoustilla Alegsis en adressant quelques coups de coude indiscrets à son « avocat ».

Ce dernier avait en effet été désigné comme tel car étant le seul des deux à savoir lire et écrire. Ce qui, pour les besoins de l’instruction, pouvait toujours s'avérer utile.

- Ces messieurs, chasseurs de primes de métier – si on peut appeler ça un métier – ont ramené le cadavre de Marial Zaubère, criminel primé à hauteur de cinq millions de berries. La garnison refusa cependant de leur accorder la prime et de réquisitionner le cadavre. Les arguments avancés furent que Zaubère était manifestement mort de causes naturelles et que l’avis de recherche le concernant avait commencé à paraître il y a plus de vingt ans de ça. Du fait de l’absence d’activité criminelle observée par ce dernier, celui-ci fut en effet présumé mort depuis plusieurs années déjà, blablabla, etc. On se revoit à la fin du procès. ZzZZZzzZZzz.

Ce fut alors en ces termes que s'annonça la Justice, la vraie. Celle homologuée par le Gouvernement Mondial.
La diligence dont faisaient preuve certains à s’affranchir de leur charge gouvernementale pouvait effectivement laisser à désirer dès lors où ceux-ci, affublés d’un rôle d’où transparaissait l’inanité, se trouvaient gratifiés d’un salaire fixe. Les bras croisés, la tête aussitôt basculée en arrière, Garcia, comme frappé par Morphée d'un grand coup de masse, s’était déjà endormi. Il était un des rares hommes en ce bas monde qui achevait une journée de travail requinqué.
Ses deux confrères ne parurent pas se formaliser de l’acte, trop habitués qu’ils étaient sans doute à ce spectacle qu’on renouvelait à chaque affaire qui venait.

- Monsieur l’avocat Grimmjack, enchérît-il les yeux fermés entre deux ronflements, veuillez à présent formuler votre requête ainsi que vos arguments afin que l’honorable, le vénérable et l’adorable juge Stapleton puisse en tenir compte je vous prie. ZzzZzZzZZ.

Comme convié à bien vouloir se jeter dans la cage aux lions, Grimmjack ne se sentit pas de clamer tout haut qu’on l’avait lésé. Pas devant trois personnages aussi oppressants en tout cas. Heureusement, il put compter sur son bon ami et camarade pour que celui-ci le poussa afin de trouver sa place au prétoire qui lui fut désigné.
De derrière lui, après l’avoir si cruellement balancé dans l’arène, Alegsis brandît alors ses deux pouces afin de mieux l’encourager. Ils avaient en effet convenu que, s’ils n’obtenaient pas gain de cause, Alegs tiendrait son compère comme responsable de l'incurie et lui enfoncerait ses deux pouces dans les yeux.

C’était donc dans ce contexte paisible, léger et bucolique que Grimmjack fut convié à plaidoyer.
Paraît-il que la farce valut alors cinq millions de berries au moins.
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La cours des grands

Au départ, cela semblait être une bonne idée. Grimmjack l'avocat d'Alegsis.... C'était certainement le moins idiot des deux, du au juste fait qu'il savait lire, lui. Mais ce crédule de Grimmjack oubliait bien trop souvent que les idées d'Alegsis étaient rarement bonnes ...


- Je ... Euh ... Je ... Euh ...

Rien à y faire. La pression était trop intense. Ma timidité avait prit le dessus. Le regard de ces trois haut-magistrats sur leur perchoir me foudroyait. Même le rapporteur, qui pourtant roupillait paisiblement, semblait me fixer dans ses rêves.
J'avais beau eu plusieurs jours pour m'entrainer à faire l'avocat, une fois que j'avais pris place face à ces trois véritables démons à mes yeux, toute ma maigre assurance s'était envolée.

Je me retournais vers Alegsis, le regard plein de peur. Pourquoi m'avait-il trainé la d'ailleurs ?! A cet instant, je le maudissais de m'avoir embarquer dans cette nouvelle ânerie. Je préférai même me faire bouffer par un poisson-chat ou me perdre sur une île marécageuse remplie de moustiques !
Ce heureux dadet me regarda tout sourire, les pouces en l'air, comme pour m'encourager. Je devais trouver la force d'affronter ces êtres démoniaques à leur propre jeu : celui des mots citadins et intelligents que je ne connaissais pas.

- Euh ... Je suis Grimmjack et ... Euh... Je vais plaidoyer pour notre cause ... Et... Euh...
- Plus fort monsieur Grimmjack.

Gloups. Son autorité était telle une loi divine. Ce vieux monsieur à la perruque pleine de bouclettes blanches parlait avec une assurance incroyable. Il avait mentalement prit le dessus sur moi en une fraction de seconde et j'obéis à son odre illico presto.

- Mes excuses votre Altesse ! Oups, je crois que j'aurai du dire "votre Honneur". Je suis Grimmjack et vais plaidoyer en tant qu'avocat de monsieur Jubtion ici présent pour défendre ses droits !
- Nous savons qui vous êtes, passez à votre requête je vous prie.

Un gloussement de rire se fit entendre par le défenseur du Gouvernement, l'avocat Mortimer. Grrrrr, je n'aimais pas ce saligaud péteux et hautain ... Pourtant il avait raison de se moquer de moi. Je me faisais littéralement tout petit devant la grandeur du juge et perdait tous mes moyens. Mes jambes commençaient à trembler ... Et une envie présente d'uriner montait tout autant que ma tension cardiaque. Pitiez, pas encore.

- Pssssst ! Lis la feuille idiot, c'est pour ça que je t'ai engagé !

En parlant de saligaud ... Mon partenaire en faisait un beau. Mais effectivement, on avait préparé tout un tas de trucs cools et intelligents à dire. D'ailleurs, il ne m'avait pas vraiment engagé ... J'étais sa seule connaissance disponible qui savait lire, ce qui pouvait être utile quand on affrontait les représentants des forces de l'ordre mondiale dans un tribunal ...
Je sortie alors un morceau de papier froissé et après l'avoir déplié commença à le lire.

- Oui Mada... Monsieur le Juge ! Dans ce moment de stresse, la perruque m'avait trompée. La requête que porte mon client et moi même, car on est copain, est de récupérer la prime du dangereux criminel "Marial Zaubère", qu'on à trouvé mort sur une île tout aussi moisie que son cadavre, avec dommages et intérêts.
- Objection votre Honneur !

Les regards se portèrent vers Mortimer. Je grinça des dents. Je sentais bien que ce voyou déguisé en robe allait nous mettre des batons dans les roues.

- Cet homme ne peut exercer en tant qu'Avocat dans cette affaire, car l'ayant dit lui même, il entretient une forte relation amicale avec le plaignant Jubtion, ce qui est un conflit d'intérêt indiscutable !
- C'est pas vrai Monsieur le Juge ! On ne peut pas avoir un conflit entre nous car nos interêts sont communs ! Alegsis m'a même promis 50-50 si on gagne le procès !
- Vous voyez votre Honneur ! Je ne peux point croire qu'une énergumène comme lui salisse le barreau des avocats en parlant en notre nom !
- C'est vous qui êtes sale Mooooooosieur Mortimer ! J'ai lavé mes bandelettes trois fois cette semai...
- SILENCE DANS LA SALLE.

Et le silence fut. Le juge Stapleton venait d'imposer encore une fois son autorité naturelle et toute puissante. Même une mouche n'osait pas traverser après son intervention.
Après avoir racler sa gorge, il reprit dans une salle étonnamment calme.

- Maitre Mortimer, selon l'article L42-7 du code pénal, tout plaignant est en droit d'être représenter par un avocat. Et s'il n'a pas les moyens de s'en offrir un, le plaignant peut-être représenter par un tier ou par lui-même ... Dans ce cas présent, Monsieur Grimmjack et Jubtion forment tous deux la défense, Grimmjack est en droit d'exercer en tant qu'avocat dans cette affaire.
- Et toc ! Dans tes dents Mooooosieur péteux.
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En dépit d’une tentative infructueuse cherchant à le faire taire, Grimmjack avait pu reprendre son exposé, celui-ci étiré sur près de dix pages qu’il n’avait, naturellement, pas agencées dans le bon ordre.

