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Un plan sans accroc ? Feat Alegsis Jubtion

Quelques mois après son entrée au sein du Cipher Pol, Clint Cunningman fut contacté par le bureau et plus particulièrement par Ethan Delgaz le coordinateur du CP8. Son supérieur lui fit parvenir une mallette, à l’intérieur fut entassé du matériel en tout genre, allant du den den mushi aux menottes classiques, accompagné de divers documents. Une mission lui fut assignée, il fut stipulé à Clint de démanteler un trafic d’armes sur l’île aux mandarines “Cocoyashi”. Une île paisible où les habitants y sont pour la plupart sympathiques. On y trouve le siège de la "Belmer Corp" principal producteur de mandarines d'East Blue. Il se trouve aussi que Cocoyashi est une île affiliée au gouvernement mondial, en effet la 16ᵉ division de la marine fut implanté sur ces terres, il y eut de ça de nombreuses années.


Pendant le trajet maritime à bord d’un croiseur de la marine en direction de la garnison de la 16ᵉ division, Clint fut observé par l’équipage qui ne comprit pas son statut, le pourquoi du comment un homme en costume noir fit à bord d’un navire de guerre. Cela ne fit ni chaud ni froid à notre héros qui se focalisa sur les informations de sa mission. Le titan à la crinière blonde prit connaissance de la paperasse annexe à la mission et grâce aux peu d’informations transmises par l’organisation à notre protagoniste, Clint prit conscience que le trafic d’armes implanté sur Cocoyashi fut orchestré par un certain notable bien en vue des autorités locales, mais surtout bien implantée au sein de l’île. Pour le moment, rien ne l’accusait, aucune preuve ne se dressait contre lui. Juste une photo et un nom, “Roberto Pignouf” un nom connu de tous les habitants. En effet, cet individu ne fut autre que l’adjoint au maire de Cocoyashi.


Il fut spécifié en gras dans les documents donné par son coordinateur, que le réseau criminel de cet homme était difficile à infiltrer. En effet, le leader du groupe criminel n’accepta plus aucun nouveau membre. Le temps du trajet, Clint se remua les méninges plusieurs fois pour établir un plan digne de ce nom, plusieurs idées lui vinrent à l’esprit, il mit rapidement de côté les plans farfelus dus à ses pulsions d’ancien commandant de la marine reconnu pour son impulsivité pour n’en garder qu’un seul. L’agent Cunningman fit part de son plan à sa hiérarchie puis à l’administration via un den den Mushi securisé qui lui fut donné dans la mallette.



“Bonjour Monsieur Delgaz, ici l’agent Cunningman, je reviens vers vous après avoir étudié la mission. J’ai un plan.”

“Bonjour agent Cunningman, très bien, je vous écoute.”

“Merci, une fois sur place, mon plan consiste à libérer un détenu lambda au sein de la garnison de la 16ᵉ division de la marine et si l’administration m’autorise, j’aimerais que ce détenu se voit apposé une prime de 10 millions de berrys sur son dos afin de le faire passer pour un pirate crédible et ainsi un acheteur potentiel du réseau de trafic tout en atténuant la suspicion du trafiquant d'armes.”

Un blanc se fit entendre au bout du fil, le coordinateur de mission reprit son souffle après réflexion.

“Je ne vois aucun souci à cela, agent Cunningman. J’en fais part à l’administration, maintenant à vous de terminer cette mission sans aucun accrochage.”

L’agent du gouvernement n’eut pas le temps de remercier son interlocuteur que la conversation se termina. Le plan de Clint semblait sans faille.


“TERRE EN VU !!”


S’écria un jeune mousse.

Toute cette hyperactivité à bord d’un croiseur lui rappela divers souvenirs plus ou moins sympathique qui le fit sourire. Clint Cunningman prit place sur le pont, prêt à fouler le sol de l’île aux mandarines pour mettre en place son plan méticuleusement préparé. Avant de prendre la route, il demanda son chemin au commandant du navire qui lui donna la direction à suivre. Ce fut la crinière dans le vent et les mains dans les poches que notre agent du gouvernement foula ses premiers pas sur Cocoyashi en direction de la garnison. L’agent du gouvernement, vêtu de son plus beau costume noir, arriva devant les portes de cet ouvrage fortifié. Il se présenta en tant que membre du Cipher pol, il dégaina une carte avec son nom de code inscrit qui permit à la jeune recrue de l’enregistrer dans la base de données.

“Mmmmh du coup, Monsieur 007 que nous valons votre visite ?”

“Bonjour Mademoiselle, je suis venu jusqu’ici pour m’entretenir avec un détenu.”

La jeune recrue regarda l’agent du gouvernement de la tête aux pieds.

“Nous ne sommes pas la prison de logue town où le bagne de Tequila Wolf.. Ici le seul détenu que nous avons n’est autre qu’un sans domicile fixe qui fut interpellé par un stagiaire parce qu'il urinait sur la porte d’entrée de la garnison.”

Clint claqua des doigts.

“Bingo, je prends !”

La jeune femme abasourdie ne comprit pas l’intérêt de l’agent gouvernemental pour cet individu, mais elle s’exécuta.

“Dans ce cas, suivais moi Monsieur 007.”

La jeune femme prit la direction des cellules de dégrisement, longeant les couloirs froids de la garnison. Clint se sentit comme chez lui, les nombreuses années passées au sein de la garnison de Tanuki lui semblèrent si lointaines.. Une certaine nostalgie l’envahit. Une fois arrivée devant la cellule en question, la jeune femme lui présenta le captif.

“Voici le détenu, euh, d’après le registre, il se prénomme “Jean Bon”. “

“Ok, merci, je prends le relais.”

Clint entra dans la cellule et passa la demi-heure suivante à discuter avec le résident à l’odeur nauséabonde, arborant une énorme barbe rousse. Il lui transmit les brides informations nécessaires pour que son plan se déroule à la perfection. Il fit comprendre à cet homme que si tous se passaient sans accroc, la garnison le libérerait d’aussi tôt.

“Mais j’ai juste pissé sur un foutu bâtiment moi ? Et me voilà dans une galère monstre ? Je dois faire quoi déjà ? Juste acheté des mandarines à ce mec-là ?” Il pointa du doigt la photo que Clint lui avait donnée auparavant.

“Non, je n’ai jamais parlé de mandarine… Ce mec-là s'appelle Roberto Pignouf, son domaine de prédilection, ce sont les armes. Je vous demande juste de vous pointer dans deux jours au coucher du soleil sur le lieu du rendez-vous que je vous communiquerai !”

Sous le coup de l’impulsivité, l’agent gouvernemental attrapa Jean par le col de son pull tout en le soulevant avec aisance pour le regarder droit dans les yeux.

“EUHHHHH OKKK CA ME VA ! REPOSE-MOI STP !”

Une fois le plan bien ancré dans sa tête, le détenu Jean Bon passa le reste du temps jusqu’au jour du rendez-vous en cellule. Quant à Clint, il se reposa au sein de la garnison dans une chambre dédiée aux invités du colonel de garnison. Sans faire de vague, il prit du temps pour lui. Il profita de la salle d’entraînement mise à disposition aux soldats pour s’entraîner en exécutant les différents mouvements de l’instructrice Era Cles lui permettant de maîtriser le Rokushiki et le perfectionner.

Pendant ce temps, l’administration du Cipher Pol avait bien pris en considération la requête de Clint, le bureau fit imprimer d’innombrables avis de recherche à l’effigie de notre tristement célèbre ‘Jean Bon’. Il était maintenant recherché mort ou vif pour la modique somme de 10 millions de berrys, la ville aux mandarines fut affublé par de nombreux avis de recherche, attisant la curiosité des citoyens, mais aussi de l’adjoint au maire.


Le jour J, Clint briefa une dernière fois le détenu. Il lui plaça un den den mushi discrètement sous ses vêtements, ce den den mushi fut relié à celui de Clint pour entendre en temps réel le déroulement de la fausse transaction.

“C’est bon ! J'ai compris… En route que je puisse retourner me bourrer la gueule plus vite héhé”

Blasé, Clint se tapota le visage. Ils prirent la route ensemble en direction du rendez-vous, une fois sur place notre agent du gouvernement se planqua discrètement un peu plus loin, il posa délicatement sa mallette au sol. Den den Mushi au poignet, jumelle aux mirettes. Il prit la position.

“Es que vous me recevez ?” S’exprima Clint.
“Prouuuuuut….” Jean Bon lâcha une caisse monstre, le den den  mushi capta le signal sonore ce qui exaspéra notre agent.
“Dégueulasse, mais je vous reçois cinq sur cinq.”

Pour le moment, le plan se déroulait à merveille. Les rayons de soleils commencèrent à perdre de leurs puissances, la pénombre prit légèrement le dessus. Ce fut quelques heures plus tard que plusieurs individus en tous genrent entrèrent en scène, encerclant le compagnon d’infortune de notre héros.


