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Niflheim : L'Enfer venu du Ciel [PV Révos]


L'île abandonnée de Niflheim, située au bord de Calm Belt. Un lieu désert, paisible et déprimant. Les ruines d'une ancienne civilisation gisent le long de la bordure Ouest alors qu'une jungle impénétrable se trouve de l'autre côté. Une immense montagne sépare les deux versants, les bâtiments étant taillés à-même celle-ci. Étrange opposition entre l'humain et l'animal, le domestiqué et le sauvage, ou encore le civilisé et le primaire. Il ressortait une étrange impression de ce lieu qui me rendait nostalgique. Comme si depuis les cieux, les anciens habitants aujourd'hui disparus observaient les âmes en perdition sur ce lieu. C'était ici que j'avais parfait mon entraînement aux armes. Ici que j'avais rencontré mon mentor. Ici que j'avais rencontré sa fille... et ici qu'elle était enterrée.

On trouvait parfois, sur certaines îles de Calm Belt, des lieux où les créatures sauvages n'approchaient pas. Un peu comme si leur instinct leur interdisait de fouler le sol de ces endroits. Sur un plateau de la montagne, épargné par la végétation, là où rien d'autre que la verdure n'avait poussé, on pouvait alors voir une tombe, un épitaphe. Mistral D. Asuna. La seule personne que j'avais voulu véritablement protéger, la seule personne pour qui je m'étais réellement battu... la seule que je n'avais pas pu sauver. Je fixais sa dernière demeure, le regard perdu dans le vague. Les souvenirs envahissaient mon esprit, me remémorant que c'était ici que nous nous reposions entre deux entraînements. Ici que son père, mon maître, nous sermonnait lorsque nous nous affrontions. Toutes ces réminiscences jadis joyeuses opéraient désormais comme un venin, prodiguant à tout mon être une douleur lancinante, à tel point que parfois, j'en venais à souhaiter qu'elle n'ait jamais existé.

Cela faisait des mois que je n'étais pas venu. A dire vrai, cela faisait un an, jour pour jour. Je me souviens encore être entré par effraction dans une base marine pour récupérer son corps, après avoir mené l'opération la plus irréfléchie de toute ma carrière. Ce fut la seule fois où la stratégie du "fonçons sans réfléchir" avait été appliquée par ma personne. Je ne voulais tout simplement pas que son corps soit exhibé comme un trophée par le Gouvernement Mondial. Même si elle avait causé la mort de plusieurs dizaines de ses compagnons, ses derniers moments furent tournés vers la rédemption, le regret... et l'amour. Je n'aurais pas pu survivre en pensant qu'elle ne reposait pas dans un lieu qui lui était jadis agréable. Voilà pourquoi il y a un an, j'ai récupéré sa dépouille, pour la faire reposer dans cet endroit qu'elle aimait plus que tout.

Fixant l'épitaphe alors que Gehennos se trouvait derrière moi à flâner, je déposais un large bouquet de tulipes écarlates, restant avec un genou au sol pour me recueillir. Même si la douleur était encore plus présente que jamais, même si cette peine me poussait à regretter cette rencontre, j'étais certain que je n'aurais échangé ces instants pour rien au monde. Me redressant, je laissais cette tristesse se manifester, chose extrêmement rare chez moi. Qu'avais-je accompli depuis son départ ? Avait-elle la moindre raison d'être fière de ce que j'étais devenu ? Hormis mon combat et ma vengeance, il ne me restait rien depuis qu'elle était partie. Je ne savais pas si ces questions, ces sentiments, renforçaient ou affaiblissaient ma détermination. Je n'aurais su le dire...

Au milieu de ce tourbillon d'émotion, je fus brusquement tiré de mes pensées par Gehennos qui se mit à aboyer frénétiquement. Il était rare de voir l'animal dans un tel état, aussi m'écartais-je de la tombe pour voir de quoi il retournait. Le chien tricéphale reniflait le sol, descendant la pente par laquelle nous étions venus, avant de disparaître dans les broussailles. J'espérais sincèrement qu'il ne me mettait pas sur la piste d'un lapin, car je l'aurais pris assez mal en fait. Mais à la manière dont ses trois queues remuaient avec vigueur, je doutais que ce soit le cas. Lorsqu'il se mit à hurler à la mort et à courir juste après, je tentais de le suivre, me frayant un chemin au travers de la jungle. Il fallait dire que la bête me déblayait le terrain, arrachant lianes, ronces et autres plantes gênantes. Nous emmenant au plus profond de la jungle, là où personne ne s'était encore aventuré à cause d'une végétation trop dense et hostile, le chien stoppa brutalement son avancée devant une grotte.

Pénétrant dans l'antre toujours derrière le Cerbère, celui-ci reniflait le sol avec ardeur, de ses trois museaux, pour se stopper devant une immense stèle. Ou plutôt, devant un énorme cube d'environ trois de côté. Le plus intrigant était sans doute la série de symboles pour le moins étranges qui figuraient dessus. En les observant, je tentais de deviner à quelle langue ils appartenaient. Épuisant mon répertoire et mes connaissances dessus, bien qu'il ne soit pourtant pas léger, j'écarquillais les yeux en comprenant ce que j'avais face à moi. Cette chose immense et déstabilisante n'était autre que l'un des mystérieux Ponéglyphes.