- ….et c’est pour autant de raisons, afin d’en terminer et d’en conclure, que nous estimerons toujours et à jamais que les hippopotames sont plus forts que les rhinocéros.
En vous remerciant. Attends, quoi ?


Il est vrai – et c’eut été vain de le contester – que la rédaction du plaidoyer s’était occasionnée entre deux beuveries. Sur les pages du discours, on y notait ça et là des taches de rhum entre autres résidus de larmes. Bouffis d’éthanol qu’ils furent à l’heure où s’était conclue leur dissertation, l’un et l’autre avaient en effet sangloté excessivement, émus qu’ils furent d’avoir commis pareil chef-d’œuvre.
Son oraison accomplie alors qu’il fut cette fois à jeun, c’est d’un œil neuf et dépité que Grimmjack reconnut que, peut-être, une relecture eut été de bon ton après avoir décuité. D’autant qu’il était persuadé que, de l’hippopotame et du rhinocéros, seul ce dernier pouvait sortir vainqueur d’un affrontement.

Il fallut un certain temps en tout cas pour que ses auditeurs, restés quant à eux éberlués de ce qu’ils avaient entendu sans pour autant en paraître réjouis, puissent enfin interpréter ce dont ils venaient d’être témoin. Le discours, parce qu’il avait été dicté en grande partie depuis la voix éméchée d’Alegsis, y avait fait mention de scènes de vie du Cimetière d’Épaves – scabreuses comme toujours – de soupçons de racisme énoncés à l’endroit des hommes-poissons, d’une certaine Hayase supposément folle de son corps et, naturellement, d’antagonismes entre hippopotames et rhinocéros, fruit d’une sévère engueulade d’alors entre les deux chasseurs de primes qui, sans trop qu’on sut comment ou pourquoi, avait atterri sur le papier.

- Vous… vous vous pouvez rasseoir monsieur Grimmjack.

- Vous pouvez même aller vous coucher. Surenchérit le défendeur gouvernemental, à présent assuré de sa victoire.

Celui-ci n’eut-il pas plaidé pour la cause du Gouvernement Mondial, conservant ses lèvres closes, qu’il se serait de toute manière su vainqueur par défaut. Toutefois, auguste et large, trop imposant pour qu’il se refusa à ajouter de la morgue à ses arguments, Mortimer se dressa, prêt à discourir. Pour un homme vêtu d’une robe noire, d’un minuscule nœud papillon et d’un semblant de chéchia sur son crâne glabre, il brasillait d’une magnificence indiscutable, comme si une autorité naturelle l’avait garni d’une aura flamboyante.

Alors qu’il ouvrit en grand sa bouche, prêt à déclamer sa prédication juridique, une main se leva dans l’assistance composée de deux âmes – et pas des belles – pour que l’indiscret, sans même qu’on lui accorda la parole, s'en saisît de toute manière à pleines mâchoires.

- Est-ce que je peux aller faire caca ?

Alegsis avait certes accusé d’un problème de transit après avoir suivi un régime exclusivement composé de rhum durant trois jours – ce fut en effet une laborieuse séance de rédaction que la leur – pour autant, le mal avait été comme ainsi dire purgé. Aussi qu’il trouva si pressant de bien vouloir profaner les latrines locales du fond tourmenté de ses intestins parut déplacé.

- Comment ? S’offensa le respectable et admirable juge dont la longue carrière, jamais, ne fut parsemée d’un pareil cas que celui dont il avait la présente charge.

- Caca, vociféra alors le plaignant, s’imaginant que le vieux avait les esgourdes en carafe, je voudrais faire caca. Je voudrais que, depuis mon ventre mon…

- J’ai compris ! Le stoppa son juge, ainsi rendu irascible d’un pareil écart de comportement. Allez-y. Votre avocat prendra des notes pour vous.

Sans doute celui-ci n’en prendrait-il aucune. C’est inquiet toutefois qu’il regarda partir son compère. L’idée de savoir Alegsis Jubtion seul et sans garde-fou au beau milieu d’un Q.G de Marine pouvait en effet occasionner des sueurs froides pour qui le connaissait.

- Monsieur le juge, entama l’avocat Mortimer d’une voix grave et sévère dont on devinait les intentions sentencieuses, je serai bref. Bref comme un couperet, ajouta-t-il sèchement en jetant son regard dédaigneux sur le pauvre Grimmjack, laissé seul pour profiter de l’exécution verbale, car voyez-vous, ce sont des criminels qui vous mandent en ce jour. Parfaitement. Les chasseurs de primes, s’ils étaient des héros, porteraient un uniforme, comme tous les hommes chargés de faire appliquer la loi sur nos mers, il y avait en effet deux matelots chargés de garder l’entrée de la cour, aussi un peu de démagogie ne faisait jamais de mal, non… ces brigands-ci, trop malhonnêtes pour s’engager dans la Marine, et trop lâches pour devenir pirates, n’ont rien trouvé de mieux à faire que de repêcher un cadavre dans je ne sais quel marais poisseux et de le jeter dans la première garnison venue. Et pour ce « haut-fait », pour ce scandale devrais-je dire plutôt, ajoutait-il en haussant la voix, faussement scandalisé, le Gouvernement Mondial, c’est-à-dire l'agglomérat de toutes les honnêtes gens travaillant à la sueur de leur front, devrait leur verser cinq millions de berries ? Je dis, monsieur juge, que des berries, il n’y en aura ni cinq millions ni même un seul ; car ce serait une infamie pour notre ordre que de récompenser la scélératesse. Quel exemple, alors, donnerions-nous au monde ?

Alegsis eut-il été là à écouter le discours qu’il se serait levé pour l’acclamer les larmes aux yeux. C’était en effet un garçon impressionnable qu’un peu de faconde suffisait parfois à blouser. À la place, celui-ci fit alors irruption dans la cour, tirant derrière lui un homme enveloppé dans un large manteau, le visage couvert par un chapeau immense.

- Témoin surprise, cria le chasseur de primes après avoir fait un aller et retour depuis son pédalo, voilà le témoin surprise !

Personne n’avait commandé de témoin surprise. L’estimable juge ferma les paupières, prenant une profonde respiration. C’était un homme qui avait le cœur fragile et, de ce fait, supportait très mal les sensations fortes. Aussi qu’on s’agita si inconséquemment autour de lui manquait à tout moment de le terrasser.

- Quel témoin ?! Brailla éloquemment le grand Mortimer. Le compte-rendu que vous avez signé – avec une croix en ce qui vous concerne – rapporte que jamais vous n’avez croisé âme qui vive à Âcre-Aire, là où vous avez retrouvé le cadavre de Zaubère.

Jubilant par avance avec une insolence de pitre malhabile, Alegsis, après avoir installé son nouvel ami sur le siège réservé en principe aux témoins, le débarrassa prestement de ses amples guenilles afin de le révéler tel qu’il était vraiment.
Que ce fut le juge, Mortimer, Grimmjack, les deux matelots à l’entrée ou même Garcia bien que celui-ci ronflait à s’en rompre les sinus, tous ouvrirent les yeux aussi grands que la gueule à la révélation qui leur fut faite. Alegsis, en effet, avait su faire impression.

Et pour cause, ce qu’il avait amené après l’avoir traîné sur des roulettes ne fut rien moins que le cadavre embaumé de Marial Zaubère, ce même criminel pour qui on s’arrachait désormais la prime jusqu’au tribunal. Le procédé, pour ce qu’il avait d’inédit, ne manqua pas de souffler l’assistance.
Ébranlé comme si la Révolution elle-même avait fait son entrée dans la cour, l’avocat de la défense ne put s’empêcher de demander, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne se fourvoyait pas devant cette mise-en-scène surréaliste :

-  Est-ce que ce type vient d’apporter un cadavre au tribunal ? Oui ? D’accord. Je demandais juste.