Dernière édition par Clint Cunningman le Ven 21 Avr 2023 - 23:53, édité 1 fois
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Parfois, les portes sautaient de leurs gonds. C’était ainsi. Souvent, elles restaient fermées, parfois même s’ouvraient-elles après que la poignée fut enclenchée, mais pour l’heure, cette porte-ci, derrière laquelle un indic bancal et un adjoint véreux discutaillaient ; elle s’ouvrit violemment. On y avait mis un généreux coup de pied ; procédé aussi contre-productif qu’il était dommageable puisque cette malheureuse porte n’était de tout manière pas fermée à clé. Mais il avait ses manies, Alegsis Jubtion, et il s'y tenait. L’une d’elles consistait à ouvrir littéralement des portes ouvertes dans la violence et le tumulte. C’était pour lui une résolution invariable ; il n’aimait pas trop y déroger. Alegs prétendait que c’était afin de créer l’effet de surprise lorsqu’il traquait ses proies, mais qui lisait dans son regard devinait qu’il ne s’adonnait en réalité à cette malsaine occupation que parce que cela l’amusait. Toujours est-il que la porte fut grande ouverte, défoncée dans un vacarme qui se voudrait le prélude à un autre plus agaçant encore.

- Rends-toi fripouille ! Tu es cerné !

Grandiloquent, son pinceau long comme un balai dans la main, ses bras brandis et la jambe tout juste reposée à terre après qu’elle fut si bien mise à contribution, le chasseur de primes soignait ses entrées. Il y en avait d’autres, des plus mijaurées, des plus consciencieux dirait-on, qui œuvraient plus discrètement ; plus intelligemment. Alegsis Jubtion n’était pas de ceux-là. Il avait ses méthodes bien à lui.
Dans la pièce, relativement cossue quoi que garnie de tapisseries aussi décolorées qu’elles étaient démodées, deux hommes assis autour d’une table, étaient restés le cul vissé à leur siège, chacun une tasse de thé à la main. Ils n’avaient pas eu le temps de réagir, ou n’avaient tout simplement pas su comment interpréter la situation qui, effectivement, avait un petit rien d'incongru.
Restés immobiles qu’ils étaient, l’indésirable tout autant que les deux autres, il fallut bien que quelqu’un brisa la glace après une entrée en matière aussi remarquée qu’elle était inconvenante. Alegsis, rompant alors avec sa posture éclatante posa ses mains sur ses genoux avant de pousser un profond soupir de soulagement.

- Ah, enfin c’est la bonne porte. Puis se redressant, il reprit la conversation tout en pénétrant les lieux, piochant allègrement dans l’assiette à petits gâteaux qu’il privatisa comme si celle-ci n’avait attendu que lui. Vous avez pas idée du nombre d’appartements dans lesquels je suis entrés comme ça avant de vous trouver. Au moins dix ! Au moins. Ils chont bons ches gâteaux.

Il mâchonna encore sa pitance dont il avait postillonné la moitié du contenu avant de poursuivre ses babillages devant ses hôtes médusés.

- Ah je l’ai cherché dans tout Cacayoshi l’homme-là, pointa-t-il l’urineur public de son arme d’artiste, vu que la piste était encore fraîche, il a fallu que je fasse au plus pressé, vous comprenez. Puis il s’affala dans le premier siège à sa portée, passant ses jambes par-dessus l’un des accoudoirs, son bras armé se balançant par-dessus le dossier tandis que sa main de libre persistait à piocher dans les entremets de ses doigts sales. Je crois même qu’en entrant comme ça chez une vieille, elle a fait une crise cardiaque, jeri-hi-hi, se gaussait-il innocemment avant de se bâfrer à nouveau. Mais elle était très vieille, hein ! Se justifiait-il comme si cela était recevable. Elle avait bien vécu. Et puis j’étais pressé, vous comprenez.

Un fléau aussi débile que mortel s'était apparemment installé à leur table. Il jactait et radotait comme une cancanière sans même qu’il ne fut présenté aux deux bougres à ses côtés qui, restés figés, n’avaient trop osé bouger suite à l’irruption d’un pareil phénomène. Et il continuait de raconter sa vie, Alegsis, narrant en quelles circonstances il était tombé sur cet avis de recherche paru de la veille, galopant jusqu’au dernier arpent de terre que comptait l’île pour finalement remonter sa piste sur la base de témoignages de malheureux qu’il avait dû seriner de quelques bavardages incessants.

- …. et donc c’est comme ça que ma mère a accouché de ma troisième sœur jeri-hi-hi. Puis, suite à ce récit improbable ayant fait suite à une dizaine d'autres qui le furent tout autant, on le sentit un instant perdu, le regard rivé sur la table, un sourire niais transpirant la débilité au milieu de sa vilaine trogne : il réfléchissait. Où j’en étais moi… ah, oui ! Il frappa du plat de la main sur la table d’où il avait ravi jusqu’au dernier biscuit avant de s’exclamer à nouveau, les poils de son pinceau géant pointés sous le menton du clochard. Rends-toi fripouille ! Tu es cerné.

Cerné par un homme seulement. Mais quel homme ; mais quelle plaie. Qu’il fut mal embouché, bavard et abruti était une chose – c’en étaient trois en réalité – mais qu’il fut officiellement reconnu comme chasseur de primes – preuve s’il en fallait qu’on accordait la licence à qui la demandait – tenait de l’emmerde notoire. Au milieu de son soliloque bouffon, Alegs avait en effet mentionné être de cette clique de chasseurs d’hommes, ce qui parut davantage inquiéter l’adjoint assis à sa droite que le pisseur à sa gauche, celui-ci étant encore ébahi de ce qui venait de surgir pour finalement lui pointer un pinceau géant sous le nez.

Conformément au plan d’un agent pour le moins suspicieux, le pauvre ivrogne avait été extrait de sa geôle pour servir d’homme lige au Gouvernement Mondial. On lui avait collé une prime sur la trogne, mais rien que pour la forme ; de quoi le faire gagner en crédibilité en lui inventant ainsi une réputation de caïd sérieux. Présenté à l’adjoint dont tout Cocoyashi savait qu’il trempait dans de drôles d’affaires sans que la preuve ne fut jamais avérée, celui-ci, mis en relation avec ce qu’il croyait être un forban, s’apprêtait ainsi à conclure avec lui un contrat de vente d’armes. Le pisseux avait sur lui un escargophone relié à celui-là même qui l’avait sorti de prison. Il suffisait d’un aveu oral, et le Cipher Pol n’aurait plus eu qu’à transmettre les informations à la Marine régulière pour que l’interpellation puisse avoir lieu. Mais c’était sans compter la variable Jubtion dans l’équation qui, en s’imposant au beau milieu de l’investigation comme une chute de pierre sur un sol marbré, foutait tout en l’air. Il avait ce tort-là, Alegsis, d’être un empêcheur de tourner en rond. Et ce parmi tant d’autres. Une myriade d'autres.
Alegsis, il s’était tenu au courant des nouvelles primes parues comme il le faisait si souvent, si âpre qu’il était à pourchasser du menu fretin à sa portée. Le hasard et son ânerie coutumière, dans une convergence malheureuse, mirent ainsi à mal une enquête des plus sérieuse.

Les rideaux, dans ce ravissant salon de thé où un adjoint maniéré avait convié un pouilleux dépassé par les événements, avaient à leurs extrémités de beaux cordons dorés. Alegsis, sans ménagement, les arracha d’un coup sec afin de ficeler son gibier aux poignets et aux chevilles. Ce faisant, il soutenait la conversation avec l’hôte de ces lieux comme si tout cela était naturel.

- Craignez rien, disait-il au seul véritable criminel dans la pièce tandis qu’il saucissonnait le clochard en mission, nous, les chasseurs de primes, on est des aiguillères des solstices.

Resté réservé quant à ce qu’il venait d’entendre, incrédule et perplexe, cet adjoint malhonnête attaché à la mairie de Cocoyashi s’essaya à un correctif qui ne pouvait tomber qu’à-propos.

- Des aiguill… des auxiliaires de justice plutôt, non ?

- Aussi. Peut-être. Rétorquait l’analphabète caractérisé en haussant les épaules avant de se remettre à attacher sa proie. Les nœuds, c’était pas son truc. Enfin, on est des gens secourables, quoi. Des Altruites.

- Des altruistes, le reprit une fois de plus le plus instruit de la pièce.

Très sûr de lui – car les abrutis ne doutaient jamais, ce qui ne concourait que mieux à les rendre plus imbéciles – Alegsis lui assura avec une fraîcheur crasse :

- Non, non. Des Altruites. Poursuivant, alors qu’il hissait le clochard sur son épaule afin de le trimbaler en bandoulière. On rend toujours service quand il y a une prime à la clé.

Alegsis, en dépit de ses carences académiques manifestes, se permettait apparemment de redéfinir l’altruisme sans qu’on n’osa trop lui contester la réécriture douteuse qu'il en faisait. Et ce n’était pas un auxiliaire de mairie véreux qui lui chercherait querelle, hâtif qu'il était de voir cet intrus déguerpir aussi vite qu'il était entré. Il avait des choses à se reprocher l’homme-là et il n’aimait pas trop que les traqueurs de criminels ne viennent à rôder dans les environs. Quand bien même fut-ce pour alpaguer un autre.
Maintenant chargé de son fardeau qui, ainsi transporté, hurlait afin de faire savoir à quel point il était innocent – ce à quoi Alegsis ne prit pas garde, trop habitué qu’il était à entendre ces lamentations – le chasseur de primes était enfin en partance pour la garnison.