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Me rendant compte de l'importance de la découverte, je fis alors la seule chose qu'il convenait de faire en cet instant. J'appelais Gehennos pour qu'il se dirige avec moi hors de la caverne, avant de monter mon poignet face à mon visage. Retirant ma manche, je laissais apparaître l'escargophone blanc situé sur mon bras, avant d'essayer de joindre la seule personne qu'il convenait d'appeler en pareille situation. Il fallait que je me montre bref et concis. Même si les risques d'être intercepté par le Gouvernement étaient quasiment nuls du fait qu'il s'agisse d'un Den Den Mushi blanc, et donc intraçable, je préférais quand même résumer les choses au plus élémentaire. Lorsqu'à l'autre bout de coquillage on finit par décrocher, je ne laissais pas le temps à mon interlocuteur de demander qui, que quoi.

- Minos, c'est moi. Préviens les autres et venez aux coordonnées que je vais te donner... J'en ai trouvé un.

Raccrochant juste après avoir fourni les informations relatives au lieu où je me trouvais, je grattais avec gentillesse la crinière de Gehennos, comme pour le féliciter de sa trouvaille. Je savais que ces étranges stèles que je restais incapable de lire pouvaient jouer bien des rôles. Dans le cas le plus simple, elles faisaient office de livre d'histoire. Dans le plus spécial, elles indiquaient les coordonnées d'armes millénaires, ou simplement le plan de construction de celles-ci. Dans tous les cas, les informations ainsi trouvées ne pourraient être que bénéfiques au mouvement Révolutionnaire. Voilà pourquoi il était impératif que Minos vienne ici. Il était la seule personne à notre connaissance qui soit capable de déchiffrer les ponéglyphes.
      Le message était plutôt bien passé sur les lignes blanches de ce très cher escargophone. Cela faisait bien longtemps que le sien, à Dandaman, n’avait pas sonné et que son nom n’avait été exploité. Le monde parlait de la révolution, mais ne savait son visage. Son image était celle de ce wanted mystérieux, mettant en avant un homme connu sous le nom de Damien Reyes, l’homme masqué. Celui ci devait être un espion, quelqu’un de secret, un informateur. Ou pouvait bien avoir échoué sa mission ? L’interrogation laissa place à de la perplexité, balayé ensuite par l’indulgence du koala. Il ne voulait en aucun cas s’immiscer dans les affaires de chacun et rester assez neutre. Qu’il en soit ainsi ! Ce disait-il. S’ils veulent que leur nom soit connu de tous, qu’il le soit. Mais qu’ils en prennent les responsabilités. Aujourd’hui était un jour nouveau et une page devait s’écrire. Les leaders allaient se réunir, conscient que cette réunion n’avait pas de but politique et discursives, mais qu’une chose importante avait été découverte. Une stèle, antique, historique, presque salutaire alors que le koala commençait à se demander si leur existence était légende ou non. L’animal en avait parlé le premier, ouvrant grand les oreilles en apprenant que le géant savait en parler la langue. Puis, il se tût suite à cela, ne cherchant pas leur emplacement. Il resta sage, reposé et contempla le monde de sa position. Mais il ne changea rien à son allure. Un habit de haute couture, une canne de bois toujours gravé d’initial mystérieuse et enfin, une paire de lunette de soleil. Ses origines animalières ne paraissaient que très peu encore à ce jour. Et heureusement ! Il faisait un tel effort pour cacher ses anciennes conditions.

      La destination, le lieu où avait été découvert la pierre vieille de sûrement mille années, se trouvait dans cette zone perdu et huileuse qu’était Calm Belt. Comme son nom le suggérait, l’océan à cette partie du monde était calme, aplati par le manquement du vent. Comment rejoindre l’îlot nommé Niflheim, si ce n’est en causant gentiment avec les rois des mers ? Et bien non, le koala ne parle pas le langage poisson et son arrivée restera mystérieuse pour tous. Il était sur la plage de cette île pour le moins lugubre. Qu’elle était la chose qui l’avait amené en ce lieu ? Comment cet être si petit avait-il sût dompter le danger de Calm Belt ? En faisant confiance aux légendes, tout simplement ! Ou bien, était-ce ces fameuses tortues de mers ? Nul ne serait le dire. Mais qu’importe, n’était-il pas présent ? Il fut rapide, comme si rien ne le retenait. Sortant du brouillard silencieux où il s’était dissimulé, le koala marchait maintenant, sans chaussure aux pattes, sur un sable brûlant et or qui ne supporta que très peu le poids de l’animal inconnu. Celui-ci se précipita vers un coin de terre humide pour s’y recueillir. L’endroit était bien étrange. Le petit homme avait en effet pénétré dans une jungle qui étouffait la bordure ouest de l’île. Il croisa ainsi des animaux, plutôt agressif et très peu loquace. Il dût même assommer un de ces misérables prédateurs. Puis, après s’être fait respecter, il demanda la route qu’avait prise l’homme masqué. On lui conseilla de suivre les grosses marques de pattes sur la terre humidifié de la jungle. Alors, le leader de la révolution se remémora la bête à trois tête et arriva ainsi près d’une caverne où une silhouette lui apparut. Il sortit d’un buisson, toussa pour affirmer sa présence amicale puis parla.


      - Je vous salue Sir ! Revoir votre vis’…enfin, être en présence de vous me fait bien plaisir !

      Puis, machinalement, il tira une feuille d’eucalyptus de sa poche et la mâcha avec « classe ». Ils les avaient cueillis dans la jungle pendant sa marche.

      - Quel endroit ! La faune et la flore est remarquable…

      Puis, le cerbère grogna.

      - Ho ! Bien le bonjour Gehennos, toujours aussi aimable !