Apparemment suffisamment ingénu pour s’imaginer qu’amener un cadavre de criminel dans un tribunal pourrait ne pas indisposer la magistrature, Alegsis, avec un aplomb extraordinaire, se crut en plus dans son bon droit d’avoir agi ainsi.

- La loi dit qu’on peut amener un témoin, mais elle a jamais précisé si celui-ci devait être vivant ou non ! Pas vrai Grimmjack ?

Derrière lui, Grimmjack haussa fugacement les épaules.

- Grimmjack est d’accord, affirma ainsi sûr de lui un imbécile des plus illustres.

Le juge Stapleton feuilleta le code qui trônait à côté de son marteau, une moue lui tordant les lèvres alors qu’un chasseur de primes analphabète, sans même avoir ouvert un seul recueil de loi de sa vie, avait pointé une carence juridique indéniable.

- Il a raison, souffla l’aîné comme dépité de ne pouvoir prohiber la requête qui lui était faite d’interroger un témoin.

- Mais enfin, s’offusqua à juste titre le défendeur public, si la loi ne précise pas que le témoin doit être en vie… c’est parce que ça va de soi enfin. C’est absurde.

- C’est absurde, le corrigea vertement le juge, mais c’est la loi. Poursuivez monsieur Jubtion.

Ne jurant que par les scribouillages verbeux recensés par articles entiers dans des encyclopédies aux injonctions impératives, Stapleton ne tolérait pas qu’on bafoua la loi, quand bien même celle-ci fut inepte. Certains hommes de loi étaient en effet plus réceptifs aux normes légales qu’à la Justice elle-même. Aussi Alegsis fut-il convié à mener son ridicule interrogatoire, fondant sa doléance sur une argutie juridique des plus spécieuse.

- Ahem… s’éclaircissait déjà la voix un chasseur de primes bien téméraire tandis que celui-ci, ses deux mains dans le dos, multipliait déjà les allers et retour devant le box des témoins, monsieur Zaubère… si vous pensez que le tribunal doit me payer ma prime, ne dites rien.

Jamais démonstration rhétorique fut alors plus fallacieuse que celle qui s’orchestrait ici. Mortimer manqua par ailleurs de s’étrangler de la parodie de Justice dont il fut le témoin le plus malheureux quand, soudain, coupé dans son élan, un modeste cri parvint jusqu'à ses oreilles, ainsi qu'à celles de toute l'assistance.
Ce cri avait alors été poussé depuis le gosier même du cadavre qui, la mâchoire ouverte, fit entendre à la cour une série de couinements inattendus. La magistrature en présence fut alors stupéfaite de constater qu’un semblant d’irréel venait de se greffer à l’improbable.

Ce curieux son, émis depuis des tripes décharnées du macchabée, provint en réalité de quelques mulots qui y avaient élu domicile. Car à force de le traîner partout depuis deux semaines – dormant même avec – Alegsis n’avait trop pris garde à l’état de son « Témoin surprise ». Le fait, en outre, de le gaver de rhum – la séance de rédaction fut en effet TRÈS laborieuse – n’avait alors que mieux contribué à y attirer des nuisibles qui avaient fait « parler » Zaubère au moment le moins opportun.

Il fallut en effet que les matelots de garde se mettent à deux afin d’empêcher le plaignant d’étrangler son témoin.

- Malaaaaaandrin ! S’exclamait celui-ci les yeux exorbités autant par la surprise que la stupéfaction d’avoir été trahi. Combien ils t’ont payé pour parler, hein, combien ?!

Une série de « squiiiiik » stridents et agités contribuèrent à donner l’impression que des plaintes d’agonies jaillissaient de ce cadavre qu’on n’en finissait pas de profaner. Les rongeurs, en effet, avaient pris peur de voir le nid de chair ainsi secoué et avaient couiné en conséquence.
Malmené tel que l’avait été Zaubère – du moins ses restes – son corps amorphe et pourrissant avait fini étalé au beau milieu de la cour après qu’Alegsis l’eut tiré sur trois mètres avant de lâcher prise.

Un des gardes, décidément ambitieux, chercha même à le réanimer, usant alternativement du massage cardiaque et du bouche-à-bouche tandis que son collègue fut affairé à asseoir le débile dans la tribune afin qu’il y resta. Grimmjack, poli et réservé, se permit seulement de lever un index afin de faire savoir, à tout hasard :

- Non mais… il est mort, hein.

La manœuvre du témoin mystère avait échoué. Il faudrait alors ruser plus habilement encore pour convaincre le juge qui, au milieu du tumulte, prenait à nouveau un grande bouffée d’air afin que son cœur ne s’emballa pas. L’heure viendrait bientôt pour Grimmjack de répondre aux accusations du défendeur afin de mieux plaider une affaire qui, au regard de ce qui venait de se produire, leur glissait un peu mieux des doigts de minute en minute.
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Action/réaction

L'idée de base, et la promesse d'Aleg faite à Grimmjack, c'était que cet idiot n'intervienne pas. Pas une seule fois. Grimmjack avait été très clair la dessus ! Mais il savait aussi que dans ce genre de situation la, il ne pouvait pas compter sur son partenaire ...


Raaaah ! Zut ! Flutte ! Crotte ! Je le savais ! Je le savais qu'il n'allait pas vraiment faire caca ! Je le savais car côtoyant Alegsis depuis quelques temps déjà j'ai remarqué qu'il était constamment constipé et ne déféquait que tous les 3-4 jours environ ! Et il avait fait ses besoins ce matin même ! Alors quand il partit pour sa sois-disante "pause-caca" je me doutais très fortement qu'il allait revenir avec une surprise ... Et les surprises pour cet ahuri, c'était jamais bon signe !

Apparement, ramener le cadavre momifié de Zaubère au tribunal n'avait pas été sa meilleure idée, loin de la. Outre de faire frôler la crise cardiaque à son altesse Stapleton, Alegsis nous avais tiré une belle balle - que dis-je - une roquette dans le pied ! Après que les magistrats se soient calmés, que le cadavre mortifié du criminel fut extrait de la salle et que les rongeurs s'étant échappés de l'estomac du bonhomme furent enfin attrapés (ça courait vite ces bestioles), l'audience put enfin reprendre son cours normal.

- Hmrf ... Bien reprenons. Maitre Grimmjack, qu'avez vous à dire pour votre défense ?

Quoi ?! C'était encore à moi ?! Mais je ne savais plus quoi dire ! Et je devais répondre à qui ? J'avais quasiment oublié ce qu'avais dis ce méchant Mortimer avec tout le fiasco qu'avait provoqué Alegsis !
Mais pas de bile ! Je me redressa droit comme un coq et ... Sortis tout un tas de fiches déjà remplies. Je commença alors à trifouiller dans ce tas tout en balançant les feuilles inutiles ou déjà récités devant la cour ... Non pas ça, non plus, non plus ... Ah il est sympa le dessin d'Aleg ... C'est un lion enrhumé ? Bref, non plus, toujours pas, ah ! ... Et non ...

- Hrum Hrum ... Faisais-je en faisant roquer ma gorge. Toutes les fiches mémo-techniques que je comptais utilisées étaient inutiles et avaient finies au sol. Monsieur votre altesse, monsieur l'avocat et monsieur qui s'est rendormi, voici ma défense :

Un long silence s'installa. Ce genre de silence pesant, bien gênant. En vérité, je réfléchissais à ce que je pouvais bien dire. J'étais un peu pris au dépourvu et la pression montait. Le juge commença à s'impatienter et multipliait les signes pour que je prenne enfin la parole.