- Bon ! Annonça-t-il bonhomme et jovial. À la prochaine. Puis se corrigea aussitôt en riant de ce rire aussi ridicule qu’il était sincère et enfantin. Enfin, non. Pas à la prochaine fois. Parce que si on se revoit, jeri-hi, ça signifie que vous aurez une prime sur la tête je suis bête admettait-il dans un élan de lucidité inconscient. Non, vraiment, jeri-hi, si on se revoit, vous êtes mal. Mais vous avez pas de prime. Vous avez pas de primes….. ses gros yeux ronds, posés sur l'adjoint véreux, furent soudains pénétrants, aussi azimutés qu’inquisiteurs. Vous avez pas de prime, hein ?

- N...non.

Aussitôt revenu à son air hébété qui lui allait si bien à la trogne, inconscient de sa force de rustre, Alegs frappa verticalement l’épaule de l’hôte de ces lieux huppés à plusieurs reprises pour exprimer une familiarité décidément malséante.

- Tant mieux, tant mieux. Tant pis pour moi.

N’éternisant pas des adieux qui n’avaient déjà que trop duré, il quitta l’appartement dont il avait oblitéré la porte sans jamais s’en être excusé. C’était pour lui quelque chose de naturel et d’acceptable que de faire irruption tel qu’il avait l’habitude de le faire. Pendu par-dessus son épaule, le clochard se perdait quant à lui en jérémiades, se croyant perdu, il se hasarda même à certaines confidences.

- Je le savais qu’il était louche ce type qui m’a dit d’approcher l’adjoint ! On aurait dit un agent du gouvernement ! Me mettre une prime sur ma tête… à moi… et dire que j’ai fait que pisser contre un mur.

Les larmes abondèrent à nouveau pour lui couler le long de la tronche, laissant perler des gouttes derrière le passage de celui qui le tractait comme il aurait embarqué un sac à patates.
Pourtant peu sagace, Alegsis ne put s’empêcher de réagir à ce qu’il venait d’entendre. Cette histoire d’agent gouvernemental avait en effet quoi interpeller.

- Quoi ! Tonna-t-il soudain alors qu’il s’arrêta net. J’espère qu’ils te pendront deux fois pour la peine, saligaud !

De ce qu’il avait entendu, Alegs n’avait finalement retenu que le passage se rapportant au fait d’avoir pissé contre un mur, ne s’alarmant pas tellement de la présence hypothétique du Cipher Pol dans les environs.
Insouciant jusqu’à la folie, il sortait du bâtiment en croquant de ses vilaines dents dans une mandarine dont il n’avait même pas épluché la peau ; exhibant ainsi l’étendue de son ignorance des choses du monde, reclus qu’il avait été une vie durant sur le Cimetière d’Épaves. Tout en mâchonnant, il sifflait ostensiblement. La journée s’était bien passée, rarement prime fut si aisée à acquérir.

Les emmerdes allaient suivre ; il avait le don de les attirer à lui aussi facilement qu’il les générait. Cocoyashi, petite île tranquille ? Plus pour long, c’était chose certaine.
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Grâce à la communication escargophonique entre les deux Den Den Mushi Clint Cunningman put entendre parfaitement les échanges entre le pauvre ivrogne qui eut été extrait de sa geôle pour servir d’homme lige au Gouvernement Mondial et l’adjoint au maire dont tout Cocoyashi savait qu’il trempait dans de drôles d’affaires sans que la preuve ne fut jamais avérée. Il suffisait d’un simple aveu oral, et le Cipher Pol n’aurait plus eu qu’à transmettre les informations à la Marine régulière pour que l’interpellation puisse avoir lieu. Pour le moment, tout se passa à merveille, une aubaine pour notre protagoniste. Infiltré malgré lui, Jean Bon suivait à la lettre les consignes données par l’agent Cunningman. Le commanditaire du réseau de trafic d’armes fut sur le point de faire des aveux quand soudain la discussion fut stoppée net.

“ Rends-toi fripouille ! Tu es cerné. “

Une voix inconnue au bataillon, l’agent Cunningman fut stupéfaits. Son visage se crispa, l’impression de perdre les commandes le rendit quelque peu inquiet. Ce fut d’un geste vif qu’il scruta intensément de ses jumelles la scène. Le plan commença à tourner au vinaigre, en effet le clochard était en train de se faire saucissonner part cet individu non identifié.


Nous, les chasseurs de primes, on est des aiguillères des solstices.


Les yeux écarquillés tel un poisson agonisant sur le sable chaud, il rapprocha son escargophone jusqu’à le plaquer contre son oreille gauche.


- Des aiguill… des auxiliaires de justice plutôt, non ?


La communication perdit en intensité, comme si le signal commençait à s’estomper. Clint tapota sur la tête de son den den mushi tout en lui parlant.


“Jean ! Est-ce que tu me reçois ?!..JEAN “


Plus aucun signal, simplement des grésillements plus aigus les uns que les autres. Voilà, ce que redouter le plus l’agent Cunningman, le plan n’avait rien de difficile et pourtant. À l’aide de ses jumelles, il put apercevoir la silhouette de la personne ayant fait capoter son plan. Il prit la sortie du lieu de rendez-vous, portant l’indic de Clint sur son épaule tel un sac de patate. La communication reprit légèrement, laissant entendre ce qui semblait être des lamentations de Jean Bon à l’égard de notre protagoniste.


- Je le savais qu’il était louche ce type qui m’a dit d’approcher l’adjoint ! On aurait dit un agent du gouvernement ! Me mettre une prime sur ma tête… à moi… et dire que j’ai fait que pisser contre un mur.


Le front plissé, les sourcils froncés, une veine plus ou moins imposante s’immisça sur le front de l’agent gouvernemental. L’infiltration laissa place à l’action. Fou de rage, il jeta ses jumelles au sol, explosant à l'impact contre celui-ci. Ni une ni deux, le grand blondinet prit une impulsion sur ses panards pour se projeter dans les airs tout en bondissant sur celui-ci. Un spectacle majestueux. L’agent Cunningman donné l’impression de voler dans les airs, il venait d’utiliser une technique secrète du sixième style, le Geppou. Grâce à celle-ci, l'utilisateur put se mouvoir dans les airs par bonds successifs en prenant appui sur l'air lui-même. En effectuant cette technique, Clint put rendre l’air tangible et ainsi en un claquement de doigts se rapprocher rapidement du vil kidnappeur. Juste avant d’atteindre sa cible, l’agent Cunningman utilisa une autre de ses techniques lui permettant de se déplacer à une vitesse extrême. Le mouvement effectué fut tellement rapide qu’il disparut un bref instant pour ensuite se retrouver derrière le ravisseur, du haut de ses deux mètres vingt-cinq, il posa fermement sa main gauche sur l’épaule encore libre du quidam en question, puis avec son autre main, et ce, d’un geste véloce, il lui attrapa promptement le bras droit pour lui amener au maximum de l'amplitude de son articulation et ainsi le maîtriser. Les gestes furent tant violents et expéditifs que le corps de Jean Bon tomba au sol, faisant surgir un léger nuage de poussière.

“Je te préviens, je ne suis pas d’humeur !”

Prit d’un excès de colère, Clint n’attendit pas la réponse de son interlocuteur. Il lui assena un violent chassé du pied-droit dans le bas du dos le propulsant quelques mètres en avant dans ce qui semblait être un local où les déchets furent entreposés. Impulsif, Clint ne supportait pas perdre le contrôle, il essaya de reprendre ses esprits. D’une voix rauque, il s’égosilla.

“Cet homme est à moi.”

Clint ramassa le corps égratigné et ligoté de jean bon, puis il dénoua la corde qui le priva de toute mobilité. Par la même occasion, il lui assena énergiquement quelques gifles, afin de le réveiller.

“Allez mon ptit gars, on reprend là où on s’en est arrêté !”

La voix rude et âpre de l’agent gouvernemental fit expéditivement sortir Jean de son malaise.

“Qu..Quoi…Qu.Queeeee…Co.co.cOMMMENT ??”

Clint l’attrapa par le col de son pull, il le rapprocha brusquement de son visage.

“Je ne suis pas venu ici pour enfiler des perles, tu vas vite rejoindre Roberto et me donner ce dont j’ai besoin !”

Pendant que le blondinet discutait gentiment avec Jean, l’amas d’ordure entassé quelques mètres plus loin dans son dos commença à sensiblement remuer.
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«  Cet homme est à moi » s’était-il écrié, ce grand bonhomme.
Un amant possessif qui n’enfilait pas que des perles ? Un chasseur de primes décidément bien téméraire ? Quel qu’il fut à clamer que « cet homme » lui appartenait, il l’avait fait en se saisissant de ce qui avait appartenu à Alegsis Jubtion. Chacun savait pourtant qu’il ne faisait pas bon retirer la gamelle d’un chien stupide quand celui-ci y avait la gueule engouffrée jusqu'au fond. La mégarde fut à placer sur le compte de la méconnaissance des partis en présence alors qu’ils ne furent pas présentés l'un à l'autre. Du moins, pas de la manière que l'on tenait pour la plus conventionnelle qui fut.