- Qu'attendez vous Monsieur Grim...
- Monsieur l'altesse de honneur ! L'avocat ici présent à vos côté - juste à votre droite - à tenu des propos intolérables à notre encontre ! Que dis-je ! A une partie intégrante de la citoyenneté mondiale ! Ma voix s'amplifiait, je m'inspirais de ce même Mortimer et de sa narration précédente. Rappelez vous monsieur l'honneur du Juge que ce même Monsieur Mortimer à osé nous comparer à de vulgaires CRI-MI-NELS ! Nous ! Les représentants de la justice agréés par le Gouvernement mondial lui-même, vous ici présent qui êtes les représentants, par cette licence honorifique ! En brandissant ma minable licence de chasseur. Alors que monsieur le juge... J'avais pour la première fois toute son écoute depuis le début de la séance. Nous sommes une branche légiféré de la justice sur ces mers ! Nous sommes une épaule pour la marine et risquons nos vies tous les jours pour traquer et débusquer d'odieux criminels quand la milice régulière croule sous un tas de documents et de paperasse ! Tout ça pour ... Pointais-je du doigt le prétendu avocat de la défense ... Tout ça pour nous faire insulter par cet homme ! Alors que comparé à ces braves soldats, nous n'avons même pas un salaire décent et une retraite pour notre avenir, encore faut-il atteindre cet âge la dans ce métier au risque omniprésent !

Je pris une pause. La tension de mon argumentaire était montée à son paroxysme. Le juge Stapleton était tout à mon écoute tandis que Mortimer grommelait dans sa barbe inexistante. Alegsis, lui, je ne préférais pas le regarder, il allait surement me déconcentrer, et la, je le sentais bien pour une fois !

- Voyez-vous votre Altesse, votre collègue préfère dire que nous avons simplement "repêcher un cadavre" dans un marais ... C'est un terme déshonorant pour le courage et la bravoure que nous avons du avoir pour explorer et traverser cette zone hostile et dangereuse qu'est Âcre-Aire ... Cette fois-ci je me retournais vers Alegsis. Ce pauvre bougre que vous voyez la s'est fait empoisonner par une nuée de batraciens-ailés et en à perdu la tête ... D'ailleurs, et vous avez du le remarquer de par ses actes, il ne pourra sans doute jamais récupérer son quotient intellectuel d'avant, ce qui constitue un grave traumatisme lié à cette aventure. Mais ça, vous avez du le lire dans le rapport ... Je pris une nouvelle pause avant de reprendre. D'ailleurs, vous avez aussi du lire que j'ai été victime d'une attaque de terribles moustiques ... A l'oration du mot "moustique" je perdis l'équilibre ... Et j'en suis aujourd'hui traumatisé. Ces bestioles m'apeurent au plus haut point et je doute m'en remettre un jour ... On sentait un trouble profond dans ma voix.

Pendant que je récitais nos "exploits" et les contrecoups de ceux ci, je tournais au rond autour de mon pupitre. Me grattant le menton sous une mine triste, je repris ensuite.

- Nous avons eu tous deux une enfance particulièrement difficile. Ce pauvre Alegsis est né au Cimetière d'Epaves dans un contexte bien sordide. Il a été chassé de sa famille et à du apprendre très tot à se débrouiller sois-même. Quant à moi, j'ai grandis sur Alba, rejeté par ma communauté à cause de ma différence ... Tout le monde comprit que je parlais de ma maladie et des bandelettes qui recouvraient mon corps. C'est une mère célibataire qui m'a élevée tant bien que mal, du mieux qu'elle pouvait. A sa mort, j'étais livré à moi même. J'ai bien essayé de rejoindre la marine mais on m'y refusa l'entrée, c'est comme ça que nous sommes devenus chasseurs de primes...

Histoire bien émouvante que je venais de narrer. J'allais enfin entamer la partie finale de ma plaidoirie improvisée.

- Alors non ! Je ne suis point d'accord ! Nous ne sommes pas des CRI-MI-NELS ! De par notre passé, nous aurions pus sombrer dans la délinquance ! Mais nous avons fais un choix ! Celui de se battre pour la justice ! A notre échelle ! Et celui de survivre dans ce monde hostile ! Avec les moyens du bord ! Je ne tolérais plus un tel affront de sa part, envers notre courage et la faction entière que nous représentons en ce jour ! Lançant un dernier regard plein de détermination à Mortimer qui était subjugué par ma plaidoirie.

J'avais fini. J'avais tout donné. Laissant un blanc dans l'audience, je me réinstalla tranquillement à ma place. Le juge avait eut notre version des faits.
Je n'étais pas trop à l'aise avec ce genre de situation et les procédés des tribunaux. Qu'allait-il donc bien se passer ensuite ? Et surtout ... Qu'allait faire Alegsis pour nous mettre une fois de plus la tête sous l'eau ?!
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Soucieux pour l’heure de ne pas se faire remarquer plus qu’il n'était nécessaire – les matelots précédemment chargés de le recadrer s’étant en effet montrés particulièrement zélés dans leur rappel à l’ordre – Alegsis profita que Grimmjack soit à nouveau installé sur la rangée de banc située devant la sienne afin de lui passer un papier par-dessus l’épaule. Son compère, après qu’il eut plaidé et laissé la greffe aux prises avec la magistrature quant au récapitulé des événements, ainsi gratifié de ce présent soupçonna, se pensa enfin tributaire d’une stratégie. Amateurs qu’ils étaient – et ils en avaient fait la démonstration patente à chaque occasion qui leur fut accordée – peut-être enfin cesseraient-ils de naviguer à vue dans leurs errances juridiques. Dans ce papier, plié en quatre, le bandelé y trouverait potentiellement le sauf-conduit vers la victoire ; le gain de cause providentiel rédigé en lettres d’or. Ce fut presque avec référence, dès lors, qu’il dévoila le contenu de la feuille que lui transmît son partenaire.

Tactique juridique:

Ce fut alors que Grimmjack, frappé qu'il avait été par un brutal retour à la réalité, se souvînt qu’Alegsis était lourdement illettré en plus d'être remarquablement carencé pour ce qui tenait à son intelligence.
Lorsqu’il tourna la tête afin d’interroger du regard son camarade, car c’était de coutume lorsqu’on terminait avec pareille esquisse entre les mains, la momie trouva face à elle son client, les mains croisées, ses deux index joints l’un à l’autre contre lesquels il avait posé ses lèvres. Son regard fixe à celui-ci, dans lequel il fallait supposément y discerner un soupçon de sérieux, interrogeait alors son associé d’un air de lui dire « Qu’en penses-tu ».

- Maître Grimmjack, intervint enfin le juge Stableton d’une voix lasse, veuillez cesser d’enfoncer du papier dans la gorge de votre client je vous prie.

Grimmjack n’avait trop su quel message son acolyte avait cherché à lui transmettre en commettant pareille croquade ; jamais toutefois il ne chercherait à le savoir alors qu’il avait aussitôt nourri l’artiste de ses œuvres.
La présente inconduite, faisant suite à un exposé si fallacieusement déblatéré qu’on s’en courrouça, avait une fois de plus titillé la fibre rhétorique de ce jouteur hors-pairs que deux chasseurs de primes étaient venus défier sur son terrain.

- Ah il suffit votre altes… votre honneur. À trop s’y exposer, la bévue se faisait contagieuse. Il suffit ! Les batraciens, les moustiques, le Cimetière d’Épaves, la mère courage… vous verrez qu’ils chercheront à vous apitoyer jusqu’à brandir la petite vérole de leur sœur s’il le faut.

N’hésitant à frayer dans le scabreux, quitte à choquer, Mortimer avait eu à cœur d’interpeler son auditoire. Un auditoire dont l’un de ses effectifs les plus illustres ne manqua naturellement pas de se manifester.

- Chlamydia. Fit alors savoir un plaignant dont on avait constamment motif à se plaindre.