- Pour… se redressa Alegsis d’entre les immondices, encore sonné du coup dont on l’avait libéralement gratifié dans le dos, pour qui tu te prends, Roberto ?

- Qu’est-ce qu’il raconte l’autre barjo… Qu’un spécimen aussi importun que curieux se soit si vite rétabli d’un coup pareil indiquait que ce chasseur de primes, s’il avait la tête creuse, l’avait aussi dure. La tête. Roberto c'est pas moi, c'est le nom de mon coll...

On ne s’expliquait pas avec Alegsis Jubtion : on jetait sur lui des mots en pure perte. Que ce fut pour l’instruire ou l’agonir d’injures, il ne se trouvait pas un terme en ce bas monde qui fusse en mesure de le raisonner. Car en définitive, on ne raisonnait jamais un homme qu’à condition que celui-ci fut pourvu de la raison.

De là, le pinceau était dressé. Ce n’était pas là en vue d’une quelconque démarche artistique, qu’Alegs avait ainsi brandi son arme, ce pinceau de plus d’un mètre, mais pour le destiner à l’art de la guerre. Un art ma foi expérimental dans ce qu’il avait ici d’avant-gardiste et d’incongru.

- Brush Crush ! Ânonnait-il en mâchonnant un trognon de pomme tout neuf récupéré de parmi les ordures, Gare aux Pinceaux !

Pluriel, bien que le pinceau fut lancé seul. La nuance était de taille, d'autant plus qu’elle était imperceptible à l’oreille, car l’arme, ainsi projetée, visait alors aux jambes ; aux « pinceaux » comme pouvaient se plaire à les appeler les plus rustres dans un jargon plus sommaire qui était le leur. Pour autant qu’il visait aux jambes, son arme, ainsi projetée comme une hélice dans un mouvement circulaire, se dirigea en plongée vers le buste de ce grand blond venu le semoncer par surprise.
Celui-ci, aussi agile qu’il était massif, n’eut besoin de s’en remettre qu’à un bond fugace pour échapper à cette attaque aussi grossière qu’elle fut prévisible. Seulement, à poursuivre sa trajectoire après que le colosse y ait réchappé, le pinceau volant atterrissait enfin entre les jambes du fuyard pour le faire trébucher violemment, le nez éclaté contre les pavés.
Roberto n’aurait pas son colis.

Non loin derrière, ayant fusé aussitôt après que son agresseur eut esquivé une attaque qui ne lui était pas destinée, Alegsis, dans sa course folle, avait rattrapé son arme et sa proie. Mais plutôt que de poursuivre sa course comme le bon sens l'aurait commandé à n'importe quel être convenablement innervé, il marqua une halte, se tournant vers le gaillard qu’il se satisfaisait d’avoir si bien feinté en fronçant les sourcils par-dessus ses yeux ronds, paraissant alors aussi intimidant qu’un garnement. Contre le premier mur qui, dans cette allée de bâtiments blancs rendus immaculés par un temps ensoleillé, vînt à sa portée, le chasseur de primes laissa libre cours à son inspiration du moment.
La vitesse avec laquelle il mania son pinceau d’une main attestait de son habileté à maîtriser son arme. Trois secondes à peine suffirent amplement pour qu’il donna lieu à un chef-d’œuvre irmprovisé sur la façade.

«Le chef-d’œuvre»:

Puis, se tournant à nouveau vers l’inconvenant à qui il en voulait de lui avoir ravi sa proie un court instant, Alegs ajouta fugacement après quelques secondes passées à l’observer sans rien dire, resté hébété et insaisissable :

- Ça, c’est toi. Avait-il alors pointé son esquisse benoîtement. Et ça, ajoutait-il alors qu’il tournait maintenant les talons pour reprendre sa course, c’est moi qui te lourde de dix millions, jerihi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi !

Son rire n’avait rien de cauteleux, on eut juré au contraire que c’était avec l’enthousiasme d’un benêt qu’il se gaussait alors d’avoir ainsi récupéré son « bien » et ce, après s’être en plus commis d’une gaminerie outrancière dont il était passablement fier. Il courait vite ce bonhomme-là, même chargé qu’il fut d’un si remuant criminel. Seulement, un charognard, surtout quand il tenait davantage du ragondin que de la hyène, ne pesait jamais bien lourd quand un rapace lui faisait ombrage de sa majesté. Ce n’était pas en effet un chasseur de primes à la petite semaine qui, à Cocoyashi, ferait la nique à un agent émérite du Cipher Pol. Il ne savait pas dans quoi il s’était engagé, Alegsis ; mais il s’y était hasardé des deux pieds, et avec le sourire. Un sourire que la suite des événements ne manquerait pas de lui faire ravaler.
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“Non, mais c’est une blague ?”

Bouche bée, Clint vit une immondice sur la bâtisse à portée du type le plus loufoque qu’il n’eut jamais rencontre de sa vie. D’un claquement de doigts, l'espace de quelques secondes, il fit apparaître cette impureté qui ne ressemblait à rien du tout ! Du moins, l’agent du gouvernement ne comprit pas de suite. Pendant que le membre du Cipher Pol scruté ce qui sembla être une caricature à son effigie, le vil mécréant prit ses jambes à son cou tout en emportant une fois de plus Jean Bon qui se débattait tant bien que mal sur son épaule. Débordant d’enthousiasme, l’ignominieux barbouilleur s’esclaffait de rire, son rire juvénile raisonnait dans la ruelle. Il ne savait malheureusement pas dans quoi il s’était engagé, mais il s’y était aventuré des deux pieds, et avec le sourire. Un sourire que la suite des événements ne manquerait pas de lui faire ravaler. En effet, agacé, Clint prit une attitude hostile, son visage se crispa aussitôt. Il décida de passer à l’offensive, cette fois ; sans y mettre les formes, des légers claquements suivirent, de multiples grondements se firent entendre tout près de l’agent du gouvernement. Il fut facile de percevoir d’innombrables petites éclaires se déchaîner sur le corps du titan à la crinière dorée, il usa de sa capacité électro pour les faire apparaître.
Englobant tout son corps, l’agent du Cipher pol brillait de mille feux. Grâce à cette compétence couplée au geppou, il réussit encore l’exploit de pousser l’air sous ses pieds pour le rendre tangible et ainsi, il put se catapulter dans les cieux à une vitesse pharamineuse. Pendant la voltige, Clint chargea son poing droit d’électro pour venir assener un puissant coup dévastateur une fois le vil fuyard rattrapé.

Spoiler:

L’agent Cunningman déchargea son fulgurant coup de poing sur le sol à quelques mètres du pleutre, le terrain s’ébranla sous l’intensité de l’assaut, projetant âprement l'effronté au pinceau dans les airs et faisant éjecter Jean bon. Clint utilisa encore une fois le geppou pour suivre son adversaire et lui déferler maints coups surchargés en électro. Visant les côtes, le visage, il eut pour but de complétement achever son opposant.

Spoiler:

Une fois les séries de coups-de-poing terminées, Clint prit de la hauteur tout en jumelant ses mains à l’aide de ses doigts pour ne former qu’une seule et unique attaque venant à s’abattre de toutes ses forces sur le haut du crâne de son adversaire. Une fois le coup porté, le poltron fut propulsé à toute vitesse, volant tel un oiseau sans ailes, il s’écrasa sur le sol. L'impact fit exploser en mille morceaux quelques cailloux de la rue pavée. Un amas de fumée enveloppa sa silhouette, les villageois qui se trouvaient encore à proximité prirent la fuite, créant une cacophonie monumentale. Pendant ce temps, Jean Bon profita de la confusion pour s’éclipser en se faufilant avec la foule.

L’agent du Cipher Pol utilisa le soru pour apparaître devant le corps flaccide de son belligérant, il posa véhémentement son pied gauche sur le buste de son adversaire tout en croisant les bras. À l’aide de sa voix rauque, il menaça l'énergumène venu s'écraser sous sa semelle.


“Si je n'ai pas ma preuve de culpabilité, je te tue... et mon rang fait que ce sera légal, tu as tout intérêt à collaborer.”

L’adversaire de Clint semblait encore attentif..

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Un brin éberlué, jusqu'à ce que les yeux lui revinrent subitement en face des trous après que ses rudiments de cervelle traitèrent l'information transmise, Alegsis émergea conscient et lucide - autant qu'il pouvait l'être - de la correction qui lui fut infligé aussi crûment. On lui avait tout fait pour le sanctionner de ses errements, la violence lui avait écoulé tout un répertoire d'atrocité sur la gueule, mais électrisé, jamais il ne l'avait été auparavant. À moins que ce ne fut un coup de foudre.

- Ton rang ? S'interrogeait-il alors pour une fois sagace. Parce que t'es du G.M ? À sa déduction, on put deviner sur le visage du caïd en colère que son supplicié avait touché une corde sensible en s'essayant à une pareille spéculation. Aussi ce dernier persista-t-il à jouer du banjo avec. Jeri-hi-hi, tu t'es trahi tout seul. Ce que vous pouvez être bêtes les gouvernementaux, Aïe ! La pression exercée par la semelle sur son torse gagnait alors en intensité.