Le terme – scientifique celui-ci – avait alors été énoncé sans même qu’un groupe nominal ne s’embarrassa à le garnir. Fauché qu’il fut ainsi dans son élan, pourtant disposé à une admonestation aussi sévère que sagace, le défendeur gouvernemental sentit le souffle lui échapper des poumons sans même qu’il n’eut à expirer. Outré, quelque part stupéfait qu’on l’eut coupé si grossièrement, l’auguste magistrat perdit soudain de sa prestance, hagard, battant finalement des paupières par cent fois lorsqu’il trouva la force psychique de se ressaisir.

- Je vous demande pardon ? Avait-il alors presque murmuré, contenant sa rage derrière une digue de patience dont les fortifications se lézardaient à vue d’œil.

- C’est pas la vérole qu’elle a ma sœur. Assura Alegsis avec une fraîcheur confondante. C’est une chlamydia que ça s’appelle. Faut être précis dans les termes quand on est professionnel.

Insolent, Alegsis ne l’était jamais qu’à son corps défendant, n’ayant pas ce qu’il fallait de jugeote pour interpréter la nocivité de cette incorrection permanente qui lui jaillissait de sa large bouche sans lèvres.
Face à lui, resté interdit, Mortimer souriait. On eut pu croire que, dans un déluge de colère volcanique, celui-ci s’en vînt assaillir les tympans de l’assemblée toute entière en vitupérant jusqu’à ce que le souffle lui manqua. Mais à la place, il sourît. Il souriait, cette homme là, d’un sourire amer et nerveux dont le coin des lèvres paraissait sursauter. Les frasques dont il était victime étaient en effet si improbable que son organisme ne sut trop comment réagir. Aussi, il souriait.

- Voyez votre honneur ? Reprit-il dans un rictus à la fois frénétique et désespéré. C’est exactement de cela dont je vous parlais. Ces individus ont pataugé dans la misère ; une misère dont ils se sont rendus responsables par leurs propres moyens ; une misère dont ils sont à la fois la cause et la conséquence.  Le procès, alors qu’il s’engageait sur une voie plus cahoteuse, prenait alors une tournure politique. Parlons-en de la licence de chasseur de primes, parlons-en. Monnayable au premier venu pour une somme rondelette ; la belle affaire que celle-ci. Pensez donc, une respectabilité gouvernementale à portée de bourse, pourquoi se primer. Ah, vraiment ! Il s’en offusquait sincèrement, celui-ci, de ce menu privilège qu’on accordait à la basse gueusaille venue remplir les bataillons du Baroque Works. Et avec quel argent l’ont-ils achetée, je vous le demande ? Ce procès, votre honneur, devrais je crois être l’occasion de réviser bien des libéralités trop généreusement accordées par le Gouvernement Mondial à un ramassis de ruffians. Ignare qu’il était, un sourire coquelin en affiche, Alegsis, parce qu’il ne comprenait pas les termes, s’imaginait qu’on les complimentait. Est-il raisonnable, très franchement, de remettre entre les mains de pareils individus un permis tel que celui qui leur est accordé ? Permis dont les attributions exactes sont bien mal définie de surcroît. Car jusqu’où peut-on justifier les dégâts matériels environnant lorsque ceux-ci se saisissent d’une prime ?
Mortimer, le temps de reprendre son souffle d’avoir si longtemps tenu le crachoir, secoua la tête d’un air indigné, quoi que foncièrement théâtreux dans l’expression du scandale. Et que font ils de leurs prérogatives nouvelles, une fois leur licence en poche ? Eh bien ils nous attaquent en justice lorsque des marines, diligents dans leur devoir, leur contestent un droit qu’ils n’ont que trop usurpé.

Mortimer ne voulait pas seulement les débouter, ces deux idiots venus le gêner un après-midi de leurs doléances ingrates, mais créer une jurisprudence qui fut retentissante. Une qui porta potentiellement son nom et qui, enfin, aurait proscrit sinon endigué les méfaits des chasseurs de primes sur toutes les mers.
L’influence grandissante de Baroque Works planait en toile de fond d’un procès autrement moins anodin qu’il y paraissait en réalité. L’affaire « Jubtion contre le Gouvernement Mondial » pouvait être le casus belli qu’avait si âprement attendu cet avocat zélé ; l’allumette venue se jeter sur un copieux tas de poudre.
Au nom des impérities de deux marginaux, il était enfin permis de jeter l’opprobre sur la profession toute entière. Dans cette guerre informelle qui se conduisant sans bataillons et sans bannières, Alegsis, la bouche en cœur et la gueule enfarinée, avait, pour cinq millions de berries seulement, gratté une plaie encore vive que quelques affidés gouvernementaux n’attendaient que de voir saigner à nouveau afin qu’on tordit le cou au lobby des chasseur de primes. L’affaire, qui atteignait désormais des strates indécentes, n’empêcha cependant pas Alegsis et Grimmjack de persister dans l’escalade.

- Je crois que l’on s’égare mon cher Mortimer, jugea bon de préciser Stableton. Sa présente familiarité, ainsi exhibée, ne traduisait que mieux une complaisance coupable dont les plaignants ne pouvaient alors que faire les frais, peut-être devrions-nous en rester au centre de l’affaire, ne croyez-vous pas ?

L’incendie, ainsi avorté par la tempérance d’un homme pondéré dans ses excès, fut néanmoins soudainement nourri par du petit bois qu’Alegsis s’en était venu faire pleuvoir à la kilotonne.

- Dites, se permit-il avec une nonchalance outrecuidante, vu qu’il a un peu dit tout ce qu’il voulait l’autre gros bonhomme…

- … G… gros bonhomme ? S'empourpra alors le principal intéressé, une main placée devant ses lèvres alors qu'il se braquait en arrière.

- ...moi aussi je pourrais dire des trucs, non ?

Le juge n’eut en effet pas le cœur à lui refuser une telle requête. Non tant par sympathie que par respect de la procédure. Chaque temps excédentaire que s’accordait l’une ou l’autre des parties au procès, à des fins d’équité, était reversé à la partie adverse afin que celle-ci put y répondre en conséquence. La greffe avait en effet à sa disposition deux sabliers afin de garantir le décompte.
Les tribunaux du Gouvernement Mondial, à défaut de faire honneur à la Justice, prenaient en tout cas la peine de respecter la procédure à la lettre. Car après tout, on n’habillait jamais assez bien la partialité lorsqu’il s’agissait de lui donner des airs de respectabilité.

- Procédez monsieur Jubtion, procédez, vous avez environ, l’aîné de la cour plissa alors ses petits yeux myopes pour scruter au loin le sable qui s’écoulait dans le verre, vous avez deux minutes de temps de parole.

C’est en ces termes qu’il avait rouvert la porte des enfers. Pas d’un entrebâillement, non ; mais d’un sévère coup de latte d’où l’ineptie put ensuite s’y échapper à foison pour accabler le monde des Hommes.

- Ce que je veux dire, commençait Alegsis tandis même qu’il se dirigeait jusqu’au prétoire d'une démarche gaillarde, c’est que nous, on n’a rien cassé, l’assertion fut vraie pour le présent cas, moins pour d’autres dont il ne fut heureusement pas question pour l’heure, on a ramené un criminel parce qu’il y avait sa photo sur l’avis et puis... soudain hébété, en tout cas plus que d’habitude, le regard perdu dans le vide, sa bouche ouverte, ayant pris le pli de la dernière syllabe qu’il avait pu proférer, il ajouta, au terme de ces deux secondes d’inertie soudaine, objection !

- Que…, accoudé sur son pupitre, le menton posé sur son poing, le juge manqua de peu de s’administrer un uppercut considérant la soudaineté d’un revirement des plus inattendu, comment ça objection ? C’est votre propre plaidoir…

- Objection ! Réitéra le plouc avec davantage de véhémence, son index brandi en direction du juge, comme s’il lui avait jeté une malédiction.

- Je crois que vous n’avez pas très bien compris comment fonctionne les règles du trib...

- Objection !

Ne sachant trop pour sa part s’il devait se rire de ce sabotage en règle ou pleurer qu’on fit de cette cour un tel théâtre de bouffonnerie, Mortimer se passa la main sur le visage, franchement sidéré, puis s’adressa entre quatre yeux à son voisin de pupitre tandis qu’en bruits de fond, une série de « Objections ! » résonnaient dans l’immense salle qui leur fut allouée.

- Votre honneur, je crois qu’il est grand temps d’abattre votre marteau, que cette parodie d’affaire puisse enfin cesser.

Misant sur une lassitude partagée entre les magistrats en présence – car même le sommeil de Garcia sembla perturbé par la bêtise ambiante – l’avocat de la défense escompta ainsi que la décision de Justice, en tombant si promptement, fit jurisprudence au point d’ébranler l’institution des chasseur de primes toute entière.

- J’y pensais figurez-vous. Acquiesça professoralement Stableton dont la main, déjà, se noua autour du petit maillet.

- Object... Répétait inlassablement Alegsis, se persuadant que chaque nouvelle anaphore, ainsi professée, les rapprochait de la victoire.

Sa rengaine tourna court cette fois-ci cependant du fait que le marteau s’était abattu… au beau milieu de son front. Stableton le lui avait effectivement jeté en pleine gueule, quelque peu éreinté de l’insupportable bruit de fond. Le procès, dès lors, se poursuivit.
À l’agonie, grognant quelques lamentations indistinctes, il fallut peut-être vingt secondes à Alegsis pour qu'il s’agrippa à la barre de sa prétoire afin de s’y hisser au moins à genoux. Le temps qui lui fut imparti, naturellement, persistait à s’écouler du fait que ses râles de douleur avaient été audibles.

- Vous disiez, monsieur Jubtion ? Reprit suavement le juge, les oreilles enfin ravie que le bruit cessa.

- Ah je… euh… ah oui. Je veux ma prime ! Sa doléance si vertement formulée, Alegsis avait subitement repris du poil de la bête. Alors qu’il renaissant, celui-ci martelait déjà son poing rageur sur la barre même dont il avait fait usage afin de se dresser à nouveau sur ses deux pattes.

Soufflant du nez, le toisant d’autant mieux, ce spécimen-ci, qu’il se trouvait à plus d’un mètre en contrebas, Mortimer fit pleuvoir sa morgue à torrent.

- Pour la prime, je dis pas, mais pour la palme, il marqua un temps de pause, contenant un sourire mesquin, vous allez l’avoir, ça c’est sûr.

- La palme ? S’interrogea Alegsis en placardant sur son visage une grimace où l’incompréhension se mêlait divinement à son imbécillité ostensible.

- Oui, reprit le magistrat qui n’avait espéré que cette réaction de la part du plaignant, celle du plus illustre crétin de la galaxie.

Garcia, une bulle au nez et les paupières closes, se gaussa alors d’un rire guttural dans son sommeil.
Mortimer, s’essayant aux taquineries blessantes, fit montre du fait qu’il n’avait que difficilement avalé la remarque du « Gros Bonhomme ». Aussi, au milieu du capharnaüm perpétuel qu’Alegsis sécrétait partout autour de lui, le défendeur crut opportun d’adresser une pareille estoc au plaignant. L’effet suggéré par la répartie, cependant, parut passer outre les méninges de celui-là même à qui elle fut adressée.

- Jeri-hi-hi-hi-hi-hi-hi ! Se bidonnait alors Alegsis d’un rire franc et prolongé.

- Mais ne rigolez pas, se formalisa Mortimer, je vous insulte !

- … hi-hi-hi-hi-h… QUOI ?!

Alegsis bondit presque après qu’une révélation si tardive – en plus aiguillée par un tiers – ne lui ébranla le ciboulot. Ses yeux ronds écarquillés, sa bouche grande ouverte par l’effarement ; il était resté soufflé.
Témoin passif et consterné d’une scène tragique, Grimmjack, les deux pieds dans la chienlit, chercha opportunément à marquer des points en décrédibilisant désespérément le défendeur public. La situation était telle que gratter jusqu’au dernier monticule d’espoir – aussi vain pouvait être ce dernier – constitua la seule tactique envisageable.

-  Outrage ! Scanda-t-il en quittant son siège à son tour. Y’a eu outrage votre altesse ! On veut réparation.

Car en admettant qu’il avait insulté le plaignant afin que celui-ci cessa de rire comme un abruti de la brimade dont il fut pourtant la cible, Mortimer n’avait par ce biais que mieux ouvert une brèche dans la bataille juridique dans laquelle tous s’étaient jetés à corps perdu. L'abrutissement environnant avait alors eu raison de son acuité.
Et la loi, ainsi, en appelait à la procédure, la procédure au verbiage, le verbiage à l’outrance et l’outrance, dans ses excès langagiers, suggérait à nouveau la prompte intervention de la loi. Jamais l’audience n’en finirait ; pas à moins que quelqu’un fut condamné à mort.
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Dernière tentative

Un désastre, un fiasco ... Ou dans une langue plus familière : un gros bordel. C'était ce qu'on pouvait décrire de mieux que ce qu'était transformée cette séance. Avec un campagnard comme Grimmjack et un idiot comme Alegsis, il fallait dire que leur défense n'allait pas voler bien haut. Mais la, ils atteignaient des niveaux stratosphériques dans l'absurdité ...


- Car ...

C'étaient mes dernières cartes à jouées. Tout ce qu'on avait enchainé pour le moment n'avait pas réussi. Lire les petites notes : une grossière erreur. L'erreur remontait même au moment de leur confection ... Le tentative d'Alegsis de faire parler le témoin mystère (qui n'était d'autre que le cadavre du dit recherché) : n'en parlons pas ... Tenter de jouer la corde sentimentale : une opportunité donnée à ce mesquin Mortimer pour rebondir sur notre sort.

Il me fallait désormais des faits. Des faits concis et percutants. Alors quand l'avocat du Gouvernement offusqua mon idiot camarade, j'avais interpellé le juge pour un outrage et demandais réparation.
Debout, devant l'assemblé, me sentant fortement seul pour le coup et malgré la pression je me devais d'avancer et de finir cette plaidoirie en bonne et du forme.

- Car en plus des outrages irrespectueux que votre représentant de la défense nous lance à nous et à notre faction ... Je prie quelques secondes à réfléchir à la suite, j'étais en total improvisation ... Voyez-vous votre Altesse, nous sommes en total légitimité de réclamer notre du et plus encore !

Le juge se frottait le crâne et semblait un poil énervé par ma énième interpellation. Sans doute voulait-il finir le plus vite possible cette séance pour le moins particulière. Mortimer lui ricanait déjà dans son coin, sachant pertinemment que plus j'allais parler, plus j'allais enfoncer un clou dans notre situation déjà bien compliquée.

- Pour la simple et bonne raison que cette prime est - aux yeux de la loi - encore valable !

Je savais qu'en parlant des lois que Stapleton affectionnait tant j'allais attirer son attention, encore fallait-il ne pas se louper.

- Aucune loi ne stipule qu'une prime périme ou non. Je veux dire par la ... Qu'à part la capture d'un criminel recherché et rendu aux autorités compétentes ... Rien n'indique qu'à un certain moment donné, cette prime n'est plus valable par le temps.

Je crois que je touchais quelque chose. J'essayais de lire dans le regard du juge pour voir si j'étais sur la bonne voie mais son expression faciale était indescriptible. Peut-être une bonne chose, sans doute ...