Le temps d'une fureur, le suppôt gouvernemental s'était acharné sur un empêcheur de tourner en rond afin qu'il se tînt à carreau. Cela avait fait du bien par où ça passe. Pour celui qui asséna les coups en tout cas. Néanmoins, pour cathartique que fut la dérouillée, celle-ci s'avéra finalement contre-productive à maints égards. Le faux pirate s'étant judicieusement enfui le temps de la semonce.
Le temps d'une colère salvatrice qu'il n'avait toutefois pas menée à terme, l'agent gouvernemental, de quelque officine qu'il fut, avait trahi sa couverture d'une part, puis porté l'attention de toute une partie de Cocoyashi sur lui. Et cela, non sans compter qu'il avait perdu dans la nature un menu criminel pour lequel il s'était pourtant porté garant. Ce constat ainsi dressé pour ce qu'il avait de piteux, le blondin avait alors toutes les raisons du monde de l'imputer à cette chiure étalée sous sa semelle.

Tuer le chasseur de primes ? C'était sortir de ses attributions ; d'autant que les témoins étaient maintenant nombreux à s'attrouper après que survint l'agitation. Pour crétin qu'il était, l'olibrius n'avait toutefois pas agi de sorte à ce qu'on puisse l'envoyer en cabane. Le laisser sans supervision le temps de retrouver Jean Bon, c'était prendre le risque qu'il ne commit un nouvel impair. Alors, en pis-aller, parce qu'il devait agir vite pour éponger la chienlit, le colosse avait opté pour un substitut à son précédent « pirate ». Clint avait merdé dans les grandes largeurs, ou plutôt, il avait marché dans la merde pour y glisser lamentablement. Et cette merde, il l'avait encore sous le pied gauche - une chance - contraint de devoir faire avec dans l'urgence s'il voulait boucher les trous dans une enquête qui, très franchement, commençait à prendre l'eau.

- Me dis pas que t'es du Cipher Pol ! Vociférait déjà sans discrétion un chasseur de primes décidément bien désinvolte dans le déballage de sa révélation. Oh c'est pas vrai ! S'exclamait-il avec encore plus d'emphase tandis que les badauds qui regardaient la scène scrupuleusement, avaient en plus le mérite de l'entendre. Mais pourquoi tu l'as pas dit plus tôt ?

Peut-être car le Cipher Pol, par principe, s'efforçait de ne pas trahir sa couverture. Le bienfondé de la mission le leur commandait le plus souvent ; la logique des choses tout autant. Mais cet agent-ci, il était sorti de ses gonds, et de beaucoup. Il avait son tempérament ce gigantesque gaillard, mais il avait surtout un caillou dans la chaussure gros comme un dolmen avec lequel il devait à présent composer.

- Qu'est-ce que je dois faire, bondissait Alegs de sous le pied qui l'écrasait, exhibant malgré lui une vivacité et une force débordante qui manqua de faire trébucher celui qui l'avait tenu en joug jusqu'à présent, une mission secrète où il faut que je sauve un royaume en danger ? Le royaume de Cocoyashi est en danger, c'est ça ? S'enthousiasmait-il de pouvoir se joindre à une opération spéciale dont il fantasmait les tenants tout en se délectant d'une mandarine dont le jus lui coulait le long de la main à chaque morsure qu'il hasardait dans son délice.

Cocoyashi n'était pas un royaume et, s'il fut potentiellement en danger, ce n'était que parce qu'il recueillait présentement en son sein le plus spectaculaire spécimen d'abruti qui soit.

- Mais ferme-là un peu... S'essaya à lui ordonner l'agent. C'était cependant demander l'impossible à Alegsis que de débuter la mission par une pareille injonction.

Il fallut alors lui faire son instruction après que son employeur du moment l'isola avec lui dans un faubourg moins fréquenté que là où la castagne y avait été virulente. À Alegsis - cet atout dans la manche qui valait un deux de trèfle - il lui expliqua la situation.

Trois fois.

L'adjoint véreux qui trempait dans du trafic d'armes, les pattes qu'il graissait habilement dans la garnison locale par ses libéralités philanthropes pour « aider la Marine à faire son travail », la nécessité que preuve de sa culpabilité soit établie sans que le Cipher Pol fut officiellement impliqué dans l'affaire de sorte à éviter le scandale médiatique ; tout y était passé dans l'ordre pour qu'enfin Alegsis, exerçant alors toute l'acuité de son jugement analytique, en vînt à la seule conclusion qui s'imposait :

- Et donc, faut que je fasse avouer à Roberto qu'il a pissé contre le mur ? J'ai bon ?

Il avait tout écouté Alegsis, attentivement qui plus est, avec son air ahuri et candide en étalage sur sa trombine ; mais il n'avait rien compris. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, mais de même qu'il était inspiré de ne jamais demander à un cul-de-jatte de courir le cent mètres haie, il faisait bon ne pas demander à Alegsis Jubtion de comprendre quoi que ce soit. Car cet homme-là, entre ses deux oreilles, comptait davantage de carences que de matière à mettre en exergue. Les idées lui étaient certes rentrées dans le crâne, mais il s'était trouvé là tant d'espaces vides qu'elles y avaient vagabondé dans le désordre avant d'en ressortir confusément d'entre les chicots du chasseur de primes.

Courage agent Cunningman, il ne vous reste qu'à faire preuve de pédagogie pour que les idées furent mieux agencées dans l'esprit vaporeux de votre complice du moment ; ce genre de pédagogie qui ne s'enseigne que mieux lorsque l'électro est de la partie.
Car il fallait au moins passer par ça pour que, dans la tête d'Alegsis Jubtion, une idée y fasse un tour.
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- Et donc, faut que je fasse avouer à Roberto qu'il a pissé contre le mur ? J'ai bon ?



Il n’avait absolument rien compris, rien du tout, son regard vide prouva au grand blond son manque marquant d’intelligence. Voilà que la roue de secours allégrement voilé de notre agent gouvernemental lui fit encore tourner la tête. Clint hésita quelques secondes à lui coller une salade de phalanges électrifiées, mais il préféra opter pour une autre option. Sans doute moins violent, il respira un bon coup, puis il reprit son sang-froid. Il posa délicatement sa main veineuse sur l’épaule gauche de son interlocuteur.



- Je crois que nous sommes partis du mauvais pied toi et moi. Je m’appelle Jack Huster et j’ai vraiment besoin de ton aide, tu veux bien me filer un coup de main et débusquer le salopard qui refourgue des armes et tous pleins de mauvaises choses à d’autres salopards ? Tu sais le grand type avec une belle moustache de tout à l’heure, il s’appelle Roberto ça, je crois que tu l’as bien assimilé. Bah, il faut que tu me le retrouves et va savoir pourquoi, mais j’ai l’impression que c’est dans tes cordes ? Je me trompe ? Alors tiens, prend ça, c'est un escargophone, maintenant, tu peux communiquer avec moi grâce à ça !


Clint Cunningman espérait du plus profond de son être de ne pas se fourvoyer. Tout en essayant de garder son identité secrète, il accompagna ses explications avec divers gestes, afin d'essayer tant bien que mal d’enfoncer tout ça au plus profond du crâne de l’hurluberlu que le destin eut décidé de mettre sur son chemin. Après un long monologue, le type au pinceau hocha de la tête. Comme si toutes les informations du membre du Cipher Pol furent assimilées, mais ça, ce fut impossible à prédire, surtout venant d’un pauvre type comme lui. Clint prit d’un élan de bonté, eut une once d’espoir. Il lâcha rapidement un profond soupir quand il vit partir le peintre sautillant comme une gazelle. La réalité le rattrapa plus vite que la lumière, il fut impossible pour lui de laisser le sort de sa mission entre les mains d’un tel clown.


L’agent Cunningman décida donc de partir avec lui, il ne mit que quelques instants pour le rattraper. Ainsi, un duo des plus inattendus se forma, après quelques minutes de marche très rapide, Clint mit un terme au footing de son acolyte en le bloquant avec son bras.


- Hé mon grand ! Tu vois là-bas, en bas de la bâtisse ? C’est ici que Roberto ce cache ! On va commencer par faire simple, apparemment, il y a trois gardes. Je vais m’en occuper pendant que tu vas partir à la recherche de Roberto. C’est ok pour toi ?


Clint resta bouche bée, l’artiste-peintre aux multiples talents cachés eut seulement en guise de réponses les yeux écarquillés comme un poisson échoué sur le sable chaud, Clint bégaya et prit les devants.


- B..B…Bonn bah je vais prendre ça pour un oui ! Je compte sur toi.


Grâce aux sixièmes styles, le blondinet taillé dans le marbre se propulsa dans les airs en bondissant sur celui-ci à plusieurs reprises. Une fois au niveau des trois gardes, il bondit une dernière fois pour s’approcher le plus prêt possible et ainsi assener un violent coup du droit à l’estomac d’un de ses adversaires. Prit par surprise, les deux autres lui sautèrent dessus sans plus attendre.


- TEKKAI !



Le membre du gouvernement s’immobilisa soudainement, tous ses muscles devinrent solides comme le métal. Une des deux crapules se brisa le poignet en essayant de lui frapper au visage, quant à l’autre, le sabre qu’il eut sorti de son fourreau se brisa en deux contre l’abdomen de Clint. Pendant que l’un agonisa au sol, l’autre, impuissant, jeta son sabre détruit et prit la poudre d’escampette.


- La voie est libre !


D’une voix rauque, Clint fit signe à son partenaire quand soudain un puissant coup de massue vint s’abattre dans son dos, le Tekkai de l’agent du gouvernement ne put résister au choc. Le membre du Cipher Pol fut projeté sur quelques mètres avant de s’écraser lamentablement sur le sol pavé et poussiéreux du royaume de Cocoyashi.



- Bah alors mon gars, c’était quoi ce tour de passe-passe ? Tu as des abdos en béton, mais des dorsaux en chamallow ?! Bheheheh



L’assaillant de Clint était grand, très grand. Ce fut à se demander comment le blondinet ne l’eut pas remarqué avant.



- Allez, relève-toi !



Cunningman encore sonné, reprit ses esprits et se releva en soulevant son buste à l’aide de ses poings. Le genou droit au sol, il prit appui sur celui-ci pour se relever et lança un regard noir à son assaillant.



- À croire que j’ai encore beaucoup de travail.. Ils vont sans doute me charrier au bureau, tu ne veux pas que ce petit désagrément reste entre nous deux ? Toute manière, je vais tellement te taper fort sur le crâne que tu vas tout oublier mon grand.



Le grand dadais ricana un peu trop fort, assurément fier de son home run qu’il ne put voir Clint disparaître de son champ de vision grâce au Soru. Que fut sa surprise quand l’agent Cunningman apparut sous son nez accompagné d’un puissant uppercut chargé d’électro dans la mâchoire. Le choc fut si important que l’adversaire de Clint fut légèrement télescopé pour ensuite s’effondrer au sol et perdre connaissance. À cause de tout ce raffut, l’agent du Cipher Pol eut perdu la trace de son complice, il essaya de chercher sa trace en balayant du regard, mais en vain..
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Le trafic d'armes, à Alegsis Jubtion, cela lui laissait comme les yeux secs. À bien y réfléchir même – car cela lui arrivait à ses heures perdues – le crime, pour ce qu’il avait de répréhensible, lui paraissait même convenable. Cela se savait ; plus il y aurait d’armes illégales entres les mains de mauvaises gens, et mieux le crime s’accomplirait. De là fleuriraient les primes en série afin, qu’à terme, sa fortune soit faite.
Le cycle de la criminalité reposait en effet sur un écosystème aussi précaire que dysfonctionnel dès lors où les chasseur de primes, chargés qu’ils étaient de mettre fin aux agissements des criminels moyennant quelques émoluments gouvernementaux, avaient de fait intérêt à ce que la criminalité soit endémique de sorte à ce leur pécule gagna en embonpoint.
Toutefois, comme à ce grand couillon de blondin, la présente affaire semblait lui tenir à cœur, Alegsis l’avait accompagné ; car jamais il ne laissait un copain dans la panade. En effet, Jack Huster, malgré leurs précédents déboires, était à présent son ami et ce, que cela plut ou non à ce dernier. Aussi l’avait-il suivi dans ses plans.

Peinant déjà à comprendre de quoi il en retournait, son cher ami avait contribué pour beaucoup à lui faire des nœuds dans le ciboulot. Car si cet adjoint était suspecté de trafic d’armes ; preuve n’était pas faite qu’il avait trempé dans quelconque malversation que ce fut. Aussi, une approche d’abord s’étant voulue furtive par ce bon monsieur Huster, avant de se complaire dans un bordel monstre et généralisté où le vacarme y avait eu la part belle, rendit la situation plus confuse à qui n’en avait pas déjà assimilé tous les tenants. Car du fait qu’il pénétra si peu discrètement dans une bâtisse pour y déloger un innocent, la démarche tenait finalement davantage de l’approche criminelle caractérisée que de la collecte d’informations compromettantes.
De là, Alegsis fut perdu. Au sens propre aussi bien qu’au figuré par ailleurs alors que, vraisemblablement jeté dans une frénésie batailleuse, son partenaire lui avait assuré que la voie était libre… bien qu’il fut posté au balcon du troisième étage sur lequel il avait sauté. Tout ce temps-là, Alegsis, le nez en l’air, était invariablement resté immobile, ses pieds toujours rivés devant l’entrée,  à regarder « Jack » tabasser des gardes qui ne lui avaient pourtant rien fait.

- Je sais bien que la voie est libre, je suis pas débile, moi. Avait alors murmuré le chasseur de primes qui, plus prosaïque que son partenaire, s’était contenté d’actionner la poignée de porte au rez-de-chaussée. Les acrobaties furent certes moins spectaculaires, mais c’était ainsi qu’Alegsis avait appris à pénétrer dans un bâtiment, quel qu’il fut.

Le temps que son tumultueux compère en finisse de se bagarrer quelques étages au-dessus ; la chicane avait laissé résonner autant les coups que les cris dans tout le logis. De tous les appartements cossus qu’on y trouva, les occupants, quelque peu interloqués par une série de bruits sourds et inquiétants, étaient chacun sortis de leur antre afin de se retrouver sur le palier.

- Mais enfin, qu’est-ce qui peut bien se passer là haut ?

- C’est rieeeeen, c’est Jack. Fit savoir indolemment un drôle d’énergumène occupé à monter les escaliers avec un curieux pinceau long de plus d’un mètre dans la main.

- Oh si ce n’est que Jack ! Souriait-on, soudain apaisé.

- Sacré Jack !

- Toujours à nous faire des frayeurs ce garnement.

Et alors que tous retrouvèrent leurs pénates après avoir été si bien rassurés, de manière coordonnée, au même instant, tous ouvrirent à nouveau violemment la porte de leur appartement pour s’exclamer :

- MAIS C’EST QUI CE JACK ?!

La réponse ne leur parvint pas cette fois car, l’olibrius, après les avoir fugacement renseignés, avait persisté à gravir les étages jusqu’à ce qu’il ne retrouva son petit camarade, celui-ci apparemment paniqué de ne pas le trouver.

- Eh bah dis donc, toi quand tu t’infiltres quelque part, tu le fais pas à moitié. La remarque eut pu passer pour un sarcasme strident tant il frappait juste, mais la sincérité, pourtant, avait débordé d’entre les lèvres d’Alegsis lorsqu’il lui tînt ce discours. Avec les petits sauts dans les airs et tout ça. La classe.

Soucieux de ne pas être en reste après que son acolyte œuvra si joliment dans son ouvrage – quel qu’il fut par ailleurs – Alegs n’hésita pas à finalement user de ses atouts de chasseur de primes. En fin limier – tel que s’était en tout cas plu à le croire le grand blond aux idées noires – Alegsis, habitué qu’il était à retrouver les proies qu’il se désignait, fit alors une démonstration spectaculaire de ses talents de pisteur alors qu’il... frappa à la porte d’un des appartements. Inquiète – et il y avait de quoi – une petite dame entrebâilla sa porte pour qu’on ne put entrapercevoir qu’un œil apeuré qui se trouva derrière.

- Bonjour madame ! Fit savoir l’importun d’un ton survolté. Est-ce que vous savez où je pourrais trouver Roberto ?S’il vous plaît merci.

À demander les choses poliment, on obtenait parfois de meilleurs résultat qu’en castagnant le tout venant. Les résultats de sa laborieuse instigation furent ainsi immédiats alors que la pauvre demoiselle, de l’index, lui avait désigné la porte située en face de son appartement. Là où, en gros caractères, il y avait été écrit « Roberto Pignouf ». Alegsis avait en effet l’excuse de ne pas avoir lire.

- Oh mais ! S’exclama-t-il bien tard après que sa perspicacité se rappela à son bon souvenir. C’est là où j’ai capturé l’autre tout à l’heure.

Oui. Il était retourné dans les appartements de Roberto Pignouf, cet endroit même où il l’avait croisé plus tôt en ce jour après avoir enfoncé sa porte. Porte qui, justement, témoignait de son précédent passage compte tenu des rafistolages de fortune.

Il y avait de quoi se trouver bien bête à constater qu’un idiot pareil avait, simplement en usant de bon sens et même de sens civique, retrouvé la trace d’un homme qui… était simplement logé chez lui. Le grand costaud sursauta presque quand son escargophone proféra quelques insistants « Puru Puru » avant de décrocher. Le pauvre n’avait pas eu le temps de saluer l’interlocuteur que ce dernier s’était presque saisi de lui aux tympans.

- AGENT CUNNINGMAN ! Avait-on alors hurlé bien fort depuis la bouche tordue de l’escargot. Vous m’aviez dit que vous me tiendriez au courant de la situation il y a une heure de ça. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi au juste le Cipher Pol n’a aucune nouvelle de vous ?