- Or sur cette même prime, brandissant l'avis de recherche de Zaubère face à tous, il est bien noté messieurs dam... Toujours pas de dames à l'horizon, fichues perruques. Il est bien noté que la récompense de 5.000.000 B est donnée à celles et ceux qui rendront la tête de ce dit criminel MORT ou vif. J'insistais sur le "mort" en tapotant le mot du bout de mon doigt. Or il n'est nul part stipulé que ce soit les chasseurs de primes qui doivent tués EUX MÊME le recherché. De plus ...

De plus quoi ? Vite, je devais trouver quelque chose à dire ! Et quelque chose d'intelligent ! Si seulement ça pouvait être quelque chose qui pouvait nous faire gagner notre procès ...

- De plus, aucune enquête par le Cipher Pol n'a déclarée Zaubère mort depuis et donc annulé la prime par la même occasion ... Ce qui veut dire ... Ce qui veut dire que ... Euh ... Que nous devons empocher l'argent de cette prime et pleins de dommages et intérêts pour tout ce qui a été énoncé avant !

Bon, cette fois j'étais à court d'inspiration. Je n'étais pas pleinement satisfait de ma performance en tant qu'avocat et sentait que Mortimer allait prendre un malin plaisir à nous détruire. Je me rassied sagement avec une mine abattue en attendant la décision du juge.

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L’eau, alors versée si profusément dans le moulin qu’elle manqua de l’inonder, conduisit la magistrature assise à disserter, cette fois en privé. La situation était effectivement hors de contrôle, suffisamment en tout cas pour que l’aîné de la cour se sentit défaillir. La palpitant gorgé d’un afflux sanguin que lui suggérait les jérémiades, il fit signe de la main à la basse plèbe afin qu’elle laissa place au silence.

Entre quatre oreilles – bien que les esgourdes assoupies de Garcia penchèrent non loin de leur conjuration – on convînt que l’affaire prit une tournure désastreuse. Aussi, quand le zélé et méritant défendeur gouvernemental suggéra au juge qu’il clôtura la débandade, ce dernier consentit, bien qu'à contrecœur, consentît à quelques entorses au droit. Il révérait la loi, c’était chose vraie, mais il tenait à la vie. Et qu’il écouta encore piailler ces drôles d’oiseaux situés en contrebas, à terme, aurait eu une incidence directe sur sa tension artérielle. Une qui lui aurait été fatale. Aussi avait-il fallu trancher, quitte à ce que la Justice y perdit des plumes.

- Après consultation, nous avons, monsieur le défendeur et moi-même, convenu que son précédent écart tenait de la stricte maladresse. L’outrage, de là, ne saurait aucunement être motivé.

Retourné à son siège du fait que les matelots avaient dû une fois de plus l’y traîner au terme de sa dernière crise, Alegsis, avec une moue de chaton perdu, tira sur la manche de Grimmjack assis un rang devant lui. Sans qu’il n’eut à lui témoigner ouvertement la nature de sa requête, la momie, rien qu’à lire l’absence d’intelligence qui régnait sans partage dans les deux grands yeux vides venus se poser sur lui, entendit la question qui lui fut adressée sans qu’un mot n’eut à être articulé.

- Son altesse nous dit qu’on l’a dans l’os, Alegsis. Je t’avais dit de toute façon que c’était une mauvaise idée.

Stapleton, alors qu’il n’en avait pas terminé avec ses conclusions, multiplia encore les pelletées afin qu’il les enterra pour de bon.

- J’ajouterai qu’en dépit des arguments avancé par l’autre déb… enfin… de l’avocat de monsieur Jubtion, la cour a retenu que l’autorité militaire était à même de décider souverainement si un délai de prescription incombait à un quelconque avis de recherche qui parut. Une prime de dix ans d’âge étant alors un terme convenable pour que ceux-ci puissent déterminer si la menace s’avérait ou non digne d’une rétribution après capture.

De cette jurisprudence qu’on gribouilla pour se ménager les artères, l’autorité administrative en ressortait renforcée quant à ce qui se rapportait à ses prérogatives. Une fois de plus, même si ce ne fut encore une fois qu’à demi-mot, l’appareil judiciaire admit être parfaitement inféodé au Gouvernement Mondial à la seule fin d’accroître sa puissance. Vaine et illusoire fut l’espérance consistant à croire qu’un juge ne donnerait pas gain de cause à qui remplissait sa gamelle.

- Aussi, la cour déboute la présente demande et...

- Espèce de… de… de filpérions. Parfaitement.

Alegsis, désormais debout sur le banc auquel on l'avait assigné de force pour la deuxième fois, avait osé, à la stupéfaction générale, employer des termes aussi inqualifiables qu’injurieux. Supposément, du moins.
Des échanges de regard se multiplièrent en effet dans toute la salle sans trop qu’on sut si l’outrage fut constitué.

- M’enfin, Alegs, le reprit son camarade qui, une fois encore, fut associé à lui dans la débâcle, « filpérion », c’est pas une insulte. C’est même pas un mot en plus.

Toute chose considérée, l’assistance tempéra ses petits airs outrés en admettant qu’effectivement, « filpérion » ne voulait strictement rien dire. Il n’empêcha que le terme fut déclamé avec tant de verve que tous s’étaient sentis blessés. De même qu’on pouvait appuyer sur la gâchette sans que son arme fut chargée, Alegsis avait proféré l’injure sans qu’elle ne soit insultante. La démarche, en un sens, relevait du génie ; du moins, si elle n’avait pas été échafaudée par un parfait abruti.

- Des blambertiers, alors ? Ça se dit, ça.

- Non plus.

- Des maureliards ?

- Huh huh.

- Et des liuritants, insistait-il presque désespéré que son vocable fut trop avant-gardise pour son siècle, ça existe, ça, les liuritants, non ?

- Pas que je sache.

Son interruption, alors que le verdict manqua de peu de tomber, ne parvint à sa conclusion qu’après qu’il eut croisé les bras et légèrement penché la tête en arrière. Il lui fallut en effet composer ses esprits tourmentés afin que le juste mot lui vînt d'entre les les lèvres. Puis, tout sourire, avec fraîcheur et sérénité, il claqua des doigts et annonça dans ce qui lui parut une évidence :

- J’y suis ! C’est des enc...

- ...CLUMES ! Compléta Grimmjack qui, depuis peu, faisait profession de rattraper les bourdes de son partenaires. Des enclumes, Alegsis. Des enclumes sur lesquelles on forge la justice du noble et vertueux Gouvernement Mondial ah-ah-ah-ah-ah-ah-ah-ah, riait-il d’un rire on ne peut plus gêné une main logée à l'arrière du crâne, par pitié ferme-là ah-ah-ah-ah-ah.

L’outrage fut ainsi évité de peu et cela, pour le plus grand malheur de Mortimer qui l’avait attendu au tournant afin que son triomphe ne fut que mieux raffermi. Après qu’il eut pour sa part légèrement secoué la tête de droite à gauche pour mieux marquer à quel point il fut atterré, le juge, enfin, brandît son marteau afin que la farce trouva sa résolution. D’un geste lourd, il avait laissé tomber son bras ; ce serait d’un coup de maillet qu’on sonnerait le glas.

- Tant pis. Se consola Alegsis à son binôme, haussant vaguement les épaules sur cette défaite cuisante. Je porterai plainte chaque fois que je verrai une irrégularité de toute façon. À un moment donné on aura bien gain de cause. Et puis ça nous fera une sortie.

Cinq nanomètres ; ce fut alors la distance qui sépara le maillet de son socle lorsque Stapleton interrompit son geste. Tous ses nerfs, jusqu’à la moindre bribe de muscle qu'il trouva en lui avait été sollicité afin qu’il s’abstînt de solder le litige. Ni Mortimer, ni Garcia – pourtant profondément assoupi – ne purent s’empêcher de remarquer que le vénérable juge, paniqué comme il n'aurait su l'être davantage, commença même à hyperventiler. L’idée que ce duo improbable reparut un jour à sa cour lui glaça le sang jusqu’à faire le lit d’un infarctus.