Ainsi sa couverture fut, non pas compromise, mais pulvérisée dans le bruit et la fureur. Tout chose considérée, l’infiltration de l’agent Cunningman – car c’était son nom – aurait pu s’accomplir dans de meilleures conditions si un travail de réflexion un tantinet plus poussé avait été considéré. Mais il sembla que la stupidité d’Alegsis avait vraisemblablement déteint sur lui.
Le blondin écourta la conversation au plus tôt sous le regard innocent et ingénu de son binôme, celui-ci ayant tourné sa tête niaiseuse en sa direction tout du long de l’impair. Quand le combiné fut raccroché, le chasseur de primes haussa les épaules et, ne se doutant de rien, frappa à la porte qui lui fut précédemment désignée par la voisine.

- Partez ! S’époumona-t-on aussitôt depuis l’appartement. J’ai appelé la Marine ! Vous avez intérêt à décamper.

Entre la performance du matin où l’on avait si violemment fait irruption dans ses quartiers et, plus récemment, le bruit sourd de ses gardes qu’on avait assommés, Roberto s’était senti quelque peu visé par les tenants de l’infiltration discrète dont il fut présentement le sujet sinon la cible.

- C’est encore mieux que la Marine monsieur, assura Alegsis avec tant de sincérité qu’on eut pu croire à de l’impertinence, c’est un chasseur de primes ! Même que je suis venu avec l’agent Cunnilingus du Cipher Pol. C’est dire si vous risquez rien avez nous.

La mèche n’avait alors pas été vendue, mais soldée et bradée à vil prix sous le regard stupéfait et impuissant de son partenaire médusé. Comble de l’imbécilité, Alegs s’était même tourné vers lui pour lui adresser un clin d’œil, comme pour mieux lui signifier qu’il avait l’affaire bien en mains.

- On est là pour vous protéger, que les trafiquants d’armes puissent pas venir pour vous pisser dessus.  Puis, se tournant vers le golgothe, lui demanda après lui avoir adressé un signe de tête. C’est ça, hein ?

Non. Ça n’était toujours pas ça. Toutefois, on pouvait au moins applaudir chez lui l’effort d’avoir retenu au moins qu’il était question, en sous-main, d’un affaire de trafic d’armes.
L’adjoint à la mairie de Cocoyashi, à être aussi bien rencardé tel qu’il le fut dans l’instant, se savait à présent surveillé par le Cipher Pol. De quoi ainsi l’intimer à une certaine prudence.

- De toute manière, on va entrer. Assurait Alegsis comme si cela tenait désormais de l’évidence incontestable. Vu que c’est ouvert.

- Qu’est-ce que vous racontez, ma porte n’est pas ouv…

Roberto fut soudain bien corrigé alors que la porte, pourtant verrouillée avec un loquet, lui était subitement rentrée en pleine gueule après qu’il eut l’imprudence de se situer trop près derrière. Alegsis, pour ce jour, en était à sa deuxième entrée triomphale, pénétrant les lieux tout sourire, apparemment inconscient que sa démarche s’apparentait à de l’intimidation.

- Entre, Clint, fit-il signe à son copain dont il avait retenu le nom et s'était fait un plaisir à le scander bien fort.  il a des petits gâteaux et des clémentines en plus.

Posant son pinceau de combat là où étaient entreposés les parapluie, prenant ses aises comme s’il se fut trouvé chez lui, le chasseur de primes, les mains croisées derrière la tête, s’était déjà enfoncé dans un des luxueux fauteuils que comptait le salon tandis que le maître de maison en était encore à ramasser ses dents sur le parquet.

- Du coup, on fait quoi maintenant ? Interrogea-t-il Clint pour qui il crut être un allié de poids alors qu’il s’était affaire à saboter l’affaire dans les grandes largeurs. La mission est un succès, non ?

La mission avait impliqué que jamais le Cipher Pol ne fut suspecté d’avoir trempé dans l’enquête en cours compte tenu des appuis gouvernementaux dont bénéficiait Roberto. La bagatelle n’aurait dû en principe consister qu’en une prise d’informations discrètes afin de déterminer que l’adjoint véreux avait effectivement trempé dans une affaire de trafic d’armes.
Or, à présent que celui-ci se savait scruté par les yeux perfides d’un enquêteur gouvernemental, jamais il ne formulerait d’aveu sans qu’il ne fut question de meurtre en bout de course.
La crédibilité du Cipher Pol et de la Marine avait été compromise dans les grandes largeurs. Même si la moindre preuve de sa culpabilité fut établie, la presse – en dépit de la censure – saurait que le Gouvernement Mondial, du fait de la corruption locale, avait contribué à laisser courir un réseau de trafic d’armes. Toute la mission était un fiasco dont les conséquences feraient les choux gras de la Révolution.
Pour autant, Alegsis Jubtion crut qu’il put trouver motif à tirer fierté de son implication dans l’affaire. Une implication dont chaque action fut tournée vers le désastre.

Lui aussi en savait trop, à commencer par le nom d’un agent du C.P 8 – même s’il l’avait quelque peu écorché.
À présent qu’il se trouvait dos au mur, sa couverture anéantie, la Marine bientôt présente dans les lieux avec, pour seul allié, un savonneur de planche d’autant plus émérite qu’il ne le faisait pas exprès, l’agent Cunningman devait à présent trouver une solution. Pas une qui fut nécessairement à même de rattraper la foirade – c’eut été chose impossible à moins d’un Buster Call – mais de quoi en tout cas limiter la casse qui, pour l’heure, s’avérait effroyable.
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Du coup, on fait quoi maintenant ? Interrogea-t-il Clint pour qui il crut être un allié de poids alors qu’il s’était affairé à saboter l’affaire dans les grandes largeurs. La mission est un succès, non ?



Non, la mission n’était pas un franc succès comme l’eut espéré Clint. Loin de là, l’électron libre qu’était Alegis ne fit rien d’autre que rendre invivable la mission pour laquelle l’agent Cunningman fut envoyé. À présent que la couverture du grand blondinet fut découverte à cause d’une mauvaise manipulation escargophonique, il décida de prendre un virage à quatre-vingt-dix degrés. En effet, plusieurs options s’offrirent à notre agent du gouvernement, la première fut de faire porter le chapeau à son binôme, histoire de n’avoir aucun problème avec ses supérieurs hiérarchiques, en seulement un regard échangé avec Alegsis, il préféra prendre la décision de mettre sous pression l’adjoint au maire pour le faire taire, il envisagea un stratagème des plus douteux.



Bon fini de rigoler, Alegis laisse-moi reprendre les commandes désormais. - il reprit son souffle et s’avança près de son binôme -Mon ami, je crois que je peux t'appeler comme ça moi aussi. - Clint s’approcha encore plus près d’Alegis pour lui murmurer à l’oreille. - Je vais mettre un coup de pression à Roberto et rien de tout ça ne te retombera dessus.



Ni une ni deux, Clint attrapa d’une main le colback de l’adjoint au maire du royaume de Cocoyashi tout en le surélevant pour le plaquer violemment contre le mur. Il utilisa le shigan pour durcir l’index de sa main encore libre, pour venir perforer la cloison au niveau de la joue droite de Roberto. Une légère douleur se fit sentir sur le visage du grand blond, en effet ne maîtrisant pas parfaitement l’art du shigan. Il sentit sa phalange se retourner à l’impact contre le mur, mais il fit mine de rien et ainsi, il garda une fière allure.


Pauvre type ! À partir de maintenant, tu fermes boutique ! Finis les ventes d’armes, si j’apprends par n’importe quel moyen que tu recommences les affaires illicites, je saurai où te trouver.


Le fier membre du Cipher Pol Cunningman lâcha un bon coup de pression en mode bonne vieille école, la vessie de l’adjoint au maire lâcha sous les menaces de l’agent gouvernemental. Son pantalon jaune s’assombrit au niveau de l’entre-jambe laissant apparaître une belle grosse marque d’urine. Pendant ce temps, Alegis semblait prendre des notes, comme s’il préparait un exposé.



Roberto acquiesça honteusement de la tête en essayant tant bien que mal de cacher son entrejambe humide. Suite à cet échange plus ou moins musclé, Clint qui n’était pas du genre à falsifier ses comptes-rendus, dut se triturer les méninges pour rendre crédible le scénario parfait histoire de ne pas perdre la face et sa place au sein de l’agence gouvernementale. En effet, malgré le fiasco provoqué par les deux loustics, il semblerait que la mission ait une fin inattendue, mais tant convoitée par notre blondinet.

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Il a avait ri si fort et si franchement, Roberto, que ses frocs en furent imbibés. Alegsis n’avait quant à lui pris aucune note ; il en eut été bien incapable pour illettré qu’il fut (précisé dans mon dernier post). À la place, à tout commentaire qu’on put formuler à l’écrit, il avait préféré un dessin. Celui d’un âne, à moins qu’il ne s’agît d’un kangourou ou d’une otarie, qui cracha des flammes vertes de ses naseaux. L’esquisse, alors, traduisait un sentiment profond qui macérait en lui. Un de ceux dont il valait mieux ne pas chercher à déterminer ce qui en fut sous-jacent. Ayant achevé de faire jaillir ses songes sur la nappe – car il n’avait pas trouvé de papier où y étaler la gouache – Alegsis prit à son tour les choses en mains. Après tout, ce Clint était un brave petit bonhomme ; il mit de ce fait un point d’honneur à lui être serviable en toute chose.

S’il s’était tant gaussé des menaces qu’on lui adressa, ce résidu administratif de seconde zone, c’est car il se savait protégé. Le Gouvernement Mondial, d’un corps constitué à l’autre, fut en proie à des imbroglios noueux où une chatte n’y aurait pas retrouvé ses petits. Trafiquants, nanabs insulaires, Marines et Cipher Pol s’engageaient tous ensemble dans une danse dont on sut trop qui mena la cadence. C’était encore pour ça que jamais Alegsis ne s’était engagé formellement auprès des rangs du Gouvernement Mondial. Pour cela, et parce qu’il fut recalé de la Marine du fait qu’il fut trop arriéré.

- Vous êtes drôle mon bon monsieur. Hilarant même. Je dois…, Roberto s’essuya une larme au coin de l’œil après avoir si bien ri, ...je dois au moins vous accorder ça.

C’était faire preuve d’un grand courage que de toiser pareil individu que Clint Cunningman. À ce grand garçon, il eut en effet suffit qu’il abattit son poing sur le premier adjoint afin qu’il n’en demeura qu’une flaque. Et pourtant, Roberto riait jusqu’à s’en souiller les linges.

- Agent Cunnilingus, déclara-t-il enfin avec condescendance, si tel est votre vrai nom, ça ne l’était pas, pensez-vous vraiment que mes… appuis gouvernementaux – appelons-les comme ça – auraient pu tenir si longtemps s’il n’y avait pas eu… un peu plus en amont… des yeux qui se détournèrent d’eux ?

Il était agaçant, ce despote de deuxième zone, à autant hacher ses phrases. Mais en bon politicard, il aimait à soigner ses effets oratoires. L’allusion qu’il proféra passa évidemment des kilomètres au-dessus d’Alegsis. Celui-là, au moins conscient de ses aptitudes cognitives, eut la bonne intelligence de ne même pas chercher à comprendre. Cunningman, lui, ne tarda en revanche pas à saisir de quoi il en retournait réellement.

- C’est pas possible… réalisa-t-il enfin, le C.P 4…

Qu’on sut dès lors, que l’autorité même chargée d’endiguer la corruption, accorda son blanc seing afin que cette dernière persista, contribua à éclaircir une affaire des plus opaque. Depuis longtemps déjà, trop longtemps peut-être, les organes internes au Gouvernement Mondial agissaient de leur propre chef quitte à nuire à l’organisme tout entier. Le C.P 4, du moment qu’on l’arrosa copieusement, savait où et quand ne pas laisser traîner les mirettes. Il n’était d’ailleurs pas exclu qu’en sous-main, le C.P 2, ayant lui pour rôle de remplir les caisses occultes du Gouvernement Mondial, ne joua pas lui aussi une partition dans l’orchestre. Cette modeste affaire de corruption au fin fond des Blues, à mesure qu’on en déroulait le fil, parut faire grossir la pelote. Si démantèlement du trafic il se devait d’y avoir, ce n’était pas par l’envers qu’il faudrait œuvrer. Roberto n’avait jamais été une clé de voûte dans l'organisation, mais rien qu’un fusible. Lui-même ne l’ignora pas. Viendrait-il à expirer qu’on lui substituerait sans peine une autre figure. Une plus avenante peut-être.

Si la mission s'avéra dès lors être un échec, c’était encore car elle fut vouée à en être un. L’affaire, si elle voulut connaître une résolution heureuse, dut alors se régler en interne. Il appartiendrait au Cipher Pol de batailler entre ses services afin que Justice soit faite. Ce serait alors par courrier qu’on se ferait la guerre. Clint, en s’imaginant mettre à mal un vague réseau de contrebande, s’était en réalité enfoncé la tête dans un sac de nœuds. Un au milieu duquel il y avait en plus trouvé Alegsis Jubtion.

- Dis, s’impatienta ce dernier comme un gosse qui trépignait à force de trop s'ennuyer, c’est quand qu’on va taper sur des méchants ? Parce que j’ai mangé toutes les mandarines, il ne précisa pas qu’il les avait gobées chacune avec la peau, là je suis plein de sucre ! Faut que je casse des trucs !

- Y’a pas de méchants. Délibéra Clint avec fatalité. Y’a pas d’attaque qui tienne. On bat en retraite et c'est marre.

Si une quelconque action devait être menée à l’endroit de Roberto, celle-ci serait conduite par des enquêteurs. La procédure, alors, supposerait de recueillir scrupuleusement les preuves et de les faire parvenir aux instances les plus intègres du Gouvernement Mondial. La bataille alors, se mènerait sans un coup de feu ou même qu’un sabre fut tiré de son fourreau. Les grands enjeux de ce monde ne se décidaient pas toujours l’arme au poing ; les plus rudes combats étaient justement ceux qui ne pouvaient se régler qu'avec le seul recours à la violence sourde.

- Mais… c’est nul. Gémît puérilement Alegsis pour qui le principe même de la complexité lui serait sans doute étranger à jamais. Moi je vous préviens, tapa-t-il du pied sur le plancher, je pars pas d’ici sans avoir fait du dégât.

Il avait des idées bien arrêtées sur ses attributions, l’énergumène-ci. Toute situation illégale, selon lui et, d’après bon nombre d’autres compères au moins aussi abrutis que lui, ne devait nécessairement se résoudre que par la castagne. On frappait fort, et Justice était rendue ; ainsi allait le monde selon les simples d’esprit.
Clint, lui, savait que la bataille serait longue et qu’elle se mènerait dans l’encre plutôt que dans le sang. Quittant l’antre cossue dans laquelle Alegsis et lui avaient fait irruption sans trop qu’on les y invita, l’agent gouvernemental savait que le rapport qu’il rédigerait promettait d’être aussi fourni qu’une encyclopédie. À ses chefs, ensuite, de prendre les mesures qui s’imposaient en ces circonstances.

Resta dans le salon un propriétaire trempé d’urine et l’indésirable qui s’était imposé chez lui par deux fois déjà.

- Eh bah… chercha à se rattraper le chasseur de primes afin qu’il ne fut pas en reste après qu'on l'abandonna ainsi, je vais tout casser ici.

- Si vous faites ça, je porte plainte et vous devrez rembourser.

Chasseur de primes ou non, la loi astreignait Alegsis à une certaine tenue. Tout foutre en l’air au prétexte qu’il se sentit de le faire ne fut alors pas couvert par sa licence.

- Mais le vase, chercha à négocier Alegs en désignant l’œuvre du bout de son long pinceau de combat, je peux au moins casser le vase, non ?

- Ça dépend. Vous pouvez rembourser quatre millions de berries ?

À vivre dans une pareille opulence, Roberto ne facilita pas la tâche au vandale assermenté par le Gouvernement Mondial. Toutefois, sentant bien que l’intrus fut quelque peu frustré de quitter les lieux sans qu’il ne marqua le coup, le premier adjoint trouva matière à le contenter.

- Dites, votre pinceau, vous vous en servez pour autre chose qu’assommer les gens ?

Après que son assaillant lui raconta vie et l’usage somme toute créatif qu’il fit de son arme – comme par exemple dessiner sur sa nappe – confirmation fut effectivement établie qu’Alegsis savait peindre.

- Vous savez ce qui me contrarierait vraiment ? Renchérit alors Roberto.

Son imbécile d'interlocuteur, bien que le piège fut grossier, y jeta aussitôt une oreille imprudente.

- Qu’on repeigne mes murs blancs pour les rendre encore plus éclatants. Ça…. ça me mettrait hors de moi.

- Jeri-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi-hi ! S’esclaffa soudain Alegsis d’un rire aussi niais qu’il chercha à être diabolique. Son pinceau fièrement exposé après qu’il eut frappé son extrémité sur le sol, il riait stupidement et à gorge déployée, son autre poing campé contre sa hanche. Tu as eu tort de me révéler ta faiblesse ! Prends ça ! Et, se tournant vers les murs délavés du salon, s’écria, Brush Crush ! Profanation Murale !

Une capsule de peinture blanche lui suffît alors amplement pour qu’il rénova le salon et quelques dizaines de rapides mouvements de pinceau. La bagatelle lui prit quinze secondes à peine avant qu’il ne frappa à nouveau le manche de son pinceau sur le sol, comme s’il eut ponctué son « acte de vandalisme ».

- Et que ça te serve de leçon, pendard !

Puis, s’enfuyant comme un voleur par la fenêtre, atterrissant en contrebas du troisième étage, il dévala les allées Cocoyashi, ravi d’avoir contribué à répandre la Justice bien qu’il n’eut rien compris à l’affaire en cours. Posté quant à lui à sa fenêtre, tandis qu’il le regardait disparaître au loin, Roberto, ainsi qu'il fut en proie à cette attaque indicible, murmura entre ses dents :

- On donne vraiment la licence de chasse à l’homme au premier couillon venu...

Sur ce constat amèrement formulé, il s’en retourna à ses méfaits. Il pourrait sans doute sévir encore longtemps. Du moins, jusqu’au jour où le réseau dans lequel il fut emberlificoté ne souffrit de mises en procès et autres limogeages en hauts lieux. La Justice était inéluctable, mais toujours bien tardive.
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