- Mon… monsieur Jubtion. Se hasarda-t-il en tremblant tandis que l’énergumène, d’un pas presque sautillant, quittait la scène.

- Quoi ? Répliqua ce dernier comme un gosse ahuri qu’on interpellait.

- Mettons que… que vous obteniez gain de cause pour cette affaire.

- Votre honneur vous n’y pensez p…

Mais le vieillard fut sourd aux appels à la raison. Il en allait en effet de sa survie.

- Si jamais vous obteniez réparation pour le préjudice… est-ce que vous consentiriez à signer une déclaration attestant que vous ne porteriez plus jamais plainte pour un litige de cet ordre ?

Haussant les épaules, désinvolte jusqu’aux confins de l’effronterie et surtout, inconscient de ce que cet acte de diplomatie signifiait fondamentalement, Alegsis accepta les termes d’un contrat dont il ne comprit même pas l’enjeu. Prompt en effet à se montrer positif en chaque occasion, il disait de toute manière « oui » à tout ce qu’il était incapable de saisir. De cette propension malsaine qu'était la sienne, bien des catastrophes avaient germé sur son parcours.

- Par contre, ce fut au tour de Grimmjack de frôler la crise cardiaque alors qu’il crut que son associé fut parti pour tout faire foirer, ça vous dérange si je signe que d’une croix ? Je sais lire, hein, se justifiait Alegsis en agitant les mains devant lui, de grosses gouttes de sueur lui coulant massivement tout du long de sa sale bobine, mais pas l’alphabet ; j’ai un peu de mal.

Et sur cette pitrerie de dernière bourre, l’affaire fut conclue pour le plus grand mécontentement de Mortimer qui, afin d’extérioriser son dépit, ne trouva qu'à hurler :

- Ah les petits flipérions !

- Ça se prononce « filpérion », ignare. Le corrigea Alegsis tandis que, sans lui accorder un regard, s’en alla sceller d’une croix l’emplacement du trésor qu’on lui garantît sur contrat.

Le dédommagement, clairement excessif, leur fut alors cédé de guerre lasse après que le juge le leur avait abandonné afin que jamais plus il ne les croisa. Le pactole, mirifique alors qu’il fut négocié par la momie, leur parvint dans deux immenses sac de jute dont l’embonpoint eut brisé l’échine d'un honnête homme qui se serait essayé à le soulever. Alegsis s’empara des deux non sans avoir repoussé son avocat qui chercha à l’y aider. Mais, avant qu’il ne chargea ses bagages, en partance pour son pédalo comme s’il eut braqué la Q.G d’East Blue, Alegs confia dans la main de Grimmjack deux pièces de cinquante berries. Cela, conformément à l’accord « cinquante-cinquante » qui fut convenu entre eux.

- Tiens galopin, voilà cent sous pour tes bonnes œuvres. Puis, ainsi qu’on pinçait la joue d’un garnement, celui-ci le dépassant de plus d’une tête, il ajouta avec l'aplomb des imbéciles, et dépense pas tout en un coup, hein.

Le butin, maintenant qu'il était logé entre leurs vilaines pattes, fit instamment naître le litige incombant à la question de son partage. Cette mésaventure-ci, toutefois, s’occasionnerait en dehors du tribunal.
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Victoire inopinée

Les dés étaient lands, plus qu'a attendre le verdict du juge Stapleton. Grimmjack, avec l'aide (si on peut dire ça) de son complice Alegsis, avait tenté le tout pour le tout.



Je n'y croyais pas ! Je me mis même des claques pour réaliser vraiment ce qu'il venait de nous arriver et pour prouver que tout ceci n'était pas un rêve ! On ... On l'avait vraiment fait ? Alegsis et moi, vainqueurs de cette audience ?!
Je sautais partout de joie ! Moi et Alegsis se câlinons chaleureusement comme deux futurs fortunés le feraient (ou peut-être pas ?). J'étais l'homme le plus heureux du monde et pensait déjà à comment j'allais dilapider tous ces berrys.

Alors imaginez ma déception. Imaginez ma colère et ma frustration. Imaginez quand Alegsis, en sortant du tribunal, me fila deux petites pièces de rien du tout de 50B pour me remercier de mes "bonnes oeuvres".

- Dis moi Aleg ... C'est quoi exactement pour toi faire "50-50" ?

L'abruti qui marchait fièrement devant moi s'arrêta net. Il leva les yeux au ciel pensif avant de me répondre d'une sincérité touchante, mais surtout énervante.

- Tu sais pas ça ? C'est partager avec son partenaire pardi ! "50-50", c'est bien connu pourtant ! Jerihihihihihi ... Quel nul quand même ... dit-il en reprenant sa marche, les bras remplis de sous-sous.
- Grrrrrr je m'en doutais ... Minute papillon !

Un de mes bandelettes l'attrapa par la cheville et le tira. Alegsis, se sentant comme une bête capturée, força pour continuer à tracer sa route et resserrant l'empoigne qu'il avait sur ses sacs remplis de pièces.

- Alegsis Jubtion, faire "50-50" c'est comme faire "moitié-moitié". Ca veut dire qu'on prend le tout et qu'on le partage en deux. E-QUI-TA-BLE-MENT.
- N'importe quoi ! "50-50" c'est 2 pièces de 50B ! Rétorquait-il tout en s'agitant de plus en plus fort pour s'extirper de mon emprise. Regarde avec Nono, tu voulais bien faire "50-50" ! Alors pourquoi maintenant ça te dérange ? Tu essayes de me voler c'est ça ?!

Nono, c'était Arnold Jancler. Le pauvre type qui s'était fait bouffer par un poisson et dont Alegsis et moi nous étions chamaillés lors de la capture. C'était aussi notre toute première rencontre ... Et quelle rencontre ! Mais bref, la n'est pas le sujet.

- Arnaqueur ! Pour Nono le "50-50" c'était 6 millions chacun ! La était le sujet. Je te l'avais bien expliquer pourtant !

La situation s'empirait. J'essayais désespérément de récupérer un des deux sacs de pièces qu'Alegsis protégeait comme la prunelle de ses yeux. Et ce qui devait arriver arriva : dans la chahute un des sacs tomba par terre libérant ainsi le magot qu'il contenait.
Oups.
Alegsis en voyant ça s'énerva sur le coup.

- JE LE SAVAIS ! LE ROCHER AVAIT RAISON ! TU EN VEUX APRES MON TRESOR !

Voila, une nouvelle fois mon collègue pétait encore un plomb. De quel rocher parlait-il ? Surement des séquelles de notre séjour sur Âcre-Air ... En tout cas, c'était le début d'une énième grosse bagarre entre lui et moi.

[...]

Des barreaux rouillés d'une cellule miteuse se referma dans un bruit d'acier. Le clinquement de la clef dans la serrure finalisa la scène. Nous y étions : Alegsis et moi enfermés en taule. Le soldat qui venait de nous y mettre ajouta ses dernières instructions avant de partir.

- Messieurs Jubtion et Grimmjack, vous êtes enfermés pour trouble à l'ordre public. Pour rappel, la caution est payée d'office par vos gains du tribunal et le délai d'arrestation est de 7 jours. Vos effets personnels vous seront restitués à votre sortie. J'espère que ça vous remettra les idées en place ! Se bagarrer en plein milieu du QG ... Bande d'abrutis.
- Attendez !

J'essayais clairement de stopper mon collègue qui s'agrippait aux barreaux pour pouvoir parler au soldat qui s'en allait. Je savais pertinemment ce qu'il allait dire.

- Je porte-plainte ! Grimmjack sera mon avocat ! ... Prévenez le juge Stapleton, il nous connait bien jeri-hi-hi-hi ...

Je soupira profondément. Si le juge Stapleton nous revoyait aujourd'hui ou dans un avenir proche, au pire il ferait une syncope, au mieux il nous enfermerait au mitard pour bien longtemps ...